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sujet; Les petits papiers
MessageSujet: Les petits papiers   Les petits papiers EmptyVen 7 Aoû 2015 - 1:31

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Le 6 août 2002

« Monsieur Werner va vous recevoir dans un instant. »

Son oreille affûtée a entendu la porte s’ouvrir, puis la domestique recevoir la personne qu’il attend. La nuit vient de tomber et il a convié Joseph Fitch, par le biais d'un hibou, à sa maison dans Herpo Creek. Une des plus modestes de l’Élite, mais tout de même très élégante. Trop grande, pour un homme y vivant seul avec une dame (absente à cet instant) et deux domestiques. C’est dans le petit salon qu’il doit recevoir l’Américain.
Qui est en retard, notons-le.
Il déteste le manque de ponctualité. Cela dit, il le déteste moins venant de sous-fifres : c’est quelque chose d’inhérent à leur condition, que leur incompétence, donc il sait faire preuve de clémence. Heureusement pour Joseph Fitch, donc, il n’est qu’un sous-fifre et non pas quelqu’un qui soit placé au-dessus de lui. Pour une fois, leur première fois, il peut donc accepter ce retard. Pas deux fois.

Louis est déjà assis dans son fauteuil, le regard fixé sur la fenêtre, une pipe aux lèvres. Un tabac bleuté l’entourant de fumée légère, comme un halo. Dans le salon, une musique classique, qu’il écoute distraitement, comme simple fond sonore. Sa baguette vient la couper, d’un geste rapide, laissant le silence l’entourer. C’est tout ce qu’il demande. Les pas de la domestique arrivent jusque devant les doubles portes et c’est bien parce qu’elle est idiote qu’elle croit utile de les ouvrir pour s’adresser à lui, les yeux baissés, n’osant pas se lever plus haut que les épaules de Werner : « Mr Fitch est arrivé, Monsieur. » Un signe de main, de ceux que les domestiques connaissent par cœur. Faites-le entrer, que le geste signifie.
L’homme est introduit. C’est seulement lorsque la domestique referme les portes derrière eux, sachant qu’elle doit les laisser seuls, qu’il tourne son visage vers son invité de la nuit. Un homme aux traits durs, découpés, qu’il a déjà aperçu dans les rafleurs et qu’il a soigneusement sélectionné. Pas envie que cette petite affaire s’ébruite. Ce n’est certainement rien d’illégal et il fait bien ce qu’il veut de son argent, mais les Mangemorts aiment bien à paniquer pour un oui et pour un non. Surtout devant les initiatives. C’est bien ce qui leur manque : de la foutue initiative.
Et lui en a marre de rester inactif, en ce qui concerne ce dossier en particulier.

Un petit signe de main pour inviter l’Américain à s’asseoir sur le canapé. Lui-même se lève, pas pour lui serrer la main (ils ne se connaissent pas), mais pour sortir une de ses meilleures bouteilles de whisky et en servir un verre à l’homme et le déposer sur la table basse devant lui. Il ne lui laisse pas la choix et si ce sagouin ose refuser, il va le jeter hors de sa maison sans plus d’avertissement. « Vous fumez ? » Question anodine. Pas de salutation inutile. Le seul small talk qu’il s’autorise, en général. Question accompagnée d’un présentoir à cigarettes qu’il sort de la bibliothèque – différentes marques, différents paquets, ainsi que du tabac, au cas où cet autre mystérieux fumerait la pipe. Le tout mis à la disposition de son invité.

Un hôte idéal.

Le violoniste retourne à son fauteuil, après s’être également servi un verre de whisky. Il dépose sa pipe sur le cabaret à côté de lui, pour se libérer la bouche pendant qu’il va parler. « Connaissez-vous bien le Royaume-Uni ? » Ceci n’a rien d’anodin, au contraire de la première question. Il a un cheminement de pensée très précis et qui ne demande absolument aucun détour, en cet instant. Il veut que cette conversation soit réglée le plus rapidement possible – cette affaire également.
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MessageSujet: Re: Les petits papiers   Les petits papiers EmptyDim 9 Aoû 2015 - 14:51

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Joseph tourna d’abord la tête vers la droite.
Puis, avec un léger froncement de sourcils, il l’inclina vers la gauche.

