‹ occupation : ancien langue de plomb (spécialisé dans les expérimentations magiques) ; fugitif et informateur de la RDP entre le 26.05.03 et le 08.12.03 ; condamné à 22 ans à Azkaban pour terrorisme, au terme d'une assignation à résidence et d'un procès bâclé, tenu à huis-clos.
‹ maison : Slytherin — “ you need a little bit of insanity to do great things ”.
‹ scolarité : entre 1991 et 1997.
‹ baguette : un emprunt, depuis qu'il est en fuite. elle n'est que temporaire et il ne souhaite pas s'y intéresser ou s'y attacher, puisque la compatibilité est manquante.
‹ gallions (ʛ) : 14294
‹ réputation : sale mangemort, assassin méritant de croupir à vie en prison pour expier ses crimes et ceux de ses ancètres.
‹ particularité : il est occlumens depuis ses 16 ans.
‹ faits : Famille.
• Narcissa (mère) en convalescence. sortie de son silence depuis peu pour réfuter l'annonce de son décès ; reconnue martyr. lutte pour que le jugement de son fils soit révisé.
• Lucius (père) mort durant la tempête du 03.03.2004.
Spoiler:
• Aramis est plus un frère qu'un cousin par alliance, de ces relations précieuses qui se consolident au fil des épreuves.
• Nyssandra, marraine de Scorpius, et cousine par alliance depuis qu'épouse Lestrange. Un moyen légal d'officialiser le fait que plus qu'une amie, elle a toujours été un membre de la famille, de cœur sinon de sang.
• Severus, en sa position d'ami de longue date de la famille, a joué auprès de moi le rôle de précepteur, puis d'enseignant, de protecteur. Je ne lui ai pas toujours fait confiance, à cet étrange personnage pétri de mystères, mais le Serment Inviolable qu'il a accepté de formuler à la demande de ma mère il y a quelques années m'a poussé à me tourner vers lui au moment de choisir un parrain à Scorpius. Je ne sais toujours pas à l'heure actuelle quel est son réel camp, mais il est assurément un allié redoutable.
• Gwen... Gwen. Usurpatrice Lestrange, Black insoupçonnée. J'ai perdu une cousine pour en gagner une autre, et si les faits prouvent à présent que le sang nous lie, je ne sais si je l'aime ou si je la hais pour ses mensonges. Son existence remet en doute de trop nombreux principes: pourquoi n'ai-je pas décelé qu'elle était différente, sang-mêlée, si le sang est si crucial et le mélange inadmissible ? Je ne supporterais pas de la perdre, mais lui faire face est encore trop... déboussolant.
• Simon, canaille défraichie, cousin décadent. Notre entente est vache est étrange, mais le sang l'emporte souvent - même sur les différences. Il a été, étonnamment, le plus apte à me fournir des échappatoires, qu'il s'agisse d'Orviétan, d'alcool de choix à consommer sans modération ou de planque relativement imprenable.
• Sansa, traitresse. La baguette qui s'érige, qui frémit, qui s'abaisse au creux de phalanges crispées, et la rancoeur qui salit des années de complicité.
• Hestia, cousine & partenaire de crime. Elle est étrange, creepy, et c'est sans doute ce qui fait son charme. Nous avons plus ou moins grandi ensemble, élevés pour tisser des ententes et projets dans l'ombre en quête de plus de pouvoir. Mais à présent, il est surtout question de survie.
• Flora, cousine. Elle a changé, c'est un fait, victime du brainwashing imposé par le gouvernement aux dissidents. Et notre alliance d'origine lutte, mais ploie sous l'intensité de sa nouvelle allégeance au Magister.
• Nephtys, cousine Shafiq, victime d'un don... malédiction. Elle est l'une des raisons pour lesquelles soutenir de régime a été plus difficile d'escompté ces dernières années. Le moins que l'on puisse dire est qu'il est un Maître ingrat, et Cissy et Nephtys ont été des martyres, sacrifiées sur l'autel de ses ambitions cruelles.
• Andromeda, tante. Reniée, (re)trouvée... je ne sais pas ce qu'elle m'inspire. De la consternation, peut-être; elle a toujours été une idée, un souvenir, l'ombre d'un passé révolu, et la voilà qui surgit à présent du néant, tangible. Traître à son sang. Mon statut d'extrémiste ne m'a toutefois guère porté plus de chance que le sien, et l'existence de son petit-fils... de mon cousin, ne peut me laisser indifférent, en dépit de son ascendance peu flatteuse.
A protéger.
• Âme-sœur de toute une vie - ou de plusieurs. Rien n'a jamais été réellement simple entre nous et pourtant elle a toujours été une évidence, un essentiel. Le sentiment s'étend à ses filles, que j'en viens parfois, souvent, à considérer comme les miennes.
• Nott est un ami d'enfance. Malgré la distance imposée à l'adolescence par son refus de se trouver rabaissé au rang de sous-fifre, le lien a perduré, latent. Il est ce frère auquel il n'est pas toujours nécessaire de tout dire, dont je m'éloigne souvent, mais que je retrouve inexorablement - et vice versa.
• Loony persiste à nous prétendre amis et peut-être ses délires ne sont-ils plus si faux à présent... elle est en tout cas une alliée précieuse et s'est révélée étonnamment loyale. Et tenace. Les réminiscences de vies antérieures me poussent d'ailleurs à croire qu'elle a été une présence récurrente au fil des siècles, et dans cette vie comme dans les autres, elle semble partager les instants les plus sombres de mon existence.. et inversement.
• Astoria m'a offert ce que j'ai de plus précieux: un fils. C'était une erreur et Merlin sait qu'elle nous a coûté cher, mais il reste ce qui nous lie aujourd'hui, la principale raison pour laquelle je ne laisserais rien lui arriver.
• Greg a d'abord été un banal sous-fifre, avant que la soif d'émancipation puis la mort de Vince ne bouscule notre dynamique. C'est une... amitié particulière, à tendance haineuse sur les bords, car des années d'entente mêlée de mépris ne s'effacent pas aisément. Pas plus que la colère qu'il nourrit à mon encontre depuis la mort de son comparse - mon ami d'enfance. Reste qu'il fait partie de cette poignée de sorciers dont la présence dans mon existence est non négociable. Frère d'arme.
