sujet; DRANSY (warning) + before the darkness takes our souls

PRISONERS • bloodstains on the carpet
Draco Malfoy
Draco Malfoy
‹ inscription : 13/09/2013
‹ messages : 8775
‹ crédits : faust.
‹ dialogues : seagreen.
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‹ liens utiles : draco malfoy w/ lucky blue smith ; ginevra weasley w/ holland roden ; calixe davis w/ audreyana michelle ; uc w/ uc ; indiana alderton w/ nicola peltz ; heath ravka w/ im jaebum ; even li w/ jeon jungkook ; jelena kuodzevikiute w/ ariana grande.

‹ âge : 23 yo (05.06.80).
‹ occupation : ancien langue de plomb (spécialisé dans les expérimentations magiques) ; fugitif et informateur de la RDP entre le 26.05.03 et le 08.12.03 ; condamné à 22 ans à Azkaban pour terrorisme, au terme d'une assignation à résidence et d'un procès bâclé, tenu à huis-clos.
‹ maison : Slytherin — “ you need a little bit of insanity to do great things ”.
‹ scolarité : entre 1991 et 1997.
‹ baguette : un emprunt, depuis qu'il est en fuite. elle n'est que temporaire et il ne souhaite pas s'y intéresser ou s'y attacher, puisque la compatibilité est manquante.
‹ gallions (ʛ) : 14298
‹ réputation : sale mangemort, assassin méritant de croupir à vie en prison pour expier ses crimes et ceux de ses ancètres.
‹ particularité : il est occlumens depuis ses 16 ans.
‹ faits : Famille.
Narcissa (mère) en convalescence. sortie de son silence depuis peu pour réfuter l'annonce de son décès ; reconnue martyr. lutte pour que le jugement de son fils soit révisé.
Lucius (père) mort durant la tempête du 03.03.2004.
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Spoiler:

‹ résidence : emprisonné à Azkaban depuis le 06.01.04. en fuite depuis le 08.05.04.
‹ patronus : inexistant.
‹ épouvantard : l'éxécution de juillet 02, ses proches en guise de victimes: leurs regards vidés par l'Imperium, la baguette de Draco dressée, les étincelles vertes des AK et leurs cadavres empilés comme de vulgaires déchets.
‹ risèd : un portrait de famille idéal, utopique.
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My Ghost where did you go ?

You say that you're no good for me
cause I'm always tugging at your sleeve
PART. III : 1ER MAI 2002 & Dransy
 




1ER MAI. La question lui fit arquer un sourcil. Trixie ? Il était plutôt étonnant que Pansy en demande des nouvelles… mais bien vite, elle laissa se profiler une inquiétude qui traça un sillon de lucidité dans les pensées brumeuses de Draco. « Les membres du Cercles n’ont pas passé Beltane en compagnie du commun peuple », révéla-t-il d’une voix quelque peu blasée. Mais un peu plus tendue lorsqu’il ajouta : « Le Magister avait des… idées en tête, pour les rituels. » Il n’en savait pas plus, mais cela n’augurait rien de bon. Les rituels visaient à renouveler la Magie, et si le Lord n’avait plus à prouver sa puissance, le fait qu’il tente de manipuler cette entité qui façonnait les sorciers avait quelque chose d’effrayant. Le jeune mangemort fronça les sourcils à cette idée, établissant lentement une corrélation – cela avait-il un lien quelconque avec les étranges évènements qui avaient ponctué la soirée ?

Le fil lui échappa ; il n’était pas en état d'élaborer des théories et par ailleurs, il avait trop peu de cartes en main pour se prêter au jeu des suppositions. « Tu as une raison de craindre de t’être attiré ses foudres ? » Son timbre était clairement perplexe : le moins que l’on puisse dire était que Pansy s’était toujours tenue à carreau lorsque sa tante avait été concernée de près ou de loin. Mais l’interrogation fut éludée et il la classa dans un coin de sa mémoire, déterminé à creuser plus tard. Le fait était que pour l’heure, toutes ses réflexions convergeaient vers les étranges révélations qui le travaillaient depuis des heures. Et la tension qui baignait l’atmosphère laissait à croire qu’elle était dans la même situation. « Are you going insane too ? » « I guess I am », avoua-t-il dans un murmure avant de s’humecter lentement les lèvres – si près de celle de Pansy qu’il aurait pu les goûter. Mais non, non, il lui fallait démêler le rêve de la réalité, les hallucinations du concret. Et le concret, n’était-ce pas cette amitié stable qui les unissait envers et contre tout ?

Mais peut-être… peut-être qu’ils avaient été destinés à être plus. Il s’était si souvent trompé de voie, allant à l’encontre de celle révélée par son nom. Il s’était si souvent mépris en pensant pourtant agir au mieux. Pourtant, pourtant lorsqu’elle évoqua les réminiscences qui s’étaient vraisemblablement imposées à elle ce soir, elle lui parla de malheur. Un frémissement lui courut le long de l’échine, comme si une part de lui trouvait à ces mots quelque chose de familier, mais il était surtout perdu. « Ce n’est pas ce que j’ai vu », répondit-il en secouant la tête en signe de négation. Ses mains nerveuses la délaissèrent juste avant qu’il ne recule, mû par une envie, un besoin. « Let's go, I can't stand still, we need to do something that feels normal... », tenta-t-elle de le retenir. Ses pas le menèrent devant l’armoire de la jeune femme, il en sortit une cape toute faite de velours avant que la nécessité ne lui échappe ; et puis son bras glissa derrière les tenues qui s’amoncelaient et de la pointe de sa baguette, il tapota un compartiment secret qu’il l’avait vue ouvrir. Jamais devant lui, pourtant : uniquement quand elle le croyait endormi.

