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sujet; us and them (ADEN #1 ~ warning)
MessageSujet: us and them (ADEN #1 ~ warning)   us and them (ADEN #1 ~ warning) EmptyLun 31 Aoû 2015 - 1:11

HUNTED • running man
Owen Avery
Owen Avery
‹ inscription : 21/07/2015
‹ messages : 1765
‹ crédits : whorecrux <3.
‹ dialogues : #006666 (owen) #A0A0A0 (selma)
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‹ âge : 43
‹ occupation : dans l'ombre du Magister.
‹ maison : serpentard
‹ scolarité : 1971 et 1978
‹ baguette : est en bois d'acacia rigide, possède un cœur en ventricule de dragon et mesure vingt-neuf centimètres.
‹ gallions (ʛ) : 5726
‹ réputation : la magie noire a rongé mon âme, dilué toute conscience, accru ma folie.
‹ particularité : fou.
‹ faits : ma soeur jumelle vit dans mon esprit dérangé, secret dont seuls quelques chanceux ont connaissance, que je suis aussi dérangé que peut l'être un sbire de Voldemort, que je n'hésite jamais à user de violences quand bien même elles ne seraient pas nécessaires, car la souffrance et les hurlements me font vibrer comme aucune autre drogue au monde. Mais qu'elles me sont infligées souvent par la main du Magister elle-même, car dieu sait combien de fois je l'ai déçu au cours de mes années de bons et loyaux (haha) services.
‹ résidence : Herpo Creek, dans la maison de mes parents, vide et délabrée; ruines.
‹ patronus : irréalisable, autrefois une hyène bien qu'elle ne soit apparue qu'une seule et unique fois sous forme reconnaissable.
‹ épouvantard : le baiser du détraqueur.
‹ risèd : la fin de cette insurrection qui amène autant de satisfaction que de souffrance.
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L'écho monstrueux des déflagrations fit trembler le sol sous ses pieds. Dans un marasme de cris et de détonations à l'origine des multiples souffrances des opprimés, le monde s'embrasa. Ne subsista qu'une confusion si grande, si profondément ancrée dans les corps que le chaos s'acheva dans l'incompréhension la plus totale. Les émotions les plus animales se lisaient sur les faciès aux traits distendus, images saccadées. Comme brisées par la rapidité des événements qui se succédaient. Les visages noircis de suie se tordaient en expressions de franche terreur, de haine pure pour les ennemis aux visages masqués. En son fort intérieur, terrée quelque part entre l'affolement et sa colère toute dirigée contre les insurgés et Lestrange -surtout Lestrange, s'agitait une délectable jouissance. La violence de ces émotions étreignait son cœur de palpitements fébriles. C'est dans l'ambivalence de ces sentiments qu'Owen revivait une nouvelle fois l'exécution des rebuts. Le rêve agitait certainement la commissure de ses lèvres de soubresauts extatiques. Mais la folie qui occupait ses songes laissa soudain place au visage sombre et malheureux de Rebecca. Ses traits se déformèrent dans un cri silencieux. Une douleur vive le ceintura avec toute la soudaineté d'une attaque surprise, le tirant du réconfort et de la douceur d'un sommeil réparateur. Réparateur. As-tu jamais connu telle chose, Owen. As-tu jamais connu la tiédeur d'un sommeil sans rêve, d'un réveil teinté de paix et de sérénité. Non. Les nuits se sont toujours suivies de la même manière, depuis sa naissance : cauchemars et fantômes revenus le hanter à chaque coucher de soleil. Vieilles peurs tapies dans l'ombre de sa mémoire, brimées avec toute l'ardeur du désespoir. Les monstres intérieurs ont toujours eu le dessus. Toujours.
Les paupières s'ouvrirent sur un monde décoloré, délavé. Vidé de toute substance. Il se surprit, pour la première fois depuis longtemps, à aspirer retourner au plus vite dans les bras de cette vile Morphée. Mais elle ne le reprendrait pas en son sein, pas maintenant, il le savait. La poitrine encore secouée de battements affolés, le front moite et la gorge sèche, Avery contempla dans le vide les dernières réminiscences du rêve : le visage de son rebut tordu de douleur, les pupilles dilatées par la peur. Mason était morte. Carbonisée, certainement, par les flammes et les sorts offensifs qui avaient fusé de toute part ce jour là. Carnage innommable, exécution qui avait tourné si franchement à la catastrophe que son corps se rappelait encore de la fureur du Magister. Le calme refusait de le trouver. Il se leva. Ressentit la piqûre incisive du manque, du regret peut-être. Avery n'avait jamais su nommer les émotions avec précision, hormis celles qu'il acceptait de ressentir pleinement. La morsure de la désolation et du tourment étaient des choses acceptables. Le deuil n'en faisait pas partie. Preuve en était le reniflement de dédain qu'il crut percevoir dans un coin de son esprit. Selma se fit plus présente, un peu moqueuse. « Elle ne valait pas tous ces chagrins, Owen. Elle n'était rien pour nous, tu te souviens. Une esclave parmi tant d'autres. » Et quand bien même. Elle demeurerait pour un temps encore une blessure ouverte. Elle, et l'enfant qui grandissait en elle. A l'évocation de la progéniture jamais née, il fulmina. Cette fois atteint d'une fureur au moins égale à celle qu'il avait essuyée auprès du Lord. Ils les avaient tués. Et leurs corps, jamais restitués. Ces chiens avaient réduit à néant ses beaux espoirs de paternité, aussi surprenant que vivifiants. « Elle n'était rien... » souffla de nouveau Selma, pressée de voir s'évanouir Mason de leur esprit. Elle imposa à lui un visage sorti des limbes de l'oubli depuis quelques lunes. Bones. Avery fut prit de ce vif besoin de l'avoir en face de lui, d'essuyer ses sarcasmes assortis de sourires hautains. Des lustres qu'il n'avait pas eu affaire à elle. Qu'il n'avait pas cherché à prendre contact. Une perte, sans doute. Il ne lui fallut qu'un instant, une infime fraction de seconde pour se décider. Il revêtit une cape aux teintes sombres, accordée à son humeur du jour, y planqua sa baguette et transplana. Il atterrit à l'arrière d'un bâtiment lugubre qu'il savait désert à cette heure matinale, loin de l'agitation du centre-ville où se situait l'hôpital sorcier, savamment caché aux yeux de la plèbe non magique. L'astre solaire se drapait de sombres nuages, ce jour là. La chaleur n'en demeurait pas moins écrasante et, l'espace d'une seconde, il regretta son choix de tenue. Ses jambes se mirent néanmoins en action toutes seules, guidées par l'habitude ancrée en lui qu'il avait avant de se rendre impunément sur son lieu de travail. Il l'importunait sans cesse, auparavant. Sans doute trop souvent à son goût à elle, sans prévenir surtout. Avec cette sale habitude qu'il avait de se croire garni de tous les droits de ce bas monde. Il pénétra dans l'hôpital et passa devant l'accueil, interceptant du regard quelques malades aux malformations curieuses. Une se trouvait affligée de cloques jaunâtres d'où s'échappaient un pus violet parfaitement dégoûtant. Un autre tentait de garder l’œil ouvert, manifestement affecté de quelque sort ou potion aux effets léthargiques certains. Une grimace tordit ses lèvres et il détourna le regard, reportant son attention sur le panneau d'affichage indiquant la liste des services de chaque étage. Il remarqua le changement subtil d'ambiance autour de lui. Des sorciers en blouses blanches baissaient la tête à son approche, certains clients s'éloignaient promptement du mangemort, préférant sans doute s'éloigner au possible d'une probable crise de folie. Sait-on jamais. La prudence était de mise, en ces jours sombres. Sans s'occuper de ces insignifiants rats des villes, Avery se rendit au troisième où il savait que Bones coordonnait avec fermeté et un brin vice les médicomages experts en potions et autres tambouilles guérisseuses. Un gâchis, songea-t-il. De tels talents méritaient d'être amplement récompensés à des fins plus utiles à la communauté. Les poisons ne méritaient pas de trouver leur antidote, ils se devaient d'être sciemment utilisés sur ces impotents rebelles au sang impur. En cela toutefois, il savait qu'Adele pouvait leur servir, et qu'elle leur avait déjà servi. Loin de lui l'idée de la considérer comme une arme sans valeur autre que son savoir. Elle avait été plus que cela, à maintes reprises. Elle avait été un oubli bienvenu, une échappatoire lorsque le besoin de trouver de l'oxygène ailleurs s'était fait sentir. Précisément, c'était de cela qu'il avait besoin aujourd'hui. Et maintenant.
La patience n'ayant jamais été son fort, il accéléra le pas, irrité de ne voir que les visages surpris et un poil effrayés des médicomages qui se succédaient sous ses yeux, sans que celui qu'il recherchait ne soit en vue. Il sortit une main de sous sa cape, interceptant l'un d'eux. Le jeune sorcier sembla être l'objet d'une crise quelconque, et son teint passa au vert pâle, une couleur fort délicate et nuancée en réalité qui ne fit qu'accentuer l'insignifiance de ses traits. Rien avec voir avec l'objet de son intérêt soudain. « Je cherche Adele Bones. » Il se passa de demander où elle se trouvait, et préféra économiser sa salive pour la sorcière en question. Les lèvres pâlottes, le mage pointa du doigt le bout du couloir et babilla une réponse quasi informulée. Il se retint de lui demande d'articuler un peu plus. « Chambre treize » fit-il. Avery le laissa filer sans plus de cérémonie, et s'éloigna en direction de ladite chambre. Il ouvrit la porte à la volée. Frapper avant d'entrer ? Absurdité de politesse à laquelle il ne s'est jamais pliée, ou si rarement. Il n'allait pas commencer maintenant. Une sorcière brune, à l'élégance frappante, se retourna sur lui. Il lui sembla que son entrée l'interrompait dans des explications savantes. La patiente se ratatina dans un glapissement à demi réprimé et deux paires d'yeux s'écarquillèrent à sa vue. « Bones, j'ai besoin de vos services, au plus vite. » lança-t-il. Les mots claquèrent comme un ordre, brisant le silence cotonneux. Il plongea son regard dans les yeux d'Adele, appuyant ses propos d'un contact oculaire quasi tangible. Curieusement, il se surprit à découvrir à nouveau le charme que dégageait la médicomage, aura découlant de ses ascendances vélanes. S'il méprisait ce métissage chez elle (métissage mêlé à un sang pas tout à fait sorcier, de quoi en rebuter sérieusement certains), il n'en était pas moins sensible, au moins autant que tout homme se présentant face à une de ces créatures.


Dernière édition par Owen Avery le Sam 26 Sep 2015 - 18:36, édité 3 fois
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MessageSujet: Re: us and them (ADEN #1 ~ warning)   us and them (ADEN #1 ~ warning) EmptyMer 2 Sep 2015 - 21:24

HUNTED • running man
Adele Bones
Adele Bones
‹ inscription : 03/08/2015
‹ messages : 2056
‹ crédits : LUX AETERNA, astra, sia, tumblr, simon/mathydabest.
‹ dialogues : #336699
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‹ âge : 38
‹ occupation : en fuite, déchue de tout type de privilèges.
‹ maison : Serpentard
‹ scolarité : 1976 et 1983.
‹ baguette : est en bois d'if, mesure 23,7 centimètres et possède un ventricule de dragon en son cœur.
‹ gallions (ʛ) : 5982
‹ réputation : je suis sans aucun scrupule.
‹ particularité : semi-Vélane.
‹ résidence : ici et là, clamant comme miens les différents cottages investis durant notre cavale.
‹ patronus : inexistant
‹ épouvantard : une vie silencieuse, ponctuée par des râles de douleur, et non plus par les rires des rares personnes auxquelles je tiens.
‹ risèd : une journée d'été, Artur m'aidant au jardin ; Owen Avery se moquant de l'activité sans chercher à dérober son regard attendri.
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we are each our own evil
and we make this world our hell

L'appellation latine se perdit dans les airs. L'ouverture subite de la porte teinta d'effroi le regard vitreux de sa patiente et distilla en elle un sentiment d'ennui profond. L'irritation n'eut pas le temps de s'imprégner dans ses chairs lorsque son regard se posa sur le visage qui lui faisait face, un masque sorti tout droit des méandres de son passé. Bones pouvait sentir la surprise déformer les traits d'ordinairement stoïques, un brin glacial, qu'elle revêtait au sein des murs de l'hôpital magique. La guérisseuse-en-chef ne parvint pas à réfréner les images lointaines du Mangemort que lui renvoya sa mémoire frénétique. Juguler les bouffées admiratives, désireuses et lascives, que ses origines vélanes lui déversaient dans le système à chaque fois qu'elle se trouvait à quelques mètres de lui. Flanqué sous le seuil de la porte ne se tenait nul autre qu'Owen Avery. Elle pouvait déjà lire la propension naturelle de ses charmes teinter les yeux aliénés du Mangemort quand soudain : « Bones, j'ai besoin de vos services, au plus vite. ». Le commandement vrilla dans l'air aussi violemment qu'un océan déchaîné s’abattrait sur des récifs, d'une impétuosité cassante, quasi-despotique. L'imprévisibilité d'Avery n'était pas nouvelle  : Bones avait apprit à naviguer dans ses abysses à l'aveugle, maintenant fermement le gouvernail de ce navire flottant sur lequel ils voguaient ensembles, depuis des années. Présente ou absente, ses désirs étaient des ordres : sa propre personnalité s'imposait uniquement dans les soubresauts délirants de ces orbites obscures, bridait les volontés détraquées d'un sourire carnassier. Elle avait l'habitude de le voir débarquer sur son lieu de travail à n'importe quel moment, de jour comme de nuit, comme un cheveu sur la soupe ; de nettoyer le tapis bleu royal qui trônait en face de sa cheminée lorsqu'il lui imposait l'une de ses visites nocturnes. Comme deux aimants, ils s'étaient attirés et repoussé dans un champ magnétique accidentellement créé, des années auparavant. Il chargeait, elle se défendait. Elle passait à l'offensive pour lui rappeler que certaines personnes n'avaient pas peur de lui. Adele avait toujours ressenti une fierté malsaine en pensant à Avery : autrefois, elle se félicitait de pouvoir ressentir autre chose que l'aura angoissante dont il se paraît, qui le précédait toujours, où qu'il aille et quoiqu'il fasse. Autrefois. Les doigts de l'hybride serrèrent dangereusement la baguette de bois d'if à mesure que la teinte noisette de son regard se teintait d'ébène. La colère et la jalousie primèrent alors massivement sur sa sensibilité féminine. Des mois sans la moindre nouvelle. Des mois qu'Adal revenait du domaine des Avery bredouille ou victime d'un sortilège bénin ou plus corosif, selon les humeurs du Mangemort. Des mois qu'il l'avait ignoré elle sans la moindre raison valable. Adele avait pourtant toujours su qu'il était en vie, tapi dans l'ombre, loin de ses connaissances habituelles. Qu'il officiait toujours pour le Magister avec le même sadisme dont il exultait depuis toujours. Oui, non, ses lubies passaient encore. L'indifférence, jamais. Oh non. Il était hors de question qu'elle se plie de nouveau à ses règles, qu'elle joue à son jeu, alors qu'il avait sciemment décidé de l'ignorer pendant des lustres.

Dans un rictus critique, elle jaugea de bas en haut l'allure plus défaite que terrifiante du Mangemort  avant de se retourner de nouveau vers sa patiente, comme si de rien n'était, masque d'impassibilité de nouveau en place malgré la bataille qui grondait sourdement, provoquant un tiraillement insoutenable – entre désir et rancune originelles – qu'Avery insufflé en se présentant seulement face à elle. « Comme je vous le disais, nous devons vous garder encore quelques jours en observation. L'extrait de Mandragore et d'Artemisia Insipida sera bientôt incorporé dans les potions curatives. Vous serez libre de sortir lorsque les symptômes se résorberont. ». D'un mouvement habile du poignet, Bones stoppa les différents sortilèges qu'elle avait placé sur la malade, convaincue de l'efficacité de son nouveau traitement. « Avez-vous des questions ? ». La patiente de la chambre numéro treize hocha négativement de la tête après avoir recouvert une bonne partie de sa tête sous son drap blanc. Pathétique : ce n'était certainement pas un vulgaire bout de tissu qui la protégerait des foudres d'un Mangemort. « Très bien », conclût-elle sur un ton entendu. « Un médicomage viendra plus tard pour vous administrer la première dose. Si vous voulez bien m'excuser... ». Sans un regard de plus, elle rangea sa baguette magique dans l'étui argenté qui était accroché à son avant-bras, élégamment frappé de ses initiales, et fit claquer ses talons hauts vers la sortie de la pièce. Son allure féline ralentit à peine en passant au niveau d'Avery mais son regard s'embrasa d'une lueur vive, qui défiait ouvertement et dangereusement le Mangemort. Hors de question qu'elle se plie à ses règles. Plus jamais. Chambre treize, couloir, zone administrative. D'un pas quasi-militaire, elle traversa le service dans l'unique but d'atteindre son bureau sans provoquer la moindre esclandre en public. La rage pulsait dorénavant avec violence à intérieur de ses veines, aussi rapidement qu'une flamme parcourrait le chemin tout tracé d'un combustible semé à terre. Il n'avait jamais connu son ire. Voir tous les regards de ses subordonnés diriger leurs attentions craintives en direction d'Avery, plutôt que sur elle, ne fit qu'ajouter de l'huile sur le feu. Ô Merlin, oui, il découvrirait, dégusterait, les moindres pans de sa rancune légendaire, aujourd'hui.