• Chang, partenaire sur le terrain, entente masquée en public sous des couches d'agacement mutuel, chaleur humaine et réconciliations fiévreuses en privé. On s'est plus d'une fois retenus de sombrer, sauvés, mais l'équilibre fragile est à présent vicié par le brainwashing qu'elle a subi.
• Ardal est une connaissance de longue date, mais aussi le cousin de Pansy - celui qui n'hésite pas à me faire part de sa façon de penser lorsqu'elle a des raisons de plainte à mon sujet. C'est assez agaçant, à vrai dire, que d'avoir laissé à quelqu'un suffisamment de marge pour écoper de remarques lorsque mon attitude lui déplait - mais il a eu la décence de ne jamais en abuser, plus ami que moralisateur.
Compliqué. Susanna, il y a eu la passion, les tensions, la séparation, la fureur, le manque. L'étape suivante aurait dû être la réconciliation - j'étais prêt à l'épouser. C'était avant qu'on ne la découvre coupable de trahison, avant qu'une vision d'Aramis ne révèle sa relation, avant que la dénonciation à laquelle j'ai consenti ne lui coûte la vie. Déchiré entre colère et regrets, j'ai fait le choix d'effacer les sentiments qui perduraient pour ne conserver que la haine. Rien d'autre que la haine.
• Granger est infecte - mais la fréquenter est utile. C'est ce qu'elle est: une partenaire forcée, une alliée de poids, un point d'interrogation sur l'échiquier de mes vies antérieures et actuelle. Lui laisser percevoir mes failles est insupportable, mais je sais pourtant qu'elle restera une tombe et ne saurait me trahir: à défaut de confiance et d'entente, nous avons un pacte.
• (Tracey, amie proche d'Astoria - et de Susanna, autrefois. Elle n'a pas cautionné notre rapprochement et notre entente, depuis, a été étrange, ambivalente. Mais cordiale. Avant, du moins, qu'elle ne devienne une mangemort fanatique.
• Blair. J'ai aidé cette gamine à échapper à la rage des Carrow, autrefois, et détourner leur attention m'a valu des maléfices mémorables. Ce qui m'y a poussé ? J'en doute encore aujourd'hui - la compassion n'a jamais compté au nombre de mes défauts. Mais les révélations de Beltane me poussent à croire que nos âmes liées m'ont influencé: elle a été ma sœur, dans une autre de ces vies qui ne cessent de resurgir aux moments les plus inappropriés.
• Winchester est la marraine de Teddy, la responsable de la quête au bout de laquelle je les ai cherchés, sa grand-mère et lui.
• Darja et moi, on formait une paire efficace en laboratoire, seul cadre dans lequel elle s'illuminait par ailleurs. Et nous est arrivé de nous inquiéter l'un pour l'autre sous nos masques de mangemorts; mais elle est insondable et je ne prendrais pas le risque de la sous-estimer si je la croisais baguette au point, fort de mon nouveau statut de prétendu traître.
• Avery était un allié de père, subissant comme lui les griefs des mangemorts ayant été fanatiques au point de gâcher des années de vie derrière les barreaux. Il est sans doute un dangereux ennemi, à présent.
A enterrer.
• Potter, foutu sauveur à deux noises. Il m'a imposé une dette de vie, le plus lourd fardeau qu'il m'ait jamais été donné de porter. Il est la cause de l'entente avec Granger, mais aussi un élément récurent de tous les évènements négatifs de ma vie. Plus récemment, il m'a dérobé un bien que je ne savais même pas en ma possession: la mythique Baguette du Pouvoir. Je suis supposé le prévenir, mais la haine qui nous sépare a toujours été trop intense pour favoriser les compromis.
• Zabini, allégorie de la trahison, de la confiance brisée ; même le temps n'allège pas l'intensité de ma rancoeur, et pour cause: il était le dernier de la part de qui je me serais attendu à recevoir un sort dans le dos. Le rituel qui nous lie rend son absence pénible, physiquement douloureuse, mais si nous nous recroisions les différends se règleraient à la baguette et aux poings.
• Weasley - tant Fred que Ronald et le reste de leur smala dépeuplée, je ne lèverais pas le petit doigt s'ils brûlaient dans un Feudeymon. Bien au contraire, je me délecterais du spectacle.
• Matteo, bel emmerdeur, journaliste rapace - de cette engeance qui se nourrit des déboires d'autrui. Je préfère prétendre que cette St-Valentin 03 et l'intoxication à l'Amortentia n'a pas eu lieu. Jamais.
• Rabastan. Les Malfoy et les Lestrange n'ont jamais été faits pour s'entendre - à vrai dire la jeune génération constitue l'exception. Mais si les tensions étaient jusqu'alors mesurées, masquées, elles ont atteint leur paroxysme lorsque Rabastan a contribué à l'enlèvement de ma mère.
• Wyatt, cette ordure, ce fumier. Il était l'image même du père et du futur beau-père idéal, avant que l'arrivée de Scorpius ne fasse surgir au grand jour sa véritable nature. Ses tentatives de meurtre avortées n'ont fait qu'exacerber la haine mutuelle, et son rôle dans l'enlèvement de Mère a été la goutte de trop. Il est intouchable, en odeur de sainteté auprès du Lord. Et d'une puissance non négligeable. Mais si je venais à le croiser sur un champ de bataille, je prendrais le risque d'extérioriser la soif de sang qu'il m'inspire, quitte à y périr.
• Rookwood. Ancien mentor imposé par le Maître. craint et respecté à la fois, pendant un temps. Je ne serai jamais à la hauteur de ses critères en terme de cruauté, mais ses prétentions me hérissent. Il n'est après tout qu'un sang-mêlé désireux d'exterminer sa propre engeance.
(d-e, wiz, ins, rdp, hun)
‹ résidence : emprisonné à Azkaban depuis le 06.01.04. en fuite depuis le 08.05.04.
‹ patronus : inexistant.
