‹ occupation : ancien langue de plomb (spécialisé dans les expérimentations magiques) ; fugitif et informateur de la RDP entre le 26.05.03 et le 08.12.03 ; condamné à 22 ans à Azkaban pour terrorisme, au terme d'une assignation à résidence et d'un procès bâclé, tenu à huis-clos.
‹ maison : Slytherin — “ you need a little bit of insanity to do great things ”.
‹ scolarité : entre 1991 et 1997.
‹ baguette : un emprunt, depuis qu'il est en fuite. elle n'est que temporaire et il ne souhaite pas s'y intéresser ou s'y attacher, puisque la compatibilité est manquante.
‹ gallions (ʛ) : 14295
‹ réputation : sale mangemort, assassin méritant de croupir à vie en prison pour expier ses crimes et ceux de ses ancètres.
‹ particularité : il est occlumens depuis ses 16 ans.
‹ faits : Famille.
• Narcissa (mère) en convalescence. sortie de son silence depuis peu pour réfuter l'annonce de son décès ; reconnue martyr. lutte pour que le jugement de son fils soit révisé.
• Lucius (père) mort durant la tempête du 03.03.2004.
Spoiler:
• Aramis est plus un frère qu'un cousin par alliance, de ces relations précieuses qui se consolident au fil des épreuves.
• Nyssandra, marraine de Scorpius, et cousine par alliance depuis qu'épouse Lestrange. Un moyen légal d'officialiser le fait que plus qu'une amie, elle a toujours été un membre de la famille, de cœur sinon de sang.
• Severus, en sa position d'ami de longue date de la famille, a joué auprès de moi le rôle de précepteur, puis d'enseignant, de protecteur. Je ne lui ai pas toujours fait confiance, à cet étrange personnage pétri de mystères, mais le Serment Inviolable qu'il a accepté de formuler à la demande de ma mère il y a quelques années m'a poussé à me tourner vers lui au moment de choisir un parrain à Scorpius. Je ne sais toujours pas à l'heure actuelle quel est son réel camp, mais il est assurément un allié redoutable.
• Gwen... Gwen. Usurpatrice Lestrange, Black insoupçonnée. J'ai perdu une cousine pour en gagner une autre, et si les faits prouvent à présent que le sang nous lie, je ne sais si je l'aime ou si je la hais pour ses mensonges. Son existence remet en doute de trop nombreux principes: pourquoi n'ai-je pas décelé qu'elle était différente, sang-mêlée, si le sang est si crucial et le mélange inadmissible ? Je ne supporterais pas de la perdre, mais lui faire face est encore trop... déboussolant.
• Simon, canaille défraichie, cousin décadent. Notre entente est vache est étrange, mais le sang l'emporte souvent - même sur les différences. Il a été, étonnamment, le plus apte à me fournir des échappatoires, qu'il s'agisse d'Orviétan, d'alcool de choix à consommer sans modération ou de planque relativement imprenable.
• Sansa, traitresse. La baguette qui s'érige, qui frémit, qui s'abaisse au creux de phalanges crispées, et la rancoeur qui salit des années de complicité.
• Hestia, cousine & partenaire de crime. Elle est étrange, creepy, et c'est sans doute ce qui fait son charme. Nous avons plus ou moins grandi ensemble, élevés pour tisser des ententes et projets dans l'ombre en quête de plus de pouvoir. Mais à présent, il est surtout question de survie.
• Flora, cousine. Elle a changé, c'est un fait, victime du brainwashing imposé par le gouvernement aux dissidents. Et notre alliance d'origine lutte, mais ploie sous l'intensité de sa nouvelle allégeance au Magister.
• Nephtys, cousine Shafiq, victime d'un don... malédiction. Elle est l'une des raisons pour lesquelles soutenir de régime a été plus difficile d'escompté ces dernières années. Le moins que l'on puisse dire est qu'il est un Maître ingrat, et Cissy et Nephtys ont été des martyres, sacrifiées sur l'autel de ses ambitions cruelles.
