|
sujet; Le retour des longues nuits. Gwydion |
| Herpo Justus Coffin Carlo Brandt • crédit swan
| Wizards • Inventé
• nom complet ; Herpo, un pied de nez à la tradition familiale ; mon père était un homme bien, fermement décidé à redorer le blason des Coffin, je pense que donner le nom d'un mage noir à son fils unique avait pour lui une signification toute particulière. Oublier le passé n'était pas envisageable, il fallait s'en nourrir et en tirer sa force. Retourner la noirceur contre la noirceur. Justus, un hommage à Justus Pilliwickle, un directeur du Département de la justice magique que mon père admirait. Coffin, une lignée de sorciers presque éteinte, entachée par la légende d'un aïeul aux sombres projets. • surnom(s) ; Gwydion. D'abord parce que je ne donne jamais mon véritable nom à ceux qui croisent mon chemin, ensuite parce que j'ai toujours adoré cette histoire ; aussi loin que je m'en souvienne. Le nécromancien. Ouh ! Si vous m'appelez ainsi, c'est que nous venons de passer un cap dans notre relation. Ne vous en faite pas, ça va bien se passer... • naissance ; 16 décembre 1954 Godric's Hollow • ascendance ; Sang-Mêlé. • camp ; Ah ! ''Un camp, un camp, choisissez un camp !'' C'est ce qu'ils disent tous aujourd'hui... Je ne suis du camp de personne car personne n'est du mien, disons donc ''Neutre.'' • métier ; La plupart du temps un marionnettiste, grappillant quelques mornilles dans les villages où je passe. Il m'arrive de me faire guide ou de mendier ; même si ces activités se révèlent compliquées par les temps qui courent. • réputation ; Pour la plupart je suis un vagabond, un petit artiste itinérant qui se nourrit dans les poubelles. Pour d'autres, en revanche, je suis le porteur d'un funeste message. • état civil ; Veuf. • rang social ; Prolétariat. • particularité(s) ; Nécromancie, pure et dure. • patronus ; Vous voulez rire ? • épouvantard ; Moi, la bave aux lèvres, fou au dernier degré, incapable de suivre une pensée cohérente et d'utiliser mon savoir si précieux. • risèd ; Une cuisine en formica... Et Eleanor. • animaux ; Aucun. • baguette ; Bois de gaïac avec une pointe en acier ; trente centimètres, cœur en ventricule de dragon à l'origine, désormais un bout d'étoffe de Spectre de la mort. Inflexible. • miroir à double sens; Aucun. |
The stars have faded away ► Avis sur la situation actuelle : Oh ! Voldy, Voldy, Voldy... Tu as été un méchant petit garçon. Le jour où tu trouveras enfin un adversaire à ta mesure, le jour où celui-ci fera sauter ta baguette hors de tes mains sous tes yeux écarquillés... Oh, là ce sera certainement un des plus beaux jours de ma vie. User des arts sombres pour grappiller des années et du pouvoir. Franchement ? C'est tellement trivial. As-tu pensé à nous, les petits artisans de la magie noire, avant d'ouvrir ton supermarché démoniaque ? Que se passera-t-il le jour où tu fermeras boutique ? Car ça arrivera, fatalement ; que ce soit de ton fait ou de celui d'un de tes subordonnés aux dents longues. Qui seront les pauvres bougres condamnés à la clandestinité par une horde de paysans armés de fourches ? Vilain, va. Tu ne perds rien pour attendre. Vois-tu, je crois que ce monsieur Potter va nous éblouir tous les deux. C'est l'outsider dans cet hippodrome d'enragés que tu crois gouverner. Je suis sûr qu'en lui donnant les bonnes cartes et en l'abaissant à notre niveau, il fera des étincelles. ► Infos en vrac : Pour avoir survécu ainsi, seul au milieu des ombres, je peux vous assurer que je suis du genre ''débrouillard.'' Outre l'anglais je parle le russe et l'italien couramment ; j'ai quelques notions en japonais. Et si je garde ma baguette dans ma manche et un cran d’arrêt dans ma botte ce n'est pas pour faire joli ; celui qui s'amusera à titiller l'ours respirera avec un trou dans la gorge. Mais, ce que je chéris plus que tout, c'est bien mon esprit. Depuis mes premières années à Poudlard je me suis attelé à la création d'un Palais de la Mémoire. Un outil fort utile pour un sorcier doté d'un peu de volonté ; il ne s'agit pas d'occlumentie. N'importe quel legilimens un tant soit peu préparé peu pénétrer mon esprit, mais encore faut-il qu'il réussisse à trouver l'information qu'il désire. Encore faut-il qu'il ne