Sassy sisters, Silly swingers, Get your feeling under spell. Come and taste as sweet as can be.
I
l ne lui suffit qu’un simple coup de baguette et d’un sortilège murmuré dans sa langue natale pour que le tiroir de son bureau ne soit scellé définitivement, tout du moins jusqu’à ce qu’elle décide d’apporter de nouveau son attention sur celui-ci. Travail personnel, la Russe ne tenait pas à ce que n’importe qui tombe dessus, un proche du Magister encore moins. Les Géhennes et Élysées, l’étude principale de son art, la compréhension plus poussées de la dérive des âmes. En excellente nécromancienne, elle n’aspirait qu’à comprendre le mécanisme, à dérober une essence de l’un de ces lieux pour battre définitivement la Faucheuse et ses règles cruelles. Et si elle ne stagnait nullement en l’affaire, elle ne parvenait toutefois à avancer de plus d’un pas vers son objectif. Une toute autre idée avait fini par émerger, dérangeante mais ô combien plausible, inspirée par le Magister lui-même et la légende l’entourant. Et si les Horcruxes avaient une place de choix dans toute cette étrange affaire ? Si un bout d’âme fractionné pouvait être volé, transféré… Silence, se murmure t’elle à elle-même, alors que son esprit entraine déjà ses propres rouages dans la réflexion, la pousse à demeurer assise en son lieu de travail. Plus tard les idées folles, les conspirations et l’ambition personnelle, car voilà que la Ténébreuse se lève enfin, et souffle la petite boule de lumière qui éclaire son bureau. La semaine s’achève en cet instant, alors qu’elle laisse manteau ensevelir ses épaules et ramène sa baguette à son poignet, soigneusement cachée et parée à glisser dans sa paume à quel qu’instant que ce soit : la Russe a depuis longtemps apprit à se méfier de ces autres qu’elle ne connaît pas, et plus encore par les temps qui courent.
Et parce qu’elle n’est pas la seule à débaucher, elle évite soigneusement la foule qui se presse pour utiliser les cheminées de transplanage, les mères de famille qui voient l’heure tourner et dont les enfants sont encore en garderie, les employés anxieux et désireux de partir au plus vite avant qu’on ne leur fournisse du travail supplémentaire… Et pourtant, malgré ses efforts, il en est un qui parvient à la bousculer, lui arrache un plissement de nez subtil avant qu’elle ne daigne finalement laisser l’incident de côté. Inutile de chercher des noises au sein du ministère, et l’affaire ne lui semble guère préjudiciable. Certainement un employé en retard, ou investie d’une mission à laquelle il ne peut se soustraire. Et c’est tout naturellement que ses mains se glissent dans ses poches ; gagnant quelques derniers instants de chaleur avant que le petit froid d’Angleterre ne tente de l’intimider ; jusqu’à ce que ses doigts ne rencontrent un quelque chose qu’elle n’aurait jamais rangé là d’elle-même. Petite note qu’elle extirpe et observe avec curiosité, ses doigts en ouvrant chaque pliure pour y découvrir un mot griffonné. « Toi, moi, le Royals et l'alcool de ton choix. On verra bien qui tiendra le coup, si ça t'intéresse. Burke. » Et si une étrange petite mimique sinue lentement sur ses lèvres closes, ce n’est que pour l’amusement et l’agréable initiative de son collègue. Si elle secoue la tête avec légèreté, ce n’est que parce qu’elle pressent l’idiotie qui se profile, tandis qu’elle vole deux notes vierges, et en rédige des contenus différents. Un pour glisser l’acceptation du défi et l’heure du rendez-vous, l’autre pour prévenir son aîné de son absence pour la nuit. Nul doute qu’elle rejoindra son propre appartement plutôt que de rentrer au Manoir familial. Et quand enfin vient son tour de s’évader du Ministère, c’est dans un retour de flammes verts qu’elle transplane jusqu’au dit loft, y pénètre comme si elle y était une étrangère. La vérité ? Elle ne se rend pas assez ici pour s’y sentir véritablement chez elle, trop engoncée par ses travaux personnels, par son désir de vaincre la faucheuse… Le manoir Dolohov est son univers, son foyer. Et bien qu’elle ne s’y sente pas plus à l’aise, n’en demeure pas moins que c’est là-bas qu’elle trouvera toujours sa place.
