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sujet; and I ask for no redemption (Ichabod)

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and i ask for no redemption
In my hands, I hold the ashes. In my veins, black pitch drums. In my chest, if I can catch this. In my way, the setting sun, Dark clouds gather 'round me. Due northwest, the soul is bound And I will go on ahead, free There's a light yet to be found. The last pale light in the west. And I ask for no redemption In this cold and barron place, Still I see the faint reflection And so by it, I got my way, The last pale light in the west. ~ the last pale light in the west.


Devant l'obstination d'Astoria, Daphné lâcha un soupir agacé, fuyant volontiers cette conversation qui n'avait visiblement que trop duré. L'envie de se cramponner aux épaules de sa cadette ou à son cou était parfois (souvent) tentante. Déglutissant difficilement, l'aînée des Greengrass fit volte-face, tournant délibérément le dos à sa sœur. Ses poings se crispaient à intervalles réguliers, suivant les battements effrénés de son cœur endolori. Les mâchoires crispées et résistant à une féroce envie d'en découdre, Daphné devait une nouvelle fois faire face à cette violente tempête d'émotions qui prenait possession de ses membres. La colère était un sentiment redondant, fatiguant, dont elle se délectait pourtant avec sagesse. Son attention était essentiellement focalisée sur Astoria ; dire qu'elle n'avait cure des insurgés avec qui elle faisait route aurait été un pieux mensonge, mais force était de constater que sa sœur accaparait toute son énergie et ce, sans réellement le rechercher. Tous les efforts qu'elle fournissait pour la protéger l'indifféraient. Certes, elles partageaient toutes les deux des torts ; des erreurs que Daphné peinait pourtant à admettre. Elle aurait seulement souhaité un peu de considération au lieu de rencontrer inlassablement les mêmes regards haineux, les mêmes messes basses solitaires qui taquinaient ses oreilles attentives. Mais, épousant cette mauvaise foi qui lui était si familière, la fugitive ne regrettait pas l'enlèvement inopiné d'Astoria, pourtant consciente d'avoir éloigné une mère de son fils. La culpabilité aurait pu la ronger jusqu'aux sangs mais non – depuis sa fuite de Poudlard, Daphné s'était interdit le moindre retour déplaisant sur ses actes, ignorant avec brio ce qui aurait sauté aux yeux de n'importe quel idiot. Elle n'était pas capable de regarder la vérité en face, d'accepter qu'elle était profondément humaine et que ses décisions pouvaient heurter les gens les plus proches d'elle. La question ne se portait pas sur le vouloir, l'envie de bien faire, mais sur la façon d'entreprendre chaque personnalité en envisageant toutes les possibilités. Il lui aurait été tellement facile de revenir vers sa sœur, d'exercer contre ses épaules une étreinte à présent oubliée. L'orgueil la retenait et, si un mouvement de sa part aurait pu faire penser qu'elle cherchait à rejoindre sa cadette, Daphné s'élança avec détermination vers un point invisible qu'elle seule semblait susceptible de voir, tendant à s'échapper de ce réseau souterrain dans lequel son groupe avait élu domicile. Toutefois, lorsque son regard se porta sur les lits de fortune destinés aux blessés ou aux malades, la jeune femme s'immobilisa. Puis elle se détendit et, doucement presque timidement, elle se dirigea vers les lits, tentant vainement d'oublier ce semblant de rixe qui l'avait opposée à Astoria. Les mains jointes, ses pas frôlaient à peine le sol, de peur de réveiller ceux qui étaient assoupis. Puis son regard tomba sur l'homme qu'elle avait « sauvé », un sorcier qu'elle ne connaissait que trop bien, et qu'elle avait ramené dans le réseau souterrain. Ichabod Martell. Elle l'avait retrouvé quelques jours plus tôt, agonisant près d'un arbre. Si Daphné n'avait jamais été confrontée à un loup-garou auparavant, elle savait toutefois en reconnaître la morsure. Elle peinait encore à se faire à l'idée que son ami avait été infecté et, innocemment, elle avait voulu s'adresser à Hudson, lui demandant plus de précisions quant à l'avenir d'Ichabod. Mais comme à son habitude, il s'était débarrassé de ses questions d'un simple mouvement de menton, l'envoyant promener sans prononcer le moindre mot.

Assommé par ce qu'on l'avait forcé à avaler, afin d'atténuer la douleur d'une plaie encore fraîche, Martell était sûrement le seul insurgé présent auprès d'elle qui ne risquait pas de la pousser dans ses derniers retranchements. Il semblait profondément endormi, les paupières closes et la respiration lente. Si lente que Daphné fut tentée de se baisser afin de vérifier s'il n'avait pas succombé à ses blessures – mais son torse se soulevait régulièrement, et cette inquiétude brutale qui l'avait saisie à la gorge s'envola aussi rapidement qu'elle était venue. Ses lèvres s'étirèrent en une grimace quelque peu écœurée alors que, doucement, ses doigts vinrent frôler le bandage qui reposait sur la peau de son ami. Assoupi, il ne réagissait pas face à la présence de cette invitée surprise. Sans savoir que faire, Daphné fut brièvement tentée de se laisser choir à ses côtés. Elle tira alors vers elle un tabouret en toile et s'y assit, les yeux toujours rivés vers le corps immobile de son vis-à-vis. Posant ses coudes sur ses genoux, elle joignit ses doigts et posa son menton sur ses phalanges jointes. Les lèvres soudées, malgré le profond soupir qu'elle menaçait d'échapper, Daphné observait les moindres frémissements qui menaçaient d'agiter Ichabod. Il n'avait certainement pas besoin d'elle, mais plus d'une décennie de sommeil ; pourtant, découvrant en elle un côté maternel que d'habitude seule Astoria bénéficiait, Daphné tendit ses doigts agiles vers le drap qui couvrait l'homme jusqu'à la taille. Torse nu et en sueur, sans doute à cause de la chaleur ambiante ou bien du poison qui dévorait ses veines, la sorcière saisit le tissu et le remonta jusqu'aux clavicules de son supplicié. Elle se souvenait – oui – elle se souvenait de cette écœurante odeur de sang, de cette plaie monstrueuse qui avait déchiré sa peau. Immédiatement, elle reprit sa position initiale, veillant sur son protégé. Sur son visage éraflé et tuméfié ne subsistait rien d'autre qu'une profonde inquiétude ; il lui était inutile d'aller à la rencontre d'Hudson pour lui quémander d'autres informations à propos du gêne lycanthrope, elle n'aurait assurément pas plus de réponse. Un éclair de colère vrilla son regard vert. Ichabod était un loup-garou désormais et même si elle peinait à faire le lien, rien ne pouvait l'empêcher d'agir au nom de son ami. Toutefois, elle avait appris que le chef de son groupe était insensible à ses minauderies et autres subterfuges du même genre. Sans doute aurait-elle eu plus de chances en compagnie d'une personne la prenait en considération – le prénom de Maverick effleura son esprit mais, encore obsédée par l'image féroce d'un homme agonisant sous ses yeux, il déserta rapidement ses songes. Du sang, trop de sang. Et cette odeur qui ne quittait pas son nez, lui donnant la nausée. Suite à un concours de circonstances, Daphné était arrivée assez rapidement – pas assez en revanche pour sauver son aîné d'un loup-garou. Peut-être était-ce cela son problème au fond ; pas assez rapide pour empêcher sa sœur d'être engrossée par le fils Malfoy, pas assez pour la secourir au bon moment, pas assez pour sauvegarder la grossière banalité de Ichabod Martell. Elle craignait de le voir se réveiller et que son regard, si lumineux dans ses souvenirs, soit terni par la malédiction qui pesait sur lui. Les lèvres de nouveau serrées, elle réprima un haut-le-cœur et, d'une main tremblante, elle saisit les doigts de son compagnon endormi.

