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sujet; Drop your guard {Susoria}
MessageSujet: Drop your guard {Susoria}   Drop your guard {Susoria} EmptyLun 1 Juin 2015 - 23:16

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Those paper dolls hold each other by the hand. One cut and they break. I'm trying to make you understand, Emotion is a wild thing. Together we can tame it. Look again, Don't you realise It's in my eyes.
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Ton cœur bat fort. Ton cœur aimerait fuir. Quitter ta poitrine, quitter ton corps. Il veut vivre sans toi. Tu aimerais aussi, parfois, vivre sans lui. Sans ses coups sourds entre tes côtes, sans ses frémissements, sans toutes ses fissures à calfeutrer. Tu devrais t’assoir, tu le mérites même amplement et ta mère te l’ordonnerais probablement d’une voix tendre, si tu avais accepté son offre de t’accompagner. Mais non, tu fais plutôt les cent pas, trop anxieuse. Le cœur en chute libre. Tu entends presque ta mère te sermonner dans ton esprit, tu n’es pas en contrôle de ta personne, tu vas t’affaiblir. Tu offres tes faiblesses aux autres, en agissant de la sorte. Or, vous êtes des Slughorn, mais aussi des Carrow, vous n’avez pas à être faible. Mais il s’agit d’Astoria, une presque sœur pour toi, celle pour qui tu t’es rongé les sangs, celle que tu as cherché à retrouver, par Marcus et Beatrix parfois, par des enquêtes menés tant bien que mal au sein du ministère, et ce, pendant des mois. Celle que tu n’as jamais espérer voir revenir. Jamais tu n’as doutée d’elle, jamais tu n’as cru qu’elle avait changé de camp. Jamais. Tu as toujours gardé la foi. En elle. En son retour. En ses intentions. Toujours. Il n’y a donc rien à lui cacher, rien. Si seulement tu avais été un homme, si on t’avait élevé en amazone, tu aurais foncé à travers les bois, mais non. Tu n’as jamais été que Susanna et le mieux que tu aies pu faire, c’est de veiller sur son fils. Et par Morgana, lui aussi te manque atrocement en ce moment. Tu as toujours vu ton amie à travers le petit, tu as su l’aimer à cause de ce lien justement. Et aujourd’hui, après toute une semaine d’attente, tu vas enfin la revoir. Une autre semaine à perdre l’esprit, à imaginer le pire. Est-elle blessée ? Traumatisée ? Tu te jures déjà de la venger, d’écorcher quiconque aura touché un seul de ses cheveux, d’empoisonner tous ses geôliers.

Tu ne remarques pas même que des pas s’approchent, dans le corridor, que des voix discutent même. Ton esprit est ailleurs. Douce oscillation entre l’anxiété et la culpabilité. Tu crains ce qui a pu lui arriver, mais tu crains tout autant son jugement à venir. Parce qu’au cours de cette semaine, elle a assurément dû entendre parler des ragots te concernant. Non seulement on t’a prise pour la mère de Scorpius, mais en plus, tu es passé à un doigt, à un soupir oui, de devenir Mrs.Malfoy. Là, tu serais devenue la belle-mère de son fils. Par Morgana, tu ne sais pas ce qu’elle pensera de la situation. Elle ne connait pas tes raisons, elle ne sait assurément pas que tout ça, toutes tes actions, tout ce temps passé chez les Malfoy, même cette amitié qui a grandi, de base portait son sceau. Que tout ça, tu l’as d’abord fait pour elle. Pour l’aider à ta façon. Pour veiller sur son héritage. Non, elle ne peut pas le savoir et c’est bien ce qui te fait peur. Ce qui te fait mal à la tête, une migraine te menaçant de ses doigts acérés. Comme ta conscience, une autre ennemie. Tu t’inquiètes de tout. Est-ce que ta tenue est acceptable ? Est-ce trop sobre ? Peut-être aurais-tu du relever tes cheveux ? Et si elle te rejetait ? Tes doigts trouvent ta bouche, dissimule tes lèvres, alors que ton esprit file à toute vitesse. Elle a toutes les raisons de ne plus vouloir de toi. N’as-tu pas fini par t’attacher à ce qui était sien ? À ce qui devait l’être ? Oui. Tu es coupable, de tout, de rien. D’être toi. D’être trop faible. Plus Slughorn que Carrow. Pourtant, ça ne te console pas. Ça ne te fait aucun bien, d’être davantage douce qu’épineuse.

C’est finalement un raclement de gorge qui te fait pivoter la tête. Elle est là. Ton cœur s’arrête de battre aussitôt. Elle est là, sur le seuil de la pièce, son père l’accompagnant. La raccompagnant. La forçant possiblement à se présenter devant toi. Tu t’attends au pire. Et pourtant, si tes yeux se noient déjà d’émotion, ce n’est pas de la peur qui s’y trouve mais du soulagement. De la tendresse. De l’amour. Ta petite Tori est là, en vie, belle comme le jour. Elle est là devant toi, un peu plus vieille que dans tes souvenirs, un peu maigrichonne, mais plus en courbe. Quelque chose de plus mature vit dans ses yeux, se cache dans sa posture. Tu es fière de ce maintien de tête, tu admires le battement de ses cils. Ce qui ne tue pas rend plus fort, n’est-ce pas ? Astoria est dorénavant puissante. Tellement puissante. Tu pivotes doucement les pieds, hésite à la rejoindre, ta main tremble même devant ta bouche. Ce n’est que lorsqu’une larme roule en silence le long de ta joue, un peu maigre aussi, à force de sauter les repas, à force d’être tourmenté par le malheur, que le maître des lieux abandonne sa fille. Lui a-t-il chuchoté quelque chose à l’oreille ? Tu ne sais pas. Tu ne sais plus rien. Sauf qu’elle est vivante. Devant toi. C’est déjà tellement. Tu fais un premier pas vers elle, ton pied ne sachant guère plus comment glisser sur le parquet. Tes chevilles ne semblent plus connaître leurs fonctions. Tes jambes sont en coton. Puis, ta voix résonne enfin dans la pièce, petite chose malheureuse, suppliante, à te faire rougir de honte, pareille à cette larme, ultime preuve de ta faiblesse. « Astoria… »