« Je ne veux pas être dérangée », lança-t-elle sèchement en direction de sa secrétaire, sans même la regarder, avant d'ouvrir et refermer la porte de son bureau à la volée, une fois qu'Owen eut passé le seuil boisé. La décoration de son antre contrastait drastiquement avec le décor stérile du service hospitalier magique, ce dernier étant recréé à l'identique de celui qu'elle possédait chez elle. Dire que même ça, son prénom, elle ne l'avait obtenu qu'au détour d'une brèche, une faille, flanquée hasardeusement à flanc de la muraille rocailleuse qu'était son système de défense. La baguette en bois d'If verrouilla magiquement la porte et, ne laissant pas le temps à Avery de réagir d'aucune façon (lui hurler dessus pour l'avoir ignoré royalement dans la treize, la torturer pour l'avoir fait trotter derrière elle comme la brave bête qu'il n'était pas, la mettre hors d'elle pour profiter de ses joutes verbales acerbes), elle l'attira contre elle et déposa sans la moindre pudeur ses lèvres contre les siennes. Elle avait besoin de diffuser ses émotions pour se contenir, se perdre pour mieux se retrouver, l'embrasser pour se souvenir ce dont il l'avait définitivement privé. Les pensées se firent incohérentes, perdues contre les lèvres fines et glacée du Mangemort, enivrée par l'essence de vanille qui se mêlait à l'odeur masculine d'Avery. La main libre se fit possessive et alla épouser la courbe nerveuse de sa nuque. Jamais elle ne l'admettrait, surtout pas devant lui, mais toute sa personnalité, sa complexité, lui avait terriblement manqué. Adele ne supportait pas s'attacher à un visage à cause de cette conséquence anodine et tellement humaine, qu'était l'ennui, la routine ; à cause de l'abandon. Bones s'était bien malheureusement attachée à lui à cause de l'ambivalence, la décadence, qui définissait le Mangemort brutalement et paradoxalement. Lorsqu'elle le sentit enfin réagir, comme avant, de cette même frénésie violente qu'on lui associait naturellement, l'esprit stratège et vengeur de la sorcière chassa ses instincts primaires. Insensible et acide, elle mordit la lèvre inférieure du Mangemort avec toute la hargne dont elle pouvait faire preuve et le repoussa définitivement loin d'elle.

« Oses seulement m'interrompre encore une fois au beau milieu d'une consultation et je te jure que la prochaine fois, ce sera ma baguette magique qui se chargera de toi... ». Sourcils froncés, lèvres pincées, elle se passa une main dans les cheveux avant de lui renvoyer un regard assassin en plein visage. « Tu n'es pas mort, donc ? Ravie de l'apprendre. ». La remarque détonait dans une oscillation sarcastique. La trentenaire se détourna d'Avery et prit place dans son fauteuil, sur ce trône étrange où planait, vide, l'élégant perchoir sculpté d'Adal. Bones ne lui proposa pas le siège qui lui faisait face, le siège dans lequel il prenait d'ordinairement place, comme elle le faisait toujours auparavant. Il n'était plus le bienvenu ici. « Que me vaut l'honneur de cette visite, Mangemort ? ». Le statut se transforma en identité, dépersonnalisant un peu plus l'homme qui l'avait purement et simplement oublier. Adele n'était pas idiote : dans le regard d'Avery s'était toujours trouvé le dégoût qu'elle inspirait aux sangs-purs ;  elle s'était juste montrée plus persuasive que d'accoutumée pour lui prouver qu'elle n'était pas que cette vermine qui l'insupportait du plus profond de son être (comment y était-elle parvenue, étrangement, elle ne saurait l'expliquer complètement). Aujourd'hui, elle n'admettait tout simplement pas qu'il la regarde ainsi, chez elle, pas après cette façon qu'il avait eu de ne sortir de sa vie. Mettons cela sur le compte de l'Oubli. Oui, elle savait que les raisons n'étaient pas valables. Et encore moins pour lui. Mais elle ne pouvait certainement pas le laisser revenir dans sa vie sans la moindre explication. Vraiment, ce serait ses conditions dorénavant. Même si elle le savait impénétrable, il était là pour une raison et il ne partirait pas sans qu'elle n'en connaisse la nature véritable. Leurs retrouvailles seraient entachées par les aspects de sa personnalité qu'elle lui avait toujours caché, voilés, sous le drapé de sa fierté maladive.

Non, Merlin, non. Adele Bones détestait ne pas être aux commandes de sa vie et elle le rappellerait rapidement, férocement, à Owen Avery.
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Owen Avery
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‹ faits : ma soeur jumelle vit dans mon esprit dérangé, secret dont seuls quelques chanceux ont connaissance, que je suis aussi dérangé que peut l'être un sbire de Voldemort, que je n'hésite jamais à user de violences quand bien même elles ne seraient pas nécessaires, car la souffrance et les hurlements me font vibrer comme aucune autre drogue au monde. Mais qu'elles me sont infligées souvent par la main du Magister elle-même, car dieu sait combien de fois je l'ai déçu au cours de mes années de bons et loyaux (haha) services.
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‹ patronus : irréalisable, autrefois une hyène bien qu'elle ne soit apparue qu'une seule et unique fois sous forme reconnaissable.
‹ épouvantard : le baiser du détraqueur.
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Il avait le regard d'une statue
sans l'excuse de la pierre.


Que n'aurait pas donné le mangemort en cet instant pour saisir ne serait-ce qu'une once de ce qui se passait sous le crâne d'Adele Bones, lorsqu'elle percuta qui l'interrompait avec aussi peu de grâce. La surprise n'était pas quelque chose que l'on lisait souvent sur le faciès parfait et délicat de l'hybride et, une telle expression déformant avec autant de spontanéité ses traits suffisaient à rassurer Avery quant au succès de sa petite entrée en matière. Bones n'était pas quelqu'un d'inexpressif, bien au contraire. Mais quelqu'un de spontané, ça non. Chaque émotion qu'elle laissait transparaître au regard du monde semblait rigoureusement sous contrôle, à tout instant. Jusque dans leurs moments les plus intimes, Avery ne pouvait jamais être certain de la véracité de ce qu'elle daignait lui laisser voir -et à vrai dire il s'en moquait royalement. Jusqu'à ce jour il se fichait bien d'obtenir de la sorcière un semblant de sincérité tant qu'elle satisfaisait avec plus ou moins de docilité ses lubies aussi brusques que passagères. Une pointe de triomphe s'insinua toutefois en lui, pas peu fier de voir ainsi sa carapace un temps soit peu mise à mal, se mêlant à l'intense satisfaction de la revoir après des mois de néant. De la revoir, parce qu'il l'avait décidé, et non parce qu'elle le harcelait sans cesse pour avoir le privilège d'un entretient privé avec le mangemort. Une plume de son aigle messager trônait d'ailleurs encore sur le monceau de parchemins froissés qui recouvraient son bureau, souvenir ironique qu'il conservait en souvenir de son exaspération lorsqu'il avait aperçu, pour la énième fois de la semaine, ce foutu piaf porter un message à l'exquise calligraphie. Mot doux que, d'ailleurs, il ne s'était jamais donné la peine de lire. Le silence avait été total. Quasi insultant, et de bien des manières. Oublier Bones avait été certes facile, après l'acquisition de Mason, un peu trop certainement mais on ne parlait pas ici d'un homme sain d'esprit aux raisonnements rationnels et explicables. Mais oublier Bones pour un sous-être. Il avait délibérément marché sur la mémoire de cette femme qui, sous bien des rapports, valait aisément quinze fois son dernier rebut en date ; elle avait simplement perdu son intérêt à cette période précise et voilà que, miracle, elle reprenait soudain de la valeur à ses yeux. C'était donc tout naturellement qu'il venait disposer de sa propriété ou ce qu'il aimait penser qu'elle était, et qu'elle n'était clairement pas.

Si Avery avait daigné réfléchir un instant, il aurait certainement pu s'attendre à ce qu'Adele ne l'accueille pas avec autant de joie qu'il s'y serait attendu. C'était même parfaitement ridicule de le croire. Ce fut donc avec une once de désappointement qu'il perçut au fond de son regard sombre quelque chose qui ressemblait à de la colère. Adele lui tourna instantanément le dos, le faisant patienter en reprenant ses explications comme si rien ne l'avait interrompue. La patiente sembla tourner court à l'échange, le quittant des yeux que parce que ces derniers disparaissaient peu à peu sous le drap. Un rictus méprisant déforma ses lèvres, puis disparut aussitôt lorsque Bones conclut l'entretien et leva les sorts d'un geste délicat de la main avant de ranger sa baguette. Il vit luire l’étui qu'elle arborait, ceint à l'avant bras ; le style de la sorcière, jusque dans les moindres détails de son apparence et ce en toute circonstances, continuait de l'impressionner. Peut-être était-ce -en partie- pour cette raison que l'impie sang-mêlée avait su tracer sa route jusqu'à lui et s'assurer une place certaine dans sa vie, quoique teintée (souvent) de dédain blessant et incisif. Sa reconnaissance ne serait jamais totale, pleine et entière comme il aimait à le lui laisser croire parfois lorsqu'il s'efforçait de baisser ses barrières de défense. Leur histoire n'était à ses yeux qu'une petite velléité méprisable qui ne menait à rien de précis. Et c'était très bien ainsi. Bones, sur les derniers mois avant qu'il ne disparaisse purement et simplement de ses horizons, avait pris trop de libertés. Elle avait tenté, subtilement, de se l'approprier, du moins était-ce le ressenti qu'il en gardait. Cette attitude oppressante avait contribué à évincer les dernières bribes de sympathie qu'il lui portait. Avery n'aimait simplement pas se sentir utilisé, à la manière dont lui aimait se servir d'autrui. A la manière dont il voulait, en cet instant précis, se servir d'elle. Et en cela, Bones et Avery se ressemblaient beaucoup.

Adele passa devant lui, faisant claquer ses talons au sol. Décocha un regard qui instilla en lui un mélange d'irritation et d'amusement. Défiante et un brin provocatrice, elle s'éloigna en direction de la zone administrative -et plus particulièrement, de son bureau. Nul besoin qu'elle se donne la peine de lui adresser une parole pour qu'il le devine, sans difficulté. Bien que légèrement agacé de se voir ignoré de la sorte, il marcha dans ses pas et - « Je ne veux pas être dérangée » - toisa la secrétaire des pieds à la tête lorsqu'ils parvinrent à destination. N'était-elle pas différente la dernière fois ? L'impudente le dévisagea d'un air torve avant qu'il ne disparaisse de sa vue, à l'abri dans l'antre personnelle de la guérisseuse en chef. « Tu as déjà une nouvelle secrétaire ? J'ai comme l'impression qu'elles ne font pas long... » commença-t-il dans l'intention de placer une remarque mutine sur la nouvelle assistante. Il ne perçut ni n'anticipa le changement soudain d'atmosphère autour de lui. En temps normal, il se révélait plutôt doué pour ressentir les infimes distorsions d'ambiances mais, cette fois, il se fit prendre de court par un tourbillon enivrant de cheveux bruns, de peau satinée et délicatement parfumée ; fragrance aux accents marqués qui firent surgir à leur suite une foule de sensations tirées des limbes de son inconscient, larguées là comme on jetterait un indésirable à bas de son balais en pleine course. Passée la confusion primaire, il ne lui fallut qu'un ou deux battements de cœur -certes irréguliers- pour retrouver ses marques. Vieilles habitudes profondément ancrées en lui à mesure que le temps avait filé, emportant avec lui des bribes d'attachement, de minces parcelles d'intimité, aisances crées au détour de rencontres furtives et éphémères. En avait résulté un vécu commun dépourvu de fil conducteur précis. Du rien, du vide. De l'inutile, de l'encombrant, du futile et du versatile. Un simple amusement. Et pourtant. Avery se projeta avidement vers avant, se laissant emporter par la frénésie soudaine qu'elle insufflait outrageusement en lui. Les courbes et les contours fins se redessinaient sous ses doigts tandis qu'il lui imposait une étreinte plus brutale, prenant appui sur le mur derrière lui. Il était coutumier de ce genre de sensations en sa présence. Assumait la partie de son être qui s'abandonnait presque totalement à l'ivresse qu'elle lui procurait, talent inné ou hérité d'ascendantes vélanes ou simple capacité acquise par l'expérience. Il s'y fit prendre, reculant prestement lorsqu'elle mordit sa lèvre sans aucune aménité. « Oses seulement m'interrompre encore une fois au beau milieu d'une consultation et je te jure que la prochaine fois, ce sera ma baguette magique qui se chargera de toi... »  Il releva vivement la tête. « Que pourrais-tu bien me faire, Bones ? » Question réthorique. Il suivit du regard la sorcière qui s'éloignait déjà d'une démarche altière pour aller s'installer sur le fauteuil qui lui tenait lieu de présentoir. On eut dit un piédestal exposant une statue antique et implacable, mais dont le regard porté sur lui brillait encore de cette vivacité que possède la jeunesse fougueuse. Ce fut un regard bien terne qu'il apposa sur elle en retour, fâché de s'être fait rejeter si tôt après qu'elle l'ait si habilement enjôlé. « Tu n'es pas mort, donc ? Ravie de l'apprendre. » lança-t-elle, cinglante. Il haussa un sourcil, à demi rebuté par le ton peu avenant d'Adele. « Si tel était le cas, ça se saurait. » Du moins l'espérait-il, question d’ego. « J'étais très occupé, voilà tout. » Terré qu'il était, dans son domaine en perdition, occupé certes, mais à rien d'autre qu'à se morfondre. Regretter des choses qui ne méritaient pas même que l'on s'occupe plus d'elles, estimait Selma. « Que me vaut l'honneur de cette visite, Mangemort ? » Mangemort ? Que la belle se soit permis, à une ou deux reprises, d'employer son prénom avait suffi à le mettre en rogne. Qu'elle oublie jusqu'à son identité, qu'elle fasse de lui un simple sbire de Voldemort, un rien du tout à ses yeux, était au delà de ce qu'il pouvait nommer -incompréhension, affront ou toute autre émotion vive dont il n'était pas coutumier d'ordinaire.

Avery passa un doigt sur sa lèvre tuméfiée, goûtant l'amertume de son propre sang emplir sa bouche. Un simple sort aurait suffi pour réparer les dégâts, mais il s'en abstint, arborant la plaie presque avec délice. La langue lécha la muqueuse blessée, les chairs fines hachées par les dents blanches de l'agresseur au sourire dévastateur. Il contourna le bureau, dédaignant l'assise qu'il occupait en général lorsqu'il venait lui rendre visite, se postant derrière elle. Les prunelles se perdirent au loin, par les hautes fenêtres qui garnissait l'élégant bureau. « J'avais besoin de tes services, comme dit. De ton carnet d'adresse pour être exact, mais je t'avoue que d'autres choses me préoccupent davantage maintenant, c'est curieux. » insinua-t-il d'un ton cynique, arborant un sourire satisfait qu'elle ne pouvait voir, tous deux se tournant le dos. Avery se retourna alors, guettant les signes d'agacement qu'il pourrait capter depuis sa position, sans voir son visage. La tête pivota imperceptiblement dans sa direction comme pour mieux entendre les maux mots se déverser de sa bouche comme de la bile. Une saillie se forma le long de sa gorge en réflexe à ce qu'il supposait être une de ses moues dédaigneuses, presque moqueuses. De sa main libre, il effleura brièvement la nuque d'Adele Bones, insistant suffisamment pour être clair dans ses intentions. Un pouce s'attarde une seconde de plus, puis quitta définitivement la surface veloutée de sa peau. Il s'en était langui, sans même le savoir. Cette vérité choquante lui sautait à la gorge en cet instant, les sens exacerbés par cet afflux de vie courant ses vaisseaux. Une larme de triomphe s'écrasa quelque part en lui, Selma exultant de se retrouver de nouveau en présence de cette sorcière qu'elle ne méprisait pas, et non plus avec cette encombrante Mason. Avery lui fit face, prenant appui de ses deux mains sur les accoudoirs de l'imposant fauteuil. Penché ainsi sur elle, il lui fit retrouver sa place. Tu es peut-être chez toi ici Bones, mais tu ne me commanderas pas. Leurs yeux se rencontrèrent pour de bon, dans un échange viscéral qui ne le laissa pas aussi indifférent qu'il le laissait voir. Son visage demeura impassible, lorsqu'il l'observa un instant sans rien dire. Puis, il prit la parole, d'un ton qui ne souffrait nulle contradiction. « Tu m'en veux de t'avoir faite attendre tout ce temps. Tu m'en veux de me pointer ici, maintenant. Tu m'en veux, parce que je t'ai manqué. Tu me méprises pour ce que je représente à tes yeux. » Il énonça les (possibles) vérités avec l'assurance dont il se paraît toujours, puis prit finalement place sur son propre fauteuil, face à elle. Vérités ? Supputations découlant de l'attitude ambivalente de la jeune femme, criante de désir et de répulsion, qui asseyaient l'impression qu'Avery savait. Le mangemort croisa une jambe sur l'autre, sans quitter la guérisseuse des yeux. « Tu es en colère, j'ai bien compris. Quoi d'autre Bones, vide ton sac, qu'on en finisse, qu'on passe aux choses sérieuses. » Les choses sérieuses prenaient un tout autre sens à ses yeux que les petites questions administratives qui en réalité n'existaient pas. Excuse drapée à la va-vite sur l'immonde vérité : le manque latent, traître malvenu en son sein. « Qu'exiges-tu de moi que je ne saurais te refuser ? » demanda-t-il d'un ton doucereux, dans sa volonté malsaine qu'Adele ne le rejette pas une nouvelle fois. Il ne l'accepterait pas. Jamais. Dommage que Bones ne soit pas de ces sorcières que l'on forçait à quoi que ce soit et, eut-ce été le cas, tout le bénéfice de sa compagnie s'en serait trouvé effacé. Alors que le silence s'éternisait, et la patience n'ayant jamais fait partie de ses qualités, Owen s'impatienta. « Accouche, on n'a pas l'éternité devant nous. »


