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sujet; Nous sommes des damnés¤ feat Sue&Constant

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Tout est terminé, le monde te semble assombris, l’odeur de la chair calciné te colle à la peau, le sang séché te barbouille le visage. Tu te sens vide, sale, affreux alors que les détraqueur sont apparus, toutes la haine à fait place à la peur. Le danger n’est plus, tout est fini, bien ou mal tu n’as pas évalué les pertes dans les clans… Tu n’avais qu’un besoin, quittés ses lieux, cet endroit encerclé de tous ses morts calcinés. Tu as attrapé le bras de ta cousine, la forçant à te suivre, pas question de rester une minute de plus et si elle ose ne pas t’écouter une nouvelle fois, tu lui lance un regard noir. Tu es en colère, en colère de ce qui viens de se passer, en colère d’avoir été mêlé à tout ça à cause d’elle, d’avoir préféré la protégé et ainsi de ne pas la quitter, qu’elle ce soit rangée avec les mangemorts, tu as la tête pleine. Tu cours, tu cours en la retenant, tu fuis, tes pas qui résonne dans les ruelles te donne l’illusion d’un martellement. La peur t’envahit, la peur de ce que tu pourrais devenir, la peur de ce qui vient d’arriver. Tu t’arrêtes seulement lorsque tu juges être assez loin, loin de ce champ de bataille, de ses débris, de ses morts. Tu reprends ton souffle puis tu regardes ta cousine, celle que tu as toujours aimée, sans condition. «Pourquoi, pourquoi t’as fait ça?» Tu ne veux pas prononcer les mots, tu ne veux pas vraiment savoir, tu ne comprends pas. D’accord c’était eux ou vous, peut-être, mais pourquoi n’avait-elle pas choisit de fuir avec toi quand tu l’avais rejointe, pourquoi désirait-elle prendre part à tout ça. «Pourquoi Sue, ces gens… ils… sont mort, tu les as brûlés!» Ses derniers mots résonnent en toi, tu peu encore les sentir sur tes vêtements. Tu tombes parterre, tes jambes flanchent, est-ce de la faiblesse, peut-être, mais tu te sens en état de choc. Tu avais fait bien des choses cruelles lors de tes années obligatoires en tant que rafleur, tu croyais avoir été immunisé, sorti de ce genre d’enfer, mais ce soir… Ton cœur battait, tu reprenais ton souffle, la pleine lune arrivait de ce pas et avec tout ça, tu ne pourrais pas faire ta nuit, si tu t’introduisais dans cette forêt ce soir, ce serait pour y mourir dans ton état. La colère, tel un poison, coulait en toi, elle s’introduisait partout dans tes pores de peau, tu ruminais, respirant plus profondément pour la chasser. Ce n’était pas le moment de perdre le contrôle, de déchainer la bête. «Tu m’as obligé, comment aurais-je pu te laisser parmi ses vipères pour te protégé, tu n’as même pas envisagée de t’enfuir avec moi, pourquoi? Pourquoi avais-tu tant besoin de prendre part à ce combat, cela ne nous regardait pas, ce n’était pas notre problème!» Tu n’avais encore jamais grondé ta cousine, ta sœur de cœur, mais là c’était trop, tu devais comprendre.

Tu levas ton regard vers elle, sera-t-elle désolée, abasourdie après coup, triste, ou bien seulement surprise de tes demandes, de tes mots, comprenait-elle dans qu’elle situation elle venait de te jeter? «Qu’est-ce qui s’est passé Sue, explique moi, ce n’est pas toi ça…» Ta voix s’était adoucit, tes yeux réclamant une réponse, l’inquiétude pointant dans ta question. Non ce n’était pas ta Sue, elle n’était pas comme ça, elle n’aurait jamais fait une telle chose, elle n’était pas aussi base que ses serpent venimeux.
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Before a monster is a monster, it is swollen with love, and then the love vanishes, it is plucked right out of their mouths and the monster is desolate.
all that is left is sin



Ton combat est terminé, tu peux enfin respirer à nouveau. Tu ne sais même plus quand tu as commencé à retenir ton souffle, était-ce lorsque les corps ont commencés à devenir des cendres ? Était-ce parce que tu craignais de respirer ses gens ? Mort ? Par ta faute ? Non, tu fronces les sourcils, alors que ton cousin tire doucement sur ta main, ferme mais pas violent. Non, tu te rappelles mentalement que ce n’est pas de ta faute, mais bel et bien de la leur. Ils n’avaient qu’à ne pas se trouver là, ils n’avaient qu’à se retirer de ta route. Ils n’ont pas écoutés, ils ont mérités leurs destins, ils ont exigés une fin. Tu n’as jamais qu’offert au peuple ce qu’il désirait. Tu préfères nier ton implication, ta culpabilité, parce que tu n’as jamais voulu être ainsi. Que dirais Julian en te voyant faire ? Qu’aurait-il dit ? Qu’aurait-il fait ? Tu aimerais pleurer, mais tu ne sais plus, non, tes yeux te piquent seulement à cause des flammes que vous avez quitté, à cause de l’air saturé par les cendres, par les gens. Des idiots, tous. Julian est mort et il n’a donc plus d’avis, il s’est contenté de te prendre ton appétit. De nourriture, de chaleur, de plaisir, de tout. De la vie même, par moment. Mais pas aujourd’hui, parce que ton cœur cogne fort dans ta poitrine, douloureusement, aussi cruel que ton estomac, qui n’est plus qu’un amas de nœuds. Puis Constantin cesse de te tirer, il s’arrête et tu fais de même, pour redresser un regard absent sur lui, pour plisser tes yeux sombres, cherchant le sien, brillant d’incompréhension. Est-ce de la peur qui scintille dans ses yeux ? Est-ce de la colère qui brode ses cils ? Tu ne sais plus, mais tu ne le quitte plus des yeux, battants doucement des cils, comme une enfant qui revient à elle, comme si la petite Susie se réveillait d’un mauvais rêve. Mais non, des gens ont brulés Susanna et Susie n’est plus ton surnom depuis longtemps. Bien trop longtemps.

« Pourquoi Sue, ces gens… ils… sont mort, tu les as brûlés! » Ses accusations te pèsent, sur la poitrine, sur le cœur, dans le ventre. Pourquoi manger quand les mots ont autant d’impact ? Quand ils ta gavent autant la panse ? Tu baisses doucement les yeux, presque innocente, alors que tu t’humectes les lèvres, ne faisant pas attention au sang qui s’y trouve, à cette entaille qui te déchire la lèvre inférieure. « Ils étaient prêt à nous tuer, Constantin » tu ne reconnais pas ta voix, tu ne te reconnais pas alors que tu vois ton cousin s’effondrer devant toi. Ses jambes se transforment en ballot de paille et le voilà, agenouillé devant toi, l’air perdu, l’air furieux, malheureux. Les tiennes sont plus solides, mais ton souffle accélère alors que tu le vois combattre ses émotions, là devant toi, vulnérable. Tu redresses lentement ta main libre, celle qu’il te tenait justement, et alors que tu hésites à la glisser dans ses cheveux, à le consoler, à le toucher, tu réalises que tes doigts tremblent. Tu plisses les yeux, observe cette main qui n’est plus entièrement tienne, dépossédée par ce que vous venez, Constantin et toi, de traverser. Le choc ne t’a donc pas épargné, non. Tu soupires, soulagée. Peut-être n’as-tu pas autant changé que tu le craignais, peut-être que ton cousin ne pourra pas te rejeter, toi l’engeance d’un monstre prénommé Lazarus. Et pourtant, tu n’as pas la force, pas la faiblesse, de regretter ce que tu viens de faire. Tu ne le lui diras pas, mais tu sais très bien que si tes pieds devaient te ramener auprès du bûcher, si le peuple devait de nouveau se masser autour de toi, tu ferais à nouveau cracher les flammes autour de toi. Toute faute mérite une punition, ils ont subis la leur. Quant à toi, tu seras puni à ton tour, en temps et lieu. Tu le sais, tu le sens. Tu l’acceptes.