Quelque chose se fissure plus fort en toi. L’eau coule. Dégouline et émue au possible, tu t’avances doucement vers elle. Chancelante. Noyée par toutes ses émotions que tu as toujours sut repousser plus loin, qui t’ont attendus au détour. Qui attendait que tu craques pour mieux se fracasser en toi. Ta main se tend vers elle, suppliante, tremblante. Elle aurait pu mourir. Elle aurait pu ne jamais revenir. Elle aurait pu, tant de chose, tant d’horreur, mais elle est là et tes doigts abandonnent ta bouche pour lui offrir un sourire qui tremble tout autant. Mais qui déborde d’amour. Jamais tu n’as cessé de l’aimer, de l’attendre, d’espérer. Ce n’est pas Beatrix ta sœur, ce ne sera jamais elle, c’est elle, la belle et fragile Tori. Tu chuchotes, ta voix ne semblant plus capable de te soutenir, de tenir le coup, ta voix se faisant rauque, la faute au raz de marée. « Tu m’as tellement manqué… je n’ai jamais cessé de croire que tu reviendrais. J’ai toujours su… oh Astoria. » Tu aimerais tant la prendre dans tes bras. Tant !
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MessageSujet: Re: Drop your guard {Susoria}   Drop your guard {Susoria} EmptyMar 2 Juin 2015 - 11:39

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« Ta copine Carrow est là. J’ignore ce qu’une fille de cette famille peut bien trouver à une gamine comme toi. Allons, dépêches-toi, je perds déjà assez mon temps. » Tourbillon infernal engloutissant la belle gamine. Apeurée, son regard était sur son géniteur. Elle ne voulait pas mais lui, il l’exigeait. Il balayait les remous internes de sa fille, il ignorait les protestations silencieuses de cette dernière, ces caprices qu’il haïssait plus que tout. Il ne voulait rien savoir, rien entendre, elle devait se bouger, un point, c’est tout. Les lèvres tremblotantes, la docile enfant se fit pantin une fois de plus, marchant derrière les traces de son père, qui grommelait dans sa barbe que c’était le travail des domestiques et non le sien de l’accompagner de la sorte. Mais une Carrow s’était pointée chez eux, la moindre des convenances était que le patriarche l’accueille avec le respect et l’attention requises d’une grande famille. Astoria ne voulait pas faire face, pas maintenant, pas tout de suite. Hier encore, elle était dans l’espace confiné d’une salle du ministère, à répondre question sur question, à balbutier son calvaire mille et une fois, à montrer patte blanche. Le lendemain, une soirée était prévue en son honneur, parce que la cadette était revenue au bercail, parce qu’elle était en vie, en plutôt bonne santé et qu’elle était la parfaite démonstration de ce que les insurgés pouvaient faire subir. Une carotte que l’on brandissait pour attiser un peu plus le régime de terreur du Magistrer, pour prouver que leur cause était la bonne, que les résistants devaient être éradiqués. Sa mère était en émois et toute la demeure avec elle. Astoria était emportée dans ce tourbillon incessant, sans savoir comment le stopper ni quand tout ceci s’arrêterait. Mais aux vues des messes basses qu’elle laissait sur chaque passage qu’elle entreprenait quand elle allait quelque part – quand bien même elle n’était pas beaucoup sortie cette dernière semaine – il fallait attendre un moment pour qu’elle soit en paix, qu’elle retrouve sa tranquillité et sa vie. Ses pas étaient silencieux, contrastant avec la démarche rapide et lourde son père, la tête baissée. Ses émotions étaient sans dessus dessous, son cœur palpitait comme jamais ; elle était terrifiée. Terrifiée mais aussi pleine de reproches, de critiques à crier, à hurler. Toute cette rage qu’elle avait accumulé pendant des années sans jamais pouvoir la faire sortir, ou alors aux personnes qui n’avaient (presque) rien demandé – même si ces sales insurgés avaient bien mérité qu’elle leur mène la vie un peu plus dure. La frêle enfant se tordait les doigts, nerveuse. Elle l’était tellement. Et pourtant, elle ne devrait pas. Elle devrait marcher d’une démarche haute, de cette allure assurée qui promettait qu’elle allait provoquer un scandale, lui rendre la monnaie de sa pièce. Mais c’était Sue. L’adorable et bienveillante Sue. Celle qui avait veillé d’un œil protecteur sur elle – mais qui n’avait pas été foutu de remettre la main sur toi, protestait sa raison. Trop occupée, trop distraite par autre chose. Astoria se pinça les lèvres devant les lignes sinistres qu’on lui avait fait lire en octobre dernier, comme pour lui brandir sous le nez qu’on l’avait oublié, qu’elle n’existait plus, qu’elle devait sûrement être considérée comme morte aux yeux du monde extérieur. Un acte malveillant, d’une cruauté sans égale, qui l’avait faite tournée dans sa cage pendant une semaine et pleurée encore plus la nuit tombée.

Et pourtant, quand la porte s’ouvrit, la jeune sorcière en oublia presque instantanément sa rancœur, toutes ces mauvaises ondes qui l’avaient habitée pendant des mois. La brune lui faisait face, l’air désarmé, les yeux visiblement larmoyants. Astoria restait droite dans l’encadrement de la porte alors que son père les abandonnait, les laissant seules dans ce salon où la lumière du printemps s’y plongeait avec délice. « Astoria… » Elle avait tellement voulu la revoir. Elle avait tellement attendu que la brune retrouve son chemin, qu’elle vienne à son secours, qu’elle entende ses appels à l’aide. Sue avait toujours été là pour elle, à chaque étape de sa vie, même la plus douloureuse. Elle l’avait soutenu, elle l’avait apaisé, elle avait su la gérer et lui parler comme personne. Son seul aura, sa seule présence suffisait à calmer la tumultueuse enfant qu’elle était. « Tu m’as tellement manqué… je n’ai jamais cessé de croire que tu reviendrais. J’ai toujours su… oh Astoria. » Sue avait cette voix rauque, brisée par les larmes qui coulaient sur son soyeux visage, aux traits qui n’avaient pas vraiment changé en quatre ans. Peut-être était-elle plus fatiguée, plus lasse que la dernière fois qu’elle l’avait vu. Ses joues étaient peut-être un peu plus creuses et la voir dans cet état lui faisait chavirer son pauvre cœur déjà au bord du précipice. Mais Astoria se pinça un peu les lèvres avant de refermer la porte. La main sur la poignée qu’elle regardait sans voir, elle resta un moment prostrée de la sorte, comme pour méditer sur ce qu’elle allait pouvoir faire. Elle sortit alors sa baguette et prononça un faible « Insonorus ». La jeune Greengrass ne voulait pas que des oreilles interdites écoutent à la porte, épient leur conversation et délient de mauvaises langues. Puis, elle se retourna, faisant de nouveau face à Sue. Et elle craqua. Toute son irritation s’était envolée et l’innocente gamine qu’elle était se précipita dans les bras de la brune, des larmes débordant de ses propres yeux bleus. Laissez-moi respirer son odeur une nouvelle fois, laissez-la me bercer une dernière fois, j’en ai tant besoin. Astoria plongea son museau dans le cou de son amie, la serrant maladroitement contre elle, les sanglots l’empêchant d’émettre une phrase cohérente. Mais pour l’instant, elle ne souhaitait pas parler. On l’avait mise à fleur de peau, les épreuves l’ayant à la fois fragilisées et rendues plus fortes. Mais dans les bras de Sue, elle n’était que la petite fleur candide de Poudlard, celle qui avait confiance, celle qui apprenait tout juste la vie, la vraie. Elle voulait tellement retourner à cette époque, où tous était beaucoup plus simple, où il n’y avait pas encore de vies détruites, de confiances trahies, de guerre faisant rage. La guerre l’avait ruiné, psychologiquement et émotionnellement. On l’avait vidé, on l’avait souillé dans son plus fort intérieur, on l’avait violé dans ses pensées, dans son esprit, dans son âme. Elle avait été un pantin toute sa vie et elle était condamnée à le rester. Mais avec Sue, dans ses bras, Astoria ressentait cette liberté qui fut sienne pendant quatre ans et demi, cette innocence de la vie, cette impatience de découvrir ce que le monde avait à lui offrir.

