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We are friends for life, Hold that deep inside. Let this be your drive to survive. We'll always be together, Don't you worry. I'll always be by your side. The circle will never end.
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Debout devant la maison, tu hésites encore, la main de Constantin dans la tienne. Son sourire est encourageant, il t’indique même le seuil d’un mouvement de tête. Tu devrais y aller. Tu dois y aller. Tu as donné ta parole et il est hors de question que « l’incident » ait abîmé cette qualité chez toi. Tu ne peux pas te terrer éternellement et puis, les filles s’inquiètent sincèrement pour toi. Et puis, il n’y aura jamais que vous quatre, des amies, des filles que tu connais depuis toute petite. Quel danger y a-t-il ? Aucun. Et à ton retour, ton cousin sera là pour te border, pour s’assurer que personne ne t’as suivis. Il a même proposé de venir te récupérer à une heure fixe, ici même. Oui, tu peux le faire. Tu inspires donc profondément, puis avec un dernier petit sourire pour lui, ainsi qu’un baiser sur sa joue, tu rejoins la porte où tu toques presque timidement. Déjà, ton cousin transplane dans ton dos. Pas de garçon ce soir, il a compris les règle, mais quelque part, tu serres ta baguette un peu plus fort. Tu as peut-être commencé tes séances d’oublis, tu n’en restes pas moins secouée. Tout va trop vite dans le monde civilisé, dans le monde public et déjà, tu observes les environs avec quelque chose qui ressemble à de l’envie. Les bois te manquent, mais la maison de Nyssandra à quelque chose de chaleureux, de rassurant. Tu l’as toujours aimé, un petit coin de paradis, mais aujourd’hui, en ce début de soirée, elle te semble encore plus attirante. Plus merveilleuse. Et quand la porte s’ouvre pour laisser apparaitre Nyssandra, tu esquisses déjà un petit sourire. Quelque part, tu as peur de faire une gaffe en venant, d’être ennuyante, mais tu es aussi sincèrement heureuse qu’elles t’aient invité. « Bonsoir Nyss… »

Ce n’est pourtant pas le temps de jouer la timide, parce que tu es visiblement la dernière arrivée. On t’attire à l’intérieur, des mains cours sur tes bras, des doigts délicats, chauds. Inquiets. Tu reconnais le parfum d’Eris et quelque part, une envie soudaine de rire te chatouille le ventre. Ici, tu es en sécurité et tu reposes ta baguette dans la poche dissimulée de ta robe. Tu ne remercieras jamais assez ta mère pour celles qu’elle a installées dans toutes tes robes. Puis il y a le regard de Gwen, pas très loin. Alors tu souris avec un peu plus de naturel cette fois. Si tu craignais de venir, de les voir, de t’exposer à leurs regards aiguisés, maintenant que c’est fait, tu ne regrettes absolument pas ton choix. « Bonsoir à vous deux aussi, Eris et Gwen. » Tu te tords doucement les doigts, légèrement nerveuse, mais pas moins heureuse. Tu n’as jamais été une fille très expressive, pas avant d’être réchauffé par un peu d’alcool, surtout pas maintenant qu’on t’a fait traverser l’enfer, mais tu leur souris. Parce qu’elles sont là, avec leurs regards encore inquiet et à la fois soulagé. Elles sont belles, trop adorables oui et tu te pinces les lèvres, presque intimidée d’être autant scrutée, étudiée. Tu redresses plutôt ton sac, une bouteille de vin s’y trouvant. Parce que tu n’as assurément pas oublié que si ce n’est pas du thé, vous devez absolument boire du vin. C’est la règle, non ? « Je- » tu inspires un peu d’air et t’avances, pour abandonner tes craintes, « j’ai apporté du vin. Du blanc, mais j’ai totalement oublié d’apporter un dessert. Ça ira quand même ? » Tu fais comme si tout était normal, comme si tu n’avais pas disparu presque deux mois durant, comme si tu n’avais pas refusée de les voir la semaine dernière, lors de ton retour. Tu vas mieux. Tu te relèves. Tu guéris, c’est déjà bien. Et ce soir, tu les retrouves, ce qui est encore mieux. Pourvu que tu ne fasses pas de gaffe.
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Degenerate beauty queens

Don't walk behind me; I may not lead.
Don't walk in front of me; I may not follow.
Just walk beside me and be my friend.
MI-JUIN 2002 ; Multi
 

