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Did you think I wouldn’t find you? Did you imagine that I was dead? That I could die? I would seek you even unto the maelstrom of the blackest tempest of the darkest night. Stand and face me! Are these not the eyes that you looked into once ? BY SWAN


« Monsieur Rookwood, y’a une info pour vous » Le dénommé lève les yeux de la Gazette qu’il fait semblant de parcourir depuis deux heures à présent. Rien ne le retient au Ministère, mais il attend toujours de bonnes nouvelles qui tardent à arriver. Les dossiers quant à eux s’entassent sur son bureau, mais il attend le retour de sa secrétaire pour faire tout le travail - secrétaire qu’il a envoyé à Ste Mangouste pour cause de retard. « Et quelle est cette… merveilleuse nouvelle ? » Le journal est déposé sur le bureau, impeccablement rangé, on jurait qu’il n’est pas utilisé. Aucune vie dans cet endroit glacial. « … ça concerne une certaine à Greengrass, on m’a dit de venir vous voir si il y avait des informations… » Augustus daigne enfin jeter un regard vers le gamin qui a rejoint récemment les rangs des rafleurs, mais il n’a pas le temps de continuer que Rookwood coupe les paroles, c’est impoli, mais il ne peut pas s’empêcher, pas devant une telle information. « Parle, va à l’essentiel » Crache la voix, glaciale, mais tremblante, d’une joie mal dissimulée. « On l’a aperçu il y a quelques jours aux abords de la Forêt-Noire » Un sourire étire les lèvres d’Augustus, lui donnant cette allure effrayante, le monstre des contes, c’est lui. « Préviens tes camarades que si l’un de vous touche Greengrass, il ira croupir à Azkaban » Daphné Greengrass, un nom qu’il n’avait pas oublié, qui s’était gravé dans sa mémoire. Autrefois une simple gamine, aujourd’hui celle qu’il proclamait comme lui appartenant. Elle était, est et sera à lui. Des mois qu’il attend de la revoir, de la croiser au détour d’une rue, mais toujours elle se cache. Il connaît l’image qu’elle se fait de lui - ce terrible monstre, ce croquemitaine.

« Carroll, si tes informations sont mauvaises, je jure sur la tête de Merlin que je te crame les yeux et te les fais bouffer » Clame t-il à travers le silence de la foret. C’est un lieu qu’il n’a pas fréquenté depuis des années, son poste au Ministère ne lui demandant pas de se déplacer dans des lieux aussi incongrus, simplement de bureau en bureau. La baguette est rangée dans la poche intérieure de sa veste, c’est inconscient, mais il a suffisamment d’orgueil pour croire que personne ne l’attaquera ou qu’il sera plus rapide. Avoir un morceau de bois dans la main, c’est gênant, surtout lorsqu’il doit écarter quelques branches qui bloquent le passage. L’idée de faire brûler les éléments gênants lui heurte l’esprit, mais il se retient de justesse, comprenant que ceci ne serait pas apprécié par les habitants. Viles créatures qui peuplent ces bois et dont il ne veut pas faire la connaissance. Un regard pour ses chaussures, un autre vers son costume encore impeccable, c’est son manteau qui vient de prendre un coup. Augustus profère des insultes à l’encontre de la terre entière. Voilà ce qu’il lui en coûte de vouloir retrouver la petite Daphné. Du mouvement à sa droite, il est rapide, un sortilège qui fuse, emprisonne l’individu avec des ronces qui se resserrent à chaque tentative de fuite. Il avance doucement, fait rouler le corps de son pied. « Voyons-voir. Née moldu je suppose ? Ecoutes-moi bien, je n’ai pas de temps à perdre avec toi, donc tu vas répondre à ma question, et si tu décides de garder le silence, soit… » Il s’était agenouillé, pouvant ainsi mieux discerner le visage de celle qui n’était qu’une gamine, pas bien plus âgée que sa petite évadée. Dix huit ? Peu importe, la mort n'avait pas de restriction pour l'âge. « Daphné Greengrass, une rouquine, ça te dis quelque chose ? » L’autre hocha négativement de la tête. Parfait, il avait encore droit à une résistante. Sa main droite se posa délicatement sur la joue de la gamine. « Bien, reprenons les choses pour que tu comprennes la situation. Rookwood, ça te dit quelque chose ? Ah, effectivement, belle lueur de terreur. Maintenant que les présentations sont faites, dis-moi où se trouve cette charmante serpentard. Ne t’inquiète pas, je ne lui veux… aucun mal » Aucune information ne filtre à travers les lèvres de la captive. Augustus se relève, réajuste sa veste tandis qu’il attrape de nouveau sa baguette et prononce quelques paroles latines. Une créature de feu trône à ses pieds, chimère diabolique.

