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sujet; [MISSION] Seul le sommet lui importait [Partie I] [Caleb] |
| Enfin un peu d'action. Elain était contente, elle allait pouvoir se bouger. Non pas que son travail l'ennuyait, c'est juste qu'elle ressentait une certaine lassitude. Un ennui que seule la routine pouvait caractériser. Résultat, elle avait été très contente lorsque le Lord lui-même la convoqua, elle et un autre Mangemort du nom de Caleb Selwyn pour une mission de la plus haute importance : rapporter Gregorovitch. Vivant.
La Mangemort était tout à fait consciente qu'elle ne devait pas échouer à cette mission, que cette dernière était bien plus importante que sa propre vie. Autrement dit, elle savait parfaitement que si elle échouait, elle mourrait, c'était aussi simple que ça. Et ça devait être pareil pour Caleb, l'autre mage noir qui allait l'accompagner. Les deux s'étaient donné rendez-vous directement à Berlin, afin de ne pas perdre de temps. En effet, selon les informations recueillies par Dolohov, un fidèle russe de Voldemort qu'une famille allemande était liée au fabriquant de baguette. Comble de l'ironie, ces derniers étaient des moldus, d'une pierre deux coups en somme.
Rapidement, Elain transplana, sachant parfaitement où elle allait. En effet, elle devait retrouver Selwyn dans un petit café de Berlin, non loin du centre-ville. Grâce aux photos qu'on lui avait fournies, elle visualisait parfaitement l'endroit et n'eut aucun mal à arriver à ce dernier.Comme d'habitude, la demoiselle ressentit une sensation désagréable à cause du voyage. Mais bon, comme ce dernier était très efficace, elle n'allait pas faire la fine bouche.
Il faisait un peu froid et il y avait beaucoup de bruit. En regardant aux alentours, Elain constata que les rues étaient tout de même différentes de celles présentes en Angleterre : biens plus spacieuses et lumineuses. Les gens aussi étaient heureux, sans doute ne connaissaient-ils rien de ce qui se jouait actuellement dans le monde d'en bas. Qu'importe ! Elle avait une mission à accomplir et elle ne faillirait pas.
Observant la bâtisse de l'extérieur, elle nota avec amusement le nom du café : « Devil's Nest ». Vraiment amusant. Elain pénétra rapidement dans le bâtiment qui comptait déjà quelques clients et se dirigea rapidement vers son comparse, qui était assit à une table au fond. Pour l'occasion, la Belth était habillée très sobrement : un tee-shirt blanc, une veste grise avec un jean et des baskets. Après tout, il fallait se fondre dans la masse et puis, elle aimait bien ces vêtements, les trouvant confortables.
Sans perdre plus de temps, Elain engagea alors la conversation, le plus simplement du monde comme si elle était face à un vieil ami qu'elle n'avait pas vu depuis des lustres.
« Allan, mon vieil ami, comment vas-tu ?».
Bien sur, ce n'était pas son vrai nom. Mais il fallait faire preuve de prudence, utiliser une fausse identité était la base de toute mission d'infiltration. Étirant avec un ronronnement les bras en l'air, l'anglaise reprit alors la parole.
« Comment va notre petite affaire donc ? ». |
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| Le Devil's Nest était un café berlinois discret, perdu entre deux boutique d'un quartier sans intérêt, ni bon ni mauvais. Les propriétaires faisaient marcher leur affaire sans mal, mais sans histoire non plus. Les clients n'avaient aucun signe distinctif, peu d'habitués daignaient se présenter ici à cette heure de la journée et personne ne se souviendrait de la présence de deux étrangers. En tout cas, personne ne pourrait les relier aux événements qui risquaient de se produire non loin d'ici.
Caleb Selwyn, le premier des deux comparses à avoir poser le pieds dans cet établissement purement moldu, essayait de ne pas avoir l'air trop excité en attendant sa complice. C'était sa première mission officielle, la première qui aie réellement de l'importance aux yeux du Lord et qui pourrait lui rapporter autant qu'elle ne pourrait lui faire perdre. C'était une occasion de faire ses preuves, de montrer qu'il n'avait rien d'un vulgaire second couteau et qu'il pouvait se montrer à la hauteur de la tâche qui lui avait été confié.
C'était également la renommée de sa famille qui était en jeu. Les Selwyn était une famille respectée, sans tâche, avec une réputation irréprochable. Ils comptaient tous sur lui pour faire honneur à leur sang et à leur renommée et Caleb n'avait aucune envie de tomber en disgrâce comme les Malfoy pouvaient l'être en ce moment. En plus de ça, un échec ne signifierait pas simplement la déchéance de sa famille, mais également la fin sans doute brutale et douloureuse de sa propre vie, chose qu'il souhaitait éviter si possible.
