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sujet; (nathalily) what if i'm far from home? oh brother i will hear your call.

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❝ Τέτλαθι δή, κραδίη· καὶ κύντερον ἄλλο ποτ’ ἔτλης. ❞
“Bear patiently, my heart - for you have suffered heavier things.”

(nathalily) what if i'm far from home? oh brother i will hear your call.  Tumblr_nl7sblZFSZ1qdqenvo4_r2_250
Damn, who knew? We've come a long way from where we began. How could we not talk about family when family's all that we got? Everything I went through you were standing there by my side. First you both go out your way and the vibe is feeling strong, and what's small turn to a friendship, a friendship turn into a bond, and that bond will never be broke and the love will never get lost ; and when brotherhood come first then the line will never be crossed, established it on our own. And every road you take will always lead you home - oh I'll tell you all about it when I see you again.
Elle va mourir.
Elle va mourir et l’idée la transperce, la tue déjà un peu.
Elle va mourir à dix-sept ans – même pas la majorité moldue, qui l’attendait pourtant dans moins de deux mois.
Elle va mourir sans avoir revu sa famille, ses amis, sans avoir pu adresser d’adieux à qui-ce-soit, sans avoir pu dire à ses proches qu’elle était désolée, tellement désolée.
Elle va mourir comme un chien qu’on abat sans pitié, misérablement après plus de six mois de combat. Elle va mourir alors qu’elle s’est évertuée à repousser l’échéance – elle a fait tout ce qui était en son pouvoir mais ça n’était pas assez, ça n’était jamais assez !
… Elle va mourir.

Et ça la fout en rogne, cac ! Elle est une survivante, pas une volaille qu’on étripe sans vergogne, pas un poulet qu’on jette en pâture aux Détraqueurs ! Elle a envie de se barrer. De se jeter contre les portes de cette fourgonnette miteuse, presque moldue – de frapper celles-ci jusqu’à ce que le sang jaillisse de ses paumes, jusqu’à ce que l’épuisement, potentiellement le trépas, l’emporte.
Ils n’ont pas eu raison d’elle et c’est encore pire ! parce qu’il n’y a aucun gagnant dans l’histoire. Ils n’ont pas réussi à la dominer, mais elle mourra quand même ; parce qu’elle est née avec le mauvais sang, parce qu’elle a fait les mauvais choix. Elle se maudit, alors qu’elle n’est fondamentalement pour pas grand-chose dans cette situation. Ses poings sont crispés, ses ongles entaillent effectivement ses paumes – toutefois aucun salut ne vient. Personne ne viendra pour la sauver et elle va mourir.

Le mutisme (voire même la passivité) des autres prisonniers l’effare, l’estomaque. La plupart d’entre eux se tient tête baissée, poignets enchaînés résolument posés sur les genoux, dans une position d’abdication totale – les quelques autres fixent un point invisible, situé entre le plafond et le crâne de leur camarade d’en face. Tous sont silencieux. Iliana, elle, veut hurler ! Pourtant elle se contente de fixer encore et encore ses menottes magiques, tentant d’en comprendre le mécanisme. Et si elle réunissait suffisamment de volonté… Si elle parvenait à se mouvoir jusqu’à la porte…

Le convoi freine brusquement, et Lily comme tous les autres criminels effectue un petit bond. Celui-ci a pour mérite de la tirer de sa rêverie : cette fois-ci, elle ne peut échapper à son funeste destin. Peut-être l’a-t-elle déjà suffisamment fait, après tout ?
Elle s’est évadée de Poudlard, en avril 1998 ; puis quelques mois plus tard, elle a fui un Sainte-Mangouste grouillant de Mangemorts – c’était précisément le lendemain de la Bataille de Poudlard, en mai. Il y a quelques semaines, elle a bien failli se faire la malle du Ministère… mais son plan a capoté au dernier instant. (L’échec, violent, l’a d’ailleurs laissée amorphe une bonne poignée de jours).
De plus, ces fuites, c’est sans compter sur sa cavale de plusieurs mois… alors peut-être qu’il est temps d’arrêter de courir ? Peut-être qu’elle n’est pas faite pour ça. Ne l’avait-elle pas dit à Nathan, dès l’été 1997 ? Je ne veux pas fuir, avait-elle soufflé à son grand-frère d’adoption. Je ne peux pas. Et si c’était vrai ? Iliana vient d’une famille de battants. Ses ancêtres se sont battus pour l’indépendance de sa douce Éire, puis contre le Führer. Les Evans ont été de tous les combats, toujours – c’est donc la lutte qui coule dans ses veines, pas la fuite. Chez les Evans, on se lève et on se bat ; la débandade, c’est de la lâcheté.

Elle peut encore se battre, n’est-ce pas ? Se retrancher dans son esprit pour éviter les mangeurs d’âme, chanter des chansons pleines d’espoir pour les repousser. Peut-être que le combat n’est pas fini, peut-être qu’il commence seulement ! Iliana ne peut et ne veut courir. Peut-être pourrait-elle, dans un effort surhumain, se redresser et s’acharner contre ces battants en bois qui la retiennent prisonnière… Mais sans baguette, ses chances sont limitées, et puis… Et puis laisser les autres derrière ? Et puis faire quoi, après ? Elle serait livrée à elle-même, abandonnée de tous, même de ses buts – elle n’aurait plus qu’à se terrer en attendant que, miraculeusement, la Résistance lui tombe dessus telle la foudre.
A Azkaban, elle sait au moins comment se battre : il lui suffit de ne pas sombrer dans la folie. Elle veut leur tenir tête, encore – pourquoi pas passer à une défense plus agressive. Jusque-là elle ne faisait qu’encaisser, pourquoi ne pas rendre les coups désormais ? Elle ne sait pas trop comment encore, mais elle avisera. La lutte c’est la vie, et Iliana, Lily, ne veut pas mourir.