Le monde lui avait offert certes des années de bonheur mais à quel prix ? Au prix d’une trahison de sœur – non, Daphné avait été obligée, forcée de les trahir ? Au prix d’une erreur monumentale à cause d’un cœur trop sentimentale, qui avait idéalisé le prince charmant ? Au prix de l’abandon d’un enfant, d’adhérer à une cause qu’elle ne comprenait pas vraiment, d’être de nouveau enchaînée ? La belle eut un hoquet de surprise avant de repousser brutalement, violemment la brune. « Comment as-tu pu me faire ça ? » Ses traits habituellement contrôlés et fins étaient défigurés par ce sentiment de trahison, la peine immensurable d’avoir reçu un coup d’endoloris de la part même de celle qui avait tant veillé sur elle. « Comment peux-tu te montrer comme cela, larmoyante et pitoyable, sous mon propre toit ? » Son ton était monté, la jolie plante était devenue hystérique, criant tout en pleurant, foudroyant tout en étant sur le point de s’effondrer comme un chiffon. Elle se redressa tout de même, la mâchoire tremblotante, écume d’aigreur, le poison sur sa langue n’attendant qu’à être déversé. « J’espère que tu as bien profité de mon absence car je compte bien reprendre ce qui est mien. » Glaciale, la coupure d’un iceberg provoquée, elle avait pourtant l’air d’une lionne enragée. Ses frêles jambes ne la retenaient plus, elles avaient supporté ce corps frémissant sous le poids d’émotions extrêmes depuis des années et elles arrivaient à saturation. Et pourtant, leur propriétaire les obligeait à rester tendues, à la maintenir encore un peu, faire preuve de dignité devant Sue qui ne devait que se morfondre d’excuses à ses pieds. Jamais Astoria n’avait pensé se montrer aussi cassante face à son véritable ange gardien. Jamais elle n’avait aussi pensé que Sue aurait pu vêtir le tablier qui aurait dû être sien. Une liberté retrouvée, mais à quel prix ?


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MessageSujet: Re: Drop your guard {Susoria}   Drop your guard {Susoria} EmptyVen 5 Juin 2015 - 0:45

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Ta main tremble dans les airs, suppliante et pitoyable. Tu ne contrôles plus rien. Ni tes émotions, ni tes réactions et encore moins celle d’Astoria. Qui se détourne de toi. Qui te tourne le dos, en fermant la porte devant elle. Un instant tu crains le pire : elle va simplement partir. Te laisser là, toute seule, avec ton malheur. Avec ta culpabilité. Elle va te rejeter. Ton cœur te fait mal. Ton cœur bat trop fort. Ton cœur ne sait plus s’il pourra tenir le coup. Probablement pas. Voilà à quel point tu tiens à elle. À quel point votre amitié compte pour toi. Elle a disparu trop longtemps, mais tu n’as jamais cessé de l’aimer, jamais. Tes pas ralentissent, de crainte d’être rejeté pour de bon, mais le sort tombe sur la pièce, dans un murmure : « Insonorus. » Ta main s’abaisse lentement, toujours prise de tremblement, le trouble vibrant en toi. Et si elle te hurlait de partir, saurais-tu obéir ? Probablement pas. Tu as besoin de la toucher, de voir qu’elle est bel et bien Astoria. Ta petite Tori. Qu’elle veuille ou pas de toi. Puis elle se retourne et tu cesses de respirer. Il n’y a que tes larmes qui continuent de couler, tu ne sais pas comment arrêter. Tu ne sais plus comment on voit sans cette pellicule humide, mais ça n’a pas d’importance, parce que bientôt son corps se fracasse au tien. Tu t’engouffres avec elle dans cet océan de douleur, de soulagement, de sentiment trop puissant, une mer de tourment et de bonheur de se retrouver. Astoria est là. Astoria est en vie. Alors tu la serres contre toi, à la broyer. Tu pleures avec elle, en chœur. Vos cœurs battent le même rythme effréné. L’une de tes mains glisse dans ses cheveux et alors que tu sens ses joues humides contre ton cou, tu presses ta joue contre la soie de ses longs cheveux. Tu la berces un instant, bénédiction des dieux. « Tori… ma petite Tori… » tu remercies Morgana de te l’avoir rendu. Tu remercies le monde entier de l’avoir gardé en vie, d’avoir sût la préserver. Vos corps oscillent doucement, guidés par tes jambes, pourtant instables. Là, dans le cocon de tes bras, Astoria est en sécurité. Elle est hors d’atteinte de tous les autres, de tout le reste, bon ou méchant. Tu es son bouclier, tu es sa forteresse et à la fois son chevalier. Pour elle, tu es prête à combattre. Pour elle, tu n’hésiterais pas à tuer.

