Tout est terminé, le monde te semble assombris, l’odeur de la chair calciné te colle à la peau, le sang séché te barbouille le visage. Tu te sens vide, sale, affreux alors que les détraqueur sont apparus, toutes la haine à fait place à la peur. Le danger n’est plus, tout est fini, bien ou mal tu n’as pas évalué les pertes dans les clans… Tu n’avais qu’un besoin, quittés ses lieux, cet endroit encerclé de tous ses morts calcinés. Tu as attrapé le bras de ta cousine, la forçant à te suivre, pas question de rester une minute de plus et si elle ose ne pas t’écouter une nouvelle fois, tu lui lance un regard noir. Tu es en colère, en colère de ce qui viens de se passer, en colère d’avoir été mêlé à tout ça à cause d’elle, d’avoir préféré la protégé et ainsi de ne pas la quitter, qu’elle ce soit rangée avec les mangemorts, tu as la tête pleine. Tu cours, tu cours en la retenant, tu fuis, tes pas qui résonne dans les ruelles te donne l’illusion d’un martellement. La peur t’envahit, la peur de ce que tu pourrais devenir, la peur de ce qui vient d’arriver. Tu t’arrêtes seulement lorsque tu juges être assez loin, loin de ce champ de bataille, de ses débris, de ses morts. Tu reprends ton souffle puis tu regardes ta cousine, celle que tu as toujours aimée, sans condition. «Pourquoi, pourquoi t’as fait ça?» Tu ne veux pas prononcer les mots, tu ne veux pas vraiment savoir, tu ne comprends pas. D’accord c’était eux ou vous, peut-être, mais pourquoi n’avait-elle pas choisit de fuir avec toi quand tu l’avais rejointe, pourquoi désirait-elle prendre part à tout ça. «Pourquoi Sue, ces gens… ils… sont mort, tu les as brûlés!» Ses derniers mots résonnent en toi, tu peu encore les sentir sur tes vêtements. Tu tombes parterre, tes jambes flanchent, est-ce de la faiblesse, peut-être, mais tu te sens en état de choc. Tu avais fait bien des choses cruelles lors de tes années obligatoires en tant que rafleur, tu croyais avoir été immunisé, sorti de ce genre d’enfer, mais ce soir… Ton cœur battait, tu reprenais ton souffle, la pleine lune arrivait de ce pas et avec tout ça, tu ne pourrais pas faire ta nuit, si tu t’introduisais dans cette forêt ce soir, ce serait pour y mourir dans ton état. La colère, tel un poison, coulait en toi, elle s’introduisait partout dans tes pores de peau, tu ruminais, respirant plus profondément pour la chasser. Ce n’était pas le moment de perdre le contrôle, de déchainer la bête. «Tu m’as obligé, comment aurais-je pu te laisser parmi ses vipères pour te protégé, tu n’as même pas envisagée de t’enfuir avec moi, pourquoi? Pourquoi avais-tu tant besoin de prendre part à ce combat, cela ne nous regardait pas, ce n’était pas notre problème!» Tu n’avais encore jamais grondé ta cousine, ta sœur de cœur, mais là c’était trop, tu devais comprendre.
Tu levas ton regard vers elle, sera-t-elle désolée, abasourdie après coup, triste, ou bien seulement surprise de tes demandes, de tes mots, comprenait-elle dans qu’elle situation elle venait de te jeter? «Qu’est-ce qui s’est passé Sue, explique moi, ce n’est pas toi ça…» Ta voix s’était adoucit, tes yeux réclamant une réponse, l’inquiétude pointant dans ta question. Non ce n’était pas ta Sue, elle n’était pas comme ça, elle n’aurait jamais fait une telle chose, elle n’était pas aussi base que ses serpent venimeux.
Before a monster is a monster, it is swollen with love, and then the love vanishes, it is plucked right out of their mouths and the monster is desolate.
Et elle se brisait en mille morceaux telle une poupée de porcelaine
« Ils étaient prêt à nous tuer, Constantin » Voici sa réponse, celle dont tu es conscient, la rage avait entrainé un combat, alors qu’il y aurait eu une solution beaucoup plus simple, mais l’élite était égoïste et aucun requin ne cèderait une part de sa fortune pour le petit peuple. Elle semblait si convaincu de sa réponse, elle n’avait pas vraiment évitée à te la souffler. Tu t’étais dit la même chose, tu concédais qu’ils avaient atteint un stade du non-retour, tout comme elle.