Peu importe l’angle depuis lequel il observait le problème, il se voyait fondamentalement incapable de dire si la sculpture représentait un Norvégien à crête ou Walburga Black de trois-quarts. « Bon sang de merlin », fit-il en tâtonnant l’intérieur de sa poche, comme à chaque fois qu’il oubliait qu’il ne fumait plus. Fresques fourmillant de détails, représentations de paysages abyssaux, saletés de sculptures inidentifiables, il y avait dans ce hall de quoi jouer avec la cervelle de Fitch jusqu’à ce que la mort vienne le prendre. On ne l’avait pas réellement éveillé aux arts de l’aristocratie sorcière et le prolétaire de l’Arizona se trouvait, au milieu de toutes ces œuvres disposées avec goût et sobriété –s’il en était pour les sorciers dotés d’un peu de moyen-, parfaitement déboussolé. Il n’y avait qu’à voir son silence, inhabituellement long, et sa posture, rarement immobile ; après avoir survécu à une cavalcade de plusieurs semaines, négocié les termes d’un attentat avec une meute de loups-garous affamés, exécuté froidement plusieurs moldus et sorciers, Joe ne parvenait pas à s’orienter dans une malheureuse forêt de tableaux sorciers. « Si vous voulez bien entrer, Monsieur. » L’esprit encore tout à cette œuvre mouvante dont il ne parvenait à saisir l’essence, il lui fallut un coup d’œil envers cette dernière avant de pouvoir enfin s’y arracher.

Si la torture continuait dans l’autre pièce, elle était plus diffuse, absorbée par la présence plus terre-à-terre du mobilier. Le torse libéré de cette oppression faite de dorures et de peinture à l’huile, Joe put récupérer sa contenance, ainsi qu’un sourire de requin à l’égard du maître des lieux. « M’sieur Werner », fit-il avec politesse, à défaut de pouvoir lui serrer la patte –on ne serrait pas la main des riches inconnus, il l’avait compris. Tant qu’on ne lui réclamait pas de baisemain, Joe s’en accommodait plutôt bien.

Il posa son séant sur le canapé outrageusement confortable du salon, sans néanmoins se laisser aller contre le dossier : son hôte était en train de lui servir un verre de whisky très probablement hors de prix et il aurait été parfaitement impoli de ne pas faire honneur à cette petite merveille ambrée dans la seconde où elle atterrirait à portée. Le Royaume-Uni, malgré sa cuisine douteuse et sa météo à vous déprimer un Détraqueur, recelait quelques trésors que Joseph pouvait difficilement ignorer : Tempest Fitch, d’abord, et la richesse de scotchs, whiskys, cognacs qu’il pouvait encore moins refuser. « Vous fumez ? »  On lui avait à peine donné de quoi s’enivrer qu’on lui présentait des cigarettes, et Joseph, à défaut de pouvoir céder au fourmillement gourmand de ses phalanges, se permit d’en humer le parfum. « J’ai arrêté y’a deux mois », répondit-il de son accent traînant, contrastant autant avec le décor que sa vieille veste en cuir et son jean brut. En quelques secondes, Louis Werner avait marqué plus de points que la majorité des Mangemorts moribonds qu’il croisait au Ministère. Et quand Joe eût goûté au whisky, Werner était à deux doigts de se hisser au rang des trésors nationaux, au coude à coude avec Tempest.

« Connaissez-vous bien le Royaume-Uni ? »   Joe observa un bref instant son interlocuteur. On ne lui avait rien dit sur cet entretien, si ce n’était que Werner cherchait quelqu’un pour faire quelque chose quelque part –visiblement au Royaume-Uni, ce dont il s’était à moitié douté : on était encore capable de l’envoyer fouiner en Egypte pour retrouver l’angora fugueur d’une vieille sorcière éclopée. « Y’a pas plus Britannique que moi. » Sourire en coin. Chez Fitch, il semblait toujours de bon goût d’ennuyer son vis-à-vis. Il ne doutait pas que Louis avait de toute façon assez mené son enquête pour répondre lui-même à la question : il voulait emmener la conversation quelque part de bien précis et Joseph, joueur, le laissait l’y entraîner en gigotant comme il savait si bien le faire. « J’ai pas l’air, je sais, je sais, mais vous pouvez demander à qui vous voulez. J’ai pas mal bourlingué sur le territoire ces dernières années, entre mon job au Ministère et les affaires disons plus personnelles pour lesquelles on a pu m’engager. » Il but une brève lampée avant de reprendre : « Et puis, ma femme est moitié dragonne moitié écossaise, alors du pays, j’peux vous dire qu’elle m’en a fait voir. Vous voyez très probablement de quoi je parle si vous êtes marié... Ou fiancé ? » Il ne lui laissa pas le temps de répondre, lui jetant un regard équivoque. « Ouais, vous, vous êtes forcément engagé quelque part. Vous respirez le type qui a réussi, et avec le décor que vous avez planté… (un coup d’œil à la lampe majestueuse plantée tout près de lui) Une invitation à venir voir votre collection personnelle, une leçon d’art sur le tableau de licorne au-dessus de votre lit et l’affaire est dans le sac. » Cette fois, il se tut assez longtemps pour laisser à Werner le loisir de répliquer et, l’observant par-dessus son verre, but une gorgée du liquide ambré.
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MessageSujet: Re: Les petits papiers   Les petits papiers EmptyDim 9 Aoû 2015 - 20:44