Tu pleures sans plus savoir arrêter, tu la serre encore et encore, mais ni toi, ni elle, ne semblez satisfaite. Il y a tant de temps de rattraper. Tant à dire. Tant à ressentir. Mais les larmes que vous écoulez en disent bien plus que les mots. La façon dont ses bras t’étrangle la taille on la forme d’un « tu m’as manqué », alors que tes doigts s’enfonçant doucement dans ses cheveux, jusque contre son crâne chuchotent « je suis là ». Tes lèvres trouvent même le sommet de son crâne et là, tu embrasses ta petite sœur, ta petite chérie. Celle qui illuminait ta vie, parfois trop sombre, qui écartait le malheur avec ses boutades enfantines, qui tenait ta colère au loin en te forçant à faire les boutiques. Rien ne vous préparait à devenir aussi proche, rien en commun, si ce n’est une maison à Poudlard et la pureté de votre sang. Rien, sinon une famille un peu étrange. Sinon le besoin d’être couvé et de veiller sur quelqu’un. La culpabilité ne s’efface pas avec tes larmes Sue, mais elle te semble moins lourde quand Astoria se serre contre toi. C’est comme si elle était une fenêtre, quand elle est là, quand elle te touche, tout s’éclaire, l’air devient moins pesant. Tes soucis s’envolent. Ils reviendront, ils reviennent toujours, mais pas tant qu’elle sera là, dans tes bras. Puis ses bras te relâchent. Sa prise change. Elle te repousse, la fenêtre se referme, le soleil s’éteignant avec.

Astoria te repousse, à deux bras, son visage défiguré par la colère. Par la douleur. Celle que tu lui as infligé. Celle qu’elle expose à ta vue dans un éclat de voix sincère : « Comment as-tu pu me faire ça ? » Déjà, tu avances, même si tu sais qu’elle ne te laissera plus la toucher. Pas aujourd’hui. Peut-être plus jamais. Tu ouvres bien la bouche, mais tes lèvres tremblent. Tu ne fais pas le poids contre elle, tu ne le feras probablement jamais. Tu l’aimes trop. « Comment peux-tu te montrer comme cela, larmoyante et pitoyable, sous mon propre toit ? » Le pire, c’est qu’elle a raison. Tu es bel et bien larmoyante et pitoyable, détestable même. Tu ne devrais pas être là devant elle. Mais tu l’aimes, c’est ta seule excuse. Ton unique argument. Alors tu la supplies du regard, tout orgueil abandonné devant sa demeure. « Astoria, je t’en prie- » Tu viens en paix. Tu viens en amie. Tu viens pour retrouver ta sœur. Qu’importe si elle n’a que des accusations et de la haine à te rendre, tu devais venir. Tu devais lui parler. Tu devais la voir, voilà tout. Elle redresse bien le menton, mais tu es prête à tout encaisser, elle peut chercher à te briser, tu veux bien éclater en mille morceaux pour elle. Et si ça pouvait la réparer ? Et si ça pouvait la consoler ? Tu le ferais Susanna, encore et encore. Tu prendrais sa place, parmi les insurgés, tu proposerais un échange. Pour qu’elle soit libre. De son passé. De sa douleur. Du temps et de toi. De tout ce qu’elle a enduré. De tout ce que tu n’as pas fait pour elle. De tout ce qu’elle a raté. Tu referais le monde pour elle, tu le lui offrirais. Tu donnerais ta vie. « J’espère que tu as bien profité de mon absence car je compte bien reprendre ce qui est mien. »

Tu accuses le coup sans ciller, sans même un frémissement des lèvres, seulement une larme supplémentaire. À noyé dans les vestiges de toutes les autres. Ton cœur te fait mal, mais pleurer ne te mènera nulle part. Tu le sais, tu le vois bien. Ta voix est rauque, écorché par la douleur, par les regrets, quand elle ose enfin émerger de ta gorge : « Je n’ai jamais voulu rien prendre… jamais. Je t’en prie Tori- » Non, tu n’as pas le droit de l’appeler ainsi. Tu n’en as pas la permission. Plus maintenant. Plus jamais ? Tu te mords la lèvre inférieure, ravale tes larmes et c’est plus fort que toi, ton bras droit glisse contre ton ventre, ta main se refermant contre ta taille, tes doigts s’enfonçant dans la chair tendre, entre deux côtes alors que tu la fixes pitoyablement. Qu’est-il arrivé Susanna ? Quand as-tu cessé de chercher à te montrer utile à Astoria ? Quand est-ce que ta relation avec les Malfoy est passée de « admirable » à « profitable » ? Tu ne sais plus. Tu n’as jamais su. Tu n’as jamais été douée dans ce domaine, ça a toujours été celui de Tori, elle était ta conseillère. Tu t’es perdu en chemin et là, tu ne sais pas quoi dire. Tes lèvres bougent, tremblent, cherchent ce qu’elles doivent traduire, mais plus rien ne fonctionne correctement et les larmes s’accumulent dans tes yeux. Jusqu’à ce qu’elles coulent à nouveau. Personne ne viendra t’aider Sue, tu le sais bien, il faut que tu t’expliques toute seule. Comme l’adulte que tu es. Il faut que tu regagnes Astoria. Que tu retrouves la permission de l’approcher. D’être à ses côtés. Tu as perdu Draco pour ne pas la perdre, elle. Parce qu’elle compte trop. « Je t’en prie Astoria… je vais tout t’expliquer. » parce qu’il est clair qu’elle sait. Que tu as osé, l’espace d’un instant, d’une nuit même, rêvé d’une vie auprès des Malfoy. Honteuse, tu t’approches, mais elle n’a pas à reculer, parce que tu t’effondres à genoux devant elle. Suppliante. Pitoyable. Encore.

