I, I can't promise you That I won't let you down And I, I can't promise you That I will be the only one around when your hope falls down. But we're young, Open flowers in the windy fields of this war-torn world. And love, This city breathes the plague of loving things more than their creators. I ran away, I could not take the burden of both me and you, It was too fast Casting love on me as if it were a spell I could not break When it was a promise I could not make. What if I was wrong ? ~ hold on to what you believe
Jamais Daphné n'avait ressenti un tel besoin de s'évader, de s'enfuir loin de son groupe, de tourner momentanément le dos à ses responsabilités. Confiant Astoria à Ichabod, qui s'acclimatait tant bien que mal à son statut de loup-garou, ignorant les questions qu'il lui posait, la jeune femme avait transplané. Jusqu'à présent, elle avait toujours pris sur elle mais, à la suite d'une énième rixe qui l'avait opposée à Franck Hudson, elle avait senti qu'elle flanchait. Ce n'était pas qu'une impression car, les mâchoires contractées et les poings serrés, elle avait dû se faire violence pour ne pas régler ses comptes à la manière barbare des moldus. Et toute cette haine, tout ce flot avorté de fougue, accaparait son énergie. Parfois ses mains tremblaient et elle était incapable d'en trouver la cause ; parfois ses jambes flageolaient tant et si bien qu'elle était obligée de se retenir afin de ne pas s'effondrer ; parfois ses pensées s'entrechoquaient en mille et une idées farfelues qui, contre toute attente, l’assommaient une fois la nuit tombée. Usée par ces années de fuite, Daphné savait qu'elle n'était pas à plaindre si elle comparait sa situation avec celles d'autres personnes ; des Rebuts, par exemple. Mais certains de ses anciens compagnons mangeaient désormais les pissenlits par la racine, alors était-ce préférable de se soumettre au bon-vouloir d'un sorcier ou de pourrir sous la terre ? Cette question l'obsédait. Aurait-elle accepté l'offre du Ministère, si elle avait été à la place de ces pauvres gens ? Aurait-elle préféré la vie d'un elfe de maison à celle d'une coquille vide, attaquée par les élans démoniaques des détraqueurs ? Si elle avait fièrement clamé qu'elle n'aurait jamais vendu son âme à l'envahisseur, force était de constater que ses revendications sentaient dorénavant le renfermé. Plus le temps passait, plus Daphné était envahie de doutes ; était-elle réellement à sa place dans ce groupe d'insurgés ? Avait-elle une chance de sauver Astoria ? Ces interrogations lui revenaient inlassablement en tête lorsque son regard vert rencontrait celui, plus clair, de sa cadette. En un sens, en fuyant son groupe, elle fuyait également celle sur qui elle était supposée veiller. Cependant, à chaque tentative d'approche, Daphné se heurtait à un mur et, déstabilisée, elle tournait les talons. Mais jamais elle n'avait pris la décision de partir – ne serait-ce que le temps d'une heure ou deux –, d'abaisser suffisamment son attention pour profiter pleinement du vent léger qui glissait sur son visage. Égoïste fut le seul mot qui lui vint à l'esprit, pourtant elle n'en eut cure, trop avide de redécouvrir le monde civilisé. Son sang pur ne lui a jamais permis de profiter de la culture moldue et, malgré tout, sa fuite l'avait poussée à épouser un nouveau mode de communication. Elle savait utiliser la monnaie des moldus et, même si quelques termes lui échappaient parfois, Daphné essayait de faire de son mieux – ce qui n'était pas toujours suffisant. Apparaissant en un craquement sonore devant un village qu'elle reconnaissait comme étant Oakley, dans le Hampshire, Daphné relâcha ses cheveux tenus préalablement par un élastique. Ils tombèrent en cascade de boucles déformées sur ses épaules.