se perde pas dans cette copie du château de Poudlard que j'ai édifié dans ma cervelle, bien moins jolie et bien plus perverse que l'originale. Viens mon petit, approche ! Tente ta chance et prends garde à ne pas tomber dans les escaliers. • Je ne peux pas m'empêcher de tapoter tout ce qui passe à ma portée avec mes doigts. Ça énerve parfois ceux qui en sont victimes. Moi, ça me fait rire. • La nécromancie. C'est bien plus qu'un art magique à mes yeux, c'est un culte. Je déifie chacune de ses créations et je ne vis que pour servir l'Ordre des manzazuu. • La métamorphose. Un art magique qui m'a toujours été pénible. Pour preuve ma baguette, qui est tout simplement impropre à cette matière. Elle exprime ce que je pense : on ne change pas sa nature profonde. • A bourlinguer à travers le monde, on s’abîme forcément un petit peu. Un nez cassé, des tatouages -la plupart hérités d'Azkabhan- et la magie noire, surtout. Tout ça laisse de nombreuses marques. Même si je n'en ai pas besoin, je m'amuse parfois à marcher avec une canne, le dos voûté. On ennuie rarement un vieux boiteux encapuchonné. • "Ne t'approche pas du monsieur !" Oui, ça je l'ai déjà entendu. La plupart du temps, les gens changent d'avis lorsque je me mets à faire danser mes petites marionnettes. • Je ne dis jamais non à un verre gratuit. J'adore les patacitrouilles. Ma couleur préférée est le vert. Et sinon... Ne me tournez jamais le dos. Nothing compares to you • pseudo & âge ; Aucun pseudo pour l'instant, à vous de vous creuser la caboche. Sinon, j'ai vingt trois ans et presque toutes mes dents. • comment as-tu trouvé le forum ? En cliquant sur son lien... En fait c'est en tombant sur un tumblr qui m'a bien fait rire. • ton avis, tes suggestions ; Kamoulox • connexion ; Régulière. • quelque chose à ajouter ? Je suis une mite en pull-over.
Dernière édition par Herpo J. Coffin le Lun 20 Avr 2015 - 19:20, édité 7 fois |
| | | |
| Here comes the hurricane Lasciate ogne speranza, voi ch'intrate.
Le placard sous l'escalier. Tout a commencé lorsqu'ils sont entrés dans la maison. Le souvenir quoique flou, demeure vivace. Je me souviens de la main de mon père, posée sur mon épaule ; elle me faisait presque mal. Je me rappelle aussi du placard dans lequel ma mère ma enfermé. Puis il y eut les éclairs de lumière. J'ignore par quel miracle ma cachette fut épargnée tant la bataille faisait rage dans la maison. Les fondations furent secouées, toutes les fenêtres de l'étage explosèrent, les murs perdirent plâtre et jointure. Un éclair vert toucha ma mère, juste entre les côtes. En la voyant tomber mon père poussa un cri surprenant. Encore aujourd'hui, je n'ai jamais entendu un homme hurler comme ça. Il se démena comme une bête enragée. C'était sa façon de se battre, me raconterait plus tard mon oncle. Jeter un sort, avancer d'un pas, jeter un autre sort et avancer d'un pas... Encore et encore, avec fougue et sans retenue aucune. Acculer son ennemi dos au mur et anéantir ses défenses. Ça fonctionna sur le premier, ainsi que sur le second. De nouveau des cris et du sang sur les murs ; beaucoup de rouge, du rouge partout. Malheureusement, faire fi de la moindre notion d'endurance lors d'un duel contre cinq sorciers est d'une prodigieuse imbécillité. Mon père est donc mort comme un imbécile. Tous ses collègues aurors me présentèrent leurs condoléances durant l'enterrement. Une bande de vieux boucs obséquieux, sentant fort l'hydromel et qui préféraient leur travail à la vie de famille... Pouvait-ils seulement encore ressentir quelque chose qui ne soit pas du dégoût ou du dépit ? Les clauses testamentaires étaient claires : jusqu'à ma majorité je serai placé sous la tutelle de mon oncle. Mike Coffin. Le frère aîné de mon père ; un cracmol rabougri par l'âge, taciturne et avare de paroles inutiles. Il aimait deux choses dans la vie : ''Destination Danger'' et le whisky. Bien plus anglais que sorcier, le bougre. Je crois que tous les êtres que j'ai pu rencontrer au cours de ma vie, il reste de ceux que j'ai estimé le plus. D'abord pour son austérité, qui n'était pas de la fausse modestie. Mike avait beau n'être qu'un gardien de parking il savait ce que la vie attendait de lui : élever le fils de son frère cadet. Pas