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Glassy sky



« Let it go. Turn away and slam the door. I don't care what they're going to say. Let the storm rage on. The cold never bothered me anyway » ♱
- Let it go, Frozen.

1ER AVRIL.
Bleu. Or. Vert. Noir. Non trop triste. Gris, trop fade. Blanc, trop pur. Tu n’as jamais autant hésité pour une simple couleur de nappe. Sérieusement, c’était à croire qu’il s’agissait là du moment clef de ton existence. Peut-être un peu, au fond. Inspirant, tu finis par déposer sur la table basse fraichement réparée un tissu rouge, de ce rouge si cher à leur maison. Des coussins pour s’installer, moelleux, à défaut d’avoir trouvé de vrais chaises. Y a bien un banc dans le coin mais il était déjà là, abandonné, comme le reste de cette petite bâtisse que, progressivement, tu changes en sorte de nid douillet pour l’oiseau aux ailes brisées. Tu ne veux pas que ça ressemble trop à vos années Poudlard, tu ne veux pas que ça vous ramène trop loin. Tu as bien compris que les enfants d’autrefois n’étaient plus. Après les émeutes, tu as eu si peur qu’il soit mort que ton coeur a manqué s’en briser. Une ombre. Tu as été une ombre à sa recherche.. et Eris l’a trouvé. La silhouette du rouquin. Il était vivant. Assez vivant pour qu’en ce 1er avril, tu t’évapores. Tu as fait plusieurs sacs, fermé ta chambre et tu es retournée sur les traces de ce triste novembre où vos étoiles se sont heurtées. Souvenir persistant de son étreinte désespérée.

L’endroit n’était pas exactement ce que tu aurais voulu, ça n’était pas le luxe qu’il méritait ou le confort de son terrier. Ca n’était pas pas la chaleur de sa mère ou le sourire de son frère. Tu gardais en tête le fait que jamais tu n’avais offert de véritable cadeau aux Jumeaux Weasley, si ce n’est un geste de tendresse inhabituel, ce jour-là. Peut-être un sourire plus doux. Et là, tu voulais faire de sa journée un instant de liberté dans ce monde ravagé. Folie. C’était de la folie. Une telle folie que la cabane s’était rapidement transformée, pas de l’extérieur, mais de l’intérieur. On aurait presque pu y vivre, s’il ne manquait pas quelques pièces. Comme une cuisine.  

Du rouge, du noir et du blanc. Les teintes étaient choisies. Sur la table, deux petites boîtes d’un ivoire élégant, et bientôt un gâteau, mousse de fruits faite maison, puis une tarte aux légumes et des amuse-bouche. Des bouteilles d’alcool. Tu as passé ta journée à faire des allées et venues entre tes appartements clos et ce petit coin de presque-paradis, jusqu’à y déposer, là, la nourriture, signe que l’heure approchait. Des sortilèges pour conserver la fraicheur des plats et de quoi repousser les curieux autour des lieux. Seule Eris manquait à l’appel. Et à la vue du coucher de soleil, dans ta robe pourpre, tu optes pour te verser un verre. Juste un. En attendant. Seule, tu t’assieds sur le banc, dans le coin, calant ta tête auréolée de cheveux blonds contre le bois du mur. « Il ne viendra pas. » Les bougies sur la table font danser leur ombre. Une gorgée. C’est malin, tiens. Comme si l’alcool allait arranger quelque chose. Tu sais pertinemment qu’il n’y a rien de plus stupide. T’as l’impression d’avoir quinze ans et de tester les limites du raisonnable avec le Destin. Pire, t’as l’impression d’en avoir 16 et de subir la pression de ce foutu bal où t’avais tourné en rond toute la soirée.

Daeva a bougé. Toi non, perdue dans tes pensées. Ca sent le fruit. Ca sent le fruit et le whisky. Trois gorgées, déjà. Sifflements. Brusquement, tu te lèves, manquant de peu de t’embrancher sur le pseudo tapis que tu as posé, blanc, sous la table. Quelle maladroite ! Tu fourres les deux petites boîtes dans les poches de ta veste de tailleur noire et attrapes ta baguette - on est jamais trop prudente. Non, t’as pas quinze ans, t’en as six et t’as l’impression que tu vas te faire incendier par maman. Soupir. Tu consens à ouvrir la porte, cherchant le visage familier du regard. L’air est froid, tu t’en rends compte, maintenant. « Tu es venu.. » quelle éloquence. Et tout ce que tu trouves à faire, c’est le serrer dans tes bras, expression de ta crainte de l’avoir perdu, encore, toujours. Ca sent le réconfort et le passé. Ca a le goût de la joie mélancolique et du temps qui s'écoule. Et loin, au fond de ton myocarde, ça a la saveur d'un désir de liberté.

Fourchelangue ; italique.
(c) AMIANTE

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LUCREZIA ROWLE & FRED WEASLEY #2

I
l était une époque où il aimait le jour de leur anniversaire. Les cadeaux n'étaient pas riches, mais le repas que leur mère préparait l'était. Riche en saveurs. Riche de leurs préférences gastronomiques. Riche de chaleur. Riche d'amour. Riche de Fred et George, partout. Riche de tout. Aujourd'hui, Fred se retrouve sans George. Et les repas préparés par Molly Prewett manquent de cette chaleur maternelle qu'il aimait tant. Tout est bon, tout va bien et de l'autre côté de la table, le regard de Bill ne dit rien moins que je te l'avais dit.