Les dernières semaines ont été épuisantes. Il a fallu jongler entre l'angoisse de ne plus jamais revoir son amie, la rancune d'Eris concernant Aramis et la colère constante de Jeremiah qui la déteste pour l'avoir acheté (et qu'aurait-elle pu faire d'autre pour le sauver ? hein ? rien. mais cet idiot ne le voit pas et préfère l'assaillir avec ses émotions délétères). Heureusement, Sue est revenue, apportant avec elle une accalmie qu'elle a assassiné de ses refus de visite. Avec Eris et Gwen, elles se sont toutes inquiétées de l'état de leur amie, incapables de se figurer ce qui lui est arrivé ou ce qu'elle a vécu (et comment elle a survécu). Nyssandra n'a pas voulu être trop intrusive, pas trop envahissante. Ce qui ne l'a pas empêchée de faire envoyer de petites attentions à Sue tous les jours. Un mot gentil, son chocolat préféré, des fleurs - toujours accompagnés d'une invitation à la rejoindre n'importe quand à Lake District. A sa surprise, ce soir, Sue a accepté l'invitation et il n'a pas fallu longtemps pour que Nyssandra envoie trois hiboux : deux pour prévenir Eris et Gwen - et l'autre pour assurer Sue qu'elle a hâte de la revoir (et c'est un peu égoïste, elle doit l'avouer - mais elle a tellement besoin de sentir que Sue est vivante et entière, et en bonne santé) et que les deux autres brunes seraient là.

De retour chez elle, Nyssandra a chassé Jeremiah en transplanant avec lui dans la chambre d'hôtel qu'elle loue depuis les émeutes de Londres. Quand elle lui a dit qu'il passerait la nuit ici parce qu'elle avait des invités, le rebut a protesté, parce que c'est comme ça qu'est Jeremiah depuis qu'elle l'a revu : sauvage, réactionnaire, buté. Il l'a vulgairement accusée d'ouvrir ses cuisses à un autre mangemort (de revoir Aramis), d'être la même Nyssandra de ses débuts à Boston (frivole, inutile et égocentrique) et elle l'a giflé quand elle a senti la déception poindre dans le coeur de l'américain révolté. « Ian serait écoeuré de te voir maintenant. » A-t-il dit. Dans la chambre, un verre posé sur le bar a explosé sous l'accès de magie incontrôlé et Nyssandra a vraiment eu envie de l'étrangler. Il n'avait pas le droit de jouer cette carte ! « Va te faire foutre, Anderson. Je t'ai sauvé la vie. Si tu te permets de me juger, alors n'oublie pas ça, connard. » a-t-elle sifflé, furieuse contre lui et contre elle (parce qu'un bien ou deux, ça ne rattrape pas une vie centrée sur son nombril insignifiant - elle le sait bien). « Et Ian est mort. Il est temps que tu t'en rendes compte. » C'était un geste bas, puéril. Ce n'était même pas juste parce que c'était elle qui entreposait les affaires de Ian dans sa maison de campagne et avait du mal à s'en séparer.

Seulement, il n'avait pas le droit, putain.

Alors Nyssandra a transplané sans lui laisser le temps de répondre ou de la blesser encore.
Elle n'a pas le temps pour être blessée ou en colère. Pas le temps de gérer Jermiah. Parce que Sue va venir ce soir. Elle l'a dit, elle ne ment jamais. Nyssandra lui fait confiance, alors Sue va venir. C'est certain, se répète-t-elle une fois de plus en choisissant ses ingrédients. Pas de traiteur aujourd'hui. Ce soir, la chroniqueuse cuisine. Ce n'est pas souvent qu'elle le fait (et l'Ollivander ne sait pas faire grand chose pour être honnête), mais c'est pour le retour de Sue. Comme convenu, Eris se chargera des amuses-gueules pour l'apéritif et Gwen s'occupera du dessert, on peut faire confiance à la benjamine des Lestrange et son goût pour les douceurs.

