|
sujet; vieux comptes et vieux amis |
|
Le 25 juillet 2002 « Ramène ton cul d'Irlandais à Herpo Creek, 22 Scylla Street, demain soir après la garde de 23 heures. Porte arrière. »
C'est tout ce que Davius avait daigné dire à son ancien collègue, quand celui-ci avait répondu à son appel par miroir à double-sens, le laissant ensuite dans un silence effronté. Aucune raison sur pourquoi cet endroit, ou pourquoi, tout simplement, il veut le voir. Il n'a jamais été du genre à s'expliquer et on ne montre pas à un vieil hippogriffe à faire la révérence. Il n'a pas non plus suggéré quoi que ce soit à Hank par rapport à Juliet, préférant le laisser se débrouiller avec sa gamine – libre à lui de l'emmener, libre à lui de la confier à quelqu'un. Même si bon, pour une petite visite mystère dans un quartier bourré de sang purs, en compagnie du ô combien amateur d'explosions Davius Llewellyn... vaut mieux laisser les enfants à la maison.
L'Auror n'a allumé aucune lumière dans la demeure, si ce n'est un feu qui illumine seulement le visage de l'homme, sans dégager de lumière autre part. Une version moins noire de la Main de la Gloire. Les rideaux sont tirés. Il a désactivé toutes les alarmes magiques posées sur la maison, riant d'ailleurs de la simplicité de celles-ci. Il a l'oreille attentive et dès qu'il entend un pas devant la porte arrière, il y va avec toute la précaution du monde, la flamme brûlant dans sa main, la baguette levée. Un coup d’œil dans le judas : la pénombre le laisse à peine deviner une silhouette masculine. Il ouvre la porte et l'attrape au col, tire la personne à l'intérieur, avant de refermer la porte à la volée. Sa baguette est pointée sur la gorge de l'homme – qui a fait de même. Il peut sentir la pointe de la baguette de Hank lui effleure la pomme d'Adam. Parce que bien sûr que c'est lui. C'est sa taille, sa foutue odeur de cigarette, et il a bien assez traîné avec cet Irlandais pour le connaître par cœur. Alors bien qu'ils se toisent en chien de faïence pendant un temps indéterminé, les baguettes toujours levées, c'est quand même un petit sourire qui vient décorer son visage, alors qu'il baisse son arme et qu'il s'éloigne. Un chuchotement : « Dis donc, ça fait longtemps, vieux blaireau. »
C'est bien lui.
Il s'éloigne et d'un coup de baguette, fait s'illuminer quelques boules de lumière dans les airs, trop faibles pour créer une lumière qui transpercerait les rideaux. Le feu dans sa main s'est éteint. « Je nous ai trouvé de quoi boire. » Ils ne craignent rien, mais il parle toujours à voix basse en se dirigeant vers le salon de réception. « Les Crow sont en vacances sur l'île de Man, pour encore une petite semaine. Ce sont que des merdeux qui ne servent à rien, mais... mate-moi... ce bar à alcool. » Un coup de baguette ouvre un large meuble vitré, regorgeant de bouteilles en tout genre, dont des whiskys maintes fois primés. Pour des rachetés, ces Crow ont des goûts nickel.
Le langage est bien moins châtié, plus direct. Le ton plus familier, chaleureux. Hank est un vieil ami, un ancien collègue, il était présent à son mariage, c'est un insurgé. Ils vivent les mêmes merdes, à peu de choses près. Et puis... matez-moi ce bar à alcool.
Davius prend d'office deux verres. « À toi l'honneur de choisir. » C'est lui qui l'a fait venir, il peut bien être un hôte modèle, dans ce manoir qui n'est pas sa demeure. La discussion de la soirée demande bien de l'alcool. Puis, il quitte pour un mois dans deux jours, il a encore plus le droit de siroter un verre avec un de ses plus vieux amis.
