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sujet; It's only a dance [PV]
MessageSujet: It's only a dance [PV]   It's only a dance [PV] EmptyMer 10 Juin 2015 - 1:09

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Assis au fond de sa chaise, Keziah était nerveux. Rien dans sa posture ne le laissait présager si ce n'est la manière qu'il avait de triturer son alliance de sa main droite. Cela faisait quinze bonnes minutes maintenant qu'il poireautait dans le vestibule des bureaux de la Brigade Magique. Il avait reçu un hibou la veille, l'invitant à faire le déplacement en fin de matinée. Rien de plus. On ne lui avait donné aucune explication supplémentaire et il ne trouvait pas cela particulièrement rassurant même s'il ne voyait pas non plus de raison de s'alarmer plus que nécessaire. Si quelqu'un avait découvert qu'il avait été en contact avec Davius Llewellyn dernièrement – l'indésirable n°4, rien que ça – on ne l'aurait pas gentiment invité à venir boire le thé ici. Il est plus probable qu'une bande de jeunes chiens fous l'aurait tiré du lit en enfonçant sa porte. Quant au reste... Et bien, pour le moment on ne pouvait pas dire qu'il avait un quelconque litige avec la loi ! Ce n'était probablement rien, s'était-il encore répété avant de passer la porte de la fosse aux serpents. Juste un de ces stupides rendez-vous de routine que les autorités avaient instaurés avec lui.

« Quelqu'un devrait vous recevoir d'ici un instant maintenant. »

Il s'arracha à la contemplation rêveuse du tableau lui faisant face – un portrait du Lord, grand Protecteur de la Nation – quand la secrétaire qui se tenait dans un coin de la pièce, derrière un bureau minuscule, tint à le rassurer sur le délai d'attente. Une délicate attention qui n'était pourtant pas nécessaire. Le blond la remercia tout de même, la gratifiant de l'un de ses sourires le plus charmant qui eut pour effet de la faire rougir violemment et de lui faire aussitôt replonger le nez dans ses papiers. Une gentille fille assurément. Un peu trop naïve pour son propre bien cela dit, se laissant facilement intimider par toute forme d'autorité masculine, surtout paternelle, mais désireuse de s'en sortir malgré tout à en juger par sa tenue impeccable et ses ongles parfaitement manucurés. Elle voulait donner le change grâce à son apparence, se donner l'illusion d'avoir le contrôle de la situation. Malheureusement pour elle, elle n'aurait probablement jamais le courage de s'affirmer par elle-même et finirait sous la coupe d'un mari négligent ne lui prêtant aucune attention.

Keziah soupira doucement, par ennui plus qu'autre-chose. C'était toujours étrange de revenir ici, dans les locaux de la Brigade, maintenant que Victoria n'était plus là. Depuis l'avènement du Lord même. Avant il connaissait quasiment chaque visage arpentant ces couloirs. Contrairement à sa femme, il n'avait jamais eu d'amour particulier pour cet endroit mais fut un temps où il lui avait été familier. Aujourd'hui il ne le reconnaissait plus. Les murs avaient beau être les mêmes, trop de fantômes et de souvenirs se terraient dans le moindre recoin, vains vestiges d'une époque depuis longtemps révolue que Keziah avait parfois la curieuse impression d'avoir imaginé bien qu'elle ait représenté la grande majorité de son existence. La guerre avait ce pouvoir étrange. Celui de vous faire peu à peu oublier d'où vous veniez jusqu'à tout effacer.

Le sorcier s'agita brièvement sur sa chaise, rajustant sa position tout en s'employant à chasser les idées qui lui trottaient dans le crâne. Il ne devait pas penser à ce genre de choses. Ça lui filait le cafard et il n'avait vraiment pas besoin de ça en plus du reste. C'est ce moment béni que choisit une missive ensorcelée pour s'engouffrer dans la pièce et atterrir avec grâce devant la jeune secrétaire, qui entreprit aussitôt de la déplier pour en révéler le contenu. Keziah échangea un regard interrogatif avec elle puis il se remit debout en refermant le dernier bouton du veston de son costume trois pièces quand elle lui dit gaiement « Vous pouvez y aller ! On vous attends dans le bureau 15B. »

Et que la danse commence pensa-t-il avant d'abaisser la poignée.
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MessageSujet: Re: It's only a dance [PV]   It's only a dance [PV] EmptyMer 10 Juin 2015 - 1:36

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Hécate parcourait le dossier des yeux tout en caressant de la main son chat, occupé à faire ses griffes sur le mur. La seule raison pour laquelle le personnel tolérait cette insupportable boule de poils à l'air hautain était  parce qu'ils étaient bien incapables de s'en débarasser.
Legba, tout chat qu'il était, ne craignait ni coups de pieds ni les baguettes. Les chats sacrés n'avaient-ils pas neuf vies après tout? Si c'était effectivement le cas, il aurait été bien stupide de se soucier des mangemorts et de leurs accès d'humeur.

Hécate sourit en prenant une note. Les chats avaient plus d'audace que les hommes ces derniers temps. Comme à son habitude, elle mit sur le nez du félin une goutte d'encre, récoltant en récompense une cacophonie de miaulements outragés.

Elle eut un petit rire juste au moment où la porte s'ouvrait sur un homme qu'elle s'empressa de détailler.

Grand, la peau pâle, des yeux légèrement tombants, sans doute habitués à charmer les femmes comme des cobras, une allure élégante et nonchalante renforcée par une légère barbe de trois jours et un costume trois pièce savamment négligé. Formidable, typiquement le genre d'individu conçu pour illuminer ses journées.

Avec un soupir, elle lui désigna la chaise située devant son bureau et repassa rapidement le dossier en revue avant de le fixer sans ciller.

-Monsieur Campbell, je présume? Hécate Shacklebolt, brigade du contre-renseignement. Asseyez vous je vous prie.

Elle attendit qu'il soit installé en face d'elle pour poursuivre et fronça les sourcils alors que Legba crachait sur le nouveau venu.

-Je présume que vous savez la raison de votre présence ici. Ne perdons pas de temps avec ce rendez vous qui est pour moi tout aussi fastidieux que pour vous. Je vais me contenter de vous poser une série de question, répondez y simplement et sans fioritures.

Ce contrôle de routine lui avait été assigné en raison d'un afflux particulièrement important de dossiers au sein de la brigade en début de journée. Ce....Kéziah Campbell avait visiblement mal choisit sa compagne, si on se plaçait toutefois dans une perspective de survie.