Avant l'arrivée de Sue, tout en préparant le risotto aux asperges, Nyssandra échange avec Gwen sur ses recherches sur l'animagie, évitant soigneusement de mentionner les difficultés qu'elle a avec Jeremiah. Puis Eris arrive, et elles sirotent une liqueur légère en déviant sur des sujets moins graves, comme le voisin danois de la cadette Burke et de l'invitation qu'il essaie de lui arracher. Et Nyssandra se laisse contaminer avec plaisir par la bonne humeur d'Eris. C'est d'ailleurs pour qu'elle rit à pleine gorge, en annonçant qu'on devrait caser Sue et Gwen pour se faire un dîner à quatre couples. Ce serait marrant, non ? En tous cas, éloigner la guerre, ça leur ferait du bien à toutes.

Avec ses barrières abaissées, Nyssandra sent l'hésitation de Sue avant de l'entendre frapper à la porte. Rapidement, le verre rejoint la table basse autour de laquelle elles sont toutes installées, le cuir blanc crisse un peu quand elle se lève pour se hâter jusqu'à la minuscule entrée et ouvrir. « Bonsoir Nyss .... » L'inquiétude de Sue est palpable, entremêlée avec la joie de les voir. Alors la petite brune relève instinctivement ses barrières, juste assez pour ne pas se faire parasiter les émotions, pas assez pour ne plus sentir Sue. C'est un peu voyeur, un peu indiscret. Ce n'est pas vraiment loyal mais, ce soir, elles s'occupent de Sue. Nyssandra veut s'assurer qu'elle passera une bonne soirée et sera la plus à l'aise possible.

Ses mains se referment doucement sur le bras de son amie et elle l'entraîne à l'intérieur sans lui laisser le temps de se déchausser, trop pressée de l'enfermer dans une étreinte et de lui souffler à l'oreille qu'elle lui a manqué, qu'elle est contente (tellement contente) de la revoir. Puis de céder la place aux deux autres. « Bonsoir à vous deux aussi, Eris et Gwen. » Nyssandra sourit, satisfaite et heureuse d'avoir ses trois meilleures amies réunies ici (bien là, bien vivantes). Leur simple présence lui met du baume au coeur. « Je- j’ai apporté du vin. Du blanc, mais j’ai totalement oublié d’apporter un dessert. Ça ira quand même ? » Gentiment, son épaule vient cogner contre le bras de Sue, en un geste affectueux et un clin d'oeil complice ponctue le tout. « Ca ira parfaitement avec le poisson, c'est parfait. Et puis, on a laissé Gwen choisir le dessert, ne t'en fais pas. » Puis les mains se referment sur les anses du sac dont elle débarrasse la Carrow : « Je vais ranger ça et allez vous installer dans la cuisine. Il faut encore faire les ravioles, mais on peut prendre l'apéritif pendant que je finis. Qu'est-ce que tu veux boire ? »


Dernière édition par Nyssandra Ollivander le Dim 9 Aoû 2015 - 16:06, édité 2 fois
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Eris a une façon bien à elle de gérer la nervosité et l’angoisse.
En magasinant. Et en oubliant.

Ce n’est pas qu’elle n’a pas pensé à Susanna, ces derniers mois. Elles sont amies, mais elles ne sont pas aussi proches que la Serpentard l’est de Nyssandra, par exemple. Quand les invitations à sortir restent sans réponse, elle ne s’en formalise pas, accusant la surcharge de travail de la Carrow, ou son engouement curieux pour son jardin (que Sue accepte de se salir les ongles a toujours été une grande source de fascination et de respect, pour elle). Elle-même a eu du travail, d’autres choses à réfléchir – les tourments amoureux des sorciers ainsi que les siens, qui lui donnent de délicieuses nuits blanches. C’est seulement il y a peu qu’elle s’est inquiétée de ce silence, confirmé avec Guenièvre et Nyssandra, puis avec les Carrow eux-mêmes.
Disparue, Susanna.

Alors elle a magasiné.

Pour ne pas réfléchir, pour ne pas y penser, sachant qu’elle n’est pas la personne capable de la retrouver. Pour ne pas s’inquiéter, pour ne pas se dire que le pire pouvait être arrivé. Quand la brunette est revenue, il y a de cela une semaine, elle en a été heureuse – une place du casse-tête se replaçait, une partie de son monde revenait.

Et ce soir, elles oublient.
Toutes ensembles.
Elles méritent bien cela.