|
| | | |
| Il n’y avait plus de QG, plus de groupe. Il n’y avait plus non plus de rebuts. En revanche, il y avait beaucoup de morts et peu d’endroits où aller. Et tellement de gens dont il était sans nouvelles. Thurston, son dernier informateur, le seul encore vivant à sa connaissance, le lui avait expliqué. Tara s’était volatilisée. Juliet n’était plus en sécurité nulle part, ni même avec lui, malgré tout ce qu’il faisait pour la protéger. Archie était mort, nom anonyme sur une liste de papier journal, pris dans une guerre qui n’était pas la sienne, dans des circonstances peu claires. Il fallait qu’il rentre. Qu’il trouve un endroit où aller. Il trouverait bien quelqu’un pour l’aider, un autre groupe. Tout le monde avait besoin d’un bon artificier. Il trouverait. Il finirait par trouver, ça irait. Mais l’horreur de tout ça, de ces morts, de ces absents, l’inquiétude et la douleur, ça, il ne pouvait rien y faire. C’était un sentiment plus puissant que lui, contre lequel il ne pouvait rien. Hank sentit ses jambes flageoler. La nausée le prit d’un coup et il dut lutter pour ne pas vomir. Il aurait du y être et se battre, faire quelque chose, essayer, au moins. Le chagrin était écrasant. Ca ne devait pas se passer comme ça. Mais Pendant qu’il dormait, le monde avait changé, la nuit était devenue aube. Il ne restait rien des plans qu’il avait fait, seulement un avenir parallèle à affronter. Hank ne pleura pas et la nausée reflua. Tant de honte sans vomir. Tant de larmes sans périr. S’il en était ainsi, si sa volonté gagnait, alors il n’était pas encore mort ou bon à rien. Il fallait agir. Foutu sans du devoir.
« Ca va, papa ? »
Ils s’étaient arrêtés sur une petite route d’Irlande du Nord, bien perdu, pour faire le point sur le chemin à prendre. Il se tourna vers sa fille et sourit doucement. Adieu tristesse,Bonjour tristesse.Elle était inscrite dans les lignes du ciel. Elle était inscrite dans les yeux qu’il aimait. Ceux de sa fille, trop grave pour une enfant, trop sérieux pour son âge, dix ans à peine, apparue de la mort de sa mère. . Il s’en souvenait dans les yeux de son père, lorsqu’il était mort, de sa vieille maladie du cœur. Dans ceux de Davius, encore. Et peut-être dans les siens. Ce n’était pas encore tout à fait la misère, puisqu’un sourire réussissait à la chasser. Cela donnait un peu d’espoir, un peu, pas beaucoup, à peine deux grammes, un quart, assez pour continuer, et marcher de nouveau.
« Ca va aller, oui, ça va aller, ma chérie. » Il la prit dans ses bras. « Il va falloir être forte. -On va rentrer ? -Oui, ma chérie. » Il lui serra gentiment l’épaule. « On va rentrer. On va aller voir maman, en passant. »
L’été semblait ignorer effrontément l’Irlande, mais Hank ne se sentait pas agressé par le temps, il le connaissait bien. Ici étaient ses vraies racines, son pays, et les villes et villages où il avait grandi. Ici était enterré son père, sa mère et sa femme. Il repartait d’Irlande, et il y laisserait derrière lui un immense bouquet de roses magiques pour chacun, glacées, comme prises dans du verre.
Si on exceptait les éléments extérieurs, la mission s’était bien passée. Il avait surveillé Lazarus comme prévu et noté tout ce qu’il s’était passé. Mais maintenant, il fallait trouver le moyen d’utiliser ça. De se battre.
Et pour ça, il avait besoin de Davius.
Ce fut la première personne qu’il contacta avant de laisser Juliet en compagnie de « tonton Thurston » et de la fille de celui-ci. Davy saurait quoi faire. Il pouvait compter sur lui. Il lui suffit de dire qu’il fallait qu’ils parlent. Et la réponse fut lapidaire. Hank resta un moment à contempler pensivement son miroir à double reflet avant de maugréer avec un sourire :
« Putain, Davy, tu fais chier. »
Cette manie du théâtre, d’agir à l’emporte-pièce, des rendez-vous lapidaire, et surtout des situations à risques, Hank la connaissait bien. Depuis Poudlard. Ils étaient inséparables depuis longtemps, ces deux vieux ronchons, à se lancer des pics, à maugréer, à plaisanter, et à se sauver la mise mutuellement – surtout Hank, un peu plus posé, toujours en jurant ses grandes dieux que putain, c’était bien la dernière fois qu’il faisait, parole ! Pour mieux recommencer la fois d’après, en maugréant, encore et encore, putain, qu’il était le roi des emmerdeurs. Une affection réelle les liait cependant. Ils seraient sans doute mort l’uns pour l’autres. Ils avaient connu les mêmes guerres, les mêmes années, les mêmes épreuves. Ils étaient les fils d’une même époque, presque frères.
