Le bloc silencieux qu'ils forment, dans l'ombre de la RITM, observe attentivement les marionnettes du gouvernement, les fabricants de cette information nocive distillées à toute la population sorcière. C'est une surprise de retrouver le Llewellyn ici, alors qu'il a toujours manifesté un plus grand intérêt envers les feux de joie et les carnages populaires. L'idée de mettre Londres à feu et à sang était tentante, mais sa force magique est pour une fois au service d'un autre but, dans un autre endroit, et cette infiltration est facilité par la distraction mise en place par les autres dans les rues de la capitale. Une pense brève pour ceux qui y sont et il rabat son masque blanc sur ses traits crispés par la haine, avant de sortir sa baguette et de lancer, en même temps que Morgana, une avalanche de sorts.

Davius est un char d'assaut aux sorts qui volent et qui font partir les sorciers en fumée, en sang, alors que les trois pièces maîtresse de cette attaque progressent dans la RITM. Ils doivent s'assurer que Fred parvienne à la régie, avant tout, puisque tout passe par le Gryffondor. À défaut leur Godric habituelle, ils ont réussi à pêcher un lion qui sait aussi montrer les crocs. L'Auror scande ses ordres, sa voix grave passant par-dessus les bruits des explosions et des sorts qui volent, tandis qu'il disperse leurs alliés dans les bureaux médiatiques : « Dragonfly, bloque la sortie de secours. Violin, surveille l'entrée principale. Janus... Il entend Fred ordonner quelque chose au Janus en question, qui s'empresse d'obtempérer. Tant mieux. ... à l'entrée principale avec Violin ensuite. » Ils sont très peu, dans cette attaque, mais il a confiance en leurs forces unies. Les autres s'occupent mettre les journalistes et chroniqueurs hors d'état de nuire, sachant que ce ne sont pas eux, les plus dangereux, mais la sécurité qui risque d'intervenir d'un moment à l'autre.

Ses yeux pâles cherchent, dans la fumée, jusqu'à ce qu'il trouve une silhouette qui tente de s'enfuir dans les décombres et les gravats. Le courage n'est pas de ce personnage, la chose est sûre. L'Auror attrape Prothero par la gorge et le colle dans le mur, à sa hauteur. L'animateur est encore conscient, même si blessé, et il cherche sa baguette avec frénésie, évitant le masque impassible qui le regard, sans deviner le sourire qui s'étale derrière l'absence de traits qui s'offre à ses yeux. « C'est c'que tu cherches, vermine ? » Les doigts habiles de l'homme jouent avec le bout de bois récupéré de la main même de la voix du Magister, avant de le ranger dans son pardessus élimé et qu'un violent coup de poing vienne faucher le visage de Prothero, le faisant saigner du nez à gros bouillons. La voix masculine de Violin parvient à ses oreilles alors qu'il redresse l'animateur de radio et s'apprête à lui asséner un autre coup pour la forme : « Rook ! La sécurité arrive ! Contenez-les comme vous pouvez, on surveille la régie. »
Son poing s'écrase encore sur la gueule molle de Prothero, qu'il ligote et bâillonne de deux coups de baguette, avant de le mettre contre le mur de la régie où Fred est en train de faire sa propre magie. Il ne lui parle pas, il lui fait confiance et il sait qu'il n'est pas sourd, qu'il a tout à fait entendu les paroles échangées hors de la pièce. Il sait qu'il fait le plus rapide qu'il peut. Quant à Prothero... il pourra toujours leur être utile, en ce moment, mais certainement pas comme otage. Et ça, l'animateur semble tout à fait le comprendre.

Il surveille les travaux de Fred d'un œil et de l'autre, les hommes qui font boire leur Polynectar aux otages journalistes. Il se félicite ne pas y voir Nyssandra, pensée fugace qu'il garde pour lui-même. Elle l'aurait reconnu, c'est sûr et certain. Merlin soit loué, elle n'est pas là. La voix de Vincianne se fait entendre, jaillissant de son miroir, qu'il a empoigné à peine l'a-t-il entendu crachoter le surnom que lui a attribué la Française. Confirmant ce que Fred vient de leur révéler, le sentiment douloureux et glacial qui s'est logé au creux de son cœur et qui ne veut plus en partir. Les Détraqueurs ne sont pas des Épouvantards, ils n'ont pas de difficulté avec les foules – ils savent parfaitement ce qui saura vous faire revivre vos pires moments. Vos pires cauchemars. Et Davius connaît déjà trop bien les siens pour vouloir les revivre.

Sa voix reste posée, ses yeux cette fois fixés sur Morgana, qui les a rejoint dans la régie, prête à exercer tout le but de ce plan. « Confirmé, cariad. Huit minutes au plus. Une demi-seconde. Sois prudente. »

Quelle blague, en cet instant, alors que le Limier fait voler des étincelles dans les rues de Londres, qu'il tue, qu'il fait jaillir le sang et la fureur. Quelle blague, alors que le Lord Noir est déjà parmi les autres fauteurs de troubles et qu'il attend seulement de pouvoir tous les attraper.

Ce n'est pas le temps d'y penser. Davius se tait et écoute le message, qui résonne sur tous les postes de radio magiques, dans un silence de morgue, respectueux, seulement troublé par les respirations de Prothero, qui les observe de ses yeux terrifiés. Qui comprend chaque mot de ce message que tous peuvent entendre. Les mots ont été soigneusement choisis, pesés, mesurés, et il est fier d'être de ceux qui font en sorte qu'ils soient entendus par ceux qui voudront se joindre à leur combat. La communication se termine par les deux derniers mots de Morgana - et à peine une seconde de flottement plus tard, ils sont à nouveau en mouvement.
Il attrape Prothero par le collet et le traîne hors de la régie, sans se soucier de l'étouffer ou non, et écrase son cou sous sa botte. Sous son masque, un sourire se dessine, sans que personne puisse le voir – la baguette se dresse, plutôt, et un sort vient trancher net la gorge du sorcier, le laissant mourir dans une mare de sang.

Un ordre impérieux : « On bouge en zone 4 ! » Il fait disparaître la fenêtre de la RITM d'un geste du poignet, avant de boire sa propre potion et d'aller attraper Fred, qui traîne dans la régie. Immobile devant la bombe, devant des équipements qui sont les siens, avec peut-être déjà les voix des Détraqueurs dans son esprit. Les autres passent devant lui, le laissant comme dernier spectateur de L'endroit. Le Polynectar le fait grandir un peu et fait s'allonger ses cheveux, il grimace et se retient de hurler de douleur, et il retire son masque juste avant de se lancer en bas de la fenêtre. Et de s'échouer au sol, bien évidemment, lourd comme un roc comme il est. Il n'a même pas réfléchi à s'amortir. Heureusement qu'il est solide – bien qu'il risque de boiter jusqu'à la zone 4. Autant pour la grâce et l'agilité. Les bruits ont alerté des membres de la sécurité, qui le regardent, lui et son visage de journaliste. Il prend une voix paniquée, un peu haute, pointant frénétiquement la fenêtre disparue : « Ils sont à l'intérieur ! Les insurgés ! Ils ont tué Prothero ! » Juste assez pour les distraire – assez pour qu'ils partent tous en cavale à peine a-t-il fini de parler.