Lorsque sa collègue Mangemort arriva dans le café, il ne se leva pas pour l'accueillir, mais il fit un signe de main comme le ferait un touriste pour signifier sa présence à une amie qui était censée le rejoindre. C'est avec amusement qu'il songea que c'était presque le cas finalement, excepté que ce n'était pas le tourisme qui les amenait en pleine capitale allemande. Il observa que tout comme lui, elle avait revêtu des habits moldus, simples, passe-partout et absolument sans intérêt selon ses propres standards. Il n'avait pas été aussi mal habillé depuis que son frère lui décousu tous ses vêtements pour lui faire une blague, lorsqu'ils étaient enfants.
-Sara ! Ça me fait plaisir de te revoir ! Installe toi, je t'en prie ! Il lui sourit et désigna la chaise en face de lui avant de se pencher légèrement en avant, posant ses avants bras sur la table. Plutôt bien figure toi. J'ai trouvé quelqu'un qui serait intéressé dans le coin. Un investisseur.
En vérité, l'information lui avait été donnée au bout d'un certain temps de négociation et au bout de quelques échanges de bons procédés. Caleb était un commerçant, par essence il savait que toute chose et toute personne avait son prix. Il suffisait de donner le bon et on pouvait s'assurer du bien fondé de tout et n'importe quoi.
-Je devais aller lui rendre visite dans peu de temps, il habite en dehors de la capitale, à juste quelques kilomètres, tu pourrais m'accompagner. Je comptais finir ma tasse avant d'y aller mais...
Il grimaça. Les Allemand était vraiment mauvais sur ce qui touchait au thé. Il n'avait pas pu résister à la tentation d'en goûter un ici et ça avait vraiment été la pire idée qu'il aurait pu avoir. En plus de ça il était assez pressé de rendre la visite de courtoisie qu'il devait à cette famille de sous-évolués qui avaient potentiellement des informations à leur fournir.
-Enfin bref, si tu voulais quelque chose, on peut attendre que tu commandes avant d'y aller. |
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| Elain était assez contente que ce soit cet homme qui l'accompagne. Il n'y avait là aucun sentiment personnel mais une simple notion de pragmatisme. En effet l'homme était responsable du commerce international, c'était donc parfait pour ce genre de mission. En plus, il parlait allemand, chose qu'Elain était capable de faire. Autrement dit, Caleb avait la finesse qui manquait à la Belth pour accomplir cette mission correctement. En l'observant d'un peu plus près, la Mangemort constata qu'il était tout comme elle vêtue de vêtements moldus. Mais bon, il ne devait sans doute pas les apprécier étant donné la tronche qu'il tirait. À moins que ça ne soit le goût de son thé qui soit aussi mauvais.
Sara donc. La jeune femme nota ce nom dans un coin de son esprit. C'était important après tout et il ne fallait pas commettre d'impair. Certes, il y avait peu de chances à ce qu'une personne présente se rende compte de la supercherie, étant donné l'état comateux dans lequel se tenaient les clients, mais on n'était jamais trop prudent.
« Excellent ! Cela va grandement faire avancer notre projet. »
Simple et efficace. Juste le nécessaire en somme. Elain détestait jouer la comédie mais elle n'avait pas vraiment le choix à vrai dire. Finesse et délicatesse, c'étaient les maîtres mots pour cette mission et elle n'osait imaginer ce qui lui arriverait si elle échouait. Ou plutôt si, elle l'imaginait très bien mais justement : raison de plus pour y arriver.
Elain ne pu s'empêcher de sourire suite aux paroles de son partenaire et à la grimace de son partenaire. Elle savait parfaitement ce qu'il ressentait : le thé devait véritablement être infect. Autant boire du café ou du cola. Après quelques instants, Caleb renchérit en signalant qu'avant de partir, elle pouvait tout à fait commander quelque chose.
Ne se faisant pas prier, elle commanda alors un café au lait au serveur qui passait par-là. Certes, c'était un choix un peu enfantin mais c'était au final le seul qu'elle appréciait. C'était beaucoup moins fort que cette bouse de café noir et au moins, il y aurait peu de chances qu'elle ne se brûle la langue.
« J'espère que ce voyage n'aura pas été en vain. Après tout, j'ai entendu dire que notre client était très soupe au lait et à cheval sur les détails. Il serait regrettable de le décevoir. »
Bien sur, elle parlait de Voldemort. Le Lord en personne, le Seigneur des Ténèbres. Leur chef. Ce dernier était en effet très rigide et ne pardonnait que très rarement les échecs. Alors, pour une mission comme celle-ci, ce n'était même pas la peine d'espérer de la clémence de sa part.