Et l’heure tourne, les minutes s’évaporent, alors qu’elle ignore encore comment se vêtir pour se rendre à cet étrange rendez-vous. Ce n’est pas le romantisme qui va primer, et si elle n’y songe pas une seconde, n’en demeure pas moins que ses prunelles glissent de tenues en tenues, sans jamais parvenir à se satisfaire. Si l’alcool coule à flot, mieux vaut une tenue dont elle se moque n’est-ce pas ? Mais le lieu de rendez-vous ne lui laisse guère le choix en matière de présentation. C’est finalement dans une robe rouge sang qu’elle se laisse glisser, bustier suffisamment ferme pour ne laisser aucune place à l’imagination, soie vaporeuse pour cacher le galbe de ses jambes. Longue, unique, digne de la Dolohov qui sait qu’elle n’a été crée que pour elle. Quand à ses cheveux habituellement détachés, ce n’est que par une tresse lâche et sur le côté qu’elle les coiffe, avise sa baguette qu’elle cale à sa cuisse, puis transplane pour mieux apparaître devant le Royals. À peine deux minutes d’avance, et déjà elle se sent partagée entre une étrange angoisse et le sentiment du défi prêt à être relevé. « Ty s uma soshel doch'* » se murmure t'elle dans sa langue natale, incapable de poser un nom sur la situation.
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A
utour d’elle, le monde continue de tourner, et elle se maudit dans sa langue natale, là, debout dans sa robe rouge. Nul doute qu’elle a sentie le piège se refermer sur elle, avec un infime espoir pourtant de s’en échapper, de transplaner de nouveau pour rentrer chez elle, ou chez son frère. « Dolohov, si j'avais su que tu comptais m'éblouir, j'aurais peut-être fait l'effort d'être plus présentable. » Chance dérobée, passée, envolée, alors qu’elle tourne enfin son visage vers le détenteur de la voix. Burke, dans toute une splendeur qu’elle ne lui connaissait pas. Silencieuse, elle laisse son regard céruléen retracer sa silhouette, esquissant finalement un sourire amusé. « Burke. J’étais pourtant persuadée que tu étais sur ton trente-et-un là. » Rétorque t’elle sous son accent russe, taquine alors qu’enfin, elle glisse son bras sous le sien. CLAC. Le piège se referme, mais déjà, elle a tourné le dos à ce pressentiment, déjà elle s’avance avec son hôte dans le hall du Royals. Son manteau glisse, et l’air chaud vient réchauffer sa peau, tandis qu’elle ose enfin un regard autour d’elle, ne s’attarde pas même sur son compagnon. L’endroit lui est inconnu, et pour une raison uniquement, principale : la Russe n’est jamais sortie de chez elle. N’a jamais franchit le seuil du manoir Dolohov sitôt l’astre diurne couché. Par peur ? Grand Raspoutine ! Jamais. Il serait bien malheureux pour elle d’éprouver ne serait-ce qu’une once de crainte. N’était-elle, après tout, le croquemitaine dont on met en garde tous les enfants ? Sous ce visage de poupée, était-il finalement impossible que le monstre puisse s’y cacher ? De la lumière tamisée, du monde, de la musique de dernière génération. C’est tout ce qu’elle perçoit par son regard, quand ses oreilles s’abreuvent des murmures, des paroles, de l’appel de son nom, un rappel à l’ordre. Et ses prunelles se détachent de ce qu’elle peut observer pour mieux s’attarder sur Melchior Burke. Et la vision de son visage dégagé suffit à lui arracher un début de sourire amusé, une esquisse parfaite, contrôlée qui pourtant, ne se dessine pas même jusqu’à ses yeux. La neutralité parfaitement contrôlée, adaptée à l’excellence. Ses doigts, finalement, glissent sur la paume de l’aîné des Burke, lui accorde un instant privilégié que d’autres n’ont jamais osé entretenir. Et pourtant, pas un frisson qui ne s’attarde sur sa peau, pas même une quelconque émotion venant ramper sous son épiderme quand elle sait, consciente jusqu’à la dernière cellule de sa moelle, que d’autres ne chercheraient que le regard de l’homme à la chevelure d’ébène, qu’il n’y en a pas une qui ne s’épanouirait pour l’intérêt de ce dernier. Mais pas elle. Elle n’en a nullement conscience, créature hors du temps, déesse nocturne dont l’étoile principale s’est cachée pour ne jamais être admirée. Elle ignore tout de ce monde-là, et à ses yeux, sa nuit se soldera pas de l’alcool, rien de plus, rien de moins.