Voilà pourquoi il se retrouvait à courir en pleine nuit dans un village de sang purs où il ne survivrait pas plus de trois secondes si les gardes le trouvait. Mais Hank était bon dans le domaine de la dissimulation et il se coula doucement, ombre parmi les ombres dans Herpo Creek jusqu’à l’adresse indiqué par Davius. En manquant de se perdre tout de même – lui et son légendaire sens de l’orientation. Il ouvrit doucement la porte, baguette en main ; immédiatement, on le tira à l’intérieur : il eut la présence d’esprit de menacer lui aussi son adversaire : une tête de plus que lui – le sergent Pepper était un petit gabarit – un imperméable vu et revu de nombreuses fois.
Il lança avec humour : « Si tu veux me descendre, c’est maintenant ou jamais. » Les voilà donc face à face. Oui, ça faisait longtemps qu’ils ne s’étaient pas vus, en effet. Davius était toujours le même. Il continua : « Ca fait une paie, ouais. J’étais en Irlande. J’ai loupé les…réjouissances. » Le ton était amer, un peu honteux aussi. Ne pas se battre et s’en sortir indemne alors que tant étaient morts était pour Hank une hérésie. Il réussit à plaisanter à nouveau, cependant : « Tu n’as pas trop vieilli. Moi on dirait que j’ai cinquante ans. Tu m’expliques pourquoi j’ai pris dix ans dans la gueule en un an et pas toi ? »
De quoi boire. Pour une fois, bonne idée, il avait besoin d’un remontant. « Un écossais de 58 ? Pas mal. Ils font quoi dans la vie, les Crow ? » Il avait connu cette vie luxueuse, lui aussi, avant, quand il était millionnaire – enfin, il l’était toujours mais il ne pouvait pas utiliser l’argent de manière trop voyante, même s’il avait vidé ses comptes à Gringotts avant de partir – mais cela faisait longtemps qu’il n’avait pas gouté à ce luxe : un bon vieux fauteuil en cuir, un verre, et un toast à porter. Il proposa : « Aux amis absents et disparus ? Ou alors au fait que je suis officiellement un hors la loi sans attache ? » Il but une gorgée de whisky. Fameux. Il le réchauffa agréablement et il continua : « J’ai appris ce qu’il s’est passé. Pour les Rebuts et pour les Nocturnes. Aller chez les pacifistes…ne me tente pas. Il y a des choses à faire, on peut se battre. J’ai appris deux trois choses intéressantes en Irlande. Je pense qu’on a de quoi faire. »
Au chaos répondait le chaos, comme des glaçons qui fondaient dans l’ambre doré d’un whisky. |
| | | |
| « Ca fait une paie, ouais. J’étais en Irlande. J’ai loupé les…réjouissances. » Un haussement des épaules. Franchement, toutes choses considérées, la libération des rebuts avait très bien été pour les insurgés. Pour une fois, les Mangemorts avaient bien dégusté. Et pas lui. Ça fait changement, de ne pas être celui qui se retrouve cassé en morceaux. Quant aux rebuts morts... ils avaient fait ce qu'ils pouvaient. Du mieux qu'ils pouvaient.
