« Si tu m'aimais réellement, oui, toi tu m'aurais compris. » Elle était tellement en colère contre lui. Comment osait-il lui rejeter la faute ? il avait su see montrer si convainquant… elle aurait pu, en effet, tenter de le comprendre, de demander plus d’explications, mais si elle avait cherché à le retenir, serait-il resté ? Lui aurait-il dit la vérité ? Certainement pas. La preuve, il lui avait clairement dit qu’il ne pensait pas à l’époque qu’elle aurait voulu l’aider… qui n’avait pas réellement aimé l’autre ? Qui n’avait jamais cru et compris l’autre ? « Tu ne peux pas penser ce que tu dis. » Ses mains glissèrent doucement de son torse. Il avait raison : elle n’avait aucune envie de faire ça… pas comme ça. Elle ne pouvait nier qu’un certain désir persistait envers Adam, mais elle ne pouvait pas le faire de cette manière, pas pour cette raison, même si elle lui semblait juste. Elle avait eu bien des amants du temps de poudlard et même après… ce besoin de se sentir désirée, aimée… mais pas comme ça.

Son ancien amour retourna à son bar, s’y servant un autre verre, tandis que Garden gardait la tête baissée. Elle avait honte de ce qu’elle avait proposé, mais elle était aussi triste d’avoir entendu tout ce qu’Adam pensait d’elle. Il revint vers elle mais seulement pour la perturber un peu plus. « Tu étais un fantasme, mais jamais dans le sens sexuel du terme. Si tu t'imagines que ton corps est ce qui m'intéresse… » Elle ne savait pas, elle ne savait plus. Elle ne pensait pas qu’il n’y avait eu que son corps qui lui ait porté intérêt, c’était un tout. Garden était appréciée et aimée dans sa globalité. Une jolie fille de sang pur, gentille et compréhensive mais avec du caractère… Ses amies comprenaient son succès auprès des garçons, elle aussi… mais elle savait qu’elle n’était qu’une image, qu’un fantasme pour eux, dans bien des sens. En avait-il était de même pour Adam sans le côté physique ?

Lorsqu’elle leva les yeux, ce fut pour voir Adam à côté de la porte qu’il avait ouvert et lui désignant la sortie. « Je ne te retiens pas. Nous n'avons plus rien à nous dire et je n'aurais jamais du te révéler mon identité. Et ne t'attends plus à trouver la cible qui t'a été assignée morte avant même que tu n'arrives, sans avoir à te salir les mains. J'en ai fini de préserver ta conscience. La femme que je connaissais, honnête, droite et si innocente, n'existe plus. Et si, comme tu le prétends, elle n'a jamais existé... » Ses pongs se serrèrent. Il retournait ses mots contre elle. Il osait prétendre qu’elle ne possédait plus aucune de ces qualités. Qu’en savait-il au final ? Pouvait-il la juger après six années d’absence et deux courtes rencontres ? Elle avait mal. Elle prenait seulement conscience que si elle n’avait pas passé une autre tenue, plus confortable, avant de venir le voir, ce n’était pas anodin. Elle voulait qu’il la trouve jolie, elle voulait lui plaire. Stupide ! « Alors je ne vois aucune raison pour que tu nous nous revoyions un jour et encore moins pour que je te vienne en aide. »

Elle releva finalement le menton, dans un courage qu’elle avait puisé tout au fond d’elle, puis elle enfila sa cape avant de se diriger vers la sortie. Elle s’arrêta à hauteur d’Adam et lui jeta un dernier regard plein d’amertume. « Félicitation, tu m’aura fait souffrir en un temps record cette fois-ci… mais tu as raison : tu n’as pas à m’aider, je me débrouillerai seule, comme je l’ai fait jusqu’à présent. Tu peux reprendre ta petit vie qui semble te convenir. » Elle replaça sa capuche sur sa chevelure dorée. « Adieu Adam. » Elle fit un pas dehors, puis un second, et un troisième. Elle ne s’arrêta pas, n’hésita pas, ne regarda pas en arrière une seule fois. Elle ne lui aurai pas fait ce plaisir – encore aurait-il fallu que cela lui fasse plaisir. Elle ne voulait pas lui montrer sa faiblesse, ses larmes qui coulaient le long de ses joues.