question de se débiner. Porter la croix. Rester fidèle à ses obligations. Simultanément sa plus grande force et sa plus grande faiblesse. Je crois que si mes parents n'étaient pas décédés mon oncle n'aurait jamais eu d'enfant. Pas sa vocation. Mais il comprenait pourquoi mon père avait voulu que ce soit lui qui s'occupe de mon éducation, et non ce qui restaient des Coffin ; des personnes vraiment peu recommandables... Il faut savoir que le nom des Coffin trouve son origine dans l'union de Rowland Coffin et de Margaret Alston en 1852. Deux nés-moldus rencontrés à Poudlard, des êtres pétris d'ambition et d'idées morbides. Rowland était fils de croque-mort, Margaret quant à elle aurait certainement fini couturière si la magie ne s'était pas ouverte à elle. C'est donc avec la volonté si caractéristique de la classe moyenne de l'époque que mes arrières-grands-parents se sont échinés à transformer le plomb de leur morne existence en or. La plupart des mâles Coffin issus de l'union se sont vu poussés de force entre les cuisses des familles les plus prestigieuses de l'époque, les filles Coffin eurent globalement la même utilité. Les unions ne s'arrêtèrent pas à d'anciens camarades de Serpentard, non. Il suffisait d'avoir un poste à responsabilité, un peu d'argent ou un nom, et les Coffin débarquaient au petit matin vanter leurs mérites, dire qu'on ne s'était pas vu depuis longtemps ou qu'il fallait organiser un grand déjeuner champêtre avec les enfants. Les enfants ! Surtout, amenez les enfants ! Bande de dégénérés. Mais le mythe des Coffin ne s'arrête pas là, ce serait trop beau. Rowland avait une obsession -également partagée par sa délicieuse épouse. La nécromancie. Son grand rêve était apparemment d'atteindre l'Outre-Monde, aussi appelés les Limbes. Un plan d'existence mythique où reposeraient les âmes des sorciers incapables de trouver la paix ; incapables même de revenir sous la forme vaporeuse et éthérée d'un fantôme. Une porte d'entrée sur d'autres lieux, encore inconnus. Malheureusement, les rêves de ces Thénardier en herbe explosèrent en plein vol. Leur descendance s’avéra difficile à influencer, certains mariages échouèrent, et la plupart des enfants de Rowland et Margaret coupèrent rapidement les ponts. Enfin, les rumeurs sur la nécromancie n'arrangèrent rien. La plupart des Coffin eurent une vie de sorciers plus que normale après cela, même si une branche persista dans les desseins de Rowland. Pour ma part j'étais à cent lieues de ces préoccupations lors de ma jeunesse. Oh ! Je ressentis certainement le même émerveillement qui dû saisir le cœur de mes aïeux, mais rien d'aussi extrême. Mon oncle m'avait dispensé deux savoirs, l'un moldu, l'autre ayant trait au monde des sorciers. Et, jusqu'à ce que le Choixpeau m'ordonne d'aller m'asseoir à la table des Serpentard, la sorcellerie m'avait toujours paru quelque peu nébuleuse. La réputation familiale, le funeste destin de mes parents... Le vieux cracmol conservait envers tout ce qui était magique une certaine rancœur, sans vraiment l'assumer. Les conséquences de nos actions sont toujours si complexes, si diverses, que prévoir l'avenir est une entreprise bien difficile... Cet état de fait changea très vite. J'ai plongé à pieds joints dans ce savoir étrange. Je n'étais peut-être pas le meilleur, mais en tout cas j'étais l'un des plus motivés. Si j'avais vraiment dû choisir une matière favorite, ça aurait certainement été les cours de sortilèges ; l'essence même de la magie à mes yeux. Viendrait ensuite l'art délicat des potions, le choix du bon ingrédient et du bon ustensile était un de mes dons. La défense contre les forces du mal mit au moins deux ans avant de réellement m’intéresser. Dans mon esprit, elle prit à ce moment là place de la métamorphose qui, les années faisant, s'avéra de plus en plus complexe. En revanche, cela me surprend encore aujourd'hui, je me suis découvert une passion pour l'arithmancie. Ce sont d'ailleurs les études de ces nombres compliquées qui m'amenèrent à la découverte d'un concept connu aussi bien chez les moldus que chez les sorciers : le Palais de la Mémoire. L'art de la mémoire requiert deux choses : un souvenir et un lieu. J'avais toujours eu une bonne mémoire, même pour me