Finalement son café arriva et elle commença à le boire. Pile a la bonne température, il était assez bon. Tandis qu'elle était en train d'avaler une gorgée de son liquide, Elain reprit alors la parole.
« Il serait bon que les négociations ne seront pas trop musclées. Je dois dire que je suis assez fatiguée. » |
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| Caleb était pressé de partir, mais il avait proposé qu'elle se prenne quelque chose avant qu'ils n'aillent entrer dans le vif du sujet, il resta donc sagement assis sur sa chaise, prenant son mal en patience et jetant de temps en temps un coup d’œil franchement désapprobateur vers son thé. Ce n'était pourtant pas dur de réussir une tasse de thé. Comment un peuple soi-disant aussi moderne pouvait rater quelque chose d'aussi élémentaire ?
Il bougea légèrement sur sa chaise, reculant pour s'appuyer sur le dossier, les yeux balayant la salle du regard. Il n'était pas exclu qu'ils se soient fait suivre. Les Insurgés avaient des alliés partout, ou du moins c'est ce que Caleb s'imaginait. N'importe lequel de ces moldus germaniques pouvait être un espion, un anglais, un ennemi ou même un potentiel témoin pour quelqu'un qui les filerait. Vu les temps qui couraient, se montrer excessivement paranoïaque ne risquait pas de leur porter préjudice. Ses yeux se posèrent à nouveau sur la prétendue « Sara » qui avait désormais son café dans les mains.
-Nous ne sommes pas ici pour décevoir qui que ce soit, il n'y a aucune raison que ça ne se passe pas bien, affirma-t-il tranquillement.
Ses yeux prononçaient un autre discours. Il y avait une centaine de choses qui pouvaient mal tourner dans une mission de ce type et Caleb était parfaitement au fait qu'une seule d'entre elles leur serait fatale à tous les deux, que ça soit directement, ou bien une fois devant le Seigneur des Ténèbres pour lui avouer leur échec. Il n'était pas du genre conciliant et Caleb était du genre à vouloir survivre.
Il regarda le fond de sa tasse, sembla puiser du courage et se décida de la terminer d'un seul coup. C'était une hérésie en soi, mais la simple existence de ce breuvage sous le nom de « thé » en était une, en quelque sorte. Il reposa le récipient en se disant que les serveurs pouvaient toujours courir pour avoir un pourboire après ça, puis il réfléchit à la suite des opérations.
-Non, nous ne risquons pas d'avoir de problème de ce côté là. Les négociations seront menées à la baguette d'un bout à l'autre.
C'était une expression commune, rien de louche dans ce qu'il avait dit, mais c'était également très ironiquement exact. Des moldus ne pourraient pas résister à un bon sortilège d'imperium, ils leur diraient tout ce qu'ils voulaient savoir, même si Caleb doutait en soit qu'ils ne leur livrent Gregorovitch sur un plateau. Mais qui aimait la facilité de toute façon ?
-Je m'occuperais de mener les négociations. C'est mon métier après tout.
Ça au moins c'était exact, de plus sa camarade n'était pas connue pour sa grande subtilité parmi les Mangemorts. Ça ne le dérangeait cependant pas du tout qu'elle brutalise des moldus si ça lui plaisait, la vraie raison tenait plutôt du fait que son allemand devait sans doute être bien meilleur que le sien et qu'une erreur de traduction pouvait leur être fatale.
Ses doigts commencèrent à pianoter sur la table. Il était assez pressé de commencer. Pressé d'y aller, pressé de faire ses preuves, pressé de voir qu'ils étaient capable de se charger d'une mission importante et que le Lord avait raison de leur faire confiance. Il attrapa un serveur au vol pour qu'il leur apporte l'addition, après le café d'Elain, ils partiraient. Ils n'étaient pas là pour flemmarder.
-J'espère au moins qu'ils ont vraiment ce qu'on cherche...
Son regard se perdit un instant dans le vide, vers la porte. Ils ne pouvaient pas revenir les mains vides. Cette phrase tournait en boucle dans son esprit. Il était plus inquiet qu'il n'en avait l'air. En revanche il était aussi agacé qu'il en avait l'air, ces vêtements pour moldu étaient insupportables et être au milieu de tant de spécimens leur espèce le tendait pour une raison mystérieuse. Le résultat d'une excellente éducation sans doute, aucun moldu ne lui avait directement causé de tort.
-On devrait y aller à pied, les taqui sont chers ici.