‹ épouvantard : l'éxécution de juillet 02, ses proches en guise de victimes: leurs regards vidés par l'Imperium, la baguette de Draco dressée, les étincelles vertes des AK et leurs cadavres empilés comme de vulgaires déchets.
‹ risèd : un portrait de famille idéal, utopique.
Echo of souls
Look behind the veil, don't walk away
1 MAY 2002 & Dramione
Ce soir, les spiritueux coulaient à flot ; assez pour noyer les excès de Malfoy dans la masse, pour faire passer les verres enfilés pour une conséquence logique de ce soir de fête. Beltane était particulière, hors du temps – c’était du moins ce qu’avait toujours prétendu Narcissa pour donner un sens à cet évènement étrange qui brouillait les limites des castes le temps d’une soirée et poussait les nobliaux à côtoyer la plèbe sans (trop) froncer le nez. Plus encore que chez les moldus, elle était un héritage de rites ancestraux auxquels les sorciers s’adonnaient comme à une religion. Cette année plus que jamais, la célébration offrait un répit bienvenu, une accalmie inespérée à laquelle nul ne semblait vouloir déroger.
Malfoy passa une main possessive au creux des reins de sa compagne et lui servit un sourire en coin calculé, qui fit siffler les lourdauds avec lesquels il avait rejoint les festivités – avant de les abandonner quelques tables plus loin, au profit d’une plus charmante compagnie. Sous prétexte de fredonner quelque compliment à sa compagne, il se pencha à l’oreille de la jeune femme et lui glissa, d’un ton tendre qui n’était guère en adéquation avec ses mots : « Y’a sans doute jamais eu foule pour t’initier aux plaisirs de la chair, mais tu pourrais au moins faire semblant de savoir ce que c’est ; tu réussis l’exploit d’être plus stoïque et assommante qu’un Fangieux arraché à son marécage. C’est du gâchis, considérant que tu es tout à fait somptueuse ce soir… » Il laissa le compliment flotter entre eux une seconde avant d’ajouter : « Emprunter un autre visage est visiblement le seul moyen pour toi de te rendre présentable. » Il jeta un coup d’œil par-dessus l’épaule de sa vis-à-vis et capta les haussements de sourcils suggestifs de ses comparses, trompés par leurs gestes et inconscients du contenu de leur dialogue à mi-voix. Nott, impavide comme toujours, se détacha du lot en levant simplement sa choppe, comme pour trinquer à distance, et Malfoy lui adressa un clin d’œil de connivence. Le brun n’aurait certainement pas salué le soit-disant succès de Draco s’il avait su qui se cachait sous les traits de Velvet Eddington. Mais le but était bien que personne ne se doute un instant du fait que la Collabo gisait à l’heure actuelle dans son propre lit, plongée dans un sommeil magiquement provoqué ; elle se réveillerait le lendemain avec des souvenirs modifiés, persuadée d’avoir passé la nuit précédente à Pré au Lard. « On s’éclipse ? » La suggestion avait été faite sur un ton grave cette fois : le polynectar dont elle usait cesserait de faire effet sous peu. Heureusement, ils avaient suffisamment donné le change pour que personne ne se formalise de les voir disparaître un moment ou deux ni ne s'inquiète de l'absence de Malfoy à des festivités incontournables. Après une demi-heure d’échanges avec des inconnus à propos desquels il avait passé la semaine à la briefer, via miroirs interposés, il était à peu près certain que la jeune femme saturait déjà autant que lui de la comédie. Voire plus : elle était l’activiste prisonnière de la gueule du loup, après tout. La justicière plongée parmi les Rachetés et l’Elite dont elle exécrait la philosophie et le mode de vie.
Ils avaient peaufiné cette rencontre avec autant de soin que possible, compte tenu des circonstances. La chaumière munie de la cheminée qu’employait Granger pour le contacter avait été envahie par des Insurgés le 13 avril, lorsque leur planque avait été attaquée prise d’assaut par les Mangemorts ; Luna, au fait de l’attaque, avait veillé comme promis à éloigner le Trio à l’heure fatidique, et les anciens Gryffondors étaient rentrés trop tard pour espérer repousser l'ennemi. Ils n’avaient pu qu’aider les rescapés à fuir – moment, sans doute, où Granger leur avait indiqué l’emplacement de la chaumière. Mais les Mangemorts les avaient poursuivis durant leurs transplanages, et le refuge était tombé, au même titre que la seconde planque, en banlieue londonienne, où certains fugitifs avaient tenté de rejoindre des alliés. Draco, pour sa part, était resté à la première destination, à la recherche d’Astoria. C'était le terme de trois longues années de recherche ; dès leur retour au sein de la communauté sorcière, les journalistes s’étaient emparés de l’information et avaient harcelé quiconque pouvait être mêlé de près ou de loin au retour de la cadette des Greengrass. La libération d’une prisonnière de guerre était un évènement qu’ils ne pouvaient que disséquer sous toutes ses coutures.
Granger ne s’était pas manifestée avant plusieurs jours. En guise de mode de communication, il ne leur restait plus que l’étrange miroir brisé confié par Lovegood, et la discussion avait été houleuse. Elle avait compris qu’il s’était servi de la blonde pour obtenir des informations et l’avait accusé d’avoir abusé de leur accord – il était tout de même parvenu à renverser plus ou moins la vapeur en faisant appel à sa conscience tourmentée : séquestrer une civile durant toutes ces années ne pouvait être considéré comme justifié. Moins encore à présent que la sœur d’Astoria, responsable de cette situation, venait visiblement de mettre un terme à sa rébellion pour retourner auprès de sa famille. L'ébauche de confiance qu’ils avaient tenté d’établir dans le cadre de leur collaboration forcée était pourtant bel morte dans l’œuf, et l'atmosphère s'en ressentait. Granger avait de nouveau fait la morte des jours durant – pour la plus grande satisfaction de Draco, qui se consacrait désormais à un douloureux casse-tête : le Lord se lassait de la torture de Narcissa, et tante Trixie avait clairement fait comprendre à Lucius que l’exécution de son épouse ne tarderait guère.
