‹ occupation : ancien langue de plomb (spécialisé dans les expérimentations magiques) ; fugitif et informateur de la RDP entre le 26.05.03 et le 08.12.03 ; condamné à 22 ans à Azkaban pour terrorisme, au terme d'une assignation à résidence et d'un procès bâclé, tenu à huis-clos.
‹ maison : Slytherin — “ you need a little bit of insanity to do great things ”.
‹ scolarité : entre 1991 et 1997.
‹ baguette : un emprunt, depuis qu'il est en fuite. elle n'est que temporaire et il ne souhaite pas s'y intéresser ou s'y attacher, puisque la compatibilité est manquante.
‹ gallions (ʛ) : 14278
‹ réputation : sale mangemort, assassin méritant de croupir à vie en prison pour expier ses crimes et ceux de ses ancètres.
‹ particularité : il est occlumens depuis ses 16 ans.
‹ faits : Famille.
• Narcissa (mère) en convalescence. sortie de son silence depuis peu pour réfuter l'annonce de son décès ; reconnue martyr. lutte pour que le jugement de son fils soit révisé.
• Lucius (père) mort durant la tempête du 03.03.2004.
Spoiler:
• Aramis est plus un frère qu'un cousin par alliance, de ces relations précieuses qui se consolident au fil des épreuves.
• Nyssandra, marraine de Scorpius, et cousine par alliance depuis qu'épouse Lestrange. Un moyen légal d'officialiser le fait que plus qu'une amie, elle a toujours été un membre de la famille, de cœur sinon de sang.
• Severus, en sa position d'ami de longue date de la famille, a joué auprès de moi le rôle de précepteur, puis d'enseignant, de protecteur. Je ne lui ai pas toujours fait confiance, à cet étrange personnage pétri de mystères, mais le Serment Inviolable qu'il a accepté de formuler à la demande de ma mère il y a quelques années m'a poussé à me tourner vers lui au moment de choisir un parrain à Scorpius. Je ne sais toujours pas à l'heure actuelle quel est son réel camp, mais il est assurément un allié redoutable.
• Gwen... Gwen. Usurpatrice Lestrange, Black insoupçonnée. J'ai perdu une cousine pour en gagner une autre, et si les faits prouvent à présent que le sang nous lie, je ne sais si je l'aime ou si je la hais pour ses mensonges. Son existence remet en doute de trop nombreux principes: pourquoi n'ai-je pas décelé qu'elle était différente, sang-mêlée, si le sang est si crucial et le mélange inadmissible ? Je ne supporterais pas de la perdre, mais lui faire face est encore trop... déboussolant.
• Simon, canaille défraichie, cousin décadent. Notre entente est vache est étrange, mais le sang l'emporte souvent - même sur les différences. Il a été, étonnamment, le plus apte à me fournir des échappatoires, qu'il s'agisse d'Orviétan, d'alcool de choix à consommer sans modération ou de planque relativement imprenable.
• Sansa, traitresse. La baguette qui s'érige, qui frémit, qui s'abaisse au creux de phalanges crispées, et la rancoeur qui salit des années de complicité.
• Hestia, cousine & partenaire de crime. Elle est étrange, creepy, et c'est sans doute ce qui fait son charme. Nous avons plus ou moins grandi ensemble, élevés pour tisser des ententes et projets dans l'ombre en quête de plus de pouvoir. Mais à présent, il est surtout question de survie.
• Flora, cousine. Elle a changé, c'est un fait, victime du brainwashing imposé par le gouvernement aux dissidents. Et notre alliance d'origine lutte, mais ploie sous l'intensité de sa nouvelle allégeance au Magister.
• Nephtys, cousine Shafiq, victime d'un don... malédiction. Elle est l'une des raisons pour lesquelles soutenir de régime a été plus difficile d'escompté ces dernières années. Le moins que l'on puisse dire est qu'il est un Maître ingrat, et Cissy et Nephtys ont été des martyres, sacrifiées sur l'autel de ses ambitions cruelles.
• Andromeda, tante. Reniée, (re)trouvée... je ne sais pas ce qu'elle m'inspire. De la consternation, peut-être; elle a toujours été une idée, un souvenir, l'ombre d'un passé révolu, et la voilà qui surgit à présent du néant, tangible. Traître à son sang. Mon statut d'extrémiste ne m'a toutefois guère porté plus de chance que le sien, et l'existence de son petit-fils... de mon cousin, ne peut me laisser indifférent, en dépit de son ascendance peu flatteuse.
A protéger.
• Âme-sœur de toute une vie - ou de plusieurs. Rien n'a jamais été réellement simple entre nous et pourtant elle a toujours été une évidence, un essentiel. Le sentiment s'étend à ses filles, que j'en viens parfois, souvent, à considérer comme les miennes.
• Nott est un ami d'enfance. Malgré la distance imposée à l'adolescence par son refus de se trouver rabaissé au rang de sous-fifre, le lien a perduré, latent. Il est ce frère auquel il n'est pas toujours nécessaire de tout dire, dont je m'éloigne souvent, mais que je retrouve inexorablement - et vice versa.
• Loony persiste à nous prétendre amis et peut-être ses délires ne sont-ils plus si faux à présent... elle est en tout cas une alliée précieuse et s'est révélée étonnamment loyale. Et tenace. Les réminiscences de vies antérieures me poussent d'ailleurs à croire qu'elle a été une présence récurrente au fil des siècles, et dans cette vie comme dans les autres, elle semble partager les instants les plus sombres de mon existence.. et inversement.
• Astoria m'a offert ce que j'ai de plus précieux: un fils. C'était une erreur et Merlin sait qu'elle nous a coûté cher, mais il reste ce qui nous lie aujourd'hui, la principale raison pour laquelle je ne laisserais rien lui arriver.
• Greg a d'abord été un banal sous-fifre, avant que la soif d'émancipation puis la mort de Vince ne bouscule notre dynamique. C'est une... amitié particulière, à tendance haineuse sur les bords, car des années d'entente mêlée de mépris ne s'effacent pas aisément. Pas plus que la colère qu'il nourrit à mon encontre depuis la mort de son comparse - mon ami d'enfance. Reste qu'il fait partie de cette poignée de sorciers dont la présence dans mon existence est non négociable. Frère d'arme.
• Chang, partenaire sur le terrain, entente masquée en public sous des couches d'agacement mutuel, chaleur humaine et réconciliations fiévreuses en privé. On s'est plus d'une fois retenus de sombrer, sauvés, mais l'équilibre fragile est à présent vicié par le brainwashing qu'elle a subi.
• Ardal est une connaissance de longue date, mais aussi le cousin de Pansy - celui qui n'hésite pas à me faire part de sa façon de penser lorsqu'elle a des raisons de plainte à mon sujet. C'est assez agaçant, à vrai dire, que d'avoir laissé à quelqu'un suffisamment de marge pour écoper de remarques lorsque mon attitude lui déplait - mais il a eu la décence de ne jamais en abuser, plus ami que moralisateur.
Compliqué. Susanna, il y a eu la passion, les tensions, la séparation, la fureur, le manque. L'étape suivante aurait dû être la réconciliation - j'étais prêt à l'épouser. C'était avant qu'on ne la découvre coupable de trahison, avant qu'une vision d'Aramis ne révèle sa relation, avant que la dénonciation à laquelle j'ai consenti ne lui coûte la vie. Déchiré entre colère et regrets, j'ai fait le choix d'effacer les sentiments qui perduraient pour ne conserver que la haine. Rien d'autre que la haine.
• Granger est infecte - mais la fréquenter est utile. C'est ce qu'elle est: une partenaire forcée, une alliée de poids, un point d'interrogation sur l'échiquier de mes vies antérieures et actuelle. Lui laisser percevoir mes failles est insupportable, mais je sais pourtant qu'elle restera une tombe et ne saurait me trahir: à défaut de confiance et d'entente, nous avons un pacte.
• (Tracey, amie proche d'Astoria - et de Susanna, autrefois. Elle n'a pas cautionné notre rapprochement et notre entente, depuis, a été étrange, ambivalente. Mais cordiale. Avant, du moins, qu'elle ne devienne une mangemort fanatique.