Le polynectar lui importait peu ; toujours très prudente, Daphné n'avait toutefois pas jugé utile d'absorber cette potion abjecte. Personne de sa connaissance ne pouvait se trouver à Oakley – elle-même n'y avait mis les pieds qu'une seule fois dans sa vie, dans l'espoir de se fondre dans la masse avec quelques uns de ses anciens compagnons de route. Ce point de chute avait été éphémère et, étonnement, il fut le premier endroit auquel Daphné avait pensé en transplanant. Se redressant, elle laissa ses pieds fouler le sol pavé du village. Le dépaysement était total. Enfin, elle retrouvait un semblant de sérénité et, même si ces moldus continuaient à l'étonner, elle préférait voir des voitures plutôt que des arbres en abondance. En cet fin de mois août, la chaleur était agréable et, l'espace d'un bref instant, Daphné eut l'espoir d'avoir enfin retrouvé une vie normale. Sa veste nouée autour de la taille, arborant la figure sale d'une personne qui n'a pas vu la couleur de l'eau depuis plusieurs jours, la jeune femme s'élançait à travers la foule avec un entrain étonnant, qui ne lui ressemblait guère. Sans vraiment savoir où ses pieds la menaient, se contentant d'observer avec avidité les différentes échoppes qui s'offraient à elle, la jeune femme pénétra finalement dans un pub. Elle fut aussitôt accueilli par un brouhaha qui lui rappelait vaguement le Chaudron Baveur les quelques fois où son père avait accepté de lui payer un jus de citrouille. Mais ici, point de jus de citrouille. Il n'y avait que de la bière amère et sans doute du whisky – qui ne ressemblait à rien de ce qu'elle connaissait. Intimidée par tous ces gens, Daphné eut soudain envie de retourner auprès des siens, de ce groupe qu'elle avait tout juste fui. Mais, petit à petit, elle s'approcha du bar, se hissant alors sur un tabouret. Ses doigts tapotaient le bois lustré du bar et lorsqu'on lui demanda ce qu'elle souhaitait boire, elle ne reconnut pas sa propre voix. Une pinte. Puis, elle rebaissa son nez sur ses jambes croisées puis que ses phalanges qui s'amusaient à glisser sur la surface qu'elle ne se lassait pas de taquiner. Mais elle fut déconcentrée lorsque son verre apparut sur son terrain de jeu. A deux main, elle saisit son verre et le porta à sa bouche. La première gorgée absorbée l’écœura tant il y avait d'amertume mais elle eut quand même assez d'audace pour en prendre une seconde. Reposant son verre à peine entamé sur le bar, Daphné passa le dos de sa main le long de ses lèvres. C'était sacrément ignoble.
Quand la porte s'ouvrit de nouveau, elle n'y fit pas attention. Les gens riaient à gorges déployées, se bousculaient, n'avaient visiblement cure de ce qu'il y avait de l'autre côté du miroir, de ce voile assombri qu'ils étaient incapables de voir. Le tabouret près d'elle fut tiré, ses pieds grinçant sur le sol. Sentant cette présence si familière, Daphné se raidit. Les paumes plaquées contre le verre, la fraîcheur de sa boisson lui donna l'impulsion nécessaire de jeter un coup d'oeil à son voisin. Aussitôt dit, aussitôt fait. Et ce qu'elle vit la fit grincer des dents. Nott. Greengrass n'ignorait pas ce qu'il était devenu et, s'il était là, cela signifiait visiblement qu'elle était en mauvaise posture. Pourquoi n'avait-elle pas utilisé de polynectar ? Brusquement, son idiotie lui écorcha la face, la rendant vulnérable à la moindre attaque. Se redressant et poussant un soupir résigné, Daphné ferma les paupières. Lorsqu'elle les rouvrit, ce fut en même temps que ses lèvres. « Tu n'oserais pas me lancer un sort ici, n'est-ce pas ? » sa phrase prit malgré elle la tournure d'une interrogation. Toisant sa boisson pétillante d'un œil noir, comme si elle était la responsable de cette confrontation surprenante, Daphné tourna légèrement la tête. La porte était là, si proche, si salvatrice. Jamais un simple cadre de bois n'avait paru aussi attrayant.