Dans un cliquetis discret, le tiroir se découpa du bois et flotta entre ses mains. Il n’en pilla pas les secrets : son attention tout entière se porta sur le plus évident des objets. Un miroir à main biseauté, sculpté dans le bronze, qu’il lui avait offert à l’anniversaire ayant suivi son opération. Sa transformation. Draco le tira de sa cachette avec une infinie précaution, enroulant ses phalanges tremblantes autour du manche délicat en adressant à Pansy un regard lourd d’interrogations. Et il la rejoignit avec la même hésitation, lui offrant tout le loisir de le repousser, mais elle le laissa enrouler son bras atour de sa taille, poser sa main libre sur son ventre rebondi. Alignant son torse au dos de la jeune femme en une étreinte intime, il fit léviter la glace devant eux. Le reflet leur renvoya leur vérité – Pansy et cette mâchoire disgracieuse qui ne l’avait pas empêché de s’attacher à elle de façon incommensurable. Et lui derrière elle, les lèvres effleurant la courbe de son cou jusqu’à caresser la chair tendre de son lobe alors que, le front plissé par les doutes, il lui murmurait son secret : « J’ai rêvé que tu étais mon âme-sœur. » Qu’avait-elle pu bien voir ? Il était incapable de l’imaginer : lui avait été témoin non de mort mais d’une fiancée étreinte dans le faste et les rires, bien que les sentiments accompagnant la scène aient été déstabilisants de confusion. L’ébahissement lorsqu’elle était apparue dans son champ de vision, engloutissant l’espace de par sa seule présence ; et une détresse qui lui comprimait paradoxalement le cœur, peine continue et inextinguible, inexplicable.  

Sa bouche courut de l’oreille à la mâchoire de son amie de toujours, et il l’embrassa avec dévotion, acceptation. D’un mouvement de baguette, le miroir retrouva sa place dans le tiroir et Draco consentit à accéder à la requête de Pansy. A son cou, un portoloin qu’ils partageaient chaque année et dont il étira la chaîne pour qu’elle l’enfile à son tour, après avoir drapé la cape autour de ses épaules nues.

L’instant d’après, le pendentif ensorcelé les transporta jusqu’à leur refuge : les Thermes.

L’endroit, à cette heure, était bien sûr clos, mais ils avaient soudoyé un employé de longues années plus tôt. C’était un rituel pour eux, que de s’y rendre pour observer les manifestations célestes induites par les rituels de Beltane. L’homme avait rempli les bassins avant de quitter les lieux, au lieu de les vider pour la nuit, et une légère vapeur s’élevait au-dessus de l’eau chaude et odorante, s’ajoutant aux sorts qui éloignaient le froid extérieur. Face à face dans ce cadre familier et différent à la fois, ils se dévisagèrent un instant avant que Draco fasse chuter la cape de ses épaules, puis ne leur ôte le long collier, qui échoua sur le sol de pierre dans un bruit métallique avant de se perdre dans les pli du velous. En temps normal, il y aurait eu des éclats de rire, des murmures impatients. Il se serait détaché d’elle et elle l’aurait précédé dans le bassin, tandis qu’il se serait départi de quelques couches de vêtement avant de l’y rejoindre. Mais rien n’était comparable, ce soir, aux précédentes nuits qu’ils avaient passé ici, étreints sans qu’une once d’ambiguïté ne parvienne à se glisser entre eux. Ce soir, ce fut lui qui la guida au bord de l’eau, sans la quitter des yeux, des émotions contenues se pressant au bord de ses lèvres sans qu’il ne parvienne à les formuler. Ce soir, lorsque l’eau révéla ses courbes féminines au travers de sa robe immaculée, ses yeux troublés les suivirent, recelant une faim qu’il ne tenta pas de lui cacher. « Tell me to stop… » Sa voix était chargée de requêtes paradoxales. C’était un méli-mélo embrouillé de ramène-moi sur terre et de ne t’éloigne jamais, un amalgame de qu’est-ce qu’on fait ? et de n’est-ce pas une évidence ?. Une évidence, oui, comme sa paume épousant tendrement la courbe de son sein presque nu, dévoilé par le tissu fin qui copiait la teinte de sa peau de crème, rougie par la chaleur, sans parvenir à l’égaler. Une évidence comme les baisers dont il lui parsema les lèvres : éphémères, contacts aériens tellement similaires aux tous premiers qu’ils avaient partagés. « Tell me to stop ! » Pressant cette fois, mais la tension n’était pas de la colère. La tension était l’expression d’un désir naissant, d’un désir latent, et contredisant ses mots, il la serra étroitement contre lui. Le front posé contre le sien en une posture qui n’avait plus rien de leurs messes-basses d’enfants, Draco laissa couler une main le long du flanc de Pansy, butant contre sa hanche, cherchant prise sur sa cuisse pour la relever jusqu’à sa taille. Il se sentait païen, pécheur, mais – « In this dream you were mine. » Son bassin bougea imperceptiblement, s’alignant contre son aine en une confession indéniable. Ce soir, alors que le ciel se parait de lumières vertes et pourpres symbolisant les deux faces de la Magie, il voulait l’étreindre non comme une amie, mais comme une femme, comme dans cette autre vie.
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WIZARD • always the first casuality
Pansy Parkinson
Pansy Parkinson
‹ disponibilité : dispo bitches
‹ inscription : 25/10/2014
‹ messages : 4640
‹ crédits : prométhée
‹ dialogues : 'lightcoral'
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‹ liens utiles :
pansy parkinson ft. adelaide kane, nephtys shafiq ft. phoebe tonkin, kid o'faolain ft. richard harmon, maksim dolohov ft. tom hiddleston, amara bataglia ft. rowan blanchard