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L’homme ne fume pas – il boit, cela dit, et ça le conforte. L’accent traînant accroche son oreille et tout Britannique qu’il se prétende, comme il le dit juste après, il ne peut cacher cela. Ni l’aplatir assez pour qu’il ne le remarque pas. Pas lui. « Y’a pas plus Britannique que moi. Voyez. Tout à fait ce qu’il pensait, justement. J’ai pas l’air, je sais, je sais, mais vous pouvez demander à qui vous voulez. J’ai pas mal bourlingué sur le territoire ces dernières années, entre mon job au Ministère et les affaires disons plus personnelles pour lesquelles on a pu m’engager. » Qu’il est bavard. Louis déteste le bavardage inutile, de pourquoi il avait imposé le silence à sa rebut et qu’il l’impose également à ses domestiques (et, dans une certaine mesure, à ses fiancées), mais il doit avouer qu’il est quelque peu fasciné par toute cette volubilité. Son éloquence, il la mesure, la réserve à quelques phrases, à quelques commentaires bien tournés, soigneusement pesés. Il n’est pas ainsi.

Une bouffée de sa pipe, le tabac bleu revenant souligner la scène d’une touche surréelle. Derrière ses lunettes, son regard est attentif. Louis a fait ses recherches, évidemment. Tout ce qu’il peut savoir sur Joseph Fitch, il le sait – ou il l’espère. Ce qui l’intéresse, surtout. Il préfère, cela dit, rencontrer l’animal en tête à tête. Rien de mieux pour cerner un homme. « Et puis, ma femme est moitié dragonne moitié écossaise, alors du pays, j’peux vous dire qu’elle m’en a fait voir. Vous voyez très probablement de quoi je parle si vous êtes marié... Ou fiancé ?  Ouais, vous, vous êtes forcément engagé quelque part. Vous respirez le type qui a réussi, et avec le décor que vous avez planté… Une invitation à venir voir votre collection personnelle, une leçon d’art sur le tableau de licorne au-dessus de votre lit et l’affaire est dans le sac. » Son sourire se fait amusé, avec quelque chose de féroce, peut-être. L’alliance à son annulaire, un simple cercle d’or, ne laisse aucun doute sur ses engagements et sa vie privée. Il n’aime pas spécialement en parler, hors des exigences mondaines, mais puisque le rafleur exige quelques informations… ne serait-ce que pour la blague… « Je suis musicien. Il y a toujours des curieuses qui désirent savoir exactement tout ce que je peux faire avec mes doigts. »

Il aime les types avec du bagou, de la gueule, de l’audace. De l’initiative. Force est de constater que ce Fitch risque de bien lui plaire.