Avant que tes lèvres ne se mettent en route, tes mains attrapent le bas de sa robe. Tu ne la tires pourtant pas, tu tentes simplement de ne pas la laisser fuir alors que tu fais ton plaidoyer. « J’ai tout fait pour que Draco prenne soin de lui, je te le jure ! J’ai tout fait pour qu’il sorte de son état, quand tu as disparus, pas pour qu’il t’oublie, jamais ! » Tes yeux se lèvent vers elle, suppliant. Au bord de la panique. Grignoté par la peur. Ta mère t’avait bien dit de ne pas te mêler des affaires des Malfoy, qu’à trop vouloir sauver ce qui ne t’appartenait pas, tu te ferais du mal. Que tu saignerais aussi. Qu’il n’y avait rien de bon pour toi dans toute cette histoire. Et pourtant, tu t’entêtes dans les détails. « Je ne voulais pas prendre ta place, mais je ne pouvais pas laisser Scorpius sans bras pour le bercer… je ne voulais pas… pas au départ, mais je n’ai pas su réagir autrement. » Parce que sans elle, quelle femme devait prendre le petit paquet qu’était alors Scorpius hein ? Sans toi, est-ce que Draco lui aurait fredonné des chansons ? Peut-être. Mais tu t’es donné le beau rôle. Tu t’es convaincu que tu étais essentielle à leurs vies, au bon fonctionnement. Que tu étais utile, que c’est grâce à toi si l’enfant va aussi bien. Que tu lui as peint un portrait grandiose de sa maman, de qui tu n’as jamais tarit d’éloge. Tu verras Scorpius, comme ta maman est belle, comme elle est gentille et douce, et quand elle rit, on dirait que le printemps est arrivé. Mais tu es là, à genoux devant le fameux printemps, terrible saison qui craint que tu lui aies volé ses droits.

Tes mains serrent doucement la douce étoffe alors que tu chuchotes presque douloureusement la suite, tes yeux s’abaissant lentement : « Si je me suis immiscé dans leur vie, c’était pour toi Astoria… parce que je craignais que Draco n’ait pas le cœur, ou la force de le faire. Il était détruit à ta disparition… moi aussi… Scorpius… » tu fermes les yeux. Tu te rappelles des crises du petit. De ses larmes, de son chagrin inconsolable. « Ton fils était inconsolable… je ne pouvais pas le laisser pleurer. Draco ne pouvait pas non plus tout faire… et moi, je ne savais plus à qui donner tout ce que je gardais pour toi. » Un sanglot se dilue dans ta voix alors que tu bats des paupières plus fort. « Tout l’amour que je lui ai donné, tout l’amour que je lui voue, c’est de toi qu’il découle… j’avais perdu ma petite sœur… j’ai seulement pris soin de toi à travers lui. Je l’ai aimé parce qu’il était de toi… parce qu’il te ressemblait. » Et tu as eu tort Sue, tellement tort. Mais il est trop tard. Et là, tes mains abandonnent sa robe, alors que tu laisses tes fesses retomber sur tes talons, que tes mains se referment plutôt sur ta propre robe, la tordant. Comme ton ventre. Comme ton cœur. Quelle stupide erreur Susanna, quelle idée que d’aller aimer ce qui n’était pas à toi. Que de croire que tu en avais le droit. Que c’était là ta place.
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MessageSujet: Re: Drop your guard {Susoria}   Drop your guard {Susoria} EmptyVen 5 Juin 2015 - 14:50

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« Je n’ai jamais voulu rien prendre… jamais. Je t’en prie Tori- » Elle la priait ? Elle venait lui demander, chez elle, de la prier ? De la prier de quoi ? De lui avoir tout prit ? D’avoir menée la belle vie, celle qui aurait dû être sienne, pendant qu’elle était enchainée à ces brutes sans pitié ? Astoria se retient de boucher ses oreilles. Elle ne voulait rien entendre, elle ne souhaitait pas entendre les explications, les excuses sordides que Sue allait lui infliger. Elle aurait dû l’ignorer, elle aurait dû se faire passer pour malade ou pour trop fatiguée pour descendre. Elle aurait dû tourner les talons quand elle avait pu, fuir quand il était encore temps, s’échapper quand elle en avait eu la possibilité. Cette confrontation, elle l’avait ressassé plusieurs fois dans sa tête. La prisonnière, assoiffée de revanche sur ses assaillants, s’était jurée de faire payer sa meilleure amie, sa sœur de cœur pour ce qu’elle a osé faire. L’obscurité de son cœur avait atteint ses pensées et elle s’était déjà imaginée lui rompre le cou, de demander à son père de lui faire perdre la tête, ou tout autre sévisse aussi absurde les uns que les autres. La belle s’était agrippée les ongles sur les briques, écorchée les doigts à force de s’acharner dessus. Ils l’avaient rendu encore plus misérables, après trois ans et demi d’interrogation quant à son importance à leurs yeux, s’ils la recherchaient, s’ils retournaient ciel et terre pour la retrouver. Et tout cela pour se rendre compte que Sue, sa précieuse Sue, celle qui la comprenait peut-être encore mieux que sa véritable sœur, l’avait trahi. Ce n’était peut-être pas voulu, ni prémédité mais les résultats étaient là et Astoria n’en avait nullement à faire du pourquoi du comment. « Je t’en prie Astoria… je vais tout t’expliquer. » La jeune sorcière passa ses mains sur ses joues ; il était hors de question d’être dans le même état que Sue. Elle n’allait pas être aussi pitoyable, elle était plus digne que cela, elle n’avait aucun tort à se reprocher. Elle était la victime de l’histoire, la brebis du troupeau de loups. Elle se devait de montrer à Sue que ses paroles, son visage pleurnichant ne l’atteindront pas. Ne la déstabiliseront pas. Son cœur était devenue de pierre, son esprit s’était durci et elle avait grandi, elle avait mûri. On dit toujours que ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort. Et c’était ce qui était arrivé à la jeune fille frivole d’autrefois ; elle s’était épaissie psychologiquement. Enfin, c’est ce qu’elle pensait.

