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sujet; les oiseaux en cage
MessageSujet: Re: les oiseaux en cage   les oiseaux en cage - Page 3 EmptyMar 7 Avr 2015 - 21:33

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Proche, si proche, il est aux premières loges pour voir sa chevelure changer à nouveau de couleur, cette fois du brun sombre vers un rose foncé, en même temps que leur parfum se fait plus entêtant, plus fruité encore. Il laisse échapper un rire bas, qui se répercute contre la peau de son cou. Un rire satisfait, un grondement appréciateur presque. Il lui fait de l'effet. Un mouvement et le cou pâle est dégagé, sa main emprisonnée entre ses cuisses, prise entre le tissu délicat. « On n'a pas retrouvé le corps. Il est mort. » Les disparitions ne sont pas que le fait de Lord Voldemort. Si Reid était encore vivant, son maître serait encore à sa recherche, et ce n'est pas le cas. Même le Lord Noir sait ce qu'il en est. Il ne sert à rien de se bercer d'illusions, aussi terrifiantes puissent-elles être.

« Vous êtes seul. » Oui. Sans doute. À cet égard. Est-ce pour cela qu'il se révèle si sensible à ce jeu, à ces avances prudentes, amusées ? Est-ce pour cela que l'alcool l'a rendu si rapidement tendre, avide de contacts ? Il ne doit pas laisser tomber sa garde, mais la chose est faite depuis longtemps et sa main brûle entre les cuisses tout aussi chaudes d'Elphaba. Une femme jeune... si jeune. A-t-il 20 ans de plus qu'elle ? Ça en serait presque gênant, mais de gêne à cet égard, pas du tout. Jillian était aussi blonde que la Française est brune (un souvenir bref, la vision de son épouse, rapidement chassée). Doucement, elle se penche vers lui, pose une main sur son épaule et vient murmurer à son oreille : « Vous êtes seul, mais vous voulez vous échapper. Il doit plus que le vouloir – il le doit. Il grogne en réponse. Est-ce le rose, qui vous déplaît ? » Un autre rire, cette fois. Ses lèvres effleurent son cou, à peine. Le piano est plus frénétique, en fond musical, acharné, comme une course – le jazz s'est transformé en chasse, en fureur. Les notes tombent, finalement, le sort cesse, l'esprit de Davius est tout à fait ailleurs, il ne se rend pas compte que la seule musique qui les accompagne est celle de leurs souffles, de leurs cœurs. Le rose du désir, et ce parfum... fruité, sucré, celui d'une pâtisserie, d'un dessert. Qu'il a envie de dévorer.

Les cuisses se desserrent et il ne retire pourtant pas sa main. Le mouvement lui a fait lever des yeux interrogateurs. « Vous êtes libre de partir. » Est-ce une façon de lui dire adieu ? Ce serait pour le mieux. Il doit partir. Un devoir imaginaire, presque, qu'il se répète comme un mantra – il doit partir parce qu'il ne doit surtout pas être là, parce que c'est dangereux, insensé, parce que c'est d'une idiotie crasse. Son regard se trouble quand un doux baiser se pose juste au coin de ses lèvres, s'attardant plus que de raison (crois-tu encore que la raison soit au rendez-vous ?). L'Auror se dégage légèrement, rapproche encore plus la chaise, son corps, fait dévier son visage vers l'épaule d'Elphaba. Un baiser léger, avant que ses lèvres remontent jusqu'à son cou. L'embrassent, son menton râpeux frottant contre la peau délicate, y laissant déjà des marques rosées. S'il la serre trop fort... il pourrait presque la casser (si délicate, presque fragile). Il imagine déjà les marques rouges de ses doigts sur elle, de ses mains, de ses dents, de ses ongles, des égratignures et des ecchymoses, sa peau marbrée et marquée par lui, et la vision le fait geindre de désir. Il a envie d'elle. Sa main libre vient se glisser sur sa nuque, sous les cheveux roses au parfum de pêche, ses dents mordent légèrement la chair de son cou, en savourant déjà le goût. Ses doigts ont agrippé les cheveux colorés pour tirer sa tête vers l'arrière, exposant d'autant plus sa gorge. L'offrant encore plus. « ... et libre de rester..? » Il a articulé sa question contre l'endroit fraîchement mordu, l'empreinte de ses dents déjà dans la peau. Apparemment est-il capable de jouer encore un peu ? De supporter cet amusement qui le fait trembler, mouvement imperceptible de tout son corps qui se retient de (prendre, soumettre, mordre, dévorer) se jeter sur celui de la jeune femme. La main sur sa cuisse remonte encore, la robe suivant le mouvement, jusqu'à se complaire à la lisière des bas, jusqu'à laisser les doigts se glisser sous celle-ci, taquins. Avides. « Est-ce parce que... je suis dangereux... que je vous plais ? » Une question précédemment posée à lui, retournée presque à l'identique, avec cette nuance importante. L'interdit a laissé place au danger. Un dangereux désir.
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MessageSujet: Re: les oiseaux en cage   les oiseaux en cage - Page 3 EmptyMar 7 Avr 2015 - 22:37