‹ âge : vingt-quatre ans (née le 5 mars 1980)
‹ occupation : rentière déchue, mondaine destituée.
‹ maison : le choixpeau s'est a peine attardé sur sa tignasse brune avant de l'envoyer à Serpentard, dont elle est devenue préfète en 5ème année.
‹ scolarité : de 1991 à 1998.
‹ baguette : Elle faisait 19 centimètres, en merisier et cheveux de vélane, capricieuse et imprévisible, sensible aux sentiments négatifs. Cette baguette a cependant été volée par le Limier et aujourd'hui, elle en utilise une autre, bien moins adaptée à sa main.
‹ gallions (ʛ) : 9023
‹ réputation : Rien qu'une sorcière de salon, une bonne à pas grand-chose en dehors des ragots et commérages, une peste se régalant du malheur des autres, une idiote aveuglée par ses sentiments, moralisatrice en dépit de son propre penchant pour les écarts et les erreurs. Le roquet de Malfoy, puis celle que Blaise Zabini a cocufié, abandonné puis engrossé avant de partir à nouveau. Une garce qui mérite tout ce qui lui arrive. Une enfant gâtée, malgré l’aide donnée aux insurgés dans l’infirmerie de fortune de Poudlard.
‹ particularité : Complètement à la dérive depuis la fin de la guerre, on la croise souvent alcoolisée et cruelle, prête à se greffer à la moindre rixe, au moindre esclandre.
‹ faits : Elle a perdu la garde de ses filles, les jumelles Violet et Briar-Rose (née en Aout 2002) à la fin des combats, car on a jugé son sang pur comme inapte à les élever et ce même si leur père, Blaise Zabini, est considéré comme un héros de guerre. Elle a également perdu sa fortune et son statut et n’a plus aucune influence. Personne n'est tendre avec elle car les anciens rebelles la voient comme une garce à abattre et les sorciers lambda n'ont l'image que d'une gamine pourrie gâtée qui vivait dans une tour d'ivoire alors qu'ils crevaient de faim. Condamnée à vivre dans une demeure autrefois grandiose mais maintenant totalement insalubre, elle ère coincée entre sa mère tyrannique et sa tante furieuse, désœuvrée et désabusée.
‹ résidence : Dans l'hôtel particulier Parkinson, situé dans le quartier de Barkwith, sur le Chemin de Traverse. Ancien symbole d'une grandeur aujourd'hui étiolée, la demeure tombe en ruine et menace de s'écrouler depuis les émeutes de janvier 2002. Ses parents possédaient un manoir à Herpo Creek, il n'en reste qu'un tas de cendres et elle n'a plus accès à son bel appartement de la Bran Tower depuis la désertion de Draco durant laquelle elle a également pris la fuite.
‹ patronus : Une hirondelle à peine corporelle
‹ épouvantard : Les corps inanimés de Briar-Rose et de Violet.
‹ risèd : Simplement un matin ordinaire, des draps clairs et propres, une chambre lumineuse, des rires d'enfant emplissant le couloir avant que les deux têtes brunes ne sautent sur l'épais duvet. Un avenir pour elles, aussi, surtout.
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My Ghost where did you go ?

You say that you're no good for me
cause I'm always tugging at your sleeve
PART. III : 1ER MAI 2002 & Dransy
 




1ER MAI. Le reflet du miroir resta avec elle jusqu'à ce qu'elle entre dans l'eau, vicieuse haine envers ses traits déformés par un coup du sort, un malheureux hasard. Combien de temps avait-elle pu passer, assise en tailleur, à observer son visage en espérant quelconque miracle ? Et pourtant, il y avait dans le cadeau de Draco quelque chose de profondément réconfortant. C'était sans doute pour ça qu'elle n'avait pas jeté le présent, furieuse, quand elle s'était pourtant empressée de cacher très loin tous les clichés immortalisant son enfance disgracieuse et son adolescence pleine de moqueries. Contrairement à beaucoup, le jeune homme n'avait jamais changé sa façon de traiter Pansy. Ils n'avaient pas été plus proches une fois les corrections apportées à son profil, il ne lui avait pas trouvé un intérêt soudain... Ils s'étaient trouvés avant, en dépit de la dureté des angles sur le faciès de la brune. Pour lui, ça n'avait jamais été de la moindre importance... Tandis qu'ils voyageaient, se retrouvant vite aux termes, serrés l'un contre l'autre d'avoir partagé un portoloin, elle laissa les souvenirs prendre le dessus, ramenés par le reflet, ravivés par la présence si habituelle.

Champs contre champs, les scènes s'imposaient, s’enchaînant sans chronologie, de leurs premiers émois à la violence incroyable de ce qu'elle avait pu voir, tout l'amour qu'ils s'étaient voués, dans le rêve étrange ou dans la réalité, toute cette complicité, ce besoin de fonctionner ensemble. Secouée d'un frisson qu'il pensa sûrement lié au déplacement, elle ouvrit les yeux tandis qu'ils glissaient dans un néant magique, l'observant et sentant son cœur se déchirer mille fois. Pourrait-elle survivre si on le lui arrachait définitivement, si cette guerre avait raison de lui ? Probablement pas. Elle songea à l'enfant qu'elle portait, réalisant avec un effroi étrange, coupable à vrai dire, que rien, pas même ça, ne pourrait l'empêcher de commettre l'irréparable si Draco venait à disparaître. Envisager une existence sans lui était en réalité presque aussi insoutenable que la noirceur des songes qui l'avaient traversé ce soir. Si elle était capable de pensées aussi sombres, d'un tel cloaque de souffrance, était-elle aussi capable de lui faire mal, réellement mal, d'infliger une agonie irréparable ? Elle crut tituber et s'écrouler lorsqu'il la lâcha momentanément, à peine une seconde le temps de retirer pendentif et capes, la retrouvant ensuite pour l’entraîner jusqu'au bassin désert.