• Andromeda, tante. Reniée, (re)trouvée... je ne sais pas ce qu'elle m'inspire. De la consternation, peut-être; elle a toujours été une idée, un souvenir, l'ombre d'un passé révolu, et la voilà qui surgit à présent du néant, tangible. Traître à son sang. Mon statut d'extrémiste ne m'a toutefois guère porté plus de chance que le sien, et l'existence de son petit-fils... de mon cousin, ne peut me laisser indifférent, en dépit de son ascendance peu flatteuse.
A protéger.
• Âme-sœur de toute une vie - ou de plusieurs. Rien n'a jamais été réellement simple entre nous et pourtant elle a toujours été une évidence, un essentiel. Le sentiment s'étend à ses filles, que j'en viens parfois, souvent, à considérer comme les miennes.
• Nott est un ami d'enfance. Malgré la distance imposée à l'adolescence par son refus de se trouver rabaissé au rang de sous-fifre, le lien a perduré, latent. Il est ce frère auquel il n'est pas toujours nécessaire de tout dire, dont je m'éloigne souvent, mais que je retrouve inexorablement - et vice versa.
• Loony persiste à nous prétendre amis et peut-être ses délires ne sont-ils plus si faux à présent... elle est en tout cas une alliée précieuse et s'est révélée étonnamment loyale. Et tenace. Les réminiscences de vies antérieures me poussent d'ailleurs à croire qu'elle a été une présence récurrente au fil des siècles, et dans cette vie comme dans les autres, elle semble partager les instants les plus sombres de mon existence.. et inversement.
• Astoria m'a offert ce que j'ai de plus précieux: un fils. C'était une erreur et Merlin sait qu'elle nous a coûté cher, mais il reste ce qui nous lie aujourd'hui, la principale raison pour laquelle je ne laisserais rien lui arriver.
• Greg a d'abord été un banal sous-fifre, avant que la soif d'émancipation puis la mort de Vince ne bouscule notre dynamique. C'est une... amitié particulière, à tendance haineuse sur les bords, car des années d'entente mêlée de mépris ne s'effacent pas aisément. Pas plus que la colère qu'il nourrit à mon encontre depuis la mort de son comparse - mon ami d'enfance. Reste qu'il fait partie de cette poignée de sorciers dont la présence dans mon existence est non négociable. Frère d'arme.
• Chang, partenaire sur le terrain, entente masquée en public sous des couches d'agacement mutuel, chaleur humaine et réconciliations fiévreuses en privé. On s'est plus d'une fois retenus de sombrer, sauvés, mais l'équilibre fragile est à présent vicié par le brainwashing qu'elle a subi.
• Ardal est une connaissance de longue date, mais aussi le cousin de Pansy - celui qui n'hésite pas à me faire part de sa façon de penser lorsqu'elle a des raisons de plainte à mon sujet. C'est assez agaçant, à vrai dire, que d'avoir laissé à quelqu'un suffisamment de marge pour écoper de remarques lorsque mon attitude lui déplait - mais il a eu la décence de ne jamais en abuser, plus ami que moralisateur.
Compliqué. Susanna, il y a eu la passion, les tensions, la séparation, la fureur, le manque. L'étape suivante aurait dû être la réconciliation - j'étais prêt à l'épouser. C'était avant qu'on ne la découvre coupable de trahison, avant qu'une vision d'Aramis ne révèle sa relation, avant que la dénonciation à laquelle j'ai consenti ne lui coûte la vie. Déchiré entre colère et regrets, j'ai fait le choix d'effacer les sentiments qui perduraient pour ne conserver que la haine. Rien d'autre que la haine.
• Granger est infecte - mais la fréquenter est utile. C'est ce qu'elle est: une partenaire forcée, une alliée de poids, un point d'interrogation sur l'échiquier de mes vies antérieures et actuelle. Lui laisser percevoir mes failles est insupportable, mais je sais pourtant qu'elle restera une tombe et ne saurait me trahir: à défaut de confiance et d'entente, nous avons un pacte.