« Je préfère directement avoir à faire aux personnes que j’engage. » Explication brève sur cette rencontre, nécessaire avant de confier un quelconque mandat. Imaginez si Fitch n’avait pas bu : il ne l’aurait jamais su s’il s’était contenté de lui donner une mission sans le voir de lui-même ! « Je recherche quelqu’un. » Sa baguette fait venir à lui un dossier, qu’il étale sur la table, venant rejoindre l’Américain sur le canapé, à une distance raisonnable (il déteste les contacts). Un dossier contenant des documents et des photographies, classées dans un ordre précis. La première photo, en couleur, mouvante, en est une de Blair. Son visage à la moue boudeuse, parsemé de taches de rousseur, sa chevelure de flammes, jusqu’au début de ses épaules. Une photo prise par un photographe professionnel, évidemment. Les autres en sont également d’elles, de son tatouage sur sa nuque délicate, de sa silhouette élancée. De quoi bien la voir, bien la cerner. Et toujours, sur le visage gracieux, cet air de biche effrayée. « Nous avons quelques indices sur les campements des insurgés, mais rien de concret. Elle peut donc être n’importe où. » Une carte du Royaume-Uni, ainsi que plusieurs autres des territoires, plus précisément. Certains encerclés, d’autres commentés, de son écriture nette et droite. Des indications colorées, des flèches mouvantes, des questions à côté de certains points précis. « Elle s’appelle Blair. » Et elle lui appartient.
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MessageSujet: Re: Les petits papiers   Les petits papiers EmptyLun 10 Aoû 2015 - 14:47

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C’était officiel : Louis Werner était l’un des trésors cachés de ce foutu royaume.

Au trait d’esprit de son hôte, Joseph était parti d’un grand éclat de rire. La majorité des sorciers semblaient, en ces temps de trouble, avoir relégué leur sens de l’humour à la mieux gardée des cellules d’Azkaban. On ne leur avait visiblement pas appris qu’en temps de guerre, le rire se révélait être un merveilleux allié –et puis, faire la tronche, ça n’avait jamais aidé personne à gagner. Tomber sur un adepte du Lord qui saupoudrait doigts et curieuses dans la même phrase sans faire référence à d’horribles sévices/ lui parlait doigts et curieuses sans qu’il y soit question de sévices était ainsi une aubaine inespérée, un moment précieux que Joe savoura tout aussi sûrement que sa boisson. « Je devrais peut-être envisager un changement de carrière », s’entendit-il répondre, incapable de résister à l’appel de la plaisanterie vaseuse sur doux fond de machisme.

« Je préfère directement avoir à faire aux personnes que j’engage. » Luttant contre la merveilleuse effluve de tabac qui envahissait l'air, le Rafleur opina du chef : il était tout naturel de discuter de ces petits services en tête-à-tête.  « Je recherche quelqu’un. »  Joseph, le bras sur le dossier du canapé, se montra particulièrement attentif aux indications de son tout nouveau meilleur ami. Comme pour témoigner de son attention, il termina rapidement son verre avant de le reposer sur la petite table attenante, se penchant sur le dossier qui vomissait maintenant une adorable rouquine. Une gamine comme tant d’autres, chez les fugitifs. Probablement idéaliste, apparemment ravie de se mouvoir sous les habiles doigts de Louis. Fitch fit glisser sur la surface plane les différentes photographies, avalant les informations qui pleuvaient en cascade, portées à la fois par les documents précis et la voix posée de Werner. Sur les cartes figuraient les hypothétiques emplacements qu’on lui avait mis sous le nez au Ministère. Joseph se contenta d’acquiescer, lire, manipuler dans un froissement de papier.

« Elle s’appelle Blair. » Fitch tenait entre les mains le minois boudeur de la sorcière. Sacrées taches de rousseur, on lui en aurait certainement fait baver, dans la charmante institution de Salem. « Laissez-moi deviner, elle vous a brisé le coeur ? » Il avait un sourire narquois aux lèvres lorsqu’il releva les yeux vers le Mangemort, et, conservant entre les pattes la photographie de la fugitive sans plus la regarder  : « Disons que quelqu'un soit assez cinglé -et assez bien payé- pour qu'on vous la retrouve. Pourquoi est-ce qu'il devrait vous la filer à vous, plutôt que de l'envoyer en pension à Azkaban ? » Il tripotait le papier brillant entre ses doigts, comme s'il n'avait pas encore en main tous les éléments pour se décider sur le sort de la photographie. Joseph retenait un millier de questions fleurissantes, l’instinct de chasseur aguiché par cette renarde qu’on lui offrait sur un plateau d’argent ; mais avant d’accepter le contrat, avant de faire une exception pour les beaux yeux de Louis (il ne faisait plus que rarement le cabot depuis son entrée au Ministère), il se devait de savoir à quel degré il serait contraint de se salir les mains, il se devait de savoir pourquoi.