Bien sûr il y a sa cuisse, et ce putain de maléfice qui la bouffe de l’intérieur, de jour en jour. Il y a son poids des plus alarmants, aussi – des cicatrices qui sillonnent son visage et plus globalement son corps au point de la rendre méconnaissable. Il y a sa crasse, probablement quelques infections dans ses sillons… Ses saignements intempestifs, aussi. Tout porte à croire qu’elle est en train de crever lentement et sûrement, et qu’elle ne fera pas long feu entre quatre murs sombres gardés par un Détraqueur… Pourtant, Lily veut y croire. Elle veut croire qu’elle n’a pas passé ces six derniers mois à se relever en crachant ses tripes pour rien, bordel !
Sa chute est inévitable – un matin on viendra la chercher et on l’emmènera se faire bouffer par une de ses créatures répugnantes (qu’elle aurait pu, avec une baguette, repousser d’une magnifique biche argentée). Mais en attendant… Elle veut faire tomber des têtes. Elle veut que son histoire soit révélée au pays entier – elle veut que les gens sachent qu’on peut encore se battre, qu’on peut pénétrer l’enceinte du lieu le mieux gardé du Royaume-Uni au nez et à la barbe des Mangemorts. Elle veut prouver que non, Ils ne sont pas tout puissants. Et ainsi, elle veut entraîner un maximum de Mangemorts dans sa chute.

Elle va mourir, elle accepte l’idée (même si elle refuse encore de reconnaître que techniquement, perdre son âme n’est pas mourir… mais bien pire encore).
Toutefois, elle va mourir pour quelque chose. Du fond de sa cellule pourrie et qui, avec un peu de chance, prendra l’eau (elle aime la mer, même si elle est piètre nageuse), elle va se battre.
Iliana NicEvans va signifier quelque chose, elle le sait – ça n’est plus qu’une question de temps.

Le convoi est à nouveau ébranlé mais les prisonniers restent de marbre.
Iliana fait de même : elle est prête.
Personne ne la sauvera, elle ne sauvera pas elle-même, mais elle mourra fière, guerrière invaincue, là où personne ne l’attendait.
Elle en est désormais persuadée.
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hey sister, do you still believe in one another ?
(call my name and i'll come running)
Le convoi était parti aujourd’hui. Ou plutôt, les convois, parce que, forcément, ils ne faisaient pas les choses à moitié, les gens de là-haut, cette bande de petits bâtards de puristes mangemorts qu’il exécrait au plus haut point. S’il pouvait juste… tous les faire brûler, littéralement… Mais il paraîtrait que c’était mal, et terroriste, voire légèrement psychopathe sur les bords et, aussi sain d’esprit qu’il était encore, il ne voulait pas ressembler à ce genre de monstres en particulier. Du moins, une partie de lui ne le souhaitait pas. L’autre partie restait convaincue qu’ils méritaient tous d’être brûlés vifs comme au temps de la chasse aux sorcières, ni plus ni moins – et qu’on leur interdise tous sortilèges pour se protéger, s’il vous plait.
Le sang par le sang ? Précisément.
Il n’empêche, ça le rendait fou. Et ça ne le rendait pas juste fou parce qu’il était seul, mais parce que c’était injuste, inconcevable dans sa petite tête de… de quoi d’ailleurs ? Il n’avait jamais été… n’était pas… du genre humaniste, plus du genre égoïste pour tout dire. Mais ça restait tellement… inhumain, tellement immérité, injustifié, qu’il ne pouvait pas laisser passer, par principes et parce qu’il en avait connu et en connaissait, lui, des sangs impurs, des « sang-de-bourbe ». Il en connaissait une trop bien pour accepter ce qui se passait. Pour accepter ces convois de la mort filant droit vers Azkaban.
Ce n’était pas pour rien qu’il avait rejoint l’Ordre très vite après le début des hostilités.
Ce n’était pas pour rien qu’il avait voulu participer à l’attaque des convois, avec un bon nombre d’autres Insurgés, tous guidés par l’Ordre au final.

C’était pour Lily.
Certes, il n’avait plus de nouvelles d’elle depuis… bien trop longtemps. Certes, il s’inquiétait. Certes, il y avait soixante pour cent de chances qu’elle soit morte, seulement dix à peine qu’elle soit en vie, mais également trente qu’elle soit dans un de ces fameux convois – ou peut-être exagérait-il, s’accrochant à cet espoir infime que la petite blondinette lui avait toujours inculquée. Et puis, la chance, jusqu’ici, il en avait toujours eu alors pourquoi pas aujourd’hui, en ce dix-huit février fatidique ? Pourquoi cette bêtasse de chance, qu’il remerciait pourtant, l’abandonnerait alors qu’il pourrait aider, sauver des gens, et Lily ?
Par Merlin, ça n’aurait jamais dû tourner comme ça. Il aurait dû se dire, dès le départ, que leur plan, le plan de Lily, allait foirer. Que même si c’était passé crème une fois, ça allait tout foutre en l’air à un moment ou un autre. Il aurait dû savoir.
Mais il n’avait rien fait de tout ça. Comme s’il avait oublié, bam, momentanément, les parties d’échecs, son goût pour les énigmes et les casse-têtes, son côté « J’ai un plan B, puis un plan C, puis un plan D, et ainsi de suite ». Comme s’il avait tout laissé tomber, comme s’il n’avait jamais été comme ça. Comme s’il avait étrangement zappé ce dont étaient capables ces crapules de Mangemorts et de partisans de la Face-de-Serpent.
Paye le prix, fiston.