Fred, pourtant, ne peut pas s'empêcher de guetter le retour de la tempête et son regard se perd souvent vers les fenêtres et la porte - les sorties de secours qu'il a repérées en entrant dans Shell Cottage. Fred ne peut pas s'empêcher de la sensation d'enfermement qui monte en lui. Inexorablement. Pourtant, tout a l'air normal, comme avant - se raisonne-t-il en forçant un sourire aux airs de grimace. Leur mère n'a pas l'air ... elle a l'air normale, servant Bill en se plaignant de sa dent de dragon, glissant des conseils maritaux non désirés à Fleur, resservant Ronald en disant qu'il a trop maigri et que ça n'est pas bon pour la santé. C'est entre l'entrée et le plat qu'il comprend, alors que sa mère s'enfuit vers la cuisine pour sortir un rôti du four. Tout a l'air trop normal, trop comme avant. Sauf que rien ne l'est. Il y a des chaises vides - la constation le prend aux tripes. D'une traite, il avale le vin de son verre, se ressert et le vide de nouveau. Sauf que c'est léger. Bien loin d'être suffisant pour le réchauffer, et bientôt des tremblements feront de ses nerfs de parfaits terrains de jeu. A côté de lui, Percy pose une main sur son poignet quand il veut s'emparer de la bouteille. Mais il n'a pas le temps de dire quoi que ce soit. Ni reproche, ni mot apaisant. Ni rien. Parce que Molly revient, elle sourit joyeusement en lançant sa bombe. « Tu sais quand est-ce que George va arriver, Fred ? » La question les prend tous au dépourvu comme la foudre qui s'abat sur un arbre et Fred sent brusquement le monde se mettre à tourner autour de lui. Vite. Beaucoup trop vite. Dans sa gorge, son souffle se bloque, il est presque certain qu'il pourrait en crever. Là. Ca ne va pas tarder. « Je pensais que vous viendriez ensemble. Vous êtes toujours fourrés ensemble, même maintenant que vous êtes adultes. » La chaise tombe quand il se relève, et il manque de tomber avec. Ses oreilles sifflent et les mots de sa mère lui vrillent les tympans. Il ouvre la bouche, vaguement conscient qu'il doit trouver une excuse. Vite. Il voit le regard interrogateur de Molly qui ne comprend pas sa panique - comme si elle pouvait comprendre. Il voit le regard de Fleur qui se demande quoi faire - comme si on pouvait quoi que ce soit pour réparer la situation. Il voit les regards inquiets de Ron et Percy qui cherchent à le rasseoir - comme s'il allait accepter de rester dans cet Enfer plus longtemps. Il voit le regard sérieux de Bill qui cherche un moyen de le calmer - comme s'il ne savait pas déjà ce qui le calmerait le mieux. « Je- » Sa voix est rauque, ses mots forment une boule dans sa gorge et si le manque d'air ne le tue pas, ils l'étrangleront sûrement. « Tu veux bien aller le chercher, s'il te plaît ? » Le sourire innocemment heureux de sa mère lui poignarde le coeur. « George va rater le plat principal, sinon. Et j'ai fait son gratin préféré. » Jamais il n'a passé la porte de Shell Cottage aussi rapidement.

———————— ͼҨͽ ————————


Il est étendu dans le fauteuil défoncé de l'atelier et les ressorts fatigués lui meurtrissent le dos. Mais il s'en fout. Sur la table, un fatras d'outils déplacés, bougés sans but. Attrapés, reposés. Rejetés. Ecartés. De retour de Shell Cottage, il a tenté de faire comme si de rien n'était. Mais ses doigts ont tremblé à cause du froid dans ses entrailles. Sa vue s'est mise à vaciller à cause des larmes qu'il n'a pas voulu verser. Sa cervelle a déraillé frénétiquement à cause du manque. D'air qui se refuse à ses poumons. De George qui n'est pas là. Alors il a abandonné. Et au lieu d'outils, c'est auprès d'une bouteille de Pur Feu qu'il cherche le réconfort.

« Je veux voir George. » Confie-t-il d'une voix étranglée à Eris, enroulée autour de son cou. Depuis qu'il a constaté que la délicate albinos le suit partout, il lui parle. Il ne sait pas si elle comprend - il connait peut-être cinq mots de Fourchelangue et l'accent est si terrible que les serpents ne comprennent probablement pas son charabia. Mais elle lui parle quand même. Il a l'impression qu'elle le réconforte, que c'est un peu de Luce qui reste avec lui. S'il lui parle, il parle un peu à Luce. « Je veux rejoindre George. » Ses yeux sont secs maintenant mais on entend des larmes dans les inflexions lentes et paresseuses. Mollement, sa main glisse sur le côté, et le whisky tremble dans la bouteille. « George me manque. » Contre son épaule, il sent le tissu de son pull bouger sous les mouvements soudains d'Eris. Il sent le poids du serpent contre son bras et la voit onduler vers la porte. Un instant, la pensée qu'elle aussi l'abandonne l'effleure mais elle s'arrête sur le seuil et tourne vers lui sa tête triangulaire. « Je n'ai pas envie de sortir, Eris. » Ce qu'il veut, c'est boire encore. Finir la bouteille. Puis la suivante et encore la suivante. Faire monter les degrés jusqu'à en être assommé jusqu'à ce que le premier avril soit enterré. Mais, visiblement, tout le monde n'est pas cet avis. Comme Eris qui joue aux quilles au milieu des bouteilles, vides et pleines, qu'il accumule là depuis son installation. Cling cling. Il l'ignore obstinément. Il ne veut pas bouger. Cling cling. Son bras s'échoue sur son visage et il grogne. Cling cling [...] cling cling. D'accord, d'accord ! Il se penche en avant, s'affale sur l'accoudoir du fauteil. « Un cling pour oui. Deux pour non. » S'il était un peu plus sobre, peut-être se rendrait-il compte du ridicule de ce qu'il vient de dire. Sauf que ce n'est pas le cas. Il n'est pas sobre. Alors il trouve ça parfaitement normal quand Eris fait teinter une fois le cadavre d'une bouteille. « Tu veux sortir. » Cling. « Avec moi. » Cling. « Je ne veux pas. » Cling cling. Fred fronce les sourcils, et fixe la petite albinos qui a été sa compagnie préférée depuis plusieurs semaines maintenant. Plus pour longtemps si elle commence à vouloir décider ce qu'il a envie ou pas. « Ca ne peut pas être plus important que ça. » Finir en coma éthylique. Cling. « On va chercher George ? » Cling cling cling. « Ca veut dire quoi ça ? George est plus explicite que toi, tu sais ? » Soudain, deux crocs lui injectent une douleur fulgurante directement dans la chair de la main. Il n'a même pas le temps de protester que la douleur s'efface et Eris s'enroule autour de sa cheville. « O-okay, je me lève. »

Et il se lève effectivement, les jambes un peu faibles et l'équilibre malmené par l'alcool qui lui réchauffe le corps. Eris part en éclaireur, et il la suit, vaguement. Si la cachette trouvée par Percy n'est pas loin de Loutry Sainte Chaspoule, le roux n'a absolument aucune idée du chemin qu'Eris trace pour lui. Sur sa gauche, il voit la silhouette du Terrier - et Fred se demande si c'est là qu'elle veut l'amener. Il se stoppe un instant à peine pour observer la bâtisse biscornue, mais déjà, Eris s'impatiente et siffle son mécontentement (ou ce qu'il traduit comme tel). Alors il la suit. Encore. Rendu docile par l'alcool (et la menace de voir Eris planter ses crocs dans sa chair) (c'est dingue, la petite blanche ne sait vraiment pas quand abandonner). Un peu indolent. Pas complètement glacé pour l'instant.

