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Just a little bit of your heart is all I want
I don't ever tell you how I really feel, Cause I can't find the words to say what I mean
I know I'm not your only but at least I'm one, I heard a little love is better than none.


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T
es pieds te font mal, non pire que ça, ils te font souffrir, mais loin de t’en plaindre, et pourtant ce n’est pas l’envie qui manque, tu suis sagement Draco à travers les rues du Chemin de Traverse. Éviter les trous ou de t’y tordre la cheville est une habitude qui a fini par s’infiltrer en toi, au fil des trois dernières années. Avant ça, jamais tu n’aurais osé porter des talons aiguilles, invention du mal pour torturer les femmes. C’était avant ce fameux poste de secrétaire, avant Rookwood et ses exigences, avant de devoir être plus qu’une femme intelligente, mais aussi une femme objet. Mais qu’importe, parce que les jours à venir ne risquent pas de te faire sentir diminuer, ça aucun risque. Pourtant, ça non plus, tu ne veux pas y songer. Tu ne veux plus revoir le bureau dévasté par les traces calcinée, ni l’eau imprégnant les dossiers, encore moins te rappeler l’odeur y flottant. Non, c’est hors de question et la porte que l’héritier Malfoy t’ouvre, t’aide à émerger de tes souvenirs. Tu inclines la tête en signe de remerciement, te glisse à l’intérieur du luxueux restaurant et tu laisses ton regard errer sur les visages présents; tous des gens de bonne naissance et aucun rebut en vue. La soirée promet aussitôt d’être plus calme, tu le sais, tu le sens. Tu l’espères. Courir dans tous les sens, sous les ordres, sans aucun tact bien entendu, de Rookwood t’as suffisamment demandé. Toi aussi, tu sens la frustration te malmener l’estomac depuis ce matin, depuis que tu as mis les pieds dans les restes de cette attaque, mais contrairement à votre supérieur, tu n’as pas pu cracher ta rage sur tout ce qui respirait. Heureusement, tu sais encaisser, tu sais ravaler et là, tu sais te montrer reconnaissante pour l’invitation charmante de Draco. Tu suis donc l’hôtesse, puis retire lentement ton manteau alors qu’on vous abandonne à votre table, un endroit calme, un peu en retrait des autres clients, mais pas assez intime à ton goût. Pas assez pour avoir « la » la discussion, mais bien assez pour que tu t’y poses avec soulagement. Une fois assise, tu te permets de soupirer et d’incliner la tête sur la gauche, ta main droite se faufilant tout naturellement contre ta nuque alors que tu cherches à te détendre, croisant lentement les jambes. Ton regard rencontre alors celui de ton compagnon, de cet homme qui est devenu un ami au fil des années passés. Plus que ça même, si tu montres honnête envers toi-même. Plus qu’un ami, Draco est un allié, un soutient oui et un petit sourire fleuris sur tes lèvres, des lèvres trop souvent abandonnées, trop souvent pincées depuis le début de la journée : « merci. » Pour l’invitation, pour son bras au courant du trajet que vous avez fait jusqu’ici, pour avoir pris la peine de penser à toi. Mais ça, tu ne le souffles pas, tu te contentes d’avancer un peu ta chaise et de te pencher au-dessus de la table, dès qu’il te fait face, assis aussi.

Est-ce le bon moment ? Tu le questionnes, mais il n’y a pas de réponse dans ses yeux. Il ne sait pas même de ce dont il est question, de ce qui te tourmente depuis déjà quelques temps. Un peu plus fort depuis cette rencontre fortuite avec Marcus, un peu plus depuis que tu l’as vu se mettre en danger, un peu plus depuis que ton cœur s’est mis à palpiter en imaginant le pire. Pour lui, pour Scorpius. Pour trop de chose. Toi y compris. Tu hésites, tu cherches, tu te questionnes et tu en viens à mordiller ta lèvre inférieure un instant, songeuse. On vous apporte alors les menus, mais tu n’arrives tout simplement pas à quitter Draco du regard. Pourquoi ce soir ? Pourquoi maintenant ? Il est si jeune, si abîmé et pourtant si fort. Stable. Ton sourire oscille, décide de rester et tu baisses les yeux sur ton menu, un peu amusée. « Tu sais que tu fais décidément plaisir à la presse en ce moment ? D’abord Malfoy le sauveur… » tu redresses brièvement les yeux, pour t’amuser de son expression amer, « … et maintenant, Malfoy le tombeur. » Tu te moques gentiment, une preuve de votre intimité à tes yeux, de votre relation amicale. Peut-être même trop amicale et là, en tournant la page de ton menu, tu songes à cette petite copie de lui qui l’attend à la maison, « nous aurions dû passer chez toi avant de venir ici, Scorpius aurait pu nous accompagner. » Ça t’a échappé, tu ne comptais pas parler de l’enfant chéri, de ce petit ange brisé que tu tentes, bien malgré toi, de réparer. Si les Malfoy n’étaient pas aussi malades que tout le monde, y compris les Travers, peut-être serait-ce possible. Vraiment possible, mais tu sais que, là aussi, tu cours dans tous les sens depuis trop longtemps. Tu soupires alors, toujours aussi surprise de découvrir que le petit angelot te manque, comme à chaque fois où tu t’absentes trop longtemps de la demeure du blond te faisant face. Toi qui crains pourtant terriblement les enfants, tu t’es attaché sans même le réaliser, au fils du jeune homme qui tente de lire son menu. Tu te tais donc, un talent naturel chez toi et tu cherches quelque chose pour éveiller ton appétit, pour dénouer cette boule qui s’entortille dans ton estomac. Parce que c’est ce soir que tu dois aborder le sujet, parce qu’il est temps, parce que tu dois avancer et que tu ne veux pas que l’on joue avec toi. Jamais plus.

La serveuse repasse, prend vos commandes, vous remercie et à nouveau seule avec lui, tu peux te permettre de le regarder à nouveau. Toi qui c’est toujours voulu réservée, presque timide, assurément effacée, tu te retrouves dans une position presque inconfortable, alors que tu fais glisser une main sur la table jusqu’à lui. Il ne manquerait plus qu’il ignore ton geste, qu’il se recule, mais tu sais qu’il n’en fera rien. Si les rumeurs à votre sujet sont fausses, toutes même, que rien de charnel n’existe entre vous, le bout de tes doigts qui effleurent son bras, rassurent les rumeurs. Vous n’êtes pourtant rien de plus que des amis, que deux enfants perdus, deux adultes un peu paumés. Perdu dans un monde trop sombre et trop exigeant. « Je… j’ai à te parler. C’est sérieux… » tu n’y peux rien, tu n’as jamais été douée pour lancer des conversations sérieuses. Et puis pour ta défense, c’est la première fois de ta vie que tu comptes demander à un homme de considérer la possibilité de s’approprier ta personne. Et pourquoi lui ? Mais non, toi tu ne cesses d’entendre une voix te chuchoter : et pourquoi pas ? Oui, pourquoi pas Draco Malfoy ? Et aucune autre voix ne sait y répondre, parce qu’il n’y a pas de raison de ne pas le faire. De ne pas le souhaiter. Sauf peut-être cette absence de sentiment, de passion, ce creux que vous vous laissez dans l’estomac. Mais à quoi bon juger, puisque vous n’avez encore jamais tenté quoi que ce soit ? Que les derniers mots que tu lui as offerts quant à son statut d’homme, face aux rumeurs vous concernant, étaient ceux d’une amie. Et avant même qu’il puisse répondre, qu’il puisse questionner, tu souffles quelques mots avec gravité, un petit sourire cherchant à reprendre vie sur tes lèvres, malgré l’anxiété : « je ne veux plus être ton amie. » Tu insistes sur le dernier mot, soulève les sourcils, mais tu ne le gronde pas. Il ne peut pas prétendre te croire fâchée, tu n’en portes aucun signe. Mais ta main se referme doucement sur son bras, glisse lentement et bientôt tes doigts rencontre le dessus de sa main, ton estomac te faisant presque mal alors que tu souffler doucement un peu d’air, la bouche en cœur. Tu plisses les yeux, fronce les sourcils et fixe la table un instant, cherchant comment t’exprimer, les mots justes, bref la suite de tes pensées, alors que tu goûtes enfin sa chaleur depuis ta main : d’abord avec le bout de tes doigts sensibles, puis avec la paume.
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PRISONERS • bloodstains on the carpet
Draco Malfoy
Draco Malfoy
‹ inscription : 13/09/2013
‹ messages : 8775
‹ crédits : faust.
‹ dialogues : seagreen.
(warning) Just a little bit is all I'm asking for {Dranna} Tumblr_ob1ibueZ761rmsoypo3_250

‹ liens utiles : draco malfoy w/ lucky blue smith ; ginevra weasley w/ holland roden ; calixe davis w/ audreyana michelle ; uc w/ uc ; indiana alderton w/ nicola peltz ; heath ravka w/ im jaebum ; even li w/ jeon jungkook ; jelena kuodzevikiute w/ ariana grande.

‹ âge : 23 yo (05.06.80).
‹ occupation : ancien langue de plomb (spécialisé dans les expérimentations magiques) ; fugitif et informateur de la RDP entre le 26.05.03 et le 08.12.03 ; condamné à 22 ans à Azkaban pour terrorisme, au terme d'une assignation à résidence et d'un procès bâclé, tenu à huis-clos.
‹ maison : Slytherin — “ you need a little bit of insanity to do great things ”.
‹ scolarité : entre 1991 et 1997.
‹ baguette : un emprunt, depuis qu'il est en fuite. elle n'est que temporaire et il ne souhaite pas s'y intéresser ou s'y attacher, puisque la compatibilité est manquante.
‹ gallions (ʛ) : 14086
‹ réputation : sale mangemort, assassin méritant de croupir à vie en prison pour expier ses crimes et ceux de ses ancètres.
‹ particularité : il est occlumens depuis ses 16 ans.
‹ faits : Famille.
Narcissa (mère) en convalescence. sortie de son silence depuis peu pour réfuter l'annonce de son décès ; reconnue martyr. lutte pour que le jugement de son fils soit révisé.
Lucius (père) mort durant la tempête du 03.03.2004.
(warning) Just a little bit is all I'm asking for {Dranna} 489546spea
Spoiler:

‹ résidence : emprisonné à Azkaban depuis le 06.01.04. en fuite depuis le 08.05.04.
‹ patronus : inexistant.
‹ épouvantard : l'éxécution de juillet 02, ses proches en guise de victimes: leurs regards vidés par l'Imperium, la baguette de Draco dressée, les étincelles vertes des AK et leurs cadavres empilés comme de vulgaires déchets.
‹ risèd : un portrait de famille idéal, utopique.
http://www.smoking-ruins.com/t4710-draco-there-s-a-hole-in-my-so
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(fml, j'ai supprimé le texte facepalm )


Dernière édition par Draco Malfoy le Jeu 20 Nov 2014 - 22:00, édité 4 fois
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D
iscuter du petit bout d’homme à la même tignasse que celui te faisant face, ne t’avais jamais semblé difficile, que ce soit en publique ou en privé. Au contraire, plus les années passaient et plus tu avais de la facilité à aborder le sujet. Scorpius me manque, Scorpius a besoin de te voir davantage, Scorpius c’est endormie sur moi, Scorpius m’a souris. En fait, toi qui n’aimais pas les enfants, tu te découvrais une presque fibre maternelle auprès du dernier Malfoy né, peut-être parce qu’il était aussi compliqué à approcher que toi, probablement parce qu’il se montrait méfiant, mais assurément parce qu’il lui manquait un parent, tout comme tu n’avais plus eu de père trop jeune. Moins que lui, mais plus cruellement encore. Lui, il ne souffrait pas de la vision d’une Astoria frigide, distante, le rejetant sans aucune délicatesse. Oui, tu t’étais attachée au petit et oui, tu aurais adoré le découvrir assis entre vous deux, durant votre repas. C’était stupide, venant de toi, c’était même ridicule, mais c’était ainsi. « Il a remarqué que tes passages avaient été plus rares ces derniers temps. J'ai d'ailleurs été mandaté pour te soutirer des explications valables... » Cette remarque suffit à t’arracher un petit sourire, teinté d’affection, teinté de douceur. Quelque chose que tu n’offrais pas aisément, pas même à Draco, qui te faisait face. Parce qu’avec Scorpius il n’y avait jamais de jeu, jamais de faux semblant, de rumeur à entretenir. Évidemment, tu ne t’étais pas faite plus absente sans bonne raison, c’est que cette satanée histoire au ministère te demandais un temps fou, tout ton temps libre en fait, d’ailleurs heureusement que tu avais Julian dorénavant. Sans ton rebut, tes plantes auraient probablement toutes déjà rendu l’âme, les pauvres chéries. Pas tellement différente du fils de ton compagnon, ils avaient besoin de toi, comptait sur ta bienveillance. Tu devrais passer les voir ce soir, sinon demain matin, tu t’en faisais la promesse alors que Draco reprenait la parole, « Il aurait sûrement souhaité venir, mais autant qu'il ne sache pas que je passe la soirée avec toi. Il est encore trop jeune pour nous accompagner. » Oui, bien entendu, mais tu avais toujours trouvé cette tradition stupide, tu voyais bien que l’homme te faisant face tenait à son fils. Il ne l’enverrait certainement pas à l’étranger, si jamais le petit s’avérait dénué de tout potentiel, du moins tu l’espérais. Sinon ce ne serait plus pareil. Sinon, tu ne pourrais plus dîner avec lui. Ce serait dommage, parce que pour lui aussi, tu avais développé de l’affection. Franchement, ce ne serait pas un luxe que tu commences à mieux doser tes sentiments et les gens à qui tu comptais les offrir, mais tu ne savais pas encore à quel point. À quel point tu avais raison de penser ainsi, de regretter de prendre la dernière année trop au sérieux. Femme stupide, femme fragile. Combien de fois t’étais tu répété cette petite phrase au cours des deux semaines passé ? Trop souvent.

Le silence te semble confortable ce soir, rassurant même, familier. Comme un vieil ami retrouvé, une habitude que tu apprécies, quelque chose que vous avez en commun, Draco et toi. Puis il lance sa boutade au sujet de son fils, « Et il m'aurait sans doute volé toute ton attention » et si tu souris un peu, c’est davantage par nervosité, la suite te semblant maintenant logique. Tu dois lui en parler, te confesser, avouer tes péchés, parce que c’est pile ce que ses embryons de sentiment sont, ce que ses envies grandissantes représentent à tes yeux : des péchés. Des erreurs. Des bêtises. Tu te lances, tu trouves la force Morgana seule sait où et tu vas jusqu’à oser poser ta main sur la sienne. Tu te fais douce, tu te fais femme, tu bats doucement des cils, mais tu tentes de garder la tête bien haut. Tu ne peux pas te permettre de craindre sa réponse, ni de le laisser deviner que ton cœur bat fort. Trop fort. Parce que tu n’as jamais demandé à qui que ce soit, ce genre de chose. On t’aurait refusé, tu le sais, tu t’en es convaincue toute jeune déjà. Il n’y a jamais eu que trois exceptions, il ne peut y en avoir quatre que te chuchote une voix dans ton esprit, mais tu oses espérer que même si l’héritier Malfoy n’est pas amoureux de toi, il s’est découvert quelques sentiments favorables à ta personne, quelques désirs, aussi minimes soient-ils, pour toi. Ce serait plus facile, moins humiliant surtout. Il ne s’y attendait pas, tu le devines sans mal, son sourire n’a rien de sincère, non pas que Draco soit un adepte de la joie toute simple, un peu comme toi, mais tu sais reconnaitre le vrai du faux chez lui. Après trois ans, il le faut bien. « N’est-ce pas habituellement à l’homme de s’infliger le stress des propositions ? » Sa question est pertinente, mais plus que de te faire réfléchir, elle crispe doucement ton corps. Ta paume te semble moite maintenant et tu hésites à la retirer, tu ne sais plus ce que tu dois dire ou faire. Tu aurais dû te taire, mais tu t’es juré de prendre les choses en main, de faire avancer la situation. Ton sourire se fait dévorer par ton anxiété, qui l’efface totalement, alors que tu le fixes toujours droit dans les yeux. L’humiliation se faufile doucement autour de toi, effleure tes épaules et te taquine délicatement, « je suppose que oui, mais après trois ans… je pense que les habitudes et les normes ne comptent plus tellement, homme ou femme, qu’importe au fond. » Oui, que tu te répètes pour te rassurer, qu’importe au fond. Tout, tout importe. Votre amitié, Scorpius, votre image, ton père et son futur candidat en lice, Marcus, Beatrix. Tout.

La serveuse vous rejoint sans un bruit, prête à se montrer utile, prête à faire ce pourquoi on la paie et la main de Draco s’échappe aussitôt de sous la tienne. Tu regrettes alors de l’avoir touché de la sorte, tu regrettes vraiment tu baisses les yeux sur ton menu. Toi qui t’es démenée toute la journée à trier dossiers et papiers, à récupérer ce qui était encore lisible, à tenter de sauver ce qui ne l’était plus, fouillant tes notes, aidant un Augustus au bord de la crise de nerf, pour ne pas dire en pleine crise oui, tu devrais être affamée. Tu l’étais il y a encore un moment, quand tu t’imaginais les petits pieds de Scorpius sous la table, se balançant et venant parfois effleurer tes genoux, ses grands yeux curieux découvrant le restaurant. Toutefois, toute faim c’est envolé, avec la main de Draco ou avec son sourire ? Tu ne sais plus, ça n’a pas d’importance. Ça, non. Tu te contentes donc d’une salade, c’est tout ce que tu sauras avaler assurément, mais tu ne comptes pas lésiné sur l’alcool. Ce n’est pas que tu sois le genre de femme à t’enivrer, franchement tu as été mieux élevée que cela, mais ce soir, tu te donnes le droit de boire un peu. De noyé tes craintes et l’humiliation qui flotte tout près, te guettant. Tout comme Draco visiblement, qui se penche au-dessus de la table, curieux mais sérieux : « Nous nous étions entendus pour que tout ceci reste flou. Que notre histoire nourrisse les rumeurs, tout au plus… Qu’est-ce que tu ne me dis pas ? » Oui, c’était votre entente, un échange de bon procédé, pour éloigner tout ce qui pourrait pourrir ou blesser Scorpius de lui. D’eux. Mais aussi pour toi, pour te protéger de ses quelques candidats encore capable de te considérer comme une femme, pour peu que ton géniteur y mette le prix, qu’il tire les bonnes ficelles. Vous vous êtes protégés mutuellement, vous vous êtes engagés à servir de barrière à l’autre. Tu n’avais pas à changer les règles du jeu, tu ne devrais pas à avoir à le faire et pourtant, tu te retrouvais maintenant devant lui, les yeux rivés sur tes mains, tes doigts se tordant délicatement les uns aux autres, pinçant le bout d’un doigt de la main opposée.

