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sujet; No he can't read my poker face - Audé (Mai 2003)

WIZARD • always the first casuality
Adelaïde Rookwood
Adelaïde Rookwood
‹ inscription : 29/08/2016
‹ messages : 219
‹ crédits : Myself + Paroles sign Lomepal - Enter the Void
‹ dialogues : #cc9999
No he can't read my poker face - Audé (Mai 2003) Tumblr_m4wsrqlASV1r38wiq

‹ liens utiles :
‹ âge : 24
‹ occupation : Anciennement chargée du Remplacement des Elfes de Maison.
‹ maison : Serdaigle
‹ scolarité : 1991 et 1998.
‹ baguette : est en chêne rouge, ventricule de dragon, 26 centimètres, légèrement rigide.
‹ gallions (ʛ) : 2959
‹ réputation : je suis une garce de l'élite qui a trop profité de son statut pendant la guerre ; que je suis la nièce et l'unique parente proche de l'un des anciens Mangemorts les plus recherchés, Augustus Rookwood.
‹ faits : j'étais une enfant froide et renfermée, qui s'occupait seule de sa mère mentalement dérangée, avant d'être placée sous la tutelle de mon oncle, à la mort de cette dernière. Après avoir joui de la vie pendant des années, profitant du compte en banque d'Augustus et de ma situation de privilégiée, j'ai aujourd'hui tout perdu suite à la destruction d'Herpo Creek et à la chute du gouvernement.
‹ résidence : dans l'appartement d'Abel Burke, assignée à résidence par le nouveau gouvernement, en attendant de m'interroger sur la fuite de mon oncle.
‹ patronus : un gros chat sauvage
‹ épouvantard : ma folle de mère me couvrant de baisers et de honte devant tous mes amis d'enfance.
‹ risèd : une petite fille dans mes bras.
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La fenêtre ne donne sur rien. Particulièrement à cette heure-ci. Le jour, les feuillages épais des calocèdres étouffent les quelques rayons de lumière qui pourraient éventuellement éclairer les cabinets. De nuit, cela ressemble plus à une masse sombre agglutinée contre la vitre opaque, un rideau naturel empêchant quiconque d’apercevoir la grande propriété du Manoir Rookwood. La fenêtre des chiottes ne donne sur rien. A croire que la phobie familiale pour les fenêtres est parvenue jusqu’aux oreilles de la végétation, qui a décidé d’enrober la demeure de ses bras feuillus, pour la protéger. Tu n’aimes pas particulièrement la lumière, mais tu apprécies encore moins cette impression de prison végétale. Il faudra que tu songes à demander au jardinier de couper les calocèdres responsables de ta claustrophobie dès que tu te rends aux toilettes. Tu remontes ta culotte. Cela t’a coupé l’envie de pisser, et au vu de la quantité de thé que tu as ingurgité ce soir, c’est un exploit. D’ailleurs, un de plus ne serait pas de trop. Tu descends quatre à quatre les marches du grand escalier en bois qui a connu tes premiers pas, passe la tête par la porte des cuisines avant de lancer rapidement :

« Earl Grey, 90°C, 2minutes et trois secondes pour l’infusion, un nuage de lait, mais 2cl, pas plus. »


Et te voilà repartie, remontant cette fois l’escalier, toujours à la vitesse de la lumière. Quand tu es seule chez toi, tu as la sensation que tes déplacements sont une perte de temps. Il te faut les faire vite. Ainsi, tu sais que tu as deux minutes et trois secondes pour choisir ta lecture de ce soir. Tu pourrais tourner à droite vers ta chambre, récupérer les deux ou trois bouquins entamés sur ta table de nuit, mais tu cours tout droit, te ruant vers l’immense bibliothèque familiale. Elle ne t’a jamais déçue. Les quelques romans de ta table de chevet, si. Alors que tu éclaires la pointe de ta baguette d’un rapide sort, tu laisses tes yeux se promener sur les étagères poussiéreuses, synonymes d’un sentiment réconfortant pour la belle rouquine que tu es.