• (Tracey, amie proche d'Astoria - et de Susanna, autrefois. Elle n'a pas cautionné notre rapprochement et notre entente, depuis, a été étrange, ambivalente. Mais cordiale. Avant, du moins, qu'elle ne devienne une mangemort fanatique.
• Blair. J'ai aidé cette gamine à échapper à la rage des Carrow, autrefois, et détourner leur attention m'a valu des maléfices mémorables. Ce qui m'y a poussé ? J'en doute encore aujourd'hui - la compassion n'a jamais compté au nombre de mes défauts. Mais les révélations de Beltane me poussent à croire que nos âmes liées m'ont influencé: elle a été ma sœur, dans une autre de ces vies qui ne cessent de resurgir aux moments les plus inappropriés.
• Winchester est la marraine de Teddy, la responsable de la quête au bout de laquelle je les ai cherchés, sa grand-mère et lui.
• Darja et moi, on formait une paire efficace en laboratoire, seul cadre dans lequel elle s'illuminait par ailleurs. Et nous est arrivé de nous inquiéter l'un pour l'autre sous nos masques de mangemorts; mais elle est insondable et je ne prendrais pas le risque de la sous-estimer si je la croisais baguette au point, fort de mon nouveau statut de prétendu traître.
• Avery était un allié de père, subissant comme lui les griefs des mangemorts ayant été fanatiques au point de gâcher des années de vie derrière les barreaux. Il est sans doute un dangereux ennemi, à présent.
A enterrer.
• Potter, foutu sauveur à deux noises. Il m'a imposé une dette de vie, le plus lourd fardeau qu'il m'ait jamais été donné de porter. Il est la cause de l'entente avec Granger, mais aussi un élément récurent de tous les évènements négatifs de ma vie. Plus récemment, il m'a dérobé un bien que je ne savais même pas en ma possession: la mythique Baguette du Pouvoir. Je suis supposé le prévenir, mais la haine qui nous sépare a toujours été trop intense pour favoriser les compromis.
• Zabini, allégorie de la trahison, de la confiance brisée ; même le temps n'allège pas l'intensité de ma rancoeur, et pour cause: il était le dernier de la part de qui je me serais attendu à recevoir un sort dans le dos. Le rituel qui nous lie rend son absence pénible, physiquement douloureuse, mais si nous nous recroisions les différends se règleraient à la baguette et aux poings.
• Weasley - tant Fred que Ronald et le reste de leur smala dépeuplée, je ne lèverais pas le petit doigt s'ils brûlaient dans un Feudeymon. Bien au contraire, je me délecterais du spectacle.
• Matteo, bel emmerdeur, journaliste rapace - de cette engeance qui se nourrit des déboires d'autrui. Je préfère prétendre que cette St-Valentin 03 et l'intoxication à l'Amortentia n'a pas eu lieu. Jamais.
• Rabastan. Les Malfoy et les Lestrange n'ont jamais été faits pour s'entendre - à vrai dire la jeune génération constitue l'exception. Mais si les tensions étaient jusqu'alors mesurées, masquées, elles ont atteint leur paroxysme lorsque Rabastan a contribué à l'enlèvement de ma mère.
• Wyatt, cette ordure, ce fumier. Il était l'image même du père et du futur beau-père idéal, avant que l'arrivée de Scorpius ne fasse surgir au grand jour sa véritable nature. Ses tentatives de meurtre avortées n'ont fait qu'exacerber la haine mutuelle, et son rôle dans l'enlèvement de Mère a été la goutte de trop. Il est intouchable, en odeur de sainteté auprès du Lord. Et d'une puissance non négligeable. Mais si je venais à le croiser sur un champ de bataille, je prendrais le risque d'extérioriser la soif de sang qu'il m'inspire, quitte à y périr.