Pourquoi l’avais-tu aidé par le passé ? Pourquoi lui avais-tu cédé le titre de « fréquentation » auprès de toute la presse sorcière ? Pas par amitié, pas pour commencer, pas la première année. Vous n’étiez pas suffisamment proche pour cela, mais d’elle oui. Astoria. C’est pour elle que tu avais rejoint la demeure des Malfoy, que tu avais demandé à le voir, que tu avais exigé, que tu l’avais secoué, giflé, quitte à te prendre la même réaction. Tu l’avais aidé à sortir de sa torpeur, parce qu’il ne pouvait décidément pas abandonner le petit être que ta vieille amie avait mis tant de mal à mettre au monde, cette masse braillarde et exigeante que tu n’avais pas voulu prendre dans tes bras avant ce soir-là. Tu l’avais fait pour elle, pour l’affection que tu lui portais, pour l’amour que tu la savais porter à ce petit bébé qui était le leur. Mais plus maintenant, aujourd’hui, ce soir, en ce moment même, ton affection pour Scorpius était entier et ne pendait pas par un fil relié à la belle brune que tu avais toujours appréciée, même dans sa superficialité. Cette envie de diner avec Draco ne venait pas non plus de ce désir de veiller sur ce qui était sien, sur son homme. En fait, quelque part tu t’en voulais, de t’être attaché à lui, d’avoir découvert l’homme là où tu n’avais jamais désiré que voir le garçon, mais c’était arrivé. Et ta rencontre avec Marcus t’ayant troublé plus que tu n’étais prête à l’avouer, tu te retrouvais coincée devant lui, le cœur et l’esprit en vrac. Et même ses doigts effleurant les tiens, n’avaient rien pour te réconforter, au contraire et soupirant, cherchant comment t’exprimer, ce fut lui qui repris les devant, comme il se le devait en tant qu’homme. Lui l’homme macho, lui l’homme roi, lui l’homme tout puissant, lui l’homme enfant oui. « Je me croyais trop jeune pour t’intéresser » voilà ce qu’il avait de trouver de mieux pour échapper au sujet, pour se moquer aussi. Tu te voulais susceptible maintenant, parce que trop à cran, prête à risquer trop de chose, cette promesse que tu t’étais faite pour Astoria, ce cœur que tu voulais garder intact, incapable de battre. L’humiliation vint te trouver, se creusant un chemin jusque dans ton ventre, retirant aussitôt ta main de sur la table, pour plutôt la glisser sur ta cuisse. Comme s’il l’avait brulé et qu’elle fumait encore, tu tentais en vain de la consoler en la pressant contre ta robe, contre ta cuisse que tu devinais à travers le tissu. Tes épaules se crispèrent, tes lèvres ne formèrent qu’une ligne, l’espace d’un moment, avant de prendre un pli légèrement boudeur et évitant son regard, tu fis mine de lisser le bas de ta robe et même, de vérifier l’état de ton bas droit. Tes doigts courant sur ta cuisse, là où l’attache se trouvait, s’assurant que tout était en place, n’était qu’une trop brève distraction pour t’empêcher de céder à l’impulsion, pour t’aider à garder le contrôle. Tu savais comment faire, tu avais passé toute ta vie à répéter ces gestes anodins, à vérifier tes cheveux, à compter le nombre de personne présent à la table voisine, tout pour ne pas être transporté par les sentiments du moment. Tout pour en pas être comme elle, cette fausse sœur.

Ta main eut le temps de courir le long de ta cuisse, ton corps de s’incliner très légèrement sur ta droite, dans un mouvement qui pouvait probablement passer pour du flirt auprès des autres tablés, mais qui n’avait rien à y voir. Ce ne fut que lorsque tes doigts quittèrent ton mollet, que tu sus trouver la force de planter ton regard dans le sien, suite à un silence qui c’était déjà trop éternisé, même pour vous. La blague n’était pas drôle, elle ne fonctionnerait pas, ça Draco ne pouvait pas en douter. C’était raté. Tant pis pour lui. Tant pis pour toi. « Je le croyais aussi… mais au fond, peut-être est-ce moi, qui ne suis pas assez jeune, parce que je n’ai aucune envie de jouer à ce petit jeu. » Celui des devinettes, celui des moqueries subtiles. Insultée, blessée aussi à quelque part, tu redresses le menton un peu plus haut avec un air de défi que tu ne réserves assurément pas à tes bons jours. Vous venez de passé d’un couple en train de flirter à deux amoureux en train de se chamailler subtilement, la tension est légèrement palpable autour de vous, pas suffisamment pour vous donner en spectacle. Jamais tu ne le tolérerais. Mais ton regard n’a rien d’amical, rien de détendu, alors que tu le dévisage calmement. Tu te fais violence et tu baisses les yeux, parlant encore plus doucement, trop doucement : « avant que je ne sois forcé de devenir susceptible face à une autre tentative de ta part pour détendre l’atmosphère, attendons au moins le vin, s’il-te-plait. » Cela vaut mieux pour vous et ainsi, tu t’excuses tout bas pour quitter la table, sans un regard derrière toi. Voilà ce qu’il vous faut, ce qu’il TE faut oui : un peu de temps pour toi. Le cabinet de toilette t’offre de l’intimité, du temps, un peu d’eau fraiche à passer contre ta gorge presque douloureuse. Tu ne peux t’arrêter ainsi, tu dois au moins lui expliquer. Essayer ? Tu ne sais plus, ton égo est douloureusement gros dans ton corps, il enfle, se gorge de rancœur et exiges plutôt que tu prétextes une soudaine montée de fièvre, ce que tu te refuses bien évidemment. Non, à la place tu regagnes ton siège calmement, les cheveux remis en place, le nez repoudré, impeccable, à défaut de te trouver suffisamment séduisante pour tenir une conversation de ce genre avec l’héritier Malfoy. Le vin t’attend, bien, tu en avales déjà une petite gorgée, garde ta coupe entre les doigts et te permet d’y retremper les lèvres. Tu sens son regard se poser sur toi, s’attarder. Peut-être qu’il veut t’avertir ? Tu bois encore, doucement, comme une femme se doit de le faire. Puis tu réalises que ta coupe est vide et tu la repose doucement sur la table, inspirant doucement par le nez pour expirer tout aussi lentement, la bouche en cœur. Là, tes yeux brun retrouvent le chemin jusqu’à son regard bleu, presque séduisant, si ce n’était de son expression. Cette conversation vous coûte à tous les deux et laissant tes mains au bord de la table, près de toi, le plus loin possible des siennes, tu te décides à reprendre la parole : « tu voulais savoir ce que je ne te disais pas ? J’ai rencontré Marcus il y a quelques jours, avant le fameux soir chaotique… » il doit comprendre ce que cela implique, n’est-ce pas ? Tu laisses l’information se poser sérieusement dans son esprit et tu continues doucement, ta coupe se remplissant à nouveau du liquide béni; « il m’a suivis dans quelques boutiques… je croyais sincèrement qu’il n’existait plus rien entre lui et moi. Or… il reste quelque chose. Un fragment. »

À ce stade, tu fronces les sourcils. Est-ce vraiment un simple fragment, que tu as retrouvé dans cette ruelle ? N’était-ce pas plutôt une allumette que tu y as dénichée, de quoi rallumer ton cœur ? De quoi faire vivre une flamme en toi ? Peut-être. Tes doigts se décident alors à avancer, mais plutôt que de courir rejoindre sa main, c’est le pied de ton verre que tu viens cajoler, avec qui tu te consoles. Presque tendre. Presque. « Je l’ai embrassé. Ne me demande pas pourquoi, je… je ne le sais pas moi-même. » Tu parles plus bas, ton corps s’incline tout naturellement au-dessus de la table et tu redresses un regard inquiet, presque perdu dans le sien. « C’est à ce moment.. mmn, c’est à cet instant que j’ai compris que les choses avaient aussi changés avec toi. Visiblement pas pour toi, mais pour moi. » Tu te sens rougir, tes joues s’empourprant, ta lèvre tremblant légèrement avant que tes dents la stabilise. Tu fais taire ce trop-plein d’émotion, de sensation. Ça ne te ressemble pas. Mais tu as pris confiance et tu ne crains plus son rejet, en fait, tu l’assumes. Tu sais qu’il te rejettera, qu’il ne veut pas de toi. Comment pourrait-il en aller autrement de toute manière ? Ta voix n’a plus rien de fragile quand tu reprends la parole, en vitesse, pour ne pas qu’il parle à son tour, pour qu’il te laisse terminer : « je n’ai pas cherché à développer ce genre de désir pour toi, je peux te l’affirmer. Te le jurer même ! Je n’ai jamais cherché à te considérer comme un homme, que comme le bien aimé d’une vieille amie, mais je me suis fourvoyée et tu n’es plus un garçon à mes yeux. Évidemment, ça ne change rien à notre situation, tu ne me dois absolument rien, sur ce fait, je suis de ton avis. Notre entente était flou et nous avions un accord, mais je ne pourrais pas le maintenir, pas après… cet incident. » Non, tu ne peux pas, tu le sens et tu lisses à nouveau le bas de ta robe, terriblement sérieuse et à la fois fragile. Tu ne saurais pas te lever, tu le sais, tu le sens aussi. Tes jambes ne te porteraient pas. Tu aurais dû te taire que ta tête te répète, mais plus loin en toi, cet organe tout rapiécé, auquel il manque un nouveau bout, où un trou saigne encore, te chuchote que tu n’avais pas le choix. Tu devais lui parler, tu devais te montrer honnête avec lui. Tu l’as toujours fait, quand tu lui as dit qu’Astoria ne le quitterait jamais de son propre gré, quand tu l’as giflé en tonnant qu’il ne pouvait pas se laisser mourir, quand tu lui as assuré que tu l’aiderais à prendre soin de Scorpius lors de votre première veillée en compagnie du petit angelot blond. Tu as toujours été douloureusement honnête avec lui. Parfois en le blessant, parfois, comme ce soir, en te blessant toi-même. Tu ne peux plus lui servir de couverture, parce que tu veux plus. Parce que tu as besoin de plus. Pas parce que ton coeur bat la chamade pour lui, mais parce que quelque chose, un vide, un manque, grandit en toi, alors que tu te trouves assise-là, en face de lui. Les mains aussi vident que tu aimerais que ton coeur le soit. Femme stupide que tu te répète, femme fragile, et cette fois tu ajoute même une autre accusation : femme facile.
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‹ scolarité : entre 1991 et 1997.
‹ baguette : un emprunt, depuis qu'il est en fuite. elle n'est que temporaire et il ne souhaite pas s'y intéresser ou s'y attacher, puisque la compatibilité est manquante.
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‹ particularité : il est occlumens depuis ses 16 ans.
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Narcissa (mère) en convalescence. sortie de son silence depuis peu pour réfuter l'annonce de son décès ; reconnue martyr. lutte pour que le jugement de son fils soit révisé.
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‹ résidence : emprisonné à Azkaban depuis le 06.01.04. en fuite depuis le 08.05.04.
‹ patronus : inexistant.
‹ épouvantard : l'éxécution de juillet 02, ses proches en guise de victimes: leurs regards vidés par l'Imperium, la baguette de Draco dressée, les étincelles vertes des AK et leurs cadavres empilés comme de vulgaires déchets.
‹ risèd : un portrait de famille idéal, utopique.
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• Just a little bit of your heart is all I want •

Il pouvait presque sentir le malaise couler le long de l’échine de Susanna et se faufiler perfidement dans ses membres, au point d’altérer l’entièreté de son attitude. En quelques terribles secondes, sa posture était passée de finement séductrice à rigide ; ceci avant que la gêne ne vienne la nuancer en l’agrémentant de quelques tics nerveux, cadencés et discrets. « je suppose que oui, mais après trois ans… je pense que les habitudes et les normes ne comptent plus tellement, homme ou femme, qu’importe au fond », vint la réponse relativement sèche à sa boutade, lâchée par ailleurs de façon trop fade pour ne pas être vue comme ce qu’elle était réellement : l’ébauche d’une tentative de fuite. « Est-ce ainsi que tu vois les choses ? » ne put s’empêcher de répliquer Draco, ses sourcils haussés témoignant de son indignation perplexe. « Trois années d’attente au bout desquelles je n’ai pas été fichu de – » répondre à tes attentes ? Tirade interrompue par le passage de la serveuse. Figé, le blond s’appliqua à chasser de ses traits comme de son timbre toute trace de la discussion qui venait subtilement de dégénérer et qui n’en était encore qu’à sa pénible genèse. Tout contact entre Sue et lui fut rompu dans la foulée comme il se rétractait derrière des barrières invisibles, par pur automatisme, en espérant vainement qu’elle ne lui en tiendrait pas rigueur. C’était pourtant l’évidence même : ce mouvement de recul avait amorcé quelque chose de plus complexe qu’il ne l’avait envisagé. Il ajoutait au cocktail épicé qu’était la frustration de sa compagne un zeste d’accusation et – selon lui – de déraison, le tout promettant d’aboutir sur un résultat face auquel il peinerait à deviner sur quel pied danser.

Il constata sans le commenter son choix de manger léger au terme d’une journée harassante ; c’était le genre de détails qu’il avait coutume de remarquer : les signes d’une vexation, d’un trouble, d’une faille. En temps normal, ces petits riens devenaient des armes, flèches acérées au bout de sa langue de serpent, puisqu’il usait du moindre détail pour enterrer ses adversaires. En l’occurrence toutefois, il ne savait qu’en faire : ses réflexes faits pour blesser étaient à brider pour ne pas envenimer la situation, mais on ne lui avait pas réellement enseigné d’effets curatifs aux écarts de conduite. Ce qu’il avait appris relevait tout au plus de l’hypocrisie mielleuse visant à amadouer un allié, mais tout ce qui concernait l’amitié, l’empathie et l’attitude conciliante demeurait une formidable inconnue dans l’équation de son existence. Il commanda donc, pour sa part, un menu complet peu influencé par le changement d’humeur qui planait au-dessus de leur duo – à la limite, il lui semblait plutôt qu’il aurait besoin de quelque chose de tangible et de solide pour faire face à la tempête naissante.

La serveuse de nouveau à une distance respectable, il chercha les mots grâce auxquels mieux cerner la cause du mécontentement de Susanna, rappelant les termes de leur accord comme s’il s’agissait de preuves à conviction jouant en sa faveur. Non pour lui rappeler qu’elle était celle qui allait à l’encontre de leur entente première, qu’il n’y avait pas réellement eu entre eux de « et peut-être concrétiserons-nous, dans un an ou deux » ; aucunement. Seulement pour lui faire comprendre l’une des raisons pour laquelle il n’avait rien exigé d’elle de plus que ce qu’elle lui offrait déjà. Son incommensurable soutien, sa compagnie agréable, son affection (si frustrante fut-elle parfois lorsqu’elle l’infantilisait). Mais l’expression des sentiments n’était pas… son fort. Il ne tenta même pas d’expliquer, heurté par l’amertume de sa voix lorsqu’elle évoquait les trois ans écoulés.

Il se heurta cette fois à un silence pensif, tenta par une vague plaisanterie d’éteindre les braises, mais il aurait tout aussi bien pu souffler dessus pour les attiser puisque l’effet ne fut guère meilleur : Sue détacha ses mains de la table comme si les mots l’avaient brûlée. Durant les secondes tendues qui suivirent, ses sentiments jouèrent sur ses lèvres muettes et rendirent son regard fuyant. Le moment de flottement s’étira entre eux, dura, rompu seulement par les murmures des autres tables et les bruits discrets des couverts contre la porcelaine des assiettes, les questions des serveurs. Le regard de Draco était obstinément fixé sur les détails de la table, l’instant avait perdu son charme et il lui semblait avoir également perdu la Sue qu’il comprenait. « Je le croyais aussi… mais au fond, peut-être est-ce moi, qui ne suis pas assez jeune, parce que je n’ai aucune envie de jouer à ce petit jeu. » Un tic agita la pommette gauche du blond, brièvement. Quand les règles avaient-elles changé entre eux ? Il n’en avait pas la moindre idée et trouvait déplaisant ce revirement brutal. Il espérait pour elle qu’elle savait sur quel terrain miné elle s’avançait : il était de ceux qui encaissaient tout sous forme d'attaque et qui ne pouvaient s'empêcher de rendre coup pour coup, voire souvent plus. La raffale, en l'occurrence, serait probablement infecte. « Avant que je ne sois forcé de devenir susceptible face à une autre tentative de ta part pour détendre l’atmosphère, attendons au moins le vin, s’il-te-plait. » « Fais donc », répliqua-t-il, désagréable, alors qu’elle s’éclipsait. Avec un peu de chance elle aurait de nouveau changé à son retour pour réendosser le rôle de la compagne agréable qu’elle était la majeure partie du temps – plutôt que celui de la boule d’insatisfaction et de nerfs en laquelle elle se muait parfois. Rarement au début, mais sensiblement plus souvent ces dernières semaines. Elle n’avait jusqu’à présent jamais tout à fait précisé ce qui valait à Draco d’être confronté de temps à autres à cette facette de son caractère, mais il se doutait qu’il y avait quelque chose de plus consistant derrière la proposition difficilement engagée. Jetant sa serviette sur la table en un geste qui passerait pour négligeant alors qu’il recelait plus qu’un soupçon d’agacement, Malfoy se leva à son tour, mais ne s’éloigna qu’à peine de la table pour sa part ; il rejoignit le rebord de la terrasse et s’y accouda, faussement nonchalant. Seule preuve de son tracas, son index tapotant à répétition la pierre poncée et peinte, suivant le fil de ses réflexions et de ses questionnements intérieurs. Il haïssait ne pas être à même de discerner la cause profonde d’un conflit : c’était quelque chose qui mettait à mal sa soif de contrôle patente.