Hécate sortit sa baguette et la plume à côté d'elle s'éleva dans les airs.

-9 juin 2002. Ci présente Hécate Shacklebolt, employée du ministère de la magie, département de la justice, certifie la présence de Mr. Zékiah Campbell à l'audition bi-mensuelle de contrôle lui ayant été imposée par la décision de justice 567/d/09. Commençons, dicta-t-elle à sa plume.

Croisant les jambes, Hécate fixa ses yeux noirs sur l'homme en face d'elle. Elle ne montrait aucune émotion. Il n'avait pourtant pas l'air d'un criminel et une partie d'elle répugnait à l'interroger. Il payait pour les actes de sa femme comme certains pour les actes ou la révolte d'un père, d'une mère. Dur de dire qui dans la pièce représentait la justice et le bien commun. Chassant ces considération d'un battement de paupière, Hécate pensa à son frère et sa soeur. Tout celà était pour eux. Bientôt, ils seraient majeurs et quitteraient ce pays par la porte ou la fenêtre. En attendant, en piste.

-Monsieur Campbell, avez vous eu quelque contact que ce soit avec votre épouse dans la période des deux derniers mois?
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MessageSujet: Re: It's only a dance [PV]   It's only a dance [PV] EmptyJeu 11 Juin 2015 - 1:49

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Il marqua un léger temps d'arrêt après s'être engouffré plutôt promptement dans le bureau qu'on lui avait indiqué. Il jeta même un rapide coup d’œil à l'écriteau sur la porte, comme s'il pensait avoir commis une erreur, mais il dut bien se rendre à l'évidence qu'il était au bon endroit quand il entendit son nom résonner dans la pièce. « Monsieur Campbell, je présume ? Vous présumez très justement. Hécate Shacklebolt, brigade du contre-renseignement. Asseyez vous je vous prie. Merci. Enchanté. » Il devait l'admettre, il avait été un peu pris au dépourvu de se retrouver face à face avec une magnifique jeune femme à la peau d'ébène au lieu du brigadier patibulaire avec lequel il avait l'habitude de traiter d'ordinaire. Keziah n'était toutefois pas du genre à se laisser déstabiliser pour si peu et son séduisant sourire retrouva très rapidement sa place usuelle avant que son hôte ne l'invite à s'installer devant elle ; ce qu'il fit sans prêter la moindre attention à la boule de poils qui lui cracha dessus pour marquer son mécontentement à l'idée de laisser un étranger envahir son espace vital.

L'ancien aiglon s'assit confortablement au fond de sa chaise, prenant le temps de croiser les jambes et de nouer ses mains sur son genoux. S'il était nerveux, rien dans son attitude ne le laissait transparaître. Il aurait pu avoir été convoqué pour débattre de la pluie et du beau temps qu'il n'aurait pas agit différemment. Tandis que son interlocutrice jetait un œil à son dossier, il en profita pour faire défiler rapidement son regard autour de la pièce. Exiguë, fut le premier mot qui lui vint pour la qualifier. Il n'y avait même pas de fenêtre magique pour atténuer la sensation d'écrasement que provoquait la proximité des quatre murs. À croire qu'ils avaient aménagé un bureau dans un ancien placard à balais, faute de mieux... Ce constat le dérangea pourtant moins que le second. Keziah était doté d'un sens de l'observation particulièrement aiguisé, hors normes aurait-on même pu dire. D'ordinaire, même s'il ne connaissait pas son interlocuteur, il lui suffisait d'observer son environnement pour en retirer quantité d'informations, mais ici tout était si effroyablement impersonnel. Il n'y avait pas de photos, pas d'objet sentimentale traînant sur le bureau. Les dossiers qui s'empilaient sur les étagères étaient cependant rangés avec une minutie exemplaire. En fait, tout, du mobilier jusqu'au port de tête sévère de son interlocutrice, laissait présager chez elle un contrôle absolu. Malgré sa jeunesse évidente, Hecate Shacklebolt était assurément le genre de femme qu'il ne fallait pas faire l'erreur de prendre à la légère. Cela aurait été bien trop dangereux.

« 9 juin 2002. Ci présente Hécate Shacklebolt, employée du ministère de la magie, département de la justice, certifie la présence de Mr. Zékiah Campbell... Keziah, » corrigea-t-il avec un petit sourire en coin tout en soutenant le regard de la jeune femme. Il ne lui en tenait pas rigueur. C'était loin d'être la première fois que quelqu'un écorchait ce prénom bizarre dont sa mère avait décidé de l'affubler à la naissance. « Monsieur Campbell, avez vous eu quelque contact que ce soit avec votre épouse dans la période des deux derniers mois ? Nope. » Vic va bien. Très bien. Tu lui manques. Louise aussi. Les paroles de Davius résonnaient encore à ses oreilles, comme une ritournelle douce amère. Depuis la nuit de Beltan, ces quelques phrases étaient les seules bribes d'espoir auxquelles il parvenait à se raccrocher le soir, quand il était incapable de trouver le sommeil. Conscient que l'on attendait de lui une réponse un peu plus élaborée, Keziah chassa pourtant l'image de son vieil ami de son esprit pour se concentrer sur la conversation présente. « La dernière fois que j'ai vu ma femme, c'était le matin du 6 septembre 2001, aux alentours de neuf heure moins le quart. Elle était en retard pour se rendre au travail. La dernière image que j'ai d'elle c'est elle enfilant son blouson, un toast coincé entre les dents, en train de passer la porte de la cuisine. Elle a dit quelque-chose mais je ne m'en souviens pas. Notre fille a fait tomber son verre de jus d'orange par terre à ce moment et je n'ai pas fait attention. »

Pour la première fois, une ombre passa dans le regard du langue-de-plomb. Lui qui se targuait d'avoir une mémoire infaillible, il n'était pas foutu de se rappeler précisément du dernier instant où la femme de sa vie avait été auprès de lui. Il n'avait pas fait attention. Parce que ce matin devait être un matin comme un autre. Parce que Victoria n'était pas sensée disparaître comme ça du jour au lendemain. « Je n'ai pas fait attention, » répéta-t-il d'une voix plate, monocorde. Froide, presque.
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MessageSujet: Re: It's only a dance [PV]   It's only a dance [PV] EmptyJeu 11 Juin 2015 - 15:11

