« Monsieur, une perquisition vous attend à 18h au domicile des Taulver. » L'homme de petite taille se retira après l'annonce de cette nouvelle mission, laissant alors le jeune secrétaire à la justice magique seul, dans son bureau. Il n'avait pas levé les yeux pour regarder son interlocuteur. Peut-être parce qu'il savait déjà à quoi il ressemblait. Ou bien tout simplement parce que le blondinet se trouvait en plein travail déjà, devant s'occuper de deux dossiers concernant deux personnes qui auraient aidé les insurgés. Avec la perquisition de ce soir, cela ferra trois dossier. Autant dire qu'il n'avait pas de temps à perdre à s'ennuyer et à se tourner les pouces. Un léger bruit se fit alors entendre, un bruit assez soudain et qui ne dura qu'une micro seconde. Le bruit d'un tampon. Un dossier venait d'être fini, pouvant être transmis au magenmagot pour que l'homme soit jugé dans les règles. Plus qu'un dossier à faire avant qu'il ne parte à sa nouvelle mission. D'ailleurs il se demandait qui allait l'accompagner pour cette perquisition. Des rafleurs ? Ou bien des gens de la brigade magique ? Il avait déjà eu à faire aux deux. D'ailleurs ce fut en tuant un rafleur qui signa son arrêt de mort, basculant alors vers les insurgés même si ceux-ci ne le savaient pas encore, Abraxas n'ayant pas eu l'occasion pour les approcher sans que personne le remarque.

[...]

Deuxième dossier enfin terminé, il appela alors l'homme de petite taille, qui lui servait d'assistant, lui ordonnant alors d'emmener les dossiers au directeur de la justice magique, lui devant se préparer pour sa perquisition. Se levant de son fauteuil, il déposa sa plume et alla prendre son long manteau noir avant de disparaitre de la pièce, prenant les couloirs assez désert et pas très gais, pour se rendre aux ascenseurs, ceux-ci le conduisant alors vers l'atrium, le centre du Ministère, mais aussi l'endroit où il allait retrouver la ou les personnes qui l'accompagneront dans cette mission. Durant le court trajet en ascenseur, il repensa alors à un souvenir qui datait de son enfance, un souvenir de son frère. Etrange comme lieu pour se rappeler de ce genre de souvenirs n'est-ce pas ? Mais Abraxas en avait besoin pour ne pas sombrer dans une sorte de folie qui le conduirait à faire plusieurs erreurs et aussi à la mort. L'ascenseur vint alors à s'arrêter, le jeune homme sortit de celui-ci. Il ne mit pas longtemps à chercher son partenaire de mission, découvrant alors qu'il allait travailler en collaboration avec la brigade magique, et plus précisément Ksen. Ce n'était pas la première fois que les deux faisaient équipe ensemble, et le secrétaire devait avouer qu'il aimait faire bosser avec elle. Ksen était une personne professionnelle, et une jeune demoiselle agréable. Ce n'était pas ces rafleurs qui avaient un petit pois dans leur tête et qui devait même pas connaitre la signification du mot "douche" pour certains d'entre eux. S'approchant de la jeune femme, Abraxas s'exclama alors « Ksen, quelle agréable surprise ! Je suppose que c'est avec toi que je vais travailler en cette douce soirée ? » Petit sourire se dessinant sur ces lèvres, le blond s'avança alors vers une cheminée qui allait les conduire directement à la maison qu'ils allaient perquisitionner. Entrant dans la cheminée, des flammes vertes apparurent et les deux se retrouvèrent alors dans une maison, avec rustique, une demeure qui ne devait pas appartenir à des personnes riches à ce que pouvait en juger Abraxas.

« Nous sommes là pour trouver des preuves qui relient les personnes qui vivaient ici avec les insurgés. » Abraxas avait très bien compris que le Ministère voulait ces preuves pour que la condamnation des Taulver soit juste et que la population ne se révolte pas contre une nouvelle injustice. Commençant alors à chercher dans un tiroir, le jeune Pilliwickle engagea alors la conversation avec son amie. Car oui, à force de faire des missions ensemble, les deux étaient devenus de plus en plus proche, étant de bons amis. « Alors comment ça va ? Pas trop de boulot au Ministère ? » Demanda-t-il sur un ton assez neutre. Car oui, Abraxas était assez interrogatif en lui-même, ayant eu des rumeurs sur la demoiselle, comme quoi elle allait démissionner. Il ne connaissait pas les causes et il aimerait bien les savoir, si cette rumeur était bien fondée. Alors il attendait que Ksen en parle, sinon il en parlerait, voulant éclaircir ce point. La démission de la demoiselle pouvait venir de son travail, d'où sa question sur son travail au Ministère.