Il referma sa main sur sa baguette, attendant. Le signal, n’importe quoi. Si ça n’avait tenu qu’à lui, il serait directement passé à l’offensive ; un camarade, collègue, compagnon (peu importe la dénomination, au final) avait bien fait de lui rappeler qu’à l’intérieur de ces convois, il y avait des gens, et que ce serait quand même mieux de ne pas les amocher puisque le but de la mission était de les sauver. Logique.
Ce n’était pas la première mission à laquelle il participait, mais elle faisait sûrement partie de la catégorie « grande envergure ».
Au fond, ça le stressait. La dernière attaque faite par les Insurgés avait été une échec. Terrible, même. Rien qu’à y repenser, il en avait des frissons et les poings serrés. Parce qu’en plus d’avoir complètement été inutile, l’attaque avait été relatée par les journaux et compagnie, et même une conférence de presse – trop d’honneur. Ca donnait la rage, ça. Ca donnait envie de les achever, voire carrément les torturer juste pour se faire plaisir.
Cette mission ne pouvait pas rater. Hors de question. Nathan était même près à jurer sur sa propre vie pour ça.

Finalement, leur groupe passa à l’offensive et ébranla une première fois le convoi ; d’autres groupes s’occupaient des convois restants, en espérant franchement qu’ils puissent tous les prendre d’assaut. Mais faute d’avoir directement complètement arrêté le leur, ils retentèrent à nouveau.
Et le pire fut que ça marcha.
Nathan n’y aurait presque pas cru. Presque. Parce qu’il voulait sauver les gens à l’intérieur, tous des jeunes, en plus, des gosses – non pas qu’il était lui-même très, très vieux, mais il se sentait tout comme, alors au final, ils étaient tous dans la même galère. Skatá ! ça le révoltait. Ça lui foutait la rage. Il en aurait tué.
Avec un autre Insurgé, Nathan grimpa dans le convoi après avoir littéralement fait exploser la porte – on ne lui avait jamais dit d’être discret, non mais… Parce que si les Mangemorts rappliquaient genre, maintenant, ils étaient foutus. Ca finirait comme un mois auparavant, ou comme à l’attaque de Poudlard l’année dernière… l’époque où il avait jadis perdu Lily.
C’était franchement débile, en y repensant. Il aurait pu la retrouver directement à Ste Mangouste après la bataille… Il avait même menti sur sa propre identité, s’était fait passé pour l’un d’eux, un de ces Mangemorts. Mais elle lui avait juste… échappée. Elle s’était envolée. Comme ça. Comme la fois d’après, lorsqu’ils étaient supposés se retrouver à tel endroit à telle heure… Elle avait disparu de la circulation. Et il ne l’avait plus jamais revue depuis.
Ça faisait huit mois.
Et huit mois sans la personne qui était tout pour vous, ça faisait mal au cœur, mal à l’âme, mal à la vie.

Peut-être que le reste, il rêva. Peut-être que c’était ça, ouais, un rêve. Peut-être que le père d’Angele jouait encore avec sa tête. Peut-être que c’était tout dans sa tête, tiens ; totalement, purement, simplement. Peut-être qu’il n’était pas là, que cette mission sortait tout droit de son imagination, qu’il n’y avait pas les convois, qu’il n’était pas dans l’un d’eux, qu’il n’avait pas posé ses yeux les plus compatissants possible sur les prisonniers assis par terre contre les parois, qu’il n’avait pas croisé leurs regards terrifiés, perdus, brisés à eux aussi, qu’il n’avait pas constaté que certains étaient plus jeunes qu’il ne l’avait imaginé, qu’il n’avait pas vu leurs états pitoyablement et, surtout, qu’il ne l’avait pas reconnue elle.
Et sa voix, il la trouva tellement ridicule qu’il ne l’entendit même pas, parce qu’elle se brisa au beau milieu de ce nom si simple pourtant. Même pas un nom, en plus, un surnom. Oh, il aurait aimé avoir son air sarcastique voire carrément cynique, son ton naturellement moqueur, même un sourcil arqué pour se donner cette apparence de connard. Il aurait aimé cligner des yeux, réfléchir aux apparences méprisables qu’il montrait, et retrouver sa superbe. Parce que là, il avait juste envie de pleurer ou de s’effondrer en mille morceaux tant ça lui paraissait impossible ; mais pleurer c’était pour les faibles, et il était malheureusement trop résistant physiquement pour se briser en miettes.
Du coup, ce ne fut qu’un souffle, une voix brisée, un ton soulagé, ou peut-être juste qu’il avait l’impression d’être dans une autre dimension, dans ses propres pensées, comme si le reste n’existait plus. Ou comme si, d’un coup, il revoyait le monde autrement que pour le feu, le sang, les Insurgés, les tensions nouvelles au sein de l’Ordre, la Face-de-Serpent, « Faucon », l’envie de tous les assassiner, de se venger, de hurler face aux injustices, et à nouveau tout le sang et tout le feu.
Un mot. Un nom.

« Lily. »
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❝ Τέτλαθι δή, κραδίη· καὶ κύντερον ἄλλο ποτ’ ἔτλης. ❞


18 février 1999
Certes, à se plonger ainsi dans ses songes, elle avait quelque peu perdu la notion du temps.
Certes, la route qu’ils sillonnaient depuis leur départ était de toute évidence relativement ardue, ou ne serait-ce que truffée d’embuches.
Certes, les Mangemorts, dans leur immense paranoïa, avaient probablement blindé le wagon, et peut-être était-ce pour cela que le convoi ralentissait fréquemment – un scan magique des environs, quelque chose comme cela.
Mais tout de même… S’arrêter maintenant n’avait aucun sens. Azkaban était, d’après ce qu’elle avait pu tirer de bribes de conversations mangemoresques ces derniers jours, à presque une journée de voyage – il y avait tout de même une sacrée étendue d’eau à traverser ! Alors arriver dès à présent à destination ? Non, c’était impossible. Quelque chose clochait.