L’étau se resserrait, mais au grand damne du blond, Granger avait choisi ce moment pour réapparaître : les réserves de polynectar de Luna s'épuisaient et elles ne pouvaient les renflouer elles-mêmes ; pas en quantité suffisante, du moins. C’était pour cela que Draco et Hermione avaient couru le risque de se rencontrer ce soir. L'occasion était idéale : tous étaient engourdis par l’alcool, l’atmosphère chaleureuse de Beltane les poussait à négliger l’ennemi le temps d’une soirée. Personne n’était en état de soupçonner l’Indésirable N°2 de voguer sous couverture parmi les mondains.
Un bras autour des épaules de la concernée, Malfoy la guida à travers la foule et emprunta une succession de ruelles en s’assurant régulièrement que personne ne les suivait. Il leur fallut marcher de longues minutes avant d’arriver à bon port et, juste comme ça, l’onde magique les percuta de plein fouet. Le blond s’immobilisa, sur le coup, clignant des yeux en tentant de comprendre ce qui venait de se passer. Autour, les choses étaient à la fois identiques et différentes, mais une sensation étrange naquit au creux de son ventre lorsqu’il se tourna vers la jeune femme à ses côtés. Amalgame d’amusement et de lassitude : « Les siècles s’écoulent et se répètent… il faut croire que je suis vraiment condamné à ne jouir de ton amitié que loin des yeux du monde, Peia. » Where did that come from ? Sa propre phrase le choqua dès qu’elle eut quitté ses lèvres, et le sourire mitigé qui avait naturellement flotté sur ses lèvres se mua en effroi tandis que les deux jeunes sorciers bondissaient loin l’un de l’autre, d’un même mouvement. Puéril, Draco frotta frénétiquement son bras contaminé par le contact de Granger – elle-même n’était pas en reste, à la différence près qu’elle l’assassinait du regard alors que lui s’appliquait à éviter de la fixer. « Tu as essayé de m’embrouiller l’esprit ? » s’indigna-t-il, perplexe. Il avait une sensation étrange – comme un écho d’une autre époque. Mais c’était volatile, fugace, et il en perdait le fil dès qu’il tentait d’y consacrer son attention…
We'll go down in history, remember me for centuries
Tout cela était déconcertant. La dissemblance entre l'atmosphère pesante du campement, et celle de Pré-au-lard était si irrécusable que les émotions d'Hermione oscillaient entre la révolte la plus pure et une intense désolation, cela mêlée à une lassitude criante et un brin d'apathie. La jeune fille se demanda brièvement quelles auraient été les réactions de Luna, Ron et Harry, s'ils avaient été témoins d'une telle exaltation en cette fête de Beltane. L’effervescence de la soirée ne pouvait l'empêcher de songer à tous ceux qui n'avaient pas la chance de partager encore ce soupçon d’allégresse, bien trop préoccupés par leur propre survie. Les fugitifs, insurgés, nés-moldus, cracmols. L'ancienne Gryffondor eut un pincement au coeur. Était-ce la raison du revirement brutal de Daphné ? Avait-elle ressenti ce contraste bouleversant entre le monde des nantis et celui des résistants ? Avait-elle cédé aux plaisirs exultants que lui promettait le retour à son ancienne vie d'aristocrate ? Non, bien sûr que non ! se rabroua Hermione, les sourcils légèrement froncés. Daphné Greengrass avait le coeur d'une lionne, une rage de vaincre et une détermination sans faille. L'ancienne Serpentard avait des principes, malgré une certaine inconstance et impulsivité ayant parfois frustré Hermione. Peut-être se reverraient-elles durant cette soirée, avait réalisé quelques jours plutôt la née-moldue. Si elle s'était efforcée d'écouter les commentaires - souvent rudes - de Ron et de leur trouver quelque sens pertinent, elle ne pouvait s'empêcher de jeter des coups d'oeil à chaque fois qu'une chevelure flamboyante faisait irruption dans son champ de vision. L'anxiété électrifiait chacun de ses membres a fortiori lorsqu'un sorcier venait à sa rencontre, et tentait d'entamer une conversation. Si elle n'oubliait jamais l'identité qu'elle avait usurpée grâce au Polynectar, Granger se révélait plus prudente que jamais durant ces discussions vaniteuses. Heureusement pour elle, Velvet Eddington avait maintes fois témoigné d'un manque d'intérêt flagrant pour ce genre d'échanges superficiels, et Hermione n'avait ainsi aucun mal à dissimuler ses éventuelles maladresses.
La née-moldue avait connu Velvet quelques années auparavant, pas assez pour se lier sincèrement avec l'ancienne Serdaigle mais suffisamment pour connaître ses manies et autres expressions. Avec l'aide de Malfoy – elle avait appris à ne plus grimacer en songeant à l'idée – Hermione avait eu une mise à jour détaillée de la vie de Miss Eddington. Les récents événements entre Malfoy, Luna et Granger l'avaient tellement contrariés, qu'elle s'était abstenue de le remercier pour les précieuses informations. Ce n'est pas comme s'il avait eu le choix, se justifiait-elle à chaque fois, blessée dans son orgueil.
Hermione revint brutalement à la réalité lorsque le blond lui imposa une proximité indécente en venant souffler au creux de son oreille. Un violent dégoût la saisit, la faisant frissonner. Elle écouta à peine le commentaire acerbe de l'ancien Serpentard, occupée à ne pas laisser son horreur et sa révulsion s'exprimer sur son visage de porcelaine. Instinctivement, sa première réaction fut de se détacher vivement de cette fouine bondissante. Mais Hermione se retint encore une fois avec succès, consciente de ne plus être Granger, mais Velvet, cette blonde amourachée le temps d'une nuit à Draco Malfoy. Ses lèvres se plissèrent, tentant de ne pas arborer une moue dépitée. Plus vite se retrouveraient-ils seuls, plus vite ce cauchemar se terminerait. « Emprunter un autre visage est visiblement le seul moyen pour toi de te rendre présentable. » Cette fois, la née-moldue ne put retenir un hoquet de surprise et se mordit violemment la lèvre inférieure pour se retenir de déblatérer une virulente réplique. You foul, loathsome, evil little cockroach. Malfoy avait souvent cette faculté de pouvoir l'offenser avec des observations insidieuses et acides. Pas autant que pouvait le faire Ronald, certes, mais elle devait avouer que ces deux sorciers avaient cela en commun, ce pouvoir de révéler les défauts de la jeune Granger. Il le sait pourtant pertinemment, par Merlin ! Elle ne pouvait décemment réagir face à ses remarques cinglantes, afin de ne pas éveiller d'éventuels soupçons. Il était injuste, ne pouvait-il donc pas composer avec elle ? L'aider à traverser cet enfer sans anicroche ? Les deux étaient liés par un pacte – qu'elle venait d'ailleurs souvent à regretter ; ne devait-il pas tout faire pour l'épauler ? Malfoy la supportait depuis des années, il avait connaissance du caractère passionnée de la demoiselle.