Tu n’aimes pas être cloîtrée chez toi le soir. Cela peut signifier un certain nombre de choses. Que ton corps demande un peu de répit et que, pour une fois, tu l’écoutes. Que c’est un jour « off » pour l’élite et les organisateurs du monde de la nuit, laissant ainsi derrière eux des orphelins suppliant pour un peu de son, de drogue et de compagnie hypocrite pour satisfaire leurs besoins primaires. Oui, tu te sens un peu plus orpheline, ces soirs où tu ne peux jouir de ton univers superficiel, et où aucun de tes amoureux transits ne ressent le besoin de te contacter pour profiter de tes courbes. Alors, les livres t’offrent cette chaleur familière dont tu as parfois tant besoin, et tu retrouves ces amis peu rancuniers d’avoir été abandonnés quelques semaines.
Tu t’empares d’un vieil ouvrage aux bordures en cuir. Étude sur les Dragons en milieu sauvage. Tu le connais par cœur, pour l’avoir dévoré de nombreuses fois étant petite. Ses illustrations ne laissent pas de te couper le souffle, et c’est ainsi que tu dévales à nouveau l’escalier, le grimoire poussiéreux sous le bras. Lorsque tu fais apparition dans la cuisine, une tasse fumante se trouve sur le plan de travail principal. Aucune âme ne semble vivre, et pourtant tu sais que tu n’es pas seule. Les Elfes de maison savent simplement se faire discrets, surtout depuis que tu vis avec ton oncle. Alors que tu te hisses sur un tabouret haut, tu balances un « thank you » à voix haute, et porte le thé à tes lèvres. Deux minutes et trois secondes, parfait. Mais il manque quelque chose à cet instant de douceur que tu t’apprêtes à partager avec ce merveilleux ouvrage sur les dragons. Tu te lèves et ouvres nonchalamment le congélateur. Un sorbet à la framboise fera l’affaire. La grosse mangeuse que tu es enfonce une large cuillère dans la texture gelée et gobe littéralement la glace rouge, qui laisse sur le contour de la bouche une auréole vermeille.
Il y a quelques années, tu aurais lambiné l’immense fauteuil du grand salon. Ton fauteuil. Car le salon était le lieu que tu fréquentais le plus, la pièce que tu partageais avec ta pauvre mère malade. Depuis sa mort, la cuisine est ton nouveau refuge, représentant à la fois la réserve de bouffe, et l’endroit où tu partages le plus de moments avec ton nouveau colocataire. Augustus.
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Aude ; Mai 2003 ; Manoir Rookwood

It's a cruel world, to face on your own, A heavy cross, to carry along, The lights are on, but everyone's gone, And it's cruel
Enfin, Augustus était sorti de Ste-Mangouste. Beaucoup de bruits pour pas grand chose, à son avis, toute cette histoire. Mais il fallait toujours faire confiance à l'Elite pour sur-dramatiser les choses. Lui, en tout cas, en tant que véritable Mangemort dévoué et professionnel, arrivait à voir le bon côté des choses d'une telle explosion. Ils allaient pouvoir récupérer la confiance et l'appréciation de l’Élite, s'ils jouaient bien leurs cartes. C'était le moment d'unifier le monde magique contre ces barbares. Et puis, il fallait l'avouer, il espérait que certains de ses ennemis étaient morts sous les décombres, si les insurgés pouvaient le délester du poids d'Owen Avery sans qu'il ai à se bouger le faire... Cela lui simplifierait bien la vie. Bon, bien entendu, il y avait le problème de son bras gauche en écharpe. Les os étaient en train de ressouder et il avait dans la poche de sa veste la potion à prendre cette semaine. Il y avait, en plus, le besoin de faire un check up d'ici quelques jours, ce qui l'ennuyait d'avance... mais il était du genre à écouter et à obéir aux médecins (sauf lorsqu'ils l'empêchaient de fumer). Tout cela, il pouvait s'en accommoder.

Tout fraichement sorti de l'hôpital, Augustus utilisa la première cheminée qu'il trouva pour tranquillement revenir chez lui. En d'autres circonstances, il serait sûrement directement allé au travail, mais il avait besoin d'une douche, de manger et de peut-être vérifier qu'Adelaïde était en vie. Il remercia silencieusement Merlin que sa nièce soit assez superficielle pour se moquer d'apparaître aux réceptions de vieux décatis à l'hôpital. Ils étaient au cœur de la nuit, et en temps normal Adelaïde n'aurait pas été là, mais vu les événements de la veille, aucune soirée mondaine ne devait avoir lieu, la moitié de l'Elite étant encore sous les décombres.
Il ne fut cependant pas surpris lorsque, apparaissant dans la cheminée du salon, il ne trouva personne. La pièce n'était utilisée par la famille que pour leurs voyages, et faisait partie des multiples endroits du domaine à être complètement inutilisé. Il ne se doutait pas encore que, quelques mois plus tard, il y aurait deux chiens et un chat en plus pour mettre un peu d'animation et de vie entre ses murs qui ne semblaient pas vouloir se séparer de l'odeur de la mort. Que ce soit Adelaïde ou lui, ils semblaient incapable de quitter cet endroit, tout en étant incapable de regarder par la fenêtre, tout en condamnant la moitié des pièces, tout en refusant de se souvenir du fantôme de Laeticia, le chassant toujours vers les quelques zones qu'elle n'habitait pas. Augustus s'était même mis à dormir dans la chambre parentale pour éviter sa chambre d'enfance où ils jouaient souvent, même s'il s'était toujours plus amusé qu'elle à cette époque.