Plus solide, plus ferme, pour toi-même, parce qu’à force de subir des pertes et d’être malmené tu as su te bâtir une carapace plus solide, tu enfonces doucement ta main dans les cheveux de ton presque frère. Tu écartes les cendres, alors que ta tête s’incline doucement sur la gauche, mais tu n’as pas le temps de chercher à le consoler, à le ramener à la raison, qu’il reprend la parole. « Tu m’as obligé, comment aurais-je pu te laisser parmi ses vipères pour te protégé, tu n’as même pas envisagée de t’enfuir avec moi, pourquoi? Pourquoi avais-tu tant besoin de prendre part à ce combat, cela ne nous regardait pas, ce n’était pas notre problème! » Ta main cesse de bouger, elle se pose doucement contre sa tête alors que tu fronces les sourcils, que tu cherches à le comprendre aussi. Il était là, tout près de toi, il a senti la fureur du peuple, il a senti leur haine, il aurait pu mourir, parce que plus que les mangemorts, c’est toute l’élite sorcière que les estomacs vides auraient finis par chercher à éliminer. Comment peut-il croire que cette histoire ne vous concernait pas ? Après tout ça ? Après avoir croisé leurs regards fiévreux ? Lequel de vous deux n’est plus lui-même ? Probablement toi, pourtant, tu ne t’es jamais sentie autant en contrôle, aussi sûr de toi. Ce que ton cousin ne considère que comme le combat d’un autre peuple, d’une bande de « vipère » ne t’apparait pas de la même manière. Tu y vois plus clair que lui, tu n’as jamais vu aussi clair, aussi grand. Il a donc droit à un petit sourire de ta part, ta main le cajolant, comme une mère patiente, comme si tu étais devenue la tienne. La sienne. Même ta voix est douce, « Constantin, ce sont nos collègues de travail que tu surnommes de vipère, ce sont les nôtres. Et qui crois-tu qu’ils auraient ensuite attaqué ? L’élite n’est pas davantage à l’abri… nous ne sommes jamais que le peuple des mangemorts. Nous suivons ses décrets, ses décisions, ses lois et nous en tirons même avantages. Le combat aurait tôt ou tard terminé par nous atteindre, alors à quoi bon fuir ? »

Il ne te comprend pas, il ne comprend pas. Tu le vois dans son regard, qu’il lève sur toi, regard d’enfant, regard effrayé, regard plein de doute. Il n’a pas peur de ce qui vous entoure, de cette ville en sang, de ce Londres magique qui s’infecte sous ses nombreuses blessures, non. Il craint ce qui s’est transformé en toi, il ne voit pas cette nouvelle chrysalide comme une armure, non. Il ne voit peut-être en toi qu’un cocon plein de poison, le début de la fin. Et si tu te transformais en un monstre comparable à celui ayant ensemencé ta mère ? Non, impossible. Ta main s’enfonce doucement contre sa tête, tes doigts raclent tendrement son crâne et tu ignores les appels vous entourant, les directions qu’on vous hurle, à vous et à tous ceux qui se trainent péniblement par terre, ceux qui ont le même regard hagard que tu avais assurément plus tôt. « Qu’est-ce qui s’est passé Sue, explique moi, ce n’est pas toi ça… » Sa question dévoile un sourire à la fois triste et navré sur ton visage, maculé de sang, noircit de cendre, brûlé a certain endroit. Ta joue droite a été touchée, jusque dans ton cou, le haut de ta robe a un accro, un bout de ton estomac saigne et tes genoux sont dans un état lamentable. Pourtant, tu tiens debout et si tu refuses de relâcher ta baguette, tu poses tout de même tes deux mains de chaque côté de son visage, pour venir appuyer ton front au sien. Tu souffles plus bas, mais assez fort pour que les cris n’emportent pas ta voix ailleurs, « j’en ai eu assez d’avoir peur, Constantin. Assez d’avoir mal… assez de subir. » Est-ce qu’il comprend ? Tu ne sais pas, il y a quelque chose de troublé dans ses iris, mais il n’a pas le temps de parler, qu’une main se referme sur l’un de tes bras, te forçant à braquer ta baguette sur l’homme, qui te jappe déjà de te calmer. Les mangemorts vont vous ramener à un camp de soin, l’hôpital est assurément surchargé.

Tu les laisses vous emporter, tu te fais tout aussi discrète que ton cousin, ne soufflant pas un mot sans raison. Pas sans leurs questions. Ce n’est qu’une fois assise sur un lit de camp, Constantin assis un peu plus loin, sur une chaise, le regard rivé sur toi, que tu te décides à reprendre la parole. Dès que le soigneur t’abandonne, tu soupires et observes tes mains, pansées, abîmées, qui te brûlent à travers tes bandages. « Je suis navrée Constantin… je ne voulais pas te mettre dans une situation aussi délicate. Je… je n’ai pas voulu te mettre en danger, mais je ne pouvais pas les laisser faire. » Cette fois, c’est toi qui redresse un regard suppliant sur lui. Toi qui te fait toujours un devoir de rester neutre, tu ne cherches pas même à remettre le masque en place, pas devant lui. Alors tu le laisses voir combien cela t’a couté, combien tu t’en veux de l’avoir encourager à te suivre, à t’aider à tuer. À faire saigner. À brûler le peuple ingrat. « Il leur fallait être punis… ne me regarde pas ainsi, je sais que j’ai été dure… je sais que j’ai été… » tu chuchotes tout bas, les traits défigurés par de l’incompréhension, envers ton propre geste, envers ton absence de réels regrets : « impitoyable. » C’est bien le mot et tu as beau le tourner et le retourner dans ton esprit, il ne te semble pas moins juste. Il décrit très bien ton comportement de plus tôt, il reflète ce que tu leur as imposés, ce que tu t’es infligé. Sur toi et ton âme, ton honneur, ta douceur, ton innocence. Tu es devenue coupable et tu redresses un regard hanté sur lui, mais pas moins décidé, « mais je ne pouvais pas laisser les insurgés recommencer. Ils ont tués Julian, tu comprends ? » Et tant pis si ton discours semble un peu fou, si tu as des allures fiévreuses, tu crois fermement ce que tu lui souffles.
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Et elle se brisait en mille morceaux telle une poupée de porcelaine

« Ils étaient prêt à nous tuer, Constantin » Voici sa réponse, celle dont tu es conscient, la rage avait entrainé un combat, alors qu’il y aurait eu une solution beaucoup plus simple, mais l’élite était égoïste et aucun requin ne cèderait une part de sa fortune pour le petit peuple. Elle semblait si convaincu de sa réponse, elle n’avait pas vraiment évitée à te la souffler. Tu t’étais dit la même chose, tu concédais qu’ils avaient atteint un stade du non-retour, tout comme elle.