Ou peu importe le nom de ce fichu moyen de transport pour moldu. En plus ça leur ferait une personne de plus dont ils devraient se soucier une fois les corps sans vie de leurs victimes découverts. Il ne comptait pas laisser de témoin de leur passage là-bas. |
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| Le café au lait était très bon. Pas autant qu'un bon vieil Earl Grey, mais tout de même. En tout cas, la dénommée « Sara » par son comparse appréciait fortement cette boisson et écoutait attentivement son collègue. Elle voyait bien qu'il essayait de paraître plus confiant qu'il ne l'était en vérité. Après tout, la moindre erreur et c'était directement le cimetière pour eux deux. Il ne fallait donc pas échouer. Quitte à abandonner leur humanité... ou ce qu'il en restait.
Elain esquissa un sourire quand Caleb prit la liberté de dire que c'était lui allait mener les négociations. Elle ne pouvait pas trop lui en vouloir et puis, il avait raison dans un sens : ce n'était pas son domaine. Elle, ce qu'elle savait faire c'était taper sur ceux qui n'étaient pas d'accord avec elle et... c'est tout. Finesse et délicatesse pour cette mission ? Deux qualités dont elle était dépourvue. Il faut dire que même parmi les Mangemorts, elle était loin de faire partie des plus délicates. Enfin...
Elain constata que son comparse commençait à s'impatienter car il pianotait nerveusement sur la table. Et dire que d'habitude, c'était elle qui pressait les gens, belle ironie. Mais ce n'était pas pour autant qu'elle allait se presser : se poser de temps en temps était quelque chose d'agréable. C'est ainsi que pendant encore quelques minutes La Rouge savoura sa boisson.
Finissant son café, elle sortit alors de l'établissement quelques instants avant son compagnon car ce dernier était en train de payer. En même temps, ce n'était pas très étonnant qu'étant donné son poste, il soit au fait de la monnaie moldu. Et dire que dans le monde magique, ils pouvaient tous les deux manger à l’œil dans n'importe quel restaurant de luxe sans avoir à payer quoi que ce soit. Enfin, ils n'y pouvaient rien et puis ils devaient rester discrets.
Une fois dehors, « Allan » signala qu'ils iraient à pied, les « taquis » étant bien trop chers. Il devait sans doute faire référence aux taxis, car sinon ça n'avait pas grand sens. Y aller à pied donc, pourquoi pas ? Ça leur permettrait de sociabiliser un peu plus avant d'arriver à destination. Tandis qu'ils commençaient à parler, Elain ouvrit alors le bal.
« Je ne suis jamais venue en Allemagne auparavant. L’atmosphère y est très différente, moins étouffante je dirais. Tu ne trouves pas ? »
Il faut dire que c'était pas la joie en Angleterre. Même dans les parties moldus, tout était triste et morne, comme si ces derniers savaient qu'une guerre faisait rage pour le pouvoir. D'ailleurs, tant qu'elle y pensait...
« J'ai entendu dire que dans les années quarante, un dictateur avait pris le pouvoir et mener une guerre raciale. C'est assez amusant, tu ne trouves pas ? »
Hitler. Le III Reich. Voilà quoi elle faisait référence. En même temps, il faut dire que cette période et l'actuelle étaient identiques, si ce n'est les acteurs. Au final, toutes les guerres ne venaient que de différences que certaines personnes n'arrivaient pas à accepter. Les humains étaient couards, ils avaient peur de la différence, la craignait et la rejetait. C'était leur nature profonde. Au bout de quelques instants, alors que ça faisait quelques minutes qu'ils parlaient, quelques fines gouttes de pluie commencèrent à tomber.
« Nous devrions nous hâter, il serait regrettable de tomber malade. »
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| Caleb se leva pour régler l'addition dès que sa partenaire de crime eu fini son café, donnant l'appoint en faisant bien attention de ne pas donner une centime en plus. Il aurait pu se le permettre, vu la richesse qu'il trimbalait sur lui et dans son coffre à Gringott, mais il n'allait certainement pas récompenser un établissement qui servait de la boue en osant appeler ça du thé.
Il rejoignit ensuite Elain dehors, remontant la fermeture éclaire de son manteau à cause du froid et fourrant les mains dans ses poches pour en conserver un peu la chaleur. C'était plus un temps à rester enfermer dans un bureau que d'aller crapahuter en pleine Allemagne. La maison de leur cible se trouvait en banlieue de Berlin, à quelques kilomètres. Il ne comptait pas véritablement y aller à pied, il cherchait simplement un endroit pratique pour transplaner.
-En effet. C'est plus tranquille ici. Il faut dire qu'ils n'ont pas une bande de terroristes sur le dos aussi...