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MessageSujet: Re: us and them (ADEN #1 ~ warning)   us and them (ADEN #1 ~ warning) EmptyDim 13 Sep 2015 - 15:52

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Adele Bones
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‹ occupation : en fuite, déchue de tout type de privilèges.
‹ maison : Serpentard
‹ scolarité : 1976 et 1983.
‹ baguette : est en bois d'if, mesure 23,7 centimètres et possède un ventricule de dragon en son cœur.
‹ gallions (ʛ) : 5982
‹ réputation : je suis sans aucun scrupule.
‹ particularité : semi-Vélane.
‹ résidence : ici et là, clamant comme miens les différents cottages investis durant notre cavale.
‹ patronus : inexistant
‹ épouvantard : une vie silencieuse, ponctuée par des râles de douleur, et non plus par les rires des rares personnes auxquelles je tiens.
‹ risèd : une journée d'été, Artur m'aidant au jardin ; Owen Avery se moquant de l'activité sans chercher à dérober son regard attendri.
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Flux, reflux. La réaction d'Avery laissa planer une sensation victorieuse en Bones face à la mine déconfite du Mangemort. Explosion malicieuse et malsaine, le soubresaut imperceptible de ses lèvres dessina pleinement l'exaltation de la sorcière dans un mirage éphémère. La débâcle émotionnelle qui se dépeignait sur les traits ordinairement stoïques étonnait agréablement l'hybride. L'impassibilité était un masque dont le Mangemort se paraît aussi souvent que celui de sa perversion légendaire. Être témoin d'une de ces impressions volubiles, de cet égarement inconnu, sur le visage d'Owen Avery était un privilège, selon elle : ce phénomène rarissime, de le voir s'embourber dans des ressentis dont il ignorait la nature véritable, n'était pas donné aussi facilement, habituellement. Bones se jouait de ces accessoires futiles qu'étaient les sentiments, depuis toujours, les modelant au gré de ses envies, les usant dans l'unique but d'arriver à ses fins. Certains pourraient qualifier ses malices de manipulation futile – d'user de ses charmes pour obtenir ce qu'elle voulait comme le ferait une courtisane contre un simple penny ; d'autres trouveraient la tactique hautement risible – qui donc se fierait au versant le moins logique de la nature humaine ? Ce que beaucoup ignorait, ou refusait d'accepter, c'était que les émotions étaient le seul facteur de l'équation naturelle à pouvoir transformer les refus en accords, à changer les amitiés en inimitiés. A transformer le plus abominable des hommes en votre plus fidèle allié, peu importait l'idéal poursuivi par sa loyauté, peu importait le degré de son déséquilibre déclaré. Bones savait que la faiblesse d'Avery résidait dans ce lit asséché où dormaient ses émotions, aussi brutes que des pierres précieuses encore ternies par leur écrin naturel, et dont elle pouvait se servir sans une once de remord pour infiltrer son système défaillant. Aussi insidieusement qu'une maladie sorcière pouvait ronger à petit feu et tuer sans aucune vergogne.

Dommage qu'Avery sache également que la plus grande force d'Adele était aussi sa plus grande faiblesse.

Flux, reflux. Comme une vague roulait sur un littoral déjà usé par l'érosion, le Mangemort chassa les pensées abstraites de son esprit pour abattre sa propre carte et entamer son propre tour de jeu (celui qui les rythmait férocement depuis toujours) : qui aurait finalement le dessus sur l'autre, aujourd'hui ? Le visage fermé, l'expression assassine, Adele observa Avery partir à la découverte de la blessure qu'elle lui avait infligé quelques instants plus tôt, se délecter du marquage primaire dont elle avait gratifié la pulpe de ses lèvres sans le moindre préavis. Les mots restèrent en travers de sa gorge, ne desserrant pas les dents, préférant sentir le rouge de la colère teinter ses joues ivoires plutôt que de le gratifier d'une quelconque remarque acide. Owen se mettait alors entièrement en marche, d'une démarche sure, puissante, conquérante. Il avait cette habitude de parader devant elle, exposant fièrement les esclandres physiques qu'elle s'évertuait à faire apparaître sur son corps, afin de lui montrer toute l'absurdité des sursauts primaires qui l'animait et qui le répugnait tant. Possessive, animale. C'était elle, la semi-vélane, qui n'avait pas sa place, ni à ses côtés ni dans sa vie. Owen Avery ne le permettrait pas. C'était d'elle dont il se moquait cruellement en la toisant d'un regard cynique, en ne daignant jamais soigner les blessures bénignes si elle se trouvait toujours dans la même pièce que lui. Ce serait lui accorder trop d'importance, lui laisser croire qu'elle pouvait avoir une quelconque influence sur lui. « J'avais besoin de tes services, comme dit. De ton carnet d'adresse pour être exact, mais je t'avoue que d'autres choses me préoccupent davantage maintenant, c'est curieux. ». Plus par réflexe que par mimique réactionnelle, Bones leva les yeux au ciel et tourna la tête dans la direction aléatoire qu'il avait pris, inclinant son visage de porcelaine pour mieux entendre ce qu'il avait à dire. Froissant les traits délicats de son arrogance légendaire. Que croyait-il ? Qu'elle allait pleinement lui rendre service, comme avant ? Qu'il pouvait encore l'amener dans les méandres de son esprit, satisfaire le moindre de ses désirs, juste parce qu'il le lui demandait ? La vérité, celle qui la percutait encore et toujours de plein fouet, était d'une abomination sans nom (et qui courait déjà dans sa voix, profonde et incriminante). L'esprit en ébullition, plus prête à encaisser les paroles acérées du Mangemort et à les combattre, Adele ne l'entendit pas se mouver et approcher pour déposer une caresse légère contre sa nuque dégagée, effleurer la naissance de sa chevelure emprisonnée en un chignon sophistiqué. Le contact inattendu lui fit clore les paupières, savourant la douceur étonnante avec laquelle il s'était perdu contre sa jugulaire. Les battements cardiaques se firent plus longs, plus violents, au  sein même de ses veines, pulsant une acide passion contre les filaments de peau de ces deux entités opposées qu'ils représentaient ; et réarmant l'odieuse vérité dans un coin de son esprit. Adele n'eut pas le temps de savourer plus longuement la sensation oubliée : le toucher d'Avery se volatilisa aussi rapidement qu'il n'était apparu, subtil, et lui fit rouvrir les yeux. Flux, reflux. Elle le haïssait et elle l'adorait. La silhouette du Mangemort l'enferma alors aussi sûrement qu'un Entrave et, la surplombant de toute sa hauteur, il plongea ses iris obscures dans la clarté perçante des siennes. Masque d'impassibilité de nouveau en place. Ne pas montrer le nouveau trouble qu'il avait fait naître en elle. C'était en cela qu'elle trouvait Avery répugnant : il n'avait rien fait, jamais rien dit, pour la mener à succomber, à apprécier, ses charmes déséquilibrés. Il l'avait tout bonnement ignoré. Le regard orgueilleux d'Adele maintint férocement celui du Mangemort, les moulures dorées de ses yeux nullement impressionnées par la proximité des lèvres agressées et agressives d'Owen. Ne le laissant certainement pas croire qu'il la dominerait aujourd'hui en l'intimidant de façon aussi risible. Comme elle le ferait elle. « Tu m'en veux de t'avoir faite attendre tout ce temps. Tu m'en veux de me pointer ici, maintenant. Tu m'en veux, parce que je t'ai manqué. Tu me méprises pour ce que je représente à tes yeux. ». Rien, il ne représentait rien et on ne pouvait pas mépriser le vide. Mais alors, Merlin, pourquoi s'était-elle évertuée à le retenir, des années durant ? Pourquoi avait-elle continué de lui envoyer des lettres destinées à ne jamais recevoir de réponse ? Pourquoi n'acceptait-elle pas l'expertise qu'il faisait d'elle ? Flux et reflux, vague bouillonnante et torrentielle, qui n'accepterait jamais la paix. Le contact visuel se brisa lorsqu'Avery se releva, abandonnant le front ambré pour un autre champ de bataille inavoué. Nonchalant, il se dirigera vers le fauteuil qui était le sien, sa place dans ce bureau, de cette même démarche qui l'avait toujours porté, hors du temps en toute circonstance.

Le fauteuil de gauche. Assise dont elle ne lui avait toujours accorder l'accès, d'ailleurs, mais il semblait aussi concerné par les interdictions de la guérisseuse qu'il ne l'était par sa première victime sous l'égide du Lord. Les jambes d'Adele se croisèrent en même temps que celle d'Avery, transformant les aises en inconfort, arborant ses postures de marbre en lieu et place d'une nouvelle réaction emplie de fierté, de paroles cyniques dont elle le gratifiait constamment, auparavant. Oiseau de proie, son port de tête se suréleva et le visage revêtit les couleurs de la traque, d'une banderole souillée par les réflexes belliqueux de ses chasses sociales. Les traits anguleux d'Avery n'offraient aucun indice, aucune matière exploitable, pour que Bones puisse tourner la situation à son avantage jusqu'à ce que : « Tu es en colère, j'ai bien compris. Quoi d'autre Bones, vide ton sac, qu'on en finisse, qu'on passe aux choses sérieuses. ». Adele inclina son visage, observant sous un autre angle Avery, redécouvrant le faciès sévère de l'ennemi, et lui fit prendre les traits de l'étonnement feint. Il lui proposait trop facilement une trêve, cette fois-ci. Sa colère bouillonnait d'une puissance sourde  jusqu'alors jamais égalée, certes, mais le Mangemort n'avait jamais rechigné à reléguer les niveaux anarchiques et versatiles de ses humeurs au rang de pacotilles de salon. De passer outre sans se préoccuper véritablement, si oui ou non, elle excuserait les impairs commis… S'excusait-il ? Impossible…

La mémoire de l'hybride se mit en marche, dépassant les souvenirs maudits de son addiction un peu trop prononcée d'un Avery trop versatile, cherchant le moindre instant où une telle situation s'était produite. Avery baissait les armes, impatienté par son mutisme forcé. « Qu'exiges-tu de moi que je ne saurais te refuser ? ». L'hybride garda le silence face au flot de paroles discontinu du Mangemort. Il parlait trop, trop vite, trop facilement, dans la dynamique éruptive de l'hybride et non  pas la sienne. Avery avait la fierté malsaine, toujours terrée mais bel et bien présente, de ceux qui se considéraient supérieurs grâce à leur sang. Les bras de Bones se croisèrent contre sa poitrine, arborant une expression lasse et un regard incisif, faisant mine de peser le pour et le contre d'une  victoire léguer aussi facilement. « Accouche, on n'a pas l'éternité devant nous. ». L'eau se réveilla alors une nouvelle fois, plus pernicieuse que jamais. Adele avait apprit à imposer ses choix, ses actes, selon les émotions de ses interlocuteurs... et de leurs mots. Choquant. Aberrant. Humiliant. Adele avait apprit à voir Avery pour le cerner, à le lire pour se défendre, à l'entendre pour contre-attaquer férocement. Et à se jouer de ses mots pour le désarçonner. Jamais elle ne l'avait entendu user d'un tel verbe, de placer la Vie dans les nombreux contextes de sa folie. Jamais. Et cela éveilla sa curiosité maladive, réveilla ses pulsions possessives ; la rendit reine dans ce château de cartes qu'était leur relation, qu'ils ne cessait de construire et de détruire au gré de leurs imprévisibles et insolites rencontres. Clic, l'information manquante, la pièce perdue de la mystérieuse disparition d'Avery. Le rire d'Adele éclata dans la pièce comme l'explosion brusque d'un vase en cristal percutant le sol. L'une des dernières apparitions officielles du Mangemort, outre son insolente participation aux exécutions du cinq juillet dernier, s'était produite lors d'une vente Rebut. Bones s'était renseigné. Changeante, le masque de la stupidité revêtit soudainement celui de l'intelligence, l'hybride s'effaça au profit de la sorcière. De la simple femme à celle qui pouvait s'approcher de lui sans qu'il ne réussisse véritablement à la repousser. Pouvait car elle n'hésitait pas foncer dans le tas, à se heurter aux murs d'aciers qui entouraient son cœur et formaient sa dangereuse insanité. Moqueuse, Adele lui jeta un regard pétillant de cruauté : « Je n'ai pas autant besoin de toi que toi de moi, finalement, Avery... », mensonge éhonté qu'elle ne laisserait jamais filtré, « … mais je dois t'avouer que tu viens d'éveiller ma curiosité... ». Bones se leva de son trône pour se placer derrière lui, continuant son jeu du miroir aussi allègrement que si les actions précédentes d'Avery avaient été les siennes. Tentatrice, elle le frôla sans jamais réellement le toucher, le privant de l'attention dont il l'avait gratifié, de cette caresse calleuse qui avait imprimé des picotements entêtants et malavisés à l'arrière de sa nuque. Les mains de Bones défirent l'attache de la cape sombre et ses doigts habiles en ouvrirent les pans obscurs, les abattant minutieusement  contre le dossier. « Réponds-moi franchement et peut-être te laisserais-je avoir ce que tu es venu chercher aujourd'hui... » Mains liées contre la chute de ses reins, Adele abaissa son visage délicat tout près de celui d'Avery et laissa l'ambre parcourir sans la moindre gêne le front, le profil, les lèvres et le cou de celui qu'elle se réapproprierait coûte que coûte. Prédatrice maligne qui n'acceptait pas de voir s'échapper ses proies sans prétexte recevable. Le nom qui dansait alors dans son esprit la répugnait plus encore que le sang-mêlé qui lui parcourait les veines. Le regard biaisé d'Avery la jaugeait  tandis qu'une impulsion la porta une nouvelle fois dans l'espace personnel d'Avery, l'engagea à envahir l'espace trouble qui gravitait tout autour de lui. Dans sa redécouverte perpétuelle du Mangemort, quasi-territoriale, elle remarqua que son souffle crispaient les courbes nerveuses de l'insolent au moindre égarement charnel. Dans une ultime provocation, ses lèvres se postèrent au creux de son oreille,  susurrant l'accusation d'une voix profonde et vile : « N'était-elle pas trop soumise, Owen ? ». Les talons aiguilles furent abandonnés au sol et les hanches ondulèrent jusqu'au bord du bureau, naturelle, débarrassée des entraves glaciales de ses convenances sociales. Vive, elle se hissa sur le plan de travail ébène avant de laisser sa jambe satinée frôler le genou d'Avery et de l'utiliser comme soutien, despotique, asseyant l'hégémonie de ses atours charnels comme leurre infaillible. Il. Avait. Disparu. En. Même. Temps. Qu'une. Enchère. « Tu les aimes résistantes, pourtant. ». Et. Elle. Voulait. Savoir. Ce. Qu'il. En. Était. Le talon nu s'enfonça contre l'articulation d'Avery tandis que le second prenait appui sur l'accoudoir sculpté de son assise. Les habitudes réinstallaient leur frontière bancale au détour d'une nouvelle fêlure, dessinée par ces lubies infernales. Parfait antagonisme, reflet brisé de deux êtres qui ne cèderaient jamais face à l'autre.

Pourtant, une lueur brillait au fond du regard d'Avery et lui intimait de continuait le terrassement imprudent de sa jalousie éclectique. Sa folie était sa plus fidèle alliée en cet instant : ce serait elle qui confirmerait ou non les affirmations qu'elle lui jetait en plein visage. Les coudes d'Adele prirent appui contre l'équerre voluptueuse de ses jambes lorsqu'elle se pencha en avant, plantant une nouvelle fois ses iris mordorés dans celle du Mangemort. « Je veux que tu me dises la véritable raison de ton inopinée disparition... », et peut-être recommencerait-elle, sans sourciller. S'il cédait. S'il avouait. S'il confirmait les doutes sombres qui nourrissaient ses pires craintes. Adele voulait connaître ce point faible pour se délecter de l'hypothétique point faible, quitte à provoquer des foudres plus meurtrières encore que celles qu'il utilisait lors lors de ses séances de torture. Quitte à lui faire croire qu'elle perdait cette nouvelle bataille… Pour mieux le détruire, plus tard, dans cette guerre intestine qui les animerait toujours, quoiqu'il advienne.


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MessageSujet: Re: us and them (ADEN #1 ~ warning)   us and them (ADEN #1 ~ warning) EmptyJeu 17 Sep 2015 - 18:10

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‹ âge : 43
‹ occupation : dans l'ombre du Magister.
‹ maison : serpentard
‹ scolarité : 1971 et 1978
‹ baguette : est en bois d'acacia rigide, possède un cœur en ventricule de dragon et mesure vingt-neuf centimètres.
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‹ réputation : la magie noire a rongé mon âme, dilué toute conscience, accru ma folie.
‹ particularité : fou.
‹ faits : ma soeur jumelle vit dans mon esprit dérangé, secret dont seuls quelques chanceux ont connaissance, que je suis aussi dérangé que peut l'être un sbire de Voldemort, que je n'hésite jamais à user de violences quand bien même elles ne seraient pas nécessaires, car la souffrance et les hurlements me font vibrer comme aucune autre drogue au monde. Mais qu'elles me sont infligées souvent par la main du Magister elle-même, car dieu sait combien de fois je l'ai déçu au cours de mes années de bons et loyaux (haha) services.
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‹ patronus : irréalisable, autrefois une hyène bien qu'elle ne soit apparue qu'une seule et unique fois sous forme reconnaissable.
‹ épouvantard : le baiser du détraqueur.
‹ risèd : la fin de cette insurrection qui amène autant de satisfaction que de souffrance.
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Il avait le regard d'une statue
sans l'excuse de la pierre.