rappeler d’événements pénibles, et je résidais dans le château de Poudlard. Pouvait-il exister un meilleur modèle que cette bâtisse pour y fixer sa mémoire ? Je n'avais évidemment pas accès au domaine dans sa totalité, mais l'édifice était suffisamment vaste pour mon projet. Ce qui commença par de la curiosité pour ces méthodes antiques et quelques boutades entre camarades, se mua en un profond intérêt. Une création que j’entretiens encore aujourd'hui. Oui, Poudlard me changea. D'abord parce que c'est entre ses murs que ma vocation d'auror se révéla à moi, ensuite parce que c'est là que j'ai fait la connaissance d'Eleanor. On s'était rencontré à une présentation des métiers organisée par le Département de la justice magique. En fait, c'est l'occasion que j'avais choisi pour lancer quelques blagues sur l'allure des intervenants ; car en vérité cela faisait déjà plusieurs semaines que je lui jetais quelques œillades discrètes lors des repas. Elle était à Serdaigle, moi à Serpentard, il se trouve que nos places étaient presque l'une face à l'autre. Elle était belle, avec de longs cheveux bruns, des yeux noisettes illuminés d'une petite lueur espiègle et un nez mutin. On ne s'est plus quitté après ça. Encore trois ans de formation et une série d'épreuves d'entrée sévères, et je pus devenir auror. Eleanor me suivit elle aussi au Département de la justice magique, puisqu'elle entra au Service des usages abusifs de la magie. Mes premiers pas dans mes bottes d'auror se firent dans un contexte particulièrement tendu. C'était les années 70 et les Mangemorts faisaient leur apparition. Pourtant nous étions heureux, nous avions un travail, une maison à Godric's Hollow et j'étais sur une grosse affaire. Ma première grosse affaire. Une contrebande d'objets magiques comme on en avait encore peu vues en Grande Bretagne. Et pas n'importe quel genre de babioles : des ouvrages interdits, des mains de gloire par dizaine et des colliers d'opale. La seule façon d'approcher le réseau était de l'infiltrer. Alors, c'est ce que le Bureau décida. Il fallait un jeunot, comme ceux embauchés par les trafiquants sur les quais. Un visage qui n'était pas encore estampillé ''auror.'' J'ai donc passé mes trois premières années de service sous couverture. Le Bureau avait tout prévu ; il n'y avait que le directeur du Département, mon supérieur direct et un agent de liaison à être au courant. Je suis même allé passer quelques mois à Azkhaban, afin de rendre le portrait crédible. Et ça a marché. Pendant trois ans, mon métier d'auror m'obligea à ne pas être auror. Mais je l'acceptais, ce pourquoi mon père s'était battu prenait un sens, le nom des Coffin serait enfin racheté. Même si pour cela j'étais amené à faire... Certaines choses. La traque, les mois de doute et de peur, les crises de nerfs avec Eleanor, les abus de toute sorte... Tout ça paya le 11 avril 1978. Le coup de filet se fit sur le port. Du chef jusqu'au dernier lampiste. C'était sublime, vraiment ; on avait même réussi à éclabousser au passage trois fonctionnaires véreux du Magenmagot. La seule chose que je n'avais pas prévu dans tout ça, c'était de rentrer chez moi et de retrouver Eleanor morte dans la cuisine. Son visage n'était même plus humain tant ils l'avaient cogné. J'ignore combien de temps je suis resté debout à la regarder. Je me souviens avoir ri, puis avoir pleuré, puis ri à nouveau. J'ai attendu un peu avant de prévenir le Bureau. Ça oui, j'ai attendu. J'ai attendu qu'Eleanor soit enterrée aussi. J'ai attendu que le procès se fasse, qu'on fasse le tri entre ceux qui étaient relaxés et les autres, bons pour Azkhaban. J'avais le nom de toutes ces vermines en tête. Puis je suis sorti du bois. J'ai tué leurs enfants. J'ai tué leurs femmes. J'ai tué leurs parents et les amis de leurs parents. J'ai mis le feu à leurs maisons et aux magasins où ils travaillaient. J'ai tué des gens qui leur devaient de l'argent. Et là dessus, je me suis envolé. Je me souviens du calme qui m'habitait, qui parvenait à surpasser ma peine et ma colère. Je savais désormais à quoi le nom des Coffin était lié, je savais que ce sombre chemin était le notre et nous en détourner ne faisait que nous mener à la ruine. Je l'ai donc emprunté avec joie. Pendant