Daphné resta ainsi de longues minutes, exerçant différentes pressions sur ces phalanges qu'elle tenait fermement. Et s'il ne se réveillait jamais ? Elle avait entendu dire que certaines personnes ne supportaient pas la morsure et succombaient peu après ; mais Ichabod était une force de la nature et, même s'il paraissait considérablement affaibli depuis leur dernière rencontre, Daphné mettait cela sur le compte de l'attaque. Plus détendue qu'elle ne l'avait jamais été depuis un bon moment, elle attendait. Puis elle sentit un frémissement, presque minime. Incroyablement silencieuse, alors que son cœur avait vraisemblablement bondi dans sa poitrine, Daphné resserra davantage sa prise et posa son autre paume sur le front brûlant d'Ichabod. « Je suis là, je suis là » ces mots passaient inlassablement ses lèvres entrouvertes ; elle laissa sa main sur le front de son compagnon, continua sa pression sur sa main. Peu à peu, le jeune homme reprit conscience, ses paupières papillonnaient. Finalement son regard croisa celui de Daphné. Incapable de s'en empêcher, ses lèvre s'étirèrent en un fin sourire tandis que son pouce traçait des arabesques sur la peau de son front. « enfin réveillé, j'ai bien cru que tu hibernais. » elle ne voulait pas lui demander si il la reconnaissait, s'il se souvenait des récents événements – elle ne voulait pas connaître la réponse à ces questions qui pourtant lui brûlaient les lèvres et qu'elle devait réprimer au plus vite. Encore surprise, mais grandement ravie, par ce curieux retournement de situation, Daphné gardait en elle l'espoir de retrouver son ami – cet être doux et aimable qui l'avait aidée à se défendre durant sa première année à Poudlard. Si elle ne parvenait pas à le rencontrer de nouveau, alors qu'elle touchait prudemment son enveloppe corporelle, alors elle savait qu'une partie d'elle se briserait. Daphné était de ces serpentards loyaux, et un tantinet vindicatifs, qui plaçaient silencieusement leurs modèles sur  un piédestal. Ichabod résidait sur le sien depuis des années – depuis ce jour où il l'avait transportée à l'infirmerie.
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A brighter day is coming my way.
DAPHNÉ GREENGRASS & ICHABOD MARTELL

Black clouds are behind me I now can see ahead Often I wonder why I try Hoping for an end. Sorrow weighs my shoulders down And trouble haunts my mind But I know the present will not last And tomorrow will be kinder. Today I’ve cried a many tear And pain is in my heart Around me lies a somber scene. I don’t know where to start. But I feel warmth on my skin The stars have aligned The wind has blown but now I know That tomorrow will be kinder  ~ tomorrow will be kinder.


Retrouver Emilia était devenu le seul but du jeune homme, la seule idée qu’il avait en tête, la seule volonté qui le maintenait encore en vie. Il ne savait même, pas depuis combien de temps ils s’étaient perdus, depuis combien de temps, elle avait été vendue aux enchères comme un vulgaire objet. Il maudissait ceux qui avaient lancés cette mode de vente aux enchères, il s’agissait d’une idée horripilante qui avait tendance à lui coller des frissons dans le dos à chaque fois qu’il y pensait. La guerre ne cessait pas et au ministère de la magie, il semblait que l’humanité se faisait de plus en plus rare. Ichabod se demandait souvent comment sa petite sœur pouvait encore supporter tout ça. Elle regardait les choses se faire sans rien dire, restant aussi neutre que possible, mais pourtant, elle l’avait aidé, elle avait risqué tout ce qu’elle avait pour éviter que lui aussi, il soit vendu à une famille de privilégiés insupportables. Il avait bien senti que sa sœur cadette bouillonnait en son fort intérieur, il pouvait le voir dans son regard qu’elle avait bien du mal à supporter tout ce qui se déroulait sous ses yeux, mais elle avait encore la force de se taire ou de se montrer assez discrète pour rester tranquillement au ministère de la magie, sans risquer d’être forcée à la fuite ou pire encore. Elle avait encore une vie à peu près tranquille, elle semblait être en sécurité et à ses yeux, c’était l’essentiel. Elle s’en sortait bien elle au moins. Ce n’était pas son cas à lui, ni celui d’Emilia. Elle avait été vendue et maintenant, Merlin seul savait ce qui avait pu lui arriver. Il devait trouver un moyen de la sortir de là, même si pour ça, il devait tuer de ses propres mains ceux qui avaient décidé de l’acheter. Pour ça, sans doute faudrait-il que lui, il survive à ses blessures. Depuis qu’Emilia n’était plus à ses côtés, il prenait des risques inconsidérés, il fonçait dans le tas sans vraiment réfléchir et il avait fini par en payer les conséquences. La nuit était tombée et bien évidemment, il n’avait pas fait attention à la lune, faire attention aux cycles lunaires n’avait jamais été dans ses habitudes – désormais, il allait devoir y porter un plus grand intérêt – alors pleine lune ou pas, il s’était aventuré dans le bois. Il l’avait vite regretté alors que la mâchoire d’un loup-garou s’était refermée sur ses côtés, que de grandes griffes avaient lacérées son dos. Il ne savait même pas comment il avait fait pour s’enfuir, il ne savait pas comment il avait survécu à cette terrible nuit. Quand le jour s’était levé, il aurait presque voulu se vider de son sang dans son coin, succomber à ses blessures pour qu’enfin tout s’arrête. Pendant quelques minutes, alors que la douleur et la fatigue lui faisait perdre la tête, il avait été prêt à tout abandonner. Son combat, son envie de retrouver Emilia, tout, pour avoir enfin la paix. Ce n’était pourtant pas dans les habitudes du jeune homme que de baisser les bras et malgré la guerre qui n’en finissait pas, il avait continué à garder espoir, tant bien que mal. Seulement, il lui semblait que garder espoir était bien plus simple avec Emilia à ses côtés. Sans elle, il avait l’impression de n’être plus rien. Il avait perdu ses repères et tout ce qui l’aidait à supporter plus facilement l’horreur de la guerre. A présent, ça lui semblait trop compliqué à supporter, tout lui semblait plus noir, plus horrible qu’auparavant puisqu’elle n’était plus à ses côtés. Il avait cru, pendant un moment que, continuer à se battre ne servait plus à rien puisqu’elle n’était plus là. Il se serait volontiers laissé mourir à cet instant. Puis, frappé d’un éclair de lucidité, il avait réalisé qu’il devait s’en sortir, qu’il devait lutter pour rester en vie, puisqu’elle l’était encore et qu’il avait toujours une chance de la retrouver. Il suffisait qu’il la retrouve, qu’il la sauve, mais pour ça il devait s’en sortir. Il avait lutté sans savoir d’où lui venait une telle force, il s’était accroché à ce dernier espoir et la dernière chose dont il se souvenait de cette journée, c’était le visage familier de Daphné, sa longue chevelure rousse et sa voix qu’il aurait reconnue entre mille. Après ça, il ne se souvenait que de s’être réveillé dans un camp, au milieu de gens qu’il ne connaissait pas, ou qu’il ne reconnaissait pas. Il se souvenait de la douleur qui l’avait réveillé et de nouveau, ça avait été le noir complet.

Il ne savait pas pendant combien de temps il avait dormi, il se souvenait de s’être réveillé plusieurs fois, mais pendant des durées très courte ou alors l’effet des médicaments, en plus de n’endormir à nouveau et d’atténué la douleur, lui avait effacé une partie de la mémoire. En soi, ça n’aurait rien de franchement surprenant. Enfin, il reprenait connaissance. La douleur était toujours là, moins forte, mais il pouvait encore sentir l’impact de la morsure tout comme les griffures dans son dos. Jusqu’à présent, il n’avait pas eu le temps de réfléchir à tout ce qui lui était arrivé ce soir là. La plupart de ses pensées étant bien souvent consacrées à Emilia. Lentement mais sûrement pourtant, alors que son esprit semblait enfin lucide, il réalisait les conséquences qu’aurait cette morsure. Il deviendrait à son tour un loup-garou lors de la prochaine pleine lune. Un frisson s’empara de son corps et enfin, il trouva la force de soulever ses paupières. Il resta quelques secondes dans le brouillard, pas vraiment sûr de ce qu’il voutait autour de lui. Mais sa vision se stabilisa sur le visage familier de Daphné. Sa voix sembla le ramener à la réalité, rendant alors ses sens plus vifs. Il comprendrait enfin les mots de Daphné alors que, jusqu’à présent, tout ce qu’on avait pu lui dire jusqu’à présent n’avait semblé être qu’un tissu de paroles insensées, des mots dont il n’arrivait pas à saisir le sens. « Daphné. » Il ne fut capable que de prononcer le prénom de la jeune femme. Il savait que c’était elle qui était là à ses côtés, elle qui lui serrait la main et certainement elle qui lui avait sauvé la vie. Il avait senti cette pression contre ses doigts bien avant d’ouvrir les yeux et une partie de lui avait espéré qu’il s’agisse d’Emilia, puis il avait pensé que ce n’était qu’une illusion de plus, due aux médicaments, à la fièvre ou à la folie qui s’installait lentement mais sûrement en lui. Mais maintenant qu’il reprenait ses esprits, il savait qu’il s’agissait de Daphné. Une présence sur laquelle il n’allait pas cracher. Elle était l’une de ses plus fidèles amies et ce depuis des années. Il se souvenait bien de la petite rouquine qu’il avait rencontrée dans les couloirs de Poudlard, cette jeune femme qui s’était battue avec d’autres élèves et qu’il avait emmenée à l’infirmerie, celle qui avait finie par fondre en larmes à ses côtés. Il la connaissait depuis des années et la savoir en vie malgré tout ce qui n’avait de cesse de se passer dans le monde de la magie représentait une grande consolation. Malgré la douleur qui lui arracha une grimace, il s’efforça de s’asseoir, comme si resté allonger le forcerait à retomber bien vite dans le sommeil. Pour le moment, il n’avait pas envie de se rendormir. Il plaça sa main libre contre sa blessure recouverte d’un épais pansement, avant de regarder lentement autour de lui, sans lâcher la main de la jeune femme qui suffisait à rassurer un peu ses craintes du moment. Il reposa son regard sur la rouquine, les sourcils légèrement froncés. « Où est-ce qu’on n’est ? » Il n’en avait pas la moindre idée, la seule chose dont il se souvenait avec précision, c’était la forêt et n’avait plus l’impression d’y être en cet instant. Il lâcha un moment le regard de la jeune femme pour jeter un nouveau coup d’œil autour de lui, mais ce deuxième coup d’œil aux environs ne lui permit pas d’avoir l’impression qu’ils lui étaient plus familiers. Il ferma les paupières un court instant avant de les rouvrir sur Daphné. « Est-ce que tu m’as sauvé ? » La question était certainement inutile, puisqu’elle avait été la dernière personne qu’il avait vue dans cette forêt. Cependant, il avait également eu un certain nombre d’hallucinations depuis qu’il avait été gravement blessé, alors, il ne pouvait pas vraiment être certain de tout ce qu’il avait vu. Il y avait bien une chose dont il était certain pourtant. La créature qui l’avait blessé était un loup-garou. Sa main se resserra autour de son pansement alors que les battements de son cœur s’accéléraient considérablement. Cette fois, c’était certain, il avait pleinement réalisé l’étendu des dégâts. « Par la barbe de Merlin. » Il se laissa finalement retomber contre le vieux matelas, sans pour autant retirer sa main du pansement, ni lâcher celle de Daphné. « C’est pas possible. » Il ferma encore les paupières, comme dans l’espoir qu’au moment où il les ouvrirait de nouveau, tout ça ne serait qu’un cauchemar qu’il laisserait derrière lui. Pourtant non, les yeux ouverts, il était encore là, au même endroit avec cette même morsure sur le corps.