L'innocence pleine d'impunité, sans réelle ambiguïté, qui avait régit les escapades des années précédentes n'était pas là, cette fois et alors qu'elle pouvait sentir les regards du jeune homme se poser sur elle tandis que l'eau mordait sa tenue, elle réalisa bien vite qu'elle l'observait avec le même genre d'insistance, d'intensité. Il y avait quelque chose de grave – grave mais évident – dans ses iris et l'espace d'un instant, elle songea à regarder ailleurs, manquant peut-être trop de courage pour lui tenir tête ce soir. «  J’ai rêvé que tu étais mon âme-sœur. » avait-il soufflé avant qu'ils n'arrivent ici et les mots résonnaient encore dans sa tête, comme les échos de leurs pas s'élevant sous le plafond magique des termes. C'était comme revenir à Poudlard, comme les promenades amusées dans les couloirs, souvenirs de cette année où en dépit de beaucoup de choses, ils avaient su profiter des badges de préfets. C'était comme si rien n'avait réellement changé, au fil du temps, parce qu'ils ne s'étaient jamais quitté même en se séparant, même en mettant un terme à l'aspect romantique de leur relation. L'avaient-ils réellement fait, ceci dit ? Elle n'était plus si certaine, d'un coup, alors qu'elle le laissait s'approcher, alors qu'une envie féroce d'être contre-lui secouait ses entrailles, alors que continuait à s'imposer les souvenirs, réalité et fiction se mélangeant pour ne devenir qu'une seule entité, théâtre d'émotions derrière ses rétines.

« Tell me to stop… » souffla-t-il, trop loin d'elle, s'approchant pourtant petit à petit. Bientôt ses doigts vinrent effleurer sa peau, ou presque, faisant encore plus disparaître le tissu de la robe devenue transparente. Bientôt ses doigts furent à l'orée de sa poitrine et dans un hoquet sans doute trop franc, elle se retint de l'arrêter. Trop occupée à darder sur lui un regard avide, d'une tendresse absolue, elle n'entendit presque pas la petite voix qui, dans sa tête, demandait soudain si le jeune homme était à même de sentir son cœur qui s'emballait brusquement, caracolant sous les contacts et la promiscuité. Sa peau brûlait, brûlait partout, en dépit de la douceur des gestes du jeune Malfoy. Il la touchait à peine et pourtant, elle sentait son épiderme qui cherchait à se fondre dans ses phalanges, rêvant soudain que le poison de vipère qu'elle avait si souvent craché émane de ses pores et se charge de faire disparaître l'illusoire barrière qu'était la robe ruinée par le bain. « Tell me to stop ! » insista-t-il et toujours silencieuse, elle le laissa combler la distance entre elle, ne le lâchant pas des yeux alors qu'il la guidait dans un étau autour de ses hanches, se pressant contre son corps, contre ses formes, épousant ses courbes avec une simplicité déroutante. Elle trembla, long frisson secouant jusqu'à son âme, lorsqu'il murmura d'une voix trop sérieuse : « In this dream you were mine. » et sa prudence s'envola, la poussant à l'étreindre farouchement, refusant que le destin ne les éloigne, refusant de croire en ce qu'elle avait pu voir. A cet instant, alors que chaque once de son corps semblait faite pour trouver son écho parfait chez Draco, elle voulait juste l'écouter lui et faire taire tout le reste, chaque doute, chaque peur.

Alors elle le regardait, les yeux brillants de larmes étranges qui perlaient à la tonnelle de ses cils. Alors elle ne voyait que lui, ses iris affamées, ses traits volontaires, la fatigue de la guerre s'étant invitée sur son visage, poids sur ses épaules où elle s'appuyait elle aussi à présent, pour le tenir, pour ne pas s'éloigner. Coincée contre Draco, dans une prison dorée faite de sa silhouette élancée, elle sentait sa lippe trembler et presque aussitôt, elle alla effleurer sa bouche de la pulpe de son pouce, retraçant les lèvres si souvent embrassées, mordues, froissées d'une main quelque peu hésitante. Il fallut un instant pour qu'elle réponde, à peine audible, l'estomac nouée : « Come whatever may, I'll always be yours, I'll always long for you, for us... » Il fallut que les mots ricochent sur l'eau, gouttelettes infimes d'une vérité absolue, pour qu'elle prenne réellement conscience du fait qu'elle inspirait à présent ses souffles, heurtés et sporadiques. Et la mélodie sifflante de leurs respirations irrégulières ne faisait que tordre un peu plus ses entrailles déjà incandescente, que rendre plus évidente cette présence tout contre-elle et encore si éloignée, que troubler ses sens pourtant en éveil. De ses nerfs à ses muscles, chaque tressaillement allait vers lui, contournant la menace étrange que le rêve avait pu insuffler en elle. Elle souffla, pourtant, d'une voix d'outre-tombe, ne reculant pas d'un millimètre : « I saw you dead, because of me, because I was a gone. Because I slit my wrists... there was so much sorrow, too much pain to keep on living... » et de prononcer ces mots fit couler une larme amère, désespérée. Il y avait quelque chose à souligner, pourtant, et c'était l'amour absolu nécessaire pour qu'il ne reste qu'une solution, qu'un dernier recourt, un ultime sacrifice. Combien s'étaient-ils aimé pour qu'elle tremble ainsi à présent ? Combien s'étaient-ils cherchés pour que seule sa présence sache l'apaiser autant qu'elle lui faisait perdre toute raison ? « But it wasn't real, it wasn't now, this is real, you and I... and I would never hurt you, leave you... »