• Rookwood. Ancien mentor imposé par le Maître. craint et respecté à la fois, pendant un temps. Je ne serai jamais à la hauteur de ses critères en terme de cruauté, mais ses prétentions me hérissent. Il n'est après tout qu'un sang-mêlé désireux d'exterminer sa propre engeance.
(d-e, wiz, ins, rdp, hun)
‹ résidence : emprisonné à Azkaban depuis le 06.01.04. en fuite depuis le 08.05.04.
‹ patronus : inexistant.
‹ épouvantard : l'éxécution de juillet 02, ses proches en guise de victimes: leurs regards vidés par l'Imperium, la baguette de Draco dressée, les étincelles vertes des AK et leurs cadavres empilés comme de vulgaires déchets.
‹ risèd : un portrait de famille idéal, utopique.
So gone not looking back,
You always gave me another chance to make it right, but I didn't deserve, cause I didn't understand
(C’était presque gênant. Stupide, stupide parce qu’il n’avait aucun compte à rendre – leur relation n’était plus qu’un souvenir, après tout. Et pourtant…)
Draco déplaça sa jambe pour la défaire de l’emprise de sa compagne, le regard résolument fixé sur le jeu qui battait son plein. Les Falcons et les Catapultes disputaient un match palpitant, au coude à coude pour la League Cup. L’étape était importante, car éliminatoire ; l’agressivité des premiers trouvait une rivale de taille en la témérité des seconds et l’ambiance sur le terrain était électrique au possible. « C’est si barbare ! » Le blond n’entendit que d’une oreille la plainte de Sally-Ann. Bien qu’il ne se joignit pas à l’explosion satisfaite de la vague de supporters en gris et blanc, il n’en était pas moins littéralement captivé : Selwyn venait de détourner brillamment la trajectoire de l’un des cognards, quelques secondes seulement avec qu’il ne heurte Bladgers en pleine poitrine, et la foule retint son souffle – « Qu’est-ce qui s’est passé ? Je n’y comprends rien… » – lorsqu’il la bloqua pour filer en direction de Goyle. « Quel imbécile, il fait une passe à adversaire ! » Tous les regards de la loge bifurquèrent brièvement en direction de la jeune femme, interloqués, avant de converger précipitamment vers le terrain. Le capitaine suréleva la balle et, sous les remarques enflammées du commentateur, les deux battes claquèrent la balle de fer avec un bruit de tonnerre, pour la propulser à pleine vitesse droit vers le gardien de l’équipe rivale. La cible hésita une seconde de trop, submergée : le projectile ne venait pas seul, mais talonné par le souafle. Son refus de céder du terrain lui coûta cher : il encaissa les deux en plein ventre à une force inouïe et, plié en deux, passa à travers le but central. Le but marqué fit tinter le panneau des scores tandis que 10 points s’ajoutaient au total des Falcons. « Faute ! » scanda une Sally enflammée alors que Draco bondissait de son siège, l’adrénaline pulsant dans ses veines, brandissant un poing orné d’un faucon miniature dont les ailes claquèrent frénétiquement. « Go Gargoyle ! » rugit-il à pleins poumons en même temps que les autres, « Go Bludger ! » « Tu pourrais avoir l’obligeance de m’expliquer – » « Let’s win – » « Pourquoi le batteur des Catapultes s’en prend à son propre gardien ? » - elle désigna Goyle, visiblement complètement perdu. « – let’s break a few heads ! » La devise scandée en chanson par des centaines de voix se mêla à une nuée furieuse : les fans des Catapultes huaient de toutes leurs forces, agitant leurs banderoles aux rayures vert et rouge. « Draco ! » Cette fois, l’exclamation rendue aigue par l’exaspération l’arracha à sa transe. « Quoi ? » Il était difficile de s’entendre à