Comme s'il avait pu lire dans ses pensées – hermione prenant toujours le soin d'éviter de croiser trop longtemps pour subir une quelconque tentative de legilimencie, elle ne savait pas s'il maîtrisait ce don après tout – l'ancien Serpentard devint enfin sérieux, pour le plus grand soulagement de la sorcière. « On s’éclipse ? » Soudainement plus détendue, Hermione dans la peau de la sang-mêlée ; lui offrit alors son plus beau sourire et acquiesça timidement, une habitude que Velvet avait prise à chaque fois qu'un garçon s'approchait d'elle.
Au fur et à mesure que le faux couple s'enfonçait dans les ruelles de plus en plus obscures, la nervosité d'Hermione s'évanouissait, une réaction assez paradoxale quand elle réalisait avec qui elle se trouvait. Malfoy était moins atroce qu'une cinquantaine de mangemorts, Granger devait se forcer à l'admettre. Pourtant, cela restait tout de même incongru. Il restait ce sang-pur détestable, ce blond dédaigneux et menteur, dénué de toute compassion et de courage. J'aurais pu trouver une meilleure solution pour libérer Luna.
Puis, tout changea. Elle s'immobilisa au même moment que son compagnon. Hermione eut à nouveau un hoquet de surprise face à cette magie intense, presque opaque, mais ô combien fugace. L'atmosphère était comme électrifiée par une aura sibylline. Etait-ce l'oeuvre de mangemorts ? Certains d'entre eux étaient-ils dissimulés quelques part, observant avec délectation les premières conséquences de leur machination ? La main de la sorcière tira alors doucement sur le bout de tissu de sa capuche, cachant à moitié le visage de Velvet. Malfoy était-il l'un de leurs complices ? Elle vrilla automatiquement son regard dans celui du jeune homme, s'apprêtant à dégainer baguette et sortilèges paralysants. Ce qu'elle vit cependant dans les prunelles orageuses de son vis à vis la désarçonna. Ses yeux habituellement si froids et abjects étaient animés d'une lueur chaleureuse et presque attendrissante, qui l'en rendait d'ailleurs attirant. Il s'agissait néanmoins d'un regard que seuls ses plus proches amis lui avaient déjà réservé. Voir le visage de Draco Malfoy aussi décontracté la laissa alors interdite. En un éclair, elle comprit que quelque chose de bien plus dangereux que des mangemorts les guettait. « Les siècles s’écoulent et se répètent… il faut croire que je suis vraiment condamné à ne jouir de ton amitié que loin des yeux du monde, Peia. » Malfoy ? voulut-elle lui demander avec inquiétude, alarmée par la soudaine erreur du blond sur le prénom de Velvet. Elle le regarda avec insistance après s'être éloignée de lui, agacée mais aussi anxieuse. Si les résidus magiques de cette onde passagère prouvaient qu'il n'y avait aucun rapport avec une magie noire mais plutôt avec quelque chose de plus absolu, il n'en restait pas moins qu'ils se trouvaient encore à l'extérieur. Ils ne pouvaient pas se permettre une négligence concernant sa fausse identité, tant que des oreilles indiscrètes pouvaient saisir ne serait-ce qu'une bribe de leur conversation. Ce qu'il pouvait être stupide ! s'écria-t-elle paniquée en son for intérieur.
Oh ! Ou était-ce un message caché ? Peia. Des initiales ? Non, elle avait cherché dans le tréfonds de son esprit, rien ne parvenait à établir la moindre connexion, le moindre sens. Un code établi dans une autre langue ? Cela paraissait plus plausible. Mais dans ce cas pourquoi diable Malfoy ne l'avait-il pas prévenu ? Peia. Un mot portugais ? Cela lui disait quelque chose dans cette langue, mais à l'exception des runes, de l'anglais et du français, Hermione Granger n'avait aucune notion linguistique.
« Tu as essayé de m’embrouiller l’esprit ? » Son inquiétude pour l'ancien Serpentard l'attaqua à nouveau de plein fouet. C'était comme s'il venait d'être victime d'un sortilège de confusion, remarqua-t-elle songeuse. Hermione serra discrètement sa baguette, dissimulée dans sa cape, prête à lancer des sortilèges informulés. Elle se rapprocha doucement de Malfoy, prête à l'attraper si besoin était afin de transplaner en toute sécurité. « Tu n'es pas le nombril du monde, Draco. » s'indigna-t-elle à son tour, en insistant sur le prénom de son ennemi de toujours. « Je t'avais pourtant bien précisé de garder tes esprits ce soir, par Viviane. » ajouta-t-elle d'un ton réellement exaspéré cette fois, contractant sa mâchoire et relevant inconsciemment le menton de cet air supérieur qui la caractérisait tant. « Tu m'avais promis une nuit entière, Draco. Et tu te trompes de prénom avant même que nous ayons commencé ? » finit-elle d'un ton boudeur et enfantin, espérant de tout son coeur que son regard grave suffise à Malfoy pour l'aider à sauver les apparences.
‹ occupation : ancien langue de plomb (spécialisé dans les expérimentations magiques) ; fugitif et informateur de la RDP entre le 26.05.03 et le 08.12.03 ; condamné à 22 ans à Azkaban pour terrorisme, au terme d'une assignation à résidence et d'un procès bâclé, tenu à huis-clos.
‹ maison : Slytherin — “ you need a little bit of insanity to do great things ”.