Ses paroles sonnaient comme des excuses, des explications concernant des faits qui ne s'étaient pas déroulé. Ca avait semblé réel, mais pas autant qu'eux, à présent, pas autant que la chaleur de ce corps autrefois si chérit à nouveau contre le sien, pas autant que ses souffles s'écrasant sur son épiderme carmin. Elle aussi, elle le regardait, avide, tendre, désespérément sienne. Quoi qu'il arrive, c'était ad vitam æternam qu'ils s'appartenaient et rien n'était plus réel, plus vrai, plus tangible. Répondant finalement à ces requêtes pressantes, elle siffla d'une voix rauque, supplique perdue dans le chaos : « Don't stop. Ever. » et la fin du dernier mot alla s'écraser sur la bouche du jeune homme, mourant dans un soupir presque soulagé.

C'était l'ouragan en elle qui venait réclamer Draco, une tempête détruisant tout sur son passage, du bon sens à la prudence en passant par l'accord tacite entre eux. C'était un coup de pied dans l'échiquier, envoyant valser la pudeur qui s'était installée entre eux, brisant les doigts au chaperon platonique qu'ils avaient su s'imposer au fil du temps. C'était une passion dévorante, insensée, dangereuse, le même goût d'interdit que celui des étreintes volées au détour d'une salle de bal oubliée du manoir Malfoy. Ignorant la maladresse de ses doigts, s'attaquant aux boutons de la chemise du jeune homme, dégageant ses épaules, se débarrassant du vêtement lourd d'eau. Déjà, ses paumes effleuraient sa peau, traçant bleus obtenus en mission et cicatrices éparses gagnées au fil des années. Encore, elle connaissait l'histoire derrière les plus anciennes, savaient les placer, tracer des constellations entre, les reliant à quelques grains de beauté et autres points sensibles. Encore, elle connaissait chaque recoin de lui en dépit des années écoulées. Griffant ses côtes, elle glissa une main jusqu'à son dos, plantant presque cruellement ses doigts au niveau de la chute de ses reins. Ses phalanges précipitées, celles qui ne creusaient pas des sillons possessifs dans sa peau, filèrent jusqu'à sa ceinture, marquant un instant sa hanche saillante, ne se souvenant que trop bien de l'effet qu'avait pu avoir un simple pantalon noir pendant nonchalamment à sa taille lorsqu'elle l'avait observé les premières fois. La grâce naturelle du jeune homme lui avait manqué, elle le réalisa à cet instant, comprenant l'absence seulement en le retrouvant. Cette élégance désinvolte, cette façon de bouger sur laquelle elle ne pouvait mettre de mots, simplement obligée de retenir son souffle pour ne pas hoqueter... Il y avait là quelque chose de précieux, quelque chose qui n'était pas donné au commun des mortels et contre lui, elle s'était toujours sentie plus entière, plus légère. « Ever » répéta-t-elle, sa bouche filant jusqu'à la carotide diaphane, laissant une marque désordonnée.
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Draco Malfoy
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‹ scolarité : entre 1991 et 1997.
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‹ particularité : il est occlumens depuis ses 16 ans.
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Narcissa (mère) en convalescence. sortie de son silence depuis peu pour réfuter l'annonce de son décès ; reconnue martyr. lutte pour que le jugement de son fils soit révisé.
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‹ épouvantard : l'éxécution de juillet 02, ses proches en guise de victimes: leurs regards vidés par l'Imperium, la baguette de Draco dressée, les étincelles vertes des AK et leurs cadavres empilés comme de vulgaires déchets.
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1ER MAI 2002. Tout était clair avant.
Tout s’embrouillait ce soir.
Il n’était pas certain de ce qu’il avait vu – destins liés assurément mais… rêve d’une harmonie avortée, révélation tronquée ? Something that feels normal, avait-elle quémandé, supplié, mais il ne pouvait rien lui offrir de tel, pas alors que ses pensées se divisaient entre deux vies, pas alors que son corps désespérait de la retrouver. C’était une étreinte mêlée de peur – anxiété d’avoir eu tort, de s’être trompé, de les avoir condamnés à une vie de malheurs. Et n’était-ce pas crédible, après tout ? Il l’avait quittée, livrée à son insu aux intentions douteuses de Blaise ; il l’avait repoussée, avait cherché ailleurs, et le devoir mal accompli l’avait d’abord mené à une débâcle aux côtés d’Astoria, à une seconde avec Susanna. Et qui savait ce que leur offrirait le futur ?