Dernière édition par Ichabod Martell le Mar 16 Sep 2014 - 12:28, édité 1 fois
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Voir le corps de Ichabod, ainsi malmené, parvenait à lui tirer des nausées. La plaie béante qui lui barrait le ventre signait une douleur déstabilisante, ainsi qu'une malédiction sous laquelle il était obligé de se courber. En le regardant s'éveiller peu à peu, Daphné se sentait rassurée, comme si son ventre avait été délesté d'un poids considérablement trop lourd pour elle. Toutefois, si son compagnon n'était plus en danger, il n'en restait pas moins dangereux pour les autres insurgés. A tout jamais, Ichabod resterait un indésirable, non seulement par le fait de sa rébellion mais également à cause de sa lycanthropie. De cela, Daphné en était consciente et, finalement, peut-être aurait-ce été mieux de se cloîtrer derrière une douce naïveté enfantine. Pour la première fois depuis le début de sa guerre, elle aurait voulu retrouver ses six ans, retrouver ce temps où rien n'importait plus que de voir sa mère sourire, son père s'adoucir et sa sœur gambader derrière. Elle regrettait ses jeunes années passées à courir derrière Maverick Rowle, tant elle aurait aimé retourner en arrière afin de profiter davantage de ce que le nom de Greengrass lui avait apporté. Lorsque ses paupières se fermaient, elle pouvait revoir cette source devant laquelle son ancien ami l'avait menée lorsqu'elle était encore trop jeune pour avoir pleinement conscience de ses mots. Je veux me marier avec toi. Leurs doigts étaient entrelacés, les libellules planaient au-dessus de l'eau claire. Et cette envie, saisissante et inédite, l'avait prise. A l'époque, sans doute n'avait-elle pas compris ce qu'elle avait voulu dire – ces mots avaient passé la barrière de ses lèvres et, captivée par cette vision enchanteresse qui s'offrait à elle, elle n'en avait eu cure. Elle avait clamé immédiatement ce que son cœur lui avait soufflé. Rien de plus, rien de moins. En somme, tout avait été plus facile. Là, face à Ichabod, Daphné ne savait pas de quelle manière réagir ; sans doute que le bon mot n'existait pas. La langue recourbée contre ses lèvres serrées, Daphné ne laissait rien échapper. Maîtresse d'elle-même, seul apprentissage octroyé par son père qu'elle appréciait véritablement, la jeune femme se contentait d'observer un tout autre univers, représenté par son ami en détresse. Rien ne pouvait être plus déstabilisant que de porter un regard observateur, quasiment curieux, sur cet être qu'elle fréquentait depuis ses onze. Elle l'avait vu grandir, évoluer – devenir un loup-garou. Il n'était pas dans les habitudes de Daphné de pleurer. Les larmes étaient stériles. Mais la frayeur avait tiré ses traits fins lorsqu'elle avait aperçu Ichabod, allongé sur le sol. Et un hurlement avait passé ses lèvres – un hurlement qu'elle avait tué dans l'oeuf en plaquant sa main contre ses lèvres. Je n'arrive pas trop tard. Et ce fut le cas ; évidemment, son ami avait déjà été affublé de la malédiction. Alors que se serait-il passé si Daphné était arrivée quelques minutes plus tôt ? Aurait-elle connu le même sort ou bien aurait-elle été susceptible d'empêcher un malheur de se produire ? Cette pensée la fit serrer davantage la main de son compagnon.

Alors, incapable d'esquisser le moindre mouvement, elle se contenta de rester là – immobile et craintive – tandis que Ichabod se détachait lentement de ses songes. Le son de sa voix se fit alors entendre. Au moins il l'avait reconnue et force était de constater que cela apaisait la majeure partie des angoisses. Daphné hocha violemment la tête lorsqu'elle entendit son prénom, tout bonnement incapable de se contenir. Ses phalanges se raffermirent autour de la main du jeune homme, alors qu'elle s'apprêtait à appeler un autre insurgé. Une personne qui s'y connaissait assurément mieux qu'elle en soins médicaux. Elle retira alors sa paume qui glissait le long de son front en constatant que Ichabod souhaitait se lever. Laissant choir sa main sur l'une de ses cuisses tandis que l'autre tenait encore fermement celle de son vis-à-vis, la jeune femme attendait un signe de sa part – le cœur battant, elle s'apprêtait à boire les paroles de son compagnon. Elle ne savait pas quelle explication lui fournir, ni même ce qu'elle pouvait dire en de telles circonstances. Mais, après avoir posé les questions d'usage, Ichabod sembla se rendre compte par lui-même de ses maux. Si cela enlevait un poids des épaules de Daphné, elle n'en restait pas moins interdite face à sa réaction. Le dos du jeune homme retrouva rapidement le vieux matelas qui grinça. Leurs mains étaient toujours jointes. La sorcière exerçait une légère pression sur celle de son compagnon. Ses lèvres s'étirèrent en un fin sourire tremblant. Mais son visage retrouva presque instantanément son masque immobile de porcelaine, ses yeux verts scrutant le bandage sanguinolent de Ichabod. Finalement, ce dernier était égal à lui-même. En revanche, la moue de Daphné exprimait toute la frustration qu'elle ressentait ; elle ne savait pas de quelle manière enrichir l'optimisme de son interlocuteur. Lui qui était maintenant affublé d'une tare étonnante, symbole d'une barbarie animale. Petite, elle avait demandé à son père si Augustus Rookwood était un loup-garou (il était si effrayant qu'il ne pouvait pas être seulement un croque-mitaine) et, face à cette question, son géniteur s'était contenté de pouffer. Cette image de bête féroce était dorénavant liée à ses plus sombres cauchemars, une noirceur telle que la petite lueur que diffusait Ichabod n'était en rien susceptible d'atténuer ces ombres qui les entouraient. Lorsque la pleine lune apparaîtrait, lorsqu'elle serait haut dans le ciel alors Martell disparaîtrait au profit d'une créature. Pas de cœur, pas le moindre petit sentiment. Il pouvait tout aussi bien la déchiqueter maintenant.

Un soupir résigné passa ses lèvres. « Nous sommes dans un camp de fugitifs, sous la Forêt Noire, tu ne crains absolument rien ici » elle hocha la tête avec une certaine conviction « je te l'assure. » Mais ce fut tout. Le silence s'abattit alors entre eux. Daphné essayait de réfléchir à la meilleure façon de présenter les événements, de lui raconter le déroulement passé et futur de sa vie qui arborait une nouvelle face. Elle s'humecta la lèvre inférieure, se plantant les dents dans la peau blanche qui taquinait sa bouche, alors que ses doigts se raffermissaient davantage autour de leur prise. Heureusement que Ichabod était une force de la nature, car il aurait sûrement glapi à force d'avoir sa main broyée. « Je t'ai sauvé la vie, effectivement, accorda-t-elle à demi-mot, mais je-je ne suis pas arrivée à temps pour te.. » sa voix se brisa. Ichabod n'était pas le monstre qui hantait ses cauchemars. Mais cette vie était injuste et cette réalité qu'elle épousait tant bien que mal l'était également. Elle lâcha un rire désespéré, retenant ses larmes en serrant l'un de ses poings, le collant contre sa bouche. Cela fit effet. Ravalant ses sanglots, elle reporta son attention sur son protégé. « le vulgaire chien qui t'a fait ça mérite d'être abattu. » lâcha-t-elle enfin froidement. Elle reconnaissait à peine sa voix, glaciale et acide. Elle se redressa de nouveau, les lèvres frémissantes d'indignation. Enfin Daphné redevenait Greengrass, celle qu'on lui avait appris à être.
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Black clouds are behind me I now can see ahead Often I wonder why I try Hoping for an end. Sorrow weighs my shoulders down And trouble haunts my mind But I know the present will not last And tomorrow will be kinder. Today I’ve cried a many tear And pain is in my heart Around me lies a somber scene. I don’t know where to start. But I feel warmth on my skin The stars have aligned The wind has blown but now I know That tomorrow will be kinder  ~ tomorrow will be kinder.