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Hécate le regarda des pieds à la tête, détaillant les boucles blondes, les yeux clairs, la posture, écoutant en même temps la voix grave et mélodieuse de son interlocuteur.
Malgré son attitude charmeuse, il affichait l'impassibilité et l'opacité caractéristques de toutes les langues-de-plomb. Il parlait sans pourtant riendire il était là sans y être. Elle voyait bien que son esprit était ailleurs et pendant un moment, elle regretta que la legilimensie soit si peu répandue outre-Atlantique.
Il y avait quelque chose dans son regard, dans la manière dont il souriait, qui provoquait chez elle le désagréable sentiment d'être le dindon de la farce.
Elle tourna les pages de son dossier et trouva le détail qui depuis le début de leur conversation, la laissait dubitative. Cette fois passablement agacée, elle se laissa aller dans sa chaise avant de croiser les jambes et de déclarer d'un ton calme:

-Monsieur Campbell...vous avez faît la même déclaration, mot pour mot, lors de vos 5 derniers entretiens. En presque un an vous n'avez pas même pris la peine de modifier votre version d'une virgule mais mon collègue a noté que vous aviez toujours l'air -du moins pendant les premières secondes- relativement....alerte. Vigilant. Presque impatient, comme si l'on allait vous annoncer une nouvelle d'importance. Je vous comprends parfaitement. Après tout, recevoir une missive du ministère n'est jamais anodin et la disparition d'une compagne...ne l'est pas non plus. Voir s'envoler l'amour de sa vie du jour au lendemain cela doit laisser des traces, du genre tenaces. Des questions, des doutes, des ruminations, et l'espoir aussi...de voir reparaître la personne disparue. Morte ou vive. Alors si j'étais à votre place...et que mon mari s'était envolé...je serais également nerveuse à chaque entretien et j'y arriverai avec le ventre serré. Comme vous, depuis un an...sauf aujourd'hui.

Avec un sourire, elle se pencha par dessus son bureau.

-Certains diront que le temps fait juste son oeuvre et que nos entretiens ne sont plus pour vous que des visites techniques de routine. Je dirais que vous vous fichez de moi. Votre vie doit s'être condisérablement améliorée pour qu'en deux mois, vous ayez le cran de discuter de ce sujet comme on discute des dernières récoltes de Mandragore. C'est le problème des suivit sur le long terme, Monsieur Campbell: un changement subit ne passe jamais inaperçu. Alors je vais me montrer belle joueuse: si quelque chose ou quelqu'un est responsable de ce changement d'attitude, je vous suggère de me le dire maintenant.

Elle lui offrit son plus beau sourire, pour lui prouver qu'elle aussi était capable de ce jeu de séduction dont il semblait faire une arme redoutable.

-Prenez votre temps. Je ne voudrais pas que vous vous sentiez oppressé.
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MessageSujet: Re: It's only a dance [PV]   It's only a dance [PV] EmptyJeu 11 Juin 2015 - 17:23

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Keziah sentit l'attaque venir avant que la tigresse ne montre les crocs. Son visage glacial exprima brièvement un agacement certain alors qu'elle plissait le nez et que ses yeux devinrent deux fentes suspicieuses qui lui donnèrent l'impression de vouloir voir à travers lui. C'était toujours un peu surprenant de voir un tel aplomb chez de jeunes gens mais il n'allait sûrement pas lui donner la satisfaction de ciller. Keziah avait toujours eu une assurance monstre. On aurait même pu appeler ça de l'arrogance – Merlin savait qu'il en avait à revendre ! C'était à la fois l'une de ses plus grandes forces et de ses plus grandes faiblesses, ce qui lui permettait de s'extirper de bien des situations délicates tout en lui attirant bien des ennuis. Il avait beau avoir mûri depuis ses jeunes années, une part de lui restait ce sale gosse effronté qui prenait un malin plaisir à manipuler son monde. Il n'était pas impressionné par Hecate Schacklebolt. Peut-être aurait-il dû, il avait conscience du danger qu'elle pouvait représenter d'ailleurs, mais cela ne l'empêcha pas de rester de marbre tout le long de sa tirade. À peine s'il haussa les sourcils en une expression interloquée polie lorsqu'elle émit la possibilité qu'il pouvait se ficher d'elle.

« Prenez votre temps. Je ne voudrais pas que vous vous sentiez oppressé. Je n'ai pas besoin de prendre mon temps, répondit-il un peu sèchement avant de retrouver un ton plus affable mais sérieux. Si ma déclaration reste la même à chaque entretien c'est parce qu'il n'y a rien de plus à dire. Je ne vais pas me mettre à inventer des détails croustillants pour que cela soit plus divertissant pour vous ou même pour moi. Je ne pense pas que vous apprécieriez non plus que je change mon histoire continuellement. Je vous dis juste ce qu'il s'est passé. Rien de plus, rien de moins. Est-ce que j'ai des doutes ? Des regrets ? Bien sûr. Tous les jours. Tous les jours je me demande si j'aurais pu faire quelque-chose, n'importe quoi, pour empêcher ça, mais je ne suis pas voyant et je ne crois pas au fait que l'on puisse refaire le monde avec des "et si ?". Vous oui peut-être ? »

Ce n'était pas vraiment une question. Elle n'avait pas besoin de lui répondre pour savoir que, non, Hecate Shacklebolt n'était pas l'un de ces esprits idéalistes incapables de voir le monde autrement que par le prisme de leur naïveté. C'était une femme terre à terre qui ne se berçait pas d'illusions. Une femme qui n'avait pas toujours du avoir la vie facile elle non plus, à en juger par la dureté de sa personnalité. Keziah ne noierait pas le poisson facilement avec elle. Il le savait. Tout comme il savait qu'elle ne tarderait pas à lui rappeler qu'il n'avait pas entièrement répondu à ses interrogations s'il ne s'empressait pas de poursuivre son argumentaire. Ce fut alors son tour d'ajuster sa position sur sa chaise. Son bras gauche quitta le refuge de son genoux et vint se poser à la verticale sur l'accoudoir alors qu'il se mit à tapoter sa tempe du bout de l'index et  du majeur.