Il se sentait soudain responsable – de leurs statuts respectifs de parents célibataires, poids délicat pour lui et d’autant plus pesant sur ses épaules à elle ; d’avoir pensé ne pas l’aimer assez alors que là, au creux de sa poitrine, nullement mu par les mêmes doutes, son palpitant implosait à la seule idée de la perdre ; d’avoir trouvé incongru de tisser avec elle les liens du mariage, parce qu’une telle union ne lui évoquait que devoir et nécessité plutôt que sentiments et complicité. Il avait dessiné une séparation si drastique entre mariage et bonheur, s’était si bien convaincu que tout cela était incompatible, mais au nom de quoi ? D’une intuition, mostly. De ses doutes d’adolescent et pourtant, que savait-il alors de la vie, la vraie ? (intuition avisée), lui soufflait une voix avisé qu’il ne percevait pas, tout ancré dans ses doutes et regrets (une autre vie qui se mêlait à cet imbroglio de passifs révolus). Et tout cela, il l’empaquetait sous forme d’excuses qu’il posait aux pieds de la brune, murmurait contre ses lèvres sous forme de brefs baisers, enivré par cet épiderme dont la fragrance envoûtante lui semblait familière et nouvelle à la fois. « Come whatever may, I'll always be yours, I'll always long for you, for us... » Et ses iris tortures croisèrent les siens. Et ses réserves basculèrent, succombèrent, terrassées non plus par la peur mais par le désir qu’elle éveillait en lui. C’était une évidence – lui, elle, cœurs intrinsèquement liés à travers les siècles. Mais il restait le désespoir, la perdition, dans leurs gestes, leurs mots, la larme qui échappa à Pansy et s’accrocha à la joue de Draco. « I saw you dead, because of me, because I was a gone. Because I slit my wrists... there was so much sorrow, too much pain to keep on living... » « Tout ira bien », offrit-il avec une assurance qui pourtant n’était que feinte. Parce que dehors, loin des étrangetés de cette soirée, perdurait une guerre dont même elle n’était épargnée. « It wasn't real, it wasn't now, this is real, you and I... and I would never hurt you, leave you... » « And I would never let you go. » Pressant et catégorique, ni flatteur ni beau-parleur. Et par partir il entendait bien mourir – ne l’accepterait jamais. « So don’t even dare to think about it. Ever. » Son front contre le sien, l’intensité de ses sentiments dans son regard chaleureux, c’était tout ce dont il avait besoin pour expier les tourments entrainés par les heures précédentes, par sa vie tout entière même. « Enough about it, we’re safe here and now and it's all that matters, I'd rather be anywhere else but in your arms. »

Et l’instant présent elle l’y ramena, oui – en l’embrassant avec fièvre, pressant son corps brûlant contre le sien avec un naturel déconcertant, comme s’ils ne s’étaient simplement jamais quittés. Il avait concilié depuis longtemps ses courbes de femme et les souvenirs de son corps d’adolescente, mais ne l’avait observée que de l’œil taquin de l’ancien amant, jusque-là, lors d’escapades platoniques entre les murs de sa chambre, de ses draps. C’était à la fois étrange et revivifiant que de l’étreindre en sachant la connaître par cœur, mais de la découvrir à présent que la passion s’en mêlait, s’éveillait.

Restait toutefois déboussolant ce ventre rebondi contre son torse, celui auquel il s’était adressé à la faveur de la nuit, faisant vœu de ne jamais faillir à son rôle de protecteur. Territoire inconnu, crainte de la blesser, de les blesser, idée quelque peu dérangeante et vite chassée pourtant, parce qu’il ne pouvait ni ne voulait faire marche arrière à présent ; hésitation sitôt remplacée par l’appel de son corps. Si sensuel – et généreux, plus que dans son souvenir. Il avait tenté de le dire un autre soir – Tu as plus de… ? – interrogation étouffée lorsqu’il s’était ressaisi, sa surprise maîtrisée – … Oublie –, constat déplacé dans le rôle de l’ami, mais tout à fait délicieux dans celui de l’amant. « La grossesse te va bien », remarqua-t-il donc, joueur cette fois plutôt que fuyant, tandis qu’il la décachetait comme un cadeau précieux, repoussait le tissu trempé sur ses épaules, embrassait lascivement le moindre espace qu’il découvrait, les yeux rivés tout au long sur ce qui attisait tant sa curiosité – ses seins plus lourds qu’à l’accoutumée. Si sensibles – frémissant à la moindre attention de ses mains, qui les délaissèrent à regret pour la prendre par la taille, la surélever, poids plume au cœur d’un bassin sur l’eau duquel miroitaient les lumières éblouissantes d’un ciel qu’animait la magie de Beltane. Invitation tacite mais évidente à nouer ses jambes autour de lui, tandis qu’il profitait du décalage ainsi gagné pour lui dévorer le cou. Si délectable... Et c’est un brasier qui s’éveillait au creux de son ventre, un feu qu’aucun mot ne saurait décrire, parce qu’elle s’offrait avec cette pleine confiance, cette innocence égale aux premiers jours, à leurs premières fois, comme nulle autre après elle. Ni apparences ni barrières, juste elle, entière, ses cuisses fermement pressées autour de lui et son corps cambré et les sifflements affamés qu’elle faisait naître aux lèvres de Draco lorsqu’il la dévorait, de sa bouche d’abord, puis de tout son être. Divine oflorsqu’elle se courbait sous ses doigts qui pianotaient sur sa peau pâle, délicats et conquis, tandis qu’il se laissait griser par sa chaleur. « I’d never let you go », répéta-t-il alors qu’il se mouvait tout contre elle, en elle, la joue pressée contre la sienne, et qu’elle gravait de son doigts crispées de demi-auréoles sur son dos nus. Never.
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WIZARD • always the first casuality
Pansy Parkinson
Pansy Parkinson
‹ disponibilité : dispo bitches
‹ inscription : 25/10/2014
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‹ crédits : prométhée
‹ dialogues : 'lightcoral'
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‹ liens utiles :
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‹ âge : vingt-quatre ans (née le 5 mars 1980)
‹ occupation : rentière déchue, mondaine destituée.
‹ maison : le choixpeau s'est a peine attardé sur sa tignasse brune avant de l'envoyer à Serpentard, dont elle est devenue préfète en 5ème année.
‹ scolarité : de 1991 à 1998.
‹ baguette : Elle faisait 19 centimètres, en merisier et cheveux de vélane, capricieuse et imprévisible, sensible aux sentiments négatifs. Cette baguette a cependant été volée par le Limier et aujourd'hui, elle en utilise une autre, bien moins adaptée à sa main.
‹ gallions (ʛ) : 9023
‹ réputation : Rien qu'une sorcière de salon, une bonne à pas grand-chose en dehors des ragots et commérages, une peste se régalant du malheur des autres, une idiote aveuglée par ses sentiments, moralisatrice en dépit de son propre penchant pour les écarts et les erreurs. Le roquet de Malfoy, puis celle que Blaise Zabini a cocufié, abandonné puis engrossé avant de partir à nouveau. Une garce qui mérite tout ce qui lui arrive. Une enfant gâtée, malgré l’aide donnée aux insurgés dans l’infirmerie de fortune de Poudlard.
‹ particularité : Complètement à la dérive depuis la fin de la guerre, on la croise souvent alcoolisée et cruelle, prête à se greffer à la moindre rixe, au moindre esclandre.
‹ faits : Elle a perdu la garde de ses filles, les jumelles Violet et Briar-Rose (née en Aout 2002) à la fin des combats, car on a jugé son sang pur comme inapte à les élever et ce même si leur père, Blaise Zabini, est considéré comme un héros de guerre. Elle a également perdu sa fortune et son statut et n’a plus aucune influence. Personne n'est tendre avec elle car les anciens rebelles la voient comme une garce à abattre et les sorciers lambda n'ont l'image que d'une gamine pourrie gâtée qui vivait dans une tour d'ivoire alors qu'ils crevaient de faim. Condamnée à vivre dans une demeure autrefois grandiose mais maintenant totalement insalubre, elle ère coincée entre sa mère tyrannique et sa tante furieuse, désœuvrée et désabusée.
‹ résidence : Dans l'hôtel particulier Parkinson, situé dans le quartier de Barkwith, sur le Chemin de Traverse. Ancien symbole d'une grandeur aujourd'hui étiolée, la demeure tombe en ruine et menace de s'écrouler depuis les émeutes de janvier 2002. Ses parents possédaient un manoir à Herpo Creek, il n'en reste qu'un tas de cendres et elle n'a plus accès à son bel appartement de la Bran Tower depuis la désertion de Draco durant laquelle elle a également pris la fuite.
‹ patronus : Une hirondelle à peine corporelle
‹ épouvantard : Les corps inanimés de Briar-Rose et de Violet.
‹ risèd : Simplement un matin ordinaire, des draps clairs et propres, une chambre lumineuse, des rires d'enfant emplissant le couloir avant que les deux têtes brunes ne sautent sur l'épais duvet. Un avenir pour elles, aussi, surtout.
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My Ghost where did you go ?