Alors qu'il peste contre l'insistance d'Eris (Pourquoi tu m'as amené ici ? Parfois je ne te comprends vraiment pas ...), il se retrouve devant la porte d'une cabane. Regard vers le cobra qui le fixe, insistant. « Tu veux que je frappe à la porte ? » Sauf qu'il n'y a aucune bouteille pour faire cling (ou cling cling) ici. Huh. Il relève les yeux, et brusquement, il se dit qu'il a trop bu. Probablement. Parce que Luce se tient sous ses yeux et avant d'avoir eu le temps de dire quoi que ce soit, il est dans ses bras. (Il se dit qu'il a probablement atteint un nouveau niveau dans sa course à l'alcoolisme parce que c'est la première fois qu'une illusion est tangible) (Mais il s'en fout parce que c'est presque réel, parce que c'est Luce et que ça fait comme un peu de chaleur, là, dans son coeur serré par la solitude et la glace) « Tu es venu.. » Il lui décoche un sourire de bienheureux, un peu aidé par l'alcool qui inbibe ses veines. « C'est toi qui es venue., fait-il remarquer : Tu sais, j'ai reçu cette petite de ta part et ne mens pas : je sais que c'est toi qui l'as envoyée. Elle me tient chaud le soir, je lui parle en espérant que tu recevras mes mots. » Il la serre tout contre lui et embrasse ses cheveux citronnés, savourant ce nouveau degré de réalisme dans sa folie. « Tu me manques tellement. J'ai menti la dernière fois, je ne voulais pas te laisser partir. Je n'aurais pas dû te laisser partir, Luce. » Il a toujours été plus locace et plus honnête avec ses illusions. (Encore que ses illusions se limitent à George et il a toujours été honnête avec lui) (Mais il n'est pas mécontent de voir qu'une illusion de Luce vient aussi lui tenir compagnie maintenant). En tous cas, il n'a pas peur de tout leur montrer parce que ses illusions ne partent pas, elles ne l'abandonnent pas (il ne le permettrait pas). Alors il baisse le regard vers elle, il a l'inquiétude des enfants au fond des yeux. « Tu me pardonnes d'avoir menti, hein ? »
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« Let it go. Turn away and slam the door. I don't care what they're going to say. Let the storm rage on. The cold never bothered me anyway » ♱
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1ER AVRIL.
Le serrer contre toi n’a pas de prix. Sa chaleur n’a pas de prix. Même l’odeur âcre de l’alcool n’a pas de prix. Tu le serres fort, dans l’espoir de te fondre contre lui, de ne plus exister qu’au travers de ce contact si délicieux, tendre et réconfortant. Quelque chose de mort semble ravivé d’une soudaine étincelle, comme s’il avait craqué une allumette tout près de ton coeur agité d’émotions, d’un bonheur soudain, brutal, fulgurant. On réchauffe ton âme avec quelques charmantes taches de rousseurs. « C'est toi qui es venue., » s’il veut, comme il veut, qu’importe. L’essentiel tient entre ses bras et les effluves de whisky. Les mots sont restés coincés dans ta bouche. Pas besoin de parler. Entre vous, rien n’a jamais été plus vrai, plus expressif qu’une étreinte complice. « Tu sais, j'ai reçu cette petite de ta part et ne mens pas : je sais que c'est toi qui l'as envoyée. Elle me tient chaud le soir, je lui parle en espérant que tu recevras mes mots. » Il t’arrache un sourire. Un de ces sourires si rares qu’ils se comptaient sur les doigts d’une seule main des jumeaux Weasley, ceux qui dévoilent autant de trouble que de soulagement, sans retenue, sans peur de se trahir. Un sourire brodé au tissu de l’amour inconditionnel que tu portes à cet imbécile. « Je les reçois.. » souffles-tu, ta main sur sa joue, caressant la peau avec ton pouce. Tu n’as pas peur de croiser son regard, tu préfères même t’y noyer. T’avais oublié la jolie couleur de ses yeux. Si jolie. Et même si tu n’as jamais vraiment reçu les mots qu’il évoque, tu veux lui faire croire que tu as été un peu là pour lui, plus que la vérité, en tous cas. Il embrasse tes cheveux et tu te sens en sécurité, là, loin de ce monde qui vous agresse, vous détruit. Un cocon, comme avant. Presque.

« Tu me manques tellement. J'ai menti la dernière fois, je ne voulais pas te laisser partir. Je n'aurais pas dû te laisser partir, Luce. » Un tremblement dans ta main, léger, signe de ton trouble. Tu l’as blessé. Ta culpabilité grimpe d’un cran. Tu l’as abandonné pour sauver Duncan, en vain, il ne veut pas fuir et toi tu ne peux plus rester pour lui sauver la mise ; tu veux protéger Fred plus que quiconque, de lui-même et du fantôme de George. Il a besoin d’une bouée. Il a besoin qu’on lui sorte la tête de l’eau. « Tu me pardonnes d'avoir menti, hein ? » Tu te sens un peu petite, quand il baisse les yeux vers toi. Tu comprends qu’il n’est pas un enfant cassé, il est un jeune homme en perdition. Ca te semble un peu étrange, de le penser de la sorte, alors tu chasses le questionnement en replaçant une mèche rousse sur son front. Il a menti. Il voulait te garder et tu as résisté, tu as refusé sans réellement l’exprimer sa demande silencieuse, amie indigne. Tu prétendais l’aimer et tu l’as laissé à sa souffrance. « C’est à moi de te demander pardon. » Tu trouves le fait d’aligner les bons mots quelque peu compliqué alors tu choisis de l’attirer, tendrement, à l’intérieur de la cabane, refermant sur vous la porte, sécurisant les lieux par la même. Daeva retrouve Eris, enroulant le noir de ses écailles au blanc des siennes. Et toi, tu entraînes l’insurgé sur les gros coussins moelleux. « Je ne pouvais pas rater ton anniversaire. On a du temps à rattraper, ensemble. » Tous les deux, mais tu ne le dis pas, pour ne pas évoquer l’absence de George. Peut-être que tu agis comme une illusion, libérée de bien de tes carcans habituels. Peut-être que tu t’intègres, malgré toi, que tu t’adaptes. Il ne va pas bien et cette nuit est la sienne. Tu veux bien être n’importe quoi pour voir germer l’ombre d’un sourire.

