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sujet; [EVENT #3] they are the hunters we are the foxes ⊹ NEPHTHEO |
WIZARD • always the first casuality Nephtys Shafiq ‹ disponibilité : dispo bitches
‹ inscription : 01/02/2015
‹ messages : 2013
‹ crédits : avatar : freesia / signature : whorecrux
‹ dialogues : #8FBC8B
‹ âge : vingt-six
‹ occupation : musicienne, batteuse des Rotten Apple avant que le groupe ne se disloque. Autrefois elle était également une des boules de cristal ambulantes du gouvernement. Aujourd'hui, elle tente encore de créer mais passe surtout son temps à jouer pour les patients de Ste Mangouste.
‹ maison : serpentard
‹ scolarité : 1987 et 1994.
‹ baguette : fait 21 cm, elle est en saule et contient de la poudre de griffe de sphinge.
‹ gallions (ʛ) : 5426
‹ réputation : Traîtresse, lâche, infâme catin du gouvernement de Voldemort. Parce qu'elle a aidé en toute connaissance de cause le Lord et ses sbires, par ses visions et par sa musique, et parce qu'elle est longtemps restée fiancée à un mangemort même lorsqu'elle était libre de se défaire de la promesse, Nephtys est regardée de travers la plupart du temps. Son sang pur n'aide en rien.
‹ particularité : voyante, affublée à sa naissance d'un don lui provoquant dans son sommeil des visions sporadiques et imprévisibles mais particulièrement violentes.
‹ faits : Orpheline de mère, il lui reste son père, Aswad Shafiq, devenu fou après l'attaque d'Herpo Creek.
‹ résidence : dans un appartement miteux sous les toits, quelque part dans un immeuble peu rutilant de l'allée des embrumes.
‹ patronus : un chacal, symbole de clairvoyance dans l’Égypte ancienne. Elle n'arrive que rarement à en conjurer une forme corporelle.
‹ épouvantard : Tantôt, elle craint que l'on abrège les souffrances d'Aswad et panique. Parfois, elle se dit que ça serait pour le mieux, moins égoïste. A ce moment là, sa véritable peur prend le dessus. Elle voit les gros titres, "Mangemort appréhendé et abattu" et l'avis de décès de Nott quelques lignes plus bas.
‹ risèd : Theodore en sécurité, avec ou sans elle. Des nuits calmes. Du silence. Ne plus rien sentir, à défaut de l'avoir lui.
| they are the hunters we are the foxes they got their cages, they got their boxes, and guns, they are the hunters, we are the foxes and we run Elle était coincée dans une robe blanche qu'elle détestait, se retenant de lever les yeux au ciel à chaque mot prononcé, se tordant sur place en tirant le vêtement qui lui allait – selon elle – étrangement. A en croire sa mère, la tenue était pourtant idéale, virginale pour les festivités évidemment, féminine et délicate, s'accordant si bien à la couronne de fleurs qu'elle avait insisté pour accrocher aux cheveux de la jeune femme à grand renfort d'épingle. L'espace d'un instant, elle imagina ce que Prendhal aurait à dire de cet accoutrement. Assurément, Cersei aurait pu trouver un compliment à faire, mais lui aurait rigolé sans même chercher à se cacher. Ils n'étaient pas là, pourtant. Pas dans les parages en tout cas. Elle était collée à sa famille, parce qu'elle leur devait bien ça, parce qu'ils méritaient une fille plus digne d'eux. Elle avait vu sa mère sursauter bon nombre de fois tandis que cette dernière s'acharnait à la rendre présentable, lui donnant l'impression d'être une gamine sauvage que l'on devait décrotter avant un repas dominical... Le simple fait qu'elle tressaute autant l'avait poussé à se tenir tranquille un bon moment mais sa patience commençait à s'étioler, elle avait d'étouffer et dans le bruit, la musique, dans l'agitation, elle avait besoin de bouger.