Avec cette guerre qui ravageait le monde de la magie, il n’était pas difficile de perdre espoir et d’imaginer toutes les horreurs qui pourraient finir par nous arriver. Ichabod avait toujours fait en sorte de ne pas penser à tout ça. Aux côtés d’Emilia, le seul avenir qu’il avait cherché à voir avait été beau et plein d’espoir. Durant leur fuite, à chaque fois qu’il avait fermé les yeux pour se retrouvé perdu dans un monde de songes, il avait vu un avenir meilleur. Cet avenir qu’il voulait construire aux côtés de la jeune femme. Il avait pu voir le soleil se lever sur cette obscurité qui les avait trop souvent enveloppés, presque happés. Il n’avait jamais voulu imaginer le pire, à quoi bon ? Il lui semblait que ça l’aurait vite plongé dans un épais désespoir et il n’avait pas eu besoin de ça, au contraire. Il avait toujours eu besoin d’espoir pour continuer sa route, même si elle semblait parsemée d’embuches. Maintenant, il réalisait qu’il aurait dû peut-être envisager le pire, rêver d’un destin plus sombre que celui auquel il s’était accroché. Ses songes n’avaient été qu’utopiques et il avait perdu Emilia à présent. S’il avait été capable de voir les choses de façon un peu plus noire, peut-être aurait-il pu être prêt à vivre ce que le destin lui réservé, au lieu de ça, il tombait de haut et la chute était on-ne-plus douloureuse. Perdre Emilia aux mains d’une famille de tarés était une chose des plus douloureuse et devenir un loup-garou ne venait en rien adoucir toute cette peine qui pesait sur son cœur. Aucune de ses deux données n’avait fait partie de ses plans, alors il n’était pas prêt à encaisser ce qui lui tombait dessus, il était perdu, désorienté et retrouver la route semblait en cet instant être une chose des plus compliquées. Il n’était pas préparé à affronter tout ça et ce malgré les ravages de la guerre, qu’il connaissait pourtant parfaitement. Trop idéaliste, il n’avait jamais voulu envisager les choses sous un tel angle et à présent une partie de lui semblait le regretter. Stupide Ichabod qui avait toujours cru que les choses iraient en s’améliorant, comment pouvaient-elles être pires après tout ? Maintenant il savait et il regrettait amèrement l’époque où il avait pensé que rien ne pouvait être pire que cette fuite sans fin et ces combats incessants. Ça avait presque été la belle vie en fait à cette époque là. Il était complètement humain et il avait encore Emilia. Maintenant, qu’est-ce qui lui restait ? Certainement pas Emilia, Merlin seul savait où elle était à présent. Son humanité, il semblait qu’il allait devoir s’en passer à chaque pleine lune à présent. Il ne voulait pas et déjà, son cerveau tournait à mille à l’heure dans le but de trouver une solution à ce problème. Il n’y avait pas de solution. Il le savait au fond de lui-même s’il avait décidé de le nier. La morsure faisait planer sur lui une malédiction à laquelle il n’allait pas pouvoir échapper. Il n’y avait rien qu’il puisse faire pour échapper à cette malédiction, même avec toute la bonne volonté du monde, à la prochaine pleine lune il deviendrait un monstre. Il n’en avait pas la moindre envie et il continuerait à chercher jusqu’au dernier moment. Au fond, il avait peut-être besoin de la connaitre cette pleine lune pour se rendre compte qu’il n’y avait rien qu’il puisse faire pour y échapper. La malédiction coulait dans ses veines comme un poison qui s’emparerait de lui à la prochaine pleine lune, sans lui laisser la possibilité de lutter. C’était trop tard pour lui. La meilleure chose à faire dans de telles conditions était peut-être de s’estimer heureux d’être encore en vie. Au moins, il pouvait encore aider Emilia, il ne l’abandonnait pas dans ce monde de cinglés. Certes, maintenant, il risquait de la dévorer si jamais ils se retrouvaient, mais avant qu’une telle chose ne puisse arriver, il avait encore les moyens de la retrouver et de la libérer. Il s’était promis de le faire, il le lui avait promis à elle des millions de fois, jamais il ne la laisserait tomber. Loup-garou ou pas, il pouvait encore tenir cette promesse et faire tout ce qui était en son pouvoir pour retrouver et sauver la femme qu’il aimait. C’était certainement à cette idée et à cette seule idée que le sorcier devait se raccrocher à présent, même si ça semblait presque plus facile à dire qu’à faire.

De nouveau allongé sur le matelas grinçant, il sentait son cœur battre la chamade, il avait l’impression que ce dernier battait tellement fort qu’il n’allait pas tarder à sortir de sa poitrine. Son souffle s’était également accéléré, si bien qu’il avait l’impression de manquait d’air à présent, d’étouffer sous le poids de ce qui venait de lui tomber dessus. Il serra les mâchoires avec force pour essayer de se calmer ou en tout cas de garder contenance face à Daphné, qu’elle puisse imaginer qu’il ne cédait pas complètement à la panique, même si c’était carrément ce qui était en train de lui arriver. Il fallait qu’il se calme. Paniquer n’arrangeait rien, bien au contraire. Ça ne faisait que l’épuiser d’avantage, tirer douloureusement sur ses plaies qui n’étaient toujours pas cicatrisées et ça ramenait à sa bouche comme un gout de sang des plus désagréables. Il fallait qu’il se calme. Alors, il chercha à s’accrocher à la voix de Daphné et aux explications qu’elle lui fournissait ainsi qu’à la force qu’elle appliquait contre sa main. Elle serrait fort sa main, une pression qui laissait une pointe de douleur dans ses phalanges, une douleur légère mais qui lui permettait de rester en contact avec la réalité alors que les douleurs venant des griffures dans son dos et de la morsure sur son torse lui donnait envie de plonger à nouveau. Au fond, elle aurait pu lui broyer les phalanges en étreignant sa main que ça l’aurait presque arrangé en cet instant. Le souffle encore court, il reposa son regard sur la jeune femme. Tâchant d’écouter et de comprendre les mots qui sortaient de sa bouche. Ils étaient dans un camp de réfugiés, ils étaient en sécurité. Il doutait presque que ce soit encore possible ça. Être en sécurité, il avait l’impression que c’était une chose impossible à présent. Pour les gens comme eux en tous cas, ceux qui avaient choisi de s’opposer au gouvernent en place. Cependant, il hocha la tête comme pour signaler à Daphné qu’il comprenait et qu’il lui faisait confiance. Il voulait bien essayer de croire qu’ils étaient en sécurité, au fond, ils l’étaient peut-être, mais pour combien de temps, là était là question. Pas plus d’un mois s’il restait là. Dans un peu moins d’un mois, sans doute que ce serait la pleine lune et à ce moment quiconque resterait trop proche de lui serait inéluctablement en danger. Il laissa échapper un léger soupire suite aux autres paroles de la jeune femme. Elle lui avait sauvée la vie, mais elle n’était pas arrivée à temps pour empêcher qu’il devienne ce qu’il était en train de devenir. Il n’avait aucune raison de la blâmer pour ça. Il n’avait aucune raison de la blâmer tout court et il espérait qu’elle-même, elle ne se sente pas coupable de n’avoir pu empêcher ça. « Merci Daphné. » Il s’efforça de lui adresser un sourire, elle lui avait sauvé la vie et qu’importait ce qu’elle n’avait pas pu empêcher à côté, il estimait qu’elle avait déjà fait beaucoup pour lui. Il détourna le regard, fixant le plafond pendant un temps alors qu’il entendait les menaces froides que Daphné lançait sur la personne l’ayant condamné à un tel sort. Peut-être qu’elle avait raison et qu’il méritait de mourir, tout comme la plupart des imbéciles qui avait rejoint le camp de Lord Voldemort.Comme son père. Cette pensée qui venait de s’immiscer dans sa tête lui arracha un léger soupire, il se maudissait pour l’avoir laissé naitre au fond de ses songes en cet instant. Il ne devait pas penser à ça, certainement pas en face de Daphné alors qu’elle venait de lui sauver la vie. Il maudissait son paternel tout autant qu’il détestait celui qui l’avait mordu, mais il ne devait pas en faire part à Daphné, ce n’était pas correct. Le père Greengrass avait tué le sien juste devant ses yeux, devant ceux de sa sœur cadette également. Il avait toutes les raisons du monde de le détester, mais il restait le père de Daphné et c’était peut-être mieux si jamais elle n’avait vent de cette affaire. Nerveusement, il se mordilla l’intérieur de la joue, dans une volonté de faire taire cette pensée, puis, il tourna de nouveau la tête vers la jeune femme. « Au fond je suis peut-être le seul responsable de ce qu’il m’arrive. Il faut quand même être sacrément idiot pour s’aventurer dans les bois un soir de pleine lune. » A nouveau, il s’efforça de lui sourire, bien que ça manquait de sincérité. Certes, il fallait être stupide pour se balader dans la nuit un soir de pleine lune, mais il fallait être mentalement dérangé pour poursuivre quelqu’un dans les bois avec la volonté de le tuer et c’était bien ce que ce type avait fait, avant même de se transformer en loup-garou.
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In my hands, I hold the ashes. In my veins, black pitch drums. In my chest, if I can catch this. In my way, the setting sun, Dark clouds gather 'round me. Due northwest, the soul is bound And I will go on ahead, free There's a light yet to be found. The last pale light in the west. And I ask for no redemption In this cold and barron place, Still I see the faint reflection And so by it, I got my way, The last pale light in the west. ~ the last pale light in the west.