« Quant à ma soi-disant attitude trop relaxe à votre goût, je ne sais pas vraiment quoi vous dire je l'avoue. Le temps ne change rien. Neuf mois ne suffisent pas à faire oublier quelqu'un qu'on a autant aimé, vous avez raison, mais vous vous trompez sur un point. Venir ici est stressant mais cela ne m'a jamais fait angoisser. Tant que ces entretiens perdurent, tant que vous continuez à garder un œil sur ma famille, cela signifie que vous n'êtes pas plus avancés que moi en ce qui concerne ma femme. Vous ne savez pas où elle est alors vous continuez à me tenir en laisse dans l'espoir qu'elle finira par faire une erreur en essayant de reprendre contact. Cela aurait pu être malin mais au final c'est assez idiot. Il laissa échapper un petit rire, mi-figue mi-raisin en disant cela. Ma femme fait parfois preuve d'un certain manque de bon sens, je vous l'accorde volontiers, mais elle est loin d'être stupide. Elle ne va pas revenir. Vous perdez votre temps avec ça. Et vous me demandez si quelqu'un est responsable de mon attitude ? Vous. J'espère que ça vous satisfait. »
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MessageSujet: Re: It's only a dance [PV]   It's only a dance [PV] EmptyJeu 11 Juin 2015 - 18:05

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Hécate soupira et laissa son chat venir se frotter contre son épaule.

-Je suis flattée de provoquer chez vous une réaction aussi épidermique. Quant à votre femme, je me doutes bien qu'elle ne reviendra pas. Pas dans le sens classique du terme en tout cas. J'ai lu son dossier...une incroyable personne. Tireuse d'élite, sorcière accomplie, magnifique, intelligente. Il faudrait un retournement de situation incroyable pour qu'elle revienne vers vous...toutefois, vous avez mal compris ma question. Je ne vous ai pas demandé si elle était revenue. Je vous ai demandé si vous aviez été en contact. Un contact est le fait de pouvoir échanger des informations de manière directe ou indirecte. Vous admettrez que la définition devient très vague.

Legba se tourna vers Kéziah et lui jeta un regard presque vicieux avant de feuler et de sauter du bureau.

-J'ai peine à croire qu'un homme comme vous se contente de questions sans réponses...vous devez être le genre de personne à décrocher la lune pour ceux que vous aimez. La laisser partir de cette manière...c'est assez surprenant.

Voyant qu'il se tendait de plus en plus, elle commença à pianoter sur la table du bout des ongles sans le lâcher des yeux.

-Je vois que je vous agace. Mais autant vous résigner, Monsieur Campbell: ce n'est plus l'inspecteur Rodent qui est en charge de votre dossier, mais moi. Et je ne vous accorde pas la moindre confiance. Votre histoire est comme une pièce de dentelle: magnifique, ouvragée...mais pleine de trous. Et je n'aime pas beaucoup quand des passages manquent. Vous voulez me faire croire que votre femme est partie sans le moindre signe annonciateur en vous laissant seul avec votre fille? que vous n'avez rien vu? vous voudriez que je me contente de vos affabulations et de votre sourire ravageur? Une lionne telle que Victoria ne renoncerait jamais à celui qu'elle aime. Encore moins à son enfant. Vous n'êtes pas le seul à avoir fréquenté des femmes de cette trempe, alors pardonnez moi de ne pas vous croire. Vous en savez plus que vous voulez bien nous le dire.

Se levant, elle se pencha jusqu'à mettre son visage juste en face du sien.

-Rodent était un idiot, vous êtes un génie et vous allez avoir tout le temps de découvrir qui je suis car sachez le: je ne vous lâcherai pas. Vous n'êtes pas le premier menteur à arpenter ces couloirs mais votre petite farce ne continuera pas ad vitam aeternam. Je ne compte pas sur votre femme pour commettre une erreur...

Elle lui sourit.

-Je comptes sur vous.

Se rasseyant dans son fauteuil, elle ordonna à sa plume de cesser d'écrire.

-Ce sera tout pour aujourd'hui monsieur Campbell. Au plaisir de vous revoir dans deux mois.

Elle le regardait d'un oeil fixe, presque reptilien. Les crocodiles aussi pouvaient rester immobiles des heures à observer leur proie. Il mentait. Elle ne savait pas encore sur quoi, mais il mentait. Et maintenant que son regard était rivé sur lui, elle ne le lâcherait plus. Il avait un cerveau plus que performant, elle devait le lui accorder, mais la pensée en arborescence avait ses pièges: multiforme, multidirectionnelle, elle effaçait parfois les évidences au profit de détails et favorisait le sentiment par rapport à la logique. Les gens comme Keziah percevaient le monde à travers un filtre si particulier qu'ils étaient comme des zèbres au milieu d'un troupeau de chevaux. Différents, régis par leurs émotions, par cette véritable usine en surchauffe que représentait leur pensée et leur incapacité à raisonner de manière linéaire, comme le reste de la population. Ils étaient différents. Et dans un monde tel que le leur, la différence pouvait tuer.

Victoria ne viendrait jamais à eux. Tôt ou tard, Kéziah ignorerait l'évidence et la leur livrerait lui même.

A cette pensée, Hécate inspira lentement. Il était peut être un menteur, mais ne semblait toujours pas avoir l'étoffe d'un criminel. Il était mari et père, mais il n'y avait plus désormais que le chacun pour soi. Elle ne faisait que ce qu'il s'employait à faire: protéger les siens. A tout prix. Quitte à s'en faire saigner le coeur et brûler l'âme.

Alors qu'elle le regardait toujours, son regard refusant de s'abaisser, et qu'elle repensait à sa famille, à son frère, à sa soeur -qui devait d'ailleurs se rendre quelques jours plus tard à pré-au-lard afin de lui passer un appel de cheminée depuis les trois balais-, elle se dit que les portes du paradis ne s'ouvriraient pas de sitôt pour elle.
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MessageSujet: Re: It's only a dance [PV]   It's only a dance [PV] EmptySam 13 Juin 2015 - 19:35

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Il avait été surpris, au début, qu'elle évoque une sois-disant réaction épidermique alors qu'il avait conservé un calme absolu pour lui répondre, mais il devait bien reconnaître que plus la jeune femme avançait dans son discours, plus elle commençait à faire naître chez lui un imperceptible sentiment d'irritation. Elle parlait comme si elle le connaissait, comme si elle connaissait sa femme ou avait la moindre idée de ce à quoi leur couple pouvait ressembler, et il n'aimait pas cela. La relation que lui et Vic entretenaient ne regardait qu'eux. Pour elle, c'est vrai, il aurait été prêt à tout, même à se mettre en travers du chemin d'un Avada Kedavra, car mourir l'effrayait moins que la perspective de devoir vivre sans elle, mais Keziah avait également toujours eu parfaitement conscience de sa force de caractère, de son indépendance et de sa détermination. C'était ce qu'il admirait chez elle. Les gens avaient tendance à croire le contraire, car il savait très bien leur vendre ce mensonge, cette façade qu'il avait créé pour lui-même, mais Victoria était bien plus forte que lui. Elle l'avait toujours été. Plus Shacklebolt attaquait pourtant, plus il se retranchait derrière sa posture nonchalante et ce doux sourire qu'il avait façonné au fil des années. Le mécanisme de défense était bien huilé.