Elle a touuuuut préparé, de délicieux canapés au saumon fumé, et d’autres végétariens, enfin, elle ne les a pas préparés, elle est allée les chercher chez le traiteur, mais c’est tout comme. Elle est allée assister elle-même les cuisiniers, intraitable sur les aliments et les arrangements, jusqu’à sortir du Natalie’s les bras chargés d’amuses-gueule, et un autre (son frère Seth, en vérité, qui a ronchonné sans fin et a salué les filles en bougonnant) de bouteilles et d’ingrédients nécessaires pour faire des cocktails. Une belle soirée, oui – une belle soirée dès le moment où elle arrive, accompagnée de ses histoires, troisième comparse de leur quatuor encore incomplet. Elles parlent et passent le temps, pour ne pas montrer leur inquiétude et leur appréhension. La quatrième manque à l’appel.

Quand Susanna arrive, enfin, elles forment un bloc, un ensemble de mains, de rires, de voix, de baisers appliqués sur des joues déjà bronzées, de parfums emmêlés. Nyssandra la première, puis Eris et Guenièvre – cette première étreignant chaleureusement la Carrow. « Ca ira parfaitement avec le poisson, c'est parfait. Et puis, on a laissé Gwen choisir le dessert, ne t'en fais pas. Elle hoche vigoureusement la tête : poisson et vin blanc, c’est idéal. Je vais ranger ça et allez vous installer dans la cuisine. Il faut encore faire les ravioles, mais on peut prendre l'apéritif pendant que je finis. Qu'est-ce que tu veux boire ? » Boire ? On l’appelle ? On parle d’elle ? La Poufsouffle tourne son visage vers Susanna. « On buvait une liqueur de framboises, allongée au tonique, avec du citron et de la menthe. Je peux t’en faire une en deux minutes, ce n’est rien, très léger, et je vais servir les canapés, ça va parfaitement s’accorder avec ceux-ci, sans en cacher le goût. Mixologue parfaite, la Burke, comme toujours, son sourire haussant des pommettes ravies sur son visage. Elle chipe le sac contenant la bouteille de vin des mains de la Ollivander, sortant l’alcool pour mieux évaluer ce qu’elles vont boire ce soir. Elle laisse échapper un petit éclat de rire, collant la bouteille sous le nez de Gwen et de Nyssandra, triomphante. Ha ! C’est exactement le vin que j’ai servi à Felix ! Mon voisin Danois teeeeeeeeellement sexy, précise-t-elle à Susanna, ignorante (pour le moment) de l’histoire digne d’un conte (plutôt chaud) qu’elle vit actuellement. Il est délicieux. Le vin, pas le voisin. » Un clin d’œil, un autre rire, alors qu’elle va déposer la bouteille au frais, précédant Nyssandra dans sa propre cuisine.