Évidemment, tout était de la faute des insurgés. Sans eux, le Magister régnerait en maître sur l'Angleterre, la situation serait régularisée, les moldus soumis et la population sorcière, plus éclatante que jamais. Bien entendu, le Seigneur des Ténèbres était un poing de fer qui n'hésiterait pas à écraser le peuple s'il considérait que c'était nécessaire, mais le gouvernement était là pour le draper d'un gant de velours pour faire avaler la pilule d'une manière ou d'une autre.
Il connaissait bien entendu l'histoire de ce fameux dictateur moldu qui avait soumis la moitié de l'Europe sous son joug, assassinant ceux qu'il jugeait indigne et enfermant le reste comme du bétail dans des camp en attendant de les abattre. L'Angleterre s'en était peu mêlée, mais elle avait eu son quart d'heure de gloire. Sa mère avait trouvé important que ses enfants connaissent l'histoire du monde. Il ne fallait pas reproduire les erreurs du passé et le Magister se garderait bien de le faire.
-Oui, ce fameux type... Le monde était contre lui et ce n'était qu'un moldu, pourtant on ne peut pas nier qu'il aie fait de grandes choses malgré tout. Les problèmes du Gouvernement semblent bien légers comparé à tout ça. On dépassera tout ça.
La rébellion n'était qu'une tentative désespérée de retarder l'inévitable et elle avait déjà échoué. Caleb était confiant lorsqu'il s'agissait de l'avenir, il savait que la puissance des mangemorts et de leur maître à tous était bien plus que suffisante pour écraser n'importe qui.
Lorsque la pluie commença à tomber, Caleb pressa le pas. Il n'avait pas emporté de parapluie pour une fois et le regrettait déjà. Il était déjà habillé comme un moldu, si la pluie pouvait éviter de lui ruiner sa coiffure, il serait content.
-On est presque là où je veux...
Deux rues plus loin, ils y étaient. Une ruelle où personne ne passait, presque indétectable si on ne savait pas où elle se trouvait, un coin qu'un de ses amis Allemand lui avait conseillé. Il s'y engouffra en invitant Elain à le suivre, puis s'arrêta juste après une bifurcation, ils étaient désormais totalement à couvert.
-Je connais l'adresse du couple, je me suis déjà rendu dans un parc non loin de chez eux pour pouvoir avoir un endroit où transplaner. Accroche toi bien !
Il lui tendit le bras, attendit qu'elle s'en empare, puis se concentra avant de disparaître dans un CRAC sonore. Lorsque ses pieds touchèrent à nouveau le sol et que la sensation désagréable d'avoir été enfoncé dans un tube en caoutchouc se dissipa, Caleb ouvrit les yeux et fit un pas en avant, puis un autre, avant de commencer à marcher. Ils avaient atterrit dans un bosquet normalement interdit au public, mais qui s'en souciait ?
-C'est parti. Ils s'appellent Mr. et Mrs. Bitner. D'après ce que l'on sait, Gregorovitch aurait déjà séjourné chez eux un moment et ils l'aident toujours quand il a besoin de quelque chose. Ça m'étonnerait qu'ils sachent exactement où il se trouve, mais ils savent quelque chose, c'est sûr.
Caleb sortit du parc et dépassa plusieurs rues, songeant que l'architecture des lieux n'était pas si mal et qu'elle le changeait agréablement de la tour qu'il habitait dans l'Allée des Embrumes, avant de finalement en emprunter une et de la remonter jusqu'au bon numéro devant lequel il s'arrêta.
-Ce quartier n'est pas si mal, regretta-t-il. Prépare toi, je vais frapper à la porte.
Il avança jusqu'à la porte et toqua, une main fermement serrée sur sa baguette, dans sa poche. Le but était simplement que l'un des deux viennent entrouvrir la porte, puis Elain pourrait le soumettre à un bon vieux sortilège d'imperium pour qu'il les laisse entrer. Comme ça, pas de problème en cas de voisin curieux. Des bruits de pas retentir depuis l'autre côté de la porte, puis le verrou tourna. C'était gagné, ils allaient leur ouvrir. |
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| En effet. Il avait raison, ils dépasseront tout ça. En fait, du point de vue d'Elain, c'était déjà le cas. Après tout, la rébellion était très désorganisée et ne faisait pas de coups d’éclat. Même Potter ne l'inquiétait pas. En même temps, elle ne croyait pas en ces prophéties douteuses et tout élu qu'il soit, ça n'en restait pas moins un homme comme un autre. Et lorsque son symbole s'éteindra, alors il en sera de même pour les velléités de rébellion. Ce n'était qu'une question de temps, juste ça. Rien n'arrêterait la marche des Mangemorts vers un nouvel ordre mondial.