Le sort est lancé contre la gamine, mais Rookwood l’arrête au dernier moment, un son attire son attention, des feuilles qui craquent sous des pas et soudain, c’est autre chose, une odeur prenante. Belle Daphné. Le feudeymon est détruit, mais le sort qui retient la gamine est maintenu. « Mademoiselle Greengrass, vous êtes incapable de respecter les règles. Quand on joue à cache-cache, il ne faut pas se faire prendre et malheureusement pour vous, votre ombre est trop grande » La voix s’élève à travers bois, plus forte, haute, méprisante. « Je suppose que c’est l’une de vos amies. Bien, dites-lui au revoir » La semi-pénombre n’est pas un problème pour lui. La vision nocturne est amplifiée, il voit les mouvements furtifs, entend les bruits de pas. Il est le chasseur qui se repaît à l’avance, imagine le festin. Elle est là, quelque part, il le SAIT. « Voyez, je tiens toujours mes promesses. J’avais juré de vous retrouver, et me voici… » Le rire explose, rayé, malsain. « Vous avez deux options : observer votre amie mourir, ou vous rendre et je promets de lui laisser la vie sauve. Mais dans le cas où vous ne voudriez pas vendre votre âme pour elle, sachez que je compte lui exploser les yeux » Un sort est conjuré, petites lucioles bleues qui dansent autour de lui et du potentiel cadavre. « N’essayez pas de lancer un sort, celui-ci se retournerait contre vous » Les lucioles sont des miroirs, capables de refléter la plupart des sortilèges. Il est patient, incroyablement, mais ce soir, il a oublié cette qualité, car il ne peut plus se permettre d’attendre. Elle est ENFIN là. L’enfant perdue, la mauvaise gamine. « Avez-vous toujours peur de cette histoire de croquemitaine ? »


Dernière édition par Augustus Rookwood le Dim 31 Aoû 2014 - 15:24, édité 1 fois
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there's a wolf in my heart for you
Stir up the air, in the valley Looked at the ground below. Oh I was surrounded - there's nowhere left to go. I heard the wind shout, beneath my feet, I felt the earth shake inside of me. Ill run forever but I won't get far 'Cus if I don't have you, I will starve. There's a wolf in my heart for you ! Oh was it cold desperation ? That let the fire go out, Oh was it cold desperation, That let it burn for miles ? I hope that it wouldn't be, You are the wilderness inside of me I run forever but I wont get far 'Cus if I don't have you, I will starve ! ~ you are the wilderness w/ Voxhaul Broadcast


Le cœur battant, l'adrénaline se déversait en abondance dans ses veines. Elle courrait, trébuchait, se relevait. Derrière elle, les bruits de pas s'estompaient peu à peu, signe qui lui signalait qu'elle s'éloignait davantage du groupe de rafleurs qui la poursuivait. Pourtant elle ne ralentit pas sa course. Ses mèches rousse voletaient dans les airs tandis qu'elle filait, tournait, sautait. Ses lèvres ouvertes laissaient passer un souffle haletant, rauque. Daphné n'avait pas peur de se perdre ; la forêt était vaste mais elle retrouverait son chemin, comme elle l'avait toujours fait. Pour le moment, toutes ses pensées convergeaient vers un seul objectif ; celui de ne pas se prendre. Elle ne serait pas tuée mais le sort qui l'attendait était sûrement pire que la mort. Rebut. Étouffant un gémissement de douleur lorsqu'elle tomba, face contre terre, sur le sol rocailleux, l'insurgée ne tarda pas à se relever, essayant d'ignorer la douleur qui dévastait son genou et ralentissait sa fuite. La lèvre inférieure ensanglantée, des traces de terre parsemant son visage pâle, la jeune femme cessa de courir quelques minutes après. Adossée au tronc d'un arbre, elle se baissa et se massa le genou, toutefois incapable de faire cesser la peine qui lui tiraillait le corps. Les mâchoires serrées, les sens aux aguets, elle n'écoutait que le silence de la forêt. Ne pouvant s'en empêcher, un soupir de soulagement passa la barrière de sa bouche, s'essuyant le front du dos de sa main égratignée. Il ne lui restait plus qu'à rejoindre le réseau souterrain et, à cet instant-là, elle serait sauvée – pas avant. Parce que s'ils lui mettaient la main dessus, s'ils parvenaient à l’attraper alors - Rebut.  Ses paupières, à l'instar de ses mâchoires, se contractèrent. Non, non, plutôt trépasser que de devenir l'un de ces foutus elfes de maison car, malgré le harcèlement qu'avait exercé Hermione sur elle, Daphné n'avait jamais pris part à la S.A.L.E – elle ne savait donc que trop bien la manière dont les elfes étaient traités et l'idée que des êtres humains puissent subir la même chose l’écœurait. L'effrayait. Elle s'imaginait obligée d'exécuter les moindres désirs de son père, soumise à quelques sortilèges dont il était friand – réduite à l'état d'objet inanimé, de simple jouet. Rebut. Plutôt crever la bouche pleine de merde de troll. Puis un bruit attira son attention et, sans doute trop curieuse, elle délaissa silencieusement son arbre au profit de fourrés devant lesquels elle s'accroupit. Ce qu'elle vit faillit la faire lâcher un cri d'horreur mais elle le retint in extremis en plaquant ses doigts devant sa bouche déjà ouverte. Amelia, une fille qui appartenait à son groupe d'insurgés, était prisonnière des ronces. Mais ce n'était sûrement pas le fruit d'un accident car devant elle se trouvait – non, par Merlin, c'est impossible – Augustus Rookwood. Cette vision lui fit l'effet d'une douche froide. Elle contracta ses doigts autour de sa bouche, consciente que ses hurlements d'horreur n'étaient contenus que grâce à la pression qu'elle exerçait sur ses lèvres. Daphné avait retrouvé son croque-mitaine.