En un tour de main (deux, disons), elle sort des assiettes bien chargées de victuailles. Elles ont toutes un bon appétit, après tout, et au pire, ça leur fera des restes à déguster le lendemain, au lieu de faire la cuisine (ce qu’elles ne font jamais). Ses doigts élégamment manucurés pointent chacun des canapés, alors que la voix enthousiaste décline le menu de l’apéritif : « Canapés au saumon fumé et au fromage frais, bouchées aux framboises et au balsamique, bâtonnets fromagés avec sauce douce aux tomates, et quelques crudités avec leurs trempettes, concombres, tomates cerise, fraises… j’ai bien fait attention à vos allergies, tout devrait être consommable. Avec cela, j’ai un cidre, assez doux, ou je peux vous refaire une liqueur de framboises. » La voix est honnête, aimable, les yeux scrutateurs. Elle ne veut pas penser à autre chose. Penser à autre chose qu’aux chaussures, aux vêtements, aux canapés, aux verres à servir. Pas s’attarder aux choses sérieuses. C’est là qu’elle pourrait se faire mal.
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Avoir peur, être angoissée… des émotions réelles que je devais feindre. Pourtant, parfois, la carapace se craquelle, fendille laissant apparaitre une faille bien plus profonde qu’on pourrait le penser. Avoir du sang sur les mains m’éloignait un peu plus de mes amies. Depuis Poudlard, chaque soirée en leur compagnie ne faisait qu’agrandir le fossé qui nous séparait. Et parfois, les liens de nos passerelles faiblissaient. Susanna avait disparu, longtemps, trop longtemps mais nous ne l’avions pas su immédiatement. Des milliers de questions s’entrechoquaient dans ma tête sans qu’aucune ne franchisse mes lèvres. Nous étions en guerre et la disparition d’un membre de l’élite n’avait rien d’inhabituel c’est vrai mais Sue était mon amie. Une amie d’enfance sur qui je pouvais compter. Non, sur qui Guenièvre pouvait compter. Sa mère était venue me voir, me demander quand j’avais vu sa fille pour la dernière fois. J’avais compris au son de sa voix, à son attitude qu’elle s’inquiétait sincèrement, ce n’était pas le cas de son père ou de son frère, Lazarus et Ulysse ne semblaient pas s’émouvoir de la disparition de Sue, au fond comme si tout cela était prévisible, prévue ? Comment pourrais-je seulement le savoir. Severus m’avait demandé de ne pas m’en préoccuper, que j’avais bien d’autres choses à faire. Bien sûr c’était vrai, au ministère tout partait à volo avec les rebuts mais il s’agissait de Sue. Alors j’avais surveillé Lazarus, le soir sans que cela ne me mène nulle part. Alors comme toujours je me noyais dans le travail, la disparition étrange des rebuts, la libération suspecte d’autres… ce qui me réjouissait intérieurement était une cause d’un travail supplémentaire et surtout d’un renforcement de surveillance de la part de la police magique. Alors quand nous avions appris le retour de Susana chez Constantin mon cœur s’était allégé d’un poids. Je n’avais pas les réponses à mes questions mais elle était vivante. L’organisation de « retrouvailles » étaient tout indiqués du moins pour nous faire oublier à toutes que nous ne vivions pas dans notre bulle de confort, de douceur et d’alcool, juste le temps d’une soirée.
Comme souvent j’étais arrivée la première chez Nyssandra, dont la maison éloignée de tout et de tous était le lien de débauche idéal. Un lien paisible, tranquille ou nous étions presque comme chez nous. J’avais apporté le dessert, on me confiait souvent le sucré,  j’étais sans doute la plus gourmande de la bande et celle qui dénichait toujours les petits fours les plus exquis. J’en avais apporté trop, beaucoup trop, comme toujours mais avec nous quatre, rien ne se perdait jamais. Alors qu’elle préparait la cuisine nous avions parlé d’animagie avec Nyssandra. Celle-ci ignorait que j’étais moi-même animagus mais je lui avais conseillé quelques ouvrages qui m’avaient été utiles durant mon apprentissage. Eris était arrivée et l’alcool avait commencé à couler dans nos verres. Enfin Susanna fit son apparition. J’esquisse un sourire qui se veut rassurant, elle est là et c’est bien le principal. Un petit signe de la main et je laisse Nyssandra l’étreindre, elle n’a en effet aucune inquiétude à avoir concernant le dessert. Eris prend la parole décrivant ce qu’elle venait de nous servir. Je te conseille ce cocktail, frais et subtil, un vrai délice.   Nous rentrons toutes dans le salon ou je me retrouve bientôt nez à nez avec une bouteille de vin blanc. Amusée je la titille un peu. Ne nous mens pas, je suis certaine que les deux sont délicieux.   Son voisin, Félix… le collègue de mon frère. Nous allions en entendre parler ce soir ! J’écoute l’annonce des amuse-bouche avec intérêt, tout cela a vraiment l’air délicieux. Tout cela m’a l’air parfait, je reprendrais une liqueur s’il te plait.   Je ne voulais pas commencer les mélanges, pas tout de suite. On ne peut pas t’aider Nyss ? À huit mains nous irions plus vite qu’à deux et cela ne nous empêche pas de déguster la liqueur et les canapés.   Même si, en réalité à nous quatre nous n’avions pas réellement 4 mains droite et quatre mains gauche… plutôt 6 et deux… mais je ne citerai personne. Une simple soirée entre amie, voilà comment le cloisonnais mes émotions. Ne laisser que la joie et l’allégresse franchir mon esprit et épargner ainsi Nyssandra, Susanna et Eris de tout autre sentiment parasite. Nous devions toutes nous détendre, plus qu’une envie, une nécessité.
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Tes craintes fondent comme neige au soleil, dès tes premiers pas, dès les premiers mots rassurant. Ici, il n’y a rien à craindre, personne à guetter, aucune sortie de secoure à garder bien en vue et en tout temps. Tu peux te détendre, mais tu n’en prends véritablement conscience qu’une fois que la voix de Nyssandra t’enjôle. Tu lui as manqué, elle est contente que tu sois présente et de ce fait, toi aussi, tu l’es. Tu as bien fait, oui. Puis viennent Eris et Guenièvre, toutes aussi précieuses, toutes aussi adorables. Un petit sourire gagne même tes lèvres alors que tu cèdes l’alcool, ton présent faute de mieux, ou de plus utile parce que voilà, tu te rappelles très bien du contenu de ses soirées ‘entre fille’. Elles ont l’air bien, en pleine forme même et le fait qu’elles ne se jettent pas à ta gorge, qu’elles ne t’enfouissent pas sous une tonne de question, pour savoir et comprendre, t’aide grandement à te détendre. Tu en apprécie même l’intérieur de la maison de Nyssandra, un endroit que tu n’as assurément pas assez visiter. Après un mois et demi de disparition, il te semble que ce genre de regret se faufile en toi. Les remords de ne pas en avoir assez dit, de ne pas avoir assez visité tes amies d’enfances, de ne pas avoir été assez présente, de ne pas avoir suffisamment apprécié ce qu’on t’offrait. Tu ne comptes pas recommencer et tu les observes plutôt, s’exciter, toutes les trois. « Je vais ranger ça et allez vous installer dans la cuisine. Il faut encore faire les ravioles, mais on peut prendre l'apéritif pendant que je finis. Qu'est-ce que tu veux boire ? » Déjà tu plisses les yeux sous l’offre de Nyss, les vieilles habitudes te mènent la vie dure et boire est un luxe qui t’as manqué. Nuance, qui te manque toujours, puisque tu n’oses pas en abuser, pas chez les Crouch. Mais quoi boire ? Heureusement tu peux toujours compter sur Eris pour s’immiscer dans tout ce qui concerne le choix des autres, et en ce moment ce n’est pas même une critique, puisque son attitude t’arrache un petit éclat reconnaissant dans le regard. « On buvait une liqueur de framboises, allongée au tonique, avec du citron et de la menthe. Je peux t’en faire une en deux minutes, ce n’est rien, très léger, et je vais servir les canapés, ça va parfaitement s’accorder avec ceux-ci, sans en cacher le goût. » La description suffit à te donner soif, ce que Guenièvre confirme avec plaisir : « Je te conseille ce cocktail, frais et subtil, un vrai délice. » Comment es-tu sensée résister hein ? Mais justement, tu n’as pas à le faire, tu as le droit de boire, le droit de t’amuser et d’oublier. Or, il n’existe pas meilleur remède au malheur que de se retrouver ici avec elles, ou dans les bois avec Ronald, mais ça tu préfères l’oublier. Ça vaut même beaucoup mieux. « Eh bien, ça semble délicieux, j’en prendrais une avec plaisir. » Oh ça oui et avec de la chance, l’alcool te montera vite à la tête.