Daphné peinait à conserver ses larmes. Ses bégaiements ou les tremblements frénétiques qui secouaient ses mains étaient les exemples les plus flagrants de son malaise grandissant ; jamais elle n'avait imaginé revoir Ichabod en de pareilles circonstances. Une part d'elle, tendre et candide, avait préféré apercevoir une rencontre fortuite ; un autre lieu, un autre moment, un autre monde. Mais rien de tout cela n'était réalisable et pour cause, sa lycanthropie ne tarderait pas à faire son petit effet lors de la prochaine pleine lune. Son ami était toujours là – mais la bête qui sommeillait en lui était aussi réelle que lui. Elle attendait, impatiente, insatiable, affamée. Le jour venu, elle prendrait possession de lui et il tuerait père et mère si elle lui en donnait l'ordre, sous le joug de ses pulsions meurtrières. Daphné, les lèvres pincées – comme si elle n'approuvait pas la situation dans laquelle elle était actuellement plongée, considéra un instant Ichabod sous l'angle qu'il lui offrait. Il était blessé, vulnérable, rongé par une maladie qui ne se voyait pas. Mais il n'était pas, il n'était plus, seul – quelque chose sommeillait en lui, ne demandant qu'à naître et à faire naître la terreur autour de lui. Fort heureusement, les membres de son groupe d'insurgés acceptaient volontiers les loups-garous – parfois, les soirs de pleine lune, on pouvait entendre des hurlements qui n'avaient rien d'humain. La Forêt Noire était vaste et pleine de secrets à découvrir, rares étaient les moldus ou sorciers qui s'y aventuraient les soirs de pleine lune. Daphné se tassa davantage, les coudes toujours placés sur ses jambes. Elle percevait Ichabod sans réellement le voir – était-ce lui qui lui parlait ou la bête s'adressait-elle à elle par le biais de la bouche de son ami ? Cet éclair de paranoïa s'effaça aussi rapidement qu'il était apparu. Avec peine, elle réussit à réprimer ce soupir qui menaçait à passer la barrière close de ses lèvres fermées. Derrière elle, elle entendit des éclats de voix, des rires – il lui sembla même entendre le ton doux de sa sœur cadette. Astoria était-elle en sécurité ici, en compagnie de loups-garous et d'insurgés suicidaires ? Aussitôt rongée par la culpabilité – comment osait-elle remettre en doute son amitié avec Ichabod ? -, Daphné baissa les yeux vers ses chaussures crasseuses. Tout en elle criait l'envie d'en découdre, un besoin de vengeance se formant dans son ventre, mais elle ne souffla mot à ce propos. Martell n'était pas un idiot et il la connaissait suffisamment bien pour comprendre ce dont elle avait envie – le voir gisant sur le sol, baignant dans son propre sang, avait été un spectacle dont elle aurait préféré se passer. Malheureusement, le destin semblait lui avoir prévu d'autres horreurs qui impliquaient visiblement les gens qu'elle aimait. Face au sourire d'Ichabod, qui s'empressa de la remercier, Daphné ne réagit pas. Le cœur battant, elle était tétanisée par toutes ces sensations contradictoires qui l'assaillaient. Et si elle était arrivée quelques secondes plus tôt ? Franck Hudson avait aussitôt coupé court à ses ressentiments, lui soufflant qu'il y aurait eu deux victimes plutôt qu'une. Les nerfs à vif, Daphné aurait voulu claquer sa joue fraîche de sa main vengeresse mais, crispée, elle n'avait pas bronché – acceptant sa critique en silence.

La voix d'Ichabod la sortit de ses songes et, si son sourire semblait particulièrement forcé, la moue horrifiée de Daphné ne l'était absolument pas. Ses yeux étaient rouges, exorbités. Ses mâchoires étaient fermement serrées. Elle refusait de considérer Ichabod comme responsable de sa situation – par Merlin, n'était-il pas un insurgé ? N'avait-il donc aucune fierté ? Prise d'une fureur, dont elle ne comprenait même pas la cause, Daphné secoua vivement la tête. Aucun sourire n'étirait la commissure de ses lèvres, bien trop occupée à réprimer l'envie de le secouer comme un prunier. Responsable de sa situation, responsable de sa situation, responsable de sa situation – elle avait vraiment tout entendu au cours de sa jeune vie. « Je t'interdis de dire ça et remballe ton sourire, ça ne marche pas avec moi » exigea-t-elle, meurtrie de le voir ainsi se jouer d'elle par le biais de ses charmes. Elle se redressa, croisa ses bras sur sa poitrine. Son ton avait été sec et dur, au fond d'elle Daphné savait que ce n'était pas ce dont Ichabod avait besoin. Non, son ami nécessitait un minimum de soutien de sa part tandis qu'elle, insouciante et désagréable, ne pensait qu'à abattre le loup qui l'avait transformé. Visiblement, Martell ne rejetait pas la faute sur le lycan qui l'avait mordu, mais bien sur sa propre personne. Quelque chose de tout bonnement inenvisageable. Les pupilles de Daphné scrutèrent un instant la blessure bandée, mais tâchée de liquide carmin, qui s'offrait à elle – elle secoua doucement la tête, s'emportant dans un murmure faible « je n'arrive pas à croire que tu dises ça ». Ses yeux verts dardèrent le visage fatigué de Ichabod. Pourquoi ne se levait-il pas ? Pourquoi ne parvenait-il pas à envisager le fait qu'il n'était pas stupide, pas plus qu'il n'était responsable de cette attaque ? Ces questions, redondantes, fourmillaient dans sa tête bien plus violemment qu'elle ne l'aurait voulu. Daphné se mordit férocement la lèvre inférieure avant se pincer l'arête du nez, les paupières fermées, ravalant une dernière fois ses larmes. D'humeur chagrine, elle l'était certainement. Mais rien ne parviendrait à la faire pleurer – rien, hormis certainement le déni de Ichabod. En réalité, seule l'amitié qui la liait à Martell et ce, depuis une bonne dizaine d'années déjà, l'empêchait de le giflait. Vindicative, Daphné ne supportait pas les sourires forcés et les faux-semblants – s'il voulait pleurer sur son malheur, qu'il le fasse ! Elle serait bien la dernière à vouloir l'en empêcher. Il fallait qu'il se laisse aller à ses émotions, qu'il se lamente sur son sort – si seulement il arrêtait de faire comme si sa blessure ne le meurtrissait pas, ou comme s'il n'avait cure de la malédiction qui le touchait, alors Daphné serait certainement plus ouverte à la discussion.

La jeune femme fit glisser ses paumes le long de ses cuisses avant d'atteindre ses genoux autour desquels elle contracta ses phalanges. « Ce – ce maudit loup, cet enfoiré de fils de » elle ravala sa haine, elle n'était pas habituée à jurer de la sorte « ce truc est le seul responsable de ton état » elle reporta son attention sur Ichabod qui, allongé, la considérait avec une certaine curiosité – ou bien se faisait-elle des idées « je – je ne comprends pas pour quelle raison tu préfères rejeter la faute sur toi. T'as pas besoin de t'accabler davantage, tu mérites tellement mieux que tout ça » elle ne parlait pas seulement de sa lycanthropie ; non, cela allait bien au-delà de cette malédiction contre laquelle ils ne pouvaient pas agir. D'un seul regard, elle balaya l'endroit poussiéreux dans lequel elle se trouvait – dans le cœur de Daphné s'agitait une flamme alimentée par la haine, par cette envie de rendre la justice. « Je – j'aurais aimé arriver juste à temps, j'aurais tellement voulu te sauver. Mais, tu sais, je crois que je suis toujours en retard » elle lâcha un rire sans joie « Tu es comme ça parce que je n'ai pas été foutue de te retrouver quelques minutes plus tôt. » ses traits perdirent de leur grâce « Alors, Ichabod ? Est-ce à ça que tu veux jouer ? A qui doit-on rejeter la faute selon toi ? La victime éplorée, l'idiote qui traîne des pieds ou la bête féroce ? » Ce n'était qu'une question rhétorique car cela n'avait rien d'un jeu auquel Daphné souhaitait se prêter, bien au contraire.
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A brighter day is coming my way.
DAPHNÉ GREENGRASS & ICHABOD MARTELL

Black clouds are behind me I now can see ahead Often I wonder why I try Hoping for an end. Sorrow weighs my shoulders down And trouble haunts my mind But I know the present will not last And tomorrow will be kinder. Today I’ve cried a many tear And pain is in my heart Around me lies a somber scene. I don’t know where to start. But I feel warmth on my skin The stars have aligned The wind has blown but now I know That tomorrow will be kinder  ~ tomorrow will be kinder.