Tu sens ses doigts s’enfoncer dans ta chevelure, caressant ton crane doucement, alors que tes genoux sont contre le sol, tu entends encore ses cris au loin, ou peut-être est-ce seulement la folie qui vient cogner à ta porte. Toi l’enfant loup, toi le monstre, toi le damné, tu es là devant une reine de noirceur, elle te glisse des réponses qui semble si simple, si compréhensible. «Constantin, ce sont nos collègues de travail que tu surnommes de vipère, ce sont les nôtres. Et qui crois-tu qu’ils auraient ensuite attaqué ? L’élite n’est pas davantage à l’abri… nous ne sommes jamais que le peuple des mangemorts. Nous suivons ses décrets, ses décisions, ses lois et nous en tirons même avantages. Le combat aurait tôt ou tard terminé par nous atteindre, alors à quoi bon fuir ? » Les mots coulent doucement, elle parle avec tant de douceur que tu en ressens un frisson, elle te décrit sa vision du monde. Tu lèves la tête pour regarder la noirceur qui s’est infiltré en elle, tu vois l’infection qui a commencer à germer en elle, tu crains ses dommages, ta Sue… Elle a cédée, elle a déclarée forfait, elle a tout rejeté, mais peut-être n’est-il pas encore trop tard. La guerre vous entoure toujours, tu n’as pas assez fuit, tu ne la pas amenée assez loin, tu le regrette, tu espérais fuir ces gens, cet endroit, cette puanteur, cette foule. Tu vois ce qui se passe autour, mais tu gardes ton regard sur elle, son visage salis de noirceur comme son âme, ses cheveux ténébreux volant doucement au vent, elle te caresse toujours la tête, telle une mère, telle un ange déchue. Son explication, elle te la murmure doucement, elle semble si évidente, elle trouve la réponse si facilement, elle te sourit tristement. « J’en ai eu assez d’avoir peur, Constantin. Assez d’avoir mal… assez de subir. » Tu fronce des sourcils, mais tu n’as pas le temps de parler qu’une personne vous rejoint, elle vous hurle des mots, elle parle de soin, de l’hôpital. Tu laisses les gens vous amener là-bas, tu t’assois où on te le réclame et tu laisses les soigneurs panser tes coupures, essuyant brièvement tes plaies, des blessures très mineur comparer à cette cicatrice dans ton dos.
Tu ne peux t’empêcher de la fixer, cette femme devant toi assise sur un lit de camp en face du tiens, ton cœur bat, il gronde, pourtant la bête en toi n’est pas celle qui est en colère en ce moment. Comment a-t-elle pu laisser la haine l’envahir, comment a-t-elle pu céder à la colère, pourquoi n’a-t-elle pas rejeté ce mal qui coulait en elle, pourquoi n’a-t-elle pas été aussi forte que toi, toi qui combat ce mal depuis si longtemps… Tu ressens de l’incompréhension, de la colère, mais également de l’impuissance. Les soigneurs quittent la pièce improvisé de quelques rideaux pour donner un semblant d’intimité, elle concède à parler enfin. « Je suis navrée Constantin… je ne voulais pas te mettre dans une situation aussi délicate. Je… je n’ai pas voulu te mettre en danger, mais je ne pouvais pas les laisser faire. » Son regard deviens suppliant, elle te démontre une souffrance, mais pas celle que tu espérais, elle semble trouver simplement éprouvant de t’avoir mise dans cette situation et non la situation elle-même. « Il leur fallait être punis… ne me regarde pas ainsi, je sais que j’ai été dure… je sais que j’ai été… » Cette phrase t’empoigne le cœur, elle utilise le même charabia qu’eux, elle parle de punition, tu n’arrives pourtant pas à parler encore, tu la laisses terminer son idée. « Impitoyable. » Oui, elle a utilisé le bon mot, pourtant tu es déçus, elle semble si peu affecter par son geste, toi, tu hais les loups garous pour plusieurs raisons, mais à chaque fois qu’une situation t’as obligé d’en tuer un au lieux de le capturer, tu l’a fait par nécessité, en te hantant par la forme humaine qu’il pouvait prendre une fois le sortilège perdu, tu pensais à l’humain derrière et tu buvais remplit de remords. Puis elle t’offre son explication, celle qui devrais tout expliquer, pourtant, tu entends le ridicule de cette énoncé erronés, c’était insensé, comment avait-elle pu s’en convaincre. « Mais je ne pouvais pas laisser les insurgés recommencer. Ils ont tués Julian, tu comprends ?»