Le rire éclata dans l'air, fendit son assurance d'une once de doute. Il ne lui était guère habituel de faire rire les gens, à moins que ceux-ci se soient trouvés emportés par la folie après des jours, des semaines de torture mentale et physique. Alors oui, dans ce cas, les gens riaient. Parfois d'un amusement sincère, mais guère plus sous l'emprise de la sainteté d'esprit. Ils riaient parce qu'ils n'avaient plus d'autre option, parce qu'ils avaient déjà épuisé leurs voix à hurler pour supplier, parce qu'ils n'étaient plus qu'une coquille vide et secouée de tant de souffrance qu'elle n'était plus acceptable par le conscient. Bones, elle, ne semblait pas franchement s'amuser non plus -quoi que. L'éclat n'avait pas contaminé son regard, qui demeurait teinté de colère, brillant de jalousie contenue. Il n'en demeura pas moins sceptique, plissant les yeux d'un air suspicieux. Qu'avait-il dit de si drôle, lui qui s'évertuait à obtenir d'elle ce qu'il n'avait pas eu depuis bien trop longtemps à son goût, fait avéré qu'il n'admettait que depuis son arrivée ici. Lui qui larguait au loin ses habitudes brutes et ses manières rustres pour tenter de l'amadouer elle, l'experte dans ce domaine. Il marchait sur des œufs, empiétait sur son terrain et il n'y était pas à son aise. Avery ne demandait jamais, d'ordinaire. Ni permission, ni avis, il imposait ses choix et agissait selon son bon vouloir. Et ce tout particulièrement avec elle, elle qui lui inspirait toujours ce mélange corrosif de mépris et de passion violente. Elle qui parvenait à se creuser un trou dans son existence, à y laisser une marque assez profonde pour qu'il ne parvienne jamais totalement à l'oublier. Avery décidait toujours, sans prendre en compte de l'avis de quiconque. Et pourtant, qu'était-il en train de faire d'autre en cet instant, sinon demander poliment s'il pouvait s'emparer d'une maigre information, d'une parcelle de son temps ? C'était pathétique. De pire en pire. Son aplomb prit un nouveau coup lorsqu'elle le transperça d'un regard dépourvu de douceur, brise-glace au revers tranchant. Lame émotionnelle qui, touchant au but, ne fit qu’accroître l'ambivalence de ses sentiments envers elle. Il l'aimait tout autant qu'elle le repoussait pour son insolence, sa répartie cinglante, cette déviance qu'elle faisait naître en lui. « Je n'ai pas autant besoin de toi que toi de moi, finalement, Avery... » Un hoquet mental accompagné de l'habituel rire moqueur dont le gratifiait Selma lorsqu'il ne se montrait pas à la hauteur de ses espérances vint ponctuer le coup verbal porté par Adele. Se pouvait-il qu'une telle chose, aussi impensable soit-elle, trouve un écho dans la situation actuelle ? Se pouvait-il que sa présence signifie plus qu'une simple visite de courtoisie ? Un simple besoin de distraction ? Non. Non, assura-t-il dans le secret de ses pensées. Lui n'avait pas infligé à son pigeon voyageur des aller-retours incessants afin d'obtenir un semblant d'attention de sa part. Lui ne manifestait pas autant de hargne à la blesser pour la punir de ne pas s'être montrée pendant bien trop longtemps à son goût. Il était venu, voilà tout. Il ne se donna pas la peine de répliquer, haussa un sourcil, expression dédaigneuse, moqueuse à son tour, qu'il renvoya pour toute réponse à un tel affront, bien qu'elle ait néanmoins réussi à l'agacer en se montrant si sûre d'elle. « … mais je dois t'avouer que tu viens d'éveiller ma curiosité... » Sa curiosité, disait-elle. La vile sorcière savait très bien à quoi s'en tenir. À chaque fois, c'était le même scénario ; un conflit rageur et intéressé. Le temps avait filé mais elle était restée. Bravant les trop nombreux écueils de leur histoire. Il lui arrivait souvent de se demander pourquoi, bien que la question demeurât une énigme à laquelle il ne cherchait aucun dénouement (la part de lui qui l'avait retenue y avait certainement largement contribué cela dit). Elle était restée, et c'était tout ce qui importait. Il ne souffrirait jamais de la voir s'éloigner de manière définitive. Dévier de cette voie qu'ils prenaient ensemble depuis si longtemps, se quittant et se retrouvant à leur guise, qu'ils soient en parfaite symbiose (rarement) ou en totale opposition, comme maintenant. Il la regarda descendre de son perchoir, traçant les contours de sa silhouette scandaleuse du regard. S'en réappropria le moindre détail, accusa la chaleur dont elle l'enveloppa en ne le touchant pas. Jeu d'ombre et de lumière s'affrontant dans son esprit ; passages de lumineuse compréhension aussitôt éclipsés par des épisodes de sombre perdition. Démêlé d'émotions manifestées sans ordre précis, cadencées par le trajet miroitant de sensualité qu'Adele lui imposait pour toute distraction, jusqu'à ce qu'il ne la vit plus. Il la ressentit plus qu'autre chose, soyeuse présence dans son dos. Deux mains délicates aux ongles joliment dessinés dégrafèrent la cape et l'en délesta. « Réponds-moi franchement et peut-être te laisserais-je avoir ce que tu es venu chercher aujourd'hui... » Un rire roula sur sa langue, bas et tu dans l'intimité de son triomphe. Certes, elle demandait franchise de sa part, mais qui l'obligeait réellement à proférer des vérités qui ne feraient que l'éloigner un peu plus ? Elle ne savait rien, ou si peu. Encore une fois Avery se laissait emporter par son trop plein d'assurance. Trop certain d'avoir conservé dans son antre l'ombre de sa folie et de son obsession pour l'enfant du rebut. Progéniture qui allait devenir sienne, pantin manipulable et modulable selon ses envies avant qu'il ne disparaisse dans les flammes avec sa misérable mère. Et si elle savait des choses, se disait-il, ce n'était rien qu'il ne pourrait démentir avant de lui voiler l'esprit pour lui faire oublier ces menus détails. Le fou ne se rendait pas compte, aveuglé par la chape de désir qui s’abattit sur lui au contact de ses mains. Il savait à qui il avait affaire pourtant, preuve en était la souffrance qui accompagnait toujours ce plaisir incommensurable de la sentir courir les doigts sur sa peau. Contact voluptueux, élément déclenchant d'une extase viscérale. Voilà qu'elle recommençait, à le perdre, à l’enchaîner. Maudite hybride. Le souffle courut le long de sa gorge, déglingua les dernières parcelles de lucidité lorsqu'elle remonta jusqu'à son oreille. Avant qu'elle ne détruise tout, d'une simple question. « N'était-elle pas trop soumise, Owen ? »

Un froid marmoréen se glissa en lui, et son cœur en pâtit durement, engourdissant le muscle qui ne sembla plus vouloir recommencer de battre tant la pâle fureur qui lui lacéra le corps fut intense. La garce avait osé. Elle se hasardait sur un terrain glissant et, elle n'allait pas tarder à se casser la gueule si elle s'y aventurait plus avant. Avery la fusilla du regard tandis qu'elle se détachait de lui et glissait subtilement dans son champ de vision, qui s'étrécit progressivement jusqu'à se concentrer uniquement sur son visage. Le sien se ferma et il arbora cette expression haineuse et froide qui distordait ses traits à la moindre allusion à Mason. Mason. Allait-elle revenir le hanter jusque dans le trépas, reprenant vie à chaque fois que quelqu'un osait en faire mention ? « Tu les aimes résistantes, pourtant. » poursuivit-elle déraisonnablement. Se considérait-elle comme résistante ? Pensait-elle faire partie de ces oies démoniaques qui méritaient son amour ? L'idiote. Personne ne le méritait, pas même elle, l'impure aux charmes ravageurs, songea-t-il. Mensonge hasardeux placé là comme barrière à la vérité qui se morfondait dans les affres de sa folie, toute désireuse de venir lui embrouiller un peu plus l'esprit, d'asseoir l'influence certaine qu'Adele avait sur lui. Fait scandaleux, faiblesse immonde qui le torturerait encore tant qu'elle vivrait en ce monde, à ses côtés. Un pied nu prit appui sur son genou, le second glissant sur l'accoudoir de l'assise dans laquelle il se retrouvait ainsi piégé, littéralement enfermé entre les jambes de la tentatrice. Bien malavisé celui qui, comme lui, se laissait tenter d'un regard jeté au hasard dans l'ombre attrayante qu'elle laissait entrevoir, outrageuse et bien consciente de l'effet qu'elle produisait sur son vis à vis. Elle le déconcentrait sciemment, le détournait de sa colère, qui grondait en sourdine, occultée par l'envie impérieuse de la faire taire. Dut-il pour cela lever la main sur elle mais, il avait posé la première pierre à l'édifice branlant qu'ils étaient en train de construire. Il ne saurait rien lui refuser, ainsi avait-il parlé, et il se devait bien de s'y tenir à présent s'il tenait à l'avoir elle. C'était ce qu'elle lui fit comprendre en se penchant vers lui, les iris brillants de malice. Et à quel point y tenait-il ? Beaucoup trop pour sa propre sauvegarde. Une main se glissa jusqu'à sa jambe, caressa la soie de sa peau avec insistance. « Je veux que tu me dises la véritable raison de ton inopinée disparition... » asséna-t-elle.

Ainsi sautait-elle sur l'occasion d'obtenir les raisons de son absence, son oubli honteux et blessant. En quoi cette fois là divergeait-elle tant des autres, de ces périodes de silence où ni l'un ni l'autre ne daignait prendre contact, désireux de feindre une fin à cette danse macabre qu'était leur relation ? La question se posait. Certes, la jalousie et la possessivité de la sorcière ne lui était pas inconnues, loin de là, et il ne s'était d'ailleurs jamais gardé de lui rendre la monnaie de sa pièce. Mais il sentait que cette fois là était différente, et il ne comprenait pas pourquoi. « Très bien... » commença-t-il, pas certain de savoir par où entamer les explications qu'elle exigeait, tandis qu'elle l’enveloppait de son regard d'ambre, qu'il ne tenta pas de fuir, décidé à suivre à la trace le cheminement de ses pensées à mesure qu'il lui répondrait. Car il allait lui répondre. Son visage se détendit, délaissant la rage primaire au profit d'un calme qui ne lui était pas familier. Calme enfiévré toutefois par l'ardeur qu'elle avait su montrer pour l'enjôler, avec cette grâce et cette distinction qui lui étaient propres. Presque digne d'une sang pure. Il se garda bien de le lui dire. Avery prit son temps, laissant à son tour ses propres mains courir sur les jambes d'Adele, glissant sous les jupes, remontant aussi loin qu'il le pouvait. Inclinant le buste, il vint taquiner le mollet d'un coup de dent, reflet de celui dont elle l'avait affligé un peu plus tôt. D'un mouvement de la jambe elle le repoussa, le clouant de nouveau au dossier. Gardes-toi de me dévier de mon objectif, Avery, sembla-t-elle lui signifier. Son regard implacable démontrait toute la détermination qui l'habitait à obtenir ses foutues réponses. Fort bien. Elle allait les avoir, à bon prix. « Ne vas pas t'imaginer que tu occupes une place si importante dans ma vie que je me sente obligé de te donner mes raisons, comme tu dis. Tu as l'air d'y attacher plus d'importance qu'elles n'en méritent. » Pour reprendre les mots de Selma, qui se fit plus présente dans sa tête. « Arrêtes de tourner autour du pot Owen ; dis-lui, de toute façon elle le sait déjà. Elle refuse simplement de l'admettre. » Il baissa les yeux, suivit du regard le tracé d'un frisson qui courut sur le derme d'Adele lorsqu'il laissa ses doigts courir le long de ses jambes fuselées en vas-et-viens nonchalants. Cercles et serpents se succédaient sur la toile vierge de sa peau, oasis dans ce désert d'infortune qu'était sa vie ces derniers temps. « Je te l'ai dit, j'étais occupé. Il y avait l'exécution à organiser, une foule de liste de rebuts à terminer, officialiser, des hiboux à envoyer, des missions qui m'ont pris tout mon temps. J'avais autre chose à faire que de répondre à tes stupides petites lettres, tu n'étais simplement pas une priorité. » Le sale menteur lui jetait de la poudre aux yeux. Futile, puisqu'Adele avait certainement du participer aussi à tout le bazar administratif qui précède forcément une exécution de grande envergure comme celle-ci, et qu'elle n'avait sûrement jamais du le voir en train de s'activer pour cela. Il était resté terré, au fin fond de son terrier, à se demander comment il allait pouvoir sauver ce maudit bambin, ou tout simplement si il valait vraiment tout le mal qu'il allait falloir se donner pour le garder tout court. Mason allait y passer, et elle y était passé, comme prévu. A vrai dire, ce n'était pas tant elle et l'ectoplasme encombrant qu'elle avait été qui lui manquait. Rebecca Mason était un rebut d'un ennui mortel, grosse jusqu'aux yeux et muette comme une carpe. Une chiffe molle qui, si elle n'avait pas porté en elle un espoir fou de paternité pour Owen, aurait depuis longtemps claqué entre ses doigts experts. Il l'avait torturée, au début, quand elle était encore une fugitive fraîchement tatouée par ses soins. Quand elle avait cherché à résister, au commencement de sa captivité. Jusqu'à ce qu'elle ne soit prise de violentes contractions et qu'il ne doive se rendre à l'évidence : la torturer allait tuer l'enfant, c'était tout ce qu'il allait y gagner. Avec en prime, le nettoyage de tout ce bazar, l'achat d'un autre rebut. L'idée de garder l'enfant pour lui seul et de se débarrasser de la mère une fois né ne lui était pas venue tout de suite. En réalité, Selma en était seule à l'origine, songeant ô combien il serait distrayant d'avoir ce môme pour en faire un monstre à son image. Un petit elle, elle qui ne pouvait vivre qu'à travers son frère. Absurdité qui avait fini par le gagner, l'enfiévrer. L'obséder, littéralement. Dévoré par l'enthousiasme que suscitait cette chimère en Selma, en lui, en eux. Mason avait été choyée, surprotégée plus que tout autre rebut au monde, incubateur de bas étage pour un être qui allait s'avérer exceptionnel, puisque formaté selon ses désirs. Mais bien sûr. Selma s'en était remise, elle. Laissant son jumeau en proie à un vide sidéral, flottant entre deux eaux, perdu. Misérable petit être pétri de regrets et d'ambitions dévastées.

Avery sembla se perdre dans ses pensées houleuses, cherchant une façon acceptable de tourner la chose. Par Merlin, il n'en voyait aucune. Quelle que soit la façon dont il allait lui parler du rebut, de l'enfant, il obtiendrait forcément une réaction négative, un sourire en coin, moqueur, de ceux qui lui seyaient si bien. Il ne récolterait que son mépris, et une telle chose était tout bonnement inenvisageable. Et même si son mépris ne l'atteignait que peu, elle ne méritait toutefois pas de penser avoir le droit de se sentir supérieur à lui. Cela avait peu de chance d'arriver cependant, au vu des remarques fréquentes qu'il lançait pour la rabaisser, raviver le fait qu'elle n'était rien d'autre qu'une hybride, soit la porteuse d'un sang immonde et infâme. Oui, Owen mettait un soin tout particulier à toujours lui rappeler qu'elle n'était rien, mais aussi qu'elle était tout pour lui. Se jouant à la fois de la sorcière et de ses propres sentiments rabougris, jonglant suffisamment entre l'insulte et la flatterie pour la garder auprès de lui. Avery assura sa prise sur les jambes de Bones, se releva, réduisant la distance qui les séparait à peau de chagrin. Avery enserra son visage de ses deux mains, prit l'assaut de ses lèvres avant qu'elle n'ait eu le temps de se reculer. L'odeur de vanille remplaça le vide, décupla ses sens. Avery n'avait aucune patience, véritablement. Un instant, il songea à prendre sans attendre ce pour quoi il était venu aujourd'hui, et de parler après. Mais il pressentait une résistance, et après tout, il lui avaient accordé de bonnes grâces de lui parler. Alors, soit.  « Adele, tu sais très bien pourquoi je n'étais pas là. A cause de Mason, et de son -pardon, mon enfant. Tu ne m'en voudras pas de t'avoir reléguée au second plan pour ça, n'est ce pas ? » dit-il, une lueur de folie animant son regard sombre, qu'il dardait impitoyablement sur elle pour le simple plaisir d'observer l'effet qu'allaient produire ses paroles sur la sorcière. Sa main gauche vint enserrer sa nuque d'une caresse pressante, oppressante, l'autre repartant à la conquête de ses jupes, de ses jambes veloutées. « Ne me regarde pas comme ça. Tu le savais j'en suis sûr. Et rebut ou non, née-moldue ou non, son sang était toujours plus pur que le tien, Addie. » Il vit le coup partir avant qu'il ne l'atteigne, intercepta la gifle en plein vol, emprisonnant son poignet d'une main de fer et fit de même avec l'autre main. Renversant Bones en arrière, il brida ses tentatives pour essayer de lui coller une de ses fameuses gifles, la plaquant au bureau, jouissant de la position qu'il occupait. « Je savais que tu allais mal le prendre. Ça ne sert à rien, ils sont morts maintenant, et me voilà, tout à toi, Bones. Il n'y a plus que toi, tu vois. » Pour un peu, elle lui aurait craché au visage, si elle n'avait pas été tenue par sa bonne éducation. Adele suintait la colère par tous les pores de sa peau. L'hybride était remarquablement belle, jusque dans ses humeurs les plus noires et, de la voir manifester son mécontentement avec tant d'efforts lui arracha un rire à son tour. Avery, lui s'amusait réellement de la voir emportée à ce point par la rage.
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MessageSujet: Re: us and them (ADEN #1 ~ warning)   us and them (ADEN #1 ~ warning) EmptySam 26 Sep 2015 - 20:27