Ichabod n’avait rien demandé à personne et sans doute qu’il ne méritait pas la condition avec laquelle il devait vivre à présent. C’était évident qu’il en voulait à celui qui lui avait collé une tare pareille. Il s’agissait d’une malédiction avec laquelle il serait obligé de vivre pour le restant de ces jours, alors il avait toutes les raisons du monde de maudire la personne qui lui avait fait ça. Cette bête sauvage qui l’avait attaqué au milieu des bois avant de le laisser pour mort dans un coin. Sans l’intervention de Daphné, il aurait certainement fini par se vider de son sang. Pendant un moment, il s’était dit que c’était mieux ainsi, qu’il avait déjà tout perdu et donc que le combat n’en valait plus la peine. C’était Emilia, comme toujours qui lui avait permit de se raccrocher à quelque chose, un espoir peut-être surfait, mais un espoir quand même ; celui de la revoir, celui de vivre la vie dont il avait rêvé, à ses côtés. Il devait la retrouver, il devait la sauver et pour ça, il n’avait pas le droit de mourir. Retrouver Emilia, c’était un but qu’il s’était fixé au moment où on la lui avait arrachée, quand elle avait été vendue à cette famille de cinglés. C’était ce but qui l’avait rendu particulièrement imprudent, au point de traverser le bois un soir de pleine lune, comme si ça ne pouvait pas attendre le levé du jour. Emilia ne pouvait pas attendre. Plus vite il la retrouverait, mieux ce serait pour elle comme pour lui. Cette idée l’avait conduit dans la gueule du loup, dans le sens non imaginé malheureusement. Il restait stupide d’avoir agit de la sorte. A cause de la décision qu’il avait prise ce soir là, il ne faisait que retarder le moment où il pourrait enfin retrouver Emilia. Il était blessé et malgré toute la motivation qu’il avait pour retrouver sa petite amie, il avait l’impression que pour l’heure, ses jambes auraient encore bien du mal à le porter. Les blessures que le loup lui avaient laissé, allaient certainement l’empêcher d’être opérationnel avant encore quelques jours. Alors oui, dans le fond, il était stupide d’avoir agit comme il l’avait fait et une part de lui voulait se blâmer pour sa condition, tout comme il continuait de s’en vouloir pour ce qui était arrivé à Emilia. Il semblait presque plus simple de s’en vouloir à lui-même avant de se mettre à chercher les vrais coupables de tout ce qui était en train de lui tomber dessus. Pour l’heure, il ne pouvait que s’en vouloir à lui-même tout en maudissant de tout son être ceux qui avaient transformé sa vie en un véritable cauchemar. Au moins, s’en vouloir à lui-même, ça lui permettait de tout refaire avec des et si, créer une illusion stupide que les choses auraient pu être différentes, si seulement il avait agit de façon différente. Le fait été pourtant qu’il était impossible de changer les choses avec une simple phrase et qu’il n’avait pas encore les moyens de remonter dans le temps pour arranger les choses ; alors, il pouvait bien dire ce qu’il voulait, les choses étaient comme elles étaient et rien ne pourrait les faire changer à présent. Il haussa légèrement les épaules suite aux paroles de Daphné, loin de lui l’envie de s’attirer les foudres de la jeune femme, il jugeait bon de laisser couler et de ne pas chercher à contredire son interlocutrice. Il n’avait pas envie de se disputer avec son interlocutrice, ni maintenant, ni jamais. Il avait déjà à faire avec la guerre et tous les problèmes qu’elle n’avait de cesse de créer dans sa vie, ainsi, ce n’était pas la peine de s’en créer des nouveaux. Daphné était son amie et il n’avait pas envie de la perdre dans de stupides broutilles à peine dignes d’étudiants de Poudlard. En ces temps sombres, il était plus sage d’essayer de conserver les amis qu’on avait plutôt que de s’engueuler bêtement avec eux. D’autant plus qu’il avait l’impression de ne même pas avoir la force de se perdre dans des enfantillages. Les plaies qui marquaient son corps étaient encore bien trop à vif pour qu’il soit capable de faire le moindre effort et, se disputer avec quelqu’un en demandait un dont il se passait volontiers. Leurs avis sur la question différaient peut-être et ce serait peut-être comme ça pendant un long moment, peut-être même pour toujours et dans le fond – pour lui en tout cas – ça n’avait pas vraiment d’importance.

Le jeune homme gardait le regard fixé sur la jeune femme qui parlait. Elle ne comprenait pas et dans le fond, il n’y avait rien à comprendre. Il s’en voulait parce qu’au moins, ça lui permettait d’avoir un coupable sous la main, ce n’était qu’une question de simplicité. Et puis il aurait vraiment dû éviter de sortir un soir de pleine lune. Mais oui, évidemment, le loup-garou l’ayant mordu était également en tord, ce type était fou, dangereux. Il méritait qu’il lui en veuille, il méritait qu’il ait envie de lui faire payer ce qu’il lui avait fait et il ressentait cette folle envie de vengeance qui, peu à peu se rependait dans ses veines comme un poison. Il voulait qu’il paie pour le sort auquel il l’avait condamné, et c’était certainement légitime. Cependant, une idée persistait au fond de son esprit sans qu’il ne puisse la faire taire. La bête qui l’avait mordu était incontrôlable. L’homme qu’il était avant de se transformer en bête l’était lui, le problème c’était qu’il était complètement taré, mais le loup lui, il était incontrôlable. C’était peut-être également parce qu’il finirait inéluctablement par le devenir lui aussi qu’il arrivait à partager le blâme avec celui l’ayant mordu. C’était comme s’il cherchait d’avance à se trouver des excuses si jamais un soir de pleine lune, il commettait l’irréparable. Il voulait tellement que ça n’arrive jamais. Mais comment être sûr ? Bientôt, lui aussi il se transformerait en cette chose complètement folle, n’ayant en tête qu’une seule idée : tuer, réduire toute vie sur son passage en pièce. Il avait beau essayer de ne pas penser à ça, d’essayer d’imaginer que les choses allaient s’arranger et qu’il n’allait jamais devenir un loup-garou assoiffé de chaire fraiche, la vérité finissait toujours par lui retomber sur le coin du nez. C’était dans son sang à présent, une malédiction dont il ne pouvait pas se débarrasser. Certains avait dû essayer de toutes les façons possibles inimaginables, mais jusqu’à présent, il n’avait jamais entendu parler de quelqu’un qui avait concrètement réussi à guérir de cette terrible tard. Ichabod ne serait pas le premier à y parvenir, il n’avait jamais été du genre à être l’exception venant confirmer la règle. Il deviendrait un loup-garou, c’était la triste vérité à laquelle il devait faire face à présent. Il allait devenir aussi dangereux que celui lui ayant refilé cette malédiction. « Si tu étais arrivée plus tôt, on serait peut-être deux à pleurer sur notre sort. C’est mieux ainsi. » Si elle était arrivée plus tôt peut-être qu’elle aurait récolté une morsure elle aussi, ou peut-être que l’un d’eux n’aurait pas survécu. Peut-être encore qu’elle aurait pu éviter qu’il se fasse mordre. « Qu’importe, au fond, on ne saura jamais ce qui aurait pu se passer si tu étais arrivée plus tôt. » Ils savaient en revanche ce qui ne se serait pas passé si lui, il y avait réfléchi à deux fois avant de s’aventurer dans les bois un soir de pleine lune. Il laissa échapper un léger soupire avant de détourner le regard un court instant, comme s’il était en train de remettre ses idées en place. Il finit par reposer les yeux sur la jeune femme, le regard des plus sérieux. « Je vais devenir un monstre moi aussi. Si j’attaquais quelqu’un, j’ai encore l’espoir que je pourrais croire que ce n’est pas vraiment de ma faute. » Evidemment, si ça devait arriver, il s’en voudrait énormément, peut-être même trop pour être capable de s’en remettre, mais pour l’heure, il voulait encore essayer de croire qu’il serait capable d’accuser sa victime, comme il s’accusait lui-même de son imprudence. Dans un soupire, il se redressa de nouveau sur le lit, puis pivota pour faire face à son interlocutrice. « C’est pour ça que je rejette la faute sur moi-même. » Il quitta le regard de la jeune femme pour fixer le sol. Les mais jointes sur ses genoux, il laissa échapper un léger soupire avant de reposer son regard sur son amie. « J’ai pas envie de devenir un monstre incontrôlable Daphné. » C’était évident qu’il n’en avait pas envie. « J’ai pas envie de tuer ou de blesser quelqu’un. » Peut-être que si on parlait de mangemorts il pourrait voir les choses différemment, mais il n’avait pas envie de s’en prendre à un innocent parce qu’il serait devenu un loup-garou assoiffé de sang. Pourtant, malgré toute la bonne volonté qu’il pouvait avoir, il ne pouvait pas prédire ce qui allait se passer à la prochaine pleine lune, lorsque le loup prendrait le pas sur l’homme.
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In my hands, I hold the ashes. In my veins, black pitch drums. In my chest, if I can catch this. In my way, the setting sun, Dark clouds gather 'round me. Due northwest, the soul is bound And I will go on ahead, free There's a light yet to be found. The last pale light in the west. And I ask for no redemption In this cold and barron place, Still I see the faint reflection And so by it, I got my way, The last pale light in the west. ~ the last pale light in the west.