Sans même y penser tu lui attrape le bras solidement et la penche vers toi, hanté par ses mots, il résonne dans ta tête, tu lui murmure avec un ton sec. «Comment peux-tu dire une telle chose!» Tu siffles les mots entre tes dents, tu n’as qu’une envie c’est de défaire ses lourdes chaines et de laisser place à cette bête qui te gruge depuis des années, pourtant tu es damnés sans pouvoir la libérer physiquement. «Julian est mort à cause du gouvernement, les insurgés n’ont jamais réalisé cet évènement, reprend tes esprit Sue, tu perds la tête! Tu es bien plus intelligente que ça!» Comment pouvait-elle se convaincre de cela, Julian était un rebut, les rebuts existaient depuis ce gouvernement dictateur mis en place par Vol de mort. Tu la regardas dans les yeux, scrutant son regard, essayant d’y voir quelque chose, sans doute celle que tu avais toujours connue, elle semblait perdu bien loin dans ce corps endormit par ce poison haineux qui la consommait doucement. «Nous avons toujours opté pour la neutralité, souviens-toi, tu peux très bien être forte tout en restant neutre et surtout en n’oubliant pas les vrais fautifs dans tout ça!» Tu murmurais, préférant être discret dans cet endroit.
Qu’est-ce qui s’était passé, pourquoi avait-elle oublié tout ça, comment avait-elle pu croire de tel mensonge, son esprit semblait avoir été endommagé, mais par quoi, par qui? « Tu ne dois pas laisser la place aux mensonges, tu sais ce qui est arrivé, tu sais très bien que de voir les rebuts n’est pas quelque choses que l’on devrait qualifier de normal et tu sais pourquoi il y a des gens faisant parti des insurgés, nous, nous sommes neutres, on garde une balance, on ne prend pas parti, tu as mis ta vie en danger pour prendre part envers un clan. Tu ne peux pas devenir comme eux, comme lui, comme ton père…» Si tu dois la blesser pour qu’elle comprenne, aussi bien le faire, tu poses tes deux mains sur ses épaules. «Je suis déjà damné Sue, tu ne sais pas à quel point, mais il n’est pas question que tu le deviennes aussi, je ne te laisserai pas devenir ce monstre qui te répugnait tant.» Oui tu parles de son père, tu parles de ta malédiction dont elle ne sait rien. Où est passé cette cousine qui souriait, qui pleurait parfois, celle qui était si intelligente, si douce, si pure. «Tu ne peux pas céder à ça Sue, tu es la meilleure entre nous deux, tu ne peux pas me faire ça, si tu marches dans cette direction, comment pourrais-je encore trouver une raison de ne pas céder, de ne pas devenir ce monstre qui lutte pour sortir, soit forte, oui, soit brave, mais il y a d’autre moyens de l’être!» Si elle prenait cette direction, tu avais l’impression que tu la perdrais à tout jamais, elle avait besoin de ton aide, elle avait besoin de ton soutien. «Pourquoi ne pas venir me parler, je ferai tout pour toi Susanna, tu le sais bien, je donnerai ma vie pour toi, ne t’abaisse pas ainsi, tu vaux mieux qu’eux voyons.»
Before a monster is a monster, it is swollen with love, and then the love vanishes, it is plucked right out of their mouths and the monster is desolate.
Et elle se brisait en mille morceaux telle une poupée de porcelaine
Tu lui a sans doute brisé le cœur, tu l’as blessée, ce n’était pas ce que tu désirais, mais tu n’en avais pas le choix, elle devait comprendre, elle devait reprendre ses esprit. Le fait de la comparer à son père, avait sans doute fonctionné, mais cela t’avait couté de lui dire une telle chose. Elle ta cousine, ta sœur adorée, tu avais dû lui dire sans doute les mots les plus blessants. « Non… je ne serais jamais comme lui. » Lorsque tu lui parle de ta damnation, elle ne sait pas de quoi tu parles et elle croit que tu parles du mariage, tu n’as pas encore réussis à résonner ton père à ce sujet afin de l’annuler comme le souhaite Beatrix. Comment lui avouer la vraie malédiction qui plane sur toi, elle te repousserait, elle te détesterait et si elle te repoussait pour cette raison, tu ne serais pas capable de l’accepter. Tu avais déjà assez de misère à accepter ta propre condition, depuis ton adolescence tu te détestais, les premières années avaient été les pires, celle avant d’arriver à maitriser tout ce qui t’arrivait, celle où tu avais pris de la distance avec ta famille. Oui tu faisais allusion à cette condition, mais elle ne comprenait pas, elle ne savait pas, elle ne savait pas à quel point elle était la plus pure d’entre vous deux, à quel point ses problèmes étaient si simples.