travers les sons qui explosaient de toute part, et la jeune femme se hissa sur la pointe des pieds pour tenter de se faire entendre. « J’en peux plus, on rentre ? » Il la dévisagea comme s’il venait de lui pousser une seconde tête, puis se retourna le temps de beugler une nouvelle fois – « Go Gargoyle ! » avant qu’elle ne s’accrocha à son bras pour capter de nouveau son attention. « Mais quoi à la fin ? » « Je veux partir ! » Il s’agrippa un instant l’arête du nez entre le pouce et l’index, faisant de son mieux pour tempérer son agacement. « Vas-y, alors », lâcha-t-il finalement. « Tu ne viens pas ? » « Je suis là pour supporter un ami. » Elle lui servit une moue boudeuse qui ne l’attendrit pas. « Si je reste, tu dois m’expliquer. » « T’expliquer quoi ? » « Ce qui vient de se passer ! » « Ah. » Il cligna des yeux, cherchant quoi dire. Après tout, c’était évident non ? « Bludger et – » « Ce n’est pas Bladgers ? » « Quoi ? Non, ça c’est le poursuiveur. Bludger c’est lui, tu vois ? » Le blond l’attira devant lui pour lui désigner le concerné et elle se mit à l’aise entre ses bras tandis qu’il continuait, passionné comme rarement. « Selwyn, le capitaine et batteur. C’est son surnom. Donc Bludger et la Gargoyle ont subtilisé l’un des cognards pour – » « Ah ! C’est ce que je ne comprends pas, pourquoi ils jouent ensemble ? » Merlin lui vienne en aide. « Parce qu’ils sont coéquipiers ? » répondit-il comme s’il s’adressait à une attardée, courbant légèrement le cou pour ne pas récolter une poignée de cheveux en plein bouche lorsqu’elle tourna la tête pour lui lancer un regard interrogateur. « Non non, je suis presque sûre que Goyle est gallois. » « Et alors ? Il joue pour Falmouth. » « Mais – » « C’est comme ça, point. Donc Selwyn et Goyle ont utilisé la techniquement de la défense en double-batte en guise d’attaque, pour faire reculer le gardien des Catapultes. Mais cet imbécile est resté sur place et – » « Et ça vous plait ? Franchement, c’était pas très fairp- » Cette fois, Draco lui plaqua (grossièrement, soit) une main sur la bouche pour étouffer ses critiques, et lui siffla à l’oreille : « La tribune est pleine de supporters sanguins, alors garde tes remarques pour plus tard. J’aimerais si possible rentrer intact à la fin du match. »
Sally était une tête ; ancienne Serdaigle de son année, recrue prometteuse au département de la justice, autant d’atouts qui n’enlevaient rien à son charme. Mais elle n’y connaissait fichtrement rien en Quidditch, sport fétiche de Draco, pas plus qu’elle ne partageait ses autres passions à vrai dire. Il se maudit d'avoir consenti à se départir de sa flasque de whisky aujourd'hui, pour la faire taire. Le dos toujours aligné contre son torse, elle passa ses bras autour de son cou, tentant de compenser par la tendresse le fossé qui séparait leur duo mal assorti, et il se laissa faire un instant avant de s’écarter, mal à l’aise avec le fait de s’exhiber ainsi en public. « Je reviens. »
Elle l’étouffait. Ils n’étaient même pas tout à fait en couple, et leur relation n’avait rien d’épanouissant. Par ailleurs… la loge était bondée de collègues du jeune homme, puisque réservée à des employés du ministère. Et il avait aperçu Sue du coin de l’œil.
(Il ne lui devait rien. Elle ne réclamait rien, non plus. Alors pourquoi les battements de cœur accélérés, la crainte de la blesser mêlée à l’envie déplacée de l’entendre lui demander des comptes ? Il voulait que le voir au bras d’une autre ne la laisse pas indifférente. Et tout à la fois, il ne voulait pas qu’elle pense qu’il l’avait remplacée.)