« C’est parfait. » ne peut elle que répondre, alors qu’enfin, elle ancre son regard dans celui de son vis-à-vis, son adversaire. Oui, peu avant de suivre sa main tendue vers un autre endroit, le balcon. Si elle s’accoude au bar, ce n’est que pour mieux observer ce dernier de là où elle se trouve. Plissement de nez, alors qu’il continue sur sa voie, sur ses mots. « Quand l’un de nous deux sera trop imbibé d’alcool pour être socialement acceptable aux yeux du publique, disons. » Et cette fois, ah cette fois, c’est un rire amusé qui franchit les lèvres rosées de la poupée slave, dont les doigts pianotent déjà le comptoir, dont le regard se fait mielleux, savoureux, dangereusement glacial. « Tu es naturellement conscient de ta défaite imminente, Melchior ? » Car comment une enfant de la froide patrie pourrait-elle seulement avoir peur d’un buveur de thé ? Habituée depuis l’âge adéquat à siroter de la vodka pour passer les froides nuits d’hiver, limites connues et traversées plus d’une fois. « Vodka. Ère glacée. » Commande t’elle sans jamais quitter l’Anglais du regard, ne laissant finalement que ses doigts rejoindre les siens pour mieux quitter sa chaise. « Finalement, apportez les bouteilles là-haut. » susurre t’elle, toujours sous son accent indéniable, inséparable. Et ne donne pas plus d’explication, alors qu’elle trouve l’escalier du regard, y entraine son comparse sans jamais lâcher sa main, comme si le geste se voulait naturel, ne signifiait rien de moins qu’une poignée. Et quand enfin le balcon réservé à l’élite se découvre à ses yeux, ce n’est que pour lui montrer son abandon flagrant. « Tu me remercieras plus tard. » affirme t’elle, persuadée de remporter la victoire face à lui. Car sitôt qu’elle prend place, une serveuse se laisse apercevoir, dépose les verres et bouteilles sur la table. Bonne hôtesse, et joueuse, il ne faut pas plus de temps pour la cadette Dolohov, dont déjà les mains s’activent, entreprennent de remplir les verres, de liquide ambré pour lui, translucide pour elle. Même hauteur, aucune tricherie envisagée, alors qu’elle lève le sien pour mieux le faire teinter contre celui de son vis-à-vis. « Zdorov'ye ! » Trinque t’elle, alors que le verre se fait déjà prisonnier de ses lèvres gourmandes, et que la première gorgée brûle sa trachée. « Da. De piètre qualité, évidemment. ». Grimace, tandis qu’elle critique la qualité de l’alcool.