Elle te repousse doucement, les mains contre ton torse, tu vois quelque chose briller dans son regard, est-ce de la colère? « Pourquoi serait-ce à moi d’être forte ? D’encaisser les coups, sans rien pouvoir rendre ? Ne vois-tu pas que je n’en peux plus ? Que j’ai atteint ma limite ?! » Sa limite? Tu es abasourdi par sa réponse, elle te rend silencieux un moment, vraiment, elle avait déjà atteint son fond, la mort de Julian avait été à ce point difficile? « Et comment oses-tu, toi mon frère, prétendre que ma faiblesse entrainera la tienne ?» Elle est fâchée sans doute, pourtant elle n’a pas idée à quel point ta transformation serait hideuse si tu laissais la bête sortir, si tu répondais à son hurlement. Tu as beau lui conseiller de venir te voir, d’être prêt à l’écouter avec ses problèmes.
« Et à quoi mes mots peuvent bien servir, hein ? Ils n’ont pas sauvés Julian… ils n’ont même pas fait reculer le peuple…» Tu restes interdit, tu l’écoutes sagement alors qu’elle précise sa pensée. « J’ai essayé, plus tôt... j’ai avertis des femmes, je leur ai dit de s’éloigner, qu’elles se mettraient en danger. Je ne voulais pas vraiment… » Tu le sens, tu le vois que son geste lui pèse sur la conscience, c’était ce que tu craignais, tu sais c’est quoi les remords, ça peut détruire une personne si facilement. « Personne ne m’a écouté. » Tu savais qu’elle disait vraie, mais ce n’était pas seulement son geste, c’était le leur, celui de raisonner la colère par la force, les mots pouvaient être grandioses, les mots pouvaient être apaisants, mais le gouvernement de ce moment n’était pas ce genre et sans doute étais-tu le seul fou pour pouvoir penser que nous puissions encore croire en la force des mots et non le pouvoir par les gestes. « Je ne veux pas que tu donnes ta vie pour moi, nous n’avons pas à devenir des martyr, des victimes, Constantin. Il faut, au contraire, que ceux de notre trempe survivent, qu’ils avancent, gagnent même. Or, comme tu l’as souligné, j’ai changé… alors il est d’autant plus essentiel que tu sois celui survivant. » Ton regard s’attriste et tu acquiesce doucement, tu sais qu’elle a changée. Puis elle continue sur sa lancée. « Quant à ta malédiction, sans vouloir t’offenser, j’ai vu pire qu’une demi-vélane, et toi aussi assurément ! Et puis, je ne me rappelle pas t’avoir vu t’opposer à cette union. Au contraire même… tu lui as passé toi-même la bague au doigt avec un petit mot gentil. » Ses mots t’atteigne et cela doit paraitre dans ton regard, elle ne comprend pas. Tu fronce des sourcils, légèrement attristé par ses mots. «Tu ne comprends pas Sue, et si Beatrix serait vraiment une malédiction j’en rirais, car elle, je suis certain de pouvoir la maitriser tu vois et tu es culoté de me remettre cette histoire de bague au visage, tu savais que je n’avais pas le choix, j’aimerai être cet enfant rebelle, celui qui suit ses propres règles, mais je ne suis pas fait de cette matière et je pensais que tu serais bien la personne qui pourrait me comprendre dans ce genre de situation. A part essayer de raisonner un père têtu comme le mien, je ne peux rien faire d’autre, tu le sais bien que j’ai les mains liés.» Tu soupires légèrement, tu n’as jamais eu de tels conversation avec elle, jamais depuis toujours, tu as toujours évité tes mauvais jours pour la visiter, mais là ce soir c’est la pleine lune, tu as subis sans doute un choc et en plus lui en l’intérieur, ce monstre, te dévore et demande plus d’énergie à contrôler, c’est beaucoup à gérer en ce moment, comme si tu faisais affaire avec trois personnes au complet en comptant ta cousine dans le lot. «Je ne peux pas te juger Sue, je suis bien pire que toi, mais ton geste, ton action, ta décision, sache que c’est toi qui devra vivre avec et croit moi, elle sera lourde cette chaîne à porter, peu importe les raisons et si cela était le seul moyen que tu avais, j’aurais simplement aimé te protégé contre ça, ma sœur, tu n’avais pas besoin d’un tel fardeau à porter.»