les trente années qui suivirent je me suis abîmé dans les ténèbres. Douleur des douleurs, rien n'aurait pu m'y préparer. Rester droit comme un ''i'', fidèle à ses valeurs, c'est extrêmement difficile. En revanche, tomber dans la fange est d'une facilité déconcertante. D'abord en France, puis en Belgique. Des petits boulots sales, dégradants, que ce soit dans le monde moldu ou celui des sorciers. Un ancien indic' reconvertit en prêteur sur gage à Stuttgart m'orienta vers les bonnes personnes. Nouveau nom, nouvelle vie. Je restais rarement plus d'un mois dans la même ville. Durant la deuxième année de cavale mes pauses furent plus longues. Aucun retour de Londres ; peut-être me cherchaient-ils, peut-être ne me cherchaient-ils pas. Peut-être qu'eux aussi m'avaient oublié. Je continuais cependant à arpenter les ruelles étroites et les caniveaux putrides. Je ne traitais qu'avec des personnes qui m'avaient été recommandées. Je payais ce que je devais, rubis sur ongle. J'aidais à faire des choses, on m'aidait en retour. La cinquième année une rumeur m'attira en Russie. D'ordinaire, je ne prêtais pas grande attention aux histoires de vieux à l'air mystérieux qui radotaient sur les morts. Mais celui-ci savait de quoi il parlait. Mes maigres recherches sur la nécromancie n'étaient rien par rapport aux siennes. La légende des limbes n'en était pas une. Mais les limbes ne s'ouvraient pas sans en payer le prix. Un crin de licorne, un ventricule de cœur de dragon, une plume de phénix ? Non... Aucune baguette avec ce type d'âme ne pouvait espérer ouvrir ce passage. Il fallait un fragment de la toge d'un Spectre de la mort. Essayez de vous imaginer en train de lutter contre un constant étourdissement et une nausée incontrôlable pendant qu'on vous laboure le corps à coups de griffes. Vous aurez alors une petite idée de mon calvaire. Ces créatures n'annonçaient pas la mort, elles étaient la mort. Alors, face à une telle sauvagerie il faut répondre par une sauvagerie encore plus grande et tout brûler. S'accrocher aux solides remparts de sa mémoire, et déverser une poix bouillante sur les assaillants. Le vieux m'aida à traîner le cadavre du Spectre et procéda aux modifications sur ma baguette. Celle-ci me sembla à la fois différente et inchangée. Peut-être plus vicieuse. Le vieux m'appris la formule, le mouvement puis il me libéra. Je lui ai demandé pourquoi il avait fait tout ça. Pourquoi m'avait-t-il accueilli dans son antre et partagé son savoir avec un parfait inconnu. Le vieux se mit à rire, me demandant si j'aurais préféré qu'il résiste ou pire, qu'il me mente, afin de me mener à ma perte. Il me dit juste que quelqu'un l'avait fait pour lui, jadis. Alors il l'avait fait pour moi. Dans l'ordre des choses, d'une manière tout aussi désintéressée, je serais un jour amené à faire de même avec un autre jeune poulain. Car c'était ainsi que l'essence du sombre savoir se diffusait. Je suis retourné le voir le lendemain, mais il avait disparu. Complétement disparu : lui, sa maison, le puits dans la cour... Rien que la steppe enneigée. Le sombre savoir n'appartenait pas à des seigneurs de la mort autoproclamés maître de l'univers. Il n'était pas plus dur à maîtriser que n'importe quel autre art magique, pour peu que l'on se donne les moyens de réussir. Le sombre savoir n'était pas un monopole, mais une religion. Et chaque mage noir se devait de mettre genou en terre devant lui. C'est ce que j'ai compris en tombant dans les limbes. A moins que les limbes m'aient avalé ? Le premier voyage est le plus déroutant. On passe immédiatement d'un univers net et lumineux à un univers aux couleurs ternes et effacées. Le monde est toujours le monde, avec ses formes et ses contours, mais sans ses teintes. Ici, la seule lumière provenait des morts, ceux qui éraient depuis des temps immémoriaux ou depuis la veille, ceux qui attendait un jugement qui ne viendrait jamais. J'ai erré comme un aveugle à tâtons pendant dix bonnes minutes. Les silhouettes blanches et tristes ne me prêtèrent aucune attention, ni ne m'apportèrent aucune aide. Elles semblaient marcher droit devant elles, sans doute comme elles le faisaient de leur vivant. C'est alors qu'une main aussi froide que la glace traversa mon