« Tu n’as pas trop vieilli. Moi on dirait que j’ai cinquante ans. Tu m’expliques pourquoi j’ai pris dix ans dans la gueule en un an et pas toi ? La malice est forte dans sa voix quand il lâche, sans même s'en rendre véritablement compte, comme si son esprit le suppliait de le dire : L'amour. » Le mot est sorti rapidement et pour faire bonne mesure, il l'accompagne d'un clin d'oeil, comme pour dire à Hank porte pas attention à mes conneries. Comme pour détourner l'attention de ce mot qu'il vient de prononcer, plus gros que toutes les insultes qui ont pu passer ses lèvres dans les quarante-deux dernières années. Il n'a pas le droit de penser à cela. Il ne doit pas s'autoriser à le faire. Pas le droit alors que la femme qu'il aime bien l'a supplié, il y a quelques jours, de l'effacer de sa mémoire, de faire de lui pas mieux qu'un fantôme, moins que rien, pas même un souvenir. Une absence. Il assiste son ami alors qu'il choisit leur boisson de la soirée, dans ce bar bien garni où il n'a aucun remords à se servir : « Un écossais de 58 ? Pas mal. Ils font quoi dans la vie, les Crow ? Lèche-cul au Ministère pour lui et professeur à Poudlard pour elle. » Il s'empare de la bouteille pour en servir de généreuses doses dans leurs verres, dépassant sans aucun doute le niveau d'alcool nécessaire à la bienséance. Les deux verres se lèvent, en harmonie, et le verre s'entrechoque, venant poursuivre cette mélodie. Ce vieux rituel. Il y a longtemps, par Helga, qu'il a pris un verre avec Hank. Ce vieux crétin lui manquait. « Aux amis absents et disparus ? Ou alors au fait que je suis officiellement un hors la loi sans attache ? Un signe de tête. Aux amis absents, disparus et hors-la-lois sans attaches. »
La gorgée le réchauffe. Le whisky est délicieux, il en pleurerait de bonheur. Ce n'est pas le whisky bas de gamme qu'il réussit à voler habituellement, qui ressemble presque à une Bièraubeurre trop fermentée. Fabuleux. Le pardessus est jeté au sol et il s'affale dans le canapé de cuir, dans la pénombre à peine éclairée des boules de lumière, ciselant ses traits et ceux de son camarade. L'Irlande n'a pas fait du bien au Pepper, bien qu'il y ait retrouvé ses racines, et il craint presque de savoir ce qu'a réellement signifié ce petit voyage. « J’ai appris ce qu’il s’est passé. Pour les Rebuts et pour les Nocturnes. Aller chez les pacifistes…ne me tente pas. Il y a des choses à faire, on peut se battre. J’ai appris deux trois choses intéressantes en Irlande. Je pense qu’on a de quoi faire. » Ça, ça l'intéresse. Il imagine bien que Hank ne désire pas se joindre aux Pacifistes et que les déconvenues des Audacieux peuvent l'influencer dans un sens qui, justement, lui conviendrait bien. Enfin, ne mettons pas la calèche devant les Sombrals tout de suite. Le Gallois fixe le plafond, pensif, puis se redresse un peu pour écouter Hank avec attention. « Parle-moi de l'Irlande. Je te raconterai comment je vois l'avenir des insurgés, ensuite. C'est pas urgent, vu que je décampe bientôt. Une autre petite gorgée de whisky. Il en a bu de l'excellent chez Elphaba. Chez Nyssandra. Ici. Chaque fois en compagnie d'un... ami. De quelqu'un de bien. D'important. La bonne humeur prend à peine d'ombrage, lorsque ses pensées se portent sur les deux brunettes, et il chasse le tout d'un autre mouvement d'épaule, haussement embêté. À mon tour, de ne pas prendre de vacances et de rater des festivités. » Pas de vacances, c'est le cas de le dire. Collez-vous Samwell un mois, sans arrêt, et vous verrez que les vacances sont bien loin de ce qu'il s'apprête à faire. Qu'il a quand même hâte de faire. (il a surtout hâte de quitter le pays) (de s'éloigner) (de partir) (il est déjà parti, effacé) |
| | | |
| Aussi loin qu'il s'en souvenait, Hank Pepper n'avait jamais connu Davius méchant. Agressif, et brut de fonderie, oui, cela lui arrivait. Lui-même pouvait être râleur, un peu chiant, pas très aimable, mais ils n'étaient ni l'un ni l'autre de méchants garçons. Leur relation s'établissait peu ou prou sur la base d'une égalité consistant à s'insulter mutuellement l'un l'autre pour couvrir l'affection qu'ils portaient. Vieux amis, vieux frères, d'armes et peut-être de coeur, car par rapport à son cadet, Morris, Hank avait bien plus fréquenté Davius. Il savait reconnaître quand celui-ci mentait ou quand il disait la vérité. Il pouvait se moquer de lui – il ne le fit pas, pas vraiment, pas méchamment, parce que d'une, son humour consistait à avoir de l'intelligence et de la répartie, et