Dernière édition par Daphné Greengrass le Mar 2 Sep 2014 - 15:53, édité 1 fois
I, I can't promise you That I won't let you down And I, I can't promise you That I will be the only one around when your hope falls down. But we're young, Open flowers in the windy fields of this war-torn world. And love, This city breathes the plague of loving things more than their creators. I ran away, I could not take the burden of both me and you, It was too fast Casting love on me as if it were a spell I could not break When it was a promise I could not make. What if I was wrong ? ~ hold on to what you believe
Si voir Theodore provoquait en elle un véritable choc – même si toute son attention était tournée vers cette porte qu'il désirait franchir –, Daphné ressentit un certain soulagement en le voyant sourire. Tout en lui criait qu'il ne lui voulait aucun mal ; mais où était le piège ? Quel subterfuge souhaitait-il utiliser pour arriver à ses fins ? Méfiante, la jeune femme gardait un silence quasiment religieux, gardant pour elle ses remarques acides et son ton acerbe. Boire en compagnie d'un Mangemort lui filait la nausée mais, forte d'un self-control qui lui était cher, elle garda ses lèvres pincées. De plus, Nott avait la ferme attention de rester assis à ses côtés, s'abreuvant de la même boisson qu'elle. Mais que pouvait-il tirer de cette situation ? Theodore était de ces gens qui utilisaient les gens afin d'alimenter leurs propres intérêts, jouant de leurs charmes et de leurs douces paroles. Mais Daphné était imperméable à la chaleur d'un souffle caressant sa peau, tout comme elle ne prêterait qu'une oreille distraite à tout ce Nott pourrait lui raconter. Ou essayer de lui soutirer. La jeune femme savait qu'elle était recherchée, qu'elle était appelée à devenir une Rebut (on ne lui donnerait sûrement pas le choix quant à savoir si elle préférait terminer en elfe de maison ou à Azkaban) ; son avenir en dehors des insurgés était déjà tout tracé et Theodore, en un seul claquement de doigts, pouvait tout faire basculer. Son statut de Mangemort devait lui apporter moult de privilèges et, sournoisement, Daphné se demandait à combien de haut-placés il avait dû se soumettre afin d'acquérir si jeune la tant convoitée Marque des Ténèbres.
Mal à l'aise, lorsque Theodore reçut sa boisson, Daphné l'imita et empoigna la hanse de la sienne. Contrôlant mal ses gestes, elle hocha simplement la tête et porta son récipient à ses lèvres. L'amertume envahit une nouvelle fois sa bouche. Réprimant un frisson écœuré, elle déposa bruyamment son verre sur le bar qui claqua contre le bois en un claquement sec. Elle se souvenait toutes ses journées qu'il avait passées à la même table que Hermione Granger et, puisque leur amitié était secrète à cette époque, le temps qu'elle avait passé à le cuisiner à ce propos. Et si les rôles étaient inversés ? Non. Ses paupières se fermèrent un instant. Daphné avait également des questions à poser, elle avait besoin d'alimenter sa curiosité et de détruire ce sentiment d'inquiétude qui l'avait saisie quelques mois auparavant. Les Nott avait un Rebut. Un garçon après qui elle courrait quand elle était petite, un gamin à qui elle avait confessé vouloir l'épouser ; puis un homme qu'elle avait retrouvé lors de la bataille de Poudlard et avec qui elle avait fait un bout de chemin. Je veux me marier avec toi. Les mêmes mots avaient franchi ses lèvres mais plus d'une dizaine d'années séparaient désormais l'enfant de la femme. Maverick. Finalement, retrouver Theodore Nott dans ce petit village moldu perdu dans les hautes herbes n'était pas si désagréable. Ce qu'il voulait d'elle, Daphné l'apprendrait bien assez tôt. Pour le moment, seule la santé de son Rebut lui importait.