Leur mission venait de débuter, les deux membres du Ministère étant dans la demeure à perquisition. Un sale boulot pour Abraxas qui n'aimait guère ce genre de perquisition très ennuyante. Malheureusement, cela faisait partie de son travail et il devait s'y résoudre. Quoiqu'il en soit, ce soir-là, le jeune homme se trouvait en compagnie d'une amie, une jeune femme avec qui, il avait fait plusieurs missions auparavant. Ce qui donnait à cette mission ennuyante un peu de gaieté. Maintenant qu'elle savait les raisons de leur présence ici, il pouvait parler d'un autre sujet un peu plus jovial. Enfin bien que le fait de prendre des nouvelles d'une personne n'embellit pas une conversation. Elle la rendait neutre. Il émit un rictus en écoutant le mot routine. Il ne pouvait que la comprendre sur ce point. Bien que ces derniers temps, les insurgés lui donnaient des travaux différents les uns des autres. Comme des interrogatoires ou des perquisitions un peu plus musclés que celle-ci. « Ouais je connais ça, de temps à autre. Bien que les insurgés, en ce moment, nous font quitter notre routine. » La demoiselle retourna alors la question du jeune homme, celle-ci ne voulant pas trop que l'on s'attarde sur son cas. Peut-être que les rumeurs sur elle n'étaient pas aussi fausses que le jeune homme le croyait. « Comme toi. Ma vie n'est pas aussi passionnante que l'on pourrait croire. » Il se rappela d'un détail, de son nouvel arrivant dans sa demeure à Godric's Hollow. « Je ne sais pas si tu as eu vent de cela, mais j'ai fait l'acquisition d'un rébut, il a 14 ans. » Dit-il sans grande fierté. Cela pouvait se ressentir dans le ton de sa voix, et ce genre de comportement allait le trahir un jour. Le fait d'appeler Hedley rébut ne plaisait guère au blondinet, mais il allait devoir s'y faire car c'était ainsi qu'il devait le nommer devant ces collègues.

Après ces politesses, les deux se mirent alors au travail, Abraxas décidant de s'occuper de la chambre qui se trouvait à l'étage. Il laissa le soin à Kseniya de s'occuper du salon. La laissant toute seule, il monta les escaliers deux par deux avant d'arriver à l'étage et d'entrer dans la première pièce qui lui faisait face. En entrant dans ce qui ressemblait à la chambre des Taulver. D'un simple coup d'oeil, il pouvait déjà voir que cette famille n'était pas très riche. Les couvertures avaient quelques trous et les draps n'étaient guère propres. Cela se voyait que ça faisait quelques jours que personne habitait dans cette maison. Il commença par regarder sous le matelas, une planque qui pouvait s'avérer être idiote, mais au cours de ces quelques années au sein du Ministère, le jeune secrétaire avait appris que les gens ne se compliquaient pas la vie pour cacher certaines choses. Malheureusement pour lui, rien sous le matelas. Il essaya alors d'autres planques comme les tiroirs, l'armoire également jusqu'à ce qu'il tombe sur une photo, encadrée. Une photo qui représentait les Taulver en vacance. Un léger sourire se dessina sur le visage d'Abraxas qui paraissait heureux d'un coup. Ou plutôt pensif. Oui pensif, pensant à ce que pouvait être des vacances. Car depuis qu'il était au Ministère, les seules vacances qu'il a eu le droit de prendre, il les avait passé chez lui. Et pourtant, c'était une personne qui aimait voyager. Prenant le cadre dans la main, quelque chose lui parut alors bizarre, son poids. Il trouvait le cadre bien lourd pour une simple photo. Haussant un sourcil, il retourna le cadre pour enlever le derrière et découvrir que derrière la photo, se cachait une lettre. Bonne planque. Si le blondinet n'avait pas eu l'idée de prendre ce cadre en main, il n'aurait jamais pensé à chercher derrière la photo. Quoiqu'il en soit, il venait de trouver un indice. Enfin peut-être, il devait pour l'heure lire cette lettre qui semblait être venir d'un ami.

Après avoir pris le temps de lire cette lettre, ils avaient enfin une preuve pour montrer que les Taulver étaient en contact avec des insurgés. Mais cela ne suffisait pas pour les inculper. Il fallait d'autres preuves, plusieurs valaient mieux qu'une. Redescendant alors au rez-de-chaussée de la maison, Abraxas retrouva sa collègue, la lettre à la main. « J'ai trouvé une lettre d'un ami de ce couple qui leur donnait le lieu d'un rendez-vous avec quelques insurgés. Il n'avait pas donné de noms bien sûr. Mais au moins, nous pouvons déjà prouver qu'ils avaient des contacts avec eux. » Il marqua une légère pause, lui tendant alors la lettre en question. « Et toi tu as trouvé quelque chose ? Il reste encore quelques pièces à fouiller de toute façon. » La nuit s'annonçait d'ors et déjà longue. Attendant sa réponse, il regarda autour de lui, voyant que certains objets avaient bougé de leur place. Ce qui montrait qu'elle avait cherché dans des endroits probables pour cacher une preuve. Elle ne s'était pas contentée de regarder sus les fauteuils et dans le bureau qui se trouvait au coin de la pièce. Après quoi, Abraxas décida de l'aider dans la perquisition du salon, la pièce étant très grande. A deux, ils auraient plus vite fini. Le jeune homme avait eu de la chambre que la chambre n'était pas aussi grande. Etant dans la même pièce, le secrétaire Pilliwickle décida d'aborder un sujet assez délicat selon lui. « Sinon, tu sais qu'il y a des rumeurs disant que tu vas partir du Ministère. » Le blond n'avait nullement posé une question, seulement étalé un fait, espérant par la même occasion que son amie lui parle un peu plus de cette rumeur, si elle était vraie ou pas, et si elle l'était réellement, pourquoi cette démission.