Iliana jette un coup d’œil à ses camarades d’infortunes – les souffles sont courts, quelques élèves s’agitent. Dehors, dedans, l’ambiance est étrange. Le convoi est immobilisé, et ils attendent. Un contrôle ? Ils ne savent pas. Ils ne savent rien.
Tous les regards qu’elle cherche à croiser se détournent maladroitement. Lily essuie ses paumes sur son habit de pacotille.
A haon, a dó, a trí, a ceathair, a cúig. Elle compte pour maîtriser sa respiration. Elle attend, elle aussi – que le convoi s’ébranle à nouveau, qu’une bande d’hommes masqués surgissent dans le wagon, qu’importe. Elle a trop attendu déjà ; elle est prête à affronter son destin, désormais.
Elle laisse sa tête aller contre la paroi derrière elle. P’tain, faites que ça cesse. Ainsi immobilisée, elle se sent nue, vulnérable : n’importe quel dégénéré pourrait bondir dans ce foutu wagon et leur couper la gorge, cac !
… Elle ne pense même plus rationnellement – elle veut juste en finir. (Où sont-ils, d’ailleurs ? Est-ce que c’est encore loin ? Combien de temps encore avant d’être jetés dans la fosse aux lions – aux Détraqueurs ?)
A sé, a seacht, a hocht, a naoi, a…  

BOUM – l’univers s’embrase, collapse.
On vient de faire sauter la porte.

Quelques élèves sortent de leur léthargie, enfin ; elle-même est paralysée, terrorisée. Elle disait donc vrai ? On vient les chercher plus tôt que prévu, à l’improviste, et on va les descendre comme des chiens sur le parvis ? Dans quel but, mater la révolution de la jeunesse, la crever dans l’œuf ? Elle ne voulait pas fuir bordel, mais c’est son instinct de survie qui reprend le dessus – elle n’a pas l’intention de mourir ici, dans ce coin paumé… après avoir regardé d’autres gosses encore plus jeunes qu’elle se faire abattre, qui plus est !
Deux types à la haute silhouette sortent les enfants un à un – elle-même est au fond du wagon, elle a le temps de voir venir. Elle se prépare, serre les poings, tente de se remémorer quelques techniques de self-défense moldue. Elle ne se laissera pas faire : quand ils arrivent à sa hauteur, elle est prête, et elle se débat comme la teigne qu’elle est. L’homme grogne – elle tente de lui asséner des coups de poing de ses poignets liés, lui donne ce que l’on nomme communément un coup de boule en désespoir de cause. C’est a priori le mouvement de trop, d’ailleurs : la silhouette l’attrape sans délicatesse aucune et la jette sur son épaule sans plus d’attention. Ils sont tous deux courbés dans une position des plus désagréables (elle laisse échapper un petit cri de douleur car sa cuisse est notamment mise sous pression) ; fort heureusement le wagon n’est pas long et bientôt, bientôt c’est l’air libre.
Comme si elle avait été en apnée tout ce temps, Lily emplit ses poumons de grosses bouffées d’air. Ça fait tellement du bien d’être dehors, même pour la dernière… Attendez. Les enfants sont libres ! On leur retire leurs chaînes démesurément lourdes, on les laisse se congratuler, pleurer s’ils le veulent… Attendez…

Une pierre tombe au fond de son estomac et elle sent stupide, profondément, mais d’un autre côté elle ne comprend toujours pas. Tout cela ne lui semble pas réel – comment cela pourrait-il l’être ? Comment l’Ordre aurait-il pu savoir, aurait-il pu les sauver ? C’est impossible. On l’arracherait à Azkaban, sauverait le tas d’os qu’elle est devenue ? Bordel, même dans ses rêves les plus fous ça n’était pas envisageable…
L’homme la pose à terre puis lui fait face. Son nez saigne, probablement à cause de son déferlement de violence désespérée, et pourtant il ne lui dit rien, se contentant d’agiter sa baguette en silence afin de la défaire de ses entraves. Lily voudrait s’excuser, le remercier… Mais elle se sent si ridicule, si paumée, qu’elle n’arrive à rien articuler de cohérent. Il a vite fait de lui tourner le dos, qui plus est ; certains enfants sont mal en point et, même dans son état pathétique, elle n’est pas des cas les plus urgents.

Hagarde, elle fait quelques pas en arrière pour aller s’appuyer contre les gonds arrachés de la porte ; de là elle peut les fixer, et tenter de comprendre.
Ils sont une poignée d’hommes et de femmes à s’affairer à rassurer les gosses ; d’autres discutent entre eux, sans doute déjà prêts à lever le camp. D’autres encore, probablement les moins à l’aise socialement, déambulent d’un air aussi perdu qu’elle au milieu des sanglots et des corps efflanqués – ceux-là constituent le plus petit groupe (elle n’en dénombre que deux).
Elle fixe leurs silhouettes maladroites, posées là comme des babysitters forcés, et laisse un sourire gagner ses lèvres. (Damn, c’est bien la première fois qu’elle sourit spontanément en… six, sept mois ? Elle n’a pas son mur pour prendre conscience du temps qui s’est écoulé, alors elle ne sait plus vraiment).
Une brise agite sa tignasse sale et p’tain, rien que ça c’est divinement appréciable. Elle ferme les yeux, renverse légèrement la tête en arrière ; son sourire s’élargit encore quand elle réalise qu’elle est libre, libre merde alors ! Elle n’y comptait même plus, n’envisageait même plus cette possibilité. C’est totalement fou, totalement insensé, totalement… jouissif, oui. Si ses poumons n’avaient pas accumulé trop de crasse ces derniers temps, elle hurlerait ! Elle a envie de tournoyer sur elle-même et rire aux éclats. C’est bon, c’est tellement bon !
(Une petite rafale vient lui plaquer ses cheveux contre la figure et déjà, elle laisse échapper un rire de gosse) (Elle n’est rien de plus, après tout, en cet instant)  

Elle ne sait combien de temps elle reste ainsi, mais Lily finit par sentir un regard plaqué sur elle, alors elle daigne rouvrir les paupières.