HUNTED • running man
Adele Bones
Adele Bones
‹ inscription : 03/08/2015
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‹ crédits : LUX AETERNA, astra, sia, tumblr, simon/mathydabest.
‹ dialogues : #336699
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‹ âge : 38
‹ occupation : en fuite, déchue de tout type de privilèges.
‹ maison : Serpentard
‹ scolarité : 1976 et 1983.
‹ baguette : est en bois d'if, mesure 23,7 centimètres et possède un ventricule de dragon en son cœur.
‹ gallions (ʛ) : 5982
‹ réputation : je suis sans aucun scrupule.
‹ particularité : semi-Vélane.
‹ résidence : ici et là, clamant comme miens les différents cottages investis durant notre cavale.
‹ patronus : inexistant
‹ épouvantard : une vie silencieuse, ponctuée par des râles de douleur, et non plus par les rires des rares personnes auxquelles je tiens.
‹ risèd : une journée d'été, Artur m'aidant au jardin ; Owen Avery se moquant de l'activité sans chercher à dérober son regard attendri.
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we are each our own evil
and we make this world our hell

« Très bien... ». L'accord transpirait d'une hésitation malsaine, à moitié susurrée par un timbre aggravé, pleinement assumé par deux billes aussi noires que des profondeurs abyssales. Le regard impitoyable d'Avery plongea dans le sien tandis qu'un rictus prenait forme au coin de ses lèvres. Les sourcils parfaitement dessinés de Bones se froncèrent sévèrement, provoquant le Mangemort d'un énième regard révulsé. Pour le forcer à parler, à avouer. Lui qui n'obéissait à personne, si ce n'était au Lord. Pour presser l'explication hors de son esprit dérangé. Adele Bones ne supportait tout simplement plus d'être laissé dans l'ignorance, de n'avoir en sa possession qu'une vérité partielle, totalement élaborée à partir des bribes d'informations qu'elle avait réussi à grappiller, ici et là, sans logique précise. Soupçons friables. La seule chose qu'elle pouvait affirmer ? La condition infâme dans laquelle Avery l'avait involontairement placé, avec rien d'autre que du vent à brasser et des hypothèses douloureuses à tester. Qui lui déchiraient les entrailles à chaque fois qu'elle s'autorisait seulement à y penser. Son véritable combat pouvait finalement commencer. Obtenir la vérité pure et complète de la bouche d'Avery, sans se laisser influencée par le désir grondant qu'elle avait fait naître en lui. Comme à chaque fois, comme toujours. Bones ne s'étonnait plus des étincelles de vie qui secouaient le Mangemort lorsqu'il se trouvait en sa présence, lui qui ne pouvait être défini que par la folie et l'aura de mort qui le précédait partout où il allait. Adele essayait encore elle-même de comprendre sa complexité certaine, parfois parfaite, souvent abjecte. Mais il y avait une chose dont elle était certaine : l'homme, qui laissait alors courir ses mains sous les voilages précieux de ses robes sorcières, ne paraissait en vie que lorsqu'il se laissait bercer par ses charmes impurs. Un rictus se dessina sur les lèvres de l'Hybride de façon éphémère, en pensant aux nombreuses insultes qu'il lui servait, ne manquant jamais d'imagination lorsqu'il s'agissait de briser ceux qu'il qualifiait d'impurs. Il avait beau dire, beau faire, il revenait toujours auprès d'elle. La supériorité malvenue s'effaça, l'ambre des iris troublé, lorsqu'elle sentit le souffle du Mangemort se diffuser contre sa jambe. Il n'oserait pas... La morsure punitive replaça subitement Adele dans l'instant présent, sur le chemin de sa quête personnelle, perdue dans des pensées destructrices. La douleur électrisante remonta l'échine de Bones pour la faire réagir instantanément : le pied fermement planté contre le plexus solaire d'Owen lui fit reprendre la seule position qu'elle lui accordait, la seule qu'il méritait pour l'instant, au fond de son siège. Lèvres pincées, paupières plissées, la détermination de la guérisseuse retrouva son aplomb dans le regard à moitié contrarié d'Owen. Insolent sang-pur. « Je te l'ai dit, j'étais occupé. Il y avait l'exécution à organiser, une foule de liste de rebuts à terminer, officialiser, des hiboux à envoyer, des missions qui m'ont pris tout mon temps. J'avais autre chose à faire que de répondre à tes stupides petites lettres, tu n'étais simplement pas une priorité. » Foutaises. L’exécution n'avait été ordonné par leur Magister que des semaines avant le jour fatidique, pas des mois entiers ! Si le simulacre d'excuse froissa l'amour-propre de Bones, la moue dédaigneuse qu'elle lui servit n'en laissa rien paraître. Depuis quand rechignait-il à déléguer ce genre de tâches administratives, à véritablement s'occuper de paperasse, plutôt que de sentir la magie infernale des impardonnables s'échapper du bout de son arme sorcière ? Depuis quand ne l'avait-il pas emmené avec lui en mission, en quête, pour servir son Maître ? Le cœur battant, son naturel profond voulait empoigner le col froissé du Mangemort pour lui réinjecter le seul pan de cohérence que possédait son âme tourmentée : s'était-il jamais gardé de lui refiler les besognes complètement assommantes de son statut de Mangemort auparavant ? Jamais ! 

Subitement, la Sorcière et la Vélane entamèrent un combat déloyal. Chiffonnières incapables et abhorrées par le silence âpre qui s'était installé, uniquement profané par le bruissement des soieries qu'Avery s'évertuait à repousser à chaque nouvelle caresse. Elles étaient désarmées par la nostalgie que lui insufflait les gestes d'Owen. Les iris mordorées d'Adele suivirent à la trace les arabesques qu'il dessinait silencieusement contre sa peau, enviant le Mangemort d'être le seul spectateur du paysage qu'il créait du bout de ses doigts. Les lèvres de Bones s'entrouvrirent pour protester mais ne laissèrent finalement échapper qu'un soupir à demi-étranglé. La rancœur et la surprise s'emmêlèrent rageusement en percevant l'absence totale de réaction de la part d'Avery. Le voir aussi... amorphe la choqua profondément. Pas un regard, pas une réaction. Adele réactiva ses défenses, s'insultant mentalement de se laisser attendrir par son apathie terrifiante. Adele ne le reconnaissait pas. La pitié infiltra les veines de l'hybride en même temps que le feu meurtrier et passionnel de sa jalousie. A l'état pur, à l'état brut, un courroux encore jamais égalé se mit à vriller sous la peau d'Adele. Explosive, l'expression de Bones arbora un tout autre voile obscur. En guise d'avertissement ultime. Et d'une retraite totale. Adele ne voulait plus savoir. Elle ne voulait pas laisser l'image de cette chienne lui hanter l'esprit et briser les moindres souvenirs profondément ancrés en elle. Adele ne voulait pas la connaître, cette vérité, puisqu'elle avait rendu Avery différent. Flux, reflux. La vague roulait en marche arrière, s'éloignait violemment du littoral. S'il osait lui dire, elle... L'emprise masculine lui empoigna brutalement les jambes et manipula ces dernières pour venir trouvé refuge contre elle, forçant la barrière de ses lèvres sans qu'elle ne puisse rien y faire. Colère, mépris, rancœur. Les yeux grands ouverts, Bones porta ses mains contre le buste d'Avery pour le repousser et enfonça les ongles dans les chairs en sentant le goût métallique de la blessure envahir ses sens. Restreignant les libertés féroces de son partenaire pour tenter de lui faire comprendre ce qui se tramait en elle. Stop, stop, stop. Mais le regard fou qu'il plongea en elle ne permettait plus le doute. Il allait parler. L'idée avait bien trop germé en lui pour se rappeler de l'esprit girouette d'Adele. Comme s'il y avait déjà prêté attention de toute manière. Bones sut que rien, non rien, ne serait jamais plus pareil entre eux deux, désormais. D'un regard, il la provoqua et raviva sa sourde colère ; sa curiosité aussi – elle détestait la dichotomie qu'il plaçait toujours en elle. Miroirs éternels. Les lèvres fines et acerbes d'Owen s'étirèrent, ambivalentes, pour déverser le poison qu'Adele avait elle-même créé. « Adele, tu sais très bien pourquoi je n'étais pas là. A cause de Mason, et de son -pardon, mon enfant. Tu ne m'en voudras pas de t'avoir reléguée au second plan pour ça, n'est ce pas ? ». La sensation d'une douche froide, un seau d'eau jeté en plein visage : voilà ce que lui fit la vérité pleine, entière, pure. Le visage de l'hybride devint aussi pâle que de la neige et son esprit frôla la panique. L'expression menaçante, les dents de l'hybride mordirent l'intérieur de ses joues, aggravant l'air bouillonnant qui l'animait dorénavant. Adele ne lui laisserait certainement pas entrevoir son naufrage personnel. Sombrer par la tempête qu'elle avait elle-même initié. La poigne d'Avery s'empara de sa nuque pour mieux scruter, décortiquer, apprécier, le flot incontrôlé d'expressions qu'Adele laissait filtrer sur son visage. Bâtard au sang-pur. « Ne me regarde pas comme ça. Tu le savais j'en suis sûr. Et rebut ou non, née-moldue ou non, son sang était toujours plus pur que le tien, Addie. ». L'insulte ou le sobriquet, Bones ne saurait pas dire ce qui l'avait le plus blessée. En revanche elle sut que la Vélane l'emporta sur la Sorcière, harpie déchaînée qui ne voulait rien d'autre que lui faire ravaler ses paroles, lui faire regretter ses actes, lui faire mal : détruire le plaisir qu'il prenait à faire d'elle ce que son esprit déglingué voulait modeler. La main droite repoussa hargneusement celle qui avait élu résidence entre ses cuisses, la gauche s'envola dans les airs pour frapper le visage d'Avery. Vaine tentative. Il emprisonna les deux d'un seul mouvement et la repoussa en arrière, plaquant le corps menu contre le bureau, imposant sa volonté à l'aide du seul avantage qu'il avait sur elle, sa force physique. « Je savais que tu allais mal le prendre. Ça ne sert à rien, ils sont morts maintenant, et me voilà, tout à toi, Bones. Il n'y a plus que toi, tu vois. ». L'ambre s'était solidifié en marbre, le rouge sang enflammait les pommettes. Ses battements de cœur devinrent erratiques, sa respiration laborieuse. Si elle pouvait le tuer d'un simple regard... Le rire du dément résonna subitement dans la pièce, Avery se moquant ouvertement des frasques de la sorcière. Son manque soudain de résistance permit à Avery de rabattre ses mains au-dessus de sa tête ; il avait réussi à la faire sortir de ses gonds, à la blesser en frappant pile dans un lieu qu'elle avait mit des années à condamner, à bannir, de sa mémoire. L'idiote. L'inconsciente. Que s'était-elle imaginé, dans l'ombre de son appartement de l'Allée des Embrumes, enchaînée par l'angoisse et la peur ? Les scénarios divers et variés formés par son tempérament jaloux, possessif, hybride ? Les lettres étaient juste une façon d'attirer son attention quand elle se doutait, savait, que quelque chose se tramait sous la caboche du Mangemort. Que finalement sa nouvelle lubie ne le ramènerait plus jamais auprès d'elle. Sa phobie de l'abandon avait anéanti Bones : à l'instar de sa peur des Vélanes, la perspective d'être remplacée par une espèce pire que la sienne, une espèce survivante, avait détraqué sa logique, sa superbe, sa fierté légendaire. Hantée ses jours et ses nuits lors des longs mois de silence d'Avery et... Wait. Le constat la tétanisa complètement pour ne laisser qu'un grand vide en elle. La sensation mortelle stoppa net les pulsations cardiaque, infectant la moindre parcelle de ses chairs. Venait-elle réellement de penser qu'elle ne serait plus rien sans lui ? L'infamie infecta Bones et propulsa un nouveau regain de vie en elle, faisant de nouveau battre le cœur assombri, relançant sa fierté et sa logique. Très bien, c'en était assez. Elle lui rendrait au centuple le coup qu'il venait de lui porter.

Le rire d'Avery résonnait encore lorsque les muscles de l'hybride se mirent en mouvement, palliant  le manque de réactivité de la sorcière. D'un mouvement brusque, le bassin de Bones ondula en avant, rencontrant fatalement celui du Mangemort, l'enfermant sensuellement dans l'intimité la plus sacrée de ses jambes. Un instant, elle avait oublié, dans les affres abrutissants de sa bienséance et de sa mémoire omnipotente, qu'elle pouvait le terrasser lui d'un simple claquement de doigts. Oublié qui elle était depuis toutes ces années. Adele Bones était une hybride, un alliage détonnant entre coutumes sorcières et instinct primaire. La guérisseuse en chef ne se laisserait certainement pas dominer dans son antre. Seconde ondulation. Le Mangemort laissa échappé la dernière note gutturale de son rire détraqué avant de s’effondrer contre elle, tête la première, le visage décomposé par les promesses charnelles qu'elle venait silencieusement de lui faire. D'un nouveau jeu de jambes, elle resserra sa prise autour des hanches anguleuses et l'enveloppa d'une étreinte étouffante. Le sens olfactif retrouva avec plaisir l'odeur d'Avery, savant mélange entre les notes corporelles et les effluves propres aux murs de sa demeure. La question silencieuse se posa dans son esprit tandis qu'elle écoutait la respiration d'Avery pâtir face à sa docilité soudaine. Depuis quand n'avait-elle pas pénétré le manoir, le foyer, d'Owen ? Les paupières closes, elle balaya d'un nouveau revers de main la pensée crève-cœur (à cause de la Rebut, de sa progéniture encore inerte) pour forcer la masculinité d'Avery dans leur sempiternelle danse relationnelle. Au détour de la masse informe qu'était devenue sa chevelure sombre, Bones trouva le creux de l'oreille pour y murmurer, d'une voix lancinante : « Toi et seulement toi... ». Seul un soupir matelassé, pressé, répondit à l'incantation délirante d'Adele, abandonnée là dans un éraillement fébrile, alors que se rejouaient inlassablement les paroles proférées quelques instants plus tôt dans le coin le plus perfide de son esprit. La Rebut avait été sa priorité, la porteuse des gênes bénis, un Saint Graal à la hauteur de sa démesure. La Vélane reléguée au placard, qu'il pouvait ressortir maintenant que l'Autre avait péri. Qu'est-ce qui lui avait prit, à espérer, à vouloir un simple signe de sa part ? Bones voulait être libérée de sa propre malédiction et par Salazar, elle prendrait fin aujourd'hui. Quatrième ondulation. L'une des mains d'Avery laissa échapper les poignets d'Adele pour venir se perdre contre son flanc et la solidité du bois d'ébène, stabilisant la posture dans laquelle elle continuait de le forcer. Peut-être était-ce parce que leurs corps avaient été taillés dans le même marbre, le même bois, les contours de l'un complétant parfaitement ceux de l'autre, qu'elle s'était laissé bernée par le fantasme d'être  rassurée par Avery ? Ne lui parlez pas de légende, de ces idioties contées aux enfants pour les endormir, que les quarts de Vélanes étaient plus enclines à croire aux âmes sœurs que leurs mères. Des fabulations, si vous vouliez son avis. Le soupir qu'elle laissa échapper la libéra entièrement : le Mangemort délaissa le second poignet au profit de la hanche, l'immobilisant, démoniaque, semblant à la sorcière plus avide de vie en cet instant qu'il ne l'avait été en lui avouant le gamin Rebut. La joue d'Adele s'échoua contre la tempe d'Owen tandis qu'il initiait une nouvelle cadence à leur luxurieuse chorégraphie. « Je t'aiderais à l'oublier, Avery... ». Promesse éphémère, qu'il ne considérerait certainement jamais, mais qui libéra définitivement l'hybride de la moindre emprise. L'abandon désordonné d'Avery lui permit d'user d'une force phénoménale pour le faire reculer, l'obliger à échanger leurs places dans ce corps-à-corps inopiné. Hypnotisé par les charmes de la sorcière, il se trouvait désormais sous elle, le bois comme quatrième mur de la prison concupiscente dans laquelle elle venait de l'enfermer.

Un sourire paisible s'échoua sur son visage tout en libérant la chevelure sombre de la coupe distinguée, laissant le rideau soyeux s'échouer autour de ses épaules graciles. Avery murmura quelques syllabes à cet instant qu'elle se garda bien de décoder, préférant s'abaisser au niveau de son visage, entourant leurs regards fiévreux du voilage précieux de ses cheveux. De toute manière, elle n'aurait absolument rien comprit. Peine perdue. Rien ne comptait lorsque la Vélane régissait les chairs, lieu de culte tout-puissant, pour aller assommer le Mangemort d'une flopée de baisers qu'elle n'alla jamais imprimer contre ses lèvres fines. Tentatrice, elle accorda malicieusement ses mouvements à la dynamique capricieuse d'Owen. Le regard de l'hybride toisa le Mangemort lorsqu'elle reprit de l'altitude, abandonnant la chaleur du buste pour oppresser les hanches dans un nouveau sursaut nerveux à peine coordonné. Adele plaqua les bras du Mangemort contre le bois sombre, effleurant les muscles et la peau d'une caresse aérienne, les doigts féminins entamant une ascension voluptueusement maîtrisée. Partant des extrémités pour reconquérir son esprit taré : paumes, poignets, avants-bras, clavicules, cou, l'attention manuelle se perdit une seconde contre les mâchoires avant d'entamer la descente logique ; cou, torse, flancs : Adele rééquilibra sa posture en avançant les genoux, séquestrant les côtés du discipline du Lord dans l'étau de ses jambes. Les yeux brûlants d'Avery l'obligea à courber l'échine pour finalement effleurer les lèvres délaissées, le rideau de soie sombre l'entourant encore une fois dans un mirage sensoriel. « Tu m'appartiens aussi, pas vrai ? », minauda-t-elle, laissant échapper les paroles coutumières de la parade nuptiale qui lui accorderait le droit de se perdre en elle. Dernier effleurement pernicieux des hanches avant de reprendre sa position initiale, assise à califourchon sur lui, dérobant ses mains de son champ de vision pour se tenir contre la jambe droite. Le regard de Bones était voilé, charmé, par l'ardeur qu'elle avait su insuffler en lui. D'un geste habile, le bois fut libéré et glissa le long de son poignet pour retrouver les lignes de sa paume experte. Parfait.