visage. J'ai donc levé les yeux vers l'apparition. J'aurais reconnu Rowland Howard Coffin n'importe où, son portrait avait orné le salon de mon oncle toute mon enfance ; sordide avertissement. Mais je ne m'attendais pas à le trouver ici. Lui en revanche, attendait mon arrivée en ce lieu de la perdition depuis un long moment. Du moins, il attendait un Coffin. Il m'expliqua tout sur cet endroit, sur lui-même et surtout sur son passé. Les Mangemorts n'avait jamais eu le monopole des sociétés secrètes. Bien avant Tom Jedusor et les crânes dans le ciel de Londres, l'Ordre des manzazuu avait rassemblé entre ses mains des connaissances inestimables sur l'art de servir la mort. Car c'est ce qu'ils étaient : des serviteurs. Pas de grand coup d'éclat en public, pas de tatouages de collégiens sur l'avant-bras, pas de leader enflammé par des thèses racistes... Non, ils étaient des moines-philosophes, gardiens d'un savoir banni et interdit par la loi ; même leur propre famille ignorait leur allégeance. L'Ordre se disait vieux de plusieurs millénaires, suprême héritage des nécromanciens de Babylone eux-mêmes. Ah ! Ça en revanche, ce besoin de se rattacher à quelque chose de grandiose, c'était bien leur seul point commun avec les faces-de-crânes. L'Ordre était vieux, certes, mais pas à ce point ; s'il datait de la construction de Poudlard, c'était tout. Lorsque Rowland les avait rejoint, l'Ordre périclitait déjà depuis quelques années. Cette absence d'ambition et ce culte du savoir qui caractérisait les manzazuu avait découragé bon nombre de recrues potentielles. Au final, si Rowland avait effectivement dirigé la loge de Londres, ses disciples se comptaient sur les doigts d'une seule main... Cependant, le fondateur des Coffin n'avait jamais perdu la foi. Pas même quand ses héritiers se détournèrent du chemin tracés pour eux. Mort, Rowland avait choisi de devenir un esprit, non pas sur le plan terrestre qu'il quittait volontiers, mais dans le domaine de la non-vie, prêt à errer pour les siècles à venir dans la solitude la plus totale s'il le fallait. Son attente avait fini par payer. Les limbes, m'expliqua-t-il, étaient un endroit fascinant ; plus encore pour les vivants qui y séjournaient que pour les morts qu'ils abritaient. Je l'ignorais à cet instant mais, lorsque j'avais lancé ce sort pour y pénétrer, mon essence avait disparu du monde des vivants. En d'autres termes, si les morts pouvaient me voir, les vivants en revanche étaient incapables de détecter ma présence. Cela ne voulait pas dire que j'étais devenu insubstantiel, loin de là. Il m'était impossible de traverser la matière, on pouvait me poignarder et je laissais toujours des traces de pas dans la neige. Cependant, j'avais brièvement changé de dimension ; catapulté par la magie dans cet endroit grisâtre, pâle reflet du monde que je connaissais. Par ailleurs, la magie ne s'échappait pas de cet endroit. Espérer gruger un duel en se dissimulant sous le "voile" pour bombarder son adversaire de sortilèges était voué à l'échec. Mais emporter avec moi un objet ou un être vivant était possible : pour preuve je possédais toujours mes vêtements et ma baguette. Pour les êtres vivants c'était le même processus, il suffisait de les toucher pour les emmener ici avec moi... Si l'on survivait au contre-coup, évidemment. Car là résidait le danger. Je m'en rendis compte lors de mon retour. La tête qui tournait, la fatigue, une nausée digne d'un premier transplanage et pourtant une faim dévorante, comme si j'avais passé les dernières heures à courir un marathon. Mon corps était éreinté, ainsi que mon esprit. Saignements de nez, hallucinations visuelles et auditives... Il y en avait pour tous les goûts. D'après Rowland certains réussissaient mieux que d'autres ; une simple question d'entraînement. Certains allaient parfois trop loin... "Pas plus de deux personnes, Herpo." "Aucun objet inanimé plus lourd que ton propre poids." Passer dans les limbes relevait de la nécromancie la plus primaire, et la base de la nécromancie c'était le prix. Il fallait le payer à chaque entrée et à chaque sortie. Ceux qui allaient trop loin devenaient eux aussi des ombres, condamnés à errer ici pour l'éternité. De toute manière les limbes n'étaient pas un