Finalement, un sourire sardonique étira ses lèvres humides. Elle se tourna légèrement vers Theodore, posant son coude sur le bar, son poing serré soutenant son menton. On aurait pu les croire intimes désormais puisque Daphné faisait plus ou moins face à son ancien comparse de maison. « Voyons, Theo, rien ne me ferait plus plaisir que de partager ce moment avec toi. » son ironie était flagrante mais puisqu'elle n'avait pas fui jusqu'à la porte, Nott pouvait se rassurer : Daphné resterait en sa compagnie. S'il voulait lui parler, la faire cracher des informations à propos des insurgés, elle ne coopérerait pas mais s'amuserait sûrement un peu. Toutefois, tout ce qui lui importait était de savoir comment Maverick se sentait au service des Nott – s'il lui avait quelque horrible torture, elle ne répondrait assurément plus de ses actes. Les moldus qui l'entouraient n'avaient rien demandé, se complaisant dans leur petite routine. Esquissant de nouveau un sourire, son visage se fit plus sérieux alors qu'elle abordait enfin le cœur de événements « Trêve de plaisanterie, Nott. Qu'est-ce que tu veux ? » Elle se redressa enfin, reportant son attention sur sa boisson dont elle but une nouvelle gorgée. Reprenant la parole, son regard vert fixant la mousse qui formait de la dentelle sur les parois de son verre. Charmeuse, jouant des mêmes atouts que Theodore, elle reprit la parole sans tarder « Si tu me donnes ce que je demande, je pense être d'assez bonne humeur pour te venir en aide, la commissure de ses lèvres s'étira en un sourire qu'elle voulait naïf, vois-tu, tu possèdes quelqu'un à qui je tiens énormément. » Daphné ne voulait pas paraître trop empressée mais une certaine excitation grandissait en elle. Une sensation qui la faisait frémir et lui donnait suffisamment de courage pour oser poser les bonnes questions.
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Hermione. Dès que son prénom fut prononcé, sur un ton si suave que c'en était gênant, Daphné fronça les sourcils et serra les mâchoires. Un poids froid encombra alors son estomac et ce n'était en rien le résultat de cet affreux breuvage dont elle faisait semblant de se délecter. Au moins, Theodore Nott faisait l'effort d'être direct – mais il devait bien se douter qu'elle ne soufflerait mot à propos de son amie. D'ailleurs, comment connaissait-il la relation qui liait Greengrass à Granger ? Elle balaya ce questionnement d'un revers de main. Ce n'était assurément pas le plus important ; toutes ses idées étaient dorénavant dirigées vers deux pôles auxquels elle s'accrochait. Hermione et Maverick. Elle devait protéger l'une, et s'assurer que l'autre était en vie. Son regard vrilla sous le coup de l'inquiétude provoquée par les sous-entendus de Nott ; son petit cousin ne souhaitait pas lui faciliter la tâche, jouant avec ses nerfs pour la voir cracher le morceau au plus vite. Daphné se demandait quelle allait être l'issue de leur petite confrontation, bien décidée à couvrir Hermione – sa plus proche amie – du terrible courroux de Theodore. Capturer la sang-de-bourbe la plus indésirable du Royaume-Uni, la livrer au Lord ; Greengrass imaginait que ses renseignements serviraient sûrement les sombres desseins du mangemort avec qui elle conversait. Daphné n'était pas prête à livrer Granger sur un plateau d'argent, surtout à un être tel que celui qu'elle avait sous les yeux. Mais elle ne pouvait décemment pas rester sans la moindre nouvelle de Maverick ; tiraillée entre plusieurs façons d'agir, Daphné devait choisir la meilleure solution et ce, rapidement.
Nott et Greengrass jouaient à un jeu dangereux. Chaque mot prononcé pouvait être un piège, une astuce dérisoire. Méfiante de nature, Daphné savait que toutes ses questions – qui ne tarderaient pas à environner l'univers de Maverick Rowle – ne sauraient être entièrement résolues. La bonne foi de Theodore était pourtant visible mais, incapable d'accorder sa confiance à ce mangemort qui partageait pourtant une partie de son sang, la jeune femme préférait rester sur la réserve, usant des armes qui étaient en sa possession. La peur lui tenaillait le ventre – ou peut-être était-ce seulement la bière qu'elle ne supportait que très moyennement – et la poussait dans ses derniers retranchements. Elle adoptait toutefois une position plutôt affable, prenant part à la situation orchestrée par Nott. De haut en bas, elle l'observait et son sourire figé frémit. Que lui voulait-il, à Hermione ? Cette question lui revenait régulièrement en tête alors que, sagement, elle s'apprêtait à satisfaire ses interrogations pressantes. Non, évidemment, elle ne lui avouerait sûrement pas qu'elle communiquait régulièrement avec Granger par le biais de miroirs interposés. Elle ne soufflerait mot à propos des rencontres entre insurgés où elle pouvait retrouver son amie et sa détresse amoureuse. Ce que Theodore désirait, Daphné n'en savait rien et elle n'en avait cure. L'envie de protéger Hermione Granger lui donnait envie d'inventer mille et une histoires sensationnelles ; ainsi, si la née-moldue était à l'ouest, Daphné ne tarderait pas à envoyer le mangemort à l'est. Elle se savait capable d'éloigner Hermione de son petit cousin, mais par rapport à Maverick – elle déglutit difficilement – elle était impuissante.