Le Mangemort n'avait pas sa baguette magique sur lui.

Sans prévenir, Bones releva le menton et lui dédia un sombre sourire, glaçant soudainement l'atmosphère enfiévrée de la pièce « Quel dommage qu'elle n'ait pas été jusqu'au bout de sa grossesse, Owen. ». La paternité inavouée s'était immiscée en elle, rappelant à la Vélane la raison véritable de sa venue en terres corrompues. Les mots furent uniquement susurrés mais la baguette en bois d'If, délivrée de sa prison argentée, visa cruellement la seconde béquille d'Avery. Son murmure ôta définitivement la perspective des 'réjouissantes retrouvailles' annoncées. Brusquement, agressivement, offensivement. Le sortilège alla briser la rotule du Mangemort, propulsé en avant, laissant un grognement infernal s'échapper des tréfonds de sa gorge. Bones l'intercepta pour éviter de se faire éjecter de l'opportun perchoir, les hanches encore fermement plantées contre celle du brun qui continuait de geindre dans son oreille. Le plaisir déglingué par la douleur fulgurante provoquée d'un simple mouvement du poignet. « Tu sens ça, Owen ? », questionna Adele d'un ton méphitique. L'hybride força Avery à se rallonger, profitant de la désorientation première, maintenant sa tête fermement plaquée contre le bois d'ébène. Les chevilles prirent un malin plaisir à s'échouer contre les genoux de sa victime et à meurtrir un peu plus l'articulation brisée du Mangemort. « Tu le sens, j'en suis certaine. » La main encore armée, elle attrapa le menton du Mangemort pour forcer le regard injecté de sang vers elle. « Imagines cette foutue douleur entres tes putains de jambes. C'est ce qu'aurait ressenti ta putain de Rebut, Owen, en mettant au monde ton putain d'héritier ! » Le regard ambré toisa le celui d'Owen, qui commençait à se remplir par la rage « Tu ne trouves pas ça merveilleux ? Ta joyeuse paternité aurait commencé avec la douleur maternelle de ta précieuse Mason ! Imagines, Owen, tu es doué pour ça, non ? », questionna-t-elle, emportée par l'aliénation vengeresse. Adele se releva finalement lorsqu'il recommença à se mouver, profitant de sa faiblesse pour s'échapper loin de lui. Lui qui allait lui rendre la pareille férocement, baguette magique ou non. « Sens cette putain de douleur et imagines-toi bien ta foutue Rebut en train de mettre bas. Tu pourrais remercier le Magister de l'avoir achevé avant ça, je te le garantis ! ». D'un regard, elle transperça l'âme d'Avery, plus obnubilée par sa propre douleur morale que par le reste. Avery avait éveillé des souvenirs qu'elle s'était évertuée à enterrer en même temps qu'Elle.

Bones avait longtemps accepté les lubies d'Avery.
Adele ne supporterait pas une seconde de plus d'être piétinée allègrement par Owen.

Tout cela parce qu'ils fonctionnaient dans l'ignorance de l'autre la plus complète, depuis toujours. Il la préférait loin d'elle ? Elle serait restée lointaine. A la condition d'obtenir un seul signe, un peu de considération, de sa part. Son mutisme l'avait blessé, l'avait honteusement affaiblie, et tout ça à cause d'une Rebut ? Il osait revenir en avouant avoir engrossé une esclave ? Pathétique, pathétique, pathétique. Qu'il soit de lui ou non, Bones ne pouvait pas accepter l'idée d'une descendance bien portante sur l'arbre généalogique d'Owen Avery tandis que la sienne continuait toujours de pourrir dans les tréfonds d'un sol jalousement caché, dans les entrailles de la Terre. Qu'il continue donc d'imaginer son précieux bambin en vie. Debout, loin du bureau, Bones jouissait de le voir ainsi souffrir, était extatique d'avoir pu lui faire ressentir ne serait-ce qu'un aperçu de l'éternelle, banale, douloureuse expérience de la vie.

Adele venait tout juste de lui faire expérimenter la sienne.
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MessageSujet: Re: us and them (ADEN #1 ~ warning)   us and them (ADEN #1 ~ warning) EmptyJeu 1 Oct 2015 - 22:53

HUNTED • running man
Owen Avery
Owen Avery
‹ inscription : 21/07/2015
‹ messages : 1765
‹ crédits : whorecrux <3.
‹ dialogues : #006666 (owen) #A0A0A0 (selma)
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‹ âge : 43
‹ occupation : dans l'ombre du Magister.
‹ maison : serpentard
‹ scolarité : 1971 et 1978
‹ baguette : est en bois d'acacia rigide, possède un cœur en ventricule de dragon et mesure vingt-neuf centimètres.
‹ gallions (ʛ) : 5726
‹ réputation : la magie noire a rongé mon âme, dilué toute conscience, accru ma folie.
‹ particularité : fou.
‹ faits : ma soeur jumelle vit dans mon esprit dérangé, secret dont seuls quelques chanceux ont connaissance, que je suis aussi dérangé que peut l'être un sbire de Voldemort, que je n'hésite jamais à user de violences quand bien même elles ne seraient pas nécessaires, car la souffrance et les hurlements me font vibrer comme aucune autre drogue au monde. Mais qu'elles me sont infligées souvent par la main du Magister elle-même, car dieu sait combien de fois je l'ai déçu au cours de mes années de bons et loyaux (haha) services.
‹ résidence : Herpo Creek, dans la maison de mes parents, vide et délabrée; ruines.
‹ patronus : irréalisable, autrefois une hyène bien qu'elle ne soit apparue qu'une seule et unique fois sous forme reconnaissable.
‹ épouvantard : le baiser du détraqueur.
‹ risèd : la fin de cette insurrection qui amène autant de satisfaction que de souffrance.
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Il avait le regard d'une statue
sans l'excuse de la pierre.

► immunity.
Cruelle vérité lancée au détour d'un rire méprisant, abandon total du secret si bien gardé. Adèle avait eu ce qu'elle demandait, et honorait à son tour sa promesse informulée, déclenchant une vague de satisfaction perverse et destructrice. Avery se laissa aller contre sa peau, ouvrit les vannes des instincts primaires. Elle le laissait se perdre, s'oublier, sauvage et sans retenue, de cette façon qu'il avait d'agir avec elle depuis si longtemps maintenant. Cadence gestuelle, habitudes si profondément ancrées en eux qu'elle s'assimilait presque à une danse instinctive dont chaque partenaire agissait face à l'autre en parfaite synchronie. Bones baissait la garde. Enfin. Retour aux sources charnel et passionnel, bouffée d'oxygène enivrante. « Toi et seulement toi... » Il étouffa une réponse qui n'avait pas lieu d'être dans un soupir exhalé contre sa gorge, refuge de douceur et de délicatesse, qu'il brisa de baisers incessants, agressant la peau tendre. Toi, il n'y a plus que toi Bones. Regardes-le Adele, se tourner de nouveau vers le seul et unique centre de son univers déglingué, point de gravité traître et décalé. Une ondulation pernicieuse initiée par l'hybride l'emprisonna fermement dans un étau prometteur ; réponse immédiate, oppression imposée à ce corps friable et si frêle sous la masse du Mangemort qui n’essayait même pas d'alléger la pression qu'il exerçait sur elle. Oubliés, les torts causés par son rebut. Oubliés, la jalousie, la colère étouffantes qui l'avaient si profondément ennuyé quelques instants auparavant. Avery nageait littéralement dans l'abnégation la plus totale, esprit relégué au second plan, d'une faiblesse presque risible face à la force de ses mouvements nullement réfléchis. Le corps parlait pour lui. Les mains relâchèrent la pression sur les poignets délicats, l'une d'elle repartit se perdre sur les hanches graciles, exploration menée du bout des doigts, repoussant une à une les dernières barrières entravant l'accès à sa peau nue. « Je t'aiderais à l'oublier, Avery... » Susurrement voilé qui lui parvint à l'orée de sa conscience embrumée. S'il te plaît, fais le. « Commences tout de suite... » Velours et soieries délaissées au profit des courbes féminines, les tissus durement repoussés dévoilant peu à peu les côtes étirées de la Vélane. Autant de touches de piano qu'il s'amusa à décompter silencieusement, taquinant un à un chaque centimètre de ses flancs, lorsqu'il libéra définitivement Bones de toute emprise forcée. Et Adele d'en profiter, échangeant leurs places pour se retrouver dominante, relâchant le dais soyeux de sa chevelure autour de son visage, l'agréant d'un sourire qui, plus que tout autre geste, acheva de le mettre à ses pieds. L'hybride l'avait fait ployer, à genoux. Enchaîné à ses désirs propres, ses sombres desseins, menant le jeu d'une main de maître et manipulant le Mangemort -déjà perdu depuis longtemps- afin de le mener précisément où elle le désirait. Et elle ne le voulait clairement pas là où lui souhaitait se perdre en cet instant. Elle le voulait à terre. À cette place où il l'avait maintenue, dans l'ignorance la plus totale, des mois durant, cruel et insensible. L'heure viendrait où la dure réalité viendrait s'imposer à lui et briserait ses beaux espoirs. Amère vendetta au goût de sang.

Enveloppé de son parfum sucré, saisissant, Owen attira la sorcière à lui, encourageant la somptuosité dans laquelle elle continuait de le plonger. « Il n'y a plus que toi. » répéta-t-il, souffle glissé au creux de l'oreille, sentence mortelle emplie de promesses tues dans l'ombre d'un désir scabreux, macabre, celui de faire de l'hybride sa chose, l'objet de son bon plaisir. Il n'y a plus que toi. Et il n'y avait rien de bon dans cette constatation. Adele était devenue seule propriété encore en vie, unique et dernier dépositaire de ses viles et impurs sentiments désarticulés. Elle qui n'en était pas digne. Elle qui aurait du, selon ses critères, mériter son seul mépris et toute la violence de son désamour. L'ignorance crasse qu'il lui avait donnée l'année passée, et rien d'autre. Avery avait conscience de sa propre faiblesse face à elle, de l'aberration que constituait son penchant pour l'hybride dans le tableau de ses relations. L'impudent continuait de croire qu'en dépit de tout, il poursuivait sur cette lancée pour la seule et unique raison qu'elle était un divertissement qu'il savait manipuler à sa guise, et sans trop de difficultés.  L'idiot. Le revirement n'en serait que plus douloureux. Les doigts glissèrent dans les mèches brunes. Imprimèrent une pression emprunte de désir à peine voilé à l'arrière de la nuque. Amativité brûlante, reddition criante. Fiévreux, Owen sentit la chaleur le gagner, l'impatience et l'avidité prendre le dessus sur le reste ; Selma se retira quelque part dans un coin reculé de son esprit vermoulu, pressentant qu'elle n'avait plus sa place dans cet échange exalté. Avery descendit les mains le long de sa gorge, ses lèvres blessées cherchant encore le contact de celles de Bones, et qu'elle lui refusait impunément. Il passa la barrière des clavicules, descendit encore. Profila la chute du décolleté avantageux qu'elle lui offrait dans la position qu'elle occupait, ainsi penchée sur lui. Il défit quelques fermetures, accentuant l'échancrure du col sophistiqué avec l'intention de l'en défaire totalement mais, Bones ne lui en laissa pas l'occasion, coupant cours à ses investigations affamées en se redressant brusquement, l’œil brillant. Elle faucha sa liberté de mouvement lorsqu'elle dégagea ses mains de son buste et les plaqua contre le bureau, appuyant a dessein sur son bas ventre, charmeuse et autoritaire. Elle traçait des lignes incandescentes le long de ses paumes, de ses bras, jusqu'à ce qu'elle n'embrase carrément son torse. Au passage de ses mains, le cœur tacla les barrières physiques qui l'empêchaient de s'échapper. Animal furieux, enfermé dans sa cage de chair et d'os. Avery accompagna le trajet, guidant les mains douces d'Adele qui finalement, effleura ses lèvres d'un murmure apposé comme un baiser.  « Tu m'appartiens aussi, pas vrai ? » Pour toute réponse, un sourire qui ne tenait lieu ni d'approbation, ni de négation. Un simple sourire, vague distorsion du visage sans signification précise. S'il lui plaisait de croire une telle chose, et il se demandait si Bones était assez bête pour le penser réellement, il n'allait pas la déchanter dans un moment aussi intense. Lui-même en avait assez de discuter, et se languissant d'un contact plus rapproché.

Le regard d'ambre reprit de l'altitude, les cheveux frôlèrent les joues au passage, et Adele s'éloigna, encore, laconique. Au comble du supplice, Owen se perdit une nouvelle fois sous les drapés. Trop de barrières qu'elle ne semblait vouloir laisser tomber, frein à son impatience grandissante. Obnubilé par tous les possibles qu'il touchait du bout des doigts, le Mangemort ne vit rien venir du tout. Il ne comprit pas l'importance de ce sourire glacial qu'elle lui accorda. Il ne comprit pas davantage, sur l'instant, la perversion de ses paroles. « Quel dommage qu'elle n'ait pas été jusqu'au bout de sa grossesse, Owen. » Wait. What ? Que venait-elle remettre le sujet sur le tapis ? Sujet jeté aux oubliettes, d'un commun accord croyait-il, le fourbe. « Pardon ? » Un murmure, et sa rotule se délogea cruellement, amenant dans son agonie une douleur fulgurante, et d'une violence qui se trouvait décuplée par le fait que, par Shar, son corps tout entier s'était préparé à tout sauf à ça. Elle l'avait menée sur des sentiers bien éloignés de cette traîtrise abjecte et inattendue. Le dos se décolla du bureau et se projeta vers Adele ; Owen ne fut retenu de la chute que par Bones qui, maîtresse de son humiliation, le retint fermement contre elle, enserrant encore ses reins entre ses jambes. Un geignement sourd roula sur sa langue, feulement qui se perdit contre l'épaule de la sorcière tandis que ses ongles s'enfonçaient dans la chair tendre de ses jambes. Elle n'aurait toutefois pas aussi mal que lui, bien qu'il espérait qu'elle en garderait les marques longtemps. « Tu sens ça, Owen ? » « ...Immonde salope... » gronda-t-il, alors qu'un feu d'un tout autre genre que celui qui l'avait habité à peines quelques secondes plus tôt, lui dévorait la jambe. Blessé moralement plus que physiquement, il laissa échapper un nouveau râle quand elle le bascula de nouveau sur le dos, inquisitrice. Taquinant le sévice infligé d'un mouvement de la cheville bien placé, Adele reprit la parole, emprisonnant sa tête entre ses mains d'une prise ferme. Abdication du Mangemort, qui se laissa aller aux fuseaux douloureux qui lui transperçaient tout le côté droit. « Tu le sens, j'en suis certaine. » Putain oui il le sentait, ça. Un flot discontinu d'insultes se déversaient dans son esprit mais ne trouvaient pas la porte de sortie, tant il devait serrer les dents. « Imagines cette foutue douleur entres tes putains de jambes. C'est ce qu'aurait ressenti ta putain de Rebut, Owen, en mettant au monde ton putain d'héritier ! » Espèce de... Avery comprit finalement qu'elle n'était entrée dans son jeu que pour lui faire payer plus durement encore d'avoir proféré ses minables explications. Qu'avait-il cru, qu'elle allait avaler ses révélations sans broncher, sans riposter ? C'était mal la connaître et là se situait le véritable fond du problème. Owen se targuait d'éprouver toute la complexité du caractère vicieux de l'hybride mais il n'en était pas même à gratter la surface ; il effleurait à peine le tout, porté par son éternel sentiment de supériorité et son arrogance perverse. Tout cela aurait-il été différent s'ils avaient, chacun de leur côté, composé avec les tares et les beautés corrompues de l'autre ? Sans doute pas.  « Tu ne trouves pas ça merveilleux ? Ta joyeuse paternité aurait commencé avec la douleur maternelle de ta précieuse Mason ! Imagines, Owen, tu es doué pour ça, non ? » Silence. Il attrapa l'avant bras de Bones, furieux et décidé à la blesser en retour, mais privé de la balance de deux jambes saines il la laissa filer lorsqu'elle se déroba à son emprise, quittant son juchoir, le laissant là, pantin brisé et amoindri. « Sens cette putain de douleur et imagines-toi bien ta foutue Rebut en train de mettre bas. Tu pourrais remercier le Magister de l'avoir achevé avant ça, je te le garantis ! »

Dément, fou de rage, Avery ricana. Lui répondit d'un ton haché par la souffrance, rugueux. « Tu ne savais rien, tout compte fait, Bones. Je suis désolé de l'apprendre. » Nouveau rire. « Elle a donné naissance à un fils, et tous deux sont morts pendant la débâcle, crevés dans les flammes ! » Avery se redressa, le visage crispé. Il n'essaya pas de voir l'effet de ses paroles sur Adele, qui se tenait loin de lui -et elle faisait bien. Il posa sa main sur la triangulation brisée de son genou, grimaça en touchant l'angle curieux qu'il formait à présent, l'os rond décalé vers l'extérieur, les chairs déjà boursouflées par le sort destructeur. Il la haïssait, profondément, haineusement, de tout son être, et il voulait la briser. Mason avait bel et bien mis au monde un garçon bien portant mais, déjà loin de sa prison, enfermée dans une autre cage, sous la garde d'autres bourreaux. Ils l'avaient saisie sur les dernières semaines de sa grossesse, le choc et la terreur ayant sûrement enclenché les engrenages mystérieux de l'accouchement. Avery n'avait assisté à rien de tout ça. Il avait, pour dire, à peine entrevue la silhouette de ce gamin, avant que le feu ne les brûle lui et sa mère. Alors oui, la douleur lui était restée inconnue et sa petite esbroufe magique n'y changerait rien.