« Tu as un peu trop bu alors on va commencer par manger quelque chose, tu veux bien ? » Il faut qu’il mange. Tu as trop bataillé avec toi-même pour le perdre maintenant, à cause d’un liquide ambré, d’un peu trop d’affection envers les bouteilles. Elles sont plus froides que toi, elle feignent le réconfort pour le tuer à petits feux. Agenouillée tout près de lui, tu prends ses mains dans les tiennes, essayant de le réchauffer, doucement. « Fred.. je reste avec toi. Cette nuit, toute la journée de demain si tu veux. » Un silence. Tu lui laisses le temps d’intégrer tes mots, avant d’inspirer et de poursuivre, un peu mal à l’aise. Tu as du mal avec l’idée que tu veux exprimer. Tu as du mal à te dire que tu vas vraiment le faire, que tu as pris l’irréversible résolution. « Laisse-moi un peu de temps pour mettre mes affaires en ordre.. » Mh. Formulé ainsi, on croirait que tu vas annoncer ta mort, c’est un brin inquiétant mais tu poursuis. « Dans un mois au plus tard, je te promets de revenir avec toi. Et de ne plus jamais repartir. » Jamais. Jamais plus. « Si tu veux bien de moi sur ton dos jusqu’à la fin de tes jours, Weasley. » Un autre sourire, un peu plus timide, un peu embarrassé. Lui aussi, pourrait te le refuser, te dire non, te laisser continuer ta route, te punir d’avoir trop attendu, d’avoir gardé le silence ces dernières semaines, ces derniers mois.

« Me dis pas non.. » L’angoisse te prend aux tripes. Contrôle. Daeva lève la tête, te fixe d’un air inquisiteur. Il sent le trouble et, pour reprendre contenance, pour ne pas perdre pieds, tu sors la première petite boîte, le premier écrin, que tu glisses entre ses doigts, d’un geste qui te semble insurmontable. Il doit te haïr de le faire attendre encore, te détester, il doit avoir envie de te planter là et de partir, de retrouver ses amis, les vrais, ceux qui ne sont pas psychorigides et méthodiques. « Y a personne de plus important que toi, et.. » Je ferai ce qu’il faut, crois-moi, s’il te plaît. Est-ce que la chevalière de blanc et de noir, est-ce que ces deux parties d’anneau imbriquées suffiront à lui faire plaisir, s’il ne veut pas que tu le suives ? Tu te sens comme sur des montagnes russes moldues, entre le soulagement d'être près de lui et la crainte de l'avoir déjà perdu. Il a trop bu et tu es instable.

Fourchelangue ; italique.
(c) AMIANTE

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LUCREZIA ROWLE & FRED WEASLEY #2

E
lle n'est pas réelle, rien que le produit d'un esprit déglingué et douloureusement seul. Il le sait, il a cette voix trop faible qui le lui dit, redit. Mais elle est là. Elle sent le citron, sa main est chaude contre sa joue. Son regard bichrome est doux. Elle lui réchauffe le cœur, elle chasse les pleurs. Comment pourrait-il ne pas croire que c'est Luce ? La voix ment parce que Luce est là. Il la serre contre lui, une main recouvre ses doigts fins et l'autre embrasse la courbe de l'épaule pour la rapprocher. « Je les reçois.. » Et il sourit, c'est toujours un peu cassé, un peu bancal, mais ce n'est pas le sourire triste de leurs derniers au-revoirs. C'est le soulagement qui éclaircit les iris clairs, c'est l'amour qui s'accroche aux coins de la bouche, c'est quelque chose qui est comme de la joie qui explose si fort dans son cœur que ça dégouline jusqu'à sa fossette. C'est de la joie, pas vrai ? Comme lorsqu'il revoit George.

Il lui demande pardon. Il a menti. Elle lui manque tellement tellement tellement. Il n'aurait pas dû la laisser partir, il l'a regretté au moment même où il lui a tourné le dos, dans ce champ. Il aurait dû la forcer à rester. Il fallait qu'elle reste pour qu'il puisse mieux la protéger. « C’est à moi de te demander pardon. » Il secoue la tête. Non. Bien sûr que non, ce n'est pas à elle de le faire. C'est lui le fautif. C'est lui qui laisse toujours tout le monde partir, qui ne sait pas les retenir. Comme avec George, comme avec Ginny. Comme avec son père. Comme avec Luce aussi. Ce n'est pas à elle de s'excuser. Fred veut le lui dire, mais elle l'entraîne à l'intérieur, ses mains autour de son bras. Et il suit, docilement, un peu branlant, un peu bancal comme un enfant maladroit. Ses yeux ne s'attardent pas vraiment sur la nourriture ou la bouteille. Ni sur la décoration. Il ne fixe que Luce, comme si elle risquait de lui échapper dès qu'il aurait le regard ailleurs. Ses pieds s’emmêlent contre les coussins quand il s'assied. Le monde tangue un peu, mais le roux est incapable de savoir s'il est ivre d'alcool ou ivre de bonheur. Probablement les deux. « Je ne pouvais pas rater ton anniversaire. On a du temps à rattraper, ensemble. » Il penche la tête. « Eris n'a pas voulu me donner de tes nouvelles. » Bien sûr, c'est plutôt que la petite albinos n'a pas pu. Ou qu'il n'a pas compris. Mais c'est pareil, non ? Il ne sait pas ce que Luce a vécu pendant qu'elle était loin, pendant qu'il n'était pas là. « Tu as un peu maigri depuis la dernière fois. » Fait-il remarquer, sourcils froncés sous l'inquiétude, et sa main se tend vers sa pommette un peu plus saillante. Mais déjà, elle le coupe : « Tu as un peu trop bu alors on va commencer par manger quelque chose, tu veux bien ? » Une épaule se hausse. Il est ni vraiment d'accord, ni vraiment contre. C'est comme elle veut, il n'a pas d'avis. Quelque part sous la cage thoracique, son estomac se plaint devant sa cruelle indifférence et Fred rougit jusqu'aux oreilles. Il n'a pas vraiment réussi à manger ce midi. George n'est jamais arrivé, ils n'ont pas pu manger le plat parce que le gratin était le préféré de George. George, ils devaient attendre George avant de commencer. Mais George n'est jamais venu et Fred s'est enfui.