Le même sourire figé accroché aux lèvres, la jeune femme toisa un instant son vis-à-vis, se heurtant à un mur d'insensibilité. Elle haussa les épaules, faussement candide. « Mon amie ? Par Merlin, tous les insurgés ne sont pas intimes les uns avec les autres. Si tu penses qu'on se retrouve tous les soirs pour danser nus autour d'un feu de camp, détrompe-toi. » elle porta sa boisson à ses lèvres, but une gorgée, grimaça. « Pour répondre à ta question, je ne sais pas où se trouve Hermione Granger. Personne ne le sait. » ses yeux, qui observait le liquide pétillant, se reportèrent sur le visage pâle de son interlocuteur. Daphné jubilait. Toujours aussi décontractée, elle essayait de ne pas trop afficher cette douce sensation d'allégresse qui l'assaillait. « Maintenant, cousin, parle-moi de Maverick. » son ton s'était fait plus dur que d'ordinaire ; si elle savait que Hermione Granger était saine et sauve (du moins la dernière fois qu'elle l'avait vue), rien n'était plus sûr lorsqu'il était question de Rowle. Au fond, elle ne savait pas pourquoi elle s'accrochait obstinément à ce garçon après qui elle courrait lorsqu'elle était enfant, comme si une partie d'elle – sans doute la plus candide – refusait d'abandonner cette promesse qu'elle lui avait faite. Une promesse de mariage ayant passé les lèvres d'une gosse de cinq ou six ans. Une promesse ridicule, abstraite ; quelque chose qu'elle ne parvenait pas à oublier. « Vois ça comme un service familial que tu me rends. Je t'en serais éternellement reconnaissante. » Elle aurait voulu ne pas trop en dire, essayant de mettre l'idée fantasmée d'Hermione Granger de côté le temps de quelques minutes, voire jusqu'à la fin de leur conversation. Mais Daphné n'allait pas s'en tirer ainsi, elle le pressentait dans chacun de ses membres.
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Ce jeu auquel ils se prêtaient n'avait rien d'amusant. Bouche close, Daphné attendait, comptait presque les secondes qui la séparaient de la libération. Elle ne savait même pas pour quelle sombre raison elle s'intéressait encore au cas de Maverick Rowle – de là où elle était, elle ne pouvait lui être d'aucun secours. Et ce n'était certainement pas en se gavant de bière en tapant un brin de causette avec son maudit cousin que la situation allait changer. Son visage n'était pourtant aucunement froissé, bien au contraire – le sourire qui étirait ses lèvres, clairement hypocrite, semblait détendu. Dans un bref éclair d'espoir, une espérance insensée évidemment, Daphné avait entraperçu une possible ouverture, comme si Theodore allait lui permettre de récupérer Maverick. Sain et sauf. N'était-ce pas cela le refrain auquel ils se prêtaient l'un et l'autre ? Saint et sauf. Mais les mots n'étaient que des chimères, des vapes de fumée. Il leur était impossible de prêter totalement une oreille attentive à leurs propres dires tant la situation ne se prêtait absolument pas à ces commérages outranciers. Et ce mangemort, ce Nott dont elle partageait une partie de sa chair et de son sang, aurait facilement pu la déstabiliser. Il paraissait sûr de lui, convaincu de délivrer la vérité – l'espace d'un instant, de quelques secondes brèves, Daphné fut tentée de le croire. Elle refusait de briser ses barrières, de baisser sa garde et de plonger à corps perdu dans les tendres déclarations de Theodore. Les traits de son visage ne changèrent pas, mais ses doigts resserrèrent leur prise autour du verre du bière vers lequel elle se tournait parfois. Ne pas le croire. Pourtant si seulement elle lui accordait le bénéfice du doute, si seulement elle acceptait de lui accorder sa confi- Non, non, non ! Ses mâchoires se contractèrent imperceptiblement.