You say that you're no good for me
cause I'm always tugging at your sleeve
PART. III : 1ER MAI 2002 & Dransy
 




1ER MAI. Elle avait réclamé quelque chose de normal et cette étreinte était tout sauf ordinaire. Elle avait réclamé quelque chose de normal et ce n’était pas normal, ça ne l’avait pas été depuis des années et pourtant, il n’y avait rien de plus naturel que de mêler ses doigts aux siens, que de dévorer sa peau avec avidité, que de se presser contre lui, l’enserrant de ses jambes, arquant son dos, tendant ses hanches pour toujours plus s’approcher, pour lutter contre les tremblements qui déjà la secouaient. La maladresse de l’adolescence, les baisers volés dans les couloirs, les premières fois un peu gênée, un peu anxieuses, tout ça semblait terriblement loin mais ça avait aussi un goût de tradition. Ils se connaissaient depuis toujours, s’étaient aimés avant même de savoir comment on faisait, pour aimer quelqu’un, ne s’étaient jamais vraiment lâchés en dépit de tout. Serrée contre lui, le souffle court, peinant pour ne pas entièrement s’abandonner (pas si vite, pas si tôt, pas quand elle voulait le réclamer encore, plus fort, corps et âme), elle ne pouvait s’empêcher de songer à la douleur causée, non pas par son imagination devenue ce soir trop prolifique, mais par la séparation qui remontait tant. Ne pas admettre qu’il lui avait manqué, qu’il l’avait hanté, qu’elle l’avait cherché, déboussolée sans lui, c’était nier un peu de l’intensité de cet instant de retrouvaille. Sursaut de folie. Ca n’avait aucun sens mais c’était nécessaire, assez nécessaire pour avoir tout le sens et surtout, toute l’importance du monde. « I’d never let you go » souffla-t-il encore une fois, promesse réitérée ce soir, promesse qu’il tiendrait quoi que ça puisse lui coûter, elle le savait. Quand ils s’étaient séparés, ils ne s’étaient pas quittés. Certains avaient trouvé ça étrange, comment justifier une amitié continuée une fois la passion terminée, mais ces gens-là n’avaient simplement jamais connu d’amitié comme celle liant Draco et Pansy. Ces gens-là ne savaient pas ce que c’était que d’être lié à quelqu’un de la sorte, que de se soucier de cette personne plus que de soi et ce même face à l’adversité. Ces gens-là étaient idiots et ne pouvaient pas comprendre. Elle n’était pas restée à ses côtés en espérant qu’il change d’avis, en attendant qu’ils se retrouvent. Non, elle était restée parce qu’il était son autre, la moitié de son âme, peu importe la façon dont ils l’exprimaient, peu importe les nuances que pouvaient prendre leur relation.