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C
onvaincue à ce point que je ne t'arrive pas à la cheville hein ? » Les mots résonnent étrangement, alors qu’elle l’observe, ses lèvres s’étirant de cette mimique de vainqueur. Bien plus que convaincue, elle est outrageusement persuadée de pouvoir coucher son adversaire sur la table. N’est-ce pas là l’arrogance slave ? Assurément. Et si elle avait une fois doutée de sa réussite, il faudrait alors reconsidérer tout son chemin de vie et sa présence au sein de cette soumise patrie. Observer et conquérir : deux maitres mots qui ouvrent les portes de tout ce que l’on désire. Ici, la victoire, la prétention d’être meilleure que l’homme qui lui tient compagnie. Et si la poupée ne répond nullement par les mots, les belles paroles, son faciès est néanmoins suffisant pour provoquer son adversaire. Vile sorcière dont les doigts pianotent le comptoir, marque son intérêt soudain pour l’homme qui la fixe. Ils sont rares après tout, ceux qui osent véritablement l’approcher, ne craignant que trop une attitude vengeresse d’un frère du même nom, ou intimement persuadés que la belle peut être aussi dangereuse que ce dernier, sinon au moins toute aussi mystérieuse. Car après tout, d’elle, on ne sait rien, rien de plus que ce qu’elle laisse entrevoir. Peu de choses en vérité, véritable livre fermé, emprisonné dans un coffre impossible à ouvrir.
Mais déjà la belle se dérobe, pudeur contrôlée, volontaire, désiste son regard du sien pour mieux attirer sa silhouette ailleurs. L’idée déjà fait son chemin, besoin d’intimité et contrôle de l’image en tout instant. À moins que ce ne soit cette impression dérangeante d’être épiée, observée. L’habitude n’est plus, expulsée à des années passées quand la discrétion est devenue son crédo. Ne jamais attirer l’attention sur soi, ne jamais mettre la réputation du clan en jeu. Encore maintenant, alors que les deux immigrés ne sont que des invités temporaires sur cette lande pluvieuse. Et par ailleurs, la vue n’est-elle plus agréable vu d’en haut ? Intéressante tout au moins, alors qu’elle peut observer l’endroit, que sa curiosité se trouve avertie. Là-bas, un peu plus loin, dans la pénombre volontaire, elle devine l’accès à une terrasse certainement. Et il ne fait aucun doute que la chaleur de l’alcool lui donnera l’envie d’y accéder, qu’importe le temps que l’extérieur apportera avec lui. Mais déjà l’attention singulière de la russe s’est évaporée, attirée par les deux bouteilles annonçant le début des hostilités, ou des festivités, notion indépendante et variable selon le protagoniste. Chacun de ses gestes est contrôlé, exception faite de cette grimace. « Allons Nhÿx, déjà les excuses ? » Et le regard se porte naturellement sur le porteur de jugement, le vil moqueur dont elle peut observer les traits à loisir sans jamais le faire, à aucun moment. On ne badine pas quand on ignore comment faire, lorsque l’on ne possède pas la prétention de plaire et d’attirer un mâle dans ses filets. L’idée a t’elle même seulement osé effleurer l’esprit de la cadette Dolohov ces dernières années ? Jamais, à aucun moment, comme si la notion en elle-même ne pouvait être que ridicule. Les monstres, aussi attirants soient-ils, passent leur vie dans l’isolement le plus total, avec leurs désirs passés et leur prétention de demain. Et la nécromancienne de lever le regard au plafond avant de porter de nouveau le verre de seconde main à ses lèvres pour abreuver sa gorge quémandeuse. Une nouvelle pause alors que le verre retourne à sa place d’origine « Ne compte pas là-dessus. Je suis seulement… attristée de voir que l’on vous vend de la mauvaise qualité, et modifiée de surcroît. Tu n’arriveras pas à me saouler avec de la vodka de bas-étage. » Autrement mentionné : s’il voulait boire une véritable vodka russe, mieux valait se rendre chez les Dolohov, dont les commandes exclusives leur valait de posséder une cave de la meilleure qualité. « Je n’étais pas certain de recevoir une réponse de ta part. » laisse t’il entendre