Finalement, Caleb les emmena dans une petite ruelle sombre, très discrète et à l'abri des regards. Tient, tient... voulait-il lui révéler des sentiments in inavoués ? Bien sur que non ! En fait, c'était simplement pour transplaner, rien de plus. Honnêtement, la marche ne dérangeait pas Elain, mais bon avec la pluie c'était déjà un peu plus énervant. Décidément, Caleb avait pensé à tout car il avait déjà fait du repérage et donc ils pourraient sans problème s'y rendre rapidement.
Comme à son habitude, Elain détestait la sensation du transplanage. Elle se sentait oppressée et étouffée, comme si elle n'était plus libre de ses mouvements. Dieu que ça l'insupportait, mais il fallait faire avec. Après tout, ce sortilège était rudement pratique, sans doute le plus pratique, en fin de compte. Si l'on omettait les Sortilèges Impardonnables, bien sûr. Enfin, ils ne l'étaient plus vraiment depuis quelque temps.
Finalement, les deux meurtriers arrivèrent dans un parc pour enfants. Dans les buissons, pour être exact. Certes, l'accès à ces derniers était interdit mais franchement, ça importait peu en l'état actuel des choses et bien vite ils commencèrent à partir. Il y avait beaucoup de gosses dans le parc, chose normale pour un samedi après tout. Rieurs et joueurs, ils étaient tout de même surveillés par leurs parents qui ne se doutaient pas d'être en présence de deux des pires criminels de ce siècle. Mais un jour, ils sauront.
« Impero... »
Et voilà. L'homme était sous sa domination, subissant l'un des Trois Impardonnables. Celui qui privait de son libre arbitre la cible, le réduisant à l'état de poupée. C'était donc dans un sens, le pire des trois, car la personne en étant victime ne pouvait même plus être considérée comme un être humain.
Comme animé d'un ordre impérial, l'homme les fit entrer simplement dans sa maison, comme s'ils étaient de vieux amis. C'était parfait. En rentrant, Elain prit dans sa main un cadre qui traînait non loin de l'entrée. On y voyait cet homme avec sa femme et une petite fille tous les trois étaient souriants.
Après quelques instants, une femme arriva, l'air surprise et même un peu choquée. En même temps, son mari venait d'inviter deux parfaits inconnus dans la maison familiale. Cependant, ses interrogations furent coupées courts car Elain la soumit elle aussi négligemment au sortilège de l'Impérium. Pas de trace de la petite fille cependant. Elle devait être en train de jouer dehors.
« Olaf, Alena, nous avons des affaires urgentes à régler. Asseyons-nous, nous serons plus à l'aise pour discuter. »
C'était les noms des deux moldus en lien avec Gregorovitch. Elain avait en effet vu sur la photo que les noms des énergumènes étaient écrits par une main enfantine. Comme c'était mignon. Rapidement, le couple de moldu laissa place aux invités dans le salon qui était tout de même très luxueux. Il y avait un lustre en cristal au plafond, les meubles étaient sans doute de marques et les fauteuils dans un cuir très onéreux, sans le moindre doute. La pièce était chaleureuse et très accueillante.
Prenant la peine de s'affaler sans ménagement dans le plus confortable, Elain regardait avec amusement les deux « créatures » qui leur étaient très inférieures sur tous les plans avant de reprendre la parole.
« Bien, comment va Gregorovicth ? » |
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| Caleb pénétra dans la maison lorsque l'homme les laissa rentrer, lui adressant un sourire parfaitement inutile au passage. L'aisance de l'habitude. L'intérieur de la maison était bien plus luxueux que ce à quoi il s'était attendu en voyant la façade somme toute très banale qu'elle affichait. Comme quoi, les apparences pouvaient être trompeuses. D'ailleurs, ces deux moldus en étaient la preuve, qui pourrait croire que deux être aussi insignifiant pouvaient être aussi utiles à leur maître.
Il balaya du regard les photos de la famille et sorti sa propre baguette pour lancer un sortilège de détection. Personne à part eux quatre n'était présent, la petite devait être sortie jouer avec ses petits voisins. Parfait, il pouvait donc reporter toute son attention sur les deux moldus devant lui, en espérant qu'ils ne se feraient pas interrompre.
En arrivant dans le salon, il vit que Elain avait déjà pris ses aises sur l'un des fauteuils, celui qui avait l'air le plus confortable et commençait déjà l'interrogatoire. Il alla prendre place à côté d'elle, faisant rouler sa baguette entre ses mains, souriant tant la première partie du plan c'était bien déroulée. Il répéta en allemand ce que leur avait dit Elain et se décontracta un peu plus. La réponse vint dans la langue de Goethe, bien entendu et Caleb se fit le devoir de traduire pour sa collègue.
-Il se cache, il est inquiet. Il ne leur a pas donné de détails.