Il regagna son siège au nouveau passage de la serveuse, qui ornait cette fois leur table de coupes de vin et d’amuse-gueules, et souhaitait assurer que l’attente ne serait pas longue. Quelques minutes de plus s’écoulèrent avant que Sue ne réapparaisse. Draco ne put se retenir de lui adresser un regard ombrageux, qui se fronça un peu plus lorsqu’elle dégusta son verre – à une lenteur mesurée, mais jusqu’à la dernière goutte, le liquide fluide ne laissant derrière lui qu’un sillon carmin. « tu voulais savoir ce que je ne te disais pas ? J’ai rencontré Marcus il y a quelques jours, avant le fameux soir chaotique… » Il comprit l’étendue des implications dès que fut énoncé le prénom de Marcus. Affaire complexe de premier amour houleux et ponctué de ruptures puis de rabibochages en pagaille, avant que l’ancien amant ne se retrouve propulsé au statut de futur beau-frère. Une vieille blessure dont il savait ne pas être à même de soigner Sue : l’épine qu’était Marcus engourdissait sa chair et se faisait oublier pendant un temps, mais il suffisait d’un contact pour que l’inflammation se réveille et meurtrisse un peu plus son cœur abîmé. Draco acquiesça sans mot dire pour lui indiquer de continuer, tout en lui resservant un verre, tout compte fait ; préférant qu’elle déverse tout ce qui pesait entre eux deux avant de se prononcer lui-même. S’il avait su ce qui venait, sans doute se serait-il abstenu. « Il m’a suivis dans quelques boutiques… je croyais sincèrement qu’il n’existait plus rien entre lui et moi. Or… il reste quelque chose. Un fragment. » Pas de commentaire visant à mettre l’emphase sur l’euphémisme soupçonné. Un fragment. Soit. « Je l’ai embrassé. Ne me demande pas pourquoi, je… je ne le sais pas moi-même. » Son regard incertain fit mourir une réflexion incrédule sur les lèvres de Draco. Dubitatif, il cherchait un lien de cause à effet compréhensible mais ne pouvait cacher qu’elle l’avait perdu au cours de ses explications. Elle n’était pas indifférente à son ex et voulait donc que leur amitié à eux évolue ? Et que se devait-il d’être – une sorte de substitut ? Bien sûr qu’il n’accepterait jamais une telle chose. Tout son orgueil se rebellait contre une telle idée ! « C’est à ce moment.. mmn, c’est à cet instant que j’ai compris que les choses avaient aussi changés avec toi. Visiblement pas pour toi, mais pour moi. » J’ai du mal à te suivre, dit la façon dont il secoua la tête de droite à gauche, toujours aussi désorienté. Sa lèvre supérieure s’était ourlée d’un pli impatient qui n’était guère encourageant et Sue fixait tout sauf ses traits tendus d’incompréhension butée. Elle, en tout cas, savait visiblement où elle voulait précisément aller ; elle ne lui laissa d’ailleurs pas le temps de l’interrompre une fois de plus : « Je n’ai pas cherché à développer ce genre de désir pour toi, je peux te l’affirmer. Te le jurer même ! Je n’ai jamais cherché à te considérer comme un homme, que comme le bien aimé d’une vieille amie, mais je me suis fourvoyée et tu n’es plus un garçon à mes yeux. Évidemment, ça ne change rien à notre situation, tu ne me dois absolument rien, sur ce fait, je suis de ton avis. Notre entente était flou et nous avions un accord, mais je ne pourrais pas le maintenir, pas après… cet incident. » Chantage affectif ? « Tu ne me dois rien, mais si tu ne ressens pas la même chose que moi, tire un trait sur notre relation » ? D’une part, affirmer qu’il était surpris serait peu dire : Draco n’avait tout simplement jamais pensé que sa relation avec Susanna puisse évoluer. Non parce qu’il ne lui était pas arrivé à certaines reprises de la considérer autrement que platoniquement, contrairement à ce qu’elle croyait – n’y avait-il pas été confronté le matin même ? –, mais parce qu’il avait toujours refoulé ces idées lorsqu’elles l’avaient titillé et ne s’était pas douté qu’elles puissent être réciproques. Seulement, il était surtout… insulté.

A son tour il dégusta quelques gorgées de vin pour mieux assimiler ce dont elle avait ressenti le besoin de lui faire part. « Tout ça pour ça ? », répondit-t-il, glacial, sans pouvoir s’en empêcher. L’impatience et l’incompréhension d’un peu plus tôt fondaient dans la fournaise de son indignation. L’ironie mordante ne tarda pas à faire surface. « Toutes ces tensions pour une frustration sexuelle ? Eh bien je te présente toutes mes excuses. Navré de t’avoir soumise bien malgré toi à ce genre d’envies dont tu te serais volontiers passée, vraiment. » Une part de lui était horriblement tentée d’enfoncer le dard de Billywig en dénigrant les aveux de Susanna, piqué qu’il l’avait été par les accusations, les reproches, puis par sa façon d’exprimer ce qu’elle éprouvait à son égard. D’abord elle disait avoir eu cette révélation en embrassant un ex, Marcus avec qui Draco lui-même entretenait une sorte de rivalité fort compliquée rendant le sujet sensible ; puis elle présentait cette attirance comme un élément indésirable, une épine dans sa chair. Voilà qui était flatteur pour lui, n’est-ce pas ? Incroyablement émoustillant. Luttant tant bien que mal en lui-même contre ses réflexes agressifs, Draco tritura avec insistance sa serviette en tissu du bout des doigts pour s’exhorter à la tempérance. La guerre était vaine pourtant : l’agacement bouillonnait et ne tarderait pas à déborder du chaudron. « Je doute que l’endroit convienne à une telle discussion », remarqua-t-il plus sèchement que prévu. Repousser l’échéance serait toutefois une lente agonie durant laquelle ils se consumeraient dans leur mécontentement respectif. « Mais puisque le sujet est abordé… » Il prit tout de même le temps de lancer discrètement quelques sorts pour garantir que leur conversation reste privée. Son sourcil s’arqua alors qu’il la fixait de nouveau directement, lassé de ces fuites de regards. « Je suis humain aussi », reprit-il sombrement. « En trois ans, la limite entre comédie et réalité ne pouvait que se troubler. Entre les tête-à-tête truffés de flirt, les after étirés jusqu’à des heures indues, ton entente avec mon fils et les visites impromptues qui en découlent… comment les choses pourraient-elles ne pas avoir changé de mon côté ? » C’était naturel. Par les caleçons de Merlin, c’était naturel. Elle en faisait une anomalie, presque une honte. Elle le braquait. Il y avait les gestes tus, perdus entre les lignes, qu’il n’avait même pas osé souligner. Ces fois où elle avait été à ses côtés au moment de coucher Scorpius, avant qu’ils ne se retrouvent seul à seule dans une ambiance ouatée, juste assez enivrés par un verre d’alcool pour que les gestes deviennent ambigus ; ces fois où elle s’était à moitié assoupie contre lui au terme d’une trop longue journée au ministère, et où il avait fait mine de ne pas remarquer les replis accidentellement révélateurs de ses tenues. Les instants de gêne, la prétendue cécité. Les commentaires insistants de leur entourage persuadé qu’il existait bel et bien quelque chose de plus qu’une amitié entre eux, les moments relativement gênants durant lesquels la mère de Sue avait relevé les attraits de sa fille en attendant qu’il les complimente… et la liste, s’il fallait en faire une, serait longue. Même considérant leurs caractères somme toute stricts, une telle proximité teintée de complicité avait fait s’écrouler certaines barrières. Ils avaient eu leur compte de situations compliquées, avaient joué les funambules jusqu’à l’inévitable chute, parce que se comporter en couple sans en être un laissait rarement intact. Il persiffla, mauvais : « Mais je te rassure, je n’ai jamais cherché à te considérer autrement que comme une femme d’âge mûr, encore moins comme un potentiel objet de désir. C’est arrivé tout à fait contre mon gré. » Il leva les yeux au ciel, s’interrompant au moment où la serveuse, pleine de tact puisqu’elle avait remarqué les sortilèges et leur besoin d’intimité, fit flotter vers eux leurs plats savamment disposées.

Il attendit malgré tout qu’elle soit hors de vue, une fois pour toutes, puis continua plus placide sur sa lancée. « Si ça ne concernait que nous, tout serait plus simple. Mais notre relation est scrutée en quasi-permanence et il me semble impossible de négliger les attentes qui en découlent. Mon propre père… s’impatiente et souhaiterait qu’on officialise. » S’il n’avait été question que d’eux deux en effet, les discussions de cet acabit n’auraient même pas réellement été de mise. Il aurait paru aisé de simplement se laisser porter par un geste, une attraction ; d’assouvir un désir nullement entaché par d’autres contraintes. En l’occurrence par contre… « Je ne suis pas certain qu’on puisse échapper très longtemps à l’indiscrétion de nos familles. S’ils nous découvrent plus proches que de simples amis, tu n’échapperas pas à des fiançailles avec moi, ma pauvre victime. Plus encore compte tenu de mon… passif. » Le dernier mot fut prononcé avec réticence. Il avait déjà un fils né hors mariage et n’importe quelle famille respectable se hérisserait désormais à l’idée que l’histoire puisse se répéter. C’était le type d’erreurs qui ne s’oubliaient et ne se pardonnaient jamais, dans leur milieu ; l’évoquer ranima sans surprise le rictus détestable de mauvais augure, sur les lèvres de Draco. Annonciateur d’une nouvelle attaque. « Soit dit en passant, si tu veux du sexe tu peux aussi privilégier la séduction aux accusations et aux mélodrames, c’est tout de suite plus attirant. », susurra-t-il avant de lever son verre en un toast dérisoire. Si Malfoy avait rimé avec délicatesse et empathie, sans doute le cercle d’amis de Draco aurait-il été moins désertique. Mais il n’éprouvait même pas de satisfaction à avoir laissé libre court à son mécontentement. Juste un goût d’échec sur les lèvres, qui ôtait toute saveur à sa boisson. « Bon sang, Susanna », conclut-il à voix blanche cette fois, las et dégoûté du tournant de la discussion, qu’il n’avait fait que rendre plus sinueuse et éprouvante encore. « A quelle réaction t’attendais-tu ? J’ai commis des erreurs par le passé qui… qui entacheront pour toujours mes relations affectives. Comment voulais-tu que j’encaisse cette proposition ? Par un ‘merci, partons sur le champ consommer notre passion mutuelle’ ? Tu ne m’as même pas laissé le temps de m’expliquer avant de me poser un ultimatum. » Je ne pourrais pas le maintenir, pas après… cet incident. Il gardait cette déclaration en travers de la gorge, elle lui nouait les entrailles. « Si tu tires une croix sur notre entente sous prétexte que je n’ai pas été assez prompt à répondre favorablement à tes attentes, alors soit. N’oublie simplement pas que tu renonces du même coup à notre relation. Nous ne pourrons plus nous afficher ensemble une fois nos parents conscients qu’il n’y aura rien à la clé. » Tout simplement parce qu’elle était considérée comme « chasse gardée », et vice-versa, tant que perdurait le doute ; et qu’il faudrait lever toute ambiguïté, toute proximité pour attirer de potentiels prétendants. Sans parler du froid inévitable que causerait l’affaire, de l’impression des personnes extérieures à leur histoire – elles se diraient sans doute que l’un s’était joué des sentiments de l’autre durant trois longues années sans avoir un seul instant eu l’intention d’aller plus loin. Elles chercheraient à qui des deux jeter la pierre, les déchirerait. Et pour réparer les torts supposément causés, l’éloignement serait un passage obligé. Parce qu’aucune excuse ne serait valable : l’incompatibilité d’humeur, les nous sommes mieux amis qu’amants n’avaient pas de valeur, les alliances n’étaient que des outils. Les conséquences se bousculaient dans son esprit tels des cognards fous et s'annonçaient déplaisantes. Il avoua, presque malgré lui, presque inaudiblement. « Je ne veux pas ça. Je ne veux pas te perdre. » Oh comme il haïssait l’affection. Comme il exécrait ressentir. C’était trop intense, trop compliqué, trop prenant.
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Just a little bit of your heart is all I want
I don't ever tell you how I really feel, Cause I can't find the words to say what I mean
I know I'm not your only but at least I'm one, I heard a little love is better than none.


Look at your watch now !

T
oute vérité n’est pas bonne à dire, combien de fois te l’avait-on répété par le passé ? Trop souvent et visiblement pas assez pourtant, pas suffisamment pour t’empêcher de tout abîmer ce soir. D’écorcher ce qui était intact entre le blond et toi. Tu n’aurais jamais dû lui parler de la situation, de cette rencontre avec Marcus, parce que finalement, l’héritier Flint n’y était pour rien. Il ne t’avait jamais que servi de piqûre de rappel, comme une gifle qui vous frappe de plein fouet. Tout était de ta faute, c’est toi qui c’était mise à « ressentir » des choses, et encore, tu n’aurais pas su en décrire la profondeur, en détailler la complexité. Mais l’amour ne se mesurait pas en degré, en quantité, il était seulement là, parfois plus puissant, parfois plus discret. Tu n’avais jamais été doué dans ce genre de jeu et tu savais très bien que si Astoria avait fait son apparition à ce moment précis, dans la salle, tu aurais tout abandonné sur la table : tes mots, tes sentiments, tes doutes, tes besoins. Tu lui aurais tout donné. À elle et a lui, a Scorpius aussi. Mais après que tu te sois tût, la magnifique brune ne fit pas son apparition et tu te retrouvas à attendre tout simplement. Quoi ? Que ton égo reprenne sa forme, que tes jambes ne soient plus de coton, que Draco ait terminé son verre. Tu aurais dû fuir, tu aurais dû t’arrêter plus tôt. La vérité faisait mal, la vérité était trop choquante et maintenant que tu t’étais exprimée, tu te sentais stupide. Parce que ce n’était pas toi. Parce que tu ne supporterais pas de faire une scène et qu’étrangement, tout commençait à y ressembler. Tu pataugeais en plein malaise et un coup d’œil dans la direction du blond, te fit comprendre, que lui non plus, ne se plaisait pas en ta compagnie. Il était pourtant trop tard pour t’excuser pour ta maladresse, pour excuses tes paroles chuchotées par une quelconque fatigue, par un stress accumulé au bureau. Sa réponse, « Tout ça pour ça ? » te fit ainsi l’effet d’une autre gifle. Tu aurais probablement baissé les yeux, si tu avais eu moins de cran, si ce n’était pas lui qui te faisaient face. Mais non, tu le regardais droit en face, prête à tout prendre. Prête à saigner. Prête à t’excuser quand il en aurait terminé. Pour le moment, tu te limitais à cligner lentement des yeux, attentive, faussement imperméable à sa colère, à son agacement.

« Toutes ces tensions pour une frustration sexuelle ? Eh bien je te présente toutes mes excuses. Navré de t’avoir soumise bien malgré toi à ce genre d’envies dont tu te serais volontiers passée, vraiment. » Cette fois, sa réplique t’humilia tout simplement. Mais après tout, tu ne pouvais pas t’attendre à mieux de sa part, il ne faisait pas bon se soulever contre un Malfoy. Or, tu n’avais pas voulu lui faire la guerre, peut-être ne l’avais-tu pas suffisamment bien exprimé, mais tu ne cherchais pas la bagarre. Mais lui si. Il se défendait et bien, comme tous les membres de sa famille. Voilà l’une des raisons, qui justement, poussait ton cousin Constantin à t’encourager à cesser ton petit jeu relationnel avec Draco : on ne sortait pas gagnant d’une relation avec un Malfoy. Astoria était le parfait exemple, elle qui avait été si proche de toi, ton cousin te l’avais rappelé encore et encore, n’avait-elle pas connu le malheur en côtoyant l’homme blond te faisant face ? Oui. Pourtant, tu restais de marbre face à lui, ne laissant filtré qu’une humiliation prenante, depuis tes iris mordoré. Je te déteste Draco. Je te haïs d’oser me parler en ses termes. « Je doute que l’endroit convienne à une telle discussion » vint il ajouter, gagnant ton assentiment, aussi difficile soit-il à lui donner, tes pieds écrasant ton propre orgueil, non pas sans douleur. Tu vas jusqu’à chuchoter ton accord, « je n’aurais pas dû t’en faire part ici, en effet. » Alors arrêtons que lui lance ton regard, ne nous faisons pas plus de mal. Tu te veux presque lâche, mais tu ne veux plus continuer. Tu as eu tort, voilà tout et tu attrapes ta coupe, sirotant lentement ton vin. Tu as besoin de t’enivrer un peu, un peu plus fort à chacune de ses piques. Par Morgana, ne peut-il pas se contenter de t’avoir humilié une fois ? Non, bien sûr que non, il reste un Malfoy, « Mais puisque le sujet est abordé… » Ton regard le supplie presque de se taire, de ne pas aller dans ce sens. Suffit, je sais, j’ai eu tort. Arrête Draco, arrête je t’en prie. Si tu n’étais pas aussi hermétique, aussi habitué à refouler, peut-être oserais-tu le lui dire.