de nouveau, s’attirant le regard perçant de la Ténébreuse, dont la posture semble se détendre, tandis qu’elle croise les jambes, mais dont le visage reste toujours fixement neutre, comme peint de la sorte. « J’ai trouvé ton invitation en quittant le Ministère. C’est ton audace qui te vaut ma présence, rien de plus. » L’art de la franchise, de l’impact des mots. La Russe n’utilise aucun détour, aucun faux-semblant. Pourquoi le ferait-elle seulement ? Elle ne cherche nullement à jouer avec les sentiments de son vis-à-vis, pourrait passablement même ignorer comment faire. « Et peut-être la perspective d’apprendre à connaître l’homme que tu es. » Accessoirement, finalement, de quoi entretenir une relation agréable entre deux collègues. Après tout, elle connaît Lucrezia Rowle depuis son arrivée, et les deux jeunes femmes ont tout pour s’entendre… Alors pourquoi pas un autre collègue ? Et puis finalement, la question qui vint lui arracher un sourire sincère, amusé. « Quelle étrange question. » vint-elle sous-entendre, alors que déjà, une troisième gorgée, plus longue, vint lui brûler la gorge, lui voler un souffle. Moitié de verre, et voilà que sa langue glisse le long de sa lèvre supérieure pour voler les gouttes égarées. Et si son faciès fait mine de réflexion, ce n’est que le temps de se remémorer l’âge légal où il lui a été permit d’accompagner sa famille. « Depuis mes quinze ans. Maksim m’a déjà permit de goûter dans ses verres avant cela, mais c’est à quinze ans que l’on ma donné l’autorisation d’avoir mon propre verre. Ce n’est pas qu’une question de… comment dire ? De boire pour boire. Dans mon pays, une bouteille de vodka peut s’avérer être un cadeau, un pot de vin… Mais c’est aussi une excellente façon de se réchauffer lorsque vient l’hiver. » Une pause, une nouvelle gorgée. « Votre hiver à vous, à côté ce n’est rien. On se croirait presque en automne. Quoi qu’il en soit, c’est devenu naturel, une habitude. On t’offre une bouteille de vodka, tu l’ouvres et tu bois. » Haussement d’épaules, nouvelle gorgée, un verre pratiquement achevé. « Qu’est-ce qui t’es arrivé pour que tu boives avec tant de… colère ? » Observatrice la Russe, alors qu’elle peut reconnaître l’habitude dans l’attitude de son compagnon, jusqu’à finalement porter un peu plus son attention sur son physique. Nulle cicatrice visible sur son visage, et nul doute qu’elle n’ira pas vérifier sur le reste du corps, pas jusqu’à l’heure de la mort tout du moins. « Tu n’es pas obligé de répondre, ce n’est que de la curiosité. » Susurre t’elle enfin, après cet instant d’observation, de notes mentales. « Alors, m’as tu invité seulement dans le but de vomir tripes et boyaux bien avant moi ? »
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R
emercions mon aplomb alors » Si elle esquisse une finie mimique de lèvres, elle ne rétorque rien de plus pourtant. La Dolohova n’est pas une grande causeuse, et à ses yeux, seuls les actes semblent compter. Preuve en est, elle ne serait jamais venue sans le mot trouvé dans ses poches. Plus un mot, tandis qu’elle lève son verre, trinque à l’audace de son vis-à-vis, déglutit sa gorgée sans le moindre problème, sans plus de grimaces. Visiblement, on finit par s’habituer à ce type de médiocrité… qui délie les langues. Elle monologue, et il lui semble n’avoir jamais tant parlé en une soirée. Des phrases construites, longues et distinctes, voilà bien une prouesse dont personne ne s’est jamais véritablement vanté ! Pratiquement murée dans un silence volontaire, n’esquissant des mimiques de lèvres que pour les bienfaits de son propre art, des sortilèges et autres maléfices. Et pourtant c’est un bout de sa vie qu’elle vient de dévoiler. Rien de très important à ses yeux, rien qui ne puisse réellement être important, mais un bout de son histoire tout de même. Dubitative, elle laisse la paroi de son verre glisser le long de ses lèvres, les caresser, avant de le tendre à son compagnon pour qu’il puisse enfin le remplir. Enfin, elle considère l’homme, réellement, allant