« Une lionne telle que Victoria ne renoncerait jamais à celui qu'elle aime. Encore moins à son enfant. Vous l'idéalisez peut-être un peu trop. » Il s'avança dans sa chaise et pencha légèrement la tête sur le côté avec une insolence maîtrisée en disant cela. Ce n'était pas parce que Hecate Shacklebolt avait lu trois pages dans un dossier qu'elle pouvait se vanter de connaître Victoria O'Meara Campbell. La vérité, c'est que Keziah en voulait véritablement à sa femme malgré tout l'amour qu'il ressentait pour elle. Il avait toujours su que sa lionne ne supporterait pas éternellement de rester sans rien faire face à l'injustice du régime mangemort. La question n'avait jamais été de la retenir ad vitam æternam, mais de la retenir le plus longtemps possible, tout en ayant autant conscience de son égoïsme que du sien. Les cris de leurs disputes les derniers mois qu'ils avaient passés ensembles résonnaient encore désagréablement à ses oreilles.

Keziah n'imita pas tout de suite son interlocutrice lorsque celle-ci se releva. Il la laissa le dominer de son regard perçant avant d'échapper un petit rire, tout juste un soupire, quand elle en vint aux menaces à peine voilées. Elle voulait jouer avec lui ? Vraiment ? Elle venait pourtant de le qualifier de génie, c'est donc qu'elle savait qui il était ! Elle avait un sacré toupet de vouloir venir l'affronter sur son terrain, mais soit. À son tour il se remit debout avant de tendre la main vers la jeune femme. « Je suis désolé que vous le preniez ainsi mais je ne vous en tiens pas rigueur. J'ai l'habitude de déclencher l'antipathie de certaines personnes, on finit par s'y faire. Si vous avez d'autres questions, surtout ne vous gênez pas, après tout je ne travaille que sept étages plus bas, » conclu-t-il sur un ton presque chantant.

Il n'avait pas encore conscience d'à quel point il valait mieux se méfier de l'eau qui dort...


* * * * * *

Deux semaines plus tard.

L'été avait définitivement assis son autorité sur le sud de l'Angleterre. Si quelques grisailles persistaient à voiler le ciel londonien, le soleil qui flottait au-dessus du village de Widecombe in the Moor ne souffrait aucune concurrence à l'horizon. Louise avait passé l'après-midi à regarder par la fenêtre de la salle de classe en comptant avidement les minutes qui la séparaient du moment où elle pourrait enfin aller gambader à l'extérieur. Mrs Babbling, l'institutrice qui dispensait ses cours à la dizaine de petits sorciers vivant dans les environs, n'avait pas cessé de lui répéter de se tenir tranquille sur sa chaise, mais rien à faire. Cette gamine avait de véritables lutins de Cornouailles dans les jambes quand elle s'y mettait ! Une heure plus tard, la marmaille joyeuse put toutefois enfin quitter l'ancienne ferme où avait été aménagé l'école de fortune. Louise joua un moment avec ses amis, mais les enfants se dispersèrent peu à peu. Certains partaient avec leurs parents, d'autres, comme elle, rentraient tranquillement à pieds jusqu'à chez eux. Elle n'avait qu'une quinzaine de minutes de marche pour rejoindre sa maison et Widecombe était une petite bourgade sans histoire où tout le monde se connaissait. Si un vilain monsieur essayait de l'emmener avec lui, elle savait ce qu'il fallait faire de toute façon. Son papa disait qu'il fallait frapper entre les jambes et se mettre à crier très très fort. Et puis, franchement, elle allait avoir huit ans bientôt alors ce n'était plus un bébé !
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MessageSujet: Re: It's only a dance [PV]   It's only a dance [PV] EmptyDim 14 Juin 2015 - 2:11

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Il y avait des jours où Hécate appréciait particulièrement l'organisation du ministère. Notamment en ce qui concernant les congés.
Elle ne disposait que 24h de repos par semaine et pas une seconde de plus mais si elle possédait une qualité c'était bien celle de mettre son temps à profit.

Deux semaines auparavant, elle avait reçu la visite d'un certain Kéziah Campbell. Un irritant personnage au sourire charmant qui donnait envie à Hécate de lui éclater les dents pour en faire un jeu d'osselet. Il y avait une chose qu'elle ne supportait et c'était d'être prise pour une idiote, une chose que Campbell s'était employé à faire avec maestria tout le long de leur entretient.

Il était si sûr de lui, si arrogant. Il la sous-estimait, elle, la petite employée du ministère au bureau exigu, au tailleurs noir qui ne la distinguait en rien de toutes les autres personnes du couloir, toutes vêtues comme des oiseaux de mauvais augure, ce qu'elles étaient soit dit en passant. Il avait cru bon de jouer avec ses nerfs comme certains titillent une vipère du bout d'un bâton. Il n'y avait qu'un léger problème dans son plan de génie. Elle n'était pas une vipère mais un véritable caïman et on ne piquait pas un caïman avec un quelconque objet au risque de se faire arracher le bras, les intestins et la tête. Hécate avait un orgueil particulièrement mal placé un sens de l'acharnement presque inné. Si on la congédiait par la porte, elle rentrait par la fenêtre.

C'était d'ailleurs exactement ce qu'elle s'apprêtait à faire. Son altesse Campbell se sentait de toute évidence en sécurité, protégé par les murailles de sa nonchalance, perché dans sa tour d'ivoire et bardé d'une cuirasse d'ironie. Il n'y avait toutefois une faille béante dans son armure, à laquelle il n'avait pas prêté attention mais qu'Hécate avait localisé à la première lecture de son dossier.

On ne pouvait pas se permettre de jouer les fanfarons quand on avait un enfant et il allait vite intégrer cette leçon.

Tandis qu'elle marchait le long d'une petite rue pavée du village de Widecombe elle se rendit compte de ce qu'elle s'apprêtait à faire. 15 jours plus tôt, une telle chose lui aurait parût inconcevable. Utiliser une enfant, ferrer le petit pour avoir la mère, pour piéger le père. Se servir du maillon faible de la chaîne pour la briser.