Adelaïde était, bien sûr, dans la cuisine. Elle était, bien entendu, en train de manger. Cela arracha un sourire aux lèvres pincées du mangemort. Il resta un instant à l’entrebâillement de la porte à l'observer, sous son propre regard scrutateur avant de lui demander : « Je suppose que tu n'as pas jeté un œil à la boîte aux lettres ? » Il devait s'y trouver le parchemin de son oncle la prévenant qu'il passerait la journée et le début de la soirée à l'hôpital. « Ou que l'image de ton très cher gardien en plein attentat ne t'as pas empêché de passer une bonne journée ? » Les deux étaient fort probable avec elle, elle avait le même désintérêt pour les gens et leurs drama que lui, et cela avait toujours incroyablement simplifié leurs rapports. Sauf quand il s'agissait de Laeticia, bien sûr. Tout était toujours différent entre eux lorsqu'il s'agissait de Laeticia.
Il jeta un regard navré à ce qu'elle était en train de manger. Si elle avait son appétit, cette gamine manquait cruellement de débrouillardise et de volonté de se débrouiller seule. « Du sorbet, hein ? » D'un mouvement souple, il dégaina sa baguette et, compensant pour son bras immobile, il commença à faire léviter tous les ingrédients et ustensiles nécessaire pour faire quelques bananes flambées, peut-être un peu de caramel, du chocolat fondant, une ou deux fraises et de la glace à la vanille. Il était d'humeur à se faire un véritable festin.

Il n'avait pas dit bonjour à Adelaïde. Il ne lui avait pas demandé comment elle allait, ne l'avait pas alourdit de remarques et tournures alambiquées pour lui faire comprendre ses reproches. Il n'y avait juste pas besoin de la charmer, celle-ci.
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Adelaïde Rookwood
Adelaïde Rookwood
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‹ liens utiles :
‹ âge : 24
‹ occupation : Anciennement chargée du Remplacement des Elfes de Maison.
‹ maison : Serdaigle
‹ scolarité : 1991 et 1998.
‹ baguette : est en chêne rouge, ventricule de dragon, 26 centimètres, légèrement rigide.
‹ gallions (ʛ) : 2959
‹ réputation : je suis une garce de l'élite qui a trop profité de son statut pendant la guerre ; que je suis la nièce et l'unique parente proche de l'un des anciens Mangemorts les plus recherchés, Augustus Rookwood.
‹ faits : j'étais une enfant froide et renfermée, qui s'occupait seule de sa mère mentalement dérangée, avant d'être placée sous la tutelle de mon oncle, à la mort de cette dernière. Après avoir joui de la vie pendant des années, profitant du compte en banque d'Augustus et de ma situation de privilégiée, j'ai aujourd'hui tout perdu suite à la destruction d'Herpo Creek et à la chute du gouvernement.
‹ résidence : dans l'appartement d'Abel Burke, assignée à résidence par le nouveau gouvernement, en attendant de m'interroger sur la fuite de mon oncle.
‹ patronus : un gros chat sauvage
‹ épouvantard : ma folle de mère me couvrant de baisers et de honte devant tous mes amis d'enfance.
‹ risèd : une petite fille dans mes bras.
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Tes doigts squelettiques caressent tendrement le papier abîmé et rigidifié par les années. Des toutes les illustrations de l’ouvrage, celle-ci avait le don de toujours te faire frissonner lorsque tu étais enfant. Tu imaginais l’immense créature se pencher au-dessus de toi, et te faire disparaître dans un tas de cendres en l’espace d’une fraction de seconde. L’idée t’excitait autant qu’elle te terrifiait. Le Magyar à pointes semble vouloir s’éveiller et s’arracher du papier pour venir se poser sur ta main. Tu as eu la chance d’en voir un, une seule fois dans ta vie, comme une grande partie des anciens élèves de Poudlard, et surtout comme ce pauvre Harry Potter, qui dut l’affronter lors du Tournoi des Trois Sorciers, au cours de votre quatrième. Tu t’en rappelles parfaitement. Emmitouflée dans ton écharpe bleue, tu avais scruté l’impressionnant dragon cracher de puissants jets de flammes. Les mêmes jets que dans ton livre, avais-tu pensé. Jamais tu n’avais eu l’occasion de rencontrer une créature aussi dangereuse et déterminée à éliminer sa proie. Désormais, tu pouvais te targuer de vivre avec une telle créature.