Ton compagnon se mit alors à lancer des sorts, discrets, mais jamais assez pour un lieu aussi publique. Les sorciers ne venaient pas ici uniquement pour manger, tout le monde en était conscient et tu ne pouvais que t’en sentir encore plus stupide. D’avoir abordé un sujet de cette importance ici. De ne pas lui avoir laissé le temps de te répondre, de te tempéré. Toi qui normalement te voulais aussi discrète et effacée que possible. Femme stupide. « Je suis humain aussi » commença-t-il, te laissant le dévisager avec incompréhension, mais aussi avec méfiance. Tu t’attendais déjà au pire, à être rabaissé, ainsi en allait-il du blond. Tu avais peut-être appris à le respecter, à l’admirer dans une certaine mesure, à t’attendrir devant ses gestes maladroits vis-à-vis de cet enfant que tu ne savais guère mieux aimer que lui, tu avais toujours su qu’il était un terrible ennemi. Or, ce soir il serait le tien. « En trois ans, la limite entre comédie et réalité ne pouvait que se troubler. Entre les tête-à-tête truffés de flirt, les after étirés jusqu’à des heures indues, ton entente avec mon fils et les visites impromptues qui en découlent… comment les choses pourraient-elles ne pas avoir changé de mon côté ? » Tu ne sais pas quoi lui répondre, tu te contentes de le fixer, de chercher le piège. Parce qu’il doit y en avoir un. Parce que tu veux lui faire confiance, mais que tu ne peux pas. Pourtant, tu sais qu’il dit vrai, à force de jouer vos rôles, il était pratiquement impossible que vous vous en sortiez indemne, la principale raison de ton cousin, pour t’encourager à éviter Draco. À force de jouer la fiancée en devenir, ne t’es-tu pas prise au jeu ? N’est-ce pas ses soirées passées en sa compagnie, une main dans les cheveux de sa copie miniature, qui ont sus faire battre ton cœur un peu plus fort ? Ses repas passés ensemble, un sourire arrivant parfois à jouer sur tes lèvres, alors qu’il soufflait une blague ? Oui et oui. Tous ses moments paisibles, tous ses moments volés au quotidien, des parcelles de vies volés, des bouts de souvenirs qui auraient dû être à Astoria, que tu avais d’abord désiré enregistrer pour elle. Puis, que tu t’étais surpris à adorer toute seule. Que tu chérissais maintenant comme les tiens. Tout était de ta faute et là, assise en face de Draco, malgré tes deux ans de plus que lui, tu te sentais terriblement coupable. De ne pas avoir su garder ton malaise pour toi. De ressentir quelque chose, aussi petit soit le fameux sentiment, l’indésirable envie, le délicat désir, pour lui. De ne pas être elle. De ne pas arriver à croire ce qu’il avançait. Tu avais été puni toute ta vie, pour tes crimes, mais aussi pour ceux des autres, pourquoi les choses devraient-elle changés ce soir ?

« Mais je te rassure, je n’ai jamais cherché à te considérer autrement que comme une femme d’âge mûr, encore moins comme un potentiel objet de désir. C’est arrivé tout à fait contre mon gré. » Ses paroles, comme des poignards, vinrent t’ébrécher l’esprit, le lacérant délicatement. Pas assez pour te tuer, mais assez pour te faire mal. Endommageant la disposition de ce qui te servait d’organe, en remodelant la forme, dérangeant tout ce qui faisait de toi, toi. « Tu n’as pas à faire ça Draco, j’ai compris » tu ne le supplie pas, mais presque. Tu lui demandes subtilement de cesser cette torture, cette humiliation publique, qu’importe que les autres vous entendent ou pas. Il n’a pas besoin de te singer, tu peux très bien te punir toute seule. Du reste, il te rappelle tristement ta propre personne, face à Beatrix. Cette fausse sœur que tu aurais aimé savoir apprécier, à défaut de pouvoir l’aimer. Il utilise tes propres armes contre toi, t’humilies une fois de plus et tu serres doucement ta jupe d’une main, l’autre s’accrochant à ta coupe, que tu ramènes encore à tes lèvres. Mais l’alcool a beau te détendre le corps, il ne t’embrume pas suffisamment l’esprit. Il n’embrouille pas assez ses paroles, ne les gomment pas. Pourtant, la lâche en toi l’espère. Tu ne remarques pas même les plats qui se posent devant vous, cette salade qui ne te fais plus du tout envie. Tu ne vois que le vin et lui, démon blond irrésistible prêt à te torturer toute la nuit. Pas de sévices que tu pourrais trouver agréable pourtant, aucun risque. Au contraire, il te rappelle combien tu as été stupide, combien tu es femme. Et pour tout ça, tu le détestes à nouveau. Pour son charme glacial, pour avoir su réveiller des sentiments plus tendre en toi et ensuite les piétiner, pire, pour son acharnement. « Si ça ne concernait que nous, tout serait plus simple. Mais notre relation est scrutée en quasi-permanence et il me semble impossible de négliger les attentes qui en découlent. Mon propre père… s’impatiente et souhaiterait qu’on officialise. » Tu ne réponds plus, tu ne le regardes même plus, captivée par le liquide couleur de sang qui t’attend dans ton verre. Qui t’appelle. Tu en as assez d’avoir mal, de te faire mal, à en saigner. À en perdre un ami, un confident. « Je ne suis pas certain qu’on puisse échapper très longtemps à l’indiscrétion de nos familles. S’ils nous découvrent plus proches que de simples amis, tu n’échapperas pas à des fiançailles avec moi, ma pauvre victime. Plus encore compte tenu de mon… passif. » Tu fronces les sourcils, bien piètre preuve de ton agacement, alors qu’il te prend faussement en pitié. Tu n’as pas besoin de ses enfantillages et tu te mords faiblement la lèvre inférieure, pour finalement choisir ton verre. L’alcool est tellement moins difficile que Draco, tellement plus accueillant. Pourtant, ça n’a rien à voir avec son passé, absolument rien. Tu adores Scorpius et même qu’en réalité, tu sais que la présence du petit angelot est probablement ce qui t’a aidé à abaisser les barrières auprès du père. Tu ne désires pas être mère, devenir une sorcière incapable de se défendre, laisser une créature poussé en toi. Or, l’enfant est un parfait compromis. Parfait, dans tous les sens.

Tu termines ton verre, faute de pouvoir faire mieux et si tu tends la main vers la bouteille, c’est surtout pour finalement accusé une nouvelle attaque de la part de ton compagnon : « soit dit en passant, si tu veux du sexe tu peux aussi privilégier la séduction aux accusations et aux mélodrames, c’est tout de suite plus attirant. » Cette fois, tu le foudroie du regard, lui qui ose lever son verre, inutilement cruel. Vous étiez amis jusqu’ici, pourquoi doit-il se comporter de la sorte ? Pourquoi doit-il te démontrer combien tout le monde dit vrai à son sujet, combien il sait être le parfait connard de service ? Tes doigts attrapent la bouteille et tu siffles entres tes dents, presque trop bas pour être entendu de sa part : « va te faire voir Malfoy. » Venant de toi, ce genre de mot est presque un outrage. Les mots ne te vont pas, pas dans ta bouche, pas avec cette vois haineuse, poison aérien pour ses oreilles. Va pourrir dans les flammes Draco, voilà ce que tu sous entends par là, ton regard lui lançant des flèches encore plus mortel. Et tant mieux si tes paroles le choquent, le surprennent, jamais encore tu n’avais jamais osé te montrer aussi rustre avec qui que ce soit. Ce n’est pas en toi, mais l’alcool semble te délier la langue, t’aider à retirer les couches de bonne éducation qui t’enrobe depuis toujours. Oui, Draco peut aller se faire voir, à ce stade de la conversation, tu as suffisamment subis. Et puis, il ne peut pas te faire plus de mal que tu n’en as déjà subis. Tu termines de remplir ton verre, repose la bouteille avec la même prestance qui te sied si bien et le défiant du regard de te relancer, de pousser vos haines personnelles à se confronter encore, tu glisses le verre contre ta lèvre. Il y a presque quelque chose de sensuel dans ta fureur, dans cette façon que tu as d’avalé une longue gorgée de vin, quelque chose de provoquant aussi. Tu as assez encaissé, tu lui rendras maintenant les coups. Tant pis pour votre amitié, tant pis pour les pousses que forment tes sentiments à son encontre, tu es prête à tout déraciné. Tu planteras ailleurs, tu planteras mieux. Tant pis. Tant pis.

Pourtant, il ne redresse pas les poings, il n’aiguise pas davantage sa langue de vipère et se montre plutôt dégouté par la situation, sa voix arrivant à te convaincre de redéposer ton verre sur la table,  « bon sang, Susanna a quelle réaction t’attendais-tu ? J’ai commis des erreurs par le passé qui… qui entacheront pour toujours mes relations affectives. Comment voulais-tu que j’encaisse cette proposition ? Par un ‘merci, partons sur le champ consommer notre passion mutuelle’ ? Tu ne m’as même pas laissé le temps de m’expliquer avant de me poser un ultimatum. » Tu fronces toujours les sourcils, mais quelque chose se transforme dans ton expression, dans cette haine que tu lui offrais il y a encore quelques instants. Comme un élan de douceur, comme si au lieu de brandir les poings, tu les abaissais doucement vers le sol. Tu n’es pas prête à dresser le drapeau blanc, pas devant lui, pas après tout ce qu’il vient de te lancer au visage, mais tu ne veux plus te battre. Tu soupires à la place, secouant doucement la tête, tes doigts s’attardant sur l’attache de ton bas collant, sur ce porte-jarretelle qui te rend bien plus service que convenue. « Ce n’était pas un ultimatum… » pas vraiment, que tu tentes de vous convaincre tous les deux. Seulement un cri du cœur, un cri que tu aurais dû étouffer, un organe que tu te jures de bâillonner à nouveau. Plus jamais. Plus jamais. Pas avec lui. Pas avec les hommes. Quels êtres ignobles ils font, tous sans exception. Même Scorpius n’y échappera pas plus tard et quelque chose se tord en toi. Du regret, de la peine, de la déception. Oui, c’est l’essence même des hommes que d’être aussi mesquin, tu n’aurais pas dû l’oublier. Il n’a pourtant que faire de ton excuse, il a tant à dire, à son tour : « si tu tires une croix sur notre entente sous prétexte que je n’ai pas été assez prompt à répondre favorablement à tes attentes, alors soit. N’oublie simplement pas que tu renonces du même coup à notre relation. Nous ne pourrons plus nous afficher ensemble une fois nos parents conscients qu’il n’y aura rien à la clé. » Tu grimaces délicatement, comme s’il venait de t’enfoncer une épine dans le cœur, ce qu’il fait en quelque sorte. Pareille à Marcus, il t’empoisonne, à croire que tu ne côtoies que des hommes toxiques. Tu comprends pourtant que ce qu’il dit est vrai, ce ne sont pas des menaces, ni des craintes, c’est la pure vérité. Si on découvre que vous n’êtes pas bien agencé, vous aurez tôt fait d’être séparé et d’être relié à un nouveau partenaire. Tu seras renvoyé à un nouveau candidat, ce qui fera plus que plaisir à ton père, qui aime te torturer au moins autant que Draco y prenait plaisir il y a quelques minutes seulement de ça.

Pourtant, ce sont ses accusations, la faute qu’il jette sur toi, qui tourne en boucle dans ton esprit, alors que tu termines ton troisième verre, et ce, sans aucun regret. Pas assez prompt à répondre à tes avances qu’il dit, une question de sexe en quelque sorte. Pourtant, si tu ne peux pas nier que comme tout le monde tu as tes besoins, tu ne te considères pas suffisamment dépendante de la chose, pour te croire coupable de pareille faute. Parce qu’il s’agit bien de faute, de crime, de reproche. Tout est de ta faute, soit, mais tu n’endosseras pas un rôle qui ne te sied pas. Tu observes un instant ton verre, à nouveau vide, lorgne en direction de la bouteille, mais ce serait bien trop inconvenant que tu la termines toute seule, sans parler que tu n’as pas touché à ta salade, que tu repousses d’ailleurs doucement, ton regard se redressant pour rencontrer celui du blond. Moment précis qu’il choisit pour lancer une dernière offensive, qui te prend au dépourvu, qui t’arrache bien plus que quelques gouttes de sang : « je ne veux pas ça. Je ne veux pas te perdre. » Tu émets un petit gémissement, comme s’il venait de t’écraser un orteil, comme s’il t’avait giflé, comme ce fameux soir où tu avais osé le taper, pour le secouer. Mais cette fois, c’est pire, c’est plus intense et ton regard est douloureux quand il s’enfonce dans le sien, ta voix se faisant suppliante, écorché par la douleur : « assez ! » Il t’a suffisamment torturé, tu n’as plus envie qu’il joue avec toi. Ta main droite tremble un peu quand elle se redresse et glisse délicatement contre ton visage. « Tu as gagné, tu n’as pas à mentir plus longtemps… j’ai eu plus que ma dose. » Tu ravales ta douleur, ton humiliation, ton égo en lambeau. Malfoy a gagné, ton cœur te fait mal, tu devrais pourtant t’habituer à ce genre de chose. Tu devrais apprendre, que tous les hommes s’amusent à jouer au même jeu, qu’on ne peut pas faire confiance à l’un ou l’autre. Il n’est pas bien différent de ce père que tu as tant voulu aimé, au final, ce n’est jamais toi que l’on veut. Jamais. Tu croyais l’avoir compris, mais tu fourvoie à chaque fois. Avec ton père, puis ton frère, Marcus puis Draco. Assez, tu n’en peux plus et ton sourire n’a rien de joyeux, rien d’apaisé, quand il recourbe délicatement tes lèvres. Puis tu te ressaisis, peut-être n’es-tu qu’une fille stupide, qu’une fille fragile et facile, mais tu sais t’adapter. Tu ravales tout ce qui te pèse, ta déception, tes sentiments avortés et tu souris en affichant un air plus calme, presque à nouveau en plein contrôle. Ça, tu sais le faire, tu as vite appris, faute de pouvoir faire mieux. Même si ta main tremble encore très légèrement contre tes cheveux, que tu écartes lentement de ton visage, tu tentes de t’apaiser. Tu ne veux plus rien laisser filtrer. Alors ta main retourne sur ta cuisse, faiblesse dissimulé. Réalité gommée. « Tout ceci est de ma faute, j’ai parlé et j’ai eu tort. C’était déplacé de ma part… » tu soupires, laisse ton sourire s’envoler et fixe ton vis-à-vis avec sérieux, comme apaisée maintenant que ta décision est prise, « … mais je n’ai que des excuses à t’offrir et la promesse que ça ne se reproduira plus. Je n’ai pas besoin de mensonge, ni d’humiliation supplémentaire pour comprendre que je t’ai froissé et tu m’en vois sincèrement navré. » Ah ça oui, navré de l’avoir vexé, navré d’avoir secoué votre amitié et d’en avoir ébranlé les fondations. « La semaine a été rude… alors oublions toutes ses fabulations, mettons les sur le compte d’une femme épuisée. » Tu souris à nouveau, tristement, avec quelque chose de désolé, puis tout disparait. Tu redevenir neutre, alors que tu te concentre sur la salade te faisant face.

On croirait entendre ta mère, il y a une vingtaine années de cela, quand ton père s’emportait à table avec elle. Mesurée, compréhensive, prête à t’incliner devant lui, tu fais l’effort d’avaler quelques bouchées de ta salade. Elle a un goût de cendre dans ta bouche, un goût de perte, de finalité. Mais pas la vôtre, non. Ça ne peut pas se terminer ainsi, tu ne peux pas te résigner à laisser Scorpius t’échapper, à ne plus le revoir. Pire, tu ne peux pas t’imaginer passer une autre semaine sans voir Draco, sans échanger quelques mots avec lui. Peut-être crains-tu finalement davantage la perte de tes habitudes que sa perte à lui, du moins c’est ce dont tu veux te convaincre. Rien n’a à changer, ton idée était stupide, déplacée. Mais tu sais que ça ne lui suffira pas, qu’il n’est pas nécessairement convaincu, et avec raison. L’héritier Malfoy n’est pas idiot, il se doute forcément que ton soudain refrain n’est pas aussi sincère que ce premier cri lancé, cette requête totalement idiote. Alors tu te forces à sourire un peu et tout en fouillant ta salade du bout de ta fourchette, tu parles tout bas, d’une voix douce : « je n’ai pas envie que mon géniteur m’impose un autre avorton et ton fils n’a assurément pas besoin que l’on t’impose une potiche à exhiber. J’ai parlé trop vite quand j’ai dit que je ne pourrais pas le maintenir, c’était faux. À croire que j’ai trop côtoyé Beatrix dernièrement… mes sauts d’humeurs ressemblent aux siens. » C’est bel et bien une tentative d’humour que tu lances, un petit sourire ironique au coin des lèvres, alors que tu portes un bout de laitue à ta bouche. Le goût ne change pas, se contente de te retourner l’estomac. Tant pis. « Bien entendu, tu comprends que tout ceci n’avait rien à voir avec une quelconque tentative de séduction. » Tu souris à nouveau, un peu ironique, un peu blessée aussi, ton regard accrochant le sien. Tu le questionne en silence, presque confortable d’ailleurs, si ce n’était pas de cette lourdeur que tu ressens partout dans ton corps. Comme si quelque chose te tiraillait de l’intérieur, c’est que les mensonges ne sont pas ta tasse de thé, toi qui avais réussis à prendre ton courage à deux mains, voilà qu’il s’est envolé. Draco devrait pourtant savoir que tu n’as rien d’une courtisane, que tu ne saurais pas même te mettre de l’avant, mais au fond, peut-être s’amuse-t-il simplement à tes dépends. Tu baisses alors les yeux, parlant délicatement, « aussi, si ça ne te dérange pas, je préférerais prendre le dessert chez toi », auprès de Scorpius, avant de t’éclipser pour la nuit. Avant de t’éloigner pour panser tes plaies. Parce que tu ne peux décidément pas rentrer chez toi sans voir la bouille adorable du jeune Malfoy, une consolation comme une autre.
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PRISONERS • bloodstains on the carpet
Draco Malfoy
Draco Malfoy
‹ inscription : 13/09/2013
‹ messages : 8775
‹ crédits : faust.
‹ dialogues : seagreen.
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‹ liens utiles : draco malfoy w/ lucky blue smith ; ginevra weasley w/ holland roden ; calixe davis w/ audreyana michelle ; uc w/ uc ; indiana alderton w/ nicola peltz ; heath ravka w/ im jaebum ; even li w/ jeon jungkook ; jelena kuodzevikiute w/ ariana grande.