La cellule insonorisée attenante à la loge, à l’intérieur de laquelle s’étirait un copieux buffet, était heureusement vide lorsqu’il y trouva refuge, désireux de fuir un instant le tohu bohu qui régnait dans le stade – et sa compagne. Ses mains tremblaient d’un manque imputable à l’Orviétan et il atteignit sa cape, laissée sur place à son arrivée, pour sortir de la poche sans fond une capsule de Navitas et une pipe. Alors qu’il tirait la première bouffée, deux doigts élégamment calés sur l’objet tout en longueur, fait d’ivoire et de courbes délicates, la porte s’ouvrit en laissant pénétrer brusquement le tumulte extérieur. S’il s’apprêtait à n’adresser qu’un bref coup d’œil assorti d’un sobre hochement de tête au nouvel arrivant, il interrompit son mouvement en s’apercevant qu’il s’agissait de nulle autre que Sue. Elle sembla hésiter sur le pas de la porte. « Tu peux entrer », offrit-il un peu précipitamment, souhaitant tout sauf la voir faire demi-tour. Le silence les engloutit lorsqu’elle laissa la porte se refermer derrière elle.
C’était une aubaine – il devait (voulait) la voir depuis… une éternité, mais n’était toujours pas parvenu à franchir le pas de lui-même. Lorsqu’il avait tenté, il y avait systématiquement eu un contretemps ou un dérangement ; une réunion organisée en dernière minute par Rookwood, par exemple, une surcharge de travail, et enfin le congé forcé de Draco, depuis le début du mois. « Besoin d’une minute de calme, toi aussi ? L’engouement dû aux matchs est exaltant mais devient vite épuisant. » Il tenta un sourire, un peu maladroit. Il avait lui-même la voix encore un peu rauque, pour s’être joint plus d’une fois aux exclamations endiablées. Mais à cet instant, l’évènement n’était pas vraiment sa principale préoccupation. « Tu as… reçu les colis ? » Faire amende honorable de visu n’était pas son fort. Reconnaître ses torts à voix haute, formuler ses regrets… tâche ardue qui le mettait excessivement mal à l’aise. Les mots ne lui venaient pas. Conscient de ce blocage, Draco avait opté pour un moyen plus détourné. Pour l’attendrir, un dessin de Scorpius accompagné d’un mot court, expédiés par hibou. Puis une flasque d’un alcool coûteux, péché délicieusement aromatisé difficilement exporté des pays de l’est (du fait des complications politiques qui limitaient les échanges), faisant ravage parmi les anglaises qui parvenaient à s’en procurer. Pour consumer tes hantises, réduire en cendres les réminiscences oniriques de tes angoisses, avait-il annoté cette fois. Quelques semaines plus tard, un bouquet subtil et fugace comme un mirage, emprisonné sous cloche et ensorcelé pour rester figé dans le temps, le but n’étant pas de froisser l’amoureuse des plantes qu’était Susanna Carrow. Marguerites, orchidées cymbidium et fleurs de gingembre roses, assortiment exotique lui soufflant mille excuses. Encore après, une peluche pour veiller sur ses rêves, élan de tendresse comme il lui en avait si peu accordé lorsqu’ils étaient ensemble.
La revoir ainsi, hors des murs du département, était un coup au cœur, et les regrets le prirent par surprise, entrainant avec eux la rage qu’il avait ressentie en apprenant ce qu’elle avait vécu après leur rupture… à une époque où il lui avait tourné le dos, sans un regard, trop soucieux de ses propres plaies pour s’inquiéter des siennes. Et tout ça, tout ça tourbillonnait en lui tel une tempête, le faisait suffoquer, parce qu’il était désespérément incapable de l’exprimer.
Dernière édition par Draco Malfoy le Dim 4 Oct 2015 - 15:55, édité 1 fois
This is the breath of forgiveness. This is the scent of loss. These things shall haunt you until you die, I will always be the one that got away because you did not tie so tightly. Because your arms lacked the strength of commitment. Because your kiss was not the taste of forever.
I was taught that love is not convenient, that love should not rip you apart.
#EVENTS & #MISSIONS. NE MANQUEZ PAS LA WIZPRIDE (rp et hrp) !#SCRYNEWS. refonte du ministère (plus d'infos) & nouveaux procès de guerre (plus d'infos)#FORUMATHON.