« Lily. »

Et tout se casse la gueule une nouvelle fois.
Lily perd quinze kilos d’un coup, sent son cœur tomber dans ses chaussettes et ses dernières synapses encore en état de marche griller subitement. Plus rien n’a de sens, rien ! Car comment cela est-ce seulement envisageable ?
C’est l’un des deux babysitters forcés qui lui fait face. Une logique implacable la pousse à croire à un mirage, une hallucination, un contrecoup des infiltrations mentales répétées qu’elle a subi au cours des derniers mois… Mais damn, elle reconnaîtrait cette haute silhouette, cette tignasse désordonnée, entre mille autres ! (Il ne lui manque plus qu’un sourire narquois et un sarcasme aux lèvres.)
Pourtant, ce n’est pas possibleil ne peut pas être là, Nathaníel Auderic ne peut pas être là !

« … Nathan ? »

(Sa voix n’est qu’un murmure. Faible. Brisé. Qui refuse d’y croire.)

Lily cligne des yeux. Se mord la lèvre. Elle est immobile, paralysée ; elle se sent comme coincée, égarée entre deux dimensions.
Et puis elle court. C’est ridicule – dans son état physique des plus déplorables, elle ne devrait pas pouvoir courir… Mais Nathaníel, Nathan, ne devrait pas être là non plus. La logique n’a plus de prise depuis longtemps sur ce qui est en train de se passer actuellement (qui, en réalité, ne dure depuis pas même cinq minutes), alors Lily court, effectivement, et saute dans les bras de son frère.

Le convoi peut bien exploser, le grand Voldemoche peut bien faire irruption dans l’instant… que Lily s’en contrefoutrait royalement. En ce moment, ce foutu moment, plus rien n’a d’importance : Lily est enfin rentrée à la maison.




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18 février 1999
Comment était-ce possible ? Comment… ? Il n’y croyait pas. Bien sûr qu’il avait espéré qu’elle se trouve dans un de ces satanés convois, il l’aurait juré sur la vie de… de n’importe qui, tiens. Bien sûr qu’il avait tout de même eu cet espoir presque naïf, bon sang. Bien sûr que la possibilité, la simple possibilité, lui avait effleuré l’esprit plus d’une fois sur le chemin de la mission et même avant cela, lorsqu’ils avaient appris pour le transfert des jeunes « rebelles » vers Azkaban. Et pourtant, il n’y croyait pas ou, en tout cas, avait bien du mal à le faire. Les coïncidences de ce genre, le destin, c’était hors de sa portée ; il devait y avoir une explication logique derrière tout et n’importe quoi, et là, il n’en voyait aucune, et il était bien forcé se dire que peut-être que le hasard faisait bien les choses. Trop bien les choses…
Elle était là, appuyée contre les charnières explosées de la porte du wagon, le fixant. Avec son sourire enfantin, un fantôme de rire qui l’était d’autant plus, qui disparut soudainement, comme si elle revenait à la réalité. Et lui, il resta planté là, bêtement. Comment pouvait-elle se trouver ici, là, devant lui, vivante ? Comment était-ce juste possible ?
Comment était-ce possible qu’il ait fait exploser la porte du convoi dans lequel elle se trouvait, alors qu’il y en avait tant d’autres qui filaient peut-être encore vers Azkaban ? Alors, c’était elle, la tignasse blond sale qu’il avait entraperçu en tournant la tête vers son camarade Insurgé ? C’était elle qui lui avait envoyé un coup de boule, à ce même camarade ? C’était d’elle que son regard s’était détourné à la va-vite, pour sortir un autre enfant à l’air libre, loin de la poussière de l’explosion et de la crasse du wagon, parce qu’il fallait se dépêcher, parce qu’il allait falloir transplaner, et vite ? C’était elle, alors, ça se passait comme ça ? Il aurait dû se douter que de tous les gosses ici présents, elle était la seule capable de casser le nez à un allié.
Cette simple image le fit sourire. Légèrement. Sarcastiquement. Lily, toujours maladroite, toujours spontanée, toujours à utiliser ses poings avant la magie. Sa Lily, quoi. Pourquoi ça ne l’étonnait pas, maintenant qu’il savait, qu’il avait pris conscience qu’elle était bien là, que c’était bien sa petite sœur sous toute cette saleté et ces blessures, sous ce sourire d’avant.