Theodore prit le parti de lui affirmer que Maverick était en vie, mais qu'il n'était pas spécialement bien traité. S'il semblait faire preuve d'honnêteté – en lui révélant que son ancien ami subissait assurément quelques maltraitances physiques –, Daphné baissa légèrement la tête sur le côté, considérant son vis-à-vis de ses yeux verts. Elle essayait de déceler le mensonge qui tordait sa bouche. Nott continua alors sur sa lancée, exigeant d'elle un retour – un échange de bons procédés, en somme. Qui était-elle pour le lui refuser ? Après tout, les conditions de vie de Rowle étaient en jeu et rien ne pouvait l'arrêter, alors qu'elle frôlait naïvement l'idée de le revoir un jour. Elle fit glisser une mèche de cheveux derrière son oreille, cherchant le moyen le plus rapide de se glisser en dehors de ce mauvais coup. Il lui avait promis sa sécurité – pourquoi ne parvenait-elle pas à lui confiance ? La méfiance, chez elle, était toujours poussée à son paroxysme. Les soupirs, les œillades, les révélations – rien de tout cela n'était supposé la rassurer, bien au contraire, cela ne faisait qu'amplifier son envie de glisser ses doigts autour du cou de Nott. De serrer, serrer, serrer. Un frisson désagréable lui parcourut l'échine, électrisant sa colonne vertébrale et la faisant se redresser plus violemment qu'elle ne l'aurait souhaité.
« J'espère que tu dis la vérité sinon je te jure que » elle laissa sa menace s'évaporer dans les airs, se mordant rudement la lèvre pour ne pas trop en dire. Qu'avait-elle à perdre en lui disant que Granger se portait comme un charme ? Son cœur rata un battement car ce n'était pas le cas, évidemment. Hermione devait faire face à toutes ces charognes qui voulaient capturer l'indésirable numéro un et ses deux plus proches acolytes, à Brown qui flirtait avec l'autre rouquin. Tout semblait aller de mal en pis – aucune amélioration possible, game over, merci de faire demi-tour. Granger en était à un point de son existence où elle devait faire les bons choix et Daphné était bien incapable de l'aider – oh, elle était toujours là lorsqu'il fallait insulter Lavande Brown ou lui assurer que Ronald l'adorait plus que tout. Mais certaines choses la dépassaient. Plongée dans son ignorance palpable, Greengrass attendait. Et si elle était obligée de supporter cette attente interminable, elle ne voyait pas pour quelle raison Theo devait être mieux loti qu'elle. « Très bien, Nott. » son visage avait perdu de sa clarté. Son sourire n'existait plus. Un éclair fugace de colère agitait ses prunelles. « Hermione est en bonne santé. Elle court dans tous les sens comme un putain de petit lapin, parce que c'est vraiment génial d'avoir la tête mise à prix. N'est-ce pas, cousin ? » son ton montait et, alors qu'elle était sur le point de briser ses dernières défenses, Daphné se calma et adopta de nouveau son attitude affable. « Tu ne sais pas ce que c'est. Tu ne sais pas ce qu'elle endure – moi non plus, dans un sens. » lâcha-t-elle froidement avant de rajouter doucement « On ne sait pas ce qu'elle vit parce que ça nous dépasse. » Elle se mordit violemment l'intérieur de sa joue, craignant de trop en dire – ou pas assez. Son regard brillant darda celui, plus foncé, de Theodore. « Si tu la retrouves, si tu oses lui faire le moindre mal, je te jure que les châtiments de Tu-Sais-Qui te paraîtront bien fades en comparaison à ce que je te réserve. » C'était la fureur, cette ombre dansante derrière ses prunelles, qui parlait. La gorge nouée, elle releva son verre mais le proposa bruyamment sur la plaque boisée, finalement incapable de laisser ce liquide écœurant pénétrer sa bouche.