Mais beaucoup de choses avaient changé en 15 jours. Léda était morte. Elle avait rencontré Rabastan Lestrange. Avait pleuré dans l'intimité de son appartement assez de larmes pour y noyer quelqu'un et brisé trop d'objets pour en garder le compte. Elle avait brûlé d'une haine si redoutable qu'elle n'était plus désormais la personne que Kéziah Campbell avait eu le malheur de sous-estimer lors de sa première venue au ministère.
Elle aurait du se sentir coupable. Elle savait qu'elle aurait du ressentir de la honte, du remord, de l'horreur.
Mais elle ne ressentait rien. Pour être franche, elle se moquait des conséquences de ses actes comme des calendes grecques. Seuls comptaient les résultats, les éléments d'enquête, les réponses qu'elle pourrait tirer de cette enfant afin de les apporter à son supérieur. Rien ne la remplissait de fierté autant que de voir Rabastan ouvrir ses dossiers et hocher la tête d'un air appréciateur.
"Bon boulot Shacklebolt.
Ces mots, elle aimait les entendre. Elle avait appris à décrypter chaque expression faciale de son supérieur et lorsqu'il hochait lentement la tête en plissant les yeux, la partie était gagnée. Voilà quels étaient ses moments de grâce désormais.
Chaque rapport rédigé était un pas de plus vers les insurgés.
Chaque nom, un mouvement de plus vers une attaque.
Chaque indice, une arme.
Mais il lui manquait encore quelque chose...sa première véritable prise. Elle voulait apporter au département de "la viande fraîche", comme le disaient les mangemorts en parlant des éléments nouveaux et inédits de certaines enquêtes.

Kéziah Campbell était dans son collimateur. Dommage pour lui. Tant mieux pour elle.

Elle tourna au coin de la rue, suivant les indications qu'elle avait trouvé dans le dossier de l'affreux petit emmerdeur que constituait Kéziah Campbell. L'école ne devait pas se trouver loin désormais. Elle en reçut la confirmation lorsqu'elle la vit, petite, sautillante.

Louise Campbell. Son opportunité, son arme.

Bien entendu, elle ne lui ferait aucun mal. Blesser un enfant était une limite qu'elle n'aurait pas pu franchir, quelques soient les circonstances. Elle avait des principes dans son immoralité et elle était impitoyable mais juste. En quelque sorte.

Elle s'approcha sans la regarder et mit son plan en action. Trébuchant volontairement, elle tomba sur le sol, le contenu de son sac se déversant sur le sol. Papiers, crayons et objets divers se dispersèrent avec parmi eux, un petit bocal de verre dans lequel s'agitait un petit lutin de cornouaille. Elle l'avait récupéré au département de contrôle des créatures magiques.

Ces petites bestioles, quoique parfaitement insupportables, provoquaient toujours chez les enfants une fascination excitée. Après tout, il fallait avouer que ces petites choses bleues avaient de quoi surprendre même le plus las des individus. Il n'y avait pas plus farceur qu'un lutin de cornouaille.

Feignant l'embarras, Hécate s'empressa de ramasser ses affaires, oubliant volontairement le lutin qui dans son bocal, se massait la tête après cet atterrissage plutôt musclé. La réaction de la petite fille ne se fit pas attendre. Sans perdre une seconde, Louise ramassa le bocal et le lui tendit. Hécate lui offrit son plus beau sourire.

-Oh merci, ma belle! un peu plus et je partais sans lui!

Elle prit le bocal et s'adressa au lutin.

-Désolé mon petit gars. Pas trop mal à la calebasse?

Seul une cacophonie de cris suraigus lui répondirent.

-D'accord, c'est de ma faute pas la peine d'en faire un ulcère.

Soupirant, elle se tourna vers Louise.

-Il est légèrement capricieux. Je l'ai trouvé chez moi il y a quelques jours et depuis il saccage tout. Alors aujourd'hui, il va s'en aller retrouver la forêt! il pourra déchirer des feuilles au lieu de s'en prendre à mes livres!

Le lutin poussa un couinement irrité. Hécate l'imita et eut un rire chantant.

-Je m'appelle Hécate. Ravie de te rencontrer.

Elle sourit à la petite et demanda:

-Je sais que tu n'es pas...sensée parler aux inconnus, mes parents m'interdisaient de m'arrêter sur le chemin de l'école à ton âge mais...pourrais-tu juste me montrer le chemin jusqu'au bois aux fées? on m'a dit qu'il se trouvait à la sortie Nord de votre village et je suis arrivée par le sud...ou par l'ouest...en fait je ne sais pas. Je suis arrivée par portoloin, et je n'ai pas la moindre idée d'où nous sommes précisément. Le petit pont est au bout e la rue donc le bois est...plus à l'est...

Elle affichait un air tellement perdu qu'elle aurait pu berner son propre père. Alors une enfant de huit ans...elle offrit à Louise un sourire dépité et confus.

-...Je ne suis vraiment pas douée. Je crois que 'c'est pour ça que j'arrivais tout le temps en retard en cours, à Poudlard. Je me perdais.

Bien. Le poisson allait-il mordre à l'hameçon?
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MessageSujet: Re: It's only a dance [PV]   It's only a dance [PV] EmptyDim 14 Juin 2015 - 16:45

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« C'est une sorcière sur son grand balai, elle aime les vipères et les araignées. Sur son gros nez crochu, il y a une verrue, et quand elle vous touche, elle vous change en mou... » Un bâton à la main, qu'elle s'amusait à faire racler contre le muret bordant son chemin, Louise chantonnait distraitement une comptine de sa petite voix fluette quand elle l'aperçut. Une femme tout de noir vêtue descendait la rue en face d'elle, marchant dans sa direction. À sa vue, la gamine ralentit légèrement la cadence et perdit le fil  de sa chanson. Si ce n'étaient les vacanciers moldus qui venaient parfois flâner dans les parages l'été venu, il était rare de croiser des inconnus dans les rues de Widecombe, et cette femme n'était ni une touriste ni une habitante du coin. De cela elle était certaine. Louise n'était pourtant pas effrayée, ni même suspicieuse, mais l'espace d'un bref instant la silhouette sombre lui avait rappelé celles des hommes du Ministère qui étaient venus chez elle il y a un peu moins d'un an, quand sa maman était partie. Celles des monstres aux dents pointues qui hantaient ses cauchemars. La sensation ne dura qu'une seconde pourtant et elle oublia aussitôt ce désagréable pressentiment qui s'était glissé sous sa peau.