• Blair. J'ai aidé cette gamine à échapper à la rage des Carrow, autrefois, et détourner leur attention m'a valu des maléfices mémorables. Ce qui m'y a poussé ? J'en doute encore aujourd'hui - la compassion n'a jamais compté au nombre de mes défauts. Mais les révélations de Beltane me poussent à croire que nos âmes liées m'ont influencé: elle a été ma sœur, dans une autre de ces vies qui ne cessent de resurgir aux moments les plus inappropriés.
• Winchester est la marraine de Teddy, la responsable de la quête au bout de laquelle je les ai cherchés, sa grand-mère et lui.
• Darja et moi, on formait une paire efficace en laboratoire, seul cadre dans lequel elle s'illuminait par ailleurs. Et nous est arrivé de nous inquiéter l'un pour l'autre sous nos masques de mangemorts; mais elle est insondable et je ne prendrais pas le risque de la sous-estimer si je la croisais baguette au point, fort de mon nouveau statut de prétendu traître.
• Avery était un allié de père, subissant comme lui les griefs des mangemorts ayant été fanatiques au point de gâcher des années de vie derrière les barreaux. Il est sans doute un dangereux ennemi, à présent.
A enterrer.
• Potter, foutu sauveur à deux noises. Il m'a imposé une dette de vie, le plus lourd fardeau qu'il m'ait jamais été donné de porter. Il est la cause de l'entente avec Granger, mais aussi un élément récurent de tous les évènements négatifs de ma vie. Plus récemment, il m'a dérobé un bien que je ne savais même pas en ma possession: la mythique Baguette du Pouvoir. Je suis supposé le prévenir, mais la haine qui nous sépare a toujours été trop intense pour favoriser les compromis.
• Zabini, allégorie de la trahison, de la confiance brisée ; même le temps n'allège pas l'intensité de ma rancoeur, et pour cause: il était le dernier de la part de qui je me serais attendu à recevoir un sort dans le dos. Le rituel qui nous lie rend son absence pénible, physiquement douloureuse, mais si nous nous recroisions les différends se règleraient à la baguette et aux poings.
• Weasley - tant Fred que Ronald et le reste de leur smala dépeuplée, je ne lèverais pas le petit doigt s'ils brûlaient dans un Feudeymon. Bien au contraire, je me délecterais du spectacle.
• Matteo, bel emmerdeur, journaliste rapace - de cette engeance qui se nourrit des déboires d'autrui. Je préfère prétendre que cette St-Valentin 03 et l'intoxication à l'Amortentia n'a pas eu lieu. Jamais.
• Rabastan. Les Malfoy et les Lestrange n'ont jamais été faits pour s'entendre - à vrai dire la jeune génération constitue l'exception. Mais si les tensions étaient jusqu'alors mesurées, masquées, elles ont atteint leur paroxysme lorsque Rabastan a contribué à l'enlèvement de ma mère.
• Wyatt, cette ordure, ce fumier. Il était l'image même du père et du futur beau-père idéal, avant que l'arrivée de Scorpius ne fasse surgir au grand jour sa véritable nature. Ses tentatives de meurtre avortées n'ont fait qu'exacerber la haine mutuelle, et son rôle dans l'enlèvement de Mère a été la goutte de trop. Il est intouchable, en odeur de sainteté auprès du Lord. Et d'une puissance non négligeable. Mais si je venais à le croiser sur un champ de bataille, je prendrais le risque d'extérioriser la soif de sang qu'il m'inspire, quitte à y périr.
• Rookwood. Ancien mentor imposé par le Maître. craint et respecté à la fois, pendant un temps. Je ne serai jamais à la hauteur de ses critères en terme de cruauté, mais ses prétentions me hérissent. Il n'est après tout qu'un sang-mêlé désireux d'exterminer sa propre engeance.
(d-e, wiz, ins, rdp, hun)
‹ résidence : emprisonné à Azkaban depuis le 06.01.04. en fuite depuis le 08.05.04.
‹ patronus : inexistant.
‹ épouvantard : l'éxécution de juillet 02, ses proches en guise de victimes: leurs regards vidés par l'Imperium, la baguette de Draco dressée, les étincelles vertes des AK et leurs cadavres empilés comme de vulgaires déchets.
‹ risèd : un portrait de famille idéal, utopique.
All we do is hide away,
you can't always get what you want
13 janvier 2002 & DRANNA (#2)
Elle ne s’était pas rétractée le soir-même comme il l’avait craint. Non : elle avait attendu le lever du jour. Draco esquissa un morne sourire qui n’atteignit pas ses yeux alors qu’il portait à ses lèvres une coupe au creux de laquelle reposait un liquide ambré aux effluves puissants. Comprends-moi, semblaient lui souffler ses yeux bruns lorsqu’ils daignaient l’affronter parfois. De loin, toujours de loin. Il y a Astoria… Ils n’en avaient pas parlé non, elle fuyait l’échange avec une telle assiduité qu’il éprouvait le désir presque violent de l’emprisonner de ses mains, de l’entraîner à l’écart pour l’obliger à se confronter à la réalité. Elle n’avait pas besoin d’exprimer ce qui la tracassait, ses gestes étaient équivoques. Regards détournés précipitamment, pommettes rougies par la culpabilité. Ou le désir ? Elle s’était abandonnée à lui et se questionnait à présent : était-ce la chose à faire ? Mais Malfoy ne souffrait guère d’être considéré comme une erreur. Son égo surdimensionné ne le permettait pas – ses sentiments bafoués moins encore. Il était certain, lui, de ce qui l’animait, de ce qu’il pouvait lui offrir. Peut-être pas de l’amour, mais un respect mutuel, une passion certaine, une loyauté indéfectible. Et elle avait beau se faire élusive, se draper dans ses doutes, il la sentait brûlante à son contact, lorsqu’il esquissait un geste, un frôlement. En public. Toujours en public : bien sûr, elle ne se risquait pas à l’isolement, pas alors qu’elle s’appliquait à se faufiler loin de lui. Elle avait tort de penser que c’était suffisant. Gain de temps, au maximum ; simple moratoire qu’il comptait interrompre à la moindre opportunité.
Il ne la fixait pas de façon ostentatoire cependant, à la fois par fierté et par stratégie : ne pas l’étouffer d’une part, mais d’une autre, ne lui offrir aucune chance de l’écarter de son esprit, lui laisser percevoir qu’il la voulait – entre ces deux nécessités il lui fallait établir un juste milieu. Constamment situé de façon à se trouver dans sa ligne de mire et à l’avoir dans la sienne, il gardait sur elle un œil attentif mais discret : il percevait ses déplacements du coin de l’œil, même lorsque l’on pensait sa concentration absorbée par un interlocuteur, et il ajustait sa propre position en fonction des escapades de la brune. Cette valse distante avait toutefois duré bien assez longtemps pour devenir frustrante et, saisissant au vol un instant où elle se retrouvait esseulée en plein cœur d’une cohue d’invités, il fendit la foule pour la rejoindre, accrochant ses prunelles des siennes toute la durée de son parcours. En quelques pas il lui faisait finalement face, et sa paume trouva d’elle-même la chaleur du creux des reins de Susanna tandis qu’il la rapprochait de lui d’une légère pression pour lui souffler à l’oreille : « Cette tenue vous met délicieusement en valeur miss Carrow… chercheriez-vous à charmer quelqu'un ? » Les lèvres de Draco frôlèrent à peine son lobe alors qu’il murmurait ces mots, et il se détacha avant que quelque observateur extérieur n’ait de raison d’estimer leur rapprochement indécent. Et la voilà qui battait des cils telle une biche innocente, voilant à intermittence l’offre autrement plus licencieuse que lui maronnait son corps de femme, mû par un désir brimé de force. Mais il ne l’attisait pas dans ce but ; ce n’était qu’une arme vouée à abaisser ses défenses et à atteindre un objectif tout autre : un réel engagement de sa part. En trois ans ils avaient effectué tous les tours, empruntés tous les détours, et la récente embardée de leur relation ne pouvait conserver le statut de simple accro, voué ou non à se répéter. Qu’étaient-ils supposés être à présent : des fuckfriends, pratique condamnable de ce début de siècle qui se voulait libéral, briseur de tabou ? Tout son être s’opposait à une telle bassesse, qu’il voyait comme l’échappatoire des paumés. Il ne s’y livrerait pas, non, pas tant qu’il tenait encore debout et se considérait comme un homme décent.