La nuit était son monde et elle avait toujours aimé Beltane, mais cette année, la fête avait un goût étrange. En face d'elle se tenait Théodore Nott, que Madame Shafiq ne cessait de complimenter. Elle prenait soin de son futur gendre avec un peu trop d'enthousiasme sans doute. Gendre. Le mot fit tiquer Nepthys, qui alla mordre sa langue. Les fiançailles avaient été annoncées un peu plus tôt, cela faisait peut-être quelques semaines à présent, mais elle ne s'était pas faite à l'idée. Comment aurait-elle pu, de toute façon ? Théodore était un Mangemort, il portait sur son bras la même marque que celle qui bardait la peau de Rabastan Lestrange et de toutes les autres enflures s'amusant à la malmener, à la traiter comme une boule de cristal humaine. Théodore Nott était également un sang-pur et son statut vis à vis du gouvernement signifiait sans doute qu'en lui collant Nepthys dans les pattes, les Shafiq s'alignaient avec la politique du Magister. N'importe quoi pour sauver leur peau et elle, qui pliait l'échine parce qu'après tout, c'était à cause d'elle s'ils en étaient là.
Inspirant profondément, elle jeta un regard par-dessus son épaule. Partout autour d'eux, les gens s'amusaient, oubliant les tourments des derniers mois et profitant des festivités, des feux de joies, des libations coulant à flot. Elle voulait boire aussi, pour aider un peu, pour rendre la soirée plus rapide, à défaut d'avoir de quoi dreamer sous la main, seulement elle craignait un peu que son foie ne lui fasse payer l'ingestion de quelconque alcool. Elle semblait sûrement fatiguée et l'air mauvais qu'elle adressait régulièrement au jeune homme n'aidait probablement pas. Quelque part, elle avait de lui, de ce qu'il représentait. Elle lui en voulait, aussi, quand bien-même il ne lui avait jamais rien fait de mal. C'était un Mangemort, c'était suffisant, elle était trop en vrac pour être raisonnable et diriger sa rage. Il ressemblait à un piège, une étrave faite pour durer toute une vie, l'assurance que quoi qu'elle fasse, elle serait toujours liée à ses bourreaux d'une façon ou d'une autre. Et elle ne pouvait rien dire. Elle avait mérité tout ça, elle ne pouvait pas alarmer d'avantage les siens, son père discutant avec celui de Théo, sa mère paraissant à nouveau son âge et pas dix ans plus vieille que ce que voulait la réalité...
« Oh, regardez, ils commencent le feu de joie, vous devriez y aller tous les deux ! » lança cette dernière en pointant quelque chose au loin. Suivant la direction, le geste, Nepthys soupira et retint de justesse qu'elle préférait se jeter littéralement dans les flammes plutôt que de les enjamber avec eux, répondant à la place : « Plus tard, peut-être » d'un air obéissant, avec un sourire un peu trop faux, un peu trop forcé, fatigué. Avait-elle envie de se donner en spectacle comme ça ? Non. Beaucoup trop de gens les regardaient déjà et elle pouvait sentir que la popularité des Rotten Apple n'était absolument pas le seul facteur dans cette attention soudaine. Non, les gens les dévisageaient comme on observait toujours l’Élite de travers à la moindre décision, au moindre geste et un mariage à venir, même dans un futur lointain, ne passait jamais inaperçu, n’entraînait pas silence et indifférence. Outre la pression familiale, les discussions constantes, chargées de conseils et de réprimandes de la part de sa mère, les calculs incroyables de cette dernière pour que tout semble parfait, elle ne voulait pas devoir en plus supporter les autres, le monde, l'enfer de la foule, celle même masse humaine qu'elle adorait pourtant voir devant la scène... Nepthys n'aimait pas ça, cette notoriété là, spécifiquement, et surtout pas alliée à l'idée d'épouser celui qui n'était, après tout, qu'un jeune homme qu'elle ne connaissait absolument pas, dont elle ne savait rien. Une question bête lui effleura l'esprit : Et s'il n'aimait pas sa musique ? Et s'il cherchait à la convaincre d'arrêter ?