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« Wherever there are birds, there is hope » ♱
- Mehmet Murat ildan.

« ... et libre de rester..? » Rester. Oh oui, rester. Et les instincts tiraillés. Et les souvenirs bousculés. Et les lèvres sur son épaule, son cou. Les frissons. Plaisir. Tension. Douleur. Ca n’est pas lui, c’est le souvenir. Ou un peu des deux. La jolie peau du cou se modifie, dévoile une longue et très fine cicatrice prenant naissance plus bas, sous le tissu de la robe. La morsure. La peur. Le souvenir, le cauchemar. Elle tremble. Elle ne tremble pas que de désir, elle tremble de ce passé qui la déchire. Il manque des morceaux, elle ne comprend pas, elle ne comprend pas toutes ces images, toutes ces horreurs, les hurlements. Papa tape maman. La séductrice s’effondre, laisse place à l’adolescente mortifiée. Elle sait, qu’il ne veut pas lui faire de mal. Elle sait qu’il ne veut pas la briser mais.. le visage la hante. Tu me trompes, Elphaba, avec toute l’Angleterre ! Non, jamais. Juste .. ils aimaient ses livres, n’est-ce pas ? L’épiderme marque, créer ce qui n’est plus, souligne ce qui s’est effacé au fil des années. Les stigmates qui ne devaient plus être là, soignés, sont reproduits par l’image qu’elle a encore d’elle-même, loin, la dernière fois qu’elle s’était regardée.. avant d’oublier.

L’angle du piano. Sa main s’agrippe à l’épaule masculine. Elle ne pleure pas, elle a trop pleuré, trop longtemps, dans le noir de la chambre si froide, sur la fin de ce désastreux mariage. L’alliance est encore à son doigt, anneau d’or blanc et ça n’est pourtant pas ce qui fait d’elle une prisonnière. Se réfugier contre le corps chaud. Elle ne trouve que ça, elle ne veut que ça. S’y réfugier pour trouver protection. Le regard triste et son corps secoué de spasmes, perte totale de maîtrise. Tu ne contrôles rien. Le temps des fantasmes était fini depuis longtemps, celui du mensonge s’effondrait entre les doigts de l’ancien Auror, comme révélateur de ses silences. Elle a oublié beaucoup de choses. Elle était différente, dans leurs échanges, a-t-il dit. Oui. Elle aurait été plus audacieuse, plus jeune. C’aurait été trop jeune. Elle aurait cédé avec un plaisir sans nom. Et là, glissée sur les genoux de l’homme, elle n’est plus qu’un être terrifié qui voudrait supplier qu’on ne la frappe pas mais qui ne dit rien. Non, rien à dire. Pardon. « Est-ce parce que... je suis dangereux... que je vous plais ? » Sa tête contre son torse. Elle a l’air d’avoir froid. Sa main cherche le contact, rencontre la nuque. Une caresse, si douce, un peu maladroite. Émotionnellement repliée.