À l’intérieur, tu te contentes de les suivre bien docilement, petit animal encore fragile. Par réflexe, tu observes encore les environs, les sorties, les entrées, mais tu inspires lentement et tu trouves la force de te détendre. C’est surtout la scène qui se joue devant toi, qui te rappelle que tu es en sécurité ici : Eris balance la bouteille de vin sous le nez de Guenièvre, avec l’attitude d’une adolescente. Mais dans les faits, Eris est probablement celle de votre petite formation qui a le plus gardé son cœur d’enfant, elle est mignonne comme ça. Même si tu ne comprends pas tout. « Ha ! C’est exactement le vin que j’ai servi à Felix ! Mon voisin Danois teeeeeeeeellement sexy » là tu comprends mieux et tu souris, plus facilement, presque avec naturel alors qu’elle précise ses propos : « Il est délicieux. Le vin, pas le voisin. » Une envie de rire te chatouille le ventre, mais tu te contentes de sourire, le regard brillant d’amusement, un peu plus fort suite au commentaire de Gwen : « Ne nous mens pas, je suis certaine que les deux sont délicieux. » Évidemment, tu ne sais encore rien de ce fameux Felix. Qui est-ce ? Son voisin danois, mais encore ? « Mais alors, Eris à eut le temps de le goûter ? » Voilà pile le genre de conversation qu’il te faut, les amours de miss Eris, la professionnelle en courrier du cœur, c’est prometteur. Tout comme les entrées que déjà on t’expose, tout semble délicieux et toi qui a un appétit plus que réduit depuis l’automne passé, tu te jures déjà de prendre la peine de goûter à tout. Absolument. Alors tu souris gentiment à Eris, attirée par son offre de liqueur : « Je vais suivre Gwen, moi aussi je prendrais une liqueur » et tu ajoutes, à moitié sérieuse, encore un peu plus détendue « peut-être même deux. » Et tout près de toi, Guenièvre offre déjà votre aide et tu acquiesces sans plus te questionner. « On ne peut pas t’aider Nyss ? À huit mains nous irions plus vite qu’à deux et cela ne nous empêche pas de déguster la liqueur et les canapés. » Sans parler que tu ne comptes pas dévorer, plus maintenant, c’est au-dessus de tes forces. Tes rapports avec la nourriture ce sont dégradés depuis déjà un moment, mais l’alcool comble tout le reste.