Elle semble si rebelle, si prise d’une vengeance qu’elle en perde la raison, qu’elle en perde le vrai ennemi derrière tout ça. « Alors que me proposes-tu Constantin ? De faire comme toi ? De ne rien faire, de me reculer et d’épouser un loup-garou, à chacun son monstre ? » Un loup-garous, ses mots te blessent, elle ne comprend rien à rien, telle une gamine entêtée, où se cache la vrai Susanna derrière tous ses masques emprunté. «Tu es dure Sue…» Elle semble pourtant désolé depuis que les mots ce sont envolés, elle les a craché tel un venin et semble pourtant aussitôt les regretter. « Pardonne moi… mais je veux que tu comprennes, toi aussi… ce n’est pas en ne faisant rien, que les choses iront mieux. C’est ce que nous faisons depuis des années… et voilà où ça nous a mené, tu les a vus aujourd’hui ? C’est là notre résultat… notre récompense. Nous sommes tous coupable, neutre ou pas, de la misère qui nous entoure. Mais c’est notre monde… nous sommes l’élite, nous n’avons jamais été entièrement juste. Ni toi, ni moi. » Tu te rapproches d’elle, au point de collé ta bouche contre sa mâchoire afin qu’elle comprenne bien ce que tu comptes lui murmurer. «Je comprends très bien ce que tu dis, mais si un jour je prenais part à quoi que ce soit Sue, ce ne serait sans doute pas pour le gouvernement, pas celui-ci du moins. Oui je suis coupable, tu as raison, mais dans ma neutralité, mon inaction, je fais un choix, je ne vis aucun remord avec ce choix et crois-moi Sue, si un jour je fais autrement, je ne pourrais plus reculer et je ne veux pas devenir cet homme. Puis tes chers mangemorts… ils pourraient très bien me réduire à une vie en cage s’ils connaissaient ma vraie nature Susanna.»
Tu croises son regard, elle ne comprend pas, il serait sans doute mieux que tu lui avoues, avant Beatrix qui pense avoir tout compris en voyant ta cicatrice, Susanna pourrait sans doute te le pardonner, mais tu as peur de sa réaction, elle qui a changée, l’ancienne tu avais peur de ce qu’elle pourrait en penser, mais cette nouvelle version, tu ne savais pas quoi en penser.
«Ma malédiction n’est pas ta demi-sœur Sue, c’est ce qui se cache en moi, en me veines. Ma haine envers ces loup-garous devrait t’apparaitre simple, j’en suis presque un, et si je laisse la bête prendre le dessus une seule fois, je ne sais pas ce qui pourrait vraiment arrivé.» Tu regardes sa réaction, tu es très sérieux et tu as bien sur murmuré tout ça, pas question qu’on puisse entendre cette révélation. « Je ne t’en ai jamais parlé auparavant, j’ai toujours craint ta réaction, toi qui détestait tant la mi-vélane, j’ai toujours imaginé que si je n’arrivais pas à tolérer moi-même ma condition de semi-loup, toi et ta mère, vous auriez pu me rejeté. Alors crois-moi Sue, tu n’es pas encore entaché par quoi que ce soit, tu vaux mieux que moi.»
Before a monster is a monster, it is swollen with love, and then the love vanishes, it is plucked right out of their mouths and the monster is desolate.
Et elle se brisait en mille morceaux tel une poupée de porcelaine
La vérité éclata tel un million de morceaux, tu voyais qu’elle était blessée de cette vérité, sans doute plus du mensonge qui accompagnait cette vérité que du fait d’être ce que tu étais. « Tu craignais ma réaction ? La mienne ? » Tu la regardes, tu vois la douleur en elle, tu la lis sur sa réaction. « As-tu aussi peu en confiance en moi ? Foi en moi ? En notre relation ? Ne crois-tu pas qu’il y a une énorme marge entre ce que je ressens pour toi et ce que j’ai toujours ressentis vis-à-vis de ta fiancée ?! » Elle parle de sentiment, de ceux qui ont toujours été différent a ton égard qu’à ceux de sa demi-sœur, mais comment pouvais-tu lui dire, pourquoi avoir gardé si longtemps le silence sur cette vérité? Au départ, elle était trop jeune et toi, incompris, en pleine crise identitaire. « Depuis combien de temps, est-ce que ça dure, Constantin ? … Je veux savoir. Je dois savoir depuis combien de temps, tu me mens. » Tu ressens l’urgence dans sa demande et le fait qu’elle signifie que tu lui mens depuis des années t’offre un coup à la poitrine. Tu n’as jamais menti, tu as simplement évité de tout dire, de tout déclarer. Tu veux lui répondre, comme tu ouvres la bouche, une soigneuse arrive et semble surprise de vous voir encore là. Elle ne prend pas de gants et vous dit simplement de laisser la place à d’autre. Tu prends le bras de ta cousine, doucement, espérant qu’elle ne te rejette pas, tu lui diras tout, une fois sortit, tout ce qu’elle veut entendre.