« Fred.. je reste avec toi. Cette nuit, toute la journée de demain si tu veux. » Ses mains s'élèvent, portent les doigts de Luce jusqu'à ses lèvres qui y déposent un baiser léger. Comme une prière. « Même si je m'endors ? Même si je ferme les yeux ? » George ne reste jamais. Jamais jamais jamais. Il se réveille toujours seul, toujours trop seul. Désespérement seul avec son trou dans le cœur, son vide dans le ventre et sa solitude qui cogne contre son crâne. « Tu ne vas pas t'enfuir, pas vrai ? » Il a le regard des enfants qui ont peur du noir. N'éteins pas la lumière, les monstres vont venir. Il a peur. De l'abandon, de la solitude. Etre seul dans le noir, il ne sait pas faire. Il a toujours eu George, George l'a toujours eu. Ils étaient forts à deux. Et Fred ne sait pas vraiment comment être fort tout seul. Sans personne pour le soutenir. « Laisse-moi un peu de temps pour mettre mes affaires en ordre.. Dans un mois au plus tard, je te promets de revenir avec toi. Et de ne plus jamais repartir. » Ne jamais repartir ? Il se fige. Jamais jamais jamais ? « Si tu veux bien de moi sur ton dos jusqu’à la fin de tes jours, Weasley. » Encore le nom de famille. Elle cherche à s'éloigner ? Ce n'était qu'une blague, finalement ? Son sourire est poudré d'embarras, est-ce qu'elle regrette déjà ? « Me dis pas non.. » Pourquoi dirait-il non ? Déjà les doigts s'échappent et dans sa paume, elle glisse un écrin. Le velours contre sa peau semble bien froid et bien rêche maintenant qu'il est privé qu'elle, même si ce n'est qu'un peu, même si elle est encore sous ses yeux. « Y a personne de plus important que toi, et.. » « C'est pareil, Luce. Tu es mon évidence, tu sais. » Sous l'effet de l'alcool, il l'avoue avec une aisance désarmante. Il n'en rougit même pas sous ses taches de rousseur. Luce est l'évidence. Celle qui ne demande ni preuve, ni hypothèse, ni justification. Elle est juste là, elle est juste ancrée ici, sous ses côtes. Dans son cœur. Il l'aime. Fort fort fort. C'est un amour qui égale celui qu'il a pour ses parents, ses frères et sa sœur. C'est peut-être même un amour plus fort parce qu'il ne prend racine ni dans la généalogie, ni dans le sang. Il est juste là. Évident. Fort. Généré spontanément. Comme un joli miracle. « Tu es mon évidence. » Le roux se penche en avant, ses bras l'enlacent toute entière, complètement. Tempe contre tempe, il s'imprègne du citron et des agrumes. Et qu'importe que ça n'ait que l'air de la réalité. Quand il verra Luce, il trouvera peut-être le courage de lui dire tout ça. Pour qu'elle sache. Si elle sait, peut-être qu'elle acceptera de rester avec lui. Il l'espère vraiment vraiment vraiment.

« C'est pour moi ? Je peux l'ouvrir ? » Sa question est un peu bête, mais c'est le premier cadeau qu'il reçoit de Luce. C'est nouveau, un peu bizarre mais pas désagréable.  (il se demande si ça lui plait aussi de lui faire un cadeau - si elle ressent de la joie aussi) Et Fred veut être certain que c'est bien pour lui. « C'est la première fois que tu me fais un cadeau, je suis un peu nerveux. » Le coin de sa bouche trésaille sous la nervosité avant de s'étendre de nouveau vers les yeux quand elle acquiesce et signe son accord de la tête. Si vérité doit être dite, le jumeau survivant ne voit pas l'élégance sobre du bijou quand il ouvre l'écrin. Il ne voit pas non plus la magie qui s'entrelace avec l'anneau. Il ne voit qu'une chose. « Ce sera un peu de toi, toujours avec moi. »
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1ER AVRIL.
« Tu as un peu maigri depuis la dernière fois. » Tu ne sais pas, tu ne manges pas beaucoup en ce moment, désorientée, terrifiée, brisée sur les rivages de tes regrets. Mais il aime Eris, la manière dont il parle de la petite créature t’indique que tu l’as bien dressée, qu’elle a veillé sur lui, qu’elle lui a tenu compagnie ; quelque chose cogne contre ta cage thoracique. Quelque chose heurte lorsque tu lui dis que cette nuit est à vous, que tu restes un peu. « Même si je m'endors ? Même si je ferme les yeux ? » Et tu hoches la tête, doucement. Tu resterais même si le Maître appelait, même si le ciel tombait sur le toit de cette cabane. Tu resterais, envers et contre tout. « Tu ne vas pas t'enfuir, pas vrai ? » Silencieusement, ton visage indique que non, tu ne t’enfuiras pas. Tu as autant besoin de lui qu’il a besoin de toi. Le baiser qu’il a posé sur tes doigts t’a arraché un frisson. C’est le verre d’alcool qui te rend plus sensible. Tu n’aurais pas dû, c’est trop tard cela dit. Tant pis. L’écrin entre ses mains, tu échappes au contact pour être violemment jetée contre tes barrières.

« C'est pareil, Luce. Tu es mon évidence, tu sais. » Craquelures. Déchirures. Tu es incapable de gérer ça, de gérer l’ouragan émotionnel qu’il provoque avec ses mots. Tu avais conscience de l’aimer, d’avoir quelques sentiments un brin excessifs mais pas.. tu perds tes moyens. Tu perds les bases de certitudes, le socle calme d’une amitié tranquille. « Tu es mon évidence. » Tu as cessé de respirer lorsqu’il l’a répété, lorsque ses bras t’ont enlacé, lorsqu’il t’a serrée contre lui. Ta main s’accroche à son épaule, la presse, un peu tremblante. Tu ne comprends pas. Tu ne comprends pas que ça continue à t’écraser, à t’étouffer. Tu ressens trop, trop d’amour, trop d’envie, trop de peur. Tellement peur d’aller trop loin, de le blesser. Son évidence. Tu n’as jamais rien entendu de tel. C’est peut-être.. peut-être trop doux, ça implose contre ton coeur qui tambourine, qui s’exprime à grands coups de pulsation rapides. Ton autre paume qui passe contre sa nuque, dans sa crinière rousse. Il faut te calmer, il faut équilibrer mais c’est impossible, c’est violent, ça t’agresse. Tu ne sais pas aimer. Ce que tu ressens pour lui n’a aucune limite, ça éclate tes barrages, c’est trop pur pour ton âme noircie par les années. Tu donnerais ta vie pour lui, tu mourrais pour le sauver, sans une once d’hésitation. « J’arrive pas.. j’arrive pas à t’aimer comme il faut.. comme tu mérites. » Il mérite tellement plus. Tellement plus qu’une amie possessive qui s’accroche, qui l’enchaîne à sa propre vie. Tu sais que c’est un jeune homme bien qui a sans doute plus besoin d’une femme que d’une enfant cassée incapable de s’assumer, incapable d’être autre chose qu’un être à la dérive. Incapable de le libérer pour qu’il se construise une vie normale. Tu veux garder ses tendres étreintes pour toi, sa douceur, ses jolis mots, ne pas les laisser à d’autres, le garder avec toi, toujours, égoïstement. Ca fait mal, l’idée de te séparer de lui, après la guerre, après tout ça.