‹ scolarité : entre 1991 et 1997.
‹ baguette : un emprunt, depuis qu'il est en fuite. elle n'est que temporaire et il ne souhaite pas s'y intéresser ou s'y attacher, puisque la compatibilité est manquante.
‹ gallions (ʛ) : 14294
‹ réputation : sale mangemort, assassin méritant de croupir à vie en prison pour expier ses crimes et ceux de ses ancètres.
‹ particularité : il est occlumens depuis ses 16 ans.
‹ faits : Famille.
• Narcissa (mère) en convalescence. sortie de son silence depuis peu pour réfuter l'annonce de son décès ; reconnue martyr. lutte pour que le jugement de son fils soit révisé.
• Lucius (père) mort durant la tempête du 03.03.2004.
Spoiler:
• Aramis est plus un frère qu'un cousin par alliance, de ces relations précieuses qui se consolident au fil des épreuves.
• Nyssandra, marraine de Scorpius, et cousine par alliance depuis qu'épouse Lestrange. Un moyen légal d'officialiser le fait que plus qu'une amie, elle a toujours été un membre de la famille, de cœur sinon de sang.
• Severus, en sa position d'ami de longue date de la famille, a joué auprès de moi le rôle de précepteur, puis d'enseignant, de protecteur. Je ne lui ai pas toujours fait confiance, à cet étrange personnage pétri de mystères, mais le Serment Inviolable qu'il a accepté de formuler à la demande de ma mère il y a quelques années m'a poussé à me tourner vers lui au moment de choisir un parrain à Scorpius. Je ne sais toujours pas à l'heure actuelle quel est son réel camp, mais il est assurément un allié redoutable.
• Gwen... Gwen. Usurpatrice Lestrange, Black insoupçonnée. J'ai perdu une cousine pour en gagner une autre, et si les faits prouvent à présent que le sang nous lie, je ne sais si je l'aime ou si je la hais pour ses mensonges. Son existence remet en doute de trop nombreux principes: pourquoi n'ai-je pas décelé qu'elle était différente, sang-mêlée, si le sang est si crucial et le mélange inadmissible ? Je ne supporterais pas de la perdre, mais lui faire face est encore trop... déboussolant.
• Simon, canaille défraichie, cousin décadent. Notre entente est vache est étrange, mais le sang l'emporte souvent - même sur les différences. Il a été, étonnamment, le plus apte à me fournir des échappatoires, qu'il s'agisse d'Orviétan, d'alcool de choix à consommer sans modération ou de planque relativement imprenable.
• Sansa, traitresse. La baguette qui s'érige, qui frémit, qui s'abaisse au creux de phalanges crispées, et la rancoeur qui salit des années de complicité.
• Hestia, cousine & partenaire de crime. Elle est étrange, creepy, et c'est sans doute ce qui fait son charme. Nous avons plus ou moins grandi ensemble, élevés pour tisser des ententes et projets dans l'ombre en quête de plus de pouvoir. Mais à présent, il est surtout question de survie.
• Flora, cousine. Elle a changé, c'est un fait, victime du brainwashing imposé par le gouvernement aux dissidents. Et notre alliance d'origine lutte, mais ploie sous l'intensité de sa nouvelle allégeance au Magister.
• Nephtys, cousine Shafiq, victime d'un don... malédiction. Elle est l'une des raisons pour lesquelles soutenir de régime a été plus difficile d'escompté ces dernières années. Le moins que l'on puisse dire est qu'il est un Maître ingrat, et Cissy et Nephtys ont été des martyres, sacrifiées sur l'autel de ses ambitions cruelles.
• Andromeda, tante. Reniée, (re)trouvée... je ne sais pas ce qu'elle m'inspire. De la consternation, peut-être; elle a toujours été une idée, un souvenir, l'ombre d'un passé révolu, et la voilà qui surgit à présent du néant, tangible. Traître à son sang. Mon statut d'extrémiste ne m'a toutefois guère porté plus de chance que le sien, et l'existence de son petit-fils... de mon cousin, ne peut me laisser indifférent, en dépit de son ascendance peu flatteuse.
A protéger.
• Âme-sœur de toute une vie - ou de plusieurs. Rien n'a jamais été réellement simple entre nous et pourtant elle a toujours été une évidence, un essentiel. Le sentiment s'étend à ses filles, que j'en viens parfois, souvent, à considérer comme les miennes.
• Nott est un ami d'enfance. Malgré la distance imposée à l'adolescence par son refus de se trouver rabaissé au rang de sous-fifre, le lien a perduré, latent. Il est ce frère auquel il n'est pas toujours nécessaire de tout dire, dont je m'éloigne souvent, mais que je retrouve inexorablement - et vice versa.
• Loony persiste à nous prétendre amis et peut-être ses délires ne sont-ils plus si faux à présent... elle est en tout cas une alliée précieuse et s'est révélée étonnamment loyale. Et tenace. Les réminiscences de vies antérieures me poussent d'ailleurs à croire qu'elle a été une présence récurrente au fil des siècles, et dans cette vie comme dans les autres, elle semble partager les instants les plus sombres de mon existence.. et inversement.
• Astoria m'a offert ce que j'ai de plus précieux: un fils. C'était une erreur et Merlin sait qu'elle nous a coûté cher, mais il reste ce qui nous lie aujourd'hui, la principale raison pour laquelle je ne laisserais rien lui arriver.
• Greg a d'abord été un banal sous-fifre, avant que la soif d'émancipation puis la mort de Vince ne bouscule notre dynamique. C'est une... amitié particulière, à tendance haineuse sur les bords, car des années d'entente mêlée de mépris ne s'effacent pas aisément. Pas plus que la colère qu'il nourrit à mon encontre depuis la mort de son comparse - mon ami d'enfance. Reste qu'il fait partie de cette poignée de sorciers dont la présence dans mon existence est non négociable. Frère d'arme.
• Chang, partenaire sur le terrain, entente masquée en public sous des couches d'agacement mutuel, chaleur humaine et réconciliations fiévreuses en privé. On s'est plus d'une fois retenus de sombrer, sauvés, mais l'équilibre fragile est à présent vicié par le brainwashing qu'elle a subi.