En attendant, c’est entièrement sobre, pour l’instant du moins, que tu t’approches de Nyssandra, pour aller laver tes mains. Déjà, tu cherches une armoire ou un crochet, habituée à cuisiner avec un tablier. C’est que l’envie de faire la cuisine, ou des concoctions, t’as parfois prise par surprise par le passé, pas chez les Crouch, chez qui tu ne te sens pas chez toi, pas assez à l’aise, mais ici les mains te démangent presque. « Tu as des tabliers ? » sauf que Nyss n’en porte pas en ce moment, non ? Tu clignes donc les yeux, pour détaillé sa tenue, non pas pour la juger mais par habitude. Ta mère t’as habituée très jeune à prendre en considération tes vêtements. Il n’y a que dans ton atelier que tu peux barbouiller tes vêtements sans qu’elle ne puisse y faire quoi que ce soit. La cuisine est presque un endroit sacré et là, tu souris, presque heureuse de découvrir qu’ici, les tabliers n’ont pas leur place. Tant pis pour ta robe, tant pis pour la sienne aussi hein. « Ce n’est pas si important, laisse. Je peux t’aider à remplir les ravioles ? » Tu navigues dans la cuisine avec aisance pour repousser une mèche derrière ton oreille, te charger de remplir les petites poches de pâte est un vrai plaisir. Tout s’efface quand tu es occupée, il ne reste que les gestes, réguliers et rassurants, sûrs même. Et là, tout en t’activant, presque joyeusement, tu en profites pour lancer un coup d’œil à la ronde, ta liqueur trouvant le chemin jusqu’à tes lèvres. « Mmn ! C’est délicieux Eris ! » Vraiment oui et déjà tu en avales une longue gorgée, te léchant ensuite les lèvres, sous le charme. Il va te falloir la recette. « Sinon… vous pouvez me briefer sur ce que j’ai raté en juin ? En commençant par ce délicieux voisin, Felix ? » Oh ça oui, tu as du temps à rattraper et avant d’avoir à parler de ta disparition, avant d’offrir de quoi écrire un papier à Eris, tu veux te gorger de leurs histoires et d’alcool. Tout est plus facile une fois enivré, sauf grimper des escaliers, mais ce soir tu ne risques pas de t’amuser à fouiller la demeure de Nyss, donc tu peux boire.
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C'est comme ça que devrait être leurs vies. Toute de cocktails d'alcool coloré, des coups de foudre romantiques d'Eris, des ironies acidulées de Guenièvre et des douceurs tendres de Susanna. Leurs vies ne devraient se composer que de ça. Pas des drames de la guerre, pas des disparitions angoissantes ou des trahisons secrètes. Elles ne sont pas faites pour ça, pour toute cette bourbe, ce sang, ce chaos. Elles ne doivent pas se laisser prendre dans l'engrenage, pas vrai ?

Le monde peut bien s'effondrer, dehors, Nyssandra s'en fout tant qu'elles sont encore là.

« Ha ! C’est exactement le vin que j’ai servi à Felix ! Mon voisin Danois teeeeeeeeellement sexy. Il est délicieux. Le vin, pas le voisin. » Un sourire indulgent tire sur les coins de sa bouche alors qu'elle secoue la tête, déjà au fait du conte Felix (car Eris ne vit que des contes, jamais des affaires, jamais des histoires) dans les moindres détails puisque la fille des Burke lui tient un journal détaillé de ses romances (sous le fallacieux prétexte de venir demander des avis qu'elle ne suit jamais). « Ne nous mens pas, je suis certaine que les deux sont délicieux. » « Mais alors, Eris à eut le temps de le goûter ? » Les prunelles fauves accrochent le regard de Sue et Nyssandra lui fait non de la tête avec un sourire qui glisse un bientôt entre les lignes.