La question mourut pourtant sur ses lèvres : le contexte ne se prêtait pas à un échange si intime et, comme de fait, ils furent interrompus par d’énièmes présentations. Le devoir avant les plaisirs : cette certitude était tatoué suffisamment profondément sous la chair de Draco pour qu’il se fende de toutes les politesses requises de sa part, sans afficher une impatience ou une exaspération déplacées. « Priyatno poznakomit´sia », offrit-il d’un timbre délicieux, simple tour de passe-passe appris de Maksim. Il ne parlait pas un traître mot de russe, en soit, mais les étrangers aimaient à ce qu’on leur adresse quelques termes dans leur langue, manifestation basique d’un intérêt réel… qui durerait tant et aussi longtemps que des contacts avec ledit homme sembleraient potentiellement profitables. Ce fut donc naturellement que Malfoy s’enquit de ses occupations professionnelles, pour déchanter aux réponses de son interlocuteur. Avisant à quel point ce dernier lui serait inutile en termes de potentiels investissements, le regard de Draco se fit presque vitreux, teinté d’ennui tandis qu’il se détournait de son vis-à-vis pour courir sur la foule des convives en un message silencieux mais clair. Le sourire du jeune homme se figea d’autant plus lorsque le sujet bascula sur un domaine plus privé, l’autre les questionnant sur la nature de leur relation. Il cherchait à leurs annulaires des alliances inexistantes et son attention gourmande portée sur Susanna était bien assez parlante pour dénoncer ses intentions. « Non, nous ne sommes que des amis intimes. » L’affirmation précipitée redonna un souffle de vie à la vague de colère que Draco réprimait en permanence depuis que la brune se faisait un devoir de lui compliquer la tâche. « Est-ce que tout va bien ? », ajouta-t-elle cette fois en s’adressant à lui, et le rictus qu’il lui retourna fut glacial. « On ne peut mieux. » Timbre placide, réplique expédiée, et déjà il s’appliqua à rétablir la situation pour s’assurer que le russe se trouve d’autres plates-bandes à fouler : « Intimes, c’est le mot. » Le constat évidemment bourré de sous-entendus somme toute évidents fut glissé sur le ton du secret et s’accompagna d’un étirement paresseusement carnassier des commissures de Malfoy, puis d’un clin d’œil faussement complice, qui en disait long.
L’invitation à passer à table coupa court à tout nouvel échange et il rongea son frein en s’abîmant une fois de plus dans les conversations et politesses d’usage. Le tout s’étira sur une durée incroyablement longue, et les plans des multiples tables rondes qui habillaient la vaste pièce n’accordaient aucune opportunité : ils n’avaient pas été placés à la même. La fin du repas fut aussi peu probante. Les conversations persistaient à table et Draco prit son mal en patience avant de finalement s’excuser pour s’éclipser sur un balcon. S’il ne faisait pas erreur, Susanna ne le rejoindrait pas mais saisirait probablement cette occasion d’échapper à son attention et en profiterait pour… quoi donc, se ressaisir peut-être ? Draco sortit de la poche intérieure de sa veste une flasque de whisky coûteux qui ne le quittait plus ces dernières semaines, et s’en accorda une rasade tandis qu’il patientait. Le flacon d’argent, finement ouvragé d’un côté mais parfaitement lisse de l’autre et agrémentée de discrets sortilèges de son cru, fut placé de façon à refléter la salle à laquelle il donnait le dos et, comme il s’y était attendu, la silhouette quelque peu floue de Sue s’extirpa de son siège au bout de quelques minutes. Il était plus évident de l’apercevoir du fait du peu de mouvement aux alentours, et il attendit qu’elle se soit un peu éloignée avant de se retourner pour vérifier le lieu où elle se rendait. Elle longea l'entrée de la bibliothèque, sembla s'y attarder, mais s'enfonça finalement dans l'aile sud de la demeure.
Draco patienta pour s’assurer qu’elle ne soit pas sur le qui-vive, trompée par la tranquillité qu’elle penserait avoir trouvée, puis la suivit l’air de rien, s’arrêtant en chemin pour discuter avec divers groupes de sorciers afin éviter que l’on ne remarque la direction qu’il prenait. Les deux grands battants de verre qui donnaient sur la serre devant laquelle il se retrouva étaient à peine entrouverts ; l’intérieur semblait désert – c’était idéal. Il s'y glissa sans bruit et remarqua rapidement celle qu’il cherchait. Un coup d’œil alentours lui assura qu’ils étaient bel et bien seuls et Draco étouffa son pas pour s'assurer qu'elle ne trouve cette fois aucun motif de fuite. Arrivé derrière Susanna, il lui encercla les épaules de ses paumes et posa ses lèvres contre le creux sensible derrière son oreille. « Tu es consciente, tout comme moi, qu’il te sera impossible de fuir indéfiniment cette discussion, n’est-ce pas ? » Il n’était ni pressant, ni accusateur… ni réellement chaleureux. Simplement neutre, expression qui témoignait de la lassitude qui l’étreignait en dépit de son acharnement, tandis que ses pouces caressaient en des gestes lents l’épiderme nu à l’orée de la nuque de la jeune femme. « Je ne te pourchasserai pas indéfiniment, tu sais ce que je veux. Pour ma part, j’aimerais que tu daignes me révéler ce qui te tracasse… » Non qu’il ne sache pas pertinemment ce dont il s’agissait. Mais il ne pouvait invalider ses arguments si elle ne se décidait à les exprimer intelligiblement.
Dernière édition par Draco Malfoy le Mer 4 Mar 2015 - 20:24, édité 1 fois
‹ occupation : ancien langue de plomb (spécialisé dans les expérimentations magiques) ; fugitif et informateur de la RDP entre le 26.05.03 et le 08.12.03 ; condamné à 22 ans à Azkaban pour terrorisme, au terme d'une assignation à résidence et d'un procès bâclé, tenu à huis-clos.
‹ maison : Slytherin — “ you need a little bit of insanity to do great things ”.
‹ scolarité : entre 1991 et 1997.
‹ baguette : un emprunt, depuis qu'il est en fuite. elle n'est que temporaire et il ne souhaite pas s'y intéresser ou s'y attacher, puisque la compatibilité est manquante.
‹ gallions (ʛ) : 14278
‹ réputation : sale mangemort, assassin méritant de croupir à vie en prison pour expier ses crimes et ceux de ses ancètres.
‹ particularité : il est occlumens depuis ses 16 ans.
‹ faits : Famille.
• Narcissa (mère) en convalescence. sortie de son silence depuis peu pour réfuter l'annonce de son décès ; reconnue martyr. lutte pour que le jugement de son fils soit révisé.
• Lucius (père) mort durant la tempête du 03.03.2004.
Spoiler:
• Aramis est plus un frère qu'un cousin par alliance, de ces relations précieuses qui se consolident au fil des épreuves.
• Nyssandra, marraine de Scorpius, et cousine par alliance depuis qu'épouse Lestrange. Un moyen légal d'officialiser le fait que plus qu'une amie, elle a toujours été un membre de la famille, de cœur sinon de sang.
• Severus, en sa position d'ami de longue date de la famille, a joué auprès de moi le rôle de précepteur, puis d'enseignant, de protecteur. Je ne lui ai pas toujours fait confiance, à cet étrange personnage pétri de mystères, mais le Serment Inviolable qu'il a accepté de formuler à la demande de ma mère il y a quelques années m'a poussé à me tourner vers lui au moment de choisir un parrain à Scorpius. Je ne sais toujours pas à l'heure actuelle quel est son réel camp, mais il est assurément un allié redoutable.
• Gwen... Gwen. Usurpatrice Lestrange, Black insoupçonnée. J'ai perdu une cousine pour en gagner une autre, et si les faits prouvent à présent que le sang nous lie, je ne sais si je l'aime ou si je la hais pour ses mensonges. Son existence remet en doute de trop nombreux principes: pourquoi n'ai-je pas décelé qu'elle était différente, sang-mêlée, si le sang est si crucial et le mélange inadmissible ? Je ne supporterais pas de la perdre, mais lui faire face est encore trop... déboussolant.
• Simon, canaille défraichie, cousin décadent. Notre entente est vache est étrange, mais le sang l'emporte souvent - même sur les différences. Il a été, étonnamment, le plus apte à me fournir des échappatoires, qu'il s'agisse d'Orviétan, d'alcool de choix à consommer sans modération ou de planque relativement imprenable.
• Sansa, traitresse. La baguette qui s'érige, qui frémit, qui s'abaisse au creux de phalanges crispées, et la rancoeur qui salit des années de complicité.