• Ardal est une connaissance de longue date, mais aussi le cousin de Pansy - celui qui n'hésite pas à me faire part de sa façon de penser lorsqu'elle a des raisons de plainte à mon sujet. C'est assez agaçant, à vrai dire, que d'avoir laissé à quelqu'un suffisamment de marge pour écoper de remarques lorsque mon attitude lui déplait - mais il a eu la décence de ne jamais en abuser, plus ami que moralisateur.
Compliqué. Susanna, il y a eu la passion, les tensions, la séparation, la fureur, le manque. L'étape suivante aurait dû être la réconciliation - j'étais prêt à l'épouser. C'était avant qu'on ne la découvre coupable de trahison, avant qu'une vision d'Aramis ne révèle sa relation, avant que la dénonciation à laquelle j'ai consenti ne lui coûte la vie. Déchiré entre colère et regrets, j'ai fait le choix d'effacer les sentiments qui perduraient pour ne conserver que la haine. Rien d'autre que la haine.
• Granger est infecte - mais la fréquenter est utile. C'est ce qu'elle est: une partenaire forcée, une alliée de poids, un point d'interrogation sur l'échiquier de mes vies antérieures et actuelle. Lui laisser percevoir mes failles est insupportable, mais je sais pourtant qu'elle restera une tombe et ne saurait me trahir: à défaut de confiance et d'entente, nous avons un pacte.
• (Tracey, amie proche d'Astoria - et de Susanna, autrefois. Elle n'a pas cautionné notre rapprochement et notre entente, depuis, a été étrange, ambivalente. Mais cordiale. Avant, du moins, qu'elle ne devienne une mangemort fanatique.
• Blair. J'ai aidé cette gamine à échapper à la rage des Carrow, autrefois, et détourner leur attention m'a valu des maléfices mémorables. Ce qui m'y a poussé ? J'en doute encore aujourd'hui - la compassion n'a jamais compté au nombre de mes défauts. Mais les révélations de Beltane me poussent à croire que nos âmes liées m'ont influencé: elle a été ma sœur, dans une autre de ces vies qui ne cessent de resurgir aux moments les plus inappropriés.
• Winchester est la marraine de Teddy, la responsable de la quête au bout de laquelle je les ai cherchés, sa grand-mère et lui.
• Darja et moi, on formait une paire efficace en laboratoire, seul cadre dans lequel elle s'illuminait par ailleurs. Et nous est arrivé de nous inquiéter l'un pour l'autre sous nos masques de mangemorts; mais elle est insondable et je ne prendrais pas le risque de la sous-estimer si je la croisais baguette au point, fort de mon nouveau statut de prétendu traître.
• Avery était un allié de père, subissant comme lui les griefs des mangemorts ayant été fanatiques au point de gâcher des années de vie derrière les barreaux. Il est sans doute un dangereux ennemi, à présent.
A enterrer.
• Potter, foutu sauveur à deux noises. Il m'a imposé une dette de vie, le plus lourd fardeau qu'il m'ait jamais été donné de porter. Il est la cause de l'entente avec Granger, mais aussi un élément récurent de tous les évènements négatifs de ma vie. Plus récemment, il m'a dérobé un bien que je ne savais même pas en ma possession: la mythique Baguette du Pouvoir. Je suis supposé le prévenir, mais la haine qui nous sépare a toujours été trop intense pour favoriser les compromis.
• Zabini, allégorie de la trahison, de la confiance brisée ; même le temps n'allège pas l'intensité de ma rancoeur, et pour cause: il était le dernier de la part de qui je me serais attendu à recevoir un sort dans le dos. Le rituel qui nous lie rend son absence pénible, physiquement douloureuse, mais si nous nous recroisions les différends se règleraient à la baguette et aux poings.
• Weasley - tant Fred que Ronald et le reste de leur smala dépeuplée, je ne lèverais pas le petit doigt s'ils brûlaient dans un Feudeymon. Bien au contraire, je me délecterais du spectacle.
• Matteo, bel emmerdeur, journaliste rapace - de cette engeance qui se nourrit des déboires d'autrui. Je préfère prétendre que cette St-Valentin 03 et l'intoxication à l'Amortentia n'a pas eu lieu. Jamais.
• Rabastan. Les Malfoy et les Lestrange n'ont jamais été faits pour s'entendre - à vrai dire la jeune génération constitue l'exception. Mais si les tensions étaient jusqu'alors mesurées, masquées, elles ont atteint leur paroxysme lorsque Rabastan a contribué à l'enlèvement de ma mère.
• Wyatt, cette ordure, ce fumier. Il était l'image même du père et du futur beau-père idéal, avant que l'arrivée de Scorpius ne fasse surgir au grand jour sa véritable nature. Ses tentatives de meurtre avortées n'ont fait qu'exacerber la haine mutuelle, et son rôle dans l'enlèvement de Mère a été la goutte de trop. Il est intouchable, en odeur de sainteté auprès du Lord. Et d'une puissance non négligeable. Mais si je venais à le croiser sur un champ de bataille, je prendrais le risque d'extérioriser la soif de sang qu'il m'inspire, quitte à y périr.
• Rookwood. Ancien mentor imposé par le Maître. craint et respecté à la fois, pendant un temps. Je ne serai jamais à la hauteur de ses critères en terme de cruauté, mais ses prétentions me hérissent. Il n'est après tout qu'un sang-mêlé désireux d'exterminer sa propre engeance.
(d-e, wiz, ins, rdp, hun)
‹ résidence : emprisonné à Azkaban depuis le 06.01.04. en fuite depuis le 08.05.04.
‹ patronus : inexistant.
‹ épouvantard : l'éxécution de juillet 02, ses proches en guise de victimes: leurs regards vidés par l'Imperium, la baguette de Draco dressée, les étincelles vertes des AK et leurs cadavres empilés comme de vulgaires déchets.
‹ risèd : un portrait de famille idéal, utopique.