Tu sens ses doigts s’enfoncer dans ta chevelure, caressant ton crane doucement, alors que tes genoux sont contre le sol, tu entends encore ses cris au loin, ou peut-être est-ce seulement la folie qui vient cogner à ta porte. Toi l’enfant loup, toi le monstre, toi le damné, tu es là devant une reine de noirceur, elle te glisse des réponses qui semble si simple, si compréhensible. «Constantin, ce sont nos collègues de travail que tu surnommes de vipère, ce sont les nôtres. Et qui crois-tu qu’ils auraient ensuite attaqué ? L’élite n’est pas davantage à l’abri… nous ne sommes jamais que le peuple des mangemorts. Nous suivons ses décrets, ses décisions, ses lois et nous en tirons même avantages. Le combat aurait tôt ou tard terminé par nous atteindre, alors à quoi bon fuir ? » Les mots coulent doucement, elle parle avec tant de douceur que tu en ressens un frisson, elle te décrit sa vision du monde. Tu lèves la tête pour regarder la noirceur qui s’est infiltré en elle, tu vois l’infection qui a commencer à germer en elle, tu crains ses dommages, ta Sue… Elle a cédée, elle a déclarée forfait, elle a tout rejeté, mais peut-être n’est-il pas encore trop tard. La guerre vous entoure toujours, tu n’as pas assez fuit, tu ne la pas amenée assez loin, tu le regrette, tu espérais fuir ces gens, cet endroit, cette puanteur, cette foule. Tu vois ce qui se passe autour, mais tu gardes ton regard sur elle, son visage salis de noirceur comme son âme, ses cheveux ténébreux volant doucement au vent, elle te caresse toujours la tête, telle une mère, telle un ange déchue. Son explication, elle te la murmure doucement, elle semble si évidente, elle trouve la réponse si facilement, elle te sourit tristement. « J’en ai eu assez d’avoir peur, Constantin. Assez d’avoir mal… assez de subir. » Tu fronce des sourcils, mais tu n’as pas le temps de parler qu’une personne vous rejoint, elle vous hurle des mots, elle parle de soin, de l’hôpital. Tu laisses les gens vous amener là-bas, tu t’assois où on te le réclame et tu laisses les soigneurs panser tes coupures, essuyant brièvement tes plaies, des blessures très mineur comparer à cette cicatrice dans ton dos.  

Tu ne peux t’empêcher de la fixer, cette femme devant toi assise sur un lit de camp en face du tiens, ton cœur bat, il gronde, pourtant la bête en toi n’est pas celle qui est en colère en ce moment. Comment a-t-elle pu laisser la haine l’envahir, comment a-t-elle pu céder à la colère, pourquoi n’a-t-elle pas rejeté ce mal qui coulait en elle, pourquoi n’a-t-elle pas été aussi forte que toi, toi qui combat ce mal depuis si longtemps… Tu ressens de l’incompréhension, de la colère, mais également de l’impuissance. Les soigneurs quittent la pièce improvisé de quelques rideaux pour donner un semblant d’intimité, elle concède à parler enfin. « Je suis navrée Constantin… je ne voulais pas te mettre dans une situation aussi délicate. Je… je n’ai pas voulu te mettre en danger, mais je ne pouvais pas les laisser faire. » Son regard deviens suppliant, elle te démontre une souffrance, mais pas celle que tu espérais, elle semble trouver simplement éprouvant de t’avoir mise dans cette situation et non la situation elle-même. « Il leur fallait être punis… ne me regarde pas ainsi, je sais que j’ai été dure… je sais que j’ai été… » Cette phrase t’empoigne le cœur, elle utilise le même charabia qu’eux, elle parle de punition, tu n’arrives pourtant pas à parler encore, tu la laisses terminer son idée. « Impitoyable. » Oui, elle a utilisé le bon mot, pourtant tu es déçus, elle semble si peu affecter par son geste, toi, tu hais les loups garous pour plusieurs raisons, mais à chaque fois qu’une situation t’as obligé d’en tuer un au lieux de le capturer, tu l’a fait par nécessité, en te hantant par la forme humaine qu’il pouvait prendre une fois le sortilège perdu, tu pensais à l’humain derrière et tu buvais remplit de  remords. Puis elle t’offre son explication, celle qui devrais tout expliquer, pourtant, tu entends le ridicule de cette énoncé erronés, c’était insensé, comment avait-elle pu s’en convaincre. « Mais je ne pouvais pas laisser les insurgés recommencer. Ils ont tués Julian, tu comprends ?»

Sans même y penser tu lui attrape le bras solidement et la penche vers toi, hanté par ses mots, il résonne dans ta tête, tu lui murmure avec un ton sec. «Comment peux-tu dire une telle chose!» Tu siffles les mots entre tes dents, tu n’as qu’une envie c’est de défaire ses lourdes chaines et de laisser place à cette bête qui te gruge depuis des années, pourtant tu es damnés sans pouvoir la libérer physiquement. «Julian est mort à cause du gouvernement, les insurgés n’ont jamais réalisé cet évènement, reprend tes esprit Sue, tu perds la tête! Tu es bien plus intelligente que ça!» Comment pouvait-elle se convaincre de cela, Julian était un rebut, les rebuts existaient depuis ce gouvernement dictateur mis en place par Vol de mort. Tu la regardas dans les yeux, scrutant son regard, essayant d’y voir quelque chose, sans doute celle que tu avais toujours connue, elle semblait perdu bien loin dans ce corps endormit par ce poison haineux qui la consommait doucement. «Nous avons toujours opté pour la neutralité, souviens-toi, tu peux très bien être forte tout en restant neutre et surtout en n’oubliant pas les vrais fautifs dans tout ça!» Tu murmurais, préférant être discret dans cet endroit.

Qu’est-ce qui s’était passé, pourquoi avait-elle oublié tout ça, comment avait-elle pu croire de tel mensonge, son esprit semblait avoir été endommagé, mais par quoi, par qui? « Tu ne dois pas laisser la place aux mensonges, tu sais ce qui est arrivé, tu sais très bien que de voir les rebuts n’est pas quelque choses que l’on devrait qualifier de normal et tu sais pourquoi il y a des gens faisant parti des insurgés, nous, nous sommes neutres, on garde une balance, on ne prend pas parti, tu as mis ta vie en danger pour prendre part envers un clan. Tu ne peux pas devenir comme eux, comme lui, comme ton père…» Si tu dois la blesser pour qu’elle comprenne, aussi bien le faire, tu poses tes deux mains sur ses épaules. «Je suis déjà damné Sue, tu ne sais pas à quel point, mais il n’est pas question que tu le deviennes aussi, je ne te laisserai pas devenir ce monstre qui te répugnait tant.» Oui tu parles de son père, tu parles de ta malédiction dont elle ne sait rien. Où est passé cette cousine qui souriait, qui pleurait parfois, celle qui était si intelligente, si douce, si pure. «Tu ne peux pas céder à ça Sue, tu es la meilleure entre nous deux, tu ne peux pas me faire ça, si tu marches dans cette direction, comment pourrais-je encore trouver une raison de ne pas céder, de ne pas devenir ce monstre qui lutte pour sortir, soit forte, oui, soit brave, mais il y a d’autre moyens de l’être!» Si elle prenait cette direction, tu avais l’impression que tu la perdrais à tout jamais, elle avait besoin de ton aide, elle avait besoin de ton soutien. «Pourquoi ne pas venir me parler, je ferai tout pour toi Susanna, tu le sais bien, je donnerai ma vie pour toi, ne t’abaisse pas ainsi, tu vaux mieux qu’eux voyons.»
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Tu te mens, tu le sais, mais après tout ce que tu viens de faire aujourd’hui, ce que tu as supporté, tu considères en avoir toutes les raisons. Quelque chose en toi gronde, un monstre que la perte de Julian a créé, une bête que tu ne comprends pas encore vraiment, que tu commences tout juste à abordé. Tu ne voulais pas la voir, tu ne voulais pas même la savoir vivante, mais c’est fait. Elle est là et Constantin la voit. « Comment peux-tu dire une telle chose! » Tu fermes les yeux sous ses paroles, sous la colère qui tremble derrière ses mots. Tu ne l’as jamais vu ainsi, pas avec toi, pas contre toi. Il ne comprend pas, il ne voit pas, il ne ressent pas. Pas comme toi. Il n’a pas subi cette perte, il ne sait pas ce que c’est, que de voir quelqu’un à qui on tient à ce point, qui compte sur soi, de mourir. De ne rien pouvoir faire pour le sauver. « Julian est mort à cause du gouvernement, les insurgés n’ont jamais réalisé cet évènement, reprend tes esprit Sue, tu perds la tête! Tu es bien plus intelligente que ça! » Il parle trop fort, il ne devrait pas et déjà tu secoues la tête, le regard effrayé. Parce que la peur ne te quitte finalement plus, elle est de retour, toi qui te croyais si forte, la revoilà. Elle s’immisce dans ta gorge, elle se déploie dans ta poitrine et tu souffles tout bas, craintive : « shhh Constantin, ce n’est pas le bon endroit pour ce genre de commentaire ! » C’est pour lui que tu as peur, comme tu as jadis craint pour Julian, comme tu as toujours crains pour ta mère. Parce que quelque part, tu sais que Constantin à raison, quelque chose en toi te le rappelle.