jusqu’à l’observer, jusqu’à détailler chaque trait de son visage. Barbe à peine rasée, lui conférant cet air de maraudeur, lui offrant certainement ce qu’elle n’était pas à même de réellement voir. Et pourtant, n’est-ce pas un sourire qui s’étire enfin de ses lèvres, tandis que ses prunelles céruléennes continuent leur exploration ? Oui, vraisemblablement, elle peut comprendre les regards que certaines créatures du même sexe qu’elle peuvent lui porter. Il n’a rien de déplaisant au premier regard… quoi que, peut-être un peu négligé sur les bords, si l’on fait abstraction de l’effort de ce soir. Nouvelle lampée, et voilà que ses doigts glissent sur l’une des voilures de sa robe couleur du sang. Sa curiosité, mal-placée peut-être, lui vaut un regard trop long à son goût, bien trop pénétrant. Elle qui se veut sans cesse discrète, supporte mal le regard sur sa propre personne. Pourtant, jamais ne détourne les yeux, fierté avant tout. « Une femme. » Pas de surprise, juste un haussement d’épaules alors que ses doigts rejoignent finalement la surface boisée pour mieux jouer avec les quelques gouttes évadées. Les femmes, éternelles succubes capables d’offrir le bonheur comme le malheur. Baba Yaga sait combien la cadette Dolohov elle-même est responsable de bien des maux. Consciente ou inconsciente, là est pourtant toute la question. Une fois encore, la Ténébreuse demeure silencieuse, mordille sa lèvre inférieure pour mieux changer de sujet. La vie intime, personnelle de son compagnon ne la regarde nullement après tout, pas plus qu’elle ne saurait réellement l’intéresser. Ce n’est que pour faire la conversation, vraisemblablement.
Mais déjà change de sujet, esquisse une mine taquine, amusée, toute aussi moqueuse. . « Non, non pas vraiment. Ça sera toujours un bonus pour plus tard si vraiment ça se produit. » Finalement, un rire, une nouvelle gorgée de vodka. « Je prends note. » Laisse t’elle couler, l’œil pétillant. Mais enfin, la question trouva une réponse, cessant son éclat amusé, mais laissant néanmoins des lèvres étirées, sincères. « Da. Je n’ai rien proclamé fièrement. Je n’ai fait que mettre en doute les affirmations de Wallace. C’est toi qui en a tiré des conclusions… hâtives, néanmoins avérées. » Et pourtant, son sourire perd de sa superbe sous d’autres mots, de ceux qu’elle n’aurait jamais crû entendre un jour. Une fierté qu’elle réprouve, ne comprend nullement. Silence, alors qu’elle semble réfléchir à l’affirmation, hausse les épaules et ne rétorque rien. Mouchée, c’est bien la première fois, mais pas pour longtemps hélas, alors qu’elle porte le verre à ses lèvres, « Et tu n’as pas peur de subir le même sort qu’eux ? » souffle t’elle, frondeuse, avant d’avaler une gorgée de son breuvage. La réponse certainement, pourrait l’amuser. Bien que son amusement ne s’éteigne sous une nouvelle question posée. « Non. » Fut la réponse adéquate, glaciale. Rien ne pouvait lui manquer là-bas, certainement pas sa famille. Il n’y avait plus que Maksim dans sa vie. Peut-être faisait-elle preuve de nostalgie parfois, sans doute rentrerait-elle au pays plus tard… mais pas pour le moment. Trop de projets en cours. « Je te propose un deal Burke : on ne parle ni de la Russie, ni de cette mystérieuse femme ce soir. Qu’en dis-tu ? » Pas d’attente de réponse, mais se lève, expose ses courbes un instant, celui de lui passer devant pour mieux glisser sa main le long de ses épaules. « Et en attendant que tu termines ton verre pour me rattraper, je vais aller chercher des… comment vous dites ? Des bouches amusantes ? » Car oui, son verre est terminé depuis quelques secondes, lampée plus longue, annonce d’un jeu un peu plus sérieux.
Et le trajet n’est guère long, alors qu’elle revient avec de quoi grignoter, deux minuscules verres et une nouvelle bouteille… d’un tout autre genre, qu’elle pose sur la table. « J’ai pensé qu’un tout autre genre serait le bienvenu. On va voir si tu tiens la distance quand tu ne bois pas de cette horreur. »
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