C’est tellement plus qu’une simple relation d’amitié, tellement plus qu’un couple, tellement supérieur à ce qui lie des amants. Vous êtes au-dessus de toutes les définitions, une étincelle qui brille, une flamme insaisissable, inaltérable, qui brûle sans fin, illumine l’obscurité, outre les conventions et la normalité. « Je t’aime trop.. » Tu crains qu’il t’en veuille pour ça, et tu crois qu’il y a un peu de rose sur tes joues. Un verre de plus t’aurait donné l’aplomb nécessaire. Tu chasses l’idée, consciente de ne pas tenir l’alcool, pas assez décemment du moins. « … pardon. » Besoin impérieux de te faire pardonner cet élan émotionnel, cette perte de contrôle de ce qui te bouscule intérieurement. Comment pourrait-il ne pas te maudire pour ça ?

« C'est pour moi ? Je peux l'ouvrir ? » Vous vous êtes détachés, ce qui a fait descendre d’un cran tes tremblements. Un hochement de tête, tu ne sais pas comment le dire, tu ne sais pas quoi dire. « C'est la première fois que tu me fais un cadeau, je suis un peu nerveux. » Ta tête se penche, entraîne avec elle les cheveux blonds qui glissent sur ton épaule. « Moi aussi.. » C’est rare, que tu offres quelque chose fait avec le coeur. C’est une première, ce travail sur la magie sans instabilités, sans noirceur ; rien de négatif ne se dégage de la bague, la face pure du lien créé avec la tienne, faisant office de pion obscur. « Ce sera un peu de toi, toujours avec moi. » dit-il, à la découverte de l’objet. Doucement, tu te penches, déposant un baiser sur le coin de sa bouche, celui qui venait de révéler ce sourire empreint de nervosité, comme pour l’effacer ou le faire renaître, comme pour l’apaiser ou l’éclairer, sur cette petite fossette délicieuse, un éclat de tendresse, lui montrer que tu es réelle. « ..  bien plus encore. » glisses-tu, dans un murmure, en t’écartant. Tu extirpes l’anneau de son écrin, prenant la main du rouquin, la lui passant à l’annulaire. La magie opère immédiatement et le métal s’ajuste à la perfection, piquant par la même une goutte de sang ; la partie en pierre blanche se pare un instant d’un reflet rouge qui s’efface et, doucement, l’apaisante chaleur de l’objet enchanté s’active. Le serpent aux crochets d’émeraude, à ta propre main, semble s’être peint de cette lueur rougeâtre, identique et éphémère. C’était stable, ça fonctionnait. « On scelle certaines promesses avec des anneaux, celui-ci est le symbole de la mienne : je te promets d’abandonner tout ça. Plus de Mangemorts, plus de lignée, plus de devoirs. Juste toi, Fred. » Un temps de silence, où tu croises son regard puis détournes le tiens, un peu gênée, avant d’ajouter : « Tu vois, j’ai pas oublié les stabilisateurs. » comme pour calmer ta crainte du rejet. Tu as voulu lui faire un cadeau unique, à la fois protecteur et consolateur, lui accordant ainsi la possibilité de toujours te sentir à proximité lorsque le froid et la douleur s’imposent, impérieux tortionnaires. Parce que tu l’aimes au-delà de ta propre vie.

Fourchelangue ; italique.
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LUCREZIA ROWLE & FRED WEASLEY #2

L
uce s'accroche à son épaule, à sa nuque. Elle lui fait l'impression d'une naufragée à chercher désespéremment le contact physique, la proximité. Mais il la laisse faire. Il se réchauffe contre sa chaleur, il s'apaise contre son amour. Et, égoïstement, le rouquin est content d'être nécessaire. Luce, c'est son évidence. Quelque part, il espère aussi être un peu la sienne. (Quelque part, il espère il espère il espère qu'il lui est un peu vital, qu'il sert encore à quelqu'un)

« J’arrive pas.. j’arrive pas à t’aimer comme il faut.. comme tu mérites. » Ses lèvres frôlent la tempe blanche. Elles s'attardent, rêches contre la douceur soyeuse de la peau de Luce. « Ce n'est pas une question de mérite, Luce. » L'amour, c'est plus simple que ça. Ca l'a toujours été pour Fred. Pour George aussi - parce qu'ils aimaient de la même façon, les jumeaux roux. L'amour est une chose simple chez les Weasley. C'est aussi simple et naturel que respirer. On ne se demande pas comment faire, on se ne demande pas si on le fait comme il faut - et bien sûr, on ne le fait pas toujours correctement, mais ça ne compte pas vraiment. Il n'y a pas de mauvaise ou de bonne façon, pas vrai ? On aime, et c'est tout. C'est suffisant, Fred n'a pas besoin de plus - juste un peu d'amour contre lequel se blottir les jours de grand froid (et c'est souvent, en ce moment, qu'on annonce des blizzards entre ses côtes). Il ne demande pas vraiment plus, il est trop cassé pour avoir plus. Le roux est comme ces jouets trop malmenés dont les enfants ne veulent plus - et ils ont bien raison, un joujou cassé c'est triste. Luce l'a ramassé, c'est suffisant. « Je t’aime trop.. » Non. Pas trop mais juste comme il faut. Sans éloigner George, sans vouloir l'arracher à ce fantôme qu'il chérit plus que les vivants.

Juste en étant là.