Oui, les mangemorts ont eu l’idée de cet évènement, le Lord est la source même de tous les problèmes qui peuplent cette ville, cette vie même. Mais tu es réalistes, tu es plus forte et tu considères avoir enfin ouvert les yeux. « Nous avons toujours opté pour la neutralité, souviens-toi, tu peux très bien être forte tout en restant neutre et surtout en n’oubliant pas les vrais fautifs dans tout ça! » Il s’entête et tu fermes les yeux, pressant tes lèvres ensemble, pour te décider à te redresser. Tu le rejoins d’un pas rapide, inquiet. Il te rend anxieuse, ne comprend-t-il pas que vous êtes entourés par les fameux fautifs ? Que ta famille en est ? Que ton presque fiancé l’est, que ton futur époux, quand un nom sera désigné, le sera assurément aussi ? « Assez ! » Si ta mère t’as toujours rappelé que tu étais une Slughorn, que tu te devais de rester droite, de ne pas céder à un côté ou l’autre, tu sais très bien ce que ton cousin voit en ce moment. C’est une Carrow qui lui fait face, une cousine qu’il ne reconnait pas et si l’idée qu’il ne te reconnaisse pas, te blesse, elle te rassure aussi. S’il a compris que tu avais changé, alors les autres aussi. C’est tout ce qui compte, n’est-ce pas ? Oui. Quant à cette rage qui couve en toi, celle que tu as laissé se libérer plus tôt, celle que tu ne supposais pas même vivre en toi, tu préfères ne pas y réfléchir. Parce que la réalité est douloureuse : tu as véritable changé. Pas seulement pour faire face aux changements à venir, pas seulement pour te protéger et veiller sur les tiens, non.

Quelque chose de mal c’est échappé de toi, t’as contaminé et tu ne seras assurément plus jamais la même. Constantin le sait, il le sent et il souffre avec toi. Tu t’en veux tellement pour ça. Mais il ne te rejette pas pour autant, non il cherche à te sauver et cette fois, il parle plus bas, à ton plus grand soulagement. « Tu ne dois pas laisser la place aux mensonges, tu sais ce qui est arrivé, tu sais très bien que de voir les rebuts n’est pas quelque choses que l’on devrait qualifier de normal et tu sais pourquoi il y a des gens faisant parti des insurgés, nous, nous sommes neutres, on garde une balance, on ne prend pas parti, tu as mis ta vie en danger pour prendre part envers un clan. Tu ne peux pas devenir comme eux, comme lui, comme ton père…» Non, Constantin ne t’as pas rejeté, mais ses paroles, ses trois derniers mots, te font l’effet d’une gifle. Ce n’est pas ta joue qui brûle sous le coup, mais ton cœur. Tu recules même de trois pas, le regard incrédule, la douleur irradiant partout dans ton être. Dans ton âme. Comme ton père ? Comme Lazarus ? Tu chuchotes, plus pour toi que pour lui : « Non… je ne serais jamais comme lui. » Impossible.

Pourtant, malgré la gifle qu’il t’envoie, tu sais qu’il a raison. Vous avez toujours été neutre, vous êtes de ceux qui s’assurent que la balance ne flanche pas entièrement d’un côté de l’autre. Vous savez combien les nuances sont importantes, qu’un monde peuplé seulement par le bien ou le mal, n’est pas enviable, pas possible. Toute votre vie, vous vous êtes acharné à faire perdurer cet équilibre, mais tu as cédé ce soir, tu as flanché et tu baisses les yeux, un peu honteuse. Devrais-tu t’inquiéter pour ton âme ? N’est-ce pas un peu tard ? « Je suis déjà damné Sue, tu ne sais pas à quel point, mais il n’est pas question que tu le deviennes aussi, je ne te laisserai pas devenir ce monstre qui te répugnait tant. » Cette fois, c’est toi qui ne comprend pas. De quoi parle-t-il ? Tu le dévisages un instant, alors qu’il pose ses mains sur toi, qu’il te fixe avec gravité, terriblement sérieux. Quelle damnation ? Beatrix ? Tu fronces lentement les sourcils, « damné ? Parce que tu es fiancé à Beatrix ? » Il n’a pas de réponse à t’offrir, ou peut-être ne veut-il pas te l’offrir ? Il s’entête, s’enfonce dans ce qu’il cherche à te faire comprendre, dans cette vérité qui est la sienne et qu’il tente de te faire avaler. « Tu ne peux pas céder à ça Sue, tu es la meilleure entre nous deux, tu ne peux pas me faire ça, si tu marches dans cette direction, comment pourrais-je encore trouver une raison de ne pas céder, de ne pas devenir ce monstre qui lutte pour sortir, soit forte, oui, soit brave, mais il y a d’autre moyens de l’être! »

Ne réalise-t-il pas toute la pression qu’il laisse peser sur tes épaules en te désignant comme l’élue, entre vous deux ? Toi qui as été élevée comme son égale par ta mère, par lui, par vos jeux et vos confidences, tu ne te sens pas apte à endosser ce rôle. En vérité, tu ne le veux pas. Tu as suffisamment de devoir ainsi, ta mère te couvre bien assez d’attention et d’espoir. Pourtant le pire, c’est qu’il t’impose ses propres décisions, si tu as tort, lui aussi, sombrera. Mais comment ? À cause de ta demi-sœur ? De ce monstre qui a su, l’espace d’une matinée, d’un instant trop long, te séduire ? De vous deux, tu n’es assurément pas la plus forte, tu veux l’être, mais tu ne l’es pas. Alors tu poses tes mains à plat contre son torse et tu le repousses doucement, les sourcils bien enfoncés sur tes yeux, deux flaques liquides de doute et de frustration. Tu parles tout bas, mais le trémolo de ta voix n’a rien de calme, rien de paisible, rien de Susanna : « Pourquoi serait-ce à moi d’être forte ? D’encaisser les coups, sans rien pouvoir rendre ? Ne vois-tu pas que je n’en peux plus ? Que j’ai atteint ma limite ?! » Oui, ne le voit-il pas ?! Tu cherches une réponse de sa part, dans son regard, dans son langage corporel, mais rien ne te satisfait et tu secoues la tête. « Et comment oses-tu, toi mon frère, prétendre que ma faiblesse entrainera la tienne ? » Votre conversation ne vous mène nulle part, sinon dans un endroit douloureux. « Pourquoi ne pas venir me parler, je ferai tout pour toi Susanna, tu le sais bien, je donnerai ma vie pour toi, ne t’abaisse pas ainsi, tu vaux mieux qu’eux voyons. » Lui parler ? Voilà son moyen ? Une révolte gronde en toi, se redresse, prend toute la place et tu souris sans joie, tu recules de quelques pas, désabusée. À quoi t’attendais-tu ? Vous n’êtes pas des guerriers, pas vraiment du moins, vous n’avez jamais eu que des mots et votre intelligence pour vous aider. Et même si Constantin chasse les loups-garous, il n’a jamais eu l’âme d’un bagarreur.