• Hestia, cousine & partenaire de crime. Elle est étrange, creepy, et c'est sans doute ce qui fait son charme. Nous avons plus ou moins grandi ensemble, élevés pour tisser des ententes et projets dans l'ombre en quête de plus de pouvoir. Mais à présent, il est surtout question de survie.
• Flora, cousine. Elle a changé, c'est un fait, victime du brainwashing imposé par le gouvernement aux dissidents. Et notre alliance d'origine lutte, mais ploie sous l'intensité de sa nouvelle allégeance au Magister.
• Nephtys, cousine Shafiq, victime d'un don... malédiction. Elle est l'une des raisons pour lesquelles soutenir de régime a été plus difficile d'escompté ces dernières années. Le moins que l'on puisse dire est qu'il est un Maître ingrat, et Cissy et Nephtys ont été des martyres, sacrifiées sur l'autel de ses ambitions cruelles.
• Andromeda, tante. Reniée, (re)trouvée... je ne sais pas ce qu'elle m'inspire. De la consternation, peut-être; elle a toujours été une idée, un souvenir, l'ombre d'un passé révolu, et la voilà qui surgit à présent du néant, tangible. Traître à son sang. Mon statut d'extrémiste ne m'a toutefois guère porté plus de chance que le sien, et l'existence de son petit-fils... de mon cousin, ne peut me laisser indifférent, en dépit de son ascendance peu flatteuse.
A protéger.
• Âme-sœur de toute une vie - ou de plusieurs. Rien n'a jamais été réellement simple entre nous et pourtant elle a toujours été une évidence, un essentiel. Le sentiment s'étend à ses filles, que j'en viens parfois, souvent, à considérer comme les miennes.
• Nott est un ami d'enfance. Malgré la distance imposée à l'adolescence par son refus de se trouver rabaissé au rang de sous-fifre, le lien a perduré, latent. Il est ce frère auquel il n'est pas toujours nécessaire de tout dire, dont je m'éloigne souvent, mais que je retrouve inexorablement - et vice versa.
• Loony persiste à nous prétendre amis et peut-être ses délires ne sont-ils plus si faux à présent... elle est en tout cas une alliée précieuse et s'est révélée étonnamment loyale. Et tenace. Les réminiscences de vies antérieures me poussent d'ailleurs à croire qu'elle a été une présence récurrente au fil des siècles, et dans cette vie comme dans les autres, elle semble partager les instants les plus sombres de mon existence.. et inversement.
• Astoria m'a offert ce que j'ai de plus précieux: un fils. C'était une erreur et Merlin sait qu'elle nous a coûté cher, mais il reste ce qui nous lie aujourd'hui, la principale raison pour laquelle je ne laisserais rien lui arriver.
• Greg a d'abord été un banal sous-fifre, avant que la soif d'émancipation puis la mort de Vince ne bouscule notre dynamique. C'est une... amitié particulière, à tendance haineuse sur les bords, car des années d'entente mêlée de mépris ne s'effacent pas aisément. Pas plus que la colère qu'il nourrit à mon encontre depuis la mort de son comparse - mon ami d'enfance. Reste qu'il fait partie de cette poignée de sorciers dont la présence dans mon existence est non négociable. Frère d'arme.
• Chang, partenaire sur le terrain, entente masquée en public sous des couches d'agacement mutuel, chaleur humaine et réconciliations fiévreuses en privé. On s'est plus d'une fois retenus de sombrer, sauvés, mais l'équilibre fragile est à présent vicié par le brainwashing qu'elle a subi.
• Ardal est une connaissance de longue date, mais aussi le cousin de Pansy - celui qui n'hésite pas à me faire part de sa façon de penser lorsqu'elle a des raisons de plainte à mon sujet. C'est assez agaçant, à vrai dire, que d'avoir laissé à quelqu'un suffisamment de marge pour écoper de remarques lorsque mon attitude lui déplait - mais il a eu la décence de ne jamais en abuser, plus ami que moralisateur.
Compliqué. Susanna, il y a eu la passion, les tensions, la séparation, la fureur, le manque. L'étape suivante aurait dû être la réconciliation - j'étais prêt à l'épouser. C'était avant qu'on ne la découvre coupable de trahison, avant qu'une vision d'Aramis ne révèle sa relation, avant que la dénonciation à laquelle j'ai consenti ne lui coûte la vie. Déchiré entre colère et regrets, j'ai fait le choix d'effacer les sentiments qui perduraient pour ne conserver que la haine. Rien d'autre que la haine.
• Granger est infecte - mais la fréquenter est utile. C'est ce qu'elle est: une partenaire forcée, une alliée de poids, un point d'interrogation sur l'échiquier de mes vies antérieures et actuelle. Lui laisser percevoir mes failles est insupportable, mais je sais pourtant qu'elle restera une tombe et ne saurait me trahir: à défaut de confiance et d'entente, nous avons un pacte.
• (Tracey, amie proche d'Astoria - et de Susanna, autrefois. Elle n'a pas cautionné notre rapprochement et notre entente, depuis, a été étrange, ambivalente. Mais cordiale. Avant, du moins, qu'elle ne devienne une mangemort fanatique.
• Blair. J'ai aidé cette gamine à échapper à la rage des Carrow, autrefois, et détourner leur attention m'a valu des maléfices mémorables. Ce qui m'y a poussé ? J'en doute encore aujourd'hui - la compassion n'a jamais compté au nombre de mes défauts. Mais les révélations de Beltane me poussent à croire que nos âmes liées m'ont influencé: elle a été ma sœur, dans une autre de ces vies qui ne cessent de resurgir aux moments les plus inappropriés.
• Winchester est la marraine de Teddy, la responsable de la quête au bout de laquelle je les ai cherchés, sa grand-mère et lui.
• Darja et moi, on formait une paire efficace en laboratoire, seul cadre dans lequel elle s'illuminait par ailleurs. Et nous est arrivé de nous inquiéter l'un pour l'autre sous nos masques de mangemorts; mais elle est insondable et je ne prendrais pas le risque de la sous-estimer si je la croisais baguette au point, fort de mon nouveau statut de prétendu traître.
• Avery était un allié de père, subissant comme lui les griefs des mangemorts ayant été fanatiques au point de gâcher des années de vie derrière les barreaux. Il est sans doute un dangereux ennemi, à présent.
A enterrer.
• Potter, foutu sauveur à deux noises. Il m'a imposé une dette de vie, le plus lourd fardeau qu'il m'ait jamais été donné de porter. Il est la cause de l'entente avec Granger, mais aussi un élément récurent de tous les évènements négatifs de ma vie. Plus récemment, il m'a dérobé un bien que je ne savais même pas en ma possession: la mythique Baguette du Pouvoir. Je suis supposé le prévenir, mais la haine qui nous sépare a toujours été trop intense pour favoriser les compromis.
• Zabini, allégorie de la trahison, de la confiance brisée ; même le temps n'allège pas l'intensité de ma rancoeur, et pour cause: il était le dernier de la part de qui je me serais attendu à recevoir un sort dans le dos. Le rituel qui nous lie rend son absence pénible, physiquement douloureuse, mais si nous nous recroisions les différends se règleraient à la baguette et aux poings.
• Weasley - tant Fred que Ronald et le reste de leur smala dépeuplée, je ne lèverais pas le petit doigt s'ils brûlaient dans un Feudeymon. Bien au contraire, je me délecterais du spectacle.
• Matteo, bel emmerdeur, journaliste rapace - de cette engeance qui se nourrit des déboires d'autrui. Je préfère prétendre que cette St-Valentin 03 et l'intoxication à l'Amortentia n'a pas eu lieu. Jamais.
• Rabastan. Les Malfoy et les Lestrange n'ont jamais été faits pour s'entendre - à vrai dire la jeune génération constitue l'exception. Mais si les tensions étaient jusqu'alors mesurées, masquées, elles ont atteint leur paroxysme lorsque Rabastan a contribué à l'enlèvement de ma mère.
• Wyatt, cette ordure, ce fumier. Il était l'image même du père et du futur beau-père idéal, avant que l'arrivée de Scorpius ne fasse surgir au grand jour sa véritable nature. Ses tentatives de meurtre avortées n'ont fait qu'exacerber la haine mutuelle, et son rôle dans l'enlèvement de Mère a été la goutte de trop. Il est intouchable, en odeur de sainteté auprès du Lord. Et d'une puissance non négligeable. Mais si je venais à le croiser sur un champ de bataille, je prendrais le risque d'extérioriser la soif de sang qu'il m'inspire, quitte à y périr.