Echo of souls
Look behind the veil, don't walk away
1 MAY 2002 & Dramione
Il devait l’avouer : il ne faisait aucun effort pour se rendre supportable. Leur précédente dispute lui restait en travers de la gorge – de quel droit Granger lui faisait-elle la morale ? Le fait qu’elle n’ait pas tout à fait tort n’était qu’un élément contrariant de plus. Ce n’était de toute façon que la face émergée de l’iceberg : la vérité était que Malfoy ne s’était pas déridé depuis que les interrogatoires menés en janvier par son Département l’avaient forcé à confier à l’Insurgée les souvenirs qui menaçaient sa crédibilité. Il la provoquait insidieusement depuis – l’enrôlement de Luna dans l’attaque du camp dont Potter était le leader en était une preuve –, lui en voulait d’avoir été son seul recours. Elle savait pour sa mère et pour cette raison, il se sentait vulnérable vis-à-vis d’elle. Plus encore considérant que ses espoirs pour Narcissa nécessitaient qu’il mêle Granger à ce sujet délicat : il avait besoin d’elle pour l’une des phases finales (et clés) qui mûrissaient dans son esprit depuis des jours. Il y avait toutefois fort à parier qu’il se heurterait à un refus.
Toutes ces préoccupations furent pourtant oubliées lorsque la manifestation magique le prit de court. Draco eut le réflexe d’accuser la jeune rebelle d’être l’instigatrice de cet instant de trouble, et pour cause : elle en était l’élément central. Mais elle ne lui renvoya qu’un coup d’œil interloqué, alarmé même – suffisamment convaincant pour la disculper. L’air était chargé de magie, comme au terme d’un sort puissant ; les relents intangibles lui hérissèrent le poil et une sensation étrange lui fit frémir l’échine. Voyant Granger approcher dangereusement, il eut le réflexe de reculer d’un pas, paniqué, mais elle n’en tint pas compte et alla jusqu’au bout de son idée, s’appliquant à interpréter jusqu’au bout le rôle de Velvet. Velvet… le fait le frappa : il n’aurait pas dû emprunter un autre nom que celui-ci, pas alors qu’ils étaient encore en terrain peu sûr. Exposés. Qu’est-ce qui lui avait pris ? « Je t'avais pourtant bien précisé de prendre garde à ne pas être suivi, par Viviane ! » Elle semblait réellement exaspérée, mâchoire contractée et menton relevé, ses lèvres froissées accentuant l’air supérieur qu’elle affichait souvent. « Tu m'avais promis une nuit entière, Arsenius. Mais avec les hommes de ton père sur les talons on ne risque pas d’aller bien loin. » Elle troqua son regard désapprobateur contre une moue boudeuse, enfantine, qui accentua seulement l’amusement désinvolte du jeune homme. Il se pencha au-dessus de sa délicate silhouette, presque front contre front, un sourire narquois au coin de la bouche, perdu qu’il l’était dans l’échange daté d’une autre époque qui se superposait à celui d’aujourd’hui. « Scared ? » La nargua-t-il dans un murmure qu’elle fut seule à entendre, sans se douter qu’il pouvait nourrir par ce simple mot son appréhension quant à une potentielle trahison ; sitôt qu’il l’eut prononcé, Cassiopeia fronça les sourcils et le vrilla d’un regard outré, niant farouchement. « Je ne vois pas pourquoi tu t'inquiètes, ils n'ont aucune chance de nous surprendre. On parvient toujours à déjouer leur attention », fanfaronna-t-il en haussant négligemment les épaules. Mais à cet instant l'image se flouta et – « (…) tu te trompes de prénom avant même que nous ayons commencé ? »
Malfoy cligna des paupières, choqué de se retrouver soudain nez à nez avec Granger. De quel droit cette maudite sang-de-bourbe… ! Wait. Il était penché au-dessus d’elle, non le contraire. « Par les caleçons de Salazar », pesta-t-il dans sa barbe en se retenant de justesse de bondir en arrière et d'afficher son horreur ; à la place, ses yeux voguèrent d’une direction à l’autre pour vérifier qu’ils n’étaient dévisagés par personne, et il chercha à retrouver le fil de la conversation. « Pardonne mon indélicatesse », reprit-il un peu plus fort, en espérant avoir correctement interprété la bribe de phrase qu’il avait saisie au vol et le regard grave que la prétendue Velvet lui adressait. « Je m'égare peut-être sous l’effet des spiritueux, mais je peux t’assurer que mes yeux, eux, ne voient que toi. » Nauséeux du fait de l’anxiété qui fleurissait peu à peu au creux de sa cage thoracique, il éprouvait le besoin de quitter sans attendre ces lieux trop fréquentés. « Suis-moi », proposa-t-il en lui offrant sa main en guise d’invitation. Dès qu’elle l’eut saisie (avec réticence), il transplana.
A peine eurent-il eu de nouveau les pieds sur terre qu’ils s'éjectèrent loin l'un de l'autre, brisant précipitamment le contact. Il usa d’un Hominum Revelio pour s’assurer qu’ils n’avaient pas été suivis jusqu’au cabanon sordide où ils avaient prévu de se retrouver, et ne se détendit à peine qu’une fois certains qu’ils étaient seuls. « Est-ce que tu as vu ça ? » s’exclama-t-il en référence à cette espèce de… flash étrange ou peu importait ce dont il s’agissait. Sur ses traits se mêlaient le dégoût dû au rôle qui lui avait imposé de flirter avec Granger et la consternation provoquée par la tournure des évènements. S’il eut le réflexe de sortir sa flasque d’alcool, ce fut pour être stoppé par une Hermione dubitative. Elle devait le prendre pour un dingue, un alcoolique ou un Dreamer puissamment intoxiqué : elle n’avait pas l’air d’avoir assisté à la scène sortie de nulle part dans laquelle il s’était brièvement égaré. Peut-être était-ce bel et bien dû à l'alcool ? Pas à sa flasque, tirée d'un grand cru parfaitement fiable selon son (tout sauf humble) avis, mais de celui servi à la fête. Il pouvait être empoisonné... Malfoy serra les dents, peu enclin à tenter d’expliquer un phénomène que lui-même ne comprenait pas. « Je ne sais pas ce qui se trame et qui en est à l’origine, mais on ferait peut-être mieux de ne pas traîner. »
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