« Et à quoi mes mots peuvent bien servir, hein ? Ils n’ont pas sauvés Julian… ils n’ont même pas fait reculer le peuple… » tu croises son regard, y loge le tien et soupire. Oui, tu as essayé plus tôt et croisant lentement les bras, pour te réchauffer, comme si les remords soufflaient un air glacial autour de toi, tu redresses lentement le menton. « J’ai essayé, plus tôt... j’ai avertis des femmes, je leur ai dit de s’éloigner, qu’elles se mettraient en danger. Je ne voulais pas vraiment… » tes yeux papillonnent, s’humidifient et tu les baisses, pour ne pas céder, pour rester forte, même si Constantin sait, « personne ne m’a écouté. » Tu secoues doucement la tête, incrédule, puis un peu de courage se faufilant dans ton corps, tu ramènes tes yeux sur lui, le défiant presque du regard. « Je ne veux pas que tu donnes ta vie pour moi, nous n’avons pas à devenir des martyr, des victimes, Constantin. Il faut, au contraire, que ceux de notre trempe survivent, qu’ils avancent, gagnent même. Or, comme tu l’as souligné, j’ai changé… alors il est d’autant plus essentiel que tu sois celui survivant. » Et tu le pense, il peut le lire dans ton regard alors que tu soupires une fois de plus, avant de tenter de remettre de l’ordre dans tes cheveux. « Quant à ta malédiction, sans vouloir t’offenser, j’ai vu pire qu’une demi-vélane, et toi aussi assurément ! Et puis, je ne me rappelle pas t’avoir vu t’opposer à cette union. Au contraire même… tu lui as passé toi-même la bague au doigt avec un petit mot gentil. » C’est injuste de ta part, aussi injuste que de la sienne, de t’imposer le rôle de sauveuse.

Tu sais pourtant que si Constantin avait le choix, il ne l’aurait pas choisi elle. Du moins, tu oses l’espérer et le croire, mais au fond, s’il ne te reconnait pas, tu te trompes peut-être aussi à son sujet. Vous avez changé, c’est ce que fait la guerre et votre monde l’est. Une guerre entre l’injustice et la folie, d’un côté mené par un monstre égoïste et cruel, de l’autre par une bande de fou aveuglé par leur désir de vengeance. Personne n’est innocent, personne n’est entièrement juste. Tout le monde à tort. Y compris Constantin, sur qui tu lèves un regard navré : « Alors que me proposes-tu Constantin ? De faire comme toi ? De ne rien faire, de me reculer et d’épouser un loup-garou, à chacun son monstre ? » Tu es injuste, tellement injuste que ça te laisse un goût amer en bouche, assez pour te faire grimacer. Tu t’en veux et tu lui lances un regard encore plus désolé. « Pardonne moi… mais je veux que tu comprennes, toi aussi… ce n’est pas en ne faisant rien, que les choses iront mieux. C’est ce que nous faisons depuis des années… et voilà où ça nous a mené, tu les a vus aujourd’hui ? C’est là notre résultat… notre récompense. Nous sommes tous coupable, neutre ou pas, de la misère qui nous entoure. Mais c’est notre monde… nous sommes l’élite, nous n’avons jamais été entièrement juste. Ni toi, ni moi. »
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Et elle se brisait en mille morceaux telle une poupée de porcelaine

Tu lui a sans doute brisé le cœur, tu l’as blessée, ce n’était pas ce que tu désirais, mais tu n’en avais pas le choix, elle devait comprendre, elle devait reprendre ses esprit. Le fait de la comparer à son père, avait sans doute fonctionné, mais cela t’avait couté de lui dire une telle chose. Elle ta cousine, ta sœur adorée, tu avais dû lui dire sans doute les mots les plus blessants. « Non… je ne serais jamais comme lui. » Lorsque tu lui parle de ta damnation, elle ne sait pas de quoi tu parles et elle croit que tu parles du mariage, tu n’as pas encore réussis à résonner ton père à ce sujet afin de l’annuler comme le souhaite Beatrix. Comment lui avouer la vraie malédiction qui plane sur toi, elle te repousserait, elle te détesterait et si elle te repoussait pour cette raison, tu ne serais pas capable de l’accepter. Tu avais déjà assez de misère à accepter ta propre condition, depuis ton adolescence tu te détestais, les premières années avaient été les pires, celle avant d’arriver à maitriser tout ce qui t’arrivait, celle où tu avais pris de la distance avec ta famille. Oui tu faisais allusion à cette condition, mais elle ne comprenait pas, elle ne savait pas, elle ne savait pas à quel point elle était la plus pure d’entre vous deux, à quel point ses problèmes étaient si simples.

Elle te repousse doucement, les mains contre ton torse, tu vois quelque chose briller dans son regard, est-ce de la colère? « Pourquoi serait-ce à moi d’être forte ? D’encaisser les coups, sans rien pouvoir rendre ? Ne vois-tu pas que je n’en peux plus ? Que j’ai atteint ma limite ?! » Sa limite? Tu es abasourdi par sa réponse, elle te rend silencieux un moment, vraiment, elle avait déjà atteint son fond, la mort de Julian avait été à ce point difficile? « Et comment oses-tu, toi mon frère, prétendre que ma faiblesse entrainera la tienne ?» Elle est fâchée sans doute, pourtant elle n’a pas idée à quel point ta transformation serait hideuse si tu laissais la bête sortir, si tu répondais à son hurlement. Tu as beau lui conseiller de venir te voir, d’être prêt à l’écouter avec ses problèmes.

« Et à quoi mes mots peuvent bien servir, hein ? Ils n’ont pas sauvés Julian… ils n’ont même pas fait reculer le peuple…» Tu restes interdit, tu l’écoutes sagement alors qu’elle précise sa pensée. « J’ai essayé, plus tôt... j’ai avertis des femmes, je leur ai dit de s’éloigner, qu’elles se mettraient en danger. Je ne voulais pas vraiment… » Tu le sens, tu le vois que son geste lui pèse sur la conscience, c’était ce que tu craignais, tu sais c’est quoi les remords, ça peut détruire une personne si facilement. « Personne ne m’a écouté. » Tu savais qu’elle disait vraie, mais ce n’était pas seulement son geste, c’était le leur, celui de raisonner la colère par la force, les mots pouvaient être grandioses, les mots pouvaient être apaisants, mais le gouvernement de ce moment n’était pas ce genre et sans doute étais-tu le seul fou pour pouvoir penser que nous puissions encore croire en la force des mots et non le pouvoir par les gestes. « Je ne veux pas que tu donnes ta vie pour moi, nous n’avons pas à devenir des martyr, des victimes, Constantin. Il faut, au contraire, que ceux de notre trempe survivent, qu’ils avancent, gagnent même. Or, comme tu l’as souligné, j’ai changé… alors il est d’autant plus essentiel que tu sois celui survivant. » Ton regard s’attriste et tu acquiesce doucement, tu sais qu’elle a changée. Puis elle continue sur sa lancée. « Quant à ta malédiction, sans vouloir t’offenser, j’ai vu pire qu’une demi-vélane, et toi aussi assurément ! Et puis, je ne me rappelle pas t’avoir vu t’opposer à cette union. Au contraire même… tu lui as passé toi-même la bague au doigt avec un petit mot gentil. » Ses mots t’atteigne et cela doit paraitre dans ton regard, elle ne comprend pas. Tu fronce des sourcils, légèrement attristé par ses mots. «Tu ne comprends pas Sue, et si Beatrix serait vraiment une malédiction j’en rirais, car elle, je suis certain de pouvoir la maitriser tu vois et tu es culoté de me remettre cette histoire de bague au visage, tu savais que je n’avais pas le choix, j’aimerai être cet enfant rebelle, celui qui suit ses propres règles, mais je ne suis pas fait de cette matière et je pensais que tu serais bien la personne qui pourrait me comprendre dans ce genre de situation. A part essayer de raisonner un père têtu comme le mien, je ne peux rien faire d’autre, tu le sais bien que j’ai les mains liés.» Tu soupires légèrement, tu n’as jamais eu de tels conversation avec elle, jamais depuis toujours, tu as toujours évité tes mauvais jours pour la visiter, mais là ce soir c’est la pleine lune, tu as subis sans doute un choc et en plus lui en l’intérieur, ce monstre, te dévore et demande plus d’énergie à contrôler, c’est beaucoup à gérer en ce moment, comme si tu faisais affaire avec trois personnes au complet en comptant ta cousine dans le lot. «Je ne peux pas te juger Sue, je suis bien pire que toi, mais ton geste, ton action, ta décision, sache que c’est toi qui devra vivre avec et croit moi, elle sera lourde cette chaîne à porter, peu importe les raisons et si cela était le seul moyen que tu avais, j’aurais simplement aimé te protégé contre ça, ma sœur, tu n’avais pas besoin d’un tel fardeau à porter.»