La seconde d’après, il referma ses bras sur elle avec soudainement la ferme intention de ne plus la laisser partir, littéralement ou juste dans un plan foireux. Ne plus la lâcher, tiens, cette petite blonde qui avait réellement un trop gros impact sur lui et sa propre vie. Ri-di-cule. Pour une sang-de-bourbe, Auderic. Il pouvait l’entendre, Rick, sa voix, son rire sardonique, ses menaces. Mais il s’en fichait, là, tout de suite, fermant les yeux. Par Merlin, il en aurait pleuré, s’il avait encore eu des larmes à verser (mais ça faisait bien longtemps qu’il n’en avait plus). Lily. Vivante. Il n’irait pas jusqu’à dire en pleine forme, parce qu’elle semblait plutôt fragile (encore plus que d’habitude, oui) à l’instant présent. D’ailleurs, prudent, il desserra légèrement son étreinte, de peur de… il ne savait pas vraiment, l’étouffer ou lui briser le squelette, quelque chose comme cela.
Le groupe s’agita, et il prit un temps avant de relever la tête et de remettre de l’ordre dans ses pensées. Oui, la priorité était de déguerpir d’ici, mais ils avaient encore quelques minutes, non ? Il avait l’impression que s’il transplanait maintenant, il se réveillerait, sans Lily, sans cette histoire de convois, et donc toujours avec ce sentiment atroce de vide et de panique. Seul, paumé, à balancer du feu et du sang ci et là au beau milieu des Insurgés, et rien d’autre. Non, décidément, il ne pouvait pas cesser ce moment maintenant, au cas où.
Mais il fallait bouger, fiston. Il ne pouvait pas rester planté, là, Lily dans ses bras (même si ça ne l’aurait pas dérangé tant ça lui paraissait inconcevable). Certains avaient déjà transplané, tandis que des guérisseurs s’occupaient de réduire ou atténuer certaines blessures des gosses. Des gosses, bon sang. Il s’écarta de Lily, les mains sur ses épaules un moment, la dévisageant rapidement, discrètement. La petite blonde n’était pas mieux lotie que les autres, c’était le cas de le dire. Alors, c’était ça ? On torturait des enfants maintenant, des gosses de même pas la vingtaine ? Oh ce n’était pas nouveau, certes, mais ça le faisait gronder intérieurement. Surtout que c’était Lily, là. L’innocence pleine de sang, de blessures, de coups, de saletés, presque méconnaissable. Il se promit de leur faire payer, à tous, par le feu et par le sang, pour ne pas changer. Tous, tout autant qu’ils étaient. Ce n’était pas glorieux comme ambition, mais ça suffisait à le faire avancer depuis quelques mois, quelques années.
Ses poings se serrant, il les retira des bras de Lily, la contemplant cette fois-ci. Puis parce qu’il sentait la colère, la rage, la haine même, grogner au fond de lui, prête à faire surface, il secoua la tête et porta son attention sur son compatriote au nez ensanglanté. Elle ne l’avait pas loupé, la petite… Se concentrant sur cette vision, histoire de s’apaiser l’esprit, ne pas agir comme un imbécile en infiltrant le Ministère et en les butant tous, Nathan finit par reposer ses yeux bruns sur sa petite sœur de cœur, et un sourire au coin se dessina. Typique.

« Évite de briser le nez d’un allié, la prochaine fois. »

Une prochaine fois qui n’arriverait pas, ça, il se le promettait, sous son ton sarcastique. Il scruta Lily une seconde de plus, avant d’en déduire que si l’étreinte ne l’avait pas encore tuée, le transplanage s’en chargerait. D’un geste de la main, d’un nom de code, il attira l’attention d’une sorcière, afin qu’elle prenne en charge Lily, au moins pour supporter la téléportation (déjà que la petite blonde n’aimait pas cela, mais si en plus elle risquait d’en perdre des membres, hein, mieux valait ne courir aucun risque).



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❝ Τέτλαθι δή, κραδίη· καὶ κύντερον ἄλλο ποτ’ ἔτλης. ❞


18 février 1999
Elle aurait pu se laisser mourir – ou pire, elle aurait pu se tuer.
Elle aurait pu se trouver dans un tout autre convoi – d’ailleurs, elle aurait pu tout bonnement ne pas faire partie du voyage, n’étant pas une rebelle de Poudlard.
Elle aurait pu, aurait , pourrir à Azkaban depuis longtemps.

Et pourtant… Pourtant elle était là, blottie dans les bras de Nathan ? Et si ce n’était pas le Destin, alors qu’est-ce que c’était ?!
Lily ne croit pas en Dieu, mais damn, aujourd’hui plus que jamais elle croit au Cinniúint, au Destin.

C’est un feu d’artifice dans son estomac vide, un melting-pot (que dis-je ! un surplus) d’émotions qui menace de faire exploser sa cage thoracique. Elle a le cœur qui bat à mille à l’heure, comme pour dire je suis toujours là, je suis vivante et puis… il est toujours là, il est vivant. Oh, elle n’a jamais douté du côté survivor de son frère, mais… Nathan est là, bien vivant, à peine amoché, merde ! Même nichée au creux de sa nuque, elle peine à y croire. C’est trop beau pour être vrai, trop d’espoir d’un coup.
Elle n’a pas fait tout ça pour rien. Elle s’est battue depuis des mois pour cet instant, et… c’est trop. Elle n’a même plus de larmes à verser, alors que quoi ? Moins de deux ans auparavant, elle en aurait chialé comme une madeleine pendant au moins une semaine !
Tout ce qu’elle a, c’est son sourire. Un peu con, beaucoup trop niais, clairement enfantin… incontrôlable. Elle le presse contre l’épaule de Nathan, les pieds soulevés de terre – l’euphorie, le soulagement, l’espoir, tout cela est tel qu’elle ne sent même pas qu’il menace sérieusement de lui broyer les côtes. Elle s’en fout – elle ne le lâchera plus jamais. Pas lui.
(Elle-même le serre d’ailleurs si fort dans ses bras qu’elle risque bien de se les casser.)