Loin d'imaginer la véritable nature de la colère qu'il était en train de tisonner, Avery explosa. « Que peux-tu bien connaître de la douleur d'une naissance, que peux-tu bien avoir à faire de celle qu'a pu vivre une rebut, la mienne qui plus est, ta jalousie n'a même plus lieu d'être, Bones, par Merlin, ouvre les yeux ! Tout ça n'a plus aucune importance, ne veux-tu pas laisser tomber ET REPARER CE QUE TU VIENS DE BRISER ! » hurla-t-il en pointant son genoux du doigt. Incapable de se contenir, fulminant, il sortit sa baguette et la pointa prestement sur Adele qui écopa d'un sort bien plus piquant que celui dont elle l'avait affligé. À la manière d'une lame lumineuse, l'éclair doré lacéra les chairs de son bras, déchirant les tissus de sa tenue froissée de passion dévorante, vestige de l'amour qu'il était prêt à lui donner s'il elle n'avait pas tout foutu en l'air sur un simple coup de tête. Le sang tâcha le sol et les tentures derrière Bones, teinta dans le même temps sa colère d'une satisfaction farouche, animale. Nouveau mouvement, le corps svelte fut projeté contre le mur le plus proche, immobilisé par une force entretenue par le simple contact visuel ; mais Owen ne comptait pas détacher son regard une seconde de la sorcière qui, les joues rougies, l'assassinait littéralement, poignards furibonds, lumineux. Si elle essaya de s'exprimer, il ne lui en laissa guère le loisir, vomissant des vagues de mots haineux, dévoilant toute la propension de sa démesure. Tempête dont elle était l'origine, et qu'elle était seule à pouvoir blâmer. Parler de l'esclave une fois ne lui avait pas suffi. Il avait fallu qu'elle y revienne, et elle avait choisi le plus mauvais moment pour le faire, attaquant l'animal affaibli par ses charmes avérés ; vulnérabilité qu'il protégeait avec d'autant plus d'efforts. « Qu'essayes-tu de faire, hein, venger la mort d'un pauvre rebut, d'un bambin que tu aurais haï de toute façon ? Tu crois que tu as ton mot à dire ? Que ce que tu peux bien penser a une quelconque espèce d'importance pour moi ? » Avery se laissa choir du bureau, forçant toujours la position mal aisée de l'hybride. Il clopina lamentablement jusqu'à elle, prit appui sur le mur près de son visage marqué par une palette d'émotions sur lesquelles il ne cherchait pas à mettre des mots, baguette pressée contre sa gorge. Grognement. Trois coups secs, frappés à la porte. Voix faiblarde portée par le silence soudain qui suivit l'intrusion de la secrétaire, certainement. « Madame Bones ? Est-ce que tout va bien ? » Un meuble à l'allure fragile, posé sur ses quatre pieds délicatement ouvragés, fonça vers la porte et s'écrasa contre elle dans un bruissement de bois brisé. Contact oculaire rompu, Adele fut libre -et rapidement désarmée. Une fois, pas deux. Lui même jeta sa baguette sur le fauteuil derrière, attrapa le visage captivant de sa main et la força à le regarder droit dans les yeux. « Tout pourrait être si simple, Adele, et tu rends toujours tout si compliqué. »

Simple. Rien n'était jamais simple dans ce tandem dangereux, instable. Deux entités incompatibles qui forçaient inlassablement la nature à les réunir, corps physiques luttant contre la répulsion naturelle qui les opposait.
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MessageSujet: Re: us and them (ADEN #1 ~ warning)   us and them (ADEN #1 ~ warning) EmptyMar 13 Oct 2015 - 20:50

HUNTED • running man
Adele Bones
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‹ occupation : en fuite, déchue de tout type de privilèges.
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‹ scolarité : 1976 et 1983.
‹ baguette : est en bois d'if, mesure 23,7 centimètres et possède un ventricule de dragon en son cœur.
‹ gallions (ʛ) : 5982
‹ réputation : je suis sans aucun scrupule.
‹ particularité : semi-Vélane.
‹ résidence : ici et là, clamant comme miens les différents cottages investis durant notre cavale.
‹ patronus : inexistant
‹ épouvantard : une vie silencieuse, ponctuée par des râles de douleur, et non plus par les rires des rares personnes auxquelles je tiens.
‹ risèd : une journée d'été, Artur m'aidant au jardin ; Owen Avery se moquant de l'activité sans chercher à dérober son regard attendri.
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we are each our own evil
and we make this world our hell

La folie lui explosa au visage sans crier gare, le paroxysme de la haine paralysé au beau milieu d'une formation désorganisée, chaotique, de cette tempête destructrice qui s'était formée en elle. Dans l’œil du cyclone, voilà exactement où se trouvait Adele Bones en cet instant : sa conscience d'ordinaire imperturbable et logique était dangereusement encerclée par ses émotions sauvages – la rage, la jalousie, le déni – et le ricanement hachuré d'Avery. Les doigts délicats enserrèrent un peu plus fort le bois d'If dans un ultime avertissement silencieux, l'hybride ne comprenant pas ce qui pouvait bien secouer les lignes et les courbes d'Avery, toujours étendu sur le bureau de bois d'ébène. « Tu ne savais rien, tout compte fait, Bones. Je suis désolé de l'apprendre. ». La sorcière était habituée aux sautes d'humeur d'Avery mais celle-ci, tout particulièrement maintenant, la déboussola complètement. Non, elle n'avait rien raté. Les informations dénichées ici et ailleurs avaient été parfaitement claires. Le Mangemort avait acheté une Rebut. Avait disparu. Et elle, Adele, s'était laissée dominer par la sensation abominable de la solitude, d'avoir été purement et simplement abandonnée. Alors non, Avery, elle n'avait rien rat... « Elle a donné naissance à un fils, et tous deux sont morts pendant la débâcle, crevés dans les flammes ! ». Impossible. Inacceptable. Cauchemardesque. En moins d'une seconde, l'expression de Bones se renferma complètement, les traits fins et fiers immobilisés dans un masque funeste pour palier sa logique brisée et émaciée : elle ne réussissait tout simplement pas à la restructurer malgré les secondes, les vaines tentatives, malgré l'adrénaline déversée dans son système par la seule force de son ire.

Blind, la silhouette d'Avery avait beau se redresser sur le plan de travail, la seule chose qu'elle réussissait à percevoir demeurait inerte, désespérément immobile ; deaf, les gémissements douloureux du Mangemort accompagnaient les réprimandes et les accusations qu'il lui adressait mais la seule chose qu'elle percevait se composait des sonorités lourdes et grinçantes du sable et de la terre que l'on s'évertuait à creuser ; quiet, l'hybride voulait vomir des litres et des litres d'insultes, puisqu'il jouait ainsi, déverser des litanies perverses dans le seul but de le blesser, de le briser et d'abattre les derniers pans intacts de son esprit juste pour le plaisir de le voir se taire, être déstabilisé par le seul poids de ses mots... mais la seule chose qui parvint à dépasser la barrière de ses lèvres se résuma à ses gémissements étranglés par la seule force de sa fureur. Qu'est-ce qu'elle pouvait bien connaître ?, disait-il, Qu'est-ce qu'elle pouvait bien connaître ? L'esprit hystérique se fichait éperdument du rôle qu'il tenait lui-même dans cette bataille vouée à l'échec, ignorant royalement le fait que c'était son mensonge à elle qui avait écarté sans le moindre scrupule Avery de cette période (maudite) de sa vie d'hybride. Tout, tout ce qu'il venait de dépeindre, elle le savait, le connaissait, l'avait abominablement ressenti. Et surtout l'expérience la plus douloureuse qu'il ne lui était jamais été donnée de vivre : survivre à sa descendance. « ...ET REPARER CE QUE TU VIENS DE BRISER ! ». L'explosion vocale brisa violemment la sphère mémorielle dans laquelle Bones s'était enfermée, protégée par le dernier garde-fou qui l'empêchait de faire voler en éclat les derniers remparts protecteurs de la personnalité dévastatrice d'Avery. Certainement pas. L'ambre croisa la noirceur du regard d'Owen et d'un simple battement de cils, elle s'autorisa à lâcher définitivement prise. A ne plus se contenir. C'était fini ; elle donnerait définitivement un nouveau tournant à leur relation, aujourd'hui. L'ambre terni, d'un ambre définitivement éteint, les iris d'Adele Bones revêtirent leur teinte la plus sombre et se drapa d'un étendard meurtrier ; elle avait bien trop longtemps laisser Avery faire ce qu'il voulait d'elle. Mais la loi du Talion insidieusement ancrée en elle, Adele  oublia complètement la réactivité dont pouvait faire preuve un Mangemort et ce, malgré la douleur. Trop pleine d'assurance puisque qu'il était blessé, elle avait abaissé sa garde devant son impuissance passagère. Trop aveuglée par son délire, elle s'était laissée doucereusement endormir par le cocon élusif de ses souvenirs, oubliant inconsciemment le fait qu'il était soumis à des tortures bien plus cruelles encore que sa rotule rotule délogée sous les sortilèges du Magister... Et l'éclair doré fut définitivement bien plus rapide qu'elle. Le bras armé d'Adele s'était élevé bien trop lentement dans les airs et ses lèvres, encore scellées par tout le ressentiment qu'elle brassait en elle, n'avaient pas réussi à émettre le moindre Protego pour contrer l'attaque subite du Mangemort.

Le sortilège entailla profondément la chair de son bras en une fraction de seconde, laissant le fluide vital s'éparpiller tout autour d'elle. Il avait osé. Cette enflure avait usé de la magie pour la blesser, lui qui n'avait usé que de mots et de ses poigne pour l'écharper, l'adorer, l'abîmer, la briser sous toutes ses formes, toutes ses coutures, durant des années. La douleur se métamorphosa en aversion, l'exclamation d'agonie qu'elle poussa après avoir été touchée par le sortilège revêtit l'accent acrimonieux de la harpie originelle, révoltée par le regard radieux que lui porta le Mangemort. Il ne dissimulait jamais son plaisir de la voir souffrir. Nouveau geste offensif et Adele se retrouva piégée près de l'alcôve sculptée de la pièce, fidèle gardienne de ses ouvrages les plus savants, désormais entièrement privée de sa liberté de mouvement. Le regard assassin, elle l'observa se traîner jusqu'à elle dédaigneusement, les iris brillantes de toute la haine qu'elle lui dédiait dorénavant. « Qu'essayes-tu de faire, hein, venger la mort d'un pauvre rebut, d'un bambin que tu aurais haï de toute façon ? Tu crois que tu as ton mot à dire ? Que ce que tu peux bien penser a une quelconque espèce d'importance pour moi ? » Dans son esprit, la seule pensée cohérente qu'elle parvint à formuler et à capter se réverbéra aux quatre coins de son esprit comme une traînée de poudre, devenant pour elle un mantra compulsif et sanguinaire : elle voulait qu'il meure, meure, meure. Fulminante, l'hybride n'était pas à même de vérifier l'état affligeant dans lequel elle se trouvait. Chevelure défaite, robes sorcière chiffonnées, le visage teinté d'impétuosité et le bras droit mutilé. Non. Tout ce qui parvenait à sa conscience bouillonnante se trouvait face à elle, Owen, ainsi que la variation infinie de châtiments qu'elle pourrait bien lui faire subir une fois délivrée de son emprise. Bones, la fière et indépendante Bones, assujettie physiquement, depuis bien trop longtemps, depuis toujours, par cet être abjecte qu'était Owen Avery. Vraiment, elle voulait juste le démolir jusqu'à ce qu'il ne reste plus rien de lui. Le souffle du Mangemort vint alors caresser les contours de son visage, dresseur cruel qui pensait pouvoir la domestiquer d'un simple sort, la maintenir prisonnière par la seule force de son regard... Détournes-les yeux, détournes-les seulement, Owen, et je te jure que je te tuerais. Toc, toc, toc. « Madame Bones ? Est-ce que tout va bien ? ». La voix de la secrétaire servit de leurre à la sorcière qui retrouva soudainement la mobilité de ses membres. Contrarié d'être seulement dérangé, elle observa Avery envoyer valsé l'une de ses commodes contre la porte entrouverte, le choc explosant instantanément le bois sculpté contre cette dernière et éparpillant un peu partout sur le sol de son antre les dossiers administratifs de son service. Il avait vraiment réussi, en quelques secondes, à mettre sans dessus-dessous son organisation saisissante, sa logique implacable et sa neutralité légendaire. En quelques secondes, il avait tout simplement détruit sa vie. Adele le voulait mort, mort et enterré, rendu muet jusqu'à la des temps. Animal apeuré, Adele ne réussit pas à reprendre le contrôle de la situation désastreuse dans laquelle il continuait de l'acculer, en la délestant férocement de sa baguette magique pour la jeter derrière eux, en plaquant fermement son corps contre le sien.

Bones était impitoyablement écrasée dans un étau fait de chairs et de pierres taillées, cette fois-ci immobilisée et à la merci d'Avery sans assistance magique. Ses doigts puissants accrochèrent violemment  les joues de l'hybride, couvrant la courbure pleine de ses lèvres de sa paume, pour la forcer à le regarder droit dans les yeux. D'une atrocité sans nom, Adele abandonna les orbites pour observer les lèvres de son partenaire former les mots acerbes qui lui portèrent le coup de grâce. « Tout pourrait être si simple, Adele, et tu rends toujours tout si compliqué. ». Si elle pensait avoir entendu les pires abominations sortir de son esprit dégénéré, Bones se rendit compte, en réalité, qu'elle avait eu tort. Leur... histoire (qui tentait-elle encore tromper si ce n'était elle?) n'était pas compliquée : elle avait toujours été aussi claire que de l'eau de roche. Ils ne s'étaient jamais réellement détestés. Ils ne s'étaient jamais réellement aimés. Ils avaient simplement gravité l'un autour de l'autre pendant des années. Elle avait subi ses insultes alors qu'elle n'était qu'une enfant. Elle avait accepté ses regards lascifs tandis que ses courbes et ses instincts la métamorphosaient finalement en femme. Elle l'avait laissé entrer et sortir de sa vie à sa guise, d'un rythme principalement cadencé par sa perception détraquée du temps. Deux semaines, six mois, trois jours ou des années, Adele lui avait toujours ouvert sa porte, ses bras, offert toute son attention lorsqu'il l'avait décidé lui. Sans rien demander en retour, ni promesse d'amour éternel, ni même l'espérance de devenir une simple constante dans sa vie. Elle avait accepté sa violence, sa tendresse, sa folie, ses ordres, ses conseils, ses injures, ses moqueries, ses défaites, ses victoires, ses bassesses sans jamais fomenter la moindre révolte.

Oui, elle l'avait blessé. Oui, elle lui avait toujours tenu tête. Oui, elle l'étouffait de sentiments possessifs qui l'insupportaient.  Oui, elle ne se laissait jamais posséder entièrement par lui. Oui, oui, oui.

Mais l'entendre dire que c'était elle, Adele, la sorcière, l'hybride, qui rendait les choses compliquées ? Qu'elle aille au Diable avant d'accepter une telle ignominie. D'un geste vif, repoussant violemment la tête en arrière, la guérisseuse en chef profita de l'observation minutieuse que le Mangemort opérait sur son visage pour planté son genou dans la rotule blessée de ce dernier, le forçant à s'affaisser douloureusement à terre. Laborieusement, Adele tenta de calmer sa respiration encore entravée par l'emprunte corporelle qu'avait imprimé Avery sur elle tout en toisant furieusement sa carcasse repliée au sol. Adele Bones n'était pas compliquée, elle était simple, formatée, obéissante, facilitatrice. C'était lui, Owen Avery, qui la rendait compliquée, furieuse, imbriquée de paradoxes insolubles, en disparaissant à toute heure, de jour comme de nuit, en l'utilisant délibérément pour ses besoins carnassiers, pour ses basses besognes de Mangemort et en la détruisant sans la moindre once de remord...

Le constat fut bien plus destructeur que tout ce qu'elle n'avait jamais pu expérimenter auparavant.
Owen n'avait pas besoin de la détruire à l'heure actuelle.
Il l'avait déjà anéanti en semant bien plus que le doute en elle.