« Me neither » tenta-t-elle de répondre, glissant ses mains jusqu’au creux des reins du jeune homme, filant sur ses hanches, cherchant désespérément à l’attirer un peu mieux. « Me neither » articula-t-elle à nouveau, désorientée et s’accrochant à lui pour ne pas perdre pied dans les méandres obscures de ce qu’il réveillait en étant si proche. Joue contre joue alors qu’elle balbutiait, comme hébétée, elle bougeait avec lui, lui appartenant sans qu’il ait besoin de le réclamer, l’accaparant sans qu’il cherche à résister. Un millier de choses auraient pu rendre l’instant étrange. De son ventre rond protégeant un enfant qui n’était pas celui de Draco, à la robe qui flottait entre eux, au grès des gestes de moins en moins ordonnés en passant par l’amitié platonique qu’ils avaient envoyé valser jusqu’à n’avoir alors que des éclats d’avant se baladant entre eux. Ca n’avait aucun sens et pourtant elle y jetait toute son énergie, toute sa passion, toutes ses craintes, ces nuits à se demander où il était, s’il respirait encore, s’il risquait sa vie. Plus fort, elle planta ses ongles dans sa peau avant d’aller demander, impérieuse, un baiser brusque dans lequel elle ne se gêna pas pour mordre sa lippe. Elle seule avait le droit de le faire saigner, cette guerre n’était rien, ne pouvait pas le lui prendre, pas quand elle s’abimait ainsi contre lui. C’était une collision, bruyante et avide, deux corps s’enchevêtrant et un goût d’interdit explosant dans leurs bouffes tandis qu’elle cessait d’enfoncer ses dents dans sa chair, persuadée d’avoir percée l’épiderme. L’espace d’un instant, elle croisa son regard, se perdant dans ses iris, bouche entrouverte, panique au bord des lèvres. Les images s’enchainaient, aussi vite qu’elle tentait de les repousser, aussi abondantes que l’affection qu’elle pouvait avoir lui. Presque immobile pendant quelques secondes, elle chercha à souffler « I lov… » profitant d’un semblant de répit entre deux embardées de son cœur mais un contact de trop lui arracha un hoquet qui s’envola sous le plafond enchanté des thermes, ricochant comme un carillon, se transformant petit à petit en supplique, en gémissement de plaisir, avant qu’elle ne trouve de quoi se taire en retournant furieusement l’embrasser, déversant ses soupirs au creux de la bouche de Draco plutôt que de les offrir au vide autour d’eux. Bras noués autour de son cou, elle s’était presque entièrement détachée de la paroi du bassin, un éclat de rire la secouant alors que l’ivresse du moment la submergeait, l’entrainant loin de tout ce qui était raisonnable, sensé. Il n’y avait qu’eux, que lui et ses souffles heurtés, qu’elle et les traces qu’elle laissait sur sa peau.

Elle s’était souvent demandée si elle avait été assez. Complexée, délaissée, second choix régulier, elle s’était réfugiée dans l’idée néfaste et durable d’une médiocrité qu’elle était persuadée d’incarner. Sa confiance n’était que poudre aux yeux et s’il le savait, peut-être ne se doutait-il pas de l’étendu de tout ça, de ses incertitudes. Elle n’avait jamais mentionné, après tout, la façon dont sa gorge s’était violemment fermée lorsqu’il s’était tourné vers Astoria, perfection incarnée emballée dans des mètres de taffetas, dentelle et délicatesse. Elle n’avait jamais osé en parler, trop orgueilleuse, trop peu désireuse de le blâmer aussi, parce que convaincue d’avoir raison et ne pouvant pas rejeter la faute sur lui, pas plus qu’elle n’en voulait confirmation extérieure. Avait-elle été assez tendre, assez douce, assez aimante, assez intense ? Ce soir, ça n’avait aucune importance et ce soir, surtout, c’était parfait. Sans maladresse, sans gestes gauches et hésitants. Aux râles étouffés qu’ils s’arrachaient, elle savait qu’elle était assez. Plus que ça même. Comme lui était plus qu’une ancre dans la tempête. Aux râles étouffés qu’ils s’arrachaient, il n’y avait que leurs corps arqués pour venir troubler l’équilibre, surtout.



La pulpe de son pouce alla effleurer le dos de sa main, leurs doigts liés posés sur le rebord du bassin. Sans trop remuée, lovée contre lui et peu décidée à bouger, elle alla déposer un baiser fugace sur l’épaule nue du jeune homme, appuyant ensuite son front là où ses lèvres l’avaient touché. « We should go, I think the sun is about to rise… » les mots à peine inaudibles allèrent se perdre au creux de l’oreille de Draco mais elle ajouta, peut-être un peu plus hésitante. « Will you stay or just drop me off ? » sachant pertinement qu’il refuserait de la laisser rentrer seule mais n’ayant pas la moindre idée de ce qu’il adviendrait ensuite. « I mean, I get it if you have to work, or if you need to go see Scorpius but you… I… » souffla-t-elle, levant sa main libre entre eux pour venir repousser une mèche de cheveux bruns trempés qui lui barrait la joue, relevant le regard vers lui, ne trouvant pas les mots supposés faire procession à la suite de ce qu’il venait de se passer. « D'you want me to stay ? » risqua-t-il, profitant du léger silence tandis qu'elle cherchait ses mots, déposant un baiser sur sa tempe. « You should rest, that's all » termina-t-elle, finalement. Qu’il s’endorme en regardant son fils jouer ou dans un lit à côté d’elle ne devait pas avoir d’importance mais honteusement, serrant un peu ses doigts, elle se surprit à souhaiter qu’il décide de rester une fois les thermes abandonnés. « I'd like to » murmura-t-il, comme s'il avait entendu sa requête égoïste.


• END •
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