Toutefois, le jeune homme finit par la reposer à terre et se détacher d’elle. Elle manque de protester, ne voulant pas briser cette étreinte tant attendue, mais… garde finalement le silence (principalement parce qu’elle a l’impression que si elle ouvre la bouche maintenant, elle va fondre en sanglots – or, n’ayant aucune larme à verser, elle offrirait un bien ridicule spectacle… et elle n’a pas besoin de cela à l’heure actuelle, ayant déjà agressé quelqu’un ne voulant que son bien…)

Nathan a les mains vissées sur ses épaules et Lily peut sentir qu’il inspecte son état général. Elle se sent gênée, presque honteuse, et songe à baisser la tête pour qu’il ne voit pas son visage tuméfié, ses cheveux sales et son corps squelettique (qui, finalement, ne constituent que la partie immergée de l’iceberg… mais toutefois pas la plus chouette) – elle se résout cependant à ne pas le faire, et détaille plutôt le visage de son grand-frère, elle aussi.
Nathan est ravagé par la fatigue, cela est indéniable. Il a les yeux légèrement bouffis, cernés ; et plus globalement, tout chez lui respire de trop longues batailles, des nuits d’attente et d’angoisse, des doutes trop envahissants. Nathan est debout, il respire et se porte physiquement plutôt bien… Pourtant, Lily peut discerner les premiers ravages de la guerre sur son visage – dans de nouvelles petites cicatrices, ou simplement une expression globale. Elle sait combien il est de nature anxieuse, et a envie d’à nouveau enfouir sa tête dans son torse pour le réconforter, lui souffler qu’elle est fière de lui, qu’il fait les bonnes choses, qu’elle est là à présent… Mais c’est trop lui demander pour le moment.

« T’es encore plus moche que d’habitude, Nathy », se contente-t-elle de persifler à mi-voix, un sourire aux lèvres – parce que c’est plus facile comme ça, non ?
(Et puis, Nathan sait très bien qu’elle dit faux. Même avec son nouveau lot de balafres et ses jolies cernes, elle le trouve beau – peut-être même plus encore que d’habitude. Il en impose plus, aussi.)
(Damn, un jour elle lui dira combien elle est fière de lui, promis.)

En plus, elle lui laisse la possibilité de répliquer, non ? Elle n’est clairement pas la plus chouette des deux à voir – encore sanguinolente, terriblement crasseuse, la lèvre enflée, probablement un œil au beurre noir et dans tous les cas une belle cicatrice lui barrant une bonne partie du côté gauche du crâne (jusqu’à la joue d’ailleurs, saloperie de Mangemorts)
(Elle n’est même pas sûre d’avoir encore tous ses cheveux, horreur suprême)

Hm. Bon, elle est de toute évidence très moche – elle peut sentir les mains de Nathan se crisper sur ses épaules, la colère monter. Elle tente alors d’intercepter son regard, de lui souffler mentalement hey, pas de bêtise big bro, mais ledit grand-frère évite obstinément son regard et préfère changer de sujet.

« Évite de briser le nez d’un allié, la prochaine fois. »

Gloups. Lily baisse la tête, à nouveau honteuse – elle peut voir du coin de l’œil le fameux allié, le nez en sang. Merde alors, au final ce que les Mangemorts ont fait d’elle, c’est une machine de guerre !
Cette pensée ironique n’estompe toutefois pas la gêne. « Je suis désolée », marmonne-t-elle dans sa non-barbe. « Je pensais que… » Elle relève la tête vers l’autre homme, atrocement mal à l’aise. « Je peux arranger ça ! » Non tu ne le peux pas Lily, tu n’as pas de baguette. « Enfin non, oui, je ne peux pas, mais… »

Mais rien – Nathan ne lui laisse pas le temps de s’embrouiller davantage. Elle le voit entrer discrètement en contact avec une autre sorcière, ne comprend pas tout de suite, puis réalise que la plupart des Insurgés et des enfants ont déjà transplané, qu’on n’est pas dans un camp de vacances, mais bien en pleine guerre, et exposés qui plus est.
Mais merde, transplaner ? Elle savait bien que le but ultime de l’expédition était de la tuer ! Déjà en pleine forme elle y recrache au mieux ses tripes, alors là ? On va la retrouver avec deux ou trois jambes manquantes ! Et pourquoi est-ce qu’elle ne transplane pas avec Nathan, d’abord ? Lily recule inconsciemment de quelques pas pour venir se placer derrière lui. Il est hors de question qu’on la sépare à nouveau de lui, non mais ! L’air presque craintif, elle attrape la manche de son frère. Elle est encore trop paranoïaque, trop instable… Ne l’a-t-elle pas prouvé en assommant presque l’un d’entre eux ? Lily ne fait plus confiance à qui que ce soit, n'est plus disposée à le faire... Il n'y a plus que Nathan. Elle ne les laissera pas l’emmener. Et lui non plus, hein? Il ne les laissera pas l'emmener... N'est-ce pas? Elle ne le lâchera plus.



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18 février 1999
Comment pouvait-on faire ça à des êtres humains ?
Oh non, il savait comment. Parce que si ça ne tenait qu’à lui, parce que s’il n’avait pas sa foutue conscience toujours là pour lui rappeler ce que c’était d’être humain, parce que dans d’autres circonstances, il aurait largement pu inverser la tendance. Peut-être, en fait, le pouvait-il encore aujourd’hui ? Rien n’était moins sûr. Mais s’il y mettait toute sa rancune, sa colère, sa rage, sa haine, tout ce sang noir qui coulait dans ses veines – quelle ironie, ce sang supposé être des plus purs - oui, il pourrait aussi torturer, rabaisser à l’état d’animal un être humain, le considérer comme un moins que rien. Oui, s’il croisait un Mangemort, un Rafleur, un ennemi, quelqu’un à faire parler, il pourrait le faire presque sans hésitation ; parce que c’était la guerre et que la pitié n’avait pas sa place. Parce qu’appliquer le sang par le sang et le feu par le feu, c’était la seule chose qui fonctionnait en ces temps.
Et voir Lily comme ça, dans cet état, ne ressemblant à rien, ça lui donnait des envies de meurtre. Et de stupidité, ou d’impulsivité, mais les deux étaient souvent liés dans son cas.
Mais on ne touchait pas à Lily.
Enfin, plus jamais, parce que c’était trop tard pour ça.