Le blanc de la chemise. Le rouge sur le col. Oui, il est dangereux. Oui, ça lui plaît. La laisse est plus lointaine, étranglant son coeur quand ses sens s’affolent. Il a été plus vif qu’elle ne le pensait, il a été plus vif que sa psyché ne pouvait le tolérer. Elle connaissait l’amour brutal, c’était l’amour qui faisait mal, qui avait fait tant de mal. Elle ne veut plus être un objet. Peut-être.. un objet de désir qu’on ne voudrait pas casser, peut-être et pas.. le mot échappe à sa pensée. Elle écoute battre le coeur masculin. « Je ne sais pas.. » ce qu’il se passe. Elphaba ne voit pas sa peau jouer de chaque poing d’impact trop brutal affecté, un jour, par Alexander. Elle ignore même que la métamorphomagie puisse aller vers cette extrémité. Stratagème de la vraie pour que quelqu’un détrône enfin la fausse ? « Excusez-moi.. » Les doigts caressent toujours la nuque. Elle n’a pas envie de le vexer, bien qu’elle n’en perçoive pas spécialement la raison. C’est sa faute. C’est réellement sa faute, elle l’a poussé hors de lui-même, vers les instincts les plus primaires.

Maman a un problème. Le piano a fait tellement de bruit. Est-ce que papa était rentré ? Les petits pas discrets, petits pas de chat et la tignasse bleutée qui apparaît à peine dans l’encadrement de la porte. Elphaba ne la voit pas tout de suite. Elle est si petite, si consciente pourtant du danger des monsieurs. « Pas faire de mal à maman.. »

* ; français.
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MessageSujet: Re: les oiseaux en cage   les oiseaux en cage - Page 3 EmptyMar 7 Avr 2015 - 23:55

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Les fausses notes ne jouent plus sur le piano, mais elles résonnent tout de même dans son esprit, hâtives, indices. Des fausses notes aux événements réels qui font se tendre Elphaba, non pas de désir comme il le veut, non pas d'envie, mais de quelque chose de différent. Son regard est flou, il ne voit d'abord pas – le chasseur goûte, savoure, il ne voit plus – et sent seulement ce corps se tendre, à la rencontre du sien autant qu'en résistance. Il ne sait pas, il la serre seulement plus étroitement, prenant son ouverture pour un encouragement, alors que s'il avait les yeux clairs, il verrait bien que ce n'est pas le cas. Qu'elle est terrifiée, entre ses bras, terrorisée sous ses doigts, immobile, laissée à elle-même, à des souvenirs qu'il ne peut pas voir, ne peut pas deviner. Il ne fait que s'enhardir, que laisser ses doigts se crisper sur la peau tendre et ses baisers devenir plus appuyés, plus empressés.

La main se serre sur son épaule. Son visage se déporte un peu, comme pour tenter de la regarder. Le sorcier perçoit l'éclat d'une alliance et il ne peut aucunement lui en vouloir; la sienne est également à son annulaire, anneau d'or gravé en son intérieur. La tête d'Elphaba glisse jusqu'à son torse, s'y appuie, tandis que sa main vient caresser sa nuque. Comme le ferait (une gamine) une personne qui recherche la chaleur. Il en crève, de chaud. « Je ne sais pas... » Une autre phrase incomplète. C'est bien ce qui le fait broncher, cette fois, penser qu'il y a peut-être encore quelque chose qui cloche.
Ça ne rate pas.
Il se recule un peu, effaré – sous ses yeux, la peau change de couleur, des ecchymoses (comme celles que tu as imaginé, oh oui) apparaissant et disparaissant en folie, pour quelques secondes à chaque fois, jeu étrange de couleurs sur la peau pâle. Des cicatrices, qu'il est certain de ne pas avoir vu, apparaissent, disparaissent, des coupures soignées, des marques, des fantômes brefs et pourtant impossible à manquer. Il voit tout. Tout est là. « Excusez-moi... » Le contact sur sa nuque est irréel, hors du monde, alors que les bras, les mains, le visage qu'il perçoit à peine sous les cheveux roses, prennent des couleurs qui n'ont rien de naturel.
Comme des coups. Comme s'il venait de la battre.