Elle semble si rebelle, si prise d’une vengeance qu’elle en perde la raison, qu’elle en perde le vrai ennemi derrière tout ça. « Alors que me proposes-tu Constantin ? De faire comme toi ? De ne rien faire, de me reculer et d’épouser un loup-garou, à chacun son monstre ? » Un loup-garous, ses mots te blessent, elle ne comprend rien à rien, telle une gamine entêtée, où se cache la vrai Susanna derrière tous ses masques emprunté. «Tu es dure Sue…» Elle semble pourtant désolé depuis que les mots ce sont envolés, elle les a craché tel un venin et semble pourtant aussitôt les regretter. « Pardonne moi… mais je veux que tu comprennes, toi aussi… ce n’est pas en ne faisant rien, que les choses iront mieux. C’est ce que nous faisons depuis des années… et voilà où ça nous a mené, tu les a vus aujourd’hui ? C’est là notre résultat… notre récompense. Nous sommes tous coupable, neutre ou pas, de la misère qui nous entoure. Mais c’est notre monde… nous sommes l’élite, nous n’avons jamais été entièrement juste. Ni toi, ni moi. » Tu te rapproches d’elle, au point de collé ta bouche contre sa mâchoire afin qu’elle comprenne bien ce que tu comptes lui murmurer. «Je comprends très bien ce que tu dis, mais si un jour je prenais part à quoi que ce soit Sue, ce ne serait sans doute pas pour le gouvernement, pas celui-ci du moins. Oui je suis coupable, tu as raison, mais dans ma neutralité, mon inaction, je fais un choix, je ne vis aucun remord avec ce choix et crois-moi Sue, si un jour je fais autrement, je ne pourrais plus reculer et je ne veux pas devenir cet homme. Puis tes chers mangemorts… ils pourraient très bien me réduire à une vie en cage s’ils connaissaient ma vraie nature Susanna.»


Tu croises son regard, elle ne comprend pas, il serait sans doute mieux que tu lui avoues, avant Beatrix qui pense avoir tout compris en voyant ta cicatrice, Susanna pourrait sans doute te le pardonner, mais tu as peur de sa réaction, elle qui a changée, l’ancienne tu avais peur de ce qu’elle pourrait en penser, mais cette nouvelle version, tu ne savais pas quoi en penser.

«Ma malédiction n’est pas ta demi-sœur Sue, c’est ce qui se cache en moi, en me veines. Ma haine envers ces loup-garous devrait t’apparaitre simple, j’en suis presque un, et si je laisse la bête prendre le dessus une seule fois, je ne sais pas ce qui pourrait vraiment arrivé.» Tu regardes sa réaction, tu es très sérieux et tu as bien sur murmuré tout ça, pas question qu’on puisse entendre cette révélation. « Je ne t’en ai jamais parlé auparavant, j’ai toujours craint ta réaction, toi qui détestait tant la mi-vélane, j’ai toujours imaginé que si je n’arrivais pas à tolérer moi-même ma condition de semi-loup, toi et ta mère, vous auriez pu me rejeté. Alors crois-moi Sue, tu n’es pas encore entaché par quoi que ce soit, tu vaux mieux que moi.»
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Tu te tords les mains, encore et encore, quand tu ne te frottes pas les bras, parce que tout va de travers. Pas seulement parce que des cris de douleurs et d’agonies résonnent partout autour de vous, pas uniquement parce que la mort rôde entre les lits de fortunes et les patients, certains calcinés, d’autres écorchés. Non, tout va de travers parce que votre monde vient, une fois de plus, de s’effondrer. Il n’y a plus d’endroit sûr en ce monde, plus de neutralité, Constantin le sait, lui aussi. Dorénavant, il est question de survivre et pas seulement de vivre, ce que le peuple révolté vient d’accomplir et de subir, en est la preuve même. Et pourtant, à l’abri dans un coin de la tente de la clinique de fortune, vous vous perdez, ton cousin et toi. Parce que si vos vies sont malmenées, elles n’ont pas seulement été secouées par l’attaque qui vient d’avoir lieu, non, vous avez connus plus d’un combat, y compris celui des fiançailles de Constantin. Ce dont il se défend comme il le peut : « Tu ne comprends pas Sue, et si Beatrix serait vraiment une malédiction j’en rirais, car elle, je suis certain de pouvoir la maitriser tu vois et tu es culoté de me remettre cette histoire de bague au visage, tu savais que je n’avais pas le choix, j’aimerai être cet enfant rebelle, celui qui suit ses propres règles, mais je ne suis pas fait de cette matière et je pensais que tu serais bien la personne qui pourrait me comprendre dans ce genre de situation. A part essayer de raisonner un père têtu comme le mien, je ne peux rien faire d’autre, tu le sais bien que j’ai les mains liées. » Tu sais ça, tu le comprends, et tu acquiesces, coupable et à la fois navrée. Parce que tu aurais dû tenir ta langue, parce que tu t’attaques à la mauvaise personne au fond. Parce qu’après tout, vous êtes fait du même bois, tous les deux, du moins vous l’étiez, car jamais vous n’avez été des enfants rebelles, des enfants à problème. Toi aussi, lors de tes premières fiançailles, tu t’es inclinée devant ton père.

« Je ne peux pas te juger Sue, je suis bien pire que toi, mais ton geste, ton action, ta décision, sache que c’est toi qui devra vivre avec et croit moi, elle sera lourde cette chaîne à porter, peu importe les raisons et si cela était le seul moyen que tu avais, j’aurais simplement aimé te protéger contre ça, ma sœur, tu n’avais pas besoin d’un tel fardeau à porter. » Ce qu’il dit est probablement vrai, mais c’est tout aussi révoltant. Parce que même ton cousin, ton frère d’âme oui, ose te reconnaitre comme une petite chose fragile. Or, ce que tu viens de faire, même si c’était probablement trop drastique, démontre le contraire, non ? Non. Alors tu t’emballes, tu te fâches et tes mots dépassent largement tes pensées, ce que tu regrettes aussitôt. Il ne mérite pas que tu sois aussi dur avec lui, aussi cruelle. Tu ressembles à ton père en ce moment, à blesser les autres, pour proclamer le faire pour leur bien. Sauf que ça ne fonctionne pas ainsi, jamais. C’est plus compliqué et tu baisses les yeux alors qu’il accuse le coup. « Tu es dure Sue… » Oui, tu l’es et déjà tu te perds en excuses, parce que de tous ceux que tu connais, Constantin est, de loin, celui méritant le moins ta colère. Alors tu t’expliques, tu fais part de ta vision du monde à celui sur lequel tu as toujours su compter : tout va de travers et l’innocence n’est plus. Peut-être n’a-t-elle-même jamais été. Vos mains sont pleines de sang, mais pas seulement celui tout frais de la journée, non. Il y a celui de Poudlard, quand bien même vous n’y étiez pas, mais aussi celui des insurgés, même si vous n’avez jamais voulu ça. Vous êtes tout aussi coupable que les autres, coupable d’avoir été neutre, d’avoir refusé de prendre part à quoi que ce soit.