Il devait y avoir un coupable. C'était ce que Daphné avait décrété dès que son regard clair s'était posé sur le corps immobile d'Ichabod – un tel crime ne pouvait pas rester impuni et pourtant – pourtant... elle savait pertinemment que les loups-garous étaient incontrôlables lorsque la lune était ronde, pleine, brillante. Martell avait rejoint sans le vouloir une petite communauté d'hybrides dont il ignorait pour le moment tous les secrets. Cette bête qui l'avait mordu, peut-être que l'homme qui se cachait derrière était d'une bonté inimaginable. Peut-être se morfondait-il dans un coin, craignant de déchirer la peau de ses pairs. Ou peut-être, et c'était sûrement plus vraisemblable, n'avait-il aucune idée de ce qu'il avait fait cette nuit-là. Il ignorait sûrement jusqu'au nom de sa victime et, malheureusement, Ichabod était touché par une tare dont il ne pourrait se défaire. Et son destin s'entremêlait au sein en une danse affectueuse et dangereuse – que craignait-elle ? Hormis ce monstre qui sommeillait derrière les iris de son vis-à-vis, attendant le moment propice pour surgir et attaquer. Se nourrir. L'avenir n'en serait pas plus reluisant et le destin d'Ichabod s'assombrissait à vue d'oeil – rien de ce que Daphné pouvait faire n'était susceptible de lui venir en aide. Impuissante, c'était ce qu'elle était. Et, par Merlin, qu'elle haïssait cette sensation désagréable qui lui bouffait les entrailles. La jeune femme pouvait s'évertuer à pleurer, hurler, se griffer les joues de ses ongles cassés. Ses actions n'étaient que des grains de sable emportés par le vent. Purement et simplement inoffensifs. Son regard n'était plus voilé de larmes contenues, son sourire n'était plus crispé. Sa figure tuméfiée n'exprimait rien de plus qu'un profond regret. Contrairement à ses pupilles flamboyantes qui diffusaient une intense envie d'en découdre. Se battre – toujours plus. Se dresser – toujours plus.  Manipuler – toujours plus. Un cercle infernal contre lequel Daphné se débattait avec un certain acharnement de façade. Mais c'était ce qu'elle était : sa présence à Serpentard crevait désormais les yeux. Sa loyauté la poussait à commettre des actes dont elle n'appréhendait pas encore la teneur, l'amour qu'elle portait à sa sœur la faisait prendre des décisions qui menaçaient de réduire en cendres leur relation déjà si tendue. On la pensait trop protectrice et ceux qui médisaient d'elle de la sorte ne savaient pas à quel point ils avaient raison. Jusqu'où pouvait-elle aller ? Cette perspective l'effrayait et, en même temps, ravivait en elle cette flamme de rébellion qui se dissimulait derrière ses grands yeux interrogateurs.

Daphné comprenait (ou essayait de comprendre) le malaise qui habitait Ichabod. Elle n'était sûrement pas la mieux placée pour lui donner des conseils car, lorsque la lune se lèverait, elle deviendrait aussi tendre et désirable qu'une étrangère aux yeux de ce loup qui se terrait dans ce corps meurtri. Envolée l'amie. Adieu délicieuses espérances. A présent, de leur duo malheureux, Daphné était la seule à avoir été frappée par une insoutenable normalité. Elle aurait pu donner tout ce qu'elle possédait pour sauver Ichabod car rien de ceci n'était un jeu – il fut un temps où, enfant, elle hurlait, la tête rejetée en arrière, et poursuivait sa sœur, les doigts dressés en griffes acérées. Puis elles roulaient dans l'herbe et leurs robes se tâchaient. Ces moments avaient été exquis et, aux yeux de la petite Daphné, ils l'étaient encore. Pourtant, elle regrettait ces instants où elle avait préféré craindre Augustus Rookwood plutôt que les loups-garous – et elle continuait d'ailleurs à prendre peur à l'écoute de ce nom, alors que ces bestioles poilues à l'extrême ne lui apportaient rien de plus qu'un bref petit frisson de dégoût. Dans l'état actuel des choses, se taire lui aurait donné l'impression d'abandonner la bataille. Elle tenait à Ichabod bien plus qu'elle n'avait pu le signifier par le passé et, à présent, elle se tenait face à son corps blessé. Essayant de ne pas distinguer cette chose qui, dans la brume, l'épiait de ses yeux gourmands. Martell ne serait bientôt maître de ses gestes mais qu'y pouvait-elle ? Se rejeter la faute n'était satisfaisant pour aucun des deux comparses. Lorsque la voix d'Ichabod retentit de nouveau, Daphné porta son regard sur ses doigts joints. Elle sembla soudainement fascinée par ses ongles sales, cassés. Elle ne pouvait pas faire face à cette vérité – par encore – elle n'était pas prête à accepter cette réalité qui, malgré tout, s’accommodait à merveille avec cette lancinante apocalypse qui se profilait à l'horizon. La peur l'avait enroulée de son drap noirci d'effroi, saisissant chacun de ses membres et faisant palpiter son cœur, meurtrissant ses veines. Elle avait besoin de son ami – et plus que jamais, il avait besoin d'elle. Forte de cette idée, Daphné se décida à relever la tête, les yeux encore brillants. Son interlocuteur avait peur, il était sûrement plus terrifié qu'elle ne l'avait jamais été – car elle avait toujours été maîtresse de ses actes. Ce n'était pas un loup qui avait supplié l'arrangement de l'enlèvement d'Astoria, ce n'était pas un monstre qui lui avait planté sa baguette dans la peau tendre de son cou, ce n'était pas une foutue bête qui avait éloigné une mère de son fils – ce n'était qu'elle. Daphné Greengrass. Un élan d'amertume envahit sa bouche.

Peut-être que les paroles d'Ichabod avaient du sens. Peut-être pouvait-elle accepter qu'elle n'était pas capable de « sauver » tout le monde. Daphné haussa les épaules, faisant un geste vague de la main – comme si tout ça n'avait aucune importance. « Tu as sûrement raison. » ou bien c'était lui qui avait tort et qui refusait d'admettre que le seul coupable de cette morsure n'était pas présent dans cette pièce. Mais ce n'était pas le moment d'alimenter une polémique. Les bras à présent croisés contre sa poitrine, elle toisa de nouveau Ichabod de son regard inquisiteur, feignant de ne rien y comprendre. Car c'était le cas. Elle n'y comprenait rien. Elle avait été embarquée malgré elle dans une histoire qui dépassait son entendement – une histoire qu'elle ne souhaitait pas embrasser, de peur de s'y brûler les ailes. « Tu ne tueras et ne blesseras personne » assura-t-elle avant de se pencher davantage en avant, créant autour d'eux une bulle d'intimité – une carapace qu'aucun autre insurgé ne pouvait percer « parce que je suis là. T'es pas seul et, même si je dois avouer que mes connaissances sont très limitées à propos des loups-garous, on va faire ce qu'il faut pour que rien d'embêtant n'arrive. » Elle préférait s'intégrer elle-même dans ce problème qui n'était incarné que par Ichabod – cela lui permettait d'oublier ses trop nombreuses erreurs, acceptant volontiers ces œillères qui lui étaient gracieusement offertes. « Je ne sais pas du tout où ça va te mener, sache juste tu as de la chance d'être en vie. » si elle avait découvert son cadavre à la place de son corps disloqué, Daphné ne l'aurait jamais supporté « Tu es loin d'être un monstre mais – pour ne pas te mentir – je pense que tu vas parfois avoir quelques petits problèmes de pilosité. » elle esquissa un sourire entendu. Elle se redressa alors, cherchant à contourner le sujet. « Qu'en est-il d'Emilia ? Qu'as-tu fait d'elle ? » Sa curiosité la piquait, lui donnant l'impression désagréable de ternir un tableau qui ne la concernait en rien.
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A brighter day is coming my way.
DAPHNÉ GREENGRASS & ICHABOD MARTELL

Black clouds are behind me I now can see ahead Often I wonder why I try Hoping for an end. Sorrow weighs my shoulders down And trouble haunts my mind But I know the present will not last And tomorrow will be kinder. Today I’ve cried a many tear And pain is in my heart Around me lies a somber scene. I don’t know where to start. But I feel warmth on my skin The stars have aligned The wind has blown but now I know That tomorrow will be kinder  ~ tomorrow will be kinder.