• Rookwood. Ancien mentor imposé par le Maître. craint et respecté à la fois, pendant un temps. Je ne serai jamais à la hauteur de ses critères en terme de cruauté, mais ses prétentions me hérissent. Il n'est après tout qu'un sang-mêlé désireux d'exterminer sa propre engeance.
(d-e, wiz, ins, rdp, hun)
‹ résidence : emprisonné à Azkaban depuis le 06.01.04. en fuite depuis le 08.05.04.
‹ patronus : inexistant.
‹ épouvantard : l'éxécution de juillet 02, ses proches en guise de victimes: leurs regards vidés par l'Imperium, la baguette de Draco dressée, les étincelles vertes des AK et leurs cadavres empilés comme de vulgaires déchets.
‹ risèd : un portrait de famille idéal, utopique.
All we do is hide away,
you can't always get what you want
13 janvier 2002 & DRANNA (#2)
Le décor jouait contre lui. Il n’avait jamais eu la main verte, trop précieux dans son enfance pour apprécier de cajoler la terre dans l’espoir de lui faire enfanter ces trésors naturels qui ravissaient les passionnés. La botanique le laissait froid et, du temps de sa scolarité, les cours avaient été synonymes d’ennui puis rapidement catalogués discipline de minables lorsque Longbottom s’y était découvert un véritable don. Bien évidemment, s’il s’en sortait moins bien qu’un tel lourdaud, c’était la matière qui n’en valait pas la peine, n’est-ce pas ? Il ne pouvait pas être le nœud du problème. Draco gardait néanmoins le souvenir des serres du Manoir Malfoy qu’affectionnait tant sa mère, et la délicatesse avec laquelle elle y entretenait des plans tantôt communs mais délicats, tantôt rares et coûteux, restait immuablement gravée dans son esprit. S’il n’avait jamais ouvertement manifesté son intérêt, trop fier pour témoigner ouvertement son faible pour le tableau qu’elle offrait dans ces instants d'abandon, il s’était plus d’une fois caché pour l’observer de loin. C’était risible, en y repensant ; Narcissa avait toujours débordé de démonstrations affectives à son égard et, occupé à rechercher tel un assoiffé l’attention de son père, il avait fait montre face à sa mère d’une froideur empruntée à ce paternel impossible à contenter. Elle était pourtant la femme de sa vie, la seule prête à tous les sacrifices pour lui.
Ce fut très probablement la principale cause des émotions qui l’étreignirent à la vue de la silhouette gracile frôlant les pousses qui piquaient de couleurs vive le jardin couvert. Les flocons qui heurtaient les parois avec légèreté étouffaient sous leur manteau immaculé le paysage extérieur, conférant à l’espace un aspect figé qui avait quelque chose de magique. Ses mains trouvèrent comme une évidence le chemin du corps de Susanna, tandis qu’il la confrontait enfin. Pas de convives cette fois pour les interrompre, le lieu choisi leur garantissait de longues minutes de tranquillité, aubaine qu’il comptait bien mettre à profit. « Si je sais ce que tu attends de moi, je crois que toi aussi, tu connais la cause de mes doutes… » Elle se tourna pour lui faire face, acceptant de ce fait la confrontation qu’elle n’avait que trop repoussée, et il laissa ses bras retomber de part et d’autre de son corps, rompant le contact qu’il avait instauré. Il ne comptait pas obscurcir le jugement de sa vis-à-vis par des gestes voués à rogner sa volonté. Il laissait ce genre de manigances aux croqueuses de diamants et aux tricheurs, parce qu'il comptait jour loyalement cette fois : s'il œuvrait autrement, Susanna ferait probablement marche-arrière à l’instant même où il n’exercerait plus d’emprise sur elle. Il la scruta dont silencieusement de son regard curieux en attendant qu’elle mette des mots sur ses réticences, incapable de réellement comprendre les barrières morales qu’elle s’imposait. « Nous n’aurions pas dû faire ce que nous avons fait, Draco… » On y était : la carte de la culpabilité était posée sur la table, faisait briller les prunelles sombres et brodées d’excuses qu’elle posait sur lui. « Astoria… je… » En dépit de la volonté de l’éloigner, balbutiée par ses lèvres, ses mains couraient sur lui en un mouvement mécanique et émotif, lissant des plis inexistants sur sa chemise. Il ne le fit pas remarquer, la laissant approcher tel un prédateur observant sa proie. « Je me suis prise au jeu, avec toi, avec Scorpius. » Prise au jeu — c’était bien le terme, au final. Ils n’avaient jamais prévu cette tournure pour un arrangement qui, loin de devoir aboutir sur des épousailles, avait justement eu pour but de les leur éviter aussi longtemps que possible. « J’ai osé oublier Astoria une nuit… et depuis, je ne sais plus ce que nous sommes. Ce que nous pouvons être. Je sais que tu es à elle Draco… tu l’as toujours été. » C’étaient le genre de raisonnements qui le hérissaient : il n’appartenait à personne si ce n’était à lui-même. « Mais alors, que suis-je sensé être ? Je ne sais plus où se trouve ma place… ce que tu attends de moi, ce que je peux attendre de toi. » Il haussa les sourcils, affichant clairement sa consternation. « Alors c’est ce dont il s’agit ? Tu me considères comme un territoire marqué, une chasse gardée ? Je suis un être humain doté d’une conscience et d’une volonté propre, Susanna, pas une propriété en location supposée être rendue après usage. » Son timbre était aussi trainant et sarcastique qu’à l’habitude, témoignant du mépris que lui inspiraient les hésitations de la jeune femme. C’était un casse-tête ridicule, une avalanche de piètres excuses dont seules les femmes pouvaient s’encombrer. Etait-ce lui qui manquait de sensibilité ou elle qui se compliquait inutilement la vie ? Il emprisonna sous ses paumes les mains de la jeune femme, qui s’agitaient encore sur son habit, pour les immobiliser. « Qu’est-ce que tu comptais dire à Astoria à son retour ? Que tu as tenu chaud à son homme les nuits d’hiver au nom de votre vieille amitié, que tu l’as maintenu en forme pour t’assurer qu’il soit encore capable de la satisfaire ? Et ensuite ? » Il se fendit d’un demi-sourire dédaigneux. « Tu pensais que je l’épouserais et qu’elle te garderait à ses côtés en remerciement pour tes bons et loyaux services ? Que nous formerions une parfaite famille, elle dans le rôle de l’épouse dévouée, Scorpius dans celui du fils épanoui, débarrassé des stigmates des trois dernières années ? Je serais curieux de savoir à quelle place tu nous imagines, toi et moi, dans ce glorieux portrait. Serais-je un mari parfait ? Ou un infidèle dont l'intérêt pour sa promise est mort depuis trop longtemps pour être ravivé sur commande ? » Au diable ses bonnes intentions, tout compte fait ; il n’avait jamais été un type réglo, pourquoi cracher sur les méthodes à sa portée ? Ses bras s’enroulèrent autour des hanches de la jeune femme, l’emprisonnant contre lui alors qu’il faisait courir sa lèvre inférieure contre son oreille et, sans prévenir, il la hissa sur le rebord de la table centrale, finement ouvragée, au centre de laquelle s’étiraient des centaines de pots qu’il veilla à ne pas heurter. « Peut-être que ta dévotion pour notre couple perdurerait et que tu te porterais volontaire pour m’aider à être à la hauteur de mon devoir conjugal ? » reprit-il en se frayant un chemin entre ses cuisses. « J’invoquerais le souvenir de ton corps lorsque je serais dans ses bras, pour m’assurer que la performance soit crédible… » Le visage plongé dans son cou, il s’abreuva de sa chaleur, de son odeur, de ses frissons, grignotant par instants son épiderme sensible et remontant sa gorge, sa mâchoire, pour enfin brièvement effleurer ses lèvres. « Mais il me faudrait plus que des réminiscences pour entretenir la flamme, et je quitterais son lit pour te rejoindre à la tombée du jour. » Un froncement de sourcils, une hésitation feinte, puis : « Non, le scénario ne tient pas. L’infidélité me débecte et tu es une amie bien trop noble pour t’y prêter, n'est-ce pas ? Je suppose que je me contenterais alors d’endosser le costume du mari blasé par son