jeu, pas plus qu'une arme. Avant tout, il s'agissait d'un refuge et d'un puits de savoir. Cette connaissance mon aïeul me l'enseigna. Rowland voulait que l'Ordre des manzazuu soit restauré et par son propre sang. Le vrai maître ne cherche pas à fuir la mort. J'ai continué à arpenter l'Europe, le plus souvent à pied, même si je me suis quelques fois permis de transplaner ou de recourir à un moyen de transport moldu. Par deux fois j'ai quitté le continent, la première pour le Japon afin d'y traquer un oni ; la seconde pour le Venezuela. J'ai laissé là-bas mon unique horcruxe et peu de souvenirs agréables. J'ignorais où je devais aller, ni même ce que je devais faire. Le plus souvent je me laissais guider par les rumeurs. J'avais pris l'habitude d'animer un petit théâtre de pupi ; une activité héritée d'un séjour en Italie. Ça me permettait de passer de village en village, de marché en marché... Et d'écouter les gens. Évidement, je ne vivais pas de ça, non. Mon véritable argent je le gagnais autrement. Lorsque j'entendais pleurer une mère sur le cadavre de son fils, lorsque le fiancé se lamentait sur sa promise disparue, alors seulement je sortais de ma coquille et j’apparaissais. Vous seriez surpris de savoir combien les gens serait prêts à payer pour converser avec les morts. Heureusement pour eux je n'étais pas gourmand. Ma jeunesse faite de trafics douteux et de meurtres crapuleux était morte depuis longtemps. Depuis les limbes. Désormais, je me faisais un devoir d'être d'utilité publique, comme l'étaient jadis les croque-morts et les équarrisseurs ; honnis par tous, mais nécessaires. Et puis, au cours des années 1990 un murmure survola les cimes et les forêts. Voldemort était de retour. L'usurpateur. Je suis sorti de mon trou. J'ai regagné l'Angleterre dans la plus totale clandestinité, juste avant que tout n'explose et que le ministère de la Magie fasse ce qu'il aurait dû faire depuis longtemps : disparaître. Moi je vadrouillais, toujours avec mes marionnettes sur le dos. Peu intéressant pour des raffleurs, peu intéressant pour des insurgés, je me contentais des caniveaux, des ruelles et des granges. Je mis un certain temps avant de remonter un réseau digne de ce nom. Mais pourrait-on parler de "réseau" ? Rien de comparable avec ma jeunesse criminelle : les noms de deux ou trois receleurs, des adresses intéressantes, quelques cachettes... Une sorte de nécessaire de survie en somme. La bataille de Poudlard, la Commémoration, l'éclatement de la résistance, l'institution des rebuts, les émeutes contre la taxe... J'ai laissé tout ça me survoler. Je me suis fait petit, au point de m'oublier moi-même. Mais aujourd'hui, je sais qu'il est temps pour moi de sortir de cette grisante hibernation.
Dernière édition par Herpo J. Coffin le Ven 17 Avr 2015 - 21:56, édité 3 fois |
| | | |
| Je suis une mite en pull-over, j'ai ri On a les mêmes références, pis Carlo Brandt, quoi ! :**: Nous faudra un lien ! En attendant, courage pour ta fiche (quoiqu'elle a l'air bien avancée ! ) |
| | | |
| | | | |
| J'ai commencé et j'ai pas réussi à m'arrêter ^^ Intéressant le bonhomme, il me tarde de voir ce que ça va donner mais, en tout cas, je passerai sûrement mendier un lien dans ta fiche |
| | | |
| Tout à fait d'accord avec Keziah, c'est vraiment une excellente fiche servie par un excellent personnage, dont l'histoire est excellente et... Oui, j'ai que ce mot là à la bouche Bienvenue parmi nous et vivement que tu sois validé ! Une vraie petite pépite ce Gwydion...! |
| | | |
WIZARD • always the first casuality Pansy Parkinson ‹ disponibilité : dispo bitches
‹ inscription : 25/10/2014
‹ messages : 4640
‹ crédits : prométhée
‹ dialogues : 'lightcoral'
‹ âge : vingt-quatre ans (née le 5 mars 1980)
‹ occupation : rentière déchue, mondaine destituée.
‹ maison : le choixpeau s'est a peine attardé sur sa tignasse brune avant de l'envoyer à Serpentard, dont elle est devenue préfète en 5ème année.
‹ scolarité : de 1991 à 1998.
‹ baguette : Elle faisait 19 centimètres, en merisier et cheveux de vélane, capricieuse et imprévisible, sensible aux sentiments négatifs. Cette baguette a cependant été volée par le Limier et aujourd'hui, elle en utilise une autre, bien moins adaptée à sa main.