C’est que le sang de rouquine partait difficilement au lavage.
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MessageSujet: Re: Les petits papiers   Les petits papiers EmptyLun 14 Sep 2015 - 2:55

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« Laissez-moi deviner, elle vous a brisé le coeur ? En quelque sorte. »

En quelque sorte.
Il est bien connu que Louis Werner n'a pas de cœur.

Le sourire narquois de Fitch ne lui plaît pas particulièrement, il fait écho à celui qu'il arbore lui-même bien souvent. « Disons que quelqu'un soit assez cinglé -et assez bien payé- pour qu'on vous la retrouve. Pourquoi est-ce qu'il devrait vous la filer à vous, plutôt que de l'envoyer en pension à Azkaban ? » Questionnement légitime. Questionnement auquel il n'a pas envie de répondre. Il n'aime pas se justifier, s'excuser, expliquer ses actes, ses désirs et ses caprices. Louis a été habitué à être obéi : il a de l'argent, il est un Mangemort, il a une certaine influence dans les sphères qu'il côtoie et surtout, il n'a pas personne à qui rendre de compte. Personne si ce n'est le Magister, mais éludons cet homme pour le moment, pour peu qu'il soit réellement un homme. Il n'empêche que l'homme qu'il désire employer et payer une somme plutôt coquette peut se poser des questions. Comme lui peut décider de ne pas révéler ses pensées à un sous-fifre, à quelqu'un qui ne mérite aucunement de tout savoir.
C'est donc un privilège qu'il lui accorde, lorsqu'il reprend la parole, après une bouffée de sa pipe, ses yeux sombres s'étant quelques secondes arrêtés de ciller, de vivre, pour considérer ce qu'il peut révéler à cet Américain trop bien marié : « Blair est une rebut. Le Fléreur est bien sorti du sac. Il y a lieu de douter, au vu des élégantes photos prises d'elle – et pourtant, rien à douter, au vu de la terreur qui règne dans ses yeux adolescents. Le ton est quasi léger, un peu badin, comme s'il racontait une histoire anodine. Ça en est une, n'est-ce pas? L'histoire d'une pauvre jeune fille. En tant que rebut, son sort est la mort, tel qu'ordonné par le Magister le 5 juillet 2002 et qui aurait dû être exécuté en ce jour. Miss Hughes a cela dit cavalièrement pris la clé des champs le 31 octobre 2001 et je dois avoué avoir été très contrarié de son départ précipité et non annoncé. Pas autant que le Magister, mais il ne sert à rien de le mentionner. Ils en avaient tous souffert, par Salazar. Des frissons désagréables courent sur sa nuque; la Marque semble le chauffer, le brûler. Une autre bouffée de sa pipe. Laissée à elle-même sans baguette et sans éducation magique probante, je n'aurais jamais parié sur sa survie. Jusqu'à ce qu'elle soit aperçue lors de l'exécution des rebuts, le 5 juillet 2002. Aperçue. Touchée. Il l'avait. Blair est donc une criminelle en fuite, condamnée à mort autant de par son statut de sang que par son statut d'insurgée. »

Simple. Net. Précis. En accord avec les lois, même. Il ne fait absolument rien d'illégal, en demandant cette petite chasse. C'est quelque peu... ombrageux, ce n'est pas officiel, mais ce n'est pas répréhensible. Il désire seulement que le système aille en sa faveur. Et qu'il y aille rapidement. Le verre de whisky revient entre ses mains. La badinerie continue. « Sa capture sera une victoire. Il est possible d'attraper les insurgés et de terminer la tâche d'élimination de la vermine. La voix paisible garde son calme. Ne flanche pas, pas même d'un ton. Blair m'appartient. J'ai droit de vie et de mort sur elle. Et avant que l'on puisse célébrer votre capture, qui saura vous apporter honneur, respect et une mesure en Gallions sonnants de ce dit honneur et de ce dit respect, je veux lui faire savoir à quel point j'ai été contrarié. »

Il a parlé bien plus que ce qu'il fait habituellement avec quiconque. Joseph Fitch pourra se vanter d'avoir entendu toute une gamme de mots différents, venant de Louis Werner. Chose qui ne risque pas de se reproduire, mais sait-on jamais ? Fitch lui plaît. Il saura bien lui accorder, si besoin est. « Êtes-vous intéressé ? » Avant de proposer l'avance au paiement, autant savoir si l'homme ciblé par ses soins est réellement celui qu'il lui faut. Celui qui traquera sa jolie biche à travers les bois.
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