Vous êtes enfin à l’extérieur, la lune, grande, blanche et pleine est déjà haute dans le ciel, ce soir tu ne chasseras pas. «Je te dirai tout Sue, mais ne me rejette pas, je t’en prie…Ne vois pas ça comme un mensonge, j’ai toujours été vrai avec toi sur la personne que je suis, je ne t’ai jamais menti… J’ai seulement rejeté cette vérité, j’ai seulement caché la bête en ta présence, pour te donner ce que je crois être sans elle.» Tu sers sa main doucement, elle t’est si précieuse, tu ne voudrais pas la perdre. «Quand c’est arrivé, tu n’étais qu’une enfant, tu étais trop jeune pour comprendre, j’étais trop jeune moi aussi, j’étais perdu, effrayé et en colère. Mes parents ont décidés qu’il serait préférable de ne jamais en parler et aujourd’hui encore, ils n’ont jamais reparlé de l’incident. J’ai toujours eu envie de t’en parler en vieillissant, mais ce n’est pas un manque de foi en toi ma chère, mais comment pourrais-je croire que tu arrives à accepter un état que moi-même je n’accepte pas. Comment pourrais-je croire que tu continus à me voir en humain alors que je crois fermement n’être qu’un monstre? »
L’attraction de cette lune semble te donner tant de puissance, tu la sens en tes veines, tu pourrais très bien lui montrer le monstre que tu es, mais un simple rejet de sa part t’anéantirait. «Tu peux m’en vouloir si tu veux, mais j’ai toujours préférer que tu me considère comme ce que je devrais être, comme un simple homme et non ce semi-loup qui est éternellement enragé. A tes côtés j’arrivais à oublier ce poison qui s’insinue en moi depuis des années, avec toi j’arrivais à être un peu plus normal, j’arrivais à calmer la bête. Est-ce si mal d’avoir préféré te montrer ma force au lieu de partager cette laideur et changer l’image que tu aurais de moi?»
Tu sais déjà qu’elle va sans doute te remettre le fait qu’elle aurais toujours été là pour toi, pour partager ta peine, pour te soutenir, mais il était beaucoup plus facile d’éviter la réalité que de l’encaisser à deux.
Before a monster is a monster, it is swollen with love, and then the love vanishes, it is plucked right out of their mouths and the monster is desolate.
Et elle se brisait en mille morceaux telle une poupée de porcelaine
Elle t’écoute, elle semble plus ouverte à tes paroles, elles paraissent moins terrible, moins souffrante pour elle, elle comprend, tu le devines aux regards qu’elle t’offre. Elle te pardonne simplement, elle te rassure en te rappelant que tu n’es pas un monstre. Elle t’enlace et tu la serre, t’accrochant doucement à cette étreinte, à cette chaleur qui émane d’elle. « Rien n’a changé, grand frère… tu es toujours Constantin. » Tu aimerais bien la croire, cette folie de croire que ce poison n’est pas si terrible, mais tu sens la bête en toi et tu sais qu’elle te rassure, mais que ce n’est qu’un joli mensonge, une réalité qui semble plus plaisante à croire. Enlacé là, parmi ses cendres, parmi ses ruines, elle te caresse la joue d’un baiser et tu demeures silencieux, mais reconnaissant de ne pas la perdre, Susanna, cette petite sœur que tu aimes tant. « Et puis… maintenant je sais. Ce sera plus facile. » Elle a bien raison, tu lui confirme par un léger sourire, oui ce sera plus facile, elle pourra mieux comprendre ce que tu endures, ce que tu vis maintenant, tu n’auras plus à porter ce masque devant elle. Il est temps que vous rentriez maintenant, il y a eu assez d’émotions ce soir. «Rentrons, nos mères doivent déjà faire les cents pas.»
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