quotidien morne, sans faire de vagues. » Il recula pour la libérer et lui offrit sa main pour l’aider à retrouver la terre ferme, lui laissant le choix de la prendre ou de la refuser. « Suis-je bête… en vérité, quoi que tu en penses, il n’y a tout simplement aucun risque que tout cela se produise. Et tu sais pourquoi ? » Il enfonça ses poings fermés dans ses poches et haussa négligemment les épaules, parfaite image du détachement ; les phalanges de sa main gauche heurtèrent un anneau dont il dérapèrent sur la pierre. « Parce qu’Astoria et moi avions déjà rompu notre engagement il y a plus de trois ans, et ce bien avant son enlèvement. Bien avant qu’il ne se passe quoi que ce soit entre toi et moi. » Il accentua la dernière phrase avec une lassitude qu'il ne se fatigua pas à masquer, espérant qu'elle intègre ce fait une fois pour toutes. De toute façon, même s'il avait envisagé quoi que ce soit (et ce n'était pas le cas), Wyatt Greengrass ne lui en avait jamais autant voulu que depuis que la maternité de sa cadette avait été révélée au grand jour. Il avait déjà prouvé à quel point il avait la main mise sur la vie de ses filles, ce qui prendrait immanquablement des proportions démesurées à présent qu’il pouvait espérer voir sa famille réellement réunie. Que la brune l’accepte ou non, cette histoire était condamnée depuis longtemps. Cependant, la partie délicate de l’échange était encore à venir… « J’aimerais que tu cesses de nous compliquer la tâche en m’inventant un engagement qui n’existe plus depuis longtemps. Je n’entretiens qu’une seule relation à l’heure actuelle : la nôtre. Tu te demandes ce que tu es sensée être ? D’après notre compromis, ma prétendue fiancée. Et ce que je te propose, c’est de mettre un terme à la supercherie pour en faire une réalité. »
A présent qu’il arrivait au point culminant de sa déclaration, sa belle assurance n’était plus qu’un leurre… que trahissait sa nervosité croissante. Il s’était déjà retrouvé dans des situations qui le laissaient vulnérable, mais jamais face à une femme. Jamais avec la possibilité de se voir opposer un refus sur le plan personnel. Peut-être même qu'elle lui rirait-elle au nez ? Les scénarios les plus rocambolesques lui venaient à l’esprit en dépit de ses efforts pour se convaincre qu’une réponse négative ne serait pas si dramatique. Il n’y aurait pas de cœur brisé entre eux, pas de blessures impossibles à soigner. N’est-ce pas ? Merlin, il avait envie – besoin – d’un verre. Les mots lui échappaient, à lui qui était habituellement si à l'aise avec les mots, et il se maudit d’avoir refusé de se plier aux clichés en répétant encore et encore un discours digne de ce nom. « Je crois te l’avoir déjà fait savoir : je ne te considère pas comme un substitut. Je ne t’ai pas proposé de rester à mes côtés pour préserver mon célibat dans l’espoir que mon ex réapparaisse un jour, mais parce que j’avais besoin de temps pour moi, de temps pour mon fils. A l’époque je ne m’attendais pas à ce que nous nous entendions si bien, moins encore à ce que Scorpius t’apprécie autant. » C’était horrible, cette impression d’être à la merci de l’autre, de devoir lui débiter toutes sortes d’âneries sentimentales pour lui arracher une réponse positive. « Après ces trois années à tes côtés je ne peux m’empêcher de revoir mes attentes à la hausse. » Ses doigts manipulaient avec acharnement la bague qu’il ne parvenait à se décider à sortir, et il avait les paumes moites. Dire qu'il avait toujours trouvé risible la panique qui semblait étreindre tous les hommes contraints d’en passer par cette étape éprouvante... Il finit par enfermer l’objet symbolique au creux de son poing et par ôter ses mains de ses poches, frottant brièvement – et discrètement – la droite contre son pantalon pour ensuite étreindre délicatement celle de Susanna, du bout des doigts. Luttant contre le nœud qui lui obstruait la gorge et la tentation de desserrer la cravate qui l’étranglait, il se força à poursuivre : « Je ne peux toujours pas te parler d’amour, mais… notre complicité et notre attirance ne font aucun doute, et le temps a prouvé que nous faisons de bons partenaires. » Les yeux fixés dans ceux de la jeune femme, il porta à sa bouche ses doigts, qu’il avait gardés repliés au creux des siens, et y déposa un baiser avant de lui présenter le bijou, coincé entre son pouce et la pulpe de son index gauche. « Si tu peux accepter de modifier notre arrangement d’origine… si tu m’accordes de te combler pour le restant de nos jours, je serai honoré de t’avoir pour épouse. »
‹ occupation : ancien langue de plomb (spécialisé dans les expérimentations magiques) ; fugitif et informateur de la RDP entre le 26.05.03 et le 08.12.03 ; condamné à 22 ans à Azkaban pour terrorisme, au terme d'une assignation à résidence et d'un procès bâclé, tenu à huis-clos.
‹ maison : Slytherin — “ you need a little bit of insanity to do great things ”.
‹ scolarité : entre 1991 et 1997.
‹ baguette : un emprunt, depuis qu'il est en fuite. elle n'est que temporaire et il ne souhaite pas s'y intéresser ou s'y attacher, puisque la compatibilité est manquante.
‹ gallions (ʛ) : 14278
‹ réputation : sale mangemort, assassin méritant de croupir à vie en prison pour expier ses crimes et ceux de ses ancètres.
‹ particularité : il est occlumens depuis ses 16 ans.
‹ faits : Famille.
• Narcissa (mère) en convalescence. sortie de son silence depuis peu pour réfuter l'annonce de son décès ; reconnue martyr. lutte pour que le jugement de son fils soit révisé.
• Lucius (père) mort durant la tempête du 03.03.2004.
Spoiler:
• Aramis est plus un frère qu'un cousin par alliance, de ces relations précieuses qui se consolident au fil des épreuves.
• Nyssandra, marraine de Scorpius, et cousine par alliance depuis qu'épouse Lestrange. Un moyen légal d'officialiser le fait que plus qu'une amie, elle a toujours été un membre de la famille, de cœur sinon de sang.
• Severus, en sa position d'ami de longue date de la famille, a joué auprès de moi le rôle de précepteur, puis d'enseignant, de protecteur. Je ne lui ai pas toujours fait confiance, à cet étrange personnage pétri de mystères, mais le Serment Inviolable qu'il a accepté de formuler à la demande de ma mère il y a quelques années m'a poussé à me tourner vers lui au moment de choisir un parrain à Scorpius. Je ne sais toujours pas à l'heure actuelle quel est son réel camp, mais il est assurément un allié redoutable.
• Gwen... Gwen. Usurpatrice Lestrange, Black insoupçonnée. J'ai perdu une cousine pour en gagner une autre, et si les faits prouvent à présent que le sang nous lie, je ne sais si je l'aime ou si je la hais pour ses mensonges. Son existence remet en doute de trop nombreux principes: pourquoi n'ai-je pas décelé qu'elle était différente, sang-mêlée, si le sang est si crucial et le mélange inadmissible ? Je ne supporterais pas de la perdre, mais lui faire face est encore trop... déboussolant.
• Simon, canaille défraichie, cousin décadent. Notre entente est vache est étrange, mais le sang l'emporte souvent - même sur les différences. Il a été, étonnamment, le plus apte à me fournir des échappatoires, qu'il s'agisse d'Orviétan, d'alcool de choix à consommer sans modération ou de planque relativement imprenable.
• Sansa, traitresse. La baguette qui s'érige, qui frémit, qui s'abaisse au creux de phalanges crispées, et la rancoeur qui salit des années de complicité.
• Hestia, cousine & partenaire de crime. Elle est étrange, creepy, et c'est sans doute ce qui fait son charme. Nous avons plus ou moins grandi ensemble, élevés pour tisser des ententes et projets dans l'ombre en quête de plus de pouvoir. Mais à présent, il est surtout question de survie.
• Flora, cousine. Elle a changé, c'est un fait, victime du brainwashing imposé par le gouvernement aux dissidents. Et notre alliance d'origine lutte, mais ploie sous l'intensité de sa nouvelle allégeance au Magister.