Elle secoua la tête pour chasser tout ça et subitement, elle recula d'un pas, sans s'excuser, sans chercher à parler, profitant d'une nouvelle exclamation, de cris un peu plus loin attirant l'attention de sa famille. Assurément, ils la penseraient partie en direction des célébrations, mais elle voulait juste attraper une bouteille et s'enfuir, envoyant au diable son envie de préserver un tantinet son foie. Bousculant la première personne se trouvant derrière elle, sans s'excuser, jetant à peine un regard derrière elle et accrochant momentanément celui de Théodore, elle se faufila entre deux badauds, sa robe blanche flottant derrière elle alors qu'elle tentait de disparaître. L'idée d'une mariée fuyant l'autel lui traversa l'esprit, lui arrachant même un sourire. Elle avait besoin de s'amuser, elle était libre ce soir, même si elle devait voler sa tranquillité, voler l'opportunité.
Être laissée en paix était cependant trop demander, apparemment, mais ça elle ne le savait pas encore. Trop occupée à donner des coups de coudes tout en cherchant des yeux une boisson à subtiliser, elle fonçait bille-en-tête sans couvrir ses arrières, rien de foncièrement inhabituel, contrairement à la situation. |
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| L'ambiance était lourde. Theodore n'avait jamais été un être très social, ainsi avoir été trainé à cette fête folklorique ne l'enchantait absolument pas. Il avait revêtu un costume de couleur violet foncé avec des manchettes dorées, il avait coiffé ses cheveux en arrière mais ne cessait de passer la main dans sa crinière ténébreuse avec impatience. Toute cette mise en scène était ridicule. Il suivait son paternel à distance, veillant à ne pas le perdre du regard tandis que le patriarche Nott conversait avec enthousiasme avec les Shafiq. Ce mariage avait au moins l'avantage de plaire à quelqu'un. Theodore leva discrètement les yeux au ciel en voyant son père rire à une plaisanterie, tout en posant une main amicale sur l'épaule de monsieur Shafiq. Il faut dire que cette union avait été réglée relativement rapidement et Tobias Nott avait été plus que surpris de voir son fils accepter cette proposition. Quelle n'avait pas été la joie du vieux patriarche lorsque son unique enfant, d'un air blasé, avait finalement lâché les mots qu'il souhaitait entendre depuis si longtemps. Après tout, le souhait de Theodore n'était-ce pas de rendre son père fier de lui ? C'était l'exacte raison pour laquelle le jeune homme avait finalement accepter de se fiancer.
La fête battait son plein, autour de lui, Theodore ne voyait que des visages souriants, une euphorie générale, une bouffée d'optimisme et de bonne humeur s'était emparée de la communauté sorcière malgré tous les évènements malheureux qui avaient secoué le monde magique. D'un œil précis, le jeune mangemort passait d'un sorcier à l'autre, une pointe de mélancolie lui serrant le cœur à l'idée de toutes les horreurs commises récemment. Et l'espace d'un minuscule instant, alors que son regard se posait sur Nephtys et sa mère qui tentait de lisser sa robe blanche virginale pour la remettre en ordre, Theo eut un soupçon de honte et de culpabilité. Il était en partie responsable des atrocités qui avaient ébranlé ses pairs, il revoyait de temps en temps le visage de cet insurgé, Rufford, qu'il avait torturé avec Draco quelques semaines plus tôt avant de l'achever. Les deux mangemorts avaient une vision totalement divergente lorsqu'il s'agissait du sort des prisonniers, Draco avait été surpris de voir Theo mettre fins aux jours de Rufford, il le lui avait d'ailleurs reproché : selon lui, le sorcier allait parfaitement se remettre des innommables tortures qu'il avait enduré. Theo avait fait preuve d'un sang-froid incroyable pendant tout l'interrogatoire, il avait simplement fini par craquer à la fin, mettant ainsi un terme aux souffrances du prisonnier qui allait peut-être guérir partiellement des blessures physiques mais qui, Theodore en était sûr, ne se remettrait jamais totalement psychologiquement.