Caleb songea un instant que la pluie allait sans doute forcer la petite à rentrer et se dit que se tenir prêt serait de bon goût. Il se leva et alla s'accouder près de la porte du salon.
-Est-ce que vous pouvez nous dire quelle relation vous entretenez avec Mr. Gregorovitch ?
Encore une fois, la réponse lui vint et Caleb se mit à sourire. Voilà qui était intelligent, bien qu'imprudent. Personne ne pourrait venir chercher chez la belle famille d'un homme, on la jugeait rarement assez importante pour la mêler à quoi que ce soit, d'autant plus si c'était des moldus et des cracmols.
-Ces deux-là sont des amis de la belle famille de Gregorovitch. Malin. Ils n'ont pas le même nom, ils n'ont pas de lien de parenté avec lui et ils ne sont même pas directement relié à lui. En plus de ça, ce sont des moldus, personne n'aurait eu l'idée de les interroger.
Les services de renseignement du Magister étaient décidément efficaces, ils savaient ratisser large.
-Bien, maintenant dîtes nous ce que vous savez sur lui et sur l'endroit où il se cache.
Comme il s'en doutait, ils n'avaient aucune idée de l'endroit exact où se cachait leur cible, en revanche ils avaient des informations intéressantes à son sujet.
-Gregorovitch ne leur a pas rendu visite depuis plus d'un an apparemment, mais il reste en contact avec eux. Visiblement il a peur d'utiliser son propre compte en banque et l'a confié à ces gens pour qu'ils soutiennent financièrement et très indirectement les planques de Gregorovitch. Ils ne savent pas où sont ces planques non plus, mais ils connaissent un agent de liaison, quelqu'un à qui ils font parvenir l'argent qui est ensuite redistribué là où il y a besoin. Il faut juste qu'on sache le nom de ce type et où il est sensé traîner. Je te parie qu'il est sous couverture dans le monde moldu pour ne pas attirer l'attention. - Spoiler:
NB : les italiques ce sont les dialogues en Allemand
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| Elain écoutait de manière distraite ce que disait le couple. Après tout, elle ne parlait pas un mot d'allemand et maintenir Impero était un exercice très délicat, même pour un Mangemort. De fait, elle se contentait simplement d'hocher la tête, assimilant les informations une à une. Évidemment qu'il avait peur et qu'il se cachait, c'était normal. Et à vrai dire, Elain elle-même aurait agi de la sorte si elle ainsi traquer par le Seigneur des Ténèbres en personne. Pour l'instant, aucune information intéressante, en somme.
Cependant, la suite de l'interrogatoire se révéla beaucoup plus fructueux. Un sourire se dessina alors sur le visage d'Elain : en effet c'était très astucieux. À moins d'un gros coup de chance il était en théorie impossible de faire le lien entre ces personnes et Gregorovitch. En théorie du moins, car personne n'échappait aux Mangemorts. Que cela prenne une journée ou dix ans, ils retrouvaient toujours les personnes qu'ils cherchaient.
Pendant que Caleb était en train de discuter avec les moldus, Elain regardait par la fenêtre, légèrement soucieuse. Après tout, il pleuvait et la gamine rentrerait sans doute assez vite. Bah, peu importait au final. Lorsqu'elle arrivera ils ne seront sans doute déjà plus là. Finalement, Elain se finit par se concentrer de nouveau sur ce qui se disait.
Un agent donc. Oui, c'était logique. Après tout, il fallait bien quelqu'un pour gérer ses affaires courantes. Comme quoi, même un rat comme lui avait des amis fidèles - ou fou - pour l'aider de la sorte.
« En effet. Une fois que l'on aura son nom ça ne sera pas trop compliqué de le retrou... »
Un bruit sourd se fit entendre, comme si quelqu'un ouvrait alors une porte. Tss. Elain perdit alors sa concentration, tandis qu'une gamine, n'ayant probablement même pas dix ans fit son apparition dans le salon en marmonnant quelque chose d'incompréhensible, sans doute pour dire qu'elle était de retour à cause de la pluie.
Ceci brisa la concentration d'Elain et ainsi, les deux époux retrouvèrent leurs esprits. Le teint livide et les doigts tremblotants, ils savaient ce qui était en train de se passer et commencèrent à hurler quelque chose à leur fille. Sans doute pour lui dire de s'enfuir. Cependant...
« ENDOLORIS »
Le sortilège avait été prononcé d'une voix ferme et tenace par la Mangemort. cette dernière sa baguette et la pointait en direction de sa victime. Il ne s'agissait pas de l'homme, et encore moins de la femme. Non, la personne qui était victime du sortilège de la torture c'était... l'enfant. La pauvre enfant était en train de se tordre de douleur sur le sol, criant à la mort, perçant les tympans des personnes ici présentes.