Puis il s’approche pour parler tout près, presque contre ta peau, effaçant ainsi sa voix pour les autres, limitant son échange à ta seule personne. « Je comprends très bien ce que tu dis, mais si un jour je prenais part à quoi que ce soit Sue, ce ne serait sans doute pas pour le gouvernement, pas celui-ci du moins. » Tu ne sais pas quoi dire à cette annonce, ton souffle s’étrangle dans ta gorge et tu écarquilles les yeux. Vos loyautés n’iraient donc pas à la même adresse, vous seriez forcés de devenir des ennemis, des opposants. « Oui je suis coupable, tu as raison, mais dans ma neutralité, mon inaction, je fais un choix, je ne vis aucun remord avec ce choix et crois-moi Sue, si un jour je fais autrement, je ne pourrais plus reculer et je ne veux pas devenir cet homme. » Et voilà où se trouve votre différence, parce que toi, tu culpabilise à travers ton inaction et pas lui. Mais votre différence ne s’arrête pas là, parce qu’il te relance avec un aveu mystérieux : « Puis tes chers mangemorts… ils pourraient très bien me réduire à une vie en cage s’ils connaissaient ma vraie nature Susanna. » Sa vrai nature ? Tu ne sais pas quoi en penser, tu ne sais même pas quoi lui demander, parce que tu ne comprends pas de quoi il est question. Quelle est cette vraie nature ? Tu clignes des yeux et tourne la tête vers lui, curieuse, inquiète surtout. « De quoi parles-tu… ? » Parce que tu as beau réfléchir, tu ne vois pas de quoi il est question, tu ne devines pas.

« Ma malédiction n’est pas ta demi-sœur Sue, c’est ce qui se cache en moi, en me veines. Ma haine envers ces loups-garous devrait t’apparaitre simple, j’en suis presque un, et si je laisse la bête prendre le dessus une seule fois, je ne sais pas ce qui pourrait vraiment arrivé. » Dès qu’il te parle de loup-garou, tu crains le pire, tu te barricades presque mentalement. Non, c’est impossible, tu imagines le pire, mais en fait, tu as tout compris. Trop vite. « Je ne t’en ai jamais parlé auparavant, j’ai toujours craint ta réaction, toi qui détestait tant la mi-vélane, j’ai toujours imaginé que si je n’arrivais pas à tolérer moi-même ma condition de semi-loup, toi et ta mère, vous auriez pu me rejeter. Alors crois-moi Sue, tu n’es pas encore entaché par quoi que ce soit, tu vaux mieux que moi. » Un seul mot te hante l’esprit : Semi loup. Depuis quand ? Comment ? Pourquoi ? Tu le dévisage sans savoir quoi lui dire, ni comment réagir. Non pas que ce soit terrible, pas vraiment, du moins pas totalement. Il craint ta réaction, tu ne comptes donc pas lui donner raison, mais tu ne sais pas non plus comment prendre la chose. C’est plus fort que toi, tu recules d’un pas, sous le choc. Pourquoi ne t’a-t-il rien dit ? Il dit avoir peur, mais il y a une différence entre votre relation et celle que tu entretien avec ta demi-sœur. « Tu craignais ma réaction ? La mienne ? » tu bats des cils, perdue, puis fronce les sourcils pour secouer la tête. Tu sens déjà la migraine se faufiler en toi, te promettant une autre nuit terrible. « As-tu aussi peu en confiance en moi ? Foi en moi ? En notre relation ? Ne crois-tu pas qu’il y a une énorme marge entre ce que je ressens pour toi et ce que j’ai toujours ressentis vis-à-vis de ta fiancée ?! » Voilà ce qui te blesse le plus, comment a-t-il pu croire que tu ne le soutiendrais pas ? Tu le supplies de nier, de te dire qu’il avait seulement peur d’avouer son état, que ça n’a rien à voir avec votre complicité, que jamais il n’a douté de toi. Il semble hésiter, alors tu le relances, tout bas, doucement même, « depuis combien de temps, est-ce que ça dure, Constantin ? … Je veux savoir. Je dois savoir depuis combien de temps, tu me mens. » Parce que plus que son état, ce sont ses mensonges qui te font du mal.
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Et elle se brisait en mille morceaux tel une poupée de porcelaine
La vérité éclata tel un million de morceaux, tu voyais qu’elle était blessée de cette vérité, sans doute plus du mensonge qui accompagnait cette vérité que du fait d’être ce que tu étais. « Tu craignais ma réaction ? La mienne ? » Tu la regardes, tu vois la douleur en elle, tu la lis sur sa réaction. « As-tu aussi peu en confiance en moi ? Foi en moi ? En notre relation ? Ne crois-tu pas qu’il y a une énorme marge entre ce que je ressens pour toi et ce que j’ai toujours ressentis vis-à-vis de ta fiancée ?! » Elle parle de sentiment, de ceux qui ont toujours été différent a ton égard qu’à ceux de sa demi-sœur, mais comment pouvais-tu lui dire, pourquoi avoir gardé si longtemps le silence sur cette vérité? Au départ, elle était trop jeune et toi, incompris, en pleine crise identitaire. « Depuis combien de temps, est-ce que ça dure, Constantin ? … Je veux savoir. Je dois savoir depuis combien de temps, tu me mens. » Tu ressens l’urgence dans sa demande et le fait qu’elle signifie que tu lui mens depuis des années t’offre un coup à la poitrine. Tu n’as jamais menti, tu as simplement évité de tout dire, de tout déclarer. Tu veux lui répondre, comme tu ouvres la bouche, une soigneuse arrive et semble surprise de vous voir encore là. Elle ne prend pas de gants et vous dit simplement de laisser la place à d’autre. Tu prends le bras de ta cousine, doucement, espérant qu’elle ne te rejette pas, tu lui diras tout, une fois sortit, tout ce qu’elle veut entendre.

Vous êtes enfin à l’extérieur, la lune, grande, blanche et pleine est déjà haute dans le ciel, ce soir tu ne chasseras pas. «Je te dirai tout Sue, mais ne me rejette pas, je t’en prie…Ne vois pas ça comme un mensonge, j’ai toujours été vrai avec toi sur la personne que je suis, je ne t’ai jamais menti… J’ai seulement rejeté cette vérité, j’ai seulement caché la bête en ta présence, pour te donner ce que je crois être sans elle.» Tu sers sa main doucement, elle t’est si précieuse, tu ne voudrais pas la perdre. «Quand c’est arrivé, tu n’étais qu’une enfant, tu étais trop jeune pour comprendre, j’étais trop jeune moi aussi, j’étais perdu, effrayé et en colère. Mes parents ont décidés qu’il serait préférable de ne jamais en parler et aujourd’hui encore, ils n’ont jamais reparlé de l’incident. J’ai toujours eu envie de t’en parler en vieillissant, mais ce n’est pas un manque de foi en toi ma chère, mais comment pourrais-je croire que tu arrives à accepter un état que moi-même je n’accepte pas. Comment pourrais-je croire que tu continus à me voir en humain alors que je crois fermement n’être qu’un monstre? »

L’attraction de cette lune semble te donner tant de puissance, tu la sens en tes veines, tu pourrais très bien lui montrer le monstre que tu es, mais un simple rejet de sa part t’anéantirait. «Tu peux m’en vouloir si tu veux, mais j’ai toujours préférer que tu me considère comme ce que je devrais être, comme un simple homme et non ce semi-loup qui est éternellement enragé. A tes côtés j’arrivais à oublier ce poison qui s’insinue en moi depuis des années, avec toi j’arrivais à être un peu plus normal, j’arrivais à calmer la bête. Est-ce si mal d’avoir préféré te montrer ma force au lieu de partager cette laideur et changer l’image que tu aurais de moi?»