Ichabod sentait une boule naitre au fond de ses entrailles. Il ne savait pas exactement ce qui allait lui arriver quand la lune serait pleine. Il n’avait jamais eu besoin (ou même envie) de faire des recherches approfondies sur les loups-garous. Il savait des choses, bien entendu, mais il y en avait qu’il ignorait complètement. Il ne savait même pas comment ça pouvait être possible de ne plus avoir conscience de ses faits et gestes. Il ne savait pas comment se déroulait la transformation. Est-ce que c’était douloureux ? Et dans quel état est-ce qu’il serait une fois qu’il reviendrait à lui-même ? Est-ce qu’il se souviendrait de ce que le loup en lui aurait fait ? Trop de questions restaient sans réponse et dans le fond, le seul moyen qu’il avait de savoir, ce serait de connaitre sa première pleine lune. Il n’en avait pas envie. S’il pouvait choisir, il aurait préféré rester dans l’ignorance et ne jamais avoir à devenir un loup-garou. Après tout, ne pas avoir tout ça, ça ne l’avait jamais empêché de dormir. On ne lui laissait pourtant pas le choix. Il allait devenir un loup-garou et ce même si au plus profond de son esprit il continuait d’essayer de se convaincre qu’il y avait peut-être une solution, qu’il devait la trouver, qu’il ne pouvait pas baisser les bras et simplement accepter ce qui l’attendait. Chercher une solution à un problème n’en ayant pas, c’était stupide, une simple perte de temps, mais il était difficile de douter du fait, qu’il chercherait quand même. Courir après une cause perdue, c’était déjà ce qu’il faisait – sans le savoir – quand il essayait de retrouver Emilia. Même s’il la retrouvait, il ne pourrait pas la ramener avec lui. Il se heurterait à un mur, pour Emilia tout comme pour sa fichue condition de loup-garou. Ichabod, devait certainement aimer les causes perdues, tellement qu’il n’avait même pas conscience qu’elles l’étaient, ou bien, il tachait de faire de son mieux pour ne pas l’admettre. Il était condamné à se transformer à la prochaine pleine lune et cette boule de stress qui naissait au fond de ses entrailles était certainement la preuve, qu’au moins une partie de lui en avait réellement conscience. Il ne voulait pas qu’une telle chose lui arrive, il ne voulait pas … depuis longtemps maintenant, on ne lui demandait plus son avis sur ce qu’il voulait ou non de toute façon. Il devait se contenter de subir parce qu’il n’était qu’un traitre. Plus que jamais, il maudissait cette vie qu’il menait depuis trop longtemps maintenant et il détestait ce fichu gouvernement qui n’avait aucun sens. Tous ces malheurs venaient de là, de cette guerre qui n’en finissait pas, des décisions qui étaient prises au sein du ministère de la magie. Evidemment, sans toutes ces histoires, il n’en serait pas là aujourd’hui. Sans cette guerre, il aurait pu continuer tranquillement sa vie aux cotés d’Emilia. Il aurait pu lui faire cette demande en mariage qu’il avait prévu avant que la guerre n’éclate, peut-être qu’ils seraient déjà mariés, qu’ils auraient pu même avoir un enfant ; être père un jour faisait parti de ses objectifs de vie depuis longtemps. Si seulement … Il allait de soit qu’avec des si, on pouvait facilement refaire le monde. Mais il était trop tard maintenant, la guerre avait éclaté, il avait perdu Emilia et maintenant, il était même sur le point de devenir un loup-garou. Il connaissait tellement peu de choses sur ce qu’il était devenu qu’il ne savait même pas si cette merde était génétique, mais s’il fallait qu’elle le soit, il pouvait à présent tracer un trait sur son envie d’avoir des enfants, il n’avait pas envie de refiler cette malédiction à sa descendance.

Ce qui était en train de lui arriver allait lui pourrir la vie jusqu’au bout. Il l’avait su au moment où il avait senti la mâchoire de cette créature se refermer sur son corps. Il l’avait su, si bien que pendant un moment, il avait pensé que mourir là serait la meilleure chose qui pourrait lui arriver. S’il avait succombé à ses blessures, jamais il n’aurait était confronté à la transformation en loup-garou qui allait s’imposer à lui. Ce n’était que le souvenir d’Emilia qui l’avait poussé à se battre assez longtemps pour que Daphné vienne le secourir. Emilia était certainement sa force tout comme sa plus grande faiblesse au beau milieu de cette guerre. Elle était celle qui lui avait permis de se battre pour survivre, mais elle était aussi celle à cause de qui il avait faillit mourir. Il prenait des risques inconsidérés pour tenter de la retrouver et maintenant, il allait en payer les conséquences. Il regrettait ses choix et il ne pouvait faire autrement que de se blâmer lui-même pour cette condition qui allait être la sienne. Une culpabilité qu’il s’imposait et qui, de toute évidence, ne convenait pas à Daphné. Si elle lui disait qu’il avait raison, ce n’était certainement que pour ne pas alimenter la stupide dispute qui aurait aisément pu naitre entre eux deux s’ils avaient continué de la sorte. Mieux valait en rester là et ne pas chercher pendant trente-cinq ans à qui était la faute. Les yeux relevés vers la jeune femme, il sentait les battements de son cœur s’accélérer encore, rassuré ou encore plus inquiet par les propos qu’elle tenait, il ne savait pas vraiment. Il se contenta de pincer légèrement les lèvres en un sourire discret avant de laisser échapper un léger soupire. « Merci Daphné. » Il ne savait pas concrètement ce qu’ils pouvaient faire pour éviter le pire. Pour l’instant, il avait l’impression qu’il n’y avait absolument rien à faire. Il se sentait pris au piège dans une condition qu’il ne pouvait pas accepter. Autant, il voulait croire que tout ça n’était pas définitif, autant, il n’arrivait pas à admettre qu’ils étaient capable d’empêcher le pire si jamais il devait vraiment se transformer en loup-garou. Il semblait que c’était un véritable champ de bataille dans ses pensées et il n’avait aucune idée de comment faire pour faire taire tout ce merdier. Il avait de la chance d’être en vie d’après Daphné. Lui, il ne savait pas vraiment. Egoïstement, une partie de lui aurait voulu ne plus être là, ne plus être confronté à cette guerre et à ce qu’il avait pu perdre dedans, ne plus être confronté à ce qui était en train de lui arriver et ce qu’il risquait de devenir. Mais au milieu de son envie de complètement baisser les bras, il y avait Emilia. « Surement, oui. » Se contenta-t-il de répondre dans un léger soupire manquant cruellement de conviction, le regard soudainement fuyant. Il était encore en vie. Il allait pouvoir retrouver Emilia, mais chaque moment passé loin d’elle lui semblait être une véritable torture. Il aurait du la protéger mieux que ça, il aurait du éviter tout ça. Après un léger ricanement il reposa son regard sur la jeune femme. « Si seulement la pilosité pouvait être mon seul problème les choses seraient certainement bien plus simples. » Malheureusement, ce n’était pas le cas. Il vivait très bien avec sa barbe mal rasée et le reste de ses poils, il vivrait sans doute beaucoup moins bien avec des crocs et des griffes. Daphné évoqua Emilia et aussitôt, le sourire qui s’était précédemment dessiné sur ses lèvres s’envola. Il détourna le regard se mordillant légèrement l’intérieur de la lèvre, cherchant les mots qui restaient coincés dans sa gorge. « Elle … » Une nouvelle fois il laissa échapper un soupire avant de passer nerveusement sa main contre sa nuque. « J-Je ne sais pas où elle est. » C’était plus dur à admettre que ça en avait l’air. « On a été séparé. Elle … » Il ne continua pas sa phrase marquant une nouvelle pause dans ses propos comme si tout raconter d’un coup était beaucoup trop compliqué. « Ils … Ils l’ont vendue. » Dit à haute voix, ça semblait complètement fou, pourtant c’était ce qu’il s’était passé, Emilia avait été vendue aux enchères à la façon d’un vulgaire objet, comme si elle ne valait pas mieux que ça. C’était ce qu’ils faisaient à présent, ces cinglés partisans de Voldemort, ils vendaient et ils achetaient des personnes.
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