Elain arborait une face très sérieuse. La plus figée et la plus sérieuse qu'elle avait eue depuis le début de cette journée. Après tout, utiliser un tel sort sur une gamine de cet âge, ce n'était pas rien. Et elle venait de le faire d'instinct. Se retournant vers son camarade, elle commença à lui parler, tandis que l'enfant continuait d'hurler et de se tordre de douleur sur le sol.
« Dis leur que s'ils ne nous donnent pas le nom de cette personne, la petite continuera de souffrir. »
Son ton avait été implacable, dur et ferme. Sans pitié, son regard était d'acier et brûlait de détermination. C'est bien pour ça qu'elle portait le titre d' « Elain la Rouge » après tout. Pas de pitié, pas d'état d'âme, juste accomplir son travail, même en utilisant les méthodes les plus sales.
« Dépêchez-vous ou elle mourra, moldus ! »
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| Soudainement, c'est la panique. Tout le monde bondit sur ses pieds, se met à crier, la porte reste grande ouverte et Caleb agite sa baguette pour la claquer. Directement, Elain prend la décision qui s'impose en soumettant la gamine au pire sortilège qui soit, provoquant des hurlements à faire dresser les cheveux sur la tête de n'importe qui. Il n'avait pas voulu en arriver là, pas du tout.
Bien entendu, les parents voulurent se jeter sur sa collègue et encore une fois, C'est Caleb qui les intercepta au vol en invoquant des cordes qui les ligotèrent.
-Bordel de merde.
Les cris ne semblaient pas vouloir cesser, Caleb lança encore un troisième sortilège destiné à empêcher les sons de sortir de cette pièce, puis se rapprocha d'Elain pour entendre ce qu'elle disait par dessus les beuglement de la fillette, essayant de ne surtout pas la regarder. Par terre, les parents se tortillaient et les suppliaient d'arrêter, des larmes dans les yeux. Ce n'était pas le moment de flancher. Caleb tâcha de garder son sang froid et s'agenouilla auprès des parents, sans doute légèrement plus livide que tout à l'heure, toute trace de sourire ayant déserté ses traits.
-Je dirais à Sara de s'arrêter uniquement lorsque vous nous aurez dit le nom et le lieu où vous avez rencontré cet homme. Vous m'avez compris ? J'ai besoin de savoir qui est l'agent de liaison !
La mère ne lui était d'aucune utilité, elle pleurait, essayait de ramper vers sa fille, continuait de supplier sans rien dire. Il prit alors le père par le col et lui infligea une claque magistrale avant de le secouer.
-Écoute moi ducon ! C'est ta fille tu m'entends ? TA FILLE QUI HURLE ! Dis moi ce que je veux savoir sinon je fais subir le même sort à ta femme, puis je les tue toutes les deux et ensuite je te laisserais tellement estropié que tu n'auras même pas la force de les pleurer!
La menace eut l'air de faire effet. L'homme retrouva enfin l'usage de la parole et lui dit tout ce qu'il voulait savoir. Caleb était sûr qu'un coup de veritaserum n'aurait pas fait mieux comme résultat. Il lâcha l'homme et fit signe à Elain d'arrêter de torturer la fillette. Il osa enfin lui jeter un coup d’œil et ne vit rien de plus que ce qu'il avait été forcé à faire pendant sa dernière année à Poudlard, sous le joug des Carrow. Elle était juste un peu plus jeune.
-On a ce qu'on voulait. On nettoie et on part.
Ils ne pouvaient pas les laisser en vie, ils le savaient depuis le début. Il leva à nouveau sa baguette et la pointa vers la petite fille. Elain l'avait torturée, elle n'avait pas à la tuer en plus de ça.
-Avada kedavra !
Ce sortilège il le connaissait. Il ne l'avait utilisé qu'une fois auparavant, pour son rite initiatique de Mangemort. Il fallait vraiment le vouloir pour utiliser ce sort correctement et malgré ses scrupules, la volonté de Caleb était en acier. Les sacrifices étaient nécessaires pour sa cause. D'autres enfants de moldus allaient mourir et il savait que l'Angleterre était le théâtre du plus gros infanticide de masse que le monde ai jamais connu.
Il laissa à Elain le soin de s'occuper des parents détruits, puis donna les informations nécessaires à sa coéquipière.
-Il est sous couverture dans un hôtel miteux du centre ville, à Berlin. Il s'appelle Niklas Löw et joue les concierges quand il est pas en train de magouiller. On devrait y aller tout de suite. |
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| | | | | [MISSION] Seul le sommet lui importait [Partie I] [Caleb] | |
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