« Tout cela m’a l’air parfait, je reprendrais une liqueur s’il te plait. » Demande Gwen après que l'apéritif leur ait été présenté par Eris. La cuisine est un peu insolite pour une de leurs réunions, et elles sont plus habituées au salon, plus confortable pour les soirées entre filles. Mais cuisiner, c'est un peu la seule chose qu'elle peut faire pour Susanna, n'est-ce pas ? (elle ne peut pas la protéger comme il faut, éloigner les blessures que Sue a pris pendant sa disparition - elle peut à peine proposer une épaule amicale et ça n'a rien des solutions miracle dont Sue aurait besoin, n'est-ce pas ? ...) « Je vais suivre Gwen, moi aussi je prendrais une liqueur, peut-être même deux. » « Alors trois liqueurs, mais avec un peu plus de menthe pour moi, s'il te plaît ? » Et elle sourit en sortant du garde-manger enchanté les bols de farce qu'elle a préparée. « On ne peut pas t’aider Nyss ? À huit mains nous irions plus vite qu’à deux et cela ne nous empêche pas de déguster la liqueur et les canapés. » Se tournant vers ses amies, elle fixe Gwen un peu perplexe : « Tu es certaine ? Ca n'est rien de vraiment compliqué, je peux le faire ... » C'est qu'elle a des remords à mettre ses amies à la tâche. Et puis, à part Sue, aucune d'elle ne cuisine vraiment. Il faut dire que manger est une chose dont elle se passe facilement, alors Nyssandra n'apprécie l'exercice que pour en faire profiter les autres. Ses gâteaux aux bords trop cuits en sont le meilleur exemple : elle n'en mange quasiment pas, se faisant un festin du contentement de Scorpius - et d'Aramis maintenant.

C'est Sue d'ailleurs qui chasse ses hésitations en s'approchant d'elle. « Tu as des tabliers ? » Perplexe, Nyssandra la fixe. C'est vrai qu'elle n'y a jamais pensé, jamais songé. Il faut dire qu'elle ne cuisine qu'en compagnie d'enfants (comprendre Scorpius ou Aramis). Les tabliers ne sont jamais d'une grande utilité avec eux. « Ce n’est pas si important, laisse. Je peux t’aider à remplir les ravioles ? » « Bon d'accord. Mais tu es certaine ? » Nyssandra a encore les souvenirs de sa colocataire en Italie qui l'avait obligée à venir cuisiner ce plat avec elle parce que, disait-elle en roulant les r, c'était mauvais de manger au restaurant tous les soirs. C'était amusant, elle avait même regretté que ses meilleures amies ne soient pas là pour en profiter aussi. Alors elle cède et dépose un des bols sur la table où sont installées Eris et Gwen (avec un « Vous n'êtes pas obligées, mh ? », juste pour être certaine) tandis que l'autre est laissé sur le plan de travail, entre elle et Sue. « Mmn ! C’est délicieux Eris ! » Et Nyssandra d'acquiescer tout en continuant sa tâche. Eris n'a pas son pareil pour préparer les cocktails. « Tu n'as pas goûté ses nouveaux mimosas ! On devrait se faire un brunch un Dimanche prochain. Ce serait parfait avec une des frittata du Natalie's. » « Sinon… vous pouvez me briefer sur ce que j’ai raté en juin ? » Machinalement, ses doigts viennent frotter sa nuque et elle noie sa gêne dans une gorgée de liqueur. Elle entend déjà les remarques à la je te l'avais dit de Sue quand elle l'apprendra. Mais sa cadette enchaîne presque aussitôt : « En commençant par ce délicieux voisin, Felix ? » Et l'occasion de noyer le poisson est trop belle pour qu'elle la manque. « C'est son futur mari, glisse-t-elle à Sue : Prions fort pour que ce soit le dernier. N'est-ce pas, Eris ? » L'emphase est pourtant atténuée d'un clin d'oeil complice et d'un rire taquin à Eris. Après tout, elle a bien promis de glisser deux mots (et une invitation à dîner à quatre) au Danois. « Le pauvre bougre lui court après. Il a même écrit au courrier du coeur de Weekly Witch pour lui proposer de prendre un verre ! »
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