‹ âge : 23 yo (05.06.80).
‹ occupation : ancien langue de plomb (spécialisé dans les expérimentations magiques) ; fugitif et informateur de la RDP entre le 26.05.03 et le 08.12.03 ; condamné à 22 ans à Azkaban pour terrorisme, au terme d'une assignation à résidence et d'un procès bâclé, tenu à huis-clos.
‹ maison : Slytherin — “ you need a little bit of insanity to do great things ”.
‹ scolarité : entre 1991 et 1997.
‹ baguette : un emprunt, depuis qu'il est en fuite. elle n'est que temporaire et il ne souhaite pas s'y intéresser ou s'y attacher, puisque la compatibilité est manquante.
‹ gallions (ʛ) : 14086
‹ réputation : sale mangemort, assassin méritant de croupir à vie en prison pour expier ses crimes et ceux de ses ancètres.
‹ particularité : il est occlumens depuis ses 16 ans.
‹ faits : Famille.
Narcissa (mère) en convalescence. sortie de son silence depuis peu pour réfuter l'annonce de son décès ; reconnue martyr. lutte pour que le jugement de son fils soit révisé.
Lucius (père) mort durant la tempête du 03.03.2004.
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Spoiler:

‹ résidence : emprisonné à Azkaban depuis le 06.01.04. en fuite depuis le 08.05.04.
‹ patronus : inexistant.
‹ épouvantard : l'éxécution de juillet 02, ses proches en guise de victimes: leurs regards vidés par l'Imperium, la baguette de Draco dressée, les étincelles vertes des AK et leurs cadavres empilés comme de vulgaires déchets.
‹ risèd : un portrait de famille idéal, utopique.
http://www.smoking-ruins.com/t4710-draco-there-s-a-hole-in-my-so
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• Just a little bit of your heart is all I want •

Déchéance amorcée derrière la surface vernie d’un rendez-vous galant. La scène était certes parée de cette dorure polie, glacée, qui lui donnait l’allure d’une discussion agréable, Draco n’en sentait pas moins se nouer ses entrailles alors qu’il prenait pleinement conscience des conséquences des dommages potentiellement causés à leur relation. Ils venaient de tout bafouer, de tout salir, et pourquoi ? Parce que ce jeu n’avait été une judicieuse idée qu’en apparence, parce qu’ils n’avaient pas calculé plus loin que le bénéfice immédiat. Fatale erreur – le Serpentard en lui ne pouvait que le blâmer pour cela. Il s’était cru au-dessus de toute question de désir, de sentiments, de toute évolution des émotions que pouvait faire naître Susanna en lui. Parce que tout était si net et platonique, à l’origine, qu’il n’avait pas songé qu’il puisse y avoir un impact négatif à leur proximité. La vérité était qu’ils avaient emprunté un chemin trop complexe pour eux, trop risqué, et que la voix s’amenuisait à présent ; elle arrivait à son terme et eux, au bout du gouffre, ne savaient comment trancher maintenant qu’était venue l’heure de prendre une décision, d’oublier les vains détours. Il était trop tard à présent pour faire marche-arrière, trop tard pour gommer les mots lâchés sous le coup de la frustration. Si Malfoy était amer, c’était parce qu’il savait que cette avalanche de mépris qui dévalait ses lèvres était tout à fait lui, qu’il ne réagirait pas autrement même si on lui donnait l’opportunité de rattraper le coup. Une part de lui regrettait ce gâchis mais, avec l’efficacité que confère l’habitude, elle fut scellée sous des couches de justifications qui lui soufflaient qu’il était dans son bon droit et qu’elle était en tort. Vision déformée par le prisme qu’était son esprit savamment compartimenté pour élaguer tout ressenti qu’il jugeait superflu. Qu’étaient les remords face à l’arrogance ? Poussières égarées, brise inefficace. Tout ce qu’il put offrir pour leur rendre justice fut une simple phrase, unique aveu assumé : « Je ne veux pas te perdre. » Mais sans doute était-ce trop ou trop peu, sans doute était-il simplement trop tard, puisqu’elle réclama qu’il cesse et lui accorde un semblant de répit à présent qu’il arrivait au terme de sa diatribe acide. Assez. Le mot claqua comme une gifle, mi-supplique mi ordre. Et peut-être ne supportait-il pas le bonheur, peut-être se complaisait-il dans la hargne qu’il savait extirper même de ceux qui tenaient le plus à lui, car à cet instant, il sourit. Rictus insatisfait mais ironique, sardonique, qui laissait probablement penser à sa vis-à-vis que ces ravages qu’ils s’infligeaient ne l’émouvaient pas le moins du monde, que la voir suffoquer en quête de contrôle et se raccrocher aux lambeaux de sa fierté blessée ne l’ébranlait nullement. Il avait fait pire, se remémora-il en penchant légèrement la tête, tel un prédateur fixant avec intérêt sa proie acculée. Il avait reçu et infligé pires plaies, ce n’était rien, elle en faisait un drame, ni plus ni moins. Certes. Certes, à bien des égards, le constat ne pouvait être infirmé ; c’était l’importance que revêtait Susanna pour lui, cependant, qui rendait ce déballage déplaisant au lieu d’assouvir comme à l’habitude sa soif de rabaisser autrui. Le constat était qu’inconnus comme proches écopaient à terme des mêmes travers de sa part, qu’il ne pouvait se défaire de sa nature et ne parvenait même pas à en ressentir l’envie. « Tu as gagné, tu n’as pas à mentir plus longtemps… j’ai eu plus que ma dose. » Il devrait probablement insister à cet instant précis pour affirmer la véracité de sa déclaration précédente ; mais qu’elle la bafoue après avoir porté atteinte à la fierté du blond est déjà trop, et les lèvres du concerné se serrent jusqu’à former une mince ligne agacée. Qu’il transforma en sourire faux, pour l’assistance, les potentiels regards curieux. Son regard, lui, était furieux.

Pour la première fois elle voulait jouer un rôle face à lui. Prétendre, non pour leur cour mais pour lui. Faire mine de s’être brièvement égarée, troublée par la fatigue due à une semaine pesante. Elle se refermait, coquille masquant sa perle aux regards des damnés ; elle lui claquait au nez l’accès à ses pensées pour se barricader derrière une vulgaire façade typique de leur monde. « Tout ceci est de ma faute, j’ai parlé et j’ai eu tort. C’était déplacé de ma part… mais je n’ai que des excuses à t’offrir et la promesse que ça ne se reproduira plus. Je n’ai pas besoin de mensonge, ni d’humiliation supplémentaire pour comprendre que je t’ai froissé et tu m’en vois sincèrement navré. » Il ne l’arrêta pas, ne la fixe plus, s’intéressa à ce plat qui refroidissait face à lui. L’entame, les phalanges enserrant les couverts un peu trop fort – au point d’en blanchir. « La semaine a été rude… alors oublions toutes ses fabulations, mettons les sur le compte d’une femme épuisée. » Encore, il n’opposa qu’un froid silence à ses tentatives. Lourd cette fois, chargé de non-dit, d’accusations muettes, de reproches qu’elle tairait désormais, mais qui ne cesseraient pour autant de flotter entre eux deux, menaçants. Parce que confidences et confiance allaient de pair, mais qu’il n’était pas l’oreille la plus à même de pardonner les formulations maladroites et qu’elle n’avait pas les épaules assez larges pour encaisser son tempérament, même lorsqu’il ne poussait pas l’audace à son paroxysme. Il se sentait cloîtré dans un carcan de vieil acariâtre, d’époux aigri face à sa compagne soumise ; rôle qu’il avait toujours été prêt à revêtir, qu’il avait même tenté de faire sien à l’époque où il fréquentait Astoria. Mais il était difficile de se couler dans le moule, dans la situation actuelle. « Je n’ai pas envie que mon géniteur m’impose un autre avorton et ton fils n’a assurément pas besoin que l’on t’impose une potiche à exhiber. J’ai parlé trop vite quand j’ai dit que je ne pourrais pas le maintenir, c’était faux. À croire que j’ai trop côtoyé Beatrix dernièrement… mes sauts d’humeurs ressemblent aux siens. » S’il refusait de se prêter au jeu plus qu’en apparence, plus que ne l’exigeait le strict minimum, il se crispa inévitablement à la mention de Beatrix. Leur dernière confrontation avait été trop tendue pour qu’il s’amuse d’une remarque qui l’impliquait, de près ou de loin. « Merlin te préserve de jamais lui ressembler. » Elle balaya l’intervention, visiblement soucieuse de redorer son blason, de repriser ce qui lui restait de superbe. « Bien entendu, tu comprends que tout ceci n’avait rien à voir avec une quelconque tentative de séduction. » Le sourire étrange qu’elle esquissa ne lui fut pas rendu, l’espace du court laps de temps durant lequel leurs regards se croisèrent. La tournure des évènements avait pourtant tout de la plaisanterie – de mauvais goût. « Aussi, si ça ne te dérange pas, je préférerais prendre le dessert chez toi », conclut-elle alors que les yeux gris se faisaient ombrageux. « Si ça ne te dérange pa », singea-t-il en réponse, « j’aimerais finir de dîner en paix. » Sec, déplaisant, la panoplie du mâle cliché dans la peau duquel elle l'invitait à se glisser en adoptant la façade de la femme creuse occupée à jacasser pour brouiller les pistes menant vers les sujets qui fâchent. Voix assurée et mains tremblantes et retours récurrents sur sa coupe de vin – elle n’était à l’heure actuelle que faux semblants et contradictions.

Le repas s’acheva dans une atmosphère pesante ; oublié le plaisir, le tout revêtait une allure de devoir dont ils suivaient avec application l’énoncé. Usant des bons couverts, plaçant les bons commentaires aux bons moments pour prétendre que la source de leur conversation ne s’était pas tarie au point de n’être plus qu’une étendue désertique ; complimentant le chef lorsque ce dernier quitta la chaleur de sa cuisine pour s’assurer de la satisfaction des clients, entraînant dans son sillage les délicieux effluves des mets qu’il concoctait avec art et application. Et une fois le labeur accompli, Draco escorta Susanna jusqu’à la zone de transplanage, sans s’attarder pour payer – dans de tels lieux, les transactions se faisaient d’un compte à un autre et Gringotts se chargerait donc de s’assurer que la note soit réglée. Simili-couple irréprochable, le duo s’éclipsa sans éclat.

Du moins fut-ce le cas jusqu’à ce que claque derrière eux la lourde porte du Manoir. A peine l’eurent-ils franchie que Malfoy emprisonnait la jeune femme entre le lourd panneau de bois et lui. Sans la toucher cela dit, et sans la brutaliser – c’était sur la surface gravée de motifs mystérieux que s’étaient abattues ses paumes rageuses, de part et d’autre de son visage, alors qu’il la vrillait avec toute la fureur qu’il avait eu à contenir durant la dernière demi-heure. « Que les choses soient claires, Carrow » – persiffla-t-il d’un ton suffisamment bas pour n’alerter personne. La demeure, cependant, était assez imposante pour qu’aucun occupant n’ait même remarqué leur arrivée, en dehors des elfes de maison auxquels, évidemment, aucune allée et venue n’échappait. « Si j’avais voulu d’une gamine emportée à mes côtés, j’aurais jeté mon dévolu sur ta demi-sœur. Si j’avais voulu d’un ersatz d’être humain, je me serais encombré de la première pimbêche venue. Que tu ne sois pas une courtisane est un fait. Que tu ne saches ni assumer ni entretenir le désir d’un potentiel amant, j’ai eu l’occasion d’en faire les frais en trois ans. » Sourire méprisant à l’appui, il jubila brièvement de renverser la donne, de finalement faire d’elle le fardeau de trop nombreuses années – non qu’il l’ait réellement ressenti ainsi, mais parce qu’elle l’avait fait se sentir comme tel, un peu plus tôt. Il tut cependant ce qu’elle n’avait pas accepté de comprendre auparavant : que même sans le vouloir, elle inspirait cette flamme, l’animait, à défaut d’avoir le cran d’y faire face. Elle lui donnait vie puis l’étouffait sous des montagnes d’excuses, inquiète qu’il puisse risquer de se transformer en brasier incontrôlable, et qu'on puisse l'en blâmer. « Mais si tu t’avères soudainement incapable d’argumenter comme l’adulte raisonnable que tu te targues d’être, si tu te caches derrière une comédie pathétique d’épouse brimée en espérant que je me plie aux nouvelles règles de ton jeu, tu peux franchir cette porte en sens inverse et ne plus jamais me faire l’affront de te présenter devant moi. » Pari risqué : il exigeait qu’elle accepte d’affronter cette conversation autrement que sous forme de dispute sourde, cette fois dans l’intimité de murs que nul quidam ne pourrait franchir dans le but d’épier leurs mots et leurs gestes. Mais l'offre était formulée de façon suffisamment dure pour qu’elle n’ait qu’une envie – partir. « Crois-le ou non, je ne compte pas m’enfoncer dans le déni au moindre obstacle alors que je mise mon avenir avec toi, et je n’ai pas besoin de quelqu’un qui se repliera au moindre impact. Je ne souffrirai pas non plus que tu me compares à un autre, moins encore que tu me proposes plus qu’une simple amitié en me mentionnant pourtant comme une option par dépit. Il ne me semble pas t’avoir insultée de la sorte, pour ma part. » Ses bras se détendirent, rendant sa posture moins menaçante, moins agressive ; il suspendit son accusation le temps de lui relever le menton à l’aide de son index replié, la pulpe de son doigt pâle allant ensuite retracer la courbe de sa joue. « Si j’envisage d’oublier l’accord que nous avions passé par souci pratique, c’est parce que je considère que tu es celle qui me correspond le mieux dans la situation actuelle. Ce qui implique que dans le cas où il nous serait imposé par nos proches de prendre une décision, je choisirais de demander ta main. Mais je préfère de loin prétendre que tu m’es indifférente, si tout ce que tu peux m’offrir en échange est ta culpabilité, mêlée de doutes et d’attraction subie contre ton gré. »
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Just a little bit of your heart is all I want
I don't ever tell you how I really feel, Cause I can't find the words to say what I mean
I know I'm not your only but at least I'm one, I heard a little love is better than none.


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u n’aurais pas dû parler, t’ouvrir à lui, voilà ce que les singeries du fils Malfoy te rappelait, alors qu’il te rabaissait sans aucun scrupule. Toi qui tentait d’arranger les choses, de gommer ce qui ne lui plaisait visiblement pas, mais tu avais osé oublier qu’avec lui, rien ne pouvait être omis. Ce qu’on disait ou faisait face à cet homme capricieux, ne passait jamais sous silence. Tu avais parlé, alors il ne te restait plus qu’à assumer, mais pas ici. Pas en ces lieux, trop publique, trop indiscret. Qui était le pire des deux ? Tu te le demandais, alors que tu le foudroyais du regard une dernière fois, exigeant que lui aussi, se taise. Il voulait dîner en paix ? Parfait, tu ne comptais plus reprendre la parole qu’en surface, répondant aux babillages de base pour paraitre normale, presque heureuse. Véritable comédie. Tu mangeas la moitié de ta salade, pour ensuite attendre que son altesse royale, parce que tu avais cette nette impression d’accompagner un sale gamin capricieux se prenant pour un quelconque monarque, ait terminé son assiette. Tu ne cherchas pas non plus son aide pour enfiler ton manteau, de toute manière, il ne te l’aurait assurément pas proposé, pas dans cet état, pas avec cette attitude. Tant mieux, tu n’en voulais pas davantage, qu’il aille se faire voir que te chuchotais une voix quelque part en toi. Tu ne pouvais que lui donner raison. Et pourtant, lorsque vous gagnèrent enfin sa demeure, que la lourde porte se referma derrière vos pas, comme une mise en garde, tu en étais à chercher cette colère que tu l’avais laissé mettre en toi, sentiment exécrable brulant jusqu’à ton âme. Mais ton corps était visiblement trop étroit, trop hermétique, les flammes étaient mortes en chemin, non pas perdu en route, mais éteint par le manque d’oxygène. Tu avais trop bien colmaté les fuites semblait-il et il ne restait plus que la fatigue en ton sein, une envie étrange de faire la paix. Les conflits ne t’avaient jamais amusé, tu n’aimais pas détester les gens, c’était le travail de toute une vie et tu préférais le limiter à ton géniteur et à ton frère. C’était tellement plus facile, tellement plus familier aussi, alors qu’avec le blond, ça n’avait rien de soulageant. Pourquoi aurais-tu eu à te protéger de lui ? Il n’avait rien fait, c’est toi qui avais eu un moment de faiblesse, qui avait été trop stupide, trop sensible. Il n’y était pour rien, mais tu n’eus pas même le temps de laisser s’échapper un mot, une main glissant doucement contre ton visage pour remettre une mèche en place, qu’il t’acculait contre un mur. Pas de force, non, mais par sa simple présence, par ce corps agile, ce regard ombrageux.