« Oh, regardez, ils commencent le feu de joie, vous devriez y aller tous les deux ! » La voix joviale de madame Shafiq ramena Theodore à la réalité. Il posa son regard sombre vers les flammes qui commençaient à poindre un peu plus loin. Lorsque sa promise déclina l'offre, le jeune Nott reporta son attention sur Nephtys qui semblait aussi peu à l'aise que lui au milieu de cette mascarade. Elle souriait mais Theo n'avait aucun mal à voir la fausseté de son sourire. Elle semblait faire d'innombrables efforts pour satisfaire sa famille. Elle restait polie, aussi cordiale qu'elle le pouvait et lorsqu'il la vit, du coin de l’œil, s'éloigner légèrement de sa mère, Nott ne put s'empêcher d'avoir un sourire malicieux. Comme son personnage dans les Rotten Apple, Nephtys avait un côté un peu sauvage, indomptable. L'espace d'un instant, il se surprit à aimer ce côté un peu rebelle qu'il y avait chez la fille Shafiq. Tandis que la jeune femme reculait, d'abord furtivement, les deux familles continuaient de converser, Tobias Nott prenant visiblement un pur plaisir à discuter avec le père de la promise. En un claquement de doigts, la musicienne avait disparu, faussant compagnie à ses parents si fiers et si enthousiastes sans aucun remord. Claquement de doigts durant lequel, Theodore, comprenant ce que sa future moitié avait en tête, avait profité de son manque d'attention pour lui emboîter le pas. Sans se retourner, Nephtys bousculait légèrement les sorciers trop occupés pour s'en rendre compte, néanmoins, Theodore fut admiratif de sa persévérance. Elle ralentit sa course un instant sans que l'espion derrière elle ne puisse voir ce qu'elle faisait exactement. Il en profita pour regarder derrière lui et voir si les deux familles bientôt unies étaient toujours au même endroit, il fut satisfait d'apercevoir la chevelure gris claire de son père. Un moment de panique s'empara de lui lorsqu'il constata qu'il avait perdu sa fiancée de vue. Il se posta sur la pointe des pieds et parvint enfin à l'apercevoir, à l'extrémité de la foule, prête à disparaitre pour un peu de tranquillité, sans aucun doute.
Il pressa le pas, joua des coudes pendant encore plusieurs instants avant de finalement se retrouver à l'extérieur de la foule. Il vit la robe blanche et les cheveux de sa promise s'évaporer dans un angle et suivit alors cette direction. D'un pas nonchalant, les mains dans les poches, il la trouva là, les bras croisés et l'air légèrement boudeur. « La fête ne te plait pas ? » demanda-t-il d'un ton un peu maladroit. Question stupide, il se sentait soudainement comme un gamin de dix ans qui parle pour la première fois à la fille qui lui plait. Il ne savait pas vraiment comment s'y prendre avec Nephtys, elle restait très mystérieuse et ne laissait passer que très peu d'émotions, ce qui déstabilisait énormément Theodore, habitué à être celui dont on ne lisait pas l'esprit. Ainsi, il ne sut exactement ce qui se passait dans la tête de Nephtys lorsqu'elle se tourna vers lui. |
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WIZARD • always the first casuality Nephtys Shafiq ‹ disponibilité : dispo bitches
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‹ crédits : avatar : freesia / signature : whorecrux
‹ dialogues : #8FBC8B
‹ âge : vingt-six
‹ occupation : musicienne, batteuse des Rotten Apple avant que le groupe ne se disloque. Autrefois elle était également une des boules de cristal ambulantes du gouvernement. Aujourd'hui, elle tente encore de créer mais passe surtout son temps à jouer pour les patients de Ste Mangouste.
‹ maison : serpentard
‹ scolarité : 1987 et 1994.