Tu sursautes et resserres tes doigts sur le papier jauni. Augustus t’observe dans l’entrebâillement de la porte, ce sourire amusé que tu ne lui connais que trop bien accroché aux lèvres. Et tu lui rends son sourire. Rapidement, la pièce se réchauffe, et la mine sérieuse qui tu adoptes lorsque tu te plonges dans ta lecture laisse place à une expression détendue et enjouée. C’est l’effet Augy. S’il a la manie de glacer le sang de ses interlocuteurs, ou des malheureux croisant sa route, il exerce sur toi un tout autre effet. Augustus est ton oncle, ton protecteur, celui qui te finance une vie de débauche, celui qui, par sa simple présence, t’a montré que tu pouvais être quelqu’un, celui qui a fait irruption dans ta vie pour finalement la rendre meilleure, la seule compagnie qui t’est réellement agréable et qui te rassure, celui qui assure et assurera ta protection, celui qui ne laissera personne lever la main sur toi, celui qui, par un sourire froid, réchauffe ton cœur. Home. Voici le sentiment qu’il t’a apporté, et qui t’était jusqu’alors inconnu. Ainsi, il te faut être franche : tu te sens bien en présence d’Augustus.

«Je suppose que tu n'as pas jeté un œil à la boîte aux lettres ? » Tu ne regardes jamais la boîte aux lettres, surtout si tu ne prévois pas de sortir. Si l’on a un message important à te faire parvenir, il vaut mieux directement envoyer quelqu’un te le dire. Sinon, tu ne prendras pas la peine de quitter ton monde pour laisser une information extérieure y pénétrer. Alors tu hausses les épaules en levant un sourcil, signifiant bien « Tu aurais dû t’y attendre », ce n’est pas comme si cela était une surprise pour ton oncle. Le mot attentat ne te fait pas ciller particulièrement. Ce que fait Augustus pour son travail ne te regarde pas, et surtout ne t’intéresse pas. Cette guégerre stupide menée par tes anciens camarades de classe contre le gouvernement ne fait pas partie de tes préoccupations. Ainsi, n’ayant pas entendu parler des évènements du jour – et n’étant tout simplement pas sortie de chez toi de la journée –, tu prends cela comme une simple attaque des rebelles contre le Ministère – et ça arrive souvent, pas besoin de s’inquiéter, non ?

« Tu devrais me préparer des tupperwares au lieu de me laisser avaler n’importe quoi lorsque tu n’es pas là, dis-tu en repoussant négligemment le pot de sorbet à la framboise. »

L’autre raison pour laquelle tu apprécies tant vivre avec ton oncle est bien pour sa cuisine particulièrement délicieuse et raffinée. Jamais tu n’as aussi bien mangé que ces dernières années. Et tel un animal de compagnie, tu aimes la main qui te nourrit. Lorsque tu te retrouves seule, tu préfères engloutir n’importe quoi de non préparé que de manger un plat fait par les Elfes. Autant manger de la glace que des pâtes trop cuites.

Et, alors qu’Augustus, commence à faire léviter quelques ingrédients prêts à composer un réel festin, tu remarques enfin son bras en écharpe. Tu refermes ton livre immédiatement et fronces les sourcils. Alors, c’est sérieux, cette fois-ci. Tu n’as pas l’habitude de t’inquiéter pour ton oncle – tu t’inquiètes plutôt pour ceux ayant la malchance de se retrouver face à un Augy en colère –, mais tu dois avouer qu’il est rare de la voir blessé ainsi.

« Qu’est-il arrivé ? Tu as mal ? »

Et tu portes doucement le thé fumant à tes lèvres, ne lâchant pas du regard la blessure d’Augustus. Quoi ? Tu as un thé à boire, tu ne vas pas non plus jouer les infirmières et refaire son pansement.
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Aude ; Mai 2003 ; Manoir Rookwood