Alors il s'écarte un peu, redécouvre le rose sur ses joues. Ca lui va bien, un peu de couleurs. C'était comme ce rire qu'elle avait laissé échapper à Poudlard. Ca la rend jolie, un peu de vie et de feu sur le visage. Il le sait que sa Luce est jolie. George et lui le savaient, ils l'avaient vu. Mais Fred aimerait que les autres le voient comme son cœur est beau. « ... pardon. » Il secoue la tête : il ne veut pas d'excuses qui n'ont pas lieu d'être. « Ca n'a pas besoin d'être parfait. » Souffle-t-il et ses doigts se glissent dans les mèches blondes qu'il embrasse tendrement. Sa voix a des saveurs de chocolat chaud au coin du feu. Ca se veut confortable et rassurant. Avec juste ce qu'il faut d'amertume pour en apprécier la note sucrée. « Tu n'as besoin d'atteindre un idéal de perfection inventé par les autres, Luce. » Fred s'en fout des autres, du monde, de la société. Souvenez-vous. Il n'est qu'un gamin au cœur égoïste. Il échangerait le monde entier contre une minute (une seule, rien qu'une, et une, et une) avec George. Il abandonnerait son pays pour mettre sa famille (toute toute toute sa famille) en sécurité. Mais il ne peut pas (il est inutile inutile inutile). Il ne peut pas les mettre en sécurité, alors il est bien obligé de se battre, non ? Et les autres peuvent dire ce qu'ils veulent. Fred sait. Il sait que ça ne fait pas de lui un homme altruiste, ce n'est qu'un gamin au cœur égoïste. « Nous me suffit. C'est un peu abîmé, un peu cassé. Mais on pourra le réparer ensemble. Alors ça n'a pas besoin d'être parfait. J'aime aussi tes défauts. » Parce que c'est comme ça qu'on aime. Entièrement. Les qualités et les défauts. Les forteresses et les failles. On aime la personne pour tout ce qui fait qu'elle est digne de notre amour mais aussi pour tout ce qui fait qu'elle n'en est pas digne. C'est à la fois simple et difficile, et c'est pour ça que c'est si précieux.

Quand le jumeau découvre le présent, il n'admire pas vraiment la beauté de l'anneau précieux, ni la complexité de l'ouvrage magique. Ses yeux remontent déjà sur le visage de son amie. Il donne l'impression de délaisser la création, mais son pouce retrace inlassablement la courbe avec douceur. L'affection et l'amitié de Luce donnent une chaleur agréable, tendre, au métal. Il n'a pas besoin de ses yeux pour le voir, ce morceau d'elle que Luce a mis dans l'objet. « ..  bien plus encore. » Si le baiser le surprend un peu (mais pas tellement, pas vraiment, parce que c'est la Luce dans sa tête et elle a sûrement pris des traits de lui, non ?), la piqûre de la bague le fait sursauter. La magie qui se diffuse de l'anneau vers ses circuits magiques lui fait brusquement réaliser quelque chose.

Elle est là. Ce n'est pas un montage désespéré de son esprit malade.
C'est vraiment Luce.

Et il n'est pas prêt. Pas prêt à la voir. Bien sûr, il a espéré la revoir, il l'a rêvé aussi. Elle a promis (n'est-ce pas ?) qu'ils se reverraient. Et il a interdit les adieux entre eux. Alors il avait le droit d'espérer et pour une fois, ce n'était pas vain ou inutile (pas vrai ?). Mais là. Là, il n'est pas prêt, il est pitoyable. Il a avoué les choses qui se tapissent en lui avec une honnêteté brutale - sans ruban, sans coton, sans rien autour pour les rendre plus jolies ou plus acceptables. Il va lui faire peur, il va la dégoûter. Il n'est pas prêt.

« On scelle certaines promesses avec des anneaux, celui-ci est le symbole de la mienne : je te promets d’abandonner tout ça. Plus de Mangemorts, plus de lignée, plus de devoirs. Juste toi, Fred. » « Je. » Les mots lui manquent brusquement, sa gorge s'assèche. Il en rougit brusquement, stupidement, sous le regard vairon. Figé de stupeur, le jumeau n'ose rien dire, de peur de dire la bêtise qui fera changer d'avis Luce. « Tu vois, j’ai pas oublié les stabilisateurs. » Merlin et tous les Enchanteurs, il va mourir de honte. De peur.

« Tu as promis. » Une urgence pointe dans sa voix, lui troue la gorge. Il s'en arracherait la langue de paraître si désespéré tout à coup. Accroché à la main de Luce, il a l'air d'un enfant qui ne veut pas se voir arracher son doudou. Bien loin du protecteur, du soutien qu'il devrait être pour Luce. « Tu as promis. Tu ne peux plus te dédire. Je, il déglutit : J'ai dit plein de choses. J'ai cru q-que. » Il ferme les yeux et se force à inspirer. Elle va le détester, l'abandonner et il sera de nouveau seul. Elle va le mépriser, le dédaigner, et il ne pourra plus la protéger. « Je les pensais. Je le jure sur la magie, je n'ai pas menti cette fois, il se gratte la nuque comme à chaque fois qu'il est gêné : C'est juste que je ne voulais pas les dire comme ça. Je voulais être plus digne de toi. » Comme George l'aurait été. C'était George qui était doué avec les mots qui comptent vraiment, plus que lui.
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Glassy sky



« Let it go. Turn away and slam the door. I don't care what they're going to say. Let the storm rage on. The cold never bothered me anyway » ♱
- Let it go, Frozen.