‹ gallions (ʛ) : 9003
‹ réputation : Rien qu'une sorcière de salon, une bonne à pas grand-chose en dehors des ragots et commérages, une peste se régalant du malheur des autres, une idiote aveuglée par ses sentiments, moralisatrice en dépit de son propre penchant pour les écarts et les erreurs. Le roquet de Malfoy, puis celle que Blaise Zabini a cocufié, abandonné puis engrossé avant de partir à nouveau. Une garce qui mérite tout ce qui lui arrive. Une enfant gâtée, malgré l’aide donnée aux insurgés dans l’infirmerie de fortune de Poudlard.
‹ particularité : Complètement à la dérive depuis la fin de la guerre, on la croise souvent alcoolisée et cruelle, prête à se greffer à la moindre rixe, au moindre esclandre.
‹ faits : Elle a perdu la garde de ses filles, les jumelles Violet et Briar-Rose (née en Aout 2002) à la fin des combats, car on a jugé son sang pur comme inapte à les élever et ce même si leur père, Blaise Zabini, est considéré comme un héros de guerre. Elle a également perdu sa fortune et son statut et n’a plus aucune influence. Personne n'est tendre avec elle car les anciens rebelles la voient comme une garce à abattre et les sorciers lambda n'ont l'image que d'une gamine pourrie gâtée qui vivait dans une tour d'ivoire alors qu'ils crevaient de faim. Condamnée à vivre dans une demeure autrefois grandiose mais maintenant totalement insalubre, elle ère coincée entre sa mère tyrannique et sa tante furieuse, désœuvrée et désabusée.
‹ résidence : Dans l'hôtel particulier Parkinson, situé dans le quartier de Barkwith, sur le Chemin de Traverse. Ancien symbole d'une grandeur aujourd'hui étiolée, la demeure tombe en ruine et menace de s'écrouler depuis les émeutes de janvier 2002. Ses parents possédaient un manoir à Herpo Creek, il n'en reste qu'un tas de cendres et elle n'a plus accès à son bel appartement de la Bran Tower depuis la désertion de Draco durant laquelle elle a également pris la fuite.
‹ patronus : Une hirondelle à peine corporelle
‹ épouvantard : Les corps inanimés de Briar-Rose et de Violet.
‹ risèd : Simplement un matin ordinaire, des draps clairs et propres, une chambre lumineuse, des rires d'enfant emplissant le couloir avant que les deux têtes brunes ne sautent sur l'épais duvet. Un avenir pour elles, aussi, surtout.
| Bienvenue officiellement ! N'hésite pas si tu as besoin de quoi que ce soit, le staff est là pour ça Si ta fiche est terminée, pense à la signaler dans le sujet adéquat, qu'on puisse la traiter sans trop de délai |
| | | |
| Merci les gens !
Pansy> Céfé... Erf, j'avais oublié. /mode Perceval on |
| | | |
| Je suis d'accord avec les autres, ce personnages à l'air franchement génial !! *^* Bienvenue à toi !! |
| | | |
HERO • we saved the world June Winchester | Te voilà validé(e) congratulations : you made it, mate !
ça a été un plaisir de lire ta fiche n'empêche et de découvrir un personnage qui sort vraiment de l'ordinaire (j'ai pensé fortement à Kaamelott je t'avoue) et en plus je ne t'ai pas souhaité la bienvenue, tu peux me frapper j'suis nulle du coup bienvenuuuuue, je t'apporte ta couleur et j'ai hâte de te voir évoluer irp bon jeu parmi nous Maintenant que tu as franchi l'étape la plus casse-pied, tu peux enfin gambader librement dans les prés verd- wait, mauvais script, ahem. On en était où ? Ah oui, à toi gambadant gaiement (ou pas hein, chacun son délire) à travers le forum, avec ta couleur toute neuve. Tes potes les wizards sont sans doute ravis de compter un nouveau membre dans leurs rangs ! Mais j'crois bien qu'il te reste encore un peu de paperasse à remplir... besoin d'un coup de main, peut-être ? ► renseigne-toi sur le fonctionnement des gallions ; ► organise le suivi de tes rp ( obligatoire) ; ► pense à réclamer tes xp ; ► aide nous à mettre à jour la liste des métiers ; ► crée ton carnet de relations et organise la liste de tes rp ; ► active la fonction surveiller les réponses du sujet de news ; ► tiens-toi informé des actualités du monde sorcier ; Et pour finir : ta mission si tu l'acceptes sera de t'éclater bien comme il faut. Bon jeu ! |
| | | |
| | | | | Le retour des longues nuits. Gwydion | |
|
Sujets similaires | |
|
| Permission de ce forum: | Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
| |
| |
|
|
|