Une exclamation de surprise se mêla au raffut que provoqua la chute soudaine de l'inconnue. Louise plaqua une main sur sa bouche mais s'accroupit lestement pour ramasser le bocal en verre qui s'était échappé de la mallette de la femme et avait roulé jusqu'à ses pieds. Ses yeux s'écarquillèrent légèrement en découvrant ce qu'il contenait. Un lutin de Cornouailles ! La petite créature se frottait la tête tout en brandissant son poing libre avec fureur, ses couinements outrés arrachant un éclat de rire à la petite fille, qui s'avança alors vers la jeune femme qui se remettait debout avec un embarra certain. « Oh merci, ma belle ! un peu plus et je partais sans lui ! De rien. Vous ne vous êtes pas fait mal ? » La discussion que l'étrangère fit mine d'engager avec le lutin fit rire Louise à nouveau. « Comment est-ce qu'il s'appelle ? » s'entendit-elle naïvement demander après qu'elle lui ait expliqué le comment elle s'était retrouvée en possession de ce petit diable bleu, mais l'inconnue ne répondit pas à sa question. Il n'y avait bien que les enfants pour vouloir donner un nom à toutes les créatures croisant leur route de toute façon ! À la place, la jeune femme se présenta et la gamine en fit de même, affichant un sourire merveille à faire fondre la banquise. « Moi c'est Louise ! »

Physiquement, Louise ressemblait énormément à son père. Elle avait hérité de ses cheveux blonds qui tombaient en larges boucles sur ses épaules, ainsi que de ses yeux bleus derrière lesquels on devinait la même lueur malicieuse. La sienne était plus innocente que celle de Keziah toutefois, moins rusée, pas encore pervertie par les manigances des adultes. Louise était une petite fille avenante qui ne comprenait pas encore très bien la duperie. Quand Hecate mentionna le bois aux fées et lui demanda si elle pouvait l'y emmener, elle pencha alors la tête sur le côté et jeta un rapide coup d’œil autour d'elle, comme pour chercher l'appui d'une silhouette familière, mais les environs étaient déserts et elle finit par hausser les épaules. « Je veux bien vous montrer, ce n'est pas très loin, mais vous feriez mieux de le remettre dans votre sac, dit-elle en pointant le lutin du doigt. Il y a des moldus dans le village, ils trouveraient ça bizarre je crois. » Depuis que des sorciers étaient venus s'installer dans le coin, la communauté non-magique de Widecombe avait vu bien des choses étranges mais ce n'était pas la peine d'en rajouter plus que nécessaire.

Louise fit signe à la jeune femme de la suivre et bifurqua pour tourner dans une nouvelle rue pavée qui descendait en pente douce vers le ruisseau passant près du village. Widecombe était une bourgade pittoresque aux vieilles maisons en pierres grises. C'était un endroit paisible absolument charmant, situé au cœur des landes sauvages et boisées du parc national du Dartmoor. Les deux sorcières sortirent vite du cœur du village cela dit, passant devant des fermes isolées et des champs bordés d'arbres. Elles marchèrent un petit moment avant que la végétation ne devienne plus dense. Louise se tourna alors vers sa compagne de fortune et posa un doigt sur ses lèvres pour lui faire comprendre qu'elle devait se faire le plus discrète possible à présent. De légers tintements clairs et mélodieux leur parvenaient déjà à travers les arbres, et au détour de l'un d'eux, elles arrivèrent enfin au bois des fées.

Ce n'était probablement pas ce à quoi la Shacklebolt s'était attendue. De bois aux fées, l'endroit n'en avait en vérité que le nom mais il était tout de même surprenant. Aucune minuscules créatures ailées ne virevoltaient à droite à gauche mais quelqu'un avait un jour accroché une centaine de mobiles en verre aux branches des arbres. La lumière du soleil qui passait à travers le feuillage se reflétait alors en de millier de taches colorées un peu partout, sur le sol, les pierres, les troncs. La musique cristalline qu'elles avaient entendue en s'approchant était due aux morceaux de verre qui s'entrechoquaient doucement entre eux sous la main du vent. « C'est joli, hein ? » Louise avait l'air amusée, et assez satisfaite de l'effet de surprise qu'elle avait su maintenant jusqu'au bout aussi. « Vous croyez que ça plaira au lutin quand même ? »
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MessageSujet: Re: It's only a dance [PV]   It's only a dance [PV] EmptyMar 16 Juin 2015 - 13:46

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Hécate avait l'habitude de devoir forcer sa sympathie, quoique ces dernières semaines elle n'ait plus ne serait-ce que fait l'effort de sourire à qui que ce soit. Mais Louise Campbell parvint à la faire sourire sans arrière pensée alors qu'elle la menait à travers le petit village de Widecombe.
Elle était aussi blonde que son père et ses yeux avaient la même étincelle malicieuse et étincelante, l'insolence en moins. Ses boucles flottaient dans son dos et brillaient sous la lumière du soleil alors qu'elle marchait d'un air décidé, sûrement fière de lui montrer la route.
Pendant un très bref instant, Hécate sentit poindre dans sa poitrine un sentiment familier, pourtant anéantit il y a peu longtemps.
Le désir de protection. L'affection.
Louise était bondissante et chantonnait en marchant, et Hécate se souvint du temps où elle amenait Leda se baigner dans le Mississipi ou un étang voisin de la maison en plein été. Elle aussi chantait des comptines sur le chemin en sautant sur chaque tâche de lumière que les feuillages laissaient filtrer jusqu'au sol. Elles avaient des voix presque semblables pour des vies pourtant bien différentes.
Louise n'avait plus de mère depuis déjà un an et seul Kéziah semblait veiller un tant soit peu sur elle.
C'est le moment que choisirent les remords pour s'insinuer dans l'esprit de la jeune femme. Elle fronça les sourcils et se força à balayer ses doutes. Elle avait franchit la ligne rouge quand elle avait tué cette insurgée dans le bureau de Rabastan Lestrange, il n'y avait plus de retour possible. Elle avait donné sa parole, sa loyauté et mourir aurait été préférable à la reprendre.

"Si tu donnes ta parole, tiens la. Si tu ne la respecte pas tiens bon." pensa-t-elle machinalement. Cette phrase était devenue un mantra au fil des ans et plus que jamais, il était nécéssaire de bien en comprendre le sens.

Mais Louise lui sourit et soudain, elle se perçut telle qu'elle était vraiment. Elle allait lui enlever son père. La petite finirait dans les services sociaux du gouvernement et grandirait dans la honte et la misère des traîtres au gouvernement et ce serait elle et personne d'autre qui aurait provoqué cette chute.