Un premier hoquet secoua Adele lorsqu'elle s'abaissa près du Mangemort, poupée désarticulée qui se laissa choir au sol à ses côtés. Un second accueillit le visage d'Avery lorsqu'elle le força à venir se reposer contre sa poitrine, la joue plantée dans l'échancrure voluptueuse qu'il avait lui-même créé en défaisant les pans de la blouse de la guérisseuse en chef. Sens ça, Avery. Entends les battements désynchronisés de son cœur, de sa douleur, et percutes qu'elle refusait catégoriquement d'être l'unique fautive de ce naufrage que représentait leur vie. Entends les mots qu'elle ne prononcera jamais. Avery tenta de la repousser mais Adele resserra, oppressive, l'étreinte dans laquelle elle le maintenait sauvagement. Le Mangemort du porter l'une de ses mains contre le sol pour stabiliser sa position oscillante au-dessus des jambes de la sorcière. L'insuccès de sa troisième prise d'air fit réaliser à Bones pourquoi son corps ne répondait comme elle le lui commandait : les larmes, lourdes et silencieuses, commencèrent à se mêler à son sang, la paralysant dans une frasque émotionnelle qu'elle n'avait pas pour habitude de ressentir. Mort, elle le voulait mort. « Je ne veux pas venger ton héritier impur Avery... », sa voix, pas plus haute qu'un murmure, se perdit au creux de l'oreille du Mangemort, « … je voulais juste rendre justice à ta fille. » Cette fois-ci, l'hybride n'entrava plus Avery qui se dégagea de l'étreinte brusquement. Pour la première fois de sa vie, Adele ne discerna aucune émotion brumeuse venir ternir le faciès d'Owen, parfaitement stoïque face à l'annonce qu'elle venait de lui faire. Mais son regard... « Madame Bones ? Madame Bones ? Vous m'entendez ? ». Le visage d'Adele se retourna vers la porte en percevant la panique déformer la voix de sa secrétaire... Et finalement, son bras endolori, la dépossession de sa baguette magique, distilla en elle un sentiment de frayeur. La peur pure, la peur brute, de voir le Mangemort complètement interdit incita la sorcière à réclamer de l'aide. « Esterházy ! Allez me chercher Esterházy immédiatement ! ». Les hoquets de douleur s'étaient estompés en réclamant, comme une enfant capricieuse, la présence de son estimée collègue mais les larmes, elles, continuaient de perler la peau pâle de ses joues. La perspective de revoir le visage de la Hongroise réactiva ses sens, son bon sens, et l'aida à reprendre une certaine contenance.

Lentement, prudemment, Adele s'éloigna d'Owen en ne le quittant pas un seul instant des yeux. Se demandant pourquoi, Merlin, pourquoi, des larmes continuaient de se déverser malgré la haine, la vengeance et le mépris qui se réinstallaient progressivement en elle. « Fille ou garçon, Avery... C'est à croire que tu n'es tout simplement pas fait pour être père... »
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MessageSujet: Re: us and them (ADEN #1 ~ warning)   us and them (ADEN #1 ~ warning) EmptyDim 18 Oct 2015 - 15:45

HUNTED • running man
Owen Avery
Owen Avery
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‹ âge : 43
‹ occupation : dans l'ombre du Magister.
‹ maison : serpentard
‹ scolarité : 1971 et 1978
‹ baguette : est en bois d'acacia rigide, possède un cœur en ventricule de dragon et mesure vingt-neuf centimètres.
‹ gallions (ʛ) : 5726
‹ réputation : la magie noire a rongé mon âme, dilué toute conscience, accru ma folie.
‹ particularité : fou.
‹ faits : ma soeur jumelle vit dans mon esprit dérangé, secret dont seuls quelques chanceux ont connaissance, que je suis aussi dérangé que peut l'être un sbire de Voldemort, que je n'hésite jamais à user de violences quand bien même elles ne seraient pas nécessaires, car la souffrance et les hurlements me font vibrer comme aucune autre drogue au monde. Mais qu'elles me sont infligées souvent par la main du Magister elle-même, car dieu sait combien de fois je l'ai déçu au cours de mes années de bons et loyaux (haha) services.
‹ résidence : Herpo Creek, dans la maison de mes parents, vide et délabrée; ruines.
‹ patronus : irréalisable, autrefois une hyène bien qu'elle ne soit apparue qu'une seule et unique fois sous forme reconnaissable.
‹ épouvantard : le baiser du détraqueur.
‹ risèd : la fin de cette insurrection qui amène autant de satisfaction que de souffrance.
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Il avait le regard d'une statue
sans l'excuse de la pierre.


Énième coup porté au genou douloureux. Avery s'affaissa lourdement au sol dans un grondement tourmenté, accompagné dans sa chute par Bones qui, dans son mouvement, émit un hoquet singulier qui lui échappa la première fois. Avery aurait pu se targuer d'avoir l'habitude d'entendre des gens pleurer, geindre sur leurs sorts. Il ne mesurait aujourd'hui pas la nature de ces manifestations chagrinées, emporté par des brumes cotonneuses qui le plongeaient dans une espèce de transe incontrôlable. Le Mangemort se laissa aller contre la poitrine d'Adele, contact dénué de la moindre somptuosité, conscience chétive qui peinait à se faire une place dans ce marasme de sentiments éteints et bouillonnants. Il prit appui au sol, stabilisant du mieux possible sa position inconfortable, l'angle de la jambe accusant un contrefort malvenu et qu'il aurait souhaité inexistant. L'autre main s'appuya machinalement sur la jambe de l'hybride. Adele maîtrisait sa descente abominable, rébellion inattendue, assistant à sa décadence en n'y perdant qu'un peu de sang ; vraiment, Avery ne s'était pas préparé à cette rencontre comme il aurait du. Il s'était laissé avoir par ses jolis espoirs de réconfort, d'oubli, pensant naïvement avoir le loisir d'user de la sorcière comme il l'entendait, comme il avait pour sale habitude de le faire depuis qu'elle avait périclité dans sa vie il y avait bien des années. Jamais Bones n'avait opposé la moindre résistance, pas plus que l'agressivité passive dont elle pouvait faire preuve parfois ; jamais plus. Au delà de la blessure physique qu'elle lui infligeait, l'hybride apposa le sceau final de la disgrâce en venant siffler à son oreille des mots qui mirent un temps infini à se frayer un chemin jusqu'à sa compréhension mais qui, quand elles y parvinrent, firent plus de dégâts que tous les coups portés à son encontre. « Je ne veux pas venger ton héritier impur Avery... je voulais juste rendre justice à ta fille. »

A-t-on jamais connu pire souffrance que celle de perdre un enfant ? De survivre à sa progéniture ? Peu de malheurs égalent celui-là. Et qu'en connaissait-il, Owen ? Rien. Les pertes subies le touchaient à peine, l'effleuraient sans trouver la moindre résonance peinée en lui. Les géniteurs brisés, disparus bien trop tôt, diraient certains, n'avait été qu'un événement, une tâche de vin sur le décors immaculé, une épreuve à passer, puis vite oubliée. Il avait toujours eu le soutient total et bien suffisant de sa folie secrète, sa précieuse arme jalousement gardée. Les morts jonchaient son chemin dans cette vie, et il laissait derrière lui un tracé cadavérique aux teintes de l'enfer, sans que rien en lui ne s'en trouve altéré. Il ne comptait plus les morts de sa vie, non. Mais, il aurait pu commencer à les prendre en compte à partir de ce jour funeste où elle était morte... s'il en avait su quelque chose avant ce jour. Avery s'écarta brusquement, releva les yeux pour se confronter aux siens. Qu'y cherchait-il en réalité ? Rien d'autre que la confirmation funeste de ce qu'elle venait de lui apprendre. Larmes salées et sang mêlé. Amertume existentielle enveloppant la silhouette secouée de spasmes incontrôlables de la Médicomage, d'ordinaire si digne, si implacable, dans un piètre état. La blessure au bras continuait de laisser filer le fluide vital hors de ce corps malmené, ajoutant à la pâleur soudain maladive de son visage. Si le Mangemort demeurait stoïque, presque dénué de vie apparente, Adele lui exprimait pour la première fois de sa vie toute l'ampleur de son chagrin, laissant rouler les larmes sur ses joues, sans retenue. Que n'aurait-il souhaité ne pas la voir pleurer ainsi. C'était au delà du supportable, un ultime spasme de rage amorça la phase suivante : le choc passé, enflait en lui une ignominie sans nom. Flux et reflux.

Bones avait gardé le silence pendant toutes ces années.
Adele avait délibérément caché cet enfant à son père, et pour quoi au juste ?

« Madame Bones ? Madame Bones ? Vous m'entendez ? » Panique quasi palpable de la secrétaire qui manifestait une fois de plus son angoisse pour sa supérieure. Bones se retourna, captant pour la première fois le danger véritable qu'elle courait. La peur tangible, saisissante, contamina la sorcière, parallèlement à la furie grandissante qui prit possession du vide sidéral qu'elle avait ménagé en lui. « Esterházy ! Allez me chercher Esterházy immédiatement ! » Bones appelait littéralement à l'aide. Fait remarquable par sa nouveauté, une telle chose ne devait lui arriver que rarement, et son mépris envers elle, mêlé à tout le reste, n'en fut que plus grand. Il avait réussi à lui faire peur, à teinter d'effroi ses traits délicatement ciselés mais n'en ressentait aucune gloire. En lui résonnaient toujours la sentence terrible d'Adele. Les mots contenus pendant tant d'années, des jours interminables sans savoir, sans se douter, de l'existence même de sa propre descendance. C'était au delà de tout entendement, au delà de tous les mots qui pouvaient se former dans les esprits, prendre consistance en paroles claires et distinctes. Une fille avait existé, un jour. Une hypothétique succession à qui léguer des gènes qui ne méritaient aucune perpétuité. Mais qui n'était plus. Détails et précisions absentes de l'équation. Encore aurait-il fallu être capable de les demander. Encore plus, d'accepter de les entendre. Le jour des explications viendrait, celles qui avaient été exposées au grand jour aujourd'hui suffisaient amplement à séparer un peu plus les deux protagonistes de ce jeu macabre. Aux prises avec lui-même, il regarda Adele se reculer lentement, creuser la distance entre eux ; césure d'une nouveauté soufflante, à croire que leur histoire pouvait réellement avoir une fin. Double deuil inopportun. « Fille ou garçon, Avery... C'est à croire que tu n'es tout simplement pas fait pour être père... » « Je ne... Tu n'as pas le droit... » Le droit de lui cacher des informations de cette importance ; le droit de la dévoiler ainsi sans préavis, sans aménité ; simplement le droit d'être elle, elle dans sa vie, ce pli dans le tracé constant de son existence passée et future. Il voulait la voir plier. Ployer face à la puissance de son sentiment abject de trahison. Payer pour sa faute. Qu'il ait une part de responsabilité dans ce silence improbable était hors de propos, il n'y songea pas une seule seconde. Tout était de sa faute. Toujours. Elle était responsable de tous les rouages défectueux de ce tandem instable. Et il la haïssait, tellement. Viscéralement.

Asphyxie latente.
Nausée grandissante.

Quelqu'un frappa nerveusement à la porte du bureau. Tambourinement hâtif, comme si l'on craignait d'arriver trop tard, pour sauver qui, ou quoi, exactement ? Il était trop tard, oui, songea-t-il, du fond de sa navrante désolation. Il n'y avait plus rien à sauver, ni personne à récupérer. Tu vas me le payer Bones, et la suite se perdait en paroles assassines et menaces de mort dont lui même ne saisissait pas le sens, mais qui surplombaient l'agitation soudaine qui régna dans le bureau retourné. Vociférations mêlées à l'incompréhension générale émanant de l'acolyte hybride et de l'assistante manifestement choquées par la scène, louve familière à laquelle il ne daigna pas montrer la moindre attention. Dans un nouvel accès de rage, il tenta de nouveau de se jeter sur Bones, élan stoppé par la douleur, et par une maîtrise extérieure. Ce qu'il advint de sa personne à l'arrivée d'Esterazy demeurerait un mystère. Anesthésie fumeuse dans laquelle on le cloîtra, Mangemort décimé par ses propres démons intérieurs. Les voix résonnaient en sourdine, occultant ses capacités de raisonnement, limbes acrimonieuses et enveloppantes. Le soulagement physique ne parvint pas à calmer l'agitation interne. Seul le sommeil magique y parvint, unique solution acceptable pour les soignants, pauvres victimes désignées pour réparer les mortifications du sorcier. Il voyait rouge. Rouge sang. Il les voulait tous morts, morts et enterrés. Et Bones serait la première, se promit-il avant de plonger dans l'inconscience forcée.
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MessageSujet: Re: us and them (ADEN #1 ~ warning)   us and them (ADEN #1 ~ warning) EmptyMar 27 Oct 2015 - 3:16

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❝ Coucou je fais bordel ❞ Septembre 2002

On la tire de la quiétude de son laboratoire par une demi-douzaine de coups frappés à la hâte auxquels elle ne prend pas la peine de répondre sinon par un grondement vaguement menaçant. Si urgence il y a, « on » ne se privera pas pour faire irruption dans son antre, à grands renforts de cris et de justifications plus ou moins valables. « Madame, vous êtes appelée par la guérisseuse Bones et… » La voix s’interrompt alors qu’elle lève un regard circonspect au-dessus de ses lunettes d’analyse, fixant la secrétaire manifestement échevelée, essoufflée d’avoir trop couru… Et totalement différente de celle qui officie habituellement à son étage. La secrétaire de Bones, en personne, vient de descendre la cinquantaine de marche séparant leurs deux services au pas de course pour frapper à sa porte. D’un geste, elle l’encourage à poursuivre sa phrase pour juger de l’urgence de la situation ou si les affaires de Bones peuvent attendre la mise en place de deux échantillons de tissus dans une fiole.
« C’est difficile à expliquer mais… » Urgence, donc. Vayk ne capte pas le reste des arguments, saisissant au passage des termes comme « altercation », « Avery » et « mangemort » mais le trouble de la secrétaire et son incapacité à qualifier le problème suffisent à confirmer qu’il ne s’agit en rien d’un cas ordinaire. Tout compliqués puissent-ils être d’un point de vue scientifique, les cas médicaux n’ont jamais été un problème lorsqu’il s’agit de les décrire et elle ne connaît que trop bien le caractère inconstant des agents du Magister – Avery, surtout – pour savoir qu’il n’y a pas une seule seconde à perdre. La perspective de trouver Adele Bones en détresse dans son bureau fait naître un frisson d’angoisse assorti d’un haut-le-cœur qu’elle réprime avec difficulté. Etrange sensation que d’imaginer son ancienne mentor à l’image immaculée tomber du piédestal sur lequel Vayk l’a placée malgré elle. Parce que dire qu’elle s’estime égale à Bones même après plus de cinq ans serait mentir. Parce qu’affirmer qu’elle avait réussi à surmonter la différence serait mentir. La paranoïa s’enclenche, distillée par l’attachement irrationnel dont elle ne sait se défaire, elle attrape au passage deux de ses internes par le col qu’elle laissera au beau milieu du couloir avec l’ordre péremptoire de ne pas bouger un cil avant d’être appelés. Vayk presse le pas et dévale les marches avant de se jeter contre la porte du bureau, la secrétaire sur ses talons.

Des coups brefs, parallèles à son cœur emballé.

« Adele ? »  Et c’est le prénom qui sort avant tous les titres, tous les noms alors que l’odeur du sang s’infiltre, s’insinue, insidieux poison stimulateur de sens. Elle se rassure pourtant, à supposer que la majorité n’a pas le marqueur caractéristique de la semi-vélane. Un mouvement de baguette fait sauter les barrages et les verrous posés, la louve se satisfait pour une fois de l’efficacité relative de la baguette vendue par Ollivander.
Elle parvient enfin dans l’antre du chaos, entre la furie et le démon, ses phalanges serrées sur sa baguette comme autour d’une arme, ses yeux voguant sur les meubles, les documents, le désordre. Bourdonnement inintelligible entre ses oreilles, les menaces proférées par Owen Avery ne font probablement sens que pour lui et sa folie. Une partie de Vayk s’interroge sur sa présence dans les locaux de l’hôpital, ses errances dans les couloirs, les diagnostics qui s’imposent. Un instant, la machine à diagnostic supplante l’amie qu’elle devrait être, efface les considérations affectueuses et elle se prend à imaginer Avery sous les lames inquisitrices.
Il vocifère à nouveau et la louve frémit. Les instincts prennent le dessus, elle agit, elle frappe. Guidé par les réflexes, le sort d’un bleu électrique se fracasse sur la silhouette d’Avery avant qu’il n’atteigne Adele. Vision fugace d’un loup sous la peau de l’homme, elle cille en imaginant l’animal ramper sous la peau du fou. D’une souplesse trahissant l’habitude des cas similaires – nombreux étaient ceux qui se mettaient à courir partout en hurlant dans les couloirs du premier étage – l’expérimage pose les maléfices d’entraves et l’anesthésie dans les veines.
« Occupez-vous de lui. Appelez les internes restés dans le couloir. Dites-leur de tout faire pour le calmer puis de le mettre dans une de nos chambres, je n’ai fait qu’appliquer les protocoles d’urgence de mon étage. »  D’un geste, elle indique à la secrétaire le mangemort étendu. « S’il émet le souhait de quitter l’hôpital, je vous suggère de ne pas le retenir. Simple suggestion, chacun voyait son intégrité médicale comme il le voulait mais Vayk ne serait certainement pas de ceux se pendant à ses guêtres pour l’empêcher de partir. Pour autant, elle ne cracherait pas sur un examen de ses blessures. « Je m’occupe de Bones. »  Sans appel. Pour d’autres, Vayk aurait abandonné la semi-vélane pour lui préférer les entailles profondes d’Owen Avery, pure question de sélection par le prestige. Pour d’autres, seulement.
Elle se glisse jusqu’à la médicomage avec un silence calculé, indifférente au chaos environnant bien que ne pouvant réprimer la désapprobation contractant ses traits. La créature craintive qu’elle est vibre encore sous la violence imprégnant la pièce et la Hongroise se terrerait bien dans son antre pour échapper à l’adrénaline lui courant dans les veines. Elle attrape pourtant le bras de Bones avec une délicatesse relative pour la faire asseoir sur une chaise rescapée avant de s’occuper de ses blessures dans un silence poli. Ne pas se mêler des affaires des autres est une règle que Vayk s’applique à respecter, pour la simple et bonne raison que, la plupart du temps, cela ne revêt aucun intérêt à ses yeux.
Elle fera monter un thé depuis son propre bureau et mettra ses internes inutiles au service de Bones – autant qu’ils fassent le ménage au lieu de s’amuser à faire des courses de chaises roulantes –, s’assurant par une étreinte maladroite qu’elle n’avait plus besoin de rien et que, quoi qu’il en soit, elle n’avait que quelques étages à descendre ou une secrétaire à envoyer.

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