• Nephtys, cousine Shafiq, victime d'un don... malédiction. Elle est l'une des raisons pour lesquelles soutenir de régime a été plus difficile d'escompté ces dernières années. Le moins que l'on puisse dire est qu'il est un Maître ingrat, et Cissy et Nephtys ont été des martyres, sacrifiées sur l'autel de ses ambitions cruelles.
• Andromeda, tante. Reniée, (re)trouvée... je ne sais pas ce qu'elle m'inspire. De la consternation, peut-être; elle a toujours été une idée, un souvenir, l'ombre d'un passé révolu, et la voilà qui surgit à présent du néant, tangible. Traître à son sang. Mon statut d'extrémiste ne m'a toutefois guère porté plus de chance que le sien, et l'existence de son petit-fils... de mon cousin, ne peut me laisser indifférent, en dépit de son ascendance peu flatteuse.
A protéger.
• Âme-sœur de toute une vie - ou de plusieurs. Rien n'a jamais été réellement simple entre nous et pourtant elle a toujours été une évidence, un essentiel. Le sentiment s'étend à ses filles, que j'en viens parfois, souvent, à considérer comme les miennes.
• Nott est un ami d'enfance. Malgré la distance imposée à l'adolescence par son refus de se trouver rabaissé au rang de sous-fifre, le lien a perduré, latent. Il est ce frère auquel il n'est pas toujours nécessaire de tout dire, dont je m'éloigne souvent, mais que je retrouve inexorablement - et vice versa.
• Loony persiste à nous prétendre amis et peut-être ses délires ne sont-ils plus si faux à présent... elle est en tout cas une alliée précieuse et s'est révélée étonnamment loyale. Et tenace. Les réminiscences de vies antérieures me poussent d'ailleurs à croire qu'elle a été une présence récurrente au fil des siècles, et dans cette vie comme dans les autres, elle semble partager les instants les plus sombres de mon existence.. et inversement.
• Astoria m'a offert ce que j'ai de plus précieux: un fils. C'était une erreur et Merlin sait qu'elle nous a coûté cher, mais il reste ce qui nous lie aujourd'hui, la principale raison pour laquelle je ne laisserais rien lui arriver.
• Greg a d'abord été un banal sous-fifre, avant que la soif d'émancipation puis la mort de Vince ne bouscule notre dynamique. C'est une... amitié particulière, à tendance haineuse sur les bords, car des années d'entente mêlée de mépris ne s'effacent pas aisément. Pas plus que la colère qu'il nourrit à mon encontre depuis la mort de son comparse - mon ami d'enfance. Reste qu'il fait partie de cette poignée de sorciers dont la présence dans mon existence est non négociable. Frère d'arme.
• Chang, partenaire sur le terrain, entente masquée en public sous des couches d'agacement mutuel, chaleur humaine et réconciliations fiévreuses en privé. On s'est plus d'une fois retenus de sombrer, sauvés, mais l'équilibre fragile est à présent vicié par le brainwashing qu'elle a subi.
• Ardal est une connaissance de longue date, mais aussi le cousin de Pansy - celui qui n'hésite pas à me faire part de sa façon de penser lorsqu'elle a des raisons de plainte à mon sujet. C'est assez agaçant, à vrai dire, que d'avoir laissé à quelqu'un suffisamment de marge pour écoper de remarques lorsque mon attitude lui déplait - mais il a eu la décence de ne jamais en abuser, plus ami que moralisateur.
Compliqué. Susanna, il y a eu la passion, les tensions, la séparation, la fureur, le manque. L'étape suivante aurait dû être la réconciliation - j'étais prêt à l'épouser. C'était avant qu'on ne la découvre coupable de trahison, avant qu'une vision d'Aramis ne révèle sa relation, avant que la dénonciation à laquelle j'ai consenti ne lui coûte la vie. Déchiré entre colère et regrets, j'ai fait le choix d'effacer les sentiments qui perduraient pour ne conserver que la haine. Rien d'autre que la haine.
• Granger est infecte - mais la fréquenter est utile. C'est ce qu'elle est: une partenaire forcée, une alliée de poids, un point d'interrogation sur l'échiquier de mes vies antérieures et actuelle. Lui laisser percevoir mes failles est insupportable, mais je sais pourtant qu'elle restera une tombe et ne saurait me trahir: à défaut de confiance et d'entente, nous avons un pacte.
• (Tracey, amie proche d'Astoria - et de Susanna, autrefois. Elle n'a pas cautionné notre rapprochement et notre entente, depuis, a été étrange, ambivalente. Mais cordiale. Avant, du moins, qu'elle ne devienne une mangemort fanatique.
• Blair. J'ai aidé cette gamine à échapper à la rage des Carrow, autrefois, et détourner leur attention m'a valu des maléfices mémorables. Ce qui m'y a poussé ? J'en doute encore aujourd'hui - la compassion n'a jamais compté au nombre de mes défauts. Mais les révélations de Beltane me poussent à croire que nos âmes liées m'ont influencé: elle a été ma sœur, dans une autre de ces vies qui ne cessent de resurgir aux moments les plus inappropriés.
• Winchester est la marraine de Teddy, la responsable de la quête au bout de laquelle je les ai cherchés, sa grand-mère et lui.
• Darja et moi, on formait une paire efficace en laboratoire, seul cadre dans lequel elle s'illuminait par ailleurs. Et nous est arrivé de nous inquiéter l'un pour l'autre sous nos masques de mangemorts; mais elle est insondable et je ne prendrais pas le risque de la sous-estimer si je la croisais baguette au point, fort de mon nouveau statut de prétendu traître.
• Avery était un allié de père, subissant comme lui les griefs des mangemorts ayant été fanatiques au point de gâcher des années de vie derrière les barreaux. Il est sans doute un dangereux ennemi, à présent.
A enterrer.
• Potter, foutu sauveur à deux noises. Il m'a imposé une dette de vie, le plus lourd fardeau qu'il m'ait jamais été donné de porter. Il est la cause de l'entente avec Granger, mais aussi un élément récurent de tous les évènements négatifs de ma vie. Plus récemment, il m'a dérobé un bien que je ne savais même pas en ma possession: la mythique Baguette du Pouvoir. Je suis supposé le prévenir, mais la haine qui nous sépare a toujours été trop intense pour favoriser les compromis.
• Zabini, allégorie de la trahison, de la confiance brisée ; même le temps n'allège pas l'intensité de ma rancoeur, et pour cause: il était le dernier de la part de qui je me serais attendu à recevoir un sort dans le dos. Le rituel qui nous lie rend son absence pénible, physiquement douloureuse, mais si nous nous recroisions les différends se règleraient à la baguette et aux poings.
• Weasley - tant Fred que Ronald et le reste de leur smala dépeuplée, je ne lèverais pas le petit doigt s'ils brûlaient dans un Feudeymon. Bien au contraire, je me délecterais du spectacle.
• Matteo, bel emmerdeur, journaliste rapace - de cette engeance qui se nourrit des déboires d'autrui. Je préfère prétendre que cette St-Valentin 03 et l'intoxication à l'Amortentia n'a pas eu lieu. Jamais.
• Rabastan. Les Malfoy et les Lestrange n'ont jamais été faits pour s'entendre - à vrai dire la jeune génération constitue l'exception. Mais si les tensions étaient jusqu'alors mesurées, masquées, elles ont atteint leur paroxysme lorsque Rabastan a contribué à l'enlèvement de ma mère.
• Wyatt, cette ordure, ce fumier. Il était l'image même du père et du futur beau-père idéal, avant que l'arrivée de Scorpius ne fasse surgir au grand jour sa véritable nature. Ses tentatives de meurtre avortées n'ont fait qu'exacerber la haine mutuelle, et son rôle dans l'enlèvement de Mère a été la goutte de trop. Il est intouchable, en odeur de sainteté auprès du Lord. Et d'une puissance non négligeable. Mais si je venais à le croiser sur un champ de bataille, je prendrais le risque d'extérioriser la soif de sang qu'il m'inspire, quitte à y périr.
• Rookwood. Ancien mentor imposé par le Maître. craint et respecté à la fois, pendant un temps. Je ne serai jamais à la hauteur de ses critères en terme de cruauté, mais ses prétentions me hérissent. Il n'est après tout qu'un sang-mêlé désireux d'exterminer sa propre engeance.