Sue s’approcha d’elle de quelques pas, les traits véritablement douloureux face au rejet de la jeune fille. Mais elle s’y était attendue, n’est-ce pas ? Elle n’avait tout de même pas caressé, effleuré l’idée même que sa protégée oublierait toute cette histoire d’un revers de main, qu’il lui suffirait de sourire pour que tout parte comme une trainée de poudre ? Et comme si Sue n’était pas assez mal au point, la voilà qui tomba à genoux, à ses pieds, le visage levé vers elle. Que lui arrivait-il donc ? Astoria sentait son nez lui piquer, les yeux s’embuer face à l’image que son amie, une Carrow tout de même, lui envoyait. Elle eut presque envie de reculer quand cette dernière lui attrapa le bas de la robe, son faciès suppliant face au regard soupçonneux de la jeune Greengrass. « J’ai tout fait pour que Draco prenne soin de lui, je te le jure ! J’ai tout fait pour qu’il sorte de son état, quand tu as disparus, pas pour qu’il t’oublie, jamais ! Je ne voulais pas prendre ta place, mais je ne pouvais pas laisser Scorpius sans bras pour le bercer… je ne voulais pas… pas au départ, mais je n’ai pas su réagir autrement. » Astoria n’en croyait pas ses oreilles. Elle se risquait de l’attendrir en lui parlant deson bâtard, de Scorpius, de celui qui fut sien pendant cinq mois, en pensant que ça allait l’apaiser ? Est-ce que Sue pensait vraiment que ce genre d’arguments fonctionnerait ? Pensait-elle réellement que la jeune enfant se laisserait bercer par la sympathie, par la bonté même qu’a eue son amie vis-à-vis de son fils ou même de Draco ? «  Si je me suis immiscé dans leur vie, c’était pour toi Astoria… parce que je craignais que Draco n’ait pas le cœur, ou la force de le faire. Il était détruit à ta disparition… moi aussi… Scorpius… » Cette vie qu’Astoria n’a jamais eu. Qu’elle aurait dû avoir. Qu’elle avait aussi abandonné. Sous l’influence d’un père trop sévère, trop manipulateur, trop dictateur pour laisser à sa fille son choix. Mais elle n’avait que quinze ans, elle n’en voulait pas, de ce gamin. Elle avait voulu le renier de sa vie, malgré que ses bras le réclamaient. Mais maintenant… Maintenant, la jeune mère qui sommeillait en elle s’étirait les membres et criait au manque. Son instinct lui disait que ce petit serait la résolution de nombreux problèmes. Que cet enfant pourrait savoir comment apaiser ses maux sans qu’il le sache. Qu’elle pourrait trouver auprès de lui une affection réelle, innocente et pure. Mais Sue l’avait devancé, elle s’était imposée en figure maternelle à lui et elle, pauvre sotte, elle allait devoir passer derrière son amie, derrière quelqu’un, alors que c’était elle, sa mère biologique. La Greengrass blâmait aussi silencieusement Draco de ne pas avoir été assez fort, d’avoir été le premier des lâches, de ne pas avoir su tout gérer. Il avait accepté la responsabilité de Scorpius, il aurait dû s’attendre  à tout ce qui allait suivre le concernant. Il aurait dû être plus fort. « Ton fils était inconsolable… je ne pouvais pas le laisser pleurer. Draco ne pouvait pas non plus tout faire… et moi, je ne savais plus à qui donner tout ce que je gardais pour toi. Tout l’amour que je lui ai donné, tout l’amour que je lui voue, c’est de toi qu’il découle… j’avais perdu ma petite sœur… j’ai seulement pris soin de toi à travers lui. Je l’ai aimé parce qu’il était de toi… parce qu’il te ressemblait. »

Astoria ne put retenir sa main qui s’aplatit brutalement sur la joue de cette déplorable Carrow gémissante à ses pieds. Des larmes perlaient à la bordure de ses orbites, des larmes de colère, de faiblesse, de honte pour sa prétendue amie. La brune se cachait derrière un enfant de quatre ans pour excuser ses actions et maintenant, c’est à peine si elle ne se cacherait pas sous les jupons de la Greengrass pour ne plus avoir à faire au regard courroucé et toujours accusateur de la jeune fille. « Tu es méprisable, cracha-t-elle dans un dégoût non dissimulé. Je ne t’ai jamais demandé de t’occuper de lui. Comment tu oses me sortir cette carte-là ? Scorpius était sous la responsabilité de Malfoy et non de la tienne. Ce n’est pas ton enfant, c’est le mien ! » Elle avait mal, la jolie fleur. Mal de cette fureur qui lui bouffait les entrailles. Mal de devoir faire preuve de violence face à sa bienfaitrice, celle qui l’avait tant bercé dans ses doutes et ses angoisses, celle qui avait su la surveiller dans ses accès de frivolité. Astoria en voulait d’autant plus à Sue de lui faire sentir ses boyaux s’enflammer d’ondes négatives à son égard alors qu’elle ne voulait que retrouver sa protection, ses mots doux et encourageants, un soutien inébranlable sur lequel elle aurait pu se reposer, se reconstruire et réapprendre à vivre. Mais non. La brune s’était approchée de choses qui ne la concernaient pas, d’affaires qui n’étaient pas siennes. Astoria était injuste mais elle était aveuglée par ce sentiment qui ne l’avait pas quitté une seule minute. Elle ne voulait pas que Sue ait le bon rôle, elle ne voulait pas que la brune passe pour celle qu’elle a toujours été ; une bienveillante amie qui prenait soin de ce qu’Astoria avait perdu. Non, la capricieuse enfant ne voulait rien voir de tout cela, sa jalousie et sa possessivité l’en empêchant. Sue l’avait volé et cela, jamais elle ne pourra le lui pardonner. « Je ne voulais pas que tu t’occupes de lui. Je voulais que tu me cherches, que tu me retrouves ! Pas que tu berces mon fils tout en se tapant son père, celui même qui aurait dû être mon mari ! » Sa voix, qu’elle tentait malgré tout de contrôler jusqu’à maintenant, montait en octave en même temps que la pression de ses artères grossissait, comme s’ils allaient explosés d’une minute à l’autre. La cadette n’avait été libérée qu’il y a seulement quelques jours, à peine une semaine, et elle était déjà plongée dans une spirale sans fin. Elle qui avait déjà été choquée émotionnellement par la présence de Daphné dans la demeure familiale, voilà que Susanna en rajoutait une couche. Et Astoria ignorait encore combien de confrontations de la sorte elle pourrait endurer.

« Et Draco justement… Une excuse pour ça ? Est-ce que c’est aussi pour moi que tu as veillé sur lui ? » Pourtant, la belle savait qu’elle n’avait aucun droit de regard sur lui. Leurs fiançailles avaient été rompues et il n’avait jamais exprimé le moindre sentiment à son égard, mis à part du dédain et de l’ignorance. Et elle, sa meilleure amie, avait visiblement été assez proche pour que la Gazette en parle, pour qu’on soupçonne même Sue d’être la mère de Scorpius. Cet être qui ne connaissait pas sa véritable mère avait été ruiné de sa génitrice au profit d’une usurpatrice. Car c’était ce que la brune était aux yeux de la jeune sorcière ; une usurpatrice, une profiteuse. Et elle avait profité de l’absence d’Astoria pour enfiler son rôle, sa place. « Et s’il te plait, ne me fais pas croire qu’il était dévasté par ma disparition… Je n’y croirai pas. » La jalousie parlait à sa place, vomissait tous ces mots désagréables, ce ton effroyable, ce visage de glace. « Ne comptes même pas revoir Scorpius un jour. Ou même moi. Notre amitié est morte. Tu as tout détruit. » La jeune Greengrass se passa la main sur le visage, véritablement fatiguée et épuisée de toute cette agitation à laquelle Sue la soumettait. La jeune Carrow n’avait jamais voulu la perdre et pourtant, c’est exactement ce qu’il se passait.