Si tu savais dominer Beatrix sans grand effort, mais toujours sous le coup de la colère, quand le détestable sentiment se voulait absent, tu avais toujours eu peine à te défendre. Tu n’aurais jamais su rendre la vie impossible à ton géniteur sans cette haine qu’il avait injecté dans tes veines et debout là, dans le hall de la grande demeure Malfoy, tu ne trouvais plus ta colère, ton agacement, seulement un vide angoissant. L’inquiétude de le perdre, de faire un autre faux pas. L’aimer à moitié et le désirer, en étaient déjà deux biens trop grands, tu devais cesser. Tout de suite. Tu n’avais donc que de grands yeux surpris, inquiet même, à lui offrir, ton dos se moulant naturellement au bois, pour te préserver, pour chercher à fuir la guerre à venir. Pas encore Draco… « Que les choses soient claires, Carrow » Tu n’aimais pas ce ton et déjà tu fronçais délicatement les sourcils, pas de colère, mais de crainte. Même ton cœur, organe le plus lâche et le plus abîmé de ta personne, sembla ralentir sa cadence, te coupant le souffle alors que tu attendais la gifle, le coup cuisant qu’il te donnerait. Malfoy un jour, Malfoy toujours, Constantin t’avais pourtant mise en garde. « Si j’avais voulu d’une gamine emportée à mes côtés, j’aurais jeté mon dévolu sur ta demi-sœur. Si j’avais voulu d’un ersatz d’être humain, je me serais encombré de la première pimbêche venue. Que tu ne sois pas une courtisane est un fait. Que tu ne saches ni assumer ni entretenir le désir d’un potentiel amant, j’ai eu l’occasion d’en faire les frais en trois ans. » Tu n’avais pas ta place auprès de cet homme capricieux, de cet homme cruel, mais ton cœur repris ses battements et tes sourcils se froncèrent un peu plus. La colère revenait doucement, sous ce sourire méprisant qu’il t’offrait si gracieusement, sous ce presque rire qui lui chatouillait les lèvres. Quel gâchis il faisait, le bel enfant colérique, Constantin te l’avais dit. Tu n’étais pas faite pour lui et lui, non plus, n’était pas à ta taille. Et pourtant, pourtant tu te contentais de plisser les yeux et de redresser le menton, faussement orgueilleuse, mais prête à te défendre s’il le fallait vraiment.

Seulement, le blond n’en avait pas terminé avec toi et même si tu vins à entrouvrir les lèvres, prête à lui rendre la donne, question de principe, question d’éducation, question de relation avec un Malfoy oui, il te fit taire en reprenant la parole. Homme trop orgueilleux, homme trop prétentieux, Malfoy tout simplement : « mais si tu t’avères soudainement incapable d’argumenter comme l’adulte raisonnable que tu te targues d’être, si tu te caches derrière une comédie pathétique d’épouse brimée en espérant que je me plie aux nouvelles règles de ton jeu, tu peux franchir cette porte en sens inverse et ne plus jamais me faire l’affront de te présenter devant moi. » Alors c’est à cela que ce résumait votre dispute de plus tôt ? À un caprice de ta part ? Cette fois, la colère vacilla en toi, te tordant les entrailles entre deux hésitations : devais-tu rire de ces propos et lui faire une nouvelle offense, ou devais-tu te sentir insulté et relancer le débat ? Et puis il y avait cet ultimatum, c’était son tour cette fois tien, concernant ton départ, un adieu permanent, confirmant tes craintes quant à ses mensonges au sujet de ses craintes de te perdre. Cette fois, tu devais l’affronter et c’est en le fixant avec sérieux, abandonnant toute envie de jouer, de gommer la vérité, votre réalité oui, que tu lui soufflas ta question, tes mots claquant pourtant durement entre les murs du hall : « est-ce vraiment là ton souhait, Draco ? » Que tu quittes cette demeure sans plus y revenir ? Que vous n’échangiez plus un seul repas, un seul mot, un regard même ? Quelque chose remua alors en toi, rejetant cette possibilité, incapable de l’accepter. Tu n’aurais pas su dire où se trouvait le mouvement, à quel organe il se trouvait rattaché, mais c’était là. En toi. Alors que tu le mettais presque au défi de te flanquer à la porte, tu redécouvrais la peur de le perdre au plus profond de tes entrailles. Le laisserais-tu seulement faire ? Tu n’en étais pas du tout certaine et si tu avais eu l’impression de cesser de respirer jusqu’ici, maintenant c’était tout le contraire et ta poitrine te faisais plutôt l’impression d’être sur le point d’exploser. Il ne pouvait pas te rejeter, pas maintenant. Plus maintenant, te semblait plus juste. Il avait eu trois ans pour le faire, trois longues années, maintenant c’était trop tard. Alors cette lueur inquiète qui passa dans ton regard se transforma en autre chose, en un défi muet, une opposition de plus en plus claire : tu ne quitterais pas cette satanée demeure, même s’il te le hurlait dans les oreilles, même s’il te tordait un bras.

Évidemment, ça aurait été plus facile s’il avait pu cesser de discourir, de se faire maître des lieux, maître de la situation, face à toi : gamine capricieuse et difficile à ses yeux. « Crois-le ou non, je ne compte pas m’enfoncer dans le déni au moindre obstacle alors que je mise mon avenir avec toi, et je n’ai pas besoin de quelqu’un qui se repliera au moindre impact. Je ne souffrirai pas non plus que tu me compares à un autre, moins encore que tu me proposes plus qu’une simple amitié en me mentionnant pourtant comme une option par dépit. Il ne me semble pas t’avoir insultée de la sorte, pour ma part. » Trop orgueilleux, il était bien trop orgueilleux, mais Draco avait toujours été étouffé par ce défaut si masculin. Si enfantin aussi. Un sourire effleura tes lèvres alors que tu détournais les yeux, pas pour te moquer, même si tu savais fort bien qu’il le prendrait tel quel, mais bien pour ne pas pousser le vice plus loin : pour ne pas rire. Parce que c’était presque mignon de le voir prendre la mouche. Et puis, toute cette histoire était d’un ridicule effrayant. Jamais tu ne l’avais considéré comme une option par dépit, jamais. Même s’il était plus jeune que toi, même si tu ne l’avais jamais vu autrement que comme le promis d’une amie trop chère à tes yeux, même si tu ne l’aimais pas encore tout à fait. Si tu ne croyais pas nécessairement que votre « histoire », que votre amitié ou qu’importe le nom que portait votre relation, vous mènerait à une cérémonie en bonne et due forme, jamais tu n’avais vu votre alliance comme une bêtise. Si Draco n’avait pas possédé ton respect et une valeur considérable à tes yeux, jamais tu n’aurais accepté d’être perçu comme possiblement sienne. Jamais. Mais tu l’avais insulté et quelque part, si tu avais envie de rire de ce malentendu, tu avais aussi cette envie, moins nette toutefois quand tu te rappelais ses insultes envers ta personne, de t’excuser et de le rassurer. Tu n’étais décidément pas faite pour le combat, ni pour les querelles, car dès que sa posture changea, qu’il baissa les bras, tu soupiras en baissant les yeux au sol, cherchant quoi dire ou faire. La colère s’en était à nouveau allé, tu n’étais pas assez bien pour elle, pas assez inflammable.

Ce fut son doigt replié qui vint à ta rencontre, qui exigea que tu redresses les yeux, ta tête retombant doucement contre le panneau de bois alors que tu battais lentement des cils, une fois. Puis deux, pour le fixer. Si froid dans son maintien, trop droit, trop austère, Malfoy jusqu’au bout des doigts. Ce même doigt qui vint te caresser la pommette, t’arrachant un petit soupire, troublé. Épuisé. Ravis aussi. Parce que la paix ne se trouvait forcément plus très loin. Pas quand il avait ce regard-là, quand il abandonnait ses jeux de pouvoir, que tu lui léguais sans trop de mal. Tu ne t’abaisserais certainement pas à lui lécher les pieds, mais tu pouvais lui permettre d’avoir une tête de plus que toi, si cela pouvait le réconforter. Lui faire oublier que des deux tu étais la plus âgée, la plus adulte. Mais peut-être pas ce soir, que te chuchotais encore une voix. Oui, ce soir tu t’étais laissé emporter, paniquée par l’attaque, peut-être avais-tu crains pour sa vie, mais surtout, tu avais craint de retomber entre les mains de celui qu’on destinait à ta sœur, cet ancien amour. Tu ne voulais pas, tu craignais le pire avec lui, pourtant ton cousin n’avait de cesse de te rappeler que le futur ne serait pas plus brillant auprès de l’homme qui te faisait face, ce garçon trop rapidement devenu homme, par fierté, par devoir. Parce qu’on avait exigé de lui qu’il le soit. « Si j’envisage d’oublier l’accord que nous avions passé par souci pratique, c’est parce que je considère que tu es celle qui me correspond le mieux dans la situation actuelle. Ce qui implique que dans le cas où il nous serait imposé par nos proches de prendre une décision, je choisirais de demander ta main. Mais je préfère de loin prétendre que tu m’es indifférente, si tout ce que tu peux m’offrir en échange est ta culpabilité, mêlée de doutes et d’attraction subie contre ton gré. » Mais pas toi. Toi tu n’avais jamais rien exigé de sa part, avant ce soir. Et ô combien tu le regrettais en ce moment. Parce que maintenant il n’était plus question d’entre-aide, d’amitié, mais bien d’accord et de « situation actuelle ». Tu venais de te transformer en une situation, en possible fardeau qu’on lui imposerait, mais ne parlait-il pas aussi de « prétendre », donc de jouer, comme tu avais tenté de le faire plus tôt ? Faire comme si ça ne le touchait pas ? Faire comme si tu ne lui arrachais aucun sentiment agréable ? Ce fut pourtant ses derniers propos qui vinrent adoucir ton regard, y jeter une pincée de poudre, faisant se recourber délicatement tes lèvres alors que ta main droite se refermait doucement contre son poignet, l’empêchant de reprendre sa main. Ne le quittant pas du regard, exigeant de lui qu’il ne te quitte pas des yeux à son tour, tu fis s’approcher sa main et en embrassa tendrement le bas de la paume, puis laissant trainer ta lèvre inférieure contre sa peau chaude, cette main encore abîmée par l’attaque récente, tu en embrassas le centre de la paume, plus fermement, les lèvres entrouvertes. Du défi plein les yeux ; de te ficher à la porte, d’oser prétendre que tes doutes et tes attractions te venaient contre ton gré, tu devins celle exigeant de sa part.

Ta main abandonna doucement son poignet, l’autre se posa à plat contre le panneau de bois et avec une aisance qu’il n’avait même jamais du soupçonner vivre en toi, tu abandonnas le panneau de bois pour plutôt t’approcher de lui. C’est contre sa poitrine que ta main se referma doucement, à plat, tes doigts se refermant contre sa chemise, ton corps rejoignant le sien alors que tu le buvais du regard. Un peu ivre, aussi audacieuse que tu l’avais autrefois été avec Marcus, mais surtout lasse de vos chamailleries, de ce conflit qui n’avait pas lieu d’être, tu vins effleurer sa lèvre inférieure de ta bouche. Un frisson te parcourut aussitôt, délicieux et vicieux, transporté le long de ta colonne vertébrale pour aller se nicher dans ton ventre, ne suivant décidément pas un chemin logique. « Assez… nous nous sommes suffisamment querellé et si je dois endosser la totalité de la faute ce soir, je suis prête à le faire. Mais par Morgana, c’est suffisant… » Sérieuse et à la fois intriguée par cette bouche invitante, un interdit en quelque sorte, parce qu’elle appartenait à une autre, à cette presque sœur, à cette fille trop superficielle que tu aimais pourtant tellement, ton regard glissa plus bas. Abandonnant son regard troublé, cette expression indéchiffrable qu’il exposait à ta vue depuis que tu avais osé, faire à ta tête, goûter un aperçu de ce que tu convoitais bien malgré toi. Malgré les avertissements de ton cousin. Malgré l’amour qu’Astoria lui avait voué et lui vouait probablement toujours. Malgré tout, tu refermais ta main contre lui et tu l’attirais à ton tour contre toi, pour que ton dos retrouve ce panneau de bois. Pour que cette fois, quand Draco se rapprocherait de toi, ce ne serait pas pour t’humilier mais pour t’honorer, pour te séduire, mais tu étais l’ainée et un peu ivre, de ce bon vin, de cette crainte de le perdre, de cette frustration qui avait fait naître un conflit entre vous, tu refermas la bouche sur cette même lèvre inférieure que tu avais à peine osé goûter quelques secondes plus tôt. Mais cette fois, tu y plantas délicatement les dents, et l’aspirant entre tes lèvres, maintenant gourmandes de sa personne, tu refermas doucement les yeux. Pour bien le goûter, pour en profiter autant qu’il en était humainement possible.

Comment des mots si aigres, si durs et amers pouvaient naître de cette bouche si douce, si chaude ? La question fut rapidement balayée par la chaleur de son corps et la courbe toute masculine de sa nuque, que ton autre main rejoignait, l’encourageant à te dominer cette fois. De toute sa hauteur, de toute sa stature. Il pouvait jouer à l’homme, toi tu te sentais bien assez femme pour lui donner la réplique, une réplique soufflée alors que tu relâchais cette lèvre délicieuse, ton corps bourgeonnant de partout, chatouillé par ses pétales qu’un simple demi-baiser faisait naître en toi. « Je suis désolée… vraiment navrée pour ce soir… faisons la paix » entrouvrant les yeux, ton nez effleurant le sien, tu en vins presque à le supplier du regard : pour un véritable baiser, pour une chance de faire la paix. Pour plus de chaleur, s'il en était seulement capable. Une requête tout en douceur, tendre supplique que tu soufflais contre ses lèvres, ton visage en offrande : « je ne t'ai peut-être pas prouvé avoir un quelconque potentiel dans les jeux de l'amour... mais laisse-moi au moins essayer... laisse moi faire mes preuves Draco » Tu craignais de paraître facile, même après trois années, même après ses nombreuses soirées passées ensemble, que ce soit lors de vos repas ou auprès de Scorpius. Mais tes craintes n’étaient pas aussi puissantes que ton désir présent, que cette frustration que tu découvrais dans ton ventre, se déployant telle une fleur qu’il avait fait fleurir par mégarde. C’était de sa faute évidemment, mais le savait-il seulement ? Douterait-il encore de toi ? De ce qu’il faisait vibrer en ton sein ? Tu n’étais réellement pas une courtisane, tu ne savais pas vraiment flirter, tu avais appris à séduire Marcus, à jouer avec ses nerfs, à attiser lentement mais surement son désir, à te faire femme fragile, femme gracile, mais sans plus. Maintenant accrochée à lui, ta main tordant doucement sa chemise, tu craignais le pire : son rejet et son dégoût. Parce que tu n’étais pas elle, que tu n’avais et n’aurais jamais la sensualité d’Astoria. Parce que c’est à elle qu’il appartenait. Et pas à toi. Pourtant, tu l’aurais voulu en ce moment, plusieurs fois au courant de la dernière année, que tu veuilles l’assumer ou pas. Tu le voulais et l’ardeur qui brillait dans tes yeux ne pouvait le nier. Femme stupide, femme fragile, mais pour lui, surtout, ce soir du moins, femme facile.
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PRISONERS • bloodstains on the carpet
Draco Malfoy
Draco Malfoy
‹ inscription : 13/09/2013
‹ messages : 8775
‹ crédits : faust.
‹ dialogues : seagreen.
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‹ liens utiles : draco malfoy w/ lucky blue smith ; ginevra weasley w/ holland roden ; calixe davis w/ audreyana michelle ; uc w/ uc ; indiana alderton w/ nicola peltz ; heath ravka w/ im jaebum ; even li w/ jeon jungkook ; jelena kuodzevikiute w/ ariana grande.