1ER AVRIL.
« Ce n'est pas une question de mérite, Luce. » On ne t’a jamais appris comment aimer. On ne t’a jamais expliqué ce que cela impliquait, ce qu’il fallait faire ou ne pas faire en amour. Personne ne t’en avait jamais dessiné les contours, tracé à l’encre noire les règles du jeu. On t’avait seulement jetée dans la cruauté d’un monde orné de mille nuances, de notes d’émotions, toi, avec ta glace et ton silence. Tu t’étais écorchée sur les rebords de la déception, noyée dans le sang des rejets. On ne t’a jamais appris comment aimer. Alors, tout contre Fred, tu te sentais impuissante et maladroite, toxique et venimeuse, telle une mauvaise herbe plantant ses racines au sein même de sa poitrine, possessive et envahissante. Il se détache et tu te sens orpheline. On ne t’a jamais appris à aimer, pas plus qu’on ne t’a enseigné la tendresse d’un contact, la douceur d’un baiser ; tu avais découvert les échanges dans les larmes, l’agression d’un toucher non-désiré ou la caresse d’un homme insaisissable, seuls les jumeaux avaient su t’offrir une partition délicieuse. De ces étreintes rassurantes qui calmaient si bien tes angoisses, tes terreurs. Tu te souviens combien tu aimais ça et, quelque part au fond de toi, quelque chose souffle que tu ne veux plus avoir à t’en défaire, tu rêves une seconde à un univers où tu pourrais rester lovée entre ses bras, sans crainte, sans danger, avec pour seule musique le rythme régulier de son palpitant. « Ca n'a pas besoin d'être parfait. » Tu veux lui dire que si. Tu veux lui murmurer que ce doit être parfait parce qu’il mérite les sept merveilles d’un monde ravagé. Il mérite que tu te coupes en deux pour le combler, pour tenter d’apaiser l’insupportable douleur peinte au fond de ses prunelles. Mais tu ne dis rien, les joues roses et la crainte au bord des lèvres. Tu fermes les yeux en sentant la main se glisser dans tes cheveux, en percevant la rassurante intonation de sa voix. Elle n’est plus tout à fait comme avant, sa voix, et pourtant tu apprécies, sorte de douceur-amère, peut-être plus mûre, comme un timbre qui a grandi et souffert.

« Tu n'as besoin d'atteindre un idéal de perfection inventé par les autres, Luce. » Une protestation se dessine au coin de ta bouche et échoue avant de naître. Il sait, lui. Il sait ce qu’il faut faire et toi tu n’es que le jouet d’une mauvaise fortune, une mauvaise fille qui n’a jamais su trouver une place, ni dans la société ni dans une quelconque famille. Avant, il y avait Poudlard. Maintenant, il n’y a que des cendres chaudes et dégoulinantes de haine. « Nous me suffit. C'est un peu abîmé, un peu cassé. Mais on pourra le réparer ensemble. Alors ça n'a pas besoin d'être parfait. J'aime aussi tes défauts. » Et quand tu croises ses yeux, ce sont les tiens qui sont bordés de larmes retenues. Il aime même tes défauts. Ca brûle, là, tout près de ton coeur. Ca cogne. Ca heurte les bancales barrières qui s’éclatent une nouvelle fois. Fred détruit, une par une, les couches de tes boucliers, habile protecteur aux mots d’or. Il ne le sait pas, mais il soigne, tendrement, tes maux persistants.

Lui passer la bague est peut-être le seul moyen trouvé pour reprendre contenance. Tu sais bien que c’est un peu formel, un peu inapproprié, pourtant tu ne peux nier la part de toi qui désire ardemment le garder, possessive, avide de cet amour excessif. Tu veux sentir qu’il va bien, tu veux sentir qu’il vit, tu veux ses bras autour de toi pour t’isoler de cette guerre trop cruelle qui vous détruit. « Je. » Il rougit, brusquement, et ta main dans la sienne ne fait que resserrer sa prise. Est-ce qu’il a pris peur ? Est-ce qu’il te trouve trop entreprenante ? « Tu as promis. » Un hochement lent de ta tête blonde. La magie s’active dans cette urgence qu’il exprime, dans ton angoisse qui pulse sous ta peau ; la chaleur délicate se diffuse dans le métal du serpent enroulé à ton annulaire gauche, la transmettant à l’anneau jumelé, apaisante - un peu de toi toujours avec lui. « Tu as promis. Tu ne peux plus te dédire. Je. » Tu as peur d’avoir fait une erreur, de l’avoir blessé. Pourquoi se met-il dans un tel état ? Silencieuse, tu ne parviens qu’à caresser de ton pouce l’épiderme. « J'ai dit plein de choses. J'ai cru q-que. » Tu as fait une erreur.

Tu es certaine que tu as commis l’irréparable. Il ferme les yeux, il inspire et tu trembles à l’idée qu’il te rejette. Tu trembles littéralement, ta main accrochée à la sienne, presque trop fort, presque trop rigide. Et Daeva, dans le coin de la pièce, relève sa tête sombre, accusateur. Tu sens les deux fentes inquisitrices dans ton dos, sans avoir ni besoin d’entendre, ni besoin de voir. Tension. « Je les pensais. Je le jure sur la magie, je n'ai pas menti cette fois, » Ne me lâche pas, hurlent tes billes humides. Tu as tellement peur de le perdre, tellement peur que ça ne fonctionne pas. Tu ne veux pas gâcher son anniversaire, tu ne veux pas le décevoir. « Inssstable. » Tu te crispes. Fred connaissait Méphisto, petit monstre venimeux et entêté, agressif mais maîtrisable. Il n’était pas familier de Daeva, bien plus dominant, plus imposant. Plus mortel. « C'est juste que je ne voulais pas les dire comme ça. Je voulais être plus digne de toi. » Tu clignes des yeux. La pression retombe. Ton visage se penche légèrement sur la droite, cherchant son regard, son attention. « Qu’est-ce que tu racontes, Fred ? » L’interrogation est douce, presqu’un murmure. « Il n’y a pas un homme sur cette terre qui soit plus digne que toi. » Digne de quoi, d’ailleurs ? « Toi tu.. tu ne joues pas. Tu ne m’utilises pas.. » (Les lèvres d’Ypsös contre ton cou, ses ongles dans ton dos.) « Contrôle. » La créature se dresse un peu plus. Tu as l’impression que tu vas vomir ton coeur tant il est secoué de sensations brutales et contradictoires. « Je.. » La respiration est difficile. « Je te promets, Fred. C’est la dernière fois qu’on a à se séparer. » Un peu agitée, le sifflement qui finit par s’extirper de ta gorge est agressif, empli de tension, faisant dés lors plier le serpent capricieux qui repose sa tête sur le sol, obéissant. « Excuse-moi.. je suis nerveuse, c’est compliqué. » compliqué de gérer cette voix, cette conscience couverte d’écailles qui mord sur tes failles.

« On ne fête pas juste ton anniversaire. On fête notre avenir. » Tu insistes. Notre avenir. C’est important. Tes doigts qui se nouent aux siens. « Tu veux bien.. me laisser une chance.. une petite place dans ta vie ? » Tu l’aimes beaucoup, beaucoup trop. Et si lui aussi te refuse cette porte de sortie, cette opportunité de t’arracher à cette infernale toile d’araignée, tu crains d’en mourir.. Fred est plus encore que le sang qui coule dans tes veines.

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