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De cousins, ils n'en avaient que le nom. Et si Daphné avait imaginé faire sortir son tendre parent de ses gongs, elle ne fut absolument pas déçue par ce résultat. La nuque raidie, elle releva brutalement la tête en entendant la voix de Theodore se métamorphoser – sifflante, presque dérangeante. Les mâchoires crispées, la jeune femme pivota vers son vis-à-vis, son regard vert darda avec une violence contenue la figure déformée par le rage du mangemort. Il n'avait pas idée de ce qu'elle pouvait lui faire – jouer de ses poings lui manquait mais, au fond, elle ne se faisait aucune illusion : Theo brandissait une arme de choix en la personne de Maverick. Alors, il l'incendiait – peut-être conscient qu'elle n'était pas en position de réagir – et déversait sur elle toute cette haine qu'il devait avoir à son encontre. Ou à l'égard de sa propre personne, ce qui était infiniment plus inquiétant. Ainsi donc Daphné avait réussi à pousser Nott en dehors de ses retranchements et, tandis qu'il s'embourbait dans ses explications – que Daphné écoutait toutefois avec une certaine attention, il paraissait devenir fou. Posant sa joue contre son poing fermé, Daphné fut tentée d'esquisser le geste d'un bâillement. Un tel acte aurait sûrement été une déclaration de guerre. Sagement, elle ne souffla mot et attendit.
Mais force était de constater que son cœur battait brutalement contre sa poitrine. Theo animait en elle une puissance destructrice, une force indescriptible – ce n'était sûrement dû qu'à l'adrénaline du moment mais Daphné, dont les pupilles ne quittaient pas leur proie, arborait un visage grave. Presque ennuyé. Theo claqua son verre sur la plaque boisée, fulmina, posa un pied à terre. La jeune femme déglutit et se redressa, fuyant désormais son regard. Elle semblait maintenant passionnée par l'observation de la pointe de ses chaussures crasseuses. Comment osait-il lui tenir de tels propos, alors qu'il se noyait dans l'abondance ? Dans tous ces privilèges ? Daphné, arborant des vêtements miteux et une tignasse particulièrement crasseuse, devait se retenir pour ne pas le saisir par le col et le plaquer contre le bar avant de le rouer de coups. N'avait-il donc pas conscience de la situation dans laquelle tous les insurgés se trouvaient ? Jamais Daphné n'aurait échangé sa place contre celle de Nott, mais plutôt crever que de l'avouer. Elle observa un instant sa main, puis la joue de Theodore. Une pommette qu'elle mourrait d'envie de claquer.
Un sourire narquois étira ses lèvres tremblantes. Un éclat mauvais brillait dans ses yeux. « Une enfant ? Comme si j'étais encore une enfant ? » elle lâcha un rire guttural, ses poings se raffermissant davantage « Tout n'est pas noir ou blanc, il y a des nuances de gris. Mais Nott, toi, tu es pourri jusqu'à la moelle. Je te jure par Merlin, je te jure que tu paieras pour tes crimes et même si...même si je ne comprends pas ce que tu veux à Hermione, je n'en ai strictement rien à foutre. Tu l'approches, j'te bute. Pas besoin d'être Tu-sais-qui pour réduire à néant un misérable vermisseau. » Elle se redressa, la lèvre supérieure frémissante. Elle désigna la porte d'entrée d'un simple mouvement de menton « Casse-toi. » déclara-t-elle simplement avant de lever l'index en l'air « Une dernière chose » elle se pencha en avant, sans se départir de son sourire carnassier. Elle posa sa main sur l'épaule de Theo, ses lèvres frôlant son oreille, son souffle chaud caressant la peau de son cousin. « Sache que tu ne seras jamais le bienvenu parmi nous. » lentement, elle se redressa. L'envie de retrouver Hermione pouvait sûrement le renvoyer à une envie plus pressante, celle de quitter les mangemorts et rejoindre les insurgés. Oh, ce n'était qu'une mince supposition et Daphné pensait ne pas se tromper. Même s'il devenait meilleur, même si ses sourires se faisaient plus chaleureux – rien, absolument rien ne lui apporterait la confiance de Greengrass. Vaguement consciente qu'elle serait la responsable des prochains maux de Maverick, elle s'essuya la bouche du revers de la main, sa confiance s'amenuisant doucement. « Je te souhaite tout le meilleur, Theo. » conclut-elle avec aplomb, suffisamment fort pour attirer sur elle le regard du tenancier.
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