« Pas faire de mal à maman... » Il n'a jamais lâché quelqu'un aussi rapidement. Enfin. Pas complètement. Sa main a brusquement descendu de la cuisse d'Elphaba, alors qu'il dévisage Elsa, à peine un demi-visage surmonté d'une chevelure bleue, une voix timide dans l'encadrement de la porte. Pris sur le fait, en flagrant délit. Le cœur va lui sortir du torse. « Non. Promis. » Rien qu'elle ne voudra pas. Juste... non. Il ne peut pas. Tout simplement rien. L'animal gronde, révolté, frustré (ce serait si facile), mais il ne peut pas l'écouter. Malgré ses pupilles dilatées, ses sens en alerte, tout son corps criant de désir. « Elle ne va pas bien. Est-ce que tu m'aides à aller la mettre au lit ? Un petit hochement de tête de la part de la fillette. Inquiet. Timide. Apeuré. Je vais te suivre. »
Davius redresse la sorcière, passe ses bras sous elle et se lève, la tenant dans ses bras comme on tiendrait une mariée. Comme il a tenu sa femme – comme son époux l'a sans doute fait. Elle est bien éveillée, mais elle lui semble tellement absente et lointaine qu'il en a sensiblement peur. Peur aussi parce que malgré tout, la bête gronde dans sa poitrine, de cette envie qui ne sera donc définitivement pas assouvie ce soir. Pas de chances pour le sorcier et c'est bien tout ce qu'il mérite, sans doute... Il aurait dû partir.

Il monte l'escalier, prudent (l'alcool a fait son effet, il vacille un peu, mais sa poigne reste solide), suivant Elsa qui lui montre le chemin jusqu'à la chambre (des maîtres) de la maîtresse des lieux. Le large lit sur laquelle il la dépose. Fragile. C'est bien ce qu'il a pensé – c'est sans doute ce qu'elle est. Les marques sont encore sur sa peau. Ou les imagine-t-il ? Il l'a à peine touchée (pas assez). Aucunement frappée. « Est-ce que tu peux aller chercher un verre d'eau, Elsa, s'il te plaît ? » Une demande polie – la petite s'éloigne, pas trop loin. Un regard jeté par-dessus son épaule et, voyou profitant de l'absence de la pourtant pas bien imposante et intimidante fillette de quatre ans, il se penche pour effleurer la bouche d'Elphaba de la sienne, y volant finalement un franc baiser, au goût de désir, d'interdit, de folie aussi. La tête lui tourne. « Je vous laisse entre de bonnes mains. »


Dernière édition par Davius Llewellyn le Jeu 11 Juin 2015 - 2:32, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: les oiseaux en cage   les oiseaux en cage - Page 3 EmptyMer 8 Avr 2015 - 12:06

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« Wherever there are birds, there is hope » ♱
- Mehmet Murat ildan.

Maman ne va pas bien. Le monsieur la tient dans ses bras mais papa, parfois, il la tenait pour lui faire mal. Craintive, Elsa obéit, sans doute par instinct, pour être sûre qu’on ne fera pas mal à maman. Elle monte les escaliers comme elle peut, trouve que les marches sont drôlement grande et ouvre, du bout des doigts sur la poignée, la porte de la chambre parentale. « Est-ce que tu peux aller chercher un verre d'eau, Elsa, s'il te plaît ? » Elle le fixe d’un air inquisiteur, d’abord, mais consent à abandonner maman pour aller chercher l’eau. Les adultes sont vraiment pas doués, c’est encore à elle de traverser la maison pour de l’eau. Descendre toutes ces marches pour un verre. Ne pas le casser, surtout, papa serait fâché à son retour.