‹ baguette : fait 21 cm, elle est en saule et contient de la poudre de griffe de sphinge.
‹ gallions (ʛ) : 5426
‹ réputation : Traîtresse, lâche, infâme catin du gouvernement de Voldemort. Parce qu'elle a aidé en toute connaissance de cause le Lord et ses sbires, par ses visions et par sa musique, et parce qu'elle est longtemps restée fiancée à un mangemort même lorsqu'elle était libre de se défaire de la promesse, Nephtys est regardée de travers la plupart du temps. Son sang pur n'aide en rien.
‹ particularité : voyante, affublée à sa naissance d'un don lui provoquant dans son sommeil des visions sporadiques et imprévisibles mais particulièrement violentes.
‹ faits : Orpheline de mère, il lui reste son père, Aswad Shafiq, devenu fou après l'attaque d'Herpo Creek.
‹ résidence : dans un appartement miteux sous les toits, quelque part dans un immeuble peu rutilant de l'allée des embrumes.
‹ patronus : un chacal, symbole de clairvoyance dans l’Égypte ancienne. Elle n'arrive que rarement à en conjurer une forme corporelle.
‹ épouvantard : Tantôt, elle craint que l'on abrège les souffrances d'Aswad et panique. Parfois, elle se dit que ça serait pour le mieux, moins égoïste. A ce moment là, sa véritable peur prend le dessus. Elle voit les gros titres, "Mangemort appréhendé et abattu" et l'avis de décès de Nott quelques lignes plus bas.
‹ risèd : Theodore en sécurité, avec ou sans elle. Des nuits calmes. Du silence. Ne plus rien sentir, à défaut de l'avoir lui.
| they are the hunters we are the foxes they got their cages, they got their boxes, and guns, they are the hunters, we are the foxes and we run Trouvant une bouteille à la va-vite, elle s'était précipitée vers la première ruelle disponible, espérant, en vain, qu'elle soit moins peuplée que la rue principale. Il y avait des gens partout, des sorciers célébrant Beltane pour oublier les soucis, d'autres n'étant là que pour se montrer, se faire bien voir. Ils riaient, pour la plupart, ils dansaient, chantaient, semblaient en profiter et apprécier chaque instant de cette bacchanale bien propre, bien rangée. Dans sa robe blanche, elle avait l'impression d'être une fraude, un mensonge, une gamine essayant les affaires de sa mère pour se sentir plus grande et, inévitablement, trébuchant en marchant sur l'ourlet. C'était ce qu'elle attendait. Le moment où elle allait se vautrer. Le moment où elle se trahirait, flanquant en l'air cette jolie alliance qu'ils tentaient de lui passer au doigt. Le moment où elle lâcherait, acerbe, que c'était une connerie sans nom et qu'elle préférait crever que de finir mariée à un Mangemort. Mentalement, elle avait déjà craqué dix fois. Mentalement, elle crachait à la gueule des Nott... mais étrangement, ce n'était pas au visage de Theodore qu'elle s'en prenait parce qu'elle se doutait, intrinsèquement, qu'il avait autant envie d'être là qu'elle, sûrement moins même car lui n'avait probablement rien à gagner dans cette histoire, là où elle, elle pouvait trouver une certaine sécurité pour les siens. Le hasard avait voulu que le meilleur parti possible pour l'héritière Shafiq soit du même bord que le pire des fléaux jamais tombé sur le coin de son nez...
Elle inspira profondément, prête à avaler une longue lampée d'alcool mais elle se retrouva bien vite coupée dans son élan. « La fête ne te plaît pas ? » demanda une voix qui n'était pas encore assez familière, assez habituelle. Elle n'avait échangé que peu de mots, peu de regards avec Theodore. Ils ne se connaissaient pas. Elle l'avait croisé à Poudlard mais les années les séparant s'étaient chargées de ne faire d'eux que de très vagues connaissances. Faisant volte-face, elle prit soin de cacher la bouteille dans son dos pour ensuite le toiser.