Tu sais déjà qu’elle va sans doute te remettre le fait qu’elle aurais toujours été là pour toi, pour partager ta peine, pour te soutenir, mais il était beaucoup plus facile d’éviter la réalité que de l’encaisser à deux.
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Tu as une telle soif de savoir, de comprendre, que tu en oublis de respirer. Un fait que tu remarques quand une infirmière vous remarque et vous renvoie à l’extérieur. Ici, l’air est différent, ce n’est pas tant l’odeur qui change, car le relent de corps calciné vous poursuit, mais bien cette absence de douleur. Sous les tentes, la souffrance est presque palpable, à l’air libre, sous la lune, elle semble s’étiolé. Elle vole vers le ciel, elle s’enroule autour de ton cœur. Elle se refuse à disparaitre et tu l’acceptes, tu te soumets à sa volonté, la serre entre tes côtes, comme un petit oiseau mis en cage. Et tu attends la vérité, tu attends les aveux de ton cousin, de ce cher Constantin. Tu ne seras pas facilement convaincu, tu le sais, et lui aussi assurément. Cela dit, tu es ouverte à la discussion, sinon tu ne l’aurais pas laissé te toucher, pour t’entrainer ici, sous la lune immense, une ennemie à lui semble-t-il. « Nous y voilà, parle maintenant… » non tu n’es pas patiente, mais tu considères en avoir tous les droits. « Je te dirai tout Sue, mais ne me rejette pas, je t’en prie…Ne vois pas ça comme un mensonge, j’ai toujours été vrai avec toi sur la personne que je suis, je ne t’ai jamais menti… J’ai seulement rejeté cette vérité, j’ai seulement caché la bête en ta présence, pour te donner ce que je crois être sans elle. » Est-ce que l’omission de vérité est un défaut masculin ? Tu ne sais pas quoi en penser, mais ton cousin n’arrive pas à t’apaiser, assurément pas. Il ne t’a pas mentit, mais il ne t’a pas tout dit, or tu croyais que c’était le cas. Mais toi, es-tu aussi irréprochable que tu devrais l’être, pour te permettre de lui reprocher des choses pareilles ? Assurément pas. Pourtant, tu veux lui pardonner, tu veux comprendre, tu veux être en mesure de repousser cette sensation de trahison qui te vrille le cœur. Oui, tu peux oublier. Pardonner. Pour Constantin. Parce que sans lui, tu n’es pas réellement Susanna.

Il te serre alors la main et tu soupires, pour lui rendre une légère pression. Tes yeux le supplient de continuer, de ne pas arrêter. Tu veux savoir, il ne t’a pas encore tout dit. « Quand c’est arrivé, tu n’étais qu’une enfant, tu étais trop jeune pour comprendre, j’étais trop jeune moi aussi, j’étais perdu, effrayé et en colère. Mes parents ont décidés qu’il serait préférable de ne jamais en parler et aujourd’hui encore, ils n’ont jamais reparlé de l’incident. » Tu n’es toutefois plus une enfant, alors tu inclines la tête sur le côté. Il va devoir faire mieux. Et il y arrive, parce que le segment concernant ses parents est criant de vérité : tu ne vois absolument pas Mr.Crouch accepter la chose, surement pas l’exposer. Mais retourner la situation à son avantage ? Là, assurément ! Tu baisses pourtant les yeux, déçu pour lui, déçu que les choses tournent ainsi. « J’ai toujours eu envie de t’en parler en vieillissant, mais ce n’est pas un manque de foi en toi ma chère, mais comment pourrais-je croire que tu arrives à accepter un état que moi-même je n’accepte pas. Comment pourrais-je croire que tu continus à me voir en humain alors que je crois fermement n’être qu’un monstre? » Ses paroles te font mal. Son discours te déchire l’intérieur et tu te sens un élan de tendresse pour lui. Qu’importe la bête en lui, Constantin reste ton cousin, ton frère, tu l’aimes à en crever. Tu pourrais mourir pour lui. Te sacrifier. Alors ta main se resserre contre la sienne et l’autre s’empare d’un de ses bras, à travers l’étoffe, fermement. Gentiment. « Tu ne seras jamais un monstre Constantin… » et tu le penses. Même avec ta tête embrumée, même avec la culpabilité te collant à la peau, s’effritant contre le bas de ta robe de secrétaire.

Il regagne courage, il retrouve la force de s’expliquer, de s’exposer à toi et pour ça, tu le respecte un peu plus fort. Il est brave ton Constantin, il est courageux. « Tu peux m’en vouloir si tu veux, mais j’ai toujours préférer que tu me considère comme ce que je devrais être, comme un simple homme et non ce semi-loup qui est éternellement enragé. A tes côtés j’arrivais à oublier ce poison qui s’insinue en moi depuis des années, avec toi j’arrivais à être un peu plus normal, j’arrivais à calmer la bête. Est-ce si mal d’avoir préféré te montrer ma force au lieu de partager cette laideur et changer l’image que tu aurais de moi? » Ce n’est pas mal, non et déjà, tu hoches la tête. Tu ne peux pas lui mentir non plus, ses raisons te semblent logiques. Et toute cette hardiesse qu’il avait perdu, ce courage qu’il enterrait dans son déni, il le retrouve dans ses aveux. Alors tu t’avances et tu l’enlaces tout simplement. Parce que pour la première fois aujourd’hui, vous vous retrouvez réellement tous les deux. Il n’y a pas de guerre pour vous opposer, pas de rage durcissant vos cœurs, pas de doutes possible. Il n’y a que Constantin et Susanna, que deux enfants un peu perdus, presque frère et sœur, s’accrochant l’un à l’autre. Tu niches même ton visage dans son cou, te serres un peu plus fort contre lui et souffles quelques mots : « rien n’a changé, grand frère… tu es toujours Constantin. » C’est une promesse et tu te soulèves pour lui embrasser la joue tendrement, un petit sourire accroché aux coins des lèvres. Et c’est un drôle de tableau que vous formez : enlacé comme des amoureux, le regard brillant de tendresse, au milieu des débris, de ce chaos d’avant il n’y a pas si longtemps. « Et puis… maintenant je sais. Ce sera plus facile. » Peut-être pas mieux, mais maintenant qu’il t’as mis dans le secret, il ne peut que se sentir libérer, non ? Ta main trouve la sienne, gentiment, comme quand tu n’étais encore qu’une petite fille et tu te mets en route, marchant à ses côtés, l’entrainant vers les cheminées. Il est temps que vous rentriez, il est temps pour vous de rassurer vos mères : vous êtes vivants.
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Et elle se brisait en mille morceaux telle une poupée de porcelaine

Elle t’écoute, elle semble plus ouverte à tes paroles, elles paraissent moins terrible, moins souffrante pour elle, elle comprend, tu le devines aux regards qu’elle t’offre. Elle te pardonne simplement, elle te rassure en te rappelant que tu n’es pas un monstre. Elle t’enlace et tu la serre, t’accrochant doucement à cette étreinte, à cette chaleur qui émane d’elle. « Rien n’a changé, grand frère… tu es toujours Constantin. » Tu aimerais bien la croire, cette folie de croire que ce poison n’est pas si terrible, mais tu sens la bête en toi et tu sais qu’elle te rassure, mais que ce n’est qu’un joli mensonge, une réalité qui semble plus plaisante à croire. Enlacé là, parmi ses cendres, parmi ses ruines, elle te caresse la joue d’un baiser et tu demeures silencieux, mais reconnaissant de ne pas la perdre, Susanna, cette petite sœur que tu aimes tant. « Et puis… maintenant je sais. Ce sera plus facile. » Elle a bien raison, tu lui confirme par un léger sourire, oui ce sera plus facile, elle pourra mieux comprendre ce que tu endures, ce que tu vis maintenant, tu n’auras plus à porter ce masque devant elle. Il est temps que vous rentriez maintenant, il y a eu assez d’émotions ce soir. «Rentrons, nos mères doivent déjà faire les cents pas.»
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