Les lèvres sur les siennes. Elphaba sent d’abord le moelleux du matelas puis le souffle chaud près de sa bouche. Un baiser. Désir. Ses muscles lui font mal. Toutes les étapes du don ne sont pas maîtrisées, loin de là, si bien qu’elle en souffre parfois, quand les nerfs à fleur de peau poussent la métamorphose vers des extrêmes non voulus. Un baiser. Elle y répond, avec envie. Elle y répond sans réfléchir, sans analyser. C’est un insurgé ! Mais elle s’en fout. La main qui retrouve la nuque, remonte dans les cheveux. Un ennemi du Lord. Peut-être que le danger attise le désir. Il fait chaud. « Davius.. » C’est son prénom, il le lui a dit. Le murmure, toujours si près de sa bouche. « Je suis désolée, j’ai perdu le contrôle. » Vraiment. « J’ai oublié trop de choses. » Autant d’indices au puzzle. S’il voyait Vincianne, elle pourrait lui parler de la petite fille d’autrefois, de l’ado turbulente, de l’élève attentive. Qu’en restait-il ? Une ombre. Une femme sans visage fixe, pas comme la Lancastre aux allures de perfection.

« Vous vous êtes mis en danger.. pour rien. » Pour la frustration. Elle se doute bien qu’il doit lutter contre les instincts les plus basiques de l’humanité, tout ça par sa faute. Alexander l’accusait toujours d’aguicher et de ne pas céder. Il en était venu à l’obliger, parce que c’était sa faute.

« Je vous laisse entre de bonnes mains. » Elle n’a pas très envie qu’il parte. Il est charmant, il fait de la compagnie. La chevelure bleue qui revient, consciencieuse, fixant le verre rempli d’eau pour ne surtout pas le faire tomber. « Pousse toi monsieur. » Ouh, elle est autoritaire, la petite. On lui a confié une mission après tout. Elle se glisse entre l’intrus et le lit pour tendre l’eau à maman. Elle est pas très jolie en rose, maman. En rose et blessures. « Tu m’as dis Tante Vin- » « Cht. » Un index sur les lèvres d’Elsa. Ca n’est pas le moment d’évoquer l’autre française. Ca n’est pas du tout le moment, parce qu’elle ignore si le Llewellyn serait de mauvaises intentions : il pourrait s’en servir pour les forcer à la fuite permanente. Elphaba s’y refuse. La vie confortable de sa fille doit le rester. Elle se redresse un peu, pour prendre quelques gorgées, le plus calmement possible. « Tu veux bien aller dans ta chambre, princesse.. ? Le monsieur doit encore parler de choses sérieuses et il est vraiment tard. » « Mais, maman.. » « Ne t’inquiète pas, tout va bien. » Ou presque.

Elle est sage. Elle fait un bisou et s’en va, petit pas par petit pas, non sans jeter un regard désapprobateur à Davius, l’air de lui dire qu’elle lui en voudra beaucoup s’il fait mal à maman. Un peu boudeuse, l’enfant s’efface. Elle a toujours été un peu trop intelligente pour son propre bien. Un peu trop futée. « Il y a des vêtements, dans le placard.. si vous voulez. » Le placard de bois. La pièce est sombre, loin de la clarté plutôt moderne du salon et de la cuisine. Contrairement au reste de la bâtisse, la chambre ne mêle aucune touche plus contemporaine. Il y fait plutôt sombre, elle manque de couleurs, comme un tombeau des songes, où le temps du cauchemar ne cesse jamais.

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MessageSujet: Re: les oiseaux en cage   les oiseaux en cage - Page 3 EmptyJeu 9 Avr 2015 - 20:10

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La façon dont elle prononce son prénom lui arrache un grondement sourd. Elle a répondu à son baiser, subitement aussi fougueuse et désireuse que lui, et c'est horrible de s'éloigner d'elle parce qu'il entend les pas de sa fille revenir, parce qu'il ne veut pas être surpris une nouvelle fois. Il n'a même pas le temps, vraiment, de répondre à ses commentaires – à son « Je suis désolée, j’ai perdu le contrôle. J’ai oublié trop de choses » qui le désempare, surtout, autant qu'à sa pensée qu'il a osé se mettre en danger « pour rien ». La fillette est déjà de retour, un verre trop plein entre ses mains, et le sorcier se veut sage en apparence.