It's a cruel world, to face on your own, A heavy cross, to carry  along, The lights are on, but everyone's gone, And it's cruel
Adelaïde, tout comme son oncle, savait apprécier les bonnes choses. A l'instant où elle compris qu'Augustus allait cuisiner, elle dédaigna son sorbet solitaire (bien qu'artisanal et de qualité supérieure), pour attendre, tel l'oisillon affamé, que son gardien ne le nourisse. Il savait que l'unique raison pour laquelle la jeune femme restait dans ce manoir maudit était sa cuisine. Sans cela, elle serait dans un appartement luxueux au cœur de Londres, comme lui avait pu le faire avant elle. Il ne savait jamais ce qui les retenait réellement en ce lieu. Ils le haïssaient tous deux, y avaient tous deux vu mourir leurs parents, y passaient un temps futilement restreint. C'était trop grand, inhabité, silencieux, c'était un vestige, des ruines. Et ils y habitaient en essayant de faire semblant de vivre une vie de château.
L'habitude, peut-être, l'appat de la nourriture, l'inconvénience que pourrait provoquer un déménagement. Il ne savait pas pourquoi ils n'avaient pas déménagé. Il se demandait, parfois, pourquoi ils prenaient même la peine d'habiter ensemble, tant ils pouvaient passer une semaine sans se croiser et rien n'y perdre.

Adelaïde, finalement, sembla atterir sur terre. Un sourire amusé éclaira le visage du mangemort en sentant son regard s'arrêter sur son bras, et l'inquiétude monter. Qu'elle pouvait être distraite. « Qu’est-il arrivé ? Tu as mal ?  » Il eu un petit rire, presque attendri de la façon insolente qu'elle avait de s'inquiéter, assise sur sa chaise, à le laisser faire la cuisine sans un mouvement pour l'aider. « Ma chère nièce, il y a eu une explosion à Ste-Mangouste, si tu avais daigné sortir le nez de tes livres dernièrement. » Il rigola encore, éternellement sidéré de la façon quasi-schyzophrénique qu'avait sa dernière parente d'alterner périodes d'excès futiles et de studieuses lectures. Elle était tantôt sur-connectée aux rouages du monde, tantôt une ermite au fin fond de ses couettes et de la poussière de son manoir. Même les périodes les plus capricieuses de la vie d'Augustus n'avait pas connu ce genre de remu-ménage interne. Il y avait certes eu des périodes où il avait alterné soirées mondaines et orgies violentes, il avait certes été à la fois une Langue-de-Plomb honorable et un Mangemort implacable, mais il y avait toujours eu des raisons, des justifications à ces écarts. Il n'avait jamais, comme elle, choisi d'être une personne, puis une autre, sans autre justification qu'une pulsion de l'instant. Cela lui rappelait Laeticia, une Laeticia qui ne l'aurait pas haï, qui n'aurait pas été paranoïaque, une Laeticia qui aurait réussi à contrôler les étranges pulsions de son esprit dérangé.
Il se tira de ces pensées alors que le sucre caramélisait enfin sous le feu. Adelaïde n'était pas Laeticia, et il devait arrêter de les comparer systématiquement. « Tu n'as pas à t'inquiéter pour moi, je ne garderai ce bandage qu'une petite semaine, et un simple check-up sera nécessaire pour ma tête. » Le chocolat fondu, les bananes famblées et le caramel prêts, il commencera tranquillement à dresser deux assiettes fournies. « Nous sommes en train de poursuivre les coupables, je suis venu me laver et chercher quelques affaires avant de repartir. » Il pouvait cependant, bien entendu, se permettre de rester avec sa nièce un instant. Il appréciait sa présence, la détente que provoquait cette absence d'attentes de sa part. De la nourriture, de l'argent, elle n'avait besoin que de cela pour être heureuse. Pas comme d'autres qu'il fallait constamment surveiller...

Les assiettes firent enfin leur chemin jusqu'à la table, où il vint rejoindre Adelaïde, cuillère en main. Il la regarda enfin dans les yeux, attendant de voir son visage ravi une fois avoir commencé à manger, et puis aussi... « Une importante partie de l'Elite était là, si j'étais toi j'essayerais de contacter tes proches qui auraient pu être présents... » Il observa l'expression d'Adelaïde changer, puis il finit par roucouler les deux prénoms qu'il savait importants : « [color=#996666]Abel s'en est tiré, Imogene aussi, mais elle est mal en point. Bacchus la veille, il me semble.rès d'Adelaïde, Augustus se permettait les pires taquineries, jouait avec ses sentiments et ses affects, comme il l'avait de si nombreuses fois fait avec sa mère. Sauf que la jeune femme en riait, en jouait, le comprenait. Elle ne le haïssait pas pour cela, et c'était bien rare. Il l'observait, satisfait, tout en dégustant du bout des lèvres son caprice de minuit. « [color=#996666]Essaye donc le caramel avec la glace noisette, cela se marie merveilleusement. »
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