Lors de leur arrivée dans la maison des Taulver, Abraxas engagea presque aussitôt la conversation avec sa collègue, qui était également une amie. Ils se parlèrent rapidement de leur travail respectif au sein du Ministère, arrivant à la fin à la même conclusion qui était que les insurgés les sortaient de la routine. Puis le jeune homme se sentait comme obligé de dire à Ksen de dire qu'il avait un rébut à sa charge maintenant. Obligation en tant qu'ami bien sûr, car sinon, il n'aurait vu aucune justification quant à parler de ce sujet. La réaction de Ksen le surprit sans le surprendre. Assez contradictoire. Abraxas ne se doutait pas qu'elle allait sortir ce genre de propos, elle qui était au service du Ministère et qui avait bien entendu pire. Mais après tout, ça choquait toute personne ayant un coeur d'entendre qu'un rébut pouvait être si jeune. Il ne préférait pas continuer sur le sujet, décidant d'aller inspecter la chambre du haut. Après tout, à quoi cela servirait de continuer à parler de son rébut, mise à part mettre un malaise entre eux. Abraxas n'était pas fier d'exprimer ce fait dans la haute société, savant que cette possession ne pouvait que les embellir. Ce n'était pas le cas de tout le monde, comme Ksen en vu de ces paroles.

Après sa petite fouille dans la chambre qu'occupait le couple Taulver, le jeune homme revint alors dans la pièce principale de la maison, avec dans sa main, une lettre. Une preuve qui allait pouvoir mettre le couple derrière les barreaux. Abraxas avait un peu de la peine pour eux, passer une partie de sa vie en prison pour avoir défendu ses idéaux, ce n'était pas tout le monde qui en avait le courage. Malheureusement, il se devait de faire son travail correctement. Il ne voulait pas devenir comme eux. Il voulait les aider, pas finir comme eux. Même s'il savait très bien qu'un jour ou l'autre, il allait certainement finir en cavale. Abraxas n'était pas une personne utopique, croyant que tout se finira bien. Peut-être que sa vie finira bien, son futur couple, ce genre de choses. Mais pas la guerre entre le bien et le mal. Montrant la lettre à son amie, le secrétaire voulait savoir les fruits des recherches de celle-ci. Pour l'instant, elle n'avait rien trouvé. Décidant de l'aider, Abraxas se jeta alors à l'eau. Non pas qu'il allait la demander en mariage. Mais plutôt de lui parler des rumeurs qui circulaient. Sa réaction le fit légèrement rire. « Les gens essayent de s'occuper comme ils le peuvent lorsqu'ils n'ont plus de travail au Ministère tu sais. Si cela peut te rassurer, je suis sûr que tu n'es pas la seule dans ce cas. » Sur le moment, il se demanda alors si certaines rumeurs qui s'ébruitaient dans les couloirs le concernaient. C'était toujours bon de savoir ce qui se disait derrière son dos non ? Lorsqu'elle prononça son prénom, le jeune blond leva sa tête vers elle, posant alors l'objet qu'il avait dans ces mains. Haussant un sourcil, il la regarda, étant bien curieux de savoir ce qu'elle lui voulait. Pourquoi avait-il posé la question ? Question piège à première vue. Devait-il être honnête ou bien mentir ? Pile ou face ? Après quelques secondes de réflexion, il se décida enfin, prenant alors la parole pour lui répondre. « Je te pose la question par curiosité dans un premier temps, puis on est ami depuis quelque temps, enfin je crois. Et je regretterai ton départ. Nos missions ensemble me manqueront pour tout te dire.  » Fit-il en esquissant un léger sourire, n'étant pas très bon pour exprimer ce qu'il ressentait. Ce fut alors que Ksen confirma cette rumeur. Comme ça, elle songeait à partir du Ministère. Abraxas pouvait parfaitement la comprendre, après tout, être au Ministère n'était plus une partie de plaisir. En ce moment de trouble, les gens avaient plus de change de ne pas revenir d'une mission qu'avant. Alors certaines personnes commençaient à revoir leur priorité. Chose normale, et peut-être que le jeune homme devrait le faire. Un jour .. peut-être. « Je vais me montrer peut-être indiscret, mais pourquoi songes-tu à quitter ton travail ? Par rapport à ton travail ou bien est-ce une autre raison ? » Ok, cela ne le regardait en rien, mais ils étaient amis et la moindre des choses, c'était qu'il le sache. En espérant qu'elle allait être honnête avec lui.