Davius obéit à Elsa sans broncher, se poussant de son chemin. Il se prépare même à sortir de la chambre quand les paroles de la mère à la fille le retiennent, l'empêchent de quitter. Il n'a pas entendu le passage sur une certaine tante, tout occupé qu'il était à vouloir partir. Tant mieux, n'est-ce pas? Les révélations viendront un autre jour.

Il esquisse une moue coupable, sous le regard inquisiteur et accusateur d'Elsa Duchannes, fixant ses pieds comme un gamin mal à l'aise. Intimidé par une enfant. C'est bien cela. Il attend d'entendre le bruit de la porte de sa chambre qui se ferme pour relever le regard, le posant sur la jeune femme sr le lit. « Il y a des vêtements dans le placard... si vous voulez. Non. Merci. » Hors de question qu'il porte les vêtements de son Mangemort d'époux. La réponse est intraitable, le regard s'est durci légèrement. Davius a accepté les vêtements du fiancé de Nyssandra, mais il ne prendra certainement pas ceux d'Alexander Reid. La constellation de taches sombres qui le couvre de sa chemise à son pantalon le dérange infiniment moins que l'idée de porter une chemise appartenant à un Mangemort. Puis, être sale et taché, c'est un état de fait assez constant, depuis quelques années. « Ce n'est que du vin. » Ce n'est rien. L'homme s'assit sur le lit, à côté d'elle, près à quitter. Elle s'est redressée, légèrement, et l'alcool a coloré ses joues et fait briller ses yeux, autant que peut-être des larmes retenues ? peut-être la peur ? Une belle femme. Une belle jeune femme. Sa main vient caresser doucement sa joue, avant qu'il l'attire à lui pour l'embrasser de nouveau, avec plus de douceur néanmoins. Sans cet empressement dévorant, sans ce désir rugissant qui rue pour se libérer. Il ne peut pas. Seule sa main qui tremble le trahit, sans doute, son corps encore parcouru de frissons, d'une chair de poule sans fin. Il chuchote sur ses lèvres : « Vous ne me devez rien, Elphaba. » Rien du tout. Ni affection, ni considération, ni assistance, ni sexe, ni rien du tout. Elle ne lui devait surtout pas un repas, de l'alcool. Rien. Elle ne lui appartient pas. Il ne savait même pas ce qu'il venait chercher. À tout le moins a-t-il quelques réponses de plus à ses questionnements... et encore plus de questions, sans doute. Un sourire léger, un autre baiser. Un dernier. « Et je ne me suis pas mis en danger pour rien... j'ai eu une danse. »

Une danse et des baisers qui le garderont éveillés pour les jours à venir.

Il se relève du lit, il ne doit pas s'attarder plus, il doit récupérer son pardessus en bas, ranger les coupes et les assiettes également, que les sbires du Lord ne se doutent pas qu'elle a eu une visite inopinée peu après leur départ.

Son sourire se fait mélancolique; sa voix triste.

« Y aura-t-il une prochaine fois ? »
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MessageSujet: Re: les oiseaux en cage   les oiseaux en cage - Page 3 EmptyJeu 9 Avr 2015 - 23:42

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« Wherever there are birds, there is hope » ♱
- Mehmet Murat ildan.