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MessageSujet: Re: Drop your guard {Susoria}   Drop your guard {Susoria} EmptyVen 12 Juin 2015 - 7:57

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Those paper dolls hold each other by the hand. One cut and they break. I'm trying to make you understand, Emotion is a wild thing. Together we can tame it. Look again, Don't you realise It's in my eyes.
Our love runs deep, deeper than the darkest sea



La claque te surprend. Te réveille. Elle remet en place ton orgueil, ta fierté, elle leur redonne vie. Que fais-tu donc à genoux devant elle, Susanna ? Tu la supplies bien entendu, tu l’exhorte à t’écouter, à te pardonner. Mais c’est sans issue, il suffit de voir le délicat visage défiguré qui te fait face, le mal y ayant élu domicile. Au revoir la belle enfant, la petite sœur, délicate petite chose à couver et protéger. « Tu es méprisable. Je ne t’ai jamais demandé de t’occuper de lui. Comment tu oses me sortir cette carte-là ? Scorpius était sous la responsabilité de Malfoy et non de la tienne. Ce n’est pas ton enfant, c’est le mien ! » Elle n’a pas tort, en ce moment tu es bel et bien méprisable, pauvre folle agenouillée devant une enfant qu’on a traumatisée, qu’on a abimée. Mais elle te crache la vérité au visage, te rappelle que tes actes n’ont que ta personne pour coupable. Parce que jamais elle n’a parlé de Scorpius avant sa disparition, jamais elle ne t’a demandé de veiller sur le petit garçon. Tout ça, tout ce que tu as fait, toutes ses berceuses, toutes ses tentatives pour gagner le cœur du bambin, tu l’as fait de ton propre chef. Par égoïsme, pour te consoler, probablement tout autant que pour rendre service à quelqu’un que tu considérais avec égard : Draco. Tu as eu tort Sue, tellement tort et là, devant Astoria, tu lèves un regard coupable mais limpide. Parce que c’est la vérité : c’est son fils et non le tien. Jamais. Mais ça, tu ne l’as jamais oublié. Jamais. Pas même quand tu t’installais au sol avec l’enfant, que tu lui chuchotais des détails au sujet de sa mère. Jamais.

« Je ne voulais pas que tu t’occupes de lui. Je voulais que tu me cherches, que tu me retrouves ! Pas que tu berces mon fils tout en se tapant son père, celui même qui aurait dû être mon mari ! » Et voilà l’autre cause de sa colère, de l’obscurité qui s’échappe de ta vieille amie : la jalousie. Les affaires de cœur n’ont jamais fait bon ménage avec les amitiés de longues dates, tu aurais dû le savoir. Mais tu t’es bercée d’illusion et là aussi, tu es coupable Susanna. Tellement coupable que tu baisses les yeux, honteuse de ton comportement passé. De cette unique nuit passée dans les bras du fils Malfoy, du plaisir que tu en as tiré, de tes espoirs éphémères d’y trouver des fragments de bonheur. Une quelconque sécurité. C’était stupide, ça aussi. Mais ses accusations te blesse tout autant que ta présence auprès des Malfoy à du la blesser, elle. Parce que quelque part, tu l’as cherché, toi aussi. Peut-être pas comme elle le souhaitait, parce que tu n’as jamais été une femme de terrain, parce que tu n’es pas née amazone, mais que tu t’évertue à le devenir. Tu n’as finalement que des excuses, encore, à lui offrir. « Ça n’a jamais été mon intention… je suis désolée… » et s’il reste de la honte dans ton regard, des regrets et de la tristesse, tu ravales cette envie de t’incliner devant elle. Parce que ta joue est rose depuis sa gifle, parce que tu ne peux pas te glisser plus bas que terre. Pas encore. Pas sans raison. « Et Draco justement… Une excuse pour ça ? Est-ce que c’est aussi pour moi que tu as veillé sur lui ? » Cette fois, tu ne peux rien ajouté. Tu ne peux rien expliquer. Avant même qu’il ne soit relié à Astoria, tu connaissais Draco, avant qu’il ne devienne son époux, avant qu’il soit le père de son enfant. Sauf que vous n’étiez pas proche, jamais. Astoria a toutes les raisons de te questionner, de t’accuser. Encore et encore, te foudroyant de sa colère, de sa jalousie.

Il ne reste toutefois plus rien de votre amitié, à Draco et toi. Plus rien de ses nombreux moments passés en compagnie de l’autre, de vos sorties au restaurant, de vos longues soirées, en compagnie de Scorpius, puis d’un thé. Tout s’est envolé par ton rejet de l’épouser, par une décision mûrement réfléchi. Pour ne pas offenser celle qui te fait justement face, pour ne pas la perdre, par culpabilité, pour te préserver. Des élans colériques de Draco, de ses caprices. Et là, devant celle qui a jadis été ta petite sœur, tu réalises que des deux, elle a toujours été la plus à même de satisfaire les élans égoïstes et immatures de l’héritier Malfoy. N’ont-ils pas plus en commun qu’il n’y parait ? N’est-ce pas cela, aussi, qui t’a aspiré jusqu’à lui. C’est elle qui vous a relié, elle qui vous a réunis, qui a fait de vous d’anciens amis intimes. Parce qu’à sa disparition vous aviez un but commun : la retrouver. « Et s’il te plait, ne me fais pas croire qu’il était dévasté par ma disparition… Je n’y croirai pas. » Son constat ne t’étonne pourtant pas, car peu importe ce que tu peux lui dire, tout ce que tu pourrais lui présenter comme argument, des témoins ou une pensine pleine du passé, elle ne comprendrait pas. La vérité, c’est que ton amie ne veut plus de toi. La vérité, elle te la jette au visage sans aucune délicatesse, sans aucun égard, cruelle petite fille en ayant eu assez d’un vieux jouet fêlé : « Ne comptes même pas revoir Scorpius un jour. Ou même moi. Notre amitié est morte. Tu as tout détruit. » En effet, tu as tout détruit, mais tu savais que ce serait le cas, n’est-ce pas ? Ce fameux matin quand tu as quitté Draco pour retrouver ta chambre, pour retirer son parfum de sur toi, de tes cheveux et de ton cou, tu savais déjà que tu avais tout gâché. Parce qu’Astoria reviendrait, parce qu’il était à elle, parce que tu avais eu l’audace de l’oublier. Mais c’en est assez des larmes, tu redresses tout simplement un regard malheureux mais résigné sur elle. Si Tori en a assez de voir ton malheur, d’entendre tes suppliques, si ton amour ne sait plus l’atteindre, alors tu peux au moins faire preuve d’amour propre. Tu peux être celle qu’elle a toujours connue, à défaut d’être affectueuse, tu peux avoir la noblesse de ton rang. La grandeur de ton sang. Tu peux lui faire face, le dos droit et les yeux se limitant à briller sous la tristesse que cet adieu représente. Quitter Astoria, accepter son rejet définitif, c’est pareille à perdre un bout de toi, l’un des meilleurs, comme perdre un enfant.