Elle pensa soudain à rebrousser chemin. Elle était ici en dehors de son temps de travail, rien ne la reliait à cette enquête sinon l'impérieuse nécéssité d'asseoir ses positions après le fiasco Blackwood. L'hésitation fit un bon bout de chemin dans son esprit et seule leur arrivée au bois aux fées la coupa dans son raisonnement.
Hécate leva les yeux vers les arbres et observa les dizaines de mobiles colorés, semblables à des vitraux enfantins et sauvages qui projetaient des lueurs colorées sur le sol et les troncs, transformant l'endroit en un véritable enchantement.
Les petits tintements qui emplissaient l'air et le vent tiède de l'après midi donnèrent envie à Hécate de s'asseoir pour un moment, ce qu'elle fit, choisissant une souche de belle taille.

"C'est joli hein? vous croyez que ça plaira au lutin quand même?" demanda Louise avec un air espiègle tout en prenant place à côté d'elle.

Hécate s'autorisa à lui sourire. Leur conversation était encore innocente, elle pouvait se le permettre. Sortant le bocal de son sac, elle regarda le petit lutin et demanda:

-Pourquoi ne pas lui poser la question? Boum-Boum, réveilles toi!

Elle vit l'enfant rire en entendant le nom du lutin. Hécate rit aussi. Il était vrai que ce patronyme lui allait bien, le petit diable ayant réussit à faire exploser pas moins de quatre armoires au département des créatures magiques pendant le cours laps de temps où il y avait séjourné.

-Voilà. C'est l'endroit dont je t'avais parlé. Arrêtes  de piailler et écoutes moi! si je te lâches ici, tu dois me promettre de ne pas mettre en l'air tous ces mobiles. Ceux là! regardes!

Elle tourna le bocal vers le ciel et soudain, le putain lutin cessa de pester. Il posa ses petites mains sur le verre, ses grands yeux s'écarquillant tellement qu'il en oublia de piaffer et de pester. Il poussa un couinement excité et poussa sur le bouchon du bocal mais Hécate le mit face à elle.

-Uh-uh. Jures d'abord de te tenir tranquille. Pas de farces, pas de vacarme, pas de chambardement.

Le lutin se tira les oreilles, visiblement en plein dilemme cornélien, poussa un couinement irrité et finalement, se replongea dans la contemplation des mobiles avant de hausser les épaules et de s'asseoir sagement au fond de son réceptacle.

-Marché conclu! s'exclama Hécate en ouvrant le bocal.

Aussitôt, Boum-Boum s'envola avec un cri de joie et se mit à voleter autour des mobiles, les faisant tinter les uns après les autres et composant même de petites mélodies alors qu'il passait derrière les pièces de verre et apparaissait pus gros, plus petit ou d'une autre couleur que ce qu'il était vraiment. Il tira la langue aux deux humaines pour faire bonne mesure et parti gambader dans les bois, un bruit cristallin accompagnant son départ.

-Et voilà...fit Hécate d'un ton soulagé, merci infiniment Louise. Tiens, prends ça. J'en ai toujours trop dans mon sac.

Elle lui tendit une chocogrenouille et en prit une elle même avant de l'ouvrir et de regarder la carte. Dumbledore. Pour la centième fois. Elle avait peine à comprendre pourquoi il n'avait toujours pas été supprimé du set de jeu. Elle mordit dans sa chocogrenouille et se laissa aller sur la souche tout en réfléchissant. Louise avait pris la sucrerie et toutes deux regardaient les mobiles.

La petite était aussi adorable que son père était intolérable. Le cerveau d'Hécate tournait prestement alors qu'elle considérait ses options. Elle voulait la mère: fait indiscutable. Elle avait le père en horreur: constatation crue et véritable.
Mais l'enfant devait-il payer pour ses idiots de parents? Grande question. Elle savait que si Rabastan avait été là, il lui aurait probablement infligé une telle correction verbale qu'elle en aurait perdu un tympan voire les deux, mais elle était seule et par conséquent, seule maîtresse à bord.
Oui...il y avait moyen de composer avec les parties en présence. Peu lui importait en vérité que le père reste en liberté tant qu'elle ramenait la mère. Elle le voulait juste docile et silencieux comme tous les autres. Et surtout, surtout, elle voulait lui montrer une chose qu'il semblait ignorer, perché sur son nuage d'indifférence hautaine: il n'était pas intouchable.
Très loin de là. Et lorsque qu'elle tiendrait entre ses mains suffisamment d'éléments pour l'envoyer passer quelques années dans les cellules d'Azkaban, il n'aurait d'autre choix que de filer au pas et de se concentrer sur ses devoirs de citoyen modèle au risque de voir la langue d'Hécate se délier miraculeusement et de perdre tout ce qu'il possédait y compris son précieux petit ange. Le chantage avait ses avantages. Bien sûr il pourrait toujours tenter de fuir...mais exposer sa fille aux rafleurs n'était pas un risque qu'un parent digne de ce nom était prêt à prendre. Hécate et Rabastan avaient des manières. Une certaine classe. Les rafleurs quant à eux...constituaient une toute autre paire de manche. Obéir et informer. Les devoirs de tout sorcier. Il était temps que Kéziah Campbell se mette à participer à l'effort commun.

L'idée était bonne. Procéder graduellement, toujours procéder graduellement. C'était une chose qu'Hécate avait tendance à oublier lorsque quelqu'un s'amusait à jouer avec sa patience. Mais Louise et son sourire avaient eu l'effet positif de jeter un saut d'eau froide sur ses vélléités de vengeance. Cette petite était véritablement un don du ciel...elle n'éssuierait pas les plâtres comme elle même avait eu à le faire par le passé.

Hécate se tourna vers elle et fit remarquer:

-Tu as du chocolat sur la bouche.

Elle sourit.

-J'adore les chocogrenouilles. Quand j'avais ton âge, je n'en mangeais pas beaucoup pourtant, je préférais les bonbons explosifs aux agrumes. Ils font des feux d'artifice quand on tire la langue. Ma mère m'en achetait après l'école et je passais la soirée à les mélanger dans ma bouche! Un jour j'en ais avalé tellement que j'ai faillit atterrir à l'hôpital! Ma mère m'a passé un de ces savons...

Souvenir véritable qui lui arracha un rire.

-Elle a son caractère. Elle vit en Amérique, je ne l'ai pas revue depuis trois ans...elle me manque parfois. Alors pour me souvenir, j'achètes encore des explosifs aux agrumes parfois...tes parents à toi, ils vivent ici?
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