« Non. Merci. » La réponse a été franche, nette, presque dure. Et Elphaba a compris. Elle a compris qu’il ne voulait rien avoir en commun avec Alexander, avec le défunt mangemort, avec son mari. Peut-être qu’en d’autres circonstance, elle lui aurait signalé qu’à ne pas vouloir emprunter les chemises, on ne frôle pas les bas de l’épouse, mais l’impertinence s’est envolée. On lui a encore volé ses mots, sans baguette, avec des baisers. Son regard clair a sans doute souligné, dans le haussement de sourcil, le fond de sa pensée. A-t-il su la lire, lui qui lisait si bien ses contes ? « Ce n'est que du vin. » se rattrape-t-il. Et elle ne dit rien. Qu’aurait-elle eu à dire de plus ? C’est son droit. Le droit aux taches de vin. C’est bien du vin sur le col, hein ? L’art de se voiler la face. La main sur sa joue, de la .. tendresse. Ca ne réveille rien. C’est mort, dans sa mémoire. C’est un vide infini peuplé des morceaux du miroir d’elle-même. Elle ne sait pas vraiment ce qu’elle doit faire. Elphaba Duchannes est fidèle au gouvernement. L’auteure doit se plier aux lois, promouvoir les bienfaits du grand Magister. Si seulement elle pouvait se court-circuiter, se saboter de l’intérieur ! Si l’avant pouvait pousser le désormais dehors. Encore un baiser. C’est différent. Différent de ce qu’elle connaît. Elle se souvient des lèvres un brin brutales d’Alexander, de ses mains possessives, de sa bouche sûre et autoritaire. Elle se souvient de deux ou trois amants de passage, pour noyer le deuil, la solitude, la rémission, de grands maladroits égoïstes. Mais ça ? Pourquoi ? « Vous ne me devez rien, Elphaba. » Elle voudrait protester. La sorcière voudrait dire que si, juste.. il semble tenter de dire au revoir, de ces contacts répétés, non ?

« Je dois tout à mes lecteurs. » Si elle avait voulu le mettre dans le même panier que les autres, la métamorphomage n’aurait pas mieux fait. On pourrait douter que ce soit volontaire, cependant. Désorientée, fatiguée et attachée à une conversation (oui, c’est cela, conversation) éprouvante avec un insurgé, le tact était secondaire. Lui a-t-on déjà dit qu’il embrassait bien ? D’un autre côté, il est certainement plus expérimenté qu’elle. « Et je ne me suis pas mis en danger pour rien... j'ai eu une danse. » Une danse. Un sourire en coin de la part de la jeune femme. C’est bien ce qu’il a eu de plus court, la danse. L’alcool leur est un peu monté à la tête. C’est une bonne excuse, de dire que c’est l’alcool. Le souvenir de cette main sur sa cuisse la fait encore frissonner. Malédiction de métamorphomagie qui l’avait privée d’un plaisir plus intéressant.

« Y aura-t-il une prochaine fois ? » Il s’est éloigné, sa voix aux intonations tristes, son attitude un brin morose. Elle l’a déçu. Elle est certaine de l’avoir déçu. Il part frustré, il part avec la confirmation qu’elle n’est pas la rebelle imaginée. Il part, qui plus est, avec le souvenir de cette peau malléable qui se couvre de défauts, de maux. Davius Llewellyn est l’indésirable n°4. Il n’est pas l’interdit suprême mais il n’en est pas loin. Son coeur cogne encore contre sa poitrine, de cette terreur qui l’a enchaînée autant que de cette envie avortée. Elle détourne légèrement le regard, embarrassée, un peu, déstabilisée surtout. « J’ai la plume légère. » Et la mémoire volatile. Oublierait-elle encore ? L’ex Gryffondor n’avait plus assez de repères pour imaginer lui offrir des dates, des rendez-vous ou même la moindre assurance de souvenir. Sa peau, elle, se souviendrait. Elle savait que sa peau avait de la mémoire, plus que son cerveau à bien y regarder. « .. et une résidence secondaire. » C’est mal. C’est mal d’offrir cet espoir. Vraiment. Surtout qu’elle n’a pas vraiment réfléchi avant de laisser les mots s’échapper - un peu contre sa volonté. La demeure abandonnée de Loustry Ste Chaspoule.