Tu fermes les yeux un instant, inspire lentement, puis tu bats des cils à deux reprises, avant de parler. Doucement, comme si tes mots étaient fragiles, et peut-être le sont-ils. « Tu as raison… j’ai été abjecte de me donner au père de ton fils. J’ai honte de ce que j’ai fait Astoria, au nom de ce qui a jadis été notre amitié, j’ai sincèrement honte et tu as toutes les raisons de me reprocher mon comportement. » Qu’importe que Draco ait rejeté tes doutes ou ta culpabilité concernant ce fameux moment, unique et pourtant encore précieux, et ce malgré la honte qui l’entoure, tu n’as jamais cessé de croire que tu avais eu tort. Que tu avais trompé ton amie, trahis une sœur. Et tu avais raison, Draco ne comprend rien aux cœurs féminins, le sien est probablement trop froid, trop pragmatique. « Et je suis bel et bien coupable de ce que tu m’as accusée… de ne pas t’avoir cherché assez, de ne pas avoir cru pouvoir être utile sur le terrain, de ne pas avoir fait plus pression auprès des autres. Je n’ai pas été à la hauteur de ton affection Astoria et je m’en veux… » tous les jours que ton regard ajoute. Mais l’heure n’est plus aux lamentations et même si des larmes bordent tes cils, tu te tords doucement les mains. Le pire est à venir. « Tout comme je n’aurais pas dû approcher ton fils ou son père… c’était des erreurs de ma part. Je t’ai trahis Astoria, je t’ai trompée, j’ai occupé une position qui aurait pu être la tienne… si j’avais su veiller sur toi et si tu en avais voulu. » Est-ce là une accusation ? Pas réellement. Seulement une constatation, parce que de prime abord, tu as le souvenir d’une petite sœur ne désirant pas prendre en charge un bébé. Droguée ou pas, est-ce qu’une mère peut abandonner son petit de la sorte ? Tu aimes croire que non. Tu t’es convaincu que c’est pour cela que tu ne pourras jamais enfanté, de crainte de ne jamais être à la hauteur, de peur d’être dévoré par ce statut de mère, qui prend tant de place. Qui efface la femme derrière. L’individu. Et pourtant, Scorpius t’as appris autre chose et là, tu oses affronter Astoria, un minuscule sourire brillant de tendresse étirant délicatement tes lèvres.

Tu aimerais la toucher, lui caresser la tête ou la joue, comme autrefois. Comme pour la consoler, lui chuchoter que tout ira bien. Mais rien ne va plus et vous le savez toutes les deux. Le pire se faufile alors hors de toi, immonde petite chose dégoulinante de vérité : « Mais ne me demande pas de m’excuser pour les moments que j’ai passé avec Scorpius… parce que, en toute honnêteté, si c’était à refaire, je ne changerais rien des soirées écoulées en sa compagnie. Surtout pas maintenant, alors que son père et sa mère me refuse sa compagnie. » Sait-elle que Malfoy aussi, t’interdit de voir l’enfant ? Si ce n’était pas le cas, maintenant elle sait et toi, toi tu te mordilles la lèvre inférieure, un triste sourire venant éclore sur ta bouche alors que tes yeux scintillent plus fort. « Je ne le reverrais plus, je ne m’opposerais pas à toi, pas plus que je ne me suis opposé à Draco. Mais si tu crois savoir comment nous avons pu nous sentir lors de ta disparition, tu te trompes ! » Ta voix souligne le mot « trompes » avec quelque chose de douloureux, d’agressif même. Ce n’est pas une perte de contrôle, seulement elle doit comprendre qu’elle ne sait rien. Qu’elle n’était pas là. « J’y étais et pas toi. Que tu m’en veuilles, que tu me détestes ou que tu me souhaites ma mort de mille et une façon différentes ne changeront rien au fait que tu n’étais pas là Astoria. TU ne sais pas. Oui, tu es la victime dans cette histoire et crois-moi, pas un jour ne passe sans que j’ai mal pour toi, sans que je n’ai cette envie viscéral de massacrer ceux ayant osés t’enlever de mes bras, de leur chaleur ! » Tu plisse délicatement les yeux, la colère se mêlant à la frustration qui couvent dans ton ventre. Cette fois, ta voix siffle tout bas, encore inoffensive, mais pas moins venimeuse : « Mais tu n’as aucun droit sur nos sentiments, sur nos vécus. Oui, j’ai commis une grave erreur en daignant jouer la putain dans ses bras et je le paie de ta perte, de celle de ton fils, mais je refuse » et ton regard insiste sur ce mot, sur ce verbe, sur cet acte auquel tu tiens mordicus, « je refuse, que tu te permettes de détailler nos réactions, nos émotions ou nos actes, lorsque tu as disparu. Je n’ai aucune idée de votre relation actuelle, à Draco et toi, ni même l’envie de le savoir. Et grand bien te fasse de croire que je me suis jeté sur lui, comme un animal sur une proie, imagine toi-même que je le guettais si le cœur t’en dis. Mais il n’a eu de cesse de te chercher… ne serait-ce que pour votre fils. » Oui, malgré vos différents, vos prises de tête, le silence qu’il t’a même imposé et votre amitié qu’il a jeté en même temps que cette bague qu’il te promettait, Draco a toujours été un bon père. Cette fois, tu t’adoucis et ta main retrouve ton ventre, tes ongles s’y enfonçant doucement alors que tu soupires, épuisée toi aussi.
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