que deux, ce n'était pas un humour agressif. C'était spirituel. Il n'était râleur qu'avec les gens qu'il ne connaissait pas bien – c'est à dire ceux qu'il connaissait depuis moins de dix ans, au bas mot, sinon quinze. Le sergent Pepper avait beau avoir quarante-deux ans, il restait aussi timide qu'à ses premières années à Poudlard. Il sourit doucement, de ce sourire qui le faisait immédiatement paraître plus sympathique – pas un sourire séduisant, le sourire d'un père, d'un oncle, du meilleur ami, les seuls rôles que Hank Pepper connut bien et qu'il fut capable de tenir. « Tu n'as jamais su mentir, Davy. » Il s'assit, amusé, franchement amusé, sans rien dire de plus, sinon : « Je dirais rien, les gens peuvent pas découvrir du jour au lendemain que t'as une guimauve à la place du coeur. Le monde n'est pas prêt pour ça. »
Les choses sérieuses s'invitèrent bien vite dans la conversation. Trop vite peut-être, mais le temps des apéritifs et des grands repas le dimanche, où ils pouvaient prendre le temps, et parler, refaire le monde et se charrier sans fin, était loin. N'empêchait, le whisky n'était vraiment pas mal. « Ca paye, d'être un putain de collabo. On a loupé notre vocation, Davy. Tu veux que je te dise ? Notre problème, c'est qu'on est trop honnêtes, toi et moi. On s'en sortirait vachement mieux si on l'était pas. » Enfin, trop honnête...non, ce n'était pas ça la vraie raison. C'était juste qu'à un moment, certaines choses n'étaient pas négociables. La justice, la liberté, la famille, des choses comme ça, pas seulement des concepts – parce que jamais, nom de Dieu, jamais Hank n'accepterait de voir sa famille réduite à l'idée de concept – mais des réalités sur lesquelles on finissait par buter, chez eux, et qui les conduisaient, encore et toujours, et cela se reproduirait jusqu'à ce qu'on les abatte ou qu'ils arrêtent d'eux mêmes le combat.
Ce qui les amenait, définitivement, toujours et encore, à l'inéluctable et inévitable nécessité de parler des choses sérieuses. « Les visions de Davius Llewellyn...y avait longtemps, tiens. Depuis quand tu t'intéresses à l'ensemble des réfugiés ? Je croyais que les autres avaient tort et puis point barre. » Je croyais que les visions d'ensemble, ça m'était réservé, moi, le type qui avait réussi à quitter les aurors et qui aurait pu finir ministre de la Magie s'il avait eu un peu de chou. Mais non, il n'ajouterait pas ça, pas aujourd'hui, parce qu'ils avaient d'autres choses à faire. « Bon courage. L'étranger, c'est chiant. » Le retour du vieux ronchon casanier. Hank n'aimait guère les voyages et ne s'était jamais privé de le dire dès qu'on l'expédiait en mission à l'étranger. « En ce qui concerne l'Irlande, j'ai ramené du matériel, j'ai rameuté deux trois contacts. Mais c'est pas très important. » Il fit une pause et alluma une cigarette. Une de plus, un pas de plus vers le cancer, un pas de plus vers la mort, un pas de plus vers le supplice qu'avait subi Jane, un pas de plus vers elle. « Lazarus est là-bas. » Effet de surprise bien programmé. Le sourire qu'il eut n'avait rien d'amusé, il était plutôt jaune : « Le Supertanker m'a donné l'info. Il l'avait eu par un médecin...Carrow est à Harrisgun, c'est un manoir de famille, jusqu'à début aout. Il gère son taff au ministère de là-bas, ses affaires familiales aussi...il est malade. Je l'ai vu de loin, il a vraiment une sale gueule, mais je pense pas qu'il faille s'y fier, il se remet petit à petit de ce que j'ai vu. Son frère vient le voir tous les matins – Tibérius, pas Amycus et Alecto ceux-là je les ai vu qu'une fois chacun, et encore, séparément – et le reste de sa famille se pointe jamais. Après 10 heures, sauf exceptions, il est tout seul avec un vieil elfe du matin au soir. Bon, la propriété est surveillé magiquement, hein. Mais c'est contournable – je suis passé deux fois. » Il but une gorgée de whisky : « J'ai pensé que ça t'intéresserait plus que moi. »
Ce n'était pas son job. Pas les duels, ça n'avait jamais été sa partie du travail. La surveillance, la filature, le rôle du gentil dans les interrogatoires, les explosions. Mais pas les duels à un contre un. Quand on faisait exploser quelque chose, ça manquait de discrétion : voilà pourquoi ça avait toujours été le rôle de Davius. Quoiqu'en lui donnant ces informations là, Hank doutait que Davy soit discret. |
| | | |
| | | | | vieux comptes et vieux amis | |
|
Sujets similaires | |
|
| Permission de ce forum: | Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
| |
| |
|
|
|