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MessageSujet: Re: les oiseaux en cage   les oiseaux en cage - Page 3 EmptyVen 10 Avr 2015 - 0:32

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Elphaba doit tout à ses lecteurs – ça et cette réplique d'automate qu'il ne prend pas au sérieux, parce que c'est bien ce que ça semble être. Un réflexe. Une réplique intégrée dans son esprit. De la même façon qu'il répond qu'il est Auror quand il lui demande pourquoi il est insurgé, alors que la chose est bien différente. Plus profonde. Son regard qu'elle détourne semble lui dire qu'ils ne se reverront pas et il est prêt à prendre ce silence comme une réponse quand elle élève la voix : « J'ai la plume légère. »

Oui. Bien sûr. Il leur reste toujours Tales from another world.

Un petit signe de la tête. Il a bien compris. Ainsi sera leur prochain contact. C'est suffisant. C'est assez. Elle est de retour dans sa vie et n'est-ce pas assez ?
(ce n'est pas assez, oh non, ne te mens pas, Davy)
« ... et une résidence secondaire. »

Oh. Le rouge est remonté à ses joues, brusquement. Une résidence secondaire. Sans Elsa pour les déranger subitement, sans Mangemort pour venir rôder autour de la demeure, sans personne pour... oh. C'est affreusement déraisonnable. Son esprit ne s'empêche pourtant pas de bondir, d'imaginer, d'espérer, se raccrochant à cette information mentionnée presque trop rapidement par la Française, comme si elle n'y avait pas réellement pensé. Il ne doit pas y penser. Il doit partir. Il ne doit aucunement envisager de la revoir – mais Davius a l'espoir chevillé au corps et c'est malgré lui qu'il retient cette précieuse information. Un endroit où ils seraient seuls. Pour se revoir. Peut-être dans de meilleures dispositions, peut-être avec encore plus de réponses, peut-être... Il déglutit nerveusement, embêté comme un collégien timide. « C'est... une idée. Il ne s'est jamais senti aussi ridicule. Aussi stupide. Il retrouve un peu son souffle, momentanément perdu. Commençons par la plume. Nous verrons ensuite... si vous avez toujours envie de jouer avec le feu. »
Et si lui retrouve un tant soit peu d'intelligence et de prudence d'ici ce moment. Même s'il sait pertinemment que ce ne sera pas le cas. Malgré le sourire malin qu'il lui jette.

Il se râcle la gorge, atteint la porte; silhouette en contre-jour, son regard pâle porté sur celle de la jeune femme. Toujours ce regret. La nuit sera longue. « Miss... Elphaba. Ce fut un plaisir. » Un dernier regard, cette douce salutation, et il part.

Le sorcier descend les escaliers en silence, l'esprit embourbé. Il attrape son pardessus, toujours jeté sur le canapé, et le renfile rapidement. Sa baguette fait bouger les assiettes et les coupes jusque dans la cuisine, loin des regards rapides de ceux qui entrent dans la demeure. Un instant d'arrêt; il les nettoie, finalement, d'un sort rapide, les range où il a vu Elphaba les sortir. Pareil pour son verre de whisky. Il ne reste aucune trace de son passage ici, si ce ne sont les souvenirs de ses mains et de ses lèvres sur la peau de la maîtresse des lieux. Il y a la petite, également, qui l'a vu... mais est-il raisonnable de penser qu'elle le trahira ? C'est une gamine de quatre ans, bon sang. Il ne va quand même pas aller lui effacer sa mémoire alors que sa mère est dans la pièce voisine. Et qui ira croire les racontars de cette enfant ? Il n'est sans doute pas le premier homme à entrer ici... Oh, doux pincement amer, jaloux ?, qu'il chasse alors qu'il sort du manoir. Elsa n'est pas un danger. Puis, qu'elle le vende, si c'est cela ! Il n'est pas à un Gallion sur sa tête près. Il prend une longue inspiration, avalant l'air de la nuit avec avidité, comme s'il était en apnée depuis qu'il est entré ici.
Il transplane. Loin de Godric's Hollow. Loin dans la forêt.
Son esprit, cela dit, passera la nuit à se remémorer le contact de sa peau sous ses doigts, de ses lèvres sur les siennes, et à se rappeler tout ce qu'il peut. À entendre jouer le piano.
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les oiseaux en cage

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