Autant penser à autre chose, balancer une connerie, lever rapidement les yeux au ciel à la réplique de Lily, et puis interpeller une des guérisseuses, en stressant secrètement parce que leur temps était compté. La majorité était déjà partie, et Nathan se demandait combien des gosses avaient été désartibulés au passage vu leurs états pitoyables et miséreux. C’était horrible à penser, quand même ; on vous sauve, mais on vous arrache des membres au passage, mais c’est pour votre bien, comprenez ? Mais ce n’est pas grave, parce que vous avez vécu pire et que vous êtes saufs… jusqu’à une nouvelle attaque, jusqu’à un nouveau chamboulement, jusqu’à un prochain retournement de situation, mais, les enfants, c’est la guerre, c’est comme ça, c’est votre quotidien et vous êtes les premiers à le savoir, parce que vous l’avez vécu, littéralement, au plus profond de votre chair.
Et tandis que Lily se morfondait sur… Quoi ? Elle voulait régler la situation ? Mais… Cela lui fit hausser un sourcil, perplexe. Elle était sérieuse ? Il secoua la tête, nonchalamment, cachant son petit malaise personnel parce que loin de lui avait été l’idée de rendre Lily coupable d’il-ne-savait-quoi. Bah ! À passer huit mois sans elle, il en avait oublié les bonnes convenances.
Puis son regard dériva à nouveau sur sa blessure, à la cuisse. Et puis sur son visage, tuméfié. Promis, il la laisserait trois heures dans la baignoire, sans râler ; il irait piquer un sprint en attendant, faute de mieux, ou planifier un nouvel attentat, tiens, avec quelques camarades aussi extrémistes et pyromanes que lui. Parce que c’était rigolo de taguer les murs, les symboles du Ministère et de la Face-de-Serpent… mais ce n’était pas assez, pas pour ça.
En se retirant de ses pensées, l’Insurgé eut cru que la guérisseuse en avait fini avec Lily et basta, mais seulement une voire deux minutes s’étaient écoulées, et puis Lily s’était planquée. Comme un petit animal effrayé, songea-t-il immédiatement, et ça le fit grincer des dents. Lily, toujours proche des gens, Lily, toujours souriante, Lily, toujours à parler à tout le monde et à accorder sa confiance au premier imbécile venu… se planquait derrière lui comme s’il était un bouclier personnel, comme s’il allait la protéger de cette… guérisseuse ? Quel était le problème ? C’était une alliée ! Lily, s’accrochant à sa manche. Lily, effrayée par une dame qui ne lui voulait que du bien.
Il adressa un signe de tête, presque désolé, à la sorcière, qui resta en retrait – il ne fallait pas être idiot pour comprendre que tous ces gosses étaient traumatisés, hé – puis il se tourna vers Lily, et la prit par les épaules, s’accroupissant devant lui comme il l’aurait fait avec les futurs gosses qu’il n’aurait jamais, tiens, pas dans ce climat de guerre en tout cas ; le tout le plus délicatement possible, mais sûr de lui, parce qu’il ne voulait tout de même pas se faire casser le nez comme son collègue. « Hm… Mes sorts de guérison sont pas les meilleurs, p’tit pou. À tous les coups, tu vas finir avec un œil au milieu du front et une jambe en moins. » Bon, peut-être qu’il exagérait un peu mais l’intention y était ; lui, il préférait le domaine du « ça claque et ça fume », la magie intense, à la limite violente, destructrice, et pas tous ces sortilèges à pratiquer avec soin et patience. Et pourtant, il en avait de la patience ; pour les échecs, pour les nombres, pour les bouquins, pour les jeux et châteaux de cartes, pour les énigmes et casse-têtes… Ou, il l’avait eu, un jour. Il y a longtemps. Mais dans tous les cas, non, décidément, les sortilèges de guérison, ce n’était pas ce qu’il préférait ; il n’avait pas confiance, ni en ses capacités dans le domaine ni en sa baguette qui aurait réellement tôt fait de couper la jambe à Lily (et personne ne voulait ça, n’est-ce pas ?).
Il eut un soupir ; le temps passait. Trop vite. Ils étaient à découvert, et il suffisait que des sorciers voient ce qui se passait par le plus grand des hasards pour qu’ils soient foutus. Il ne voulait pas presser Lily – elle n’avait pas besoin de ça – mais il avait besoin qu’elle coopère, alors il se fit… à la fois doux et ferme, vous savez, comme pour parler… à un animal, tiens. Bon dieu. « On doit partir d’ici. Et j’imagine que tu ne veux pas te retrouver avec un bras ou une jambe en moins ; avec ta chance légendaire, t’en perdras ta tête. » Il tapota ses épaules, comme ça, cherchant quoi dire d’autre. Peut-être qu’elle allait lui balancer qu’elle s’en fichait de perdre un membre et, là, il n’aurait rien à dire, à part jouer de la force, ce qu’il n’avait guère envie de faire – non mais il n’avait pas retrouvé la blondinette pour se disputer avec elle dès la première heure ! « Et transplaner, c’est rapide. Courir à travers bois, ça l’est moins… » Surtout dans ton état, voulut-il rajouter, mais il s’en abstint franchement.



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