‹ âge : 23 yo (05.06.80).
‹ occupation : ancien langue de plomb (spécialisé dans les expérimentations magiques) ; fugitif et informateur de la RDP entre le 26.05.03 et le 08.12.03 ; condamné à 22 ans à Azkaban pour terrorisme, au terme d'une assignation à résidence et d'un procès bâclé, tenu à huis-clos.
‹ maison : Slytherin — “ you need a little bit of insanity to do great things ”.
‹ scolarité : entre 1991 et 1997.
‹ baguette : un emprunt, depuis qu'il est en fuite. elle n'est que temporaire et il ne souhaite pas s'y intéresser ou s'y attacher, puisque la compatibilité est manquante.
‹ gallions (ʛ) : 14086
‹ réputation : sale mangemort, assassin méritant de croupir à vie en prison pour expier ses crimes et ceux de ses ancètres.
‹ particularité : il est occlumens depuis ses 16 ans.
‹ faits : Famille.
Narcissa (mère) en convalescence. sortie de son silence depuis peu pour réfuter l'annonce de son décès ; reconnue martyr. lutte pour que le jugement de son fils soit révisé.
Lucius (père) mort durant la tempête du 03.03.2004.
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Spoiler:

‹ résidence : emprisonné à Azkaban depuis le 06.01.04. en fuite depuis le 08.05.04.
‹ patronus : inexistant.
‹ épouvantard : l'éxécution de juillet 02, ses proches en guise de victimes: leurs regards vidés par l'Imperium, la baguette de Draco dressée, les étincelles vertes des AK et leurs cadavres empilés comme de vulgaires déchets.
‹ risèd : un portrait de famille idéal, utopique.
http://www.smoking-ruins.com/t4710-draco-there-s-a-hole-in-my-so
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Incapable d’en démordre, de lâcher prise sur le sujet, il s’y agrippait au point d’en faire un véritable acharnement, cherchait dans le regard de sa vis-à-vis la flamme qui avait dénoncé plus tôt son mécontentement. Pur mécanisme en l’occurrence : lancé dans une confrontation verbale il tendait à envenimer la situation, hésitait à l’apaiser l’espace d’un instant, consentait alors à distiller quelques mots rassurants avant que la colère et l’orgueil ne se nourrissent d’eux-mêmes au creux de son ventre et ne le poussent à abandonner tout soupçon d’attitude conciliante. Susanna pourtant avait cédé à la lassitude et semblait ne désirer que le terme de ce qui s’avérait être le plus venimeux de leurs échanges. Ses iris bruns affrontaient ceux,  métalliques et durs, que vrillait Draco sur elle, les enjoignaient à leur tour de désamorcer le conflit avant l’attente d’un point de non-retour. Fut-ce parce que les requêtes restaient sans effet qu’elle opta pour une toute autre manœuvre ? Alerte, l’esprit à l’affut d’un quelconque subterfuge, il suivit le moindre de ses gestes, la mignardise des lèvres entrouvertes s’ourlant délicatement contre le creux de sa paume alors qu’elle y posait un baiser à la fois rédempteur et destiné à l’absoudre lui de la rudesse dont il avait fait montre. La main même qu’avait laminée Beatrix de ses incisives rageuses des semaines plus tôt, songeant à tort devoir enrayer une potentielle et véritable agression alors même qu’il s’était appliqué à la scandaliser pour la faire déguerpir. Si ses pensées l’avaient ramené à cet instant, créant un parallèle qu’il jugeait presque malsain, il ne restait toutefois aucune trace ostensible de cette altercation sur son épiderme crayeux ; les seuls stigmates étaient ceux des assauts de la veille. Alors qu’elle le mirait d’un œil bravache, le défiant peut-être de la repousser, il se demanda à quel point prendre connaissance de la fin du litige qui l’avait opposé à sa demi-sœur l’écœurerait. Serait-elle révoltée de folâtrer avec un homme que le prétendu fléau de sa vie avait tenté de faire sien ? Mécontente de la façon dont il avait choisi de bannir la présomptueuse de son horizon ? C’était, s’il se l’avouait, l’une des causes de son manque d’initiatives quant à leur relation ; passer de l’escobarderie au couple le lierait irrémédiablement à la benjamine — belle-sœur… le terme sonnait comme une injure et le brulait jusqu’aux entrailles. Il se rassura en songeant que la brune partageait cette mésestime et n’espérerait jamais de sa part qu’il ébauche une impossible réconciliation.

Et toujours, il ne parvenait à s’empêcher de comparer intérieurement la façon dont se mouvait Susanna contre lui à l’approche de la demi-vélane, à croire que son âme se refusait à les dissocier en ces circonstances pourtant inopportunes. Peut-être lui fallait-il blâmer le fait que, similaires sous certains aspects en dépit de leurs innombrables différences, elles employaient la même carte dans l’adversité : tentaient de corroder ses répliques acerbes en attisant en lui des désirs charnels. Il avait toutefois une conscience aiguë du fait que son ressenti d’alors était irréfutablement différent de ce qui l’animait à présent. Il ne se sentait pas oppressé par une attraction péremptoire, un désir impérieux luttant pour annihiler la volonté contradictoire à laquelle il se raccrochait  furieusement. Non, Sue ne le submergeait pas d’un sentiment d’obligation, de fatalité ; l’adrénaline qui coulait dans ses veines était le fruit de mois passés à l’observer à la dérobée tout en mimant l’indifférence respectueuse. Le feu qui courait dans ses membres était à la fois cette attraction longuement bridée et cet entêtement que son caractère tyrannique rechignait à laisser s’émousser.

La main de la jeune femme diffusait à travers sa chemise une chaleur qu’il était tenté d’aviver. Il la redécouvrait hardie, comme à l’époque où elle s’était dressée contre lui pour l’empêcher de se détruire ; mais soudain, l’audace la rendait plus charmeuse et tentatrice que compagnie pusillanime et intouchable. Simple frôlement, leurs bouches se découvrirent, mouvement instaurée par elle une fois de plus ; Draco prolongea légèrement le contact, faisant glisser ses lèvres sur les courbes tendres offertes. « Assez… nous nous sommes suffisamment querellé et si je dois endosser la totalité de la faute ce soir, je suis prête à le faire. Mais par Morgana, c’est suffisant… » Moins pétri de défauts, sans doute aurait-il pu ressentir une pointe de culpabilité ; mais ce en fut pas l’effet qu’eut l’abdication sur lui. Une part de lui détestait qu’elle ploie si tôt, le laissant se débattre seul avec les vestiges de leur mésentente comme un môme quinteux, incorrigible. Paradoxalement pourtant, il se rengorgeait d’être laissé vainqueur du différend et, par-dessus tout, se laissait aller à la satisfaction malsaine d’être récompensé par une étreinte pour ses traits ignobles et de sa diatribe insultante. Môme capricieux certes, mais si souvent choyé plutôt que sérieusement réprimandé, recelé plutôt que corrigé – de la mère, rendue faible par cet amour inconditionnel qui l’avait poussée à tout accorder à son terrible rejeton pour éviter les tempêtes, à Sue qui alimentait d’autres braises dans l’espoir d’échapper à une fournaise autrement plus déplaisante, en passant par la volonté de Beatrix d’étouffer sa haine par la séduction, il s’accoutumait inlassablement à ce que les figures féminines qui couronnaient son quotidien achètent son calme par des baisers esquissés. Ainsi, comme il en avait toujours été concernant sa génitrice, Draco se retrouvait à osciller entre dégoût et profond attachement… à chercher auxquelles des diverses émotions qui l’affectaient allait la prévalence. Parce qu’il avait appris à respecter Sue bien longtemps avant de découvrir l’impact de ses courbes sur les instincts plus primaires qu’il avait peu à peu laissé l’envahir, parce qu’elle comptait au nombre de ces rares personnes qu’il s’autorisait à qualifier de précieuses, l’affection l’emportait sur le dédain, et l’envie de répondre à ses actes conciliants par l’ingratitude ployait sous l’attrait auquel elle lui offrait de succomber.

Ses mains trouvèrent le chemin des hanches de la brune alors qu’elle l’entraînait en avant, le poussait à la bloquer entre la porte et son corps, non plus pour lui permettre de l’outrager, mais pour qu’il pense par des gestes les blessures infligées par ses mots. Les morsures que souffrait sa bouche étaient exquises, autant que sa façon de le presser contre elle et que la paume qu’elle avait posée sur sa nuque pour qu’il abolisse toute distance entre eux. Il osait espérer que peut-être, tout compte fait, elle n’agissait pas dans le seul but de le faire taire ou de contrôler son humeur, de négocier pour qu’il brime son irascibilité ; que peut-être elle le voulait réellement trop à cet instant précis pour lui faire la guerre, qu’elle avait peur de le perdre tout comme il avait craint qu’elle ne le quitte pour de bon, alors même qu’il l’avait enjointe à le faire. « Je suis désolée… vraiment navrée pour ce soir… faisons la paix » Taquinant son nez de la pointe du sien, elle acheva son plaidoyer : « je ne t'ai peut-être pas prouvé avoir un quelconque potentiel dans les jeux de l'amour... mais laisse-moi au moins essayer... laisse moi faire mes preuves Draco. » Elle paraissait sincère, loin d’user du désir comme d’une arme au prix de leur amitié ; elle semblait aussi authentique que lorsqu’elle s’était laissée déborder, un peu plus tôt, par la frustration qui avait fait chavirer son calme habituel, bien qu’elle s’évertuait à clamer à cet instant-là combien elle n’avait pas souhaité cette attirance. Prétendait-elle le contraire actuellement ? Il la scrutait encore lorsqu’elle se tut, occupée à entortiller ses doigts fébriles dans la chemise qu’il portait, comme dans l’attente d’un verdict. Trop vulnérable pour qu’il s’agisse d’un leurre, d’un vulgaire troc. N’est-ce pas ?

Il réfléchissait trop. Toujours en proie à ce tourbillon d’agacement et de doutes maintenant saupoudré d’un désir ancré en lui depuis longtemps, Malfoy répondit à la demande exprimée avec insistance par Susanna en la clouant contre la porte, se courbant pour crucifier ses lèvres des siennes ; il mordit, dégusta la chair à sa portée, la faisant rougir et enfler sous ses assauts répétés, jusqu’à ce qu’elle s’entrouvre pour lui offrir le plein accès à l’antre humide, brûlant, dont elle était gardienne. Bouche sitôt prise d’assaut par sa langue exigeante, tandis que l’une de ses mains coulait de la hanche au dos de la jeune femme, retraçait le galbe d’une fesse et échouait derrière sa cuisse qu’il l’incita par ses gestes à enrouler autour de lui. La main jumelle était demeurée à sa place, sous la taille qu’il taquinait d’un pouce à la fois caressant et curieux, repérant le territoire encore couvert, inaccessible. Ses phalanges la libérèrent seulement pour mieux conquérir le ventre à sa portée, et il n’arrêta sa lente progression qu’en trouvant la gorge de sa compagne, autour de laquelle se referma délicatement sa prise. Le contact eût été menaçant s’il s’était fait plus prononcé, si la poigne avait été ferme, mais il flirtait avec la limite : fiévreux sans s’avérer brutal, passionné mais non monstre emporté par des élans égoïstes. A bout de souffle, Draco délaissa les lèvres qu’il avait prises en otage et suivit leur pli jusqu’à échouer sur la douceur de la joue qu’elles côtoyaient, étira sur la mâchoire marquée une ligne de baisers qui s’estompèrent dans le creux dessiné derrière le lobe de Susanna. Son odeur était enivrante et, l’espace de quelques secondes, il s’autorisa à se griser de ce parfum familier mêlé à l’arôme discret du vin consommé plus tôt. De son nez, il cajola l’arc que formait l’oreille auprès de laquelle avaient échoué ses traits ; la peau sensible frissonnait sous les soupires qu’il exhalait. Ses doigts, qui s’étaient attardés sur l’épiderme nu du cou de la convoitée, furent mis à contribution pour la départir d’un anneau, puis se faufilèrent sur sa nuque pour se perdre dans ses mèches brunes, alors que Draco emprisonnait de ses dents l’arrondi charnu délesté du bijou. Il le tortura un instant, inlassablement, enhardi par les nuances des sons qu’elle laissait échapper pour l’encourager à la savourer encore et encore.

Testant sa volonté de devenir sienne, il bougea lentement les hanches contre elle pour évoquer un mouvement plus intime, calé dans le pli accueillant de sa cuisse relevée. Il lui adressa une mise en garde entrecoupée de contacts contre son cou, qu’il embrassait brièvement, à intermittence : « Si tu ne te rétractes pas… maintenant… j’y verrai une invitation… à t’entraîner jusqu’à un lieu plus… intime… » La chevelure de jais, cédant à ses assauts, avait dégringolé de son chignon élaboré pour retomber fluidement sur ses épaules, ajoutant une touche d’abandon à son minois délicatement rougi par l’excitation naissante. Draco se doutait qu’il n’était plus, lui-même, en parfait contrôle de ses expressions, et il passa par instinct une langue gourmande sur ses lippes, trahissant tout autant que son regard dérivant sur les seins esquissés par sa robe l’envie qu’il éprouvait de la décacheter.


Dernière édition par Draco Malfoy le Ven 9 Jan 2015 - 5:36, édité 1 fois
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Just a little bit of your heart is all I want
I don't ever tell you how I really feel, Cause I can't find the words to say what I mean
I know I'm not your only but at least I'm one, I heard a little love is better than none.


Look at your watch now !

T
u ne sais plus bien ce que tu espères, si tu as eu tort ou pas de lancer les offensives. Franchement qu’est-ce qui te prend de tenter de le séduire, lui ? Pourquoi est-ce que c’est ce regard couleur d’acier qui t’arraches frissons et désir hein ? Pourquoi lui ? Mais… et pourquoi pas ? Ta main se resserre contre sa chemise et de tes lèvres s’échappent un soupir, parce que tu meurs à petit feu contre lui, l’attente t’arrachant ce qu’il te reste de raison. T’arrachant ce qu’il te reste de doute et de peur. Mais jamais aussi bien que sa bouche le fait, que son corps qui te plaque à la porte, que sa bouche qui t’embrasse sans plus aucune pitié. Là, il te foudroie avec son envie, de sa voracité, mordillant tes lèvres à son tour, te laissant pantelante, pauvre femme livrée à ses propres désirs, à des envies refoulées jusqu’ici. Tu as tout nié plus tôt, mais maintenant il n’y a plus rien à cacher, sauf ton regard. Tu fermes les yeux tout en lui cédant le passage de tes lèvres, pour le goûter davantage, pour laisser ton cœur s’emballer au contact de sa langue chaude et légèrement aromatisée par le vin déjà terminé. Il t’enivre un peu plus, la tête te tourne, mais pas que ça, il te remue tout l’intérieur avec sa main qui coule contre ton dos et plus bas encore. Là tu pousses un petit gémissement dans les profondeurs de sa bouche, un son qui se meurt contre sa langue, que tu écrases à la tienne dans un soubresaut de désir. Ton corps frémis, ton corps ne t’appartient plus réellement, ton corps se fait sien. Alors tu le tires plus près encore,  sa main t’explorant encore davantage et toi tu cherches à le séduire, tu veux qu’il fasse de toi sa destination préférée. Et quand tu sens sa paume mouler la courbe d’une de tes fesses, Draco devient terriblement plus puissant que l’alcool, transformant tes jambes en coton et ton ventre en un puit de feu. Comment as-tu pu tout nier plus tôt ? Tu ne sais plus, tu t’en fiches, tu ne vis plus que pour ça, que pour soulever ta jambe et la hisser sur sa hanche, pour presser ton pied, toujours décoré d’un escarpin, contre lui.

Tu le veux tellement plus près, tu le veux trop près oui, à en avoir mal, à t’en meurtrir les reins. Tu aimerais que sa main abandonne ta hanche, qu’elle cesse de t’aguicher, de te faire des promesses qu’elle ne saura peut-être pas même tenir et au bout de quelques baisers additionnels, des baisers qui te font haleter, il t’accorde ton souhait. Sa main remonte, semant plus de frisson encore sur ton pauvre corps, tu subis sa torture, sens ton ventre se contracter sous la caresse de sa main, sens le brasier monter, plus haut et plus fort. Tu rougeoies de l’intérieur, jusque dans ta gorge, qu’il serre maintenant doucement. Tu devrais avoir peur, une cloche tinte quelque part dans ton esprit, mais la brume que Draco a faufilée en toi, cette fumée qui monte depuis le volcan qu’il a su réveillé dans ton corps, semble effacer tout le reste. Non, tu n’arrives pas à avoir peur, tu aimes même cette main qui te retient fermement, tu l’adores et tu fronce délicatement les sourcils alors qu’il abandonne ta bouche. Tu ne sais plus respirer, mais tu essais et tant pis si tu respires bruyamment, tu entrouvres les yeux et l’observe à la dérobé. Que fait-il ? Il embrasse ta joue et tu soupires, ta main se resserre contre sa nuque, tes ongles l’égratigne même, pas pour le blesser, mais pour l’encourager. Encore Draco, plus. Il laisse tomber une pluie de baiser sur toi, ta joue, puis ta mâchoire et femme docile, tu tends le cou quand il glisse plus loin encore. Tu lui offres ta gorge, du moins ce qu’il en reste, mais c’est derrière ton oreille qu’il s’arrête, te comprimant le cœur, te faisant resserrer ta prise sur sa hanche, alors qu’il soupire contre ta nuque. A-t-il deviné que ta nuque était ton endroit le plus sensible ? Que d’une simple morsure tu pouvais miauler ? Pourvu que non, parce que quelque part, tu as un peu honte de cette part de toi-même. Pas assez femme, pas assez séduisante, pas assez rien pour avoir confiance en tes atouts, tu te fais tremblante contre lui alors qu’il te retire ton bijou. Un instant tu crains le pire, tu l’imagines te repousser, te dire que c’en est assez, que tu n’as pas ce qu’il faut. Alors tu tires doucement sur sa chemise, pour la libéré de son pantalon, refermant ensuite la main droite contre sa hanche, comme si cela pourrait le retenir. Comme si avoir une prise sur lui pouvait sincèrement t’aider.