Nepthys ne savait pas quoi penser. Elle refusait de le traiter comme un gamin car ils n'avaient plus l'âge pour que, justement, l'âge soit important. Elle ne voulait pas le blâmer mais en même temps, c'était facile de lui en vouloir, facile de vouloir s'emporter et lui partir après, facile de vouloir lui cracher au visage, lui reprocher d'exister. Elle ne pouvait décemment pas le saisir par les épaules et lui demander s'il connaissait Lestrange, s'il travaillait avec lui. Elle ne pouvait pas le bousculer et demander s'il avait déjà reçu des ordres d'Avery... Elle ne pouvait pas parler de tout ça, parce que c'était honteux et qu'elle ne voulait pas être réduite à ce qu'elle subissait, mais en même temps, que restait-il d'autre à mentionner ? On les catapultait l'un vers l'autre en balançant une poignée de confettis. C'était de l'avancement social, c'était un arrangement, c'était de quoi racheter une conduite à la brune et filer une mariée de sang-pur et sûrement capable de pondre une descendance décente au jeune Nott. Ravalant sa hargne, autant que possible, elle siffla en guise de réponse « Je m'amuse autant que toi... » soulignant avec un rictus le détachement qu'il affichait tout en prenant soin, de son côté, de ne pas montrer qu'elle pouvait être nerveuse, instable, colérique, désorientée. Elle n'avait plus l'habitude d'être dans la foule, trop occupée à la surplomber pendant les concerts et les gens qu'on pouvait entendre lui donnaient envie de sursauter à chaque éclat de rire, à chaque haussement de ton...
Finissant par regarder par-dessus son épaule alors qu'un gosse passait non loin en hurlant, elle se demanda quel genre de foutoir tout cela risquait de devenir si on la reconnaissait. Oh, sa notoriété avait des limites mais les fans étaient persistants, ils insistaient, posant encore et encore des questions. Et elle avait déjà le ventre noué à l'idée qu'une fois mariée, elle ne puisse plus avoir la musique. C'était parfois une corvée mais jouer, oublier le reste, partager tout ça avec Cersei et Prendhal était une échappatoire dont elle ne pouvait pas se passer, peu importe les conséquences. Portant à nouveau son regard sur le jeune homme, elle se demanda si il oserait exiger ça, imposer son avis, sa volonté. Les mangemorts baignaient dans le patriarcat, à l'exception de quelques très rares familles et malheureusement, elle n'était pas tombée sur un clan plaçant les femmes en figure d'autorité. La gorge serrée, sentant son esprit divaguer, elle décida de ne plus cacher la bouteille et l'ouvrit rapidement. Quelque part dans le tout petit sac en perles qu'elle trimballait, elle avait ses cigarettes, son briquet, et de l'Excess aussi, évidemment, pour faire passer la soirée plus vite. Elle n'était pas assez folle, ceci dit, pour jouer à ça devant celui qui n'était rien d'autre pour l'instant qu'un inconnu, aussi se contenta-t-elle de lancer : « J'ai de quoi l'améliorer ceci dit, donc si tu veux bien m'excuser, je compte profiter, quitte à être là contre mon gré » avant de prendre une longue gorgée d'alcool ambré, grimaçant quand le goût submergea sa bouche. Presque aussitôt, elle chercha à nouveau à se faire la malle, à lui fausser compagnie et puis elle s'arrêta, net, à quelques mètres du prochain tournant, ajoutant : « Je peux partager » - Elle soupira presque en s'entendant proposer. Elle voulait la paix et pourtant elle l'invitait. C'était sans doute pour qu'il se taise et ne rapporte pas aux parents... Elle secoua la tête, elle n'avait plus huit ans. Non, ce n'était pas un compromis inconscient, c'était... un moyen de le connaître, peut-être. Le faire boire et éviter d'apprendre son second prénom et sa couleur préférée une fois coincée devant l'autel. |
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