(d-e, wiz, ins, rdp, hun)
‹ résidence : emprisonné à Azkaban depuis le 06.01.04. en fuite depuis le 08.05.04.
‹ patronus : inexistant.
‹ épouvantard : l'éxécution de juillet 02, ses proches en guise de victimes: leurs regards vidés par l'Imperium, la baguette de Draco dressée, les étincelles vertes des AK et leurs cadavres empilés comme de vulgaires déchets.
‹ risèd : un portrait de famille idéal, utopique.
All we do is hide away,
you can't always get what you want
13 janvier 2002 & DRANNA (#2)
Il savait charmer – c’était l’un des atouts des types de son espèce. Mais, ironie du sort, il était plus enclin à le faire par intérêt que pour protéger ses relations. Face à Susanna l'aptitude lui faisait défaut ce soir plus que jamais. La triste réalité était que certaines mauvaises habitudes s’étaient irrémédiablement installées, creusant un fossé qu’il n’avait daigné prendre en considération. Elle avait été trop permissive – ou alors il était le seul responsable de son propre emportement, de ses excès, parce que trop pétri d’orgueil pour ne pas être en partie imperméable aux peines qu’il pouvait causer à autrui. Pour sa défense, elle le poussait à bout, bien au-delà des limites de sa patience et de sa capacité de compréhension. Et il était là, interrompant une dispute pour lui offrir une bague, en dépit de tout bon sens. A l’origine tout devait être calculé, orchestré avec soin, mais elle ne lui avait guère laissé le choix. Il tentait de la retenir là où elle ne cessait de fuir, et plus il bataillait dans sa direction plus elle luttait pour se libérer du carcan qu’ils s’étaient eux-mêmes imposé. Une part de lui persistait pourtant à considérer que l’hésitation dont elle faisait montre n’était que broutille. Certainement pas un véritable obstacle, rien qui puisse la pousser à lui opposer un refus, n’est-ce pas ? « Une demande en mariage… après toutes les humiliations, tous les tests et tes petites joutes verbales ? Je… je ne m’y attendais pas. » « Ce n’est pas vraiment la façon dont je l’avais prévu », concéda-t-il. Il avait seulement prévu de lui parler, ce soir ; de la convaincre d’assumer ses (leurs) actes et de cesser de ruminer un passé et des relations révolus. De se tourner vers l’avenir. Mais la discussion avait dégénéré et il avait voulu lui prouver qu’elle n’avait pas à douter de son engagement, qu’il était sérieux – la méthode choisie était toutefois pure défiance. « S’il est vrai qu’il n’est pas question d’amour dans une alliance entre deux personnes de notre rang, j’ose espérer que le respect mutuelle en fait partit. » Il fronça les sourcils, sans l’interrompre ni la retenir lorsqu’elle rompit le contact qu’il avait instauré. « Or, il n’y en a plus entre nous, n’est-ce pas ? Je ne suis plus ton égale Draco, vois comme tu osais me parler plus tôt… » « J’essayais de t’ouvrir les yeux », cingla-t-il, la mâchoire crispée à l’extrême. « Donc c’est un non ? » Il se prétendait capable de se distancier, la prenait presque de haut de par son attitude et son ton, mais putain. Ça faisait mal. Il esquissa un sourire amer (ou était-il dédaigneux ?), non à l’encontre de la jeune femme mais autodérisoire. Il n’était guère familier avec ce sentiment de rejet. Pas lorsque la provenance était un être si proche de lui, quelqu’un en qui il avait pleinement confiance. Plus qu’une amie, moins qu’un amour – une partenaire. Il avait cru… que c’était l’équilibre parfait. « Pourquoi ? » Il n’avait pas voulu questionner, il n’avait pas voulu sembler quémander. Le mot lui avait échappé, en traître qu’il était, parce qu’il pesait trop lourd sur sa cage thoracique pour y demeurer. « Tu me rabaisses constamment, tu te fais même un plaisir de m’humilier, de me rappeler combien j’ai été faible. Une fois, de trop. Comment comptes-tu pouvoir me combler, si tu n’arrives pas même à me traiter avec égard alors que je suis encore libre de tout devoir envers toi ? » Il serra les points, sans voix. Il y avait du vrai, et une culpabilité malvenue pointa le bout de son nez à cette pensée. Mais il y avait du faux, et quelque chose en lui voulait le hurler. Il sentait se profiler l’inéluctable fin – et elle comptait partir en lui laissant le poids de leur échec ? En considérant qu’il était le problème, et elle la victime ? « Je refuse de jouer le rôle de ma mère, je ne peux pas me lier a un homme qui me couvre continuellement de reproche et qui n’a qu’humiliation à m’offrir. Je ne suis pas comme elle et je refuse que tu sois comme lui. Pas toi, au nom de notre amitié, quand bien même tu la considère probablement déjà passé, je refuse de faire de toi un nouveau Lazarus. » « Si je comprends bien, mon tord est d’avoir voulu me battre pour toi ? » lui opposa-t-il finalement en émergeant du choc qu’avait causé son refus. « De m’être opposé à tes principes et à tes excuses ridicules, pour sauver ce qu’on commençait à construire ? » Il savait qu’Astoria était une question sensible pour elle, une réelle barrière ; mais il en avait plus qu’assez, de se battre contre des chimères. Le ton montait progressivement et l’alcool qui lui échauffait le sang ne l’aidait en rien à se contenir. C’était l’esclandre de trop entre eux, et si Susanna semblait fermer une porte tout en espérant avoir encore accès, après coup, à la zone de confort qu’était leur amitié, Malfoy n’avait pas les mêmes intentions. « Tu souffles le chaud et le froid ; tu réclames plus puis tu te rétractes ; tu m’accuses d’être le plus puéril de nous deux et tu me piétines à la moindre occasion, au nom de ton amitié déjà ruinée avec Astoria. Et tu t’attends à ce que je me contente d’encaisser sans réagir ? Sans rien ressentir ? Avec flegme et détachement, comme un foutu pantin dont tu pourrais user à ta guise ? C’est vrai, le respect est une notion qui n’existe plus entre nous. Mais tu y es pour beaucoup. » « Je ne peux pas être ta femme, parce que je finirais par te tuer… or, c’est au-dessus de mes forces. » Cette fois, le blond leva les mains en signe de reddition. « Tu sais quoi ? Tu as gagné : j’abandonne », articula-t-il lentement, contenant difficilement la rage qui le faisait presque trembler. « Tu peux t’en aller pour de bon cette fois, je ferai preuve d’égards en te rayant de ma vie comme j’aurais dû le faire depuis longtemps. » L’anneau lui brûlait la paume, preuve tangible d’une rupture plutôt que symbole d’union, et ce fut sans doute ce contact qui le fit craquer. « Merde. Merde ! » explosa-t-il ; d’un mouvement impulsif, il se retourna et expédia le bijou avec toute l’adrénaline négative accumulée. Le cercle d’or orné de pierres précieuses fila silencieusement dans l’air et disparut dans la flore colorée de la serre. Malfoy resta ainsi un instant, immobile et désemparé, vidé, durant ce qui lui sembla être une éternité. Sa vue se troubla, à sa grande horreur, et il battit des paupières pour effacer toute trace d’hémorragie lacrymale. Il ne pleurerait pas pour une bête histoire de cœur. Il ne pour s’effondrerait pas pour elle – ni pour aucune autre, d’ailleurs. « Merci d’avoir refusé », lâcha-t-il finalement d’un ton calme, presque badin. « En fait, après coup c’est plutôt un soulagement. Je crois que j’aurais regretté de devoir me coltiner ta présence pour le restant de mes jours. » Sur cette conclusion, il tourna les talons, le regard porté au loin, vers le carré d'espoir situé à l’autre bout du couloir étroit que formaient les plantes disséminées tout autour d'eux la sortie. Et entre lui et son échappatoire, l'objet de ses tourments. « Dégage de mon chemin », cracha-t-il pour qu’elle s’écarte. Il franchit les derniers mètres à grandes enjambées ; trop rapides pour prétendre qu’il marchait, mais pas assez pour que l’on puisse prétendre qu’il courait – pourtant ce n’était pas l’envie qui lui manquait. Son esprit se focalisait sur un objectif : saisir le moindre prétexte pour quitter cette pénible réflexion, puis tout noyer dans quelques rasades de Pur Feu. Enterrer tout ce qui pourrait la renvoyer à elle. A ce qu’il venait de perdre.
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