Puis il y a ses dents, contre ton lobe d’oreille, contre un bout de chaire délicat et visiblement trop sensible, parce qu’il fait l’impression d’être directement connecté « là », plus bas. Dans le vallon de tes cuisses, dans cet endroit secret, un jardin en pleine floraison. C’est de sa faute, il a fait venir le printemps plus tôt et tu gémis tout bas sous sa lente torture, tu tires doucement sur des mèches blondes et te cambre contre le bois, contre lui. Plus, tu en veux tellement plus. C’est pire encore quand il bouge, quand il transforme son jeu en une invitation, ses reins venant à ta rencontre, là au creux de ta cuisse. Jamais auparavant tu n’aurais cru trouver un mouvement pareil aussi attirant, aussi invitant et sans que tu réfléchisses, ta jambe se hisse légèrement plus haut sur sa hanche. Ta robe suit le mouvement, laisse voir un peu plus de cette cuisse recouverte de nylon, jusqu’à laisser le haut du bas apparaitre, la dentelle ouvragé faisant honneur à ce bout de chaire pale qui s’offre à sa vue alors qu’il reprend la parole, entre quelques baisers soufflés, délicates offrandes faites à ta peau : « Si tu ne te rétractes pas… maintenant… j’y verrai une invitation… à t’entraîner jusqu’à un lieu plus… intime… » Et toi tu soupires, tu entrouvres lentement les yeux et lui coule un regard d’une intensité à t’en faire rougir normalement. Tant pis si ton chignon cède, tant pis si une mèche vient border tes cils alors que tu respires fort, tu te décides à te mordre la lèvre inférieure, une fois de plus alors qu’une mèche sombre forme un crochet contre ta joue. « Si tu ne m’y invite pas… » ta main glisse sous sa chemise, allant rencontrer sa peau chaude, ce ventre qui se contracte contre toi, contre la délicatesse de tes doigts et la voracité de tes ongles qui l’érafle. Tu avales lentement ta salive, abandonne ta lèvre de tes dents et tourne le visage pour presser ton front au sien, vos nez se rencontrant, vos souffles s’étranglant ensemble alors que tu accuse un nouvel élan de désir pour lui, pour son regard maintenant vicieux. Tu termines alors ta phrase, « qui sait dans quelle position fâcheuse nous pourrions être découvert » mais son regard se fait insistant et tu sais très bien ce qu’il regarde, ce qui l’obsède et abandonnant son ventre, tu longes le haut de son pantalon des doigts avant d’y faire coulisser ta main. Tu esquisses presque un sourire, effleure sa bouche de la tienne alors que tes cils s’abaissent sur ton regard, lourd de désir et de promesse, et laisse ta voix se transformer en un murmure fiévreux : « à ce stade… je crois que même le petit salon me conviendrait. » Et tu es très sérieuse, trop peut-être, au point d’en rougir, mais pas assez pour baisser les yeux. Tu n’as pas honte, pas dans cet état, pas quand il te brûle tout l’intérieur du corps. Tu as fait ton choix.

Ta main lui caresse un instant la nuque, puis attire de plus belle son visage contre le tien, pour un dernier baiser, mais pas le moindre. Tu lui démontres là tout l’étendu de ton désir, de ton envie, ta jambe s’enroulant autour de la sienne, l’encourageant à reprendre ce mouvement de plus tôt. Qu’il mime qu’il te fait l’amour, qu’il te fasse découvrir combien il est homme, combien il peut te dominer, toi tu lui dévoreras la bouche en retour. Tu meurs un peu en lui, dans sa bouche, dans ce feu qu’il a mis en toi, les flammes te léchant tout l’intérieur alors que tu presses ta langue à la sienne, que tes reins retrouvent la dureté des siennes, plus étroites, tendu en leur centre. Oh oui, tu ne sais pas si vous saurez vous rendre jusqu’à ses appartements, jusqu’à ce grand lit sur lequel tu t’es posée à quelques reprises, pour discuter, pour sourire, pour rire. Maintenant, tes pensées n’ont rien d’amicale, rien de platonique, tu rêves de ses doigts tirant sur les agrafes de ta robe, de sa bouche coulant le long de ta cuisse, de tes bas arrachés, de tes doigts se crispant sur ses draps. Tu n’arrives plus à culpabiliser alors que ta main glisse plus bas contre lui, que tes doigts se pressent doucement, tendrement presque, à ce qui fait de lui un héritier, à ce qui fait de lui un homme, un père. Il est plus imposant que tu l’imaginais, glorieusement mâle et tu soupires contre sa bouche, abandonnant sa bouche pour retrouver un peu d’air, pour rougir de plus belle, les lèvres gonflées et humides, le regard brillant : « je t’en supplie… » ta bouche effleure la sienne et si tu n’as que peu d’expérience avec les hommes, tu te découvres un talent naturel à séduire en ce moment même, « je n’en peux plus, Draco. » Son prénom est formulé avec tant de chaleur, tant de douceur, que plus aucun doute ne devrait subsister. S’il ne te fait pas sienne, tu n’es pas mieux que morte. Tu te consumeras de l’intérieur, ne laissant qu’un tas d’os et de supplique au sol. Prend moi Draco, prend moi avant que j'en meurs.
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PRISONERS • bloodstains on the carpet
Draco Malfoy
Draco Malfoy
‹ inscription : 13/09/2013
‹ messages : 8775
‹ crédits : faust.
‹ dialogues : seagreen.
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‹ liens utiles : draco malfoy w/ lucky blue smith ; ginevra weasley w/ holland roden ; calixe davis w/ audreyana michelle ; uc w/ uc ; indiana alderton w/ nicola peltz ; heath ravka w/ im jaebum ; even li w/ jeon jungkook ; jelena kuodzevikiute w/ ariana grande.

‹ âge : 23 yo (05.06.80).
‹ occupation : ancien langue de plomb (spécialisé dans les expérimentations magiques) ; fugitif et informateur de la RDP entre le 26.05.03 et le 08.12.03 ; condamné à 22 ans à Azkaban pour terrorisme, au terme d'une assignation à résidence et d'un procès bâclé, tenu à huis-clos.
‹ maison : Slytherin — “ you need a little bit of insanity to do great things ”.
‹ scolarité : entre 1991 et 1997.
‹ baguette : un emprunt, depuis qu'il est en fuite. elle n'est que temporaire et il ne souhaite pas s'y intéresser ou s'y attacher, puisque la compatibilité est manquante.
‹ gallions (ʛ) : 14086
‹ réputation : sale mangemort, assassin méritant de croupir à vie en prison pour expier ses crimes et ceux de ses ancètres.
‹ particularité : il est occlumens depuis ses 16 ans.
‹ faits : Famille.
Narcissa (mère) en convalescence. sortie de son silence depuis peu pour réfuter l'annonce de son décès ; reconnue martyr. lutte pour que le jugement de son fils soit révisé.
Lucius (père) mort durant la tempête du 03.03.2004.
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Spoiler:

‹ résidence : emprisonné à Azkaban depuis le 06.01.04. en fuite depuis le 08.05.04.
‹ patronus : inexistant.
‹ épouvantard : l'éxécution de juillet 02, ses proches en guise de victimes: leurs regards vidés par l'Imperium, la baguette de Draco dressée, les étincelles vertes des AK et leurs cadavres empilés comme de vulgaires déchets.
‹ risèd : un portrait de famille idéal, utopique.
http://www.smoking-ruins.com/t4710-draco-there-s-a-hole-in-my-so
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• Just a little bit of your heart is all I want •
Warning: scène de sexe explicite

« Si tu ne m’y invite pas… », répondit-elle en passant une main aventureuse sous sa chemise. Ses ongles râpèrent les muscles que crispait l’envie, qu'attisait le contact si longuement désiré. Les iris anthracites de Malfoy remontèrent jusqu’aux lèvres de la jeune femme, qu’elle triturait comme un appel auquel il ne se retint pas de répondre : ses dents taquines se saisirent à leur tour de la lippe inférieure, agacèrent la chair tendre, la relâchèrent seulement pour qu’il y pose le fantôme d’un baiser. Front contre front, séparés par une distance infime qu’ils amenuisaient puis recréaient en une nouvelle dynamique joueuse, ils laissèrent s’écouler quelques secondes durant lesquelles leurs souffles s’entremêlèrent intimement, avant qu’elle ne continue :  « qui sait dans quelle position fâcheuse nous pourrions être découvert » Nouvelle dérive du regard curieux de Draco. En conséquence, la jeune femme gagna en audace et esquissa une caresse prometteuse entre ses jambes, lui tirant un soupir appréciateur qui lui fit fermer les paupières. « à ce stade… je crois que même le petit salon me conviendrait. » Il haussa un sourcil amusé et elle s’empara aussitôt du sourire qui étira la commissure des lèvres du blond, pour un autre baiser — fougueux cette fois, impatient, comme la jambe qu’elle enroulait autour de sa taille en un mouvement licencieux, offrande d’un corps qu’il sentait vibrer d’envie contre lui. Il passa une main sous sa cuisse pour la maintenir en place, tandis que ses hanches la clouaient à la porte. « je t’en supplie… », murmura cette bouche agréablement gonflée par leurs baisers. « je n’en peux plus, Draco. » Un frisson lui courut l’échine à la formulation de son prénom, lourde d’attentes, lourde de promesses. « Deal », ronronna-t-il simplement contre sa joue en guise d’acceptation, faisant référence à sa suggestion de ne migrer que jusqu’au salon. C’était l’alternative parfaite à vrai dire : il ne s’imaginait pas traverser le Manoir pour atteindre l’aile qu’il occupait, d’autant plus que Scorpius serait alors à proximité et que la présence de son fils à quelques mètres de là n’était pas ce qu’il y avait de plus enviable dans un tel moment. Ses phalanges trouvèrent le chemin des épaules de Susanna et il y exerça une légère pression pour l’éloigner du battant de bois ; il la fit tourner sur elle-même, ébauche de pas de danse qu’il conclut en plaquant le dos de la brune contre son torse, pour la guider jusqu’à la pièce qu’elle avait suggérée. Dire qu’il la suivait de près serait un doux euphémisme : tantôt il épousait de ses paumes la courbe de ses hanches, tantôt il étreignait son ventre plat, et sa bouche lui ponctuait la nuque de contacts lascifs, mettant à mal leur avancée mais la faisant onduler délicieusement contre lui.

D’une manière ou d’une autre, ils parvinrent au salon et Malfoy ferma sans bruit la porte derrière eux sans la lâcher ni interrompre leur progression. Alors qu’ils atteignaient la méridienne, il concentra son attention sur les attaches de sa robe. Il n’en ouvrit que quelques-unes, entrebâillant le vêtement juste assez pour dégrafer son soutien et l’en départir lentement, toujours sans la délester de sa tenue. Le sous-vêtement chuta sans bruit au sol ; Draco la contourna enfin pour lui faire de nouveau face, non sans déposer l’offrande d’un baiser sur son épaule. Sa poitrine se soulevait à un rythme irrégulier, ne trahissant encore qu’à peine son excitation naissante, à travers le tissu fin qui la gardait prisonnière, et il s’appliqua à y remédier : une main posée sous le sein de son amante, il titilla le bouton de chair qui l’ornait, le faisant rouler sous la pulpe de son pouce jusqu’à ce qu’il se dresse glorieusement sous ses attouchements répétés. Loin d’être en reste, sa seconde main avait retrouvé refuge sur la cuisse féminine et en caressait langoureusement le galbe, montant toujours plus haut, jusqu’à heurter un dessous en dentelle. Il en suivit la finition délicate, voyageant de sa hanche vers l’intérieur de ses cuisses — juste une seconde paire de lèvres, frémissantes, moites, n’attendait que son attention. Draco y pianota d’un index, les sentant se contracter sporadiquement sous les contacts aussi légers et répétés qu’affriolants. En réponse à leur appel muet, il se pencha vers la bouche entrouverte de Sue pour lui souffler d’un timbre suave : « Indécente… » Il fit glisser l’une de ses bretelles et la robe, partiellement détachée, chuta mollement, révélant le sein qu’il n’avait cessé de stimuler tout ce temps. Il se pencha un peu plus et ce fut cette fois à même l’épiderme sensible de sa poitrine à moitié nue qu’il souffla : « Débauchée… » Armé d’un rictus carnassier, il remplaça son pouce par la pointe de sa langue et reprit sa tâche, s’appliquant à aguicher le mamelon durcit à l’extrême tout en la maintenant immobile, par la taille, à l’aide de sa main libérée. Simultanément, son majeur roulait en une caresse circulaire et appuyée sur la zone sensible de son entrejambe, juste au-dessus de l’antre brûlante qu’il comptait bien profaner sous peu. Alors qu’il s’abreuvait de ses gémissements, ajustant ses gestes en suivant les flux et reflux de son agitation, il recula jusqu’à la méridienne et s’y assit lorsqu’il la trouva à reculons, entraînant Susanna avec lui pour l’agenouiller, les genoux bien ancrés de part et d’autre de sa taille à lui. Son corps de femme, suggéré plutôt qu’entièrement dévoilé,  était une vision plus que plaisante et il se félicita de ne pas l’avoir entièrement dévêtue : un unique sein à l’air, l’autre pointant avec insistance sous le vêtement seyant, le bas de sa robe relevé sur ses hanches, les jambes écartées pour l’accueillir et les reins cambrés en une invite explicite, elle était superbe. Il lui embrassa brièvement l’aine, prit le temps de caresser sa taille à quelques reprises, puis ses pouces s’accrochèrent à la dentelle pour l’abaisser jusqu’à mi-cuisse. Leur mission accomplie, ils repartirent en sens inverse et leur prise suivante ne fut rien d’autre que le sexe brûlant de son amante.  Sans plus aucune barrière à présent, le blond reprit d’une main, et avec plus de vigueur, les attentions brièvement suspendues un peu plus tôt ; s’ajoutaient aux pénétrations imitées par ses doigts des coups de langue intermittents, voués à faire grimper la température de ce corps déjà si prêt à le recevoir. Tout en accélérant progressivement la cadence, Draco se débattit quelques secondes avec sa ceinture, dénoua son pantalon et se contenta d’écarter son caleçon plutôt que de prendre la peine de se déshabiller. Ceci fait, il extirpa ses phalanges trempées et ancra ses paumes dans les hanches de Sue pour l’attirer brusquement plus bas, jusqu’à ce qu’elle se retrouve presque assise sur sa taille, instaurant un contact plus que plaisant — mais volontairement frustrant — entre leurs bassins. Il la fit ondoyer au-dessus de lui, contre son intimité. Les frictions prononcées, insistantes, faisaient exploser des tâches de lumière derrière ses paupières fermement closes, mais il attendit de l’entendre en demander plus pour raffermir sa prise sur ses hanches et l’immobiliser de force. « Qu’est-ce que tu veux ? » Air faussement ingénu. « Sois plus précise… » Le visage de Draco était à la hauteur idéale : il en profita pour savourer un instant le cou gracile de Susanna, et louvoya jusqu’à la rondeur du sein resté couvert par sa tenue du soir. Il en prit le bout entre ses lèvres et le suçota par-dessous le linge, laissant derrière lui un cercle de tissu humide lorsqu’il s’écarta pour croiser le regard de la jeune. « Montre-moi », suggéra-t-il cette fois tout en lui prenant une main pour l’entraîner jusqu’à son sexe. Instinctivement, il rejeta la tête en arrière en la sentant refermer sa prise sur lui, tandis qu’elle le guidait jusqu’à son entrée et le glissait en elle de façon volontairement lente — représailles, sans doute, pour l’attente qu’il lui avait lui-même infligée tout au long de ces préliminaires. Son souffle se suspendit un instant et il délaissa les hanches voluptueuses qu’il tenait jusqu’alors pour saisir fermement les fesses de la jeune femme. « Minx », susurra-t-il avec un amusement mêlé d’exaspération alors qu’elle descendait encore, encore, encore… Il y avait de l’affection dans le regard dont il la couvait, dans la façon dont il éleva une main pour repousser derrière son oreille la mèche qui ne cessait de lui retomber devant les yeux. Mais le tout céda le terrain à la luxure, à l’envie lorsqu’enfin il fut entièrement plongé en elle. Il l’immobilisa de nouveau, s’accordant cette fois quelques secondes pour profiter de la déferlante de sensations —Merlin, sa chaleur, son étroitesse, et cette façon dont ses muscles les plus intimes se contractaient autour de lui… Malfoy rouvrit brusquement les yeux, seulement pour les verrouiller à ceux de Susanna. La pression qu’exerçaient ses doigts lui laisseraient sans doute des marques mais, loin de relâcher son étreinte, il en usa pour l’éloigner puis la ramener vers lui, à plusieurs reprises, sans se presser. Et puis, sans crier gare, il changea de rythme. Ses hanches  quittaient le fauteuil avec de plus en plus de vigueur pour la retrouver à mi-parcours et bientôt, la pièce résonna des sons presque obscènes de leurs soupirs, de leurs halètements conquis et des chairs claquant en se joignant avec toujours plus de passion.

Ses bras, ses jambes, son dos finirent par protester sous l’effort requis par la position et il referma ses bras autour de la taille de son amante pour la faire basculer sur la méridienne. Ses cheveux d’un noir d’encre s’étalaient sur le velours, une fine couche de sueur tapissait sa peau de soie, et elle se raccrochait à lui avec empressement alors qu’il se fondait en elle à une cadence ardente, exquise, jusqu’à la sentir trembler sous lui. Cambrée au point de toucher à peine la méridienne, les chevilles fermement nouée autour de lui et les ongles enfoncés dans les muscles de ses bras, elle entrouvrit les lèvres sur un cri muet au moment où le plaisir déferla en elle et Draco se délecta de la vision de cette femme offerte, transportée, soumise aux exigences de son propre plaisir. Il vint à son tour peu après elle, par à-coups au creux de ses reins alors qu’elle reposait désormais entre ses bras, languide et repue, féline comme il ne l’aurait jamais soupçonné.

Le blond resta un instant ainsi drapé autour d’elle avant de se retirer précautionneusement et de glisser à ses côtés. Appuyé sur un bras, la tête posée au creux de sa paume, en équilibre précaire sur l’étroite méridienne, il fit courir son index le long du torse dénudé de Susanna et ne s’écarta pas lorsqu’elle vint se blottir contre lui, les paupières papillonnant sous le poids de la fatigue. « Tu restes cette nuit. » Ç’aurait pu être une question, mais non — il l’informait seulement, et le rire qu’elle étouffa contre son cou lui indiqua qu’elle ne s’opposait nullement à l’idée de se réveiller à ses côtés. Soulagé de ne pas affronter une crise de conscience post-coïtale, il la délogea le temps de s’allonger correctement sur la surface restreinte et, un bras sous sa propre nuque pour plus de confort, il attira Sue à lui pour l’inciter à s’allonger sur lui et murmura à son oreille : « Si toutes nos disputes se soldent de cette façon, je veux bien que tu me mettes en colère plus souvent. »

-ended-
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