Et soudain, la jeune femme redevint petite fille. Chaque soir, elle vérifiait sous son lit si Rookwood ne s'y trouvait pas, prêt à l'éventrer dès que les lumières seraient remplacées par la pénombre – une impression désagréable lui tiraillait alors l'estomac. Cette sensation oubliée recommença alors à faire surface, comme lorsqu'elle posait autrefois les genoux sur le sol de sa chambre, ne sachant pas ce qu'elle retrouverait sous son lit. Les larmes lui piquaient les yeux et, lentement, ses doigts desserrèrent leur étreinte. Une étrange étoile à cinq branches fit alors son apparition sur sa peau, au niveau de sa bouche, tant elle y avait mis toute sa force. De là où elle se trouvait, Daphné était susceptible d'entendre les éclats de voix – et son prénom. La vision qui s'offrit alors à elle, à travers les feuilles, la laissa horrifiée. Amelia brûlait. Cherchant à échapper à cette vision d'horreur, la jeune femme changea de position, n'ayant cure des feuilles qui crissaient sous ses chaussures et des brindilles qui craquaient dès qu'elle esquissait le moindre geste. La voix de Rookwood lui parvint une nouvelle fois aux oreilles et, toujours accroupie, la fugitive comprit qu'il s'adressait désormais à la proie qu'il se réservait depuis des années – il s'adressait à elle. Sous ses jambes tremblantes, Daphné tint bon et resta accroupie. En désespoir de cause, la jeune femme commença à bouger, à se mouvoir, à chercher de quelle manière elle pouvait lui échapper – à vrai dire, elle se contentait de tourner en rond. Laissant échapper un grognement sonore, Daphné se releva à moitié et pointa sa baguette vers la silhouette d'Augustus. Mais son sort fut conjuré. Face à cet échec, la jeune femme se tassa davantage sur elle-même, incapable de choisir entre sa vie et celle de la pauvre Amelia. Une partie d'elle, purement égoïste mais qui se voulait de bonne foi, lui soufflait qu'elle ne sortirait pas indemne d'un duel face à Rookwood. Et la pauvre petite Astoria, que deviendrait-elle sans sa grognasse de grande sœur ? Sans celle qui l'avait sauvagement arrachée à cette foutue vie qu'elle aimait tant ? Les secondes s'écoulaient lentement et, au fur et à mesure, Daphné était non seulement terrorisée ; elle était également furieuse. Elle n'allait certainement pas tourner le dos à cette pauvre fille, mais l'idée d'être finalement face à cet être qui parvenait à tirer d'elle toute once d'espoir la paralysait. A Poudlard, son épouvantard avait pris l'apparence du sorcier et, même si elle avait fini par se persuader qu'il avait finalement changé de forme depuis le temps, Daphné savait que son jugement était faussé. Cet homme avait hanté ses cauchemars les plus noirs et, désormais, il traînait dans les ombres qui l'entouraient. Il ne l'avait jamais vraiment quittée, résidu parasite dans un coin de sa tête. Lentement, tout doucement, comme si elle souhaitait profiter de ce dernier moment de répit – ce dernier moment de choix – Daphné se redressa. Les jambes chancelantes, elle apparut devant Augustus. Ses lèvres frémirent. Ses doigts étaient enroulés autour de sa baguette. Martyre partant à la bataille.

Lorsqu'enfin Augustus parla de sa voix rauque, Daphné sentit ses bras se couvrir de chair de poule, ses poils se hérissant au gré de son ton doucereux. Le croque-mitaine existait, elle l'avait sous les yeux. Son regard vert était rivé vers son vis-à-vis qui était d'une élégance outrancière ;  il y avait un monde entre eux. Un univers qu'elle ne se sentait pas encore prête à franchir. « Je me fiche du croque-mitaine, Rookwood, tenez votre promesse » sa voix était éraillée, tremblante d'une certaine indignation (ou d'une peur macabre qu'elle cherchait à refouler ?). Abandonnant sa prudence un bref instant, ses yeux se posèrent sur le corps tremblant, brûlé, de son amie, condamnée à être immobilisé. « vous avez promis. » un murmure, à peine soufflé, passa ses lèvres. Elle ne lèverait pas sa baguette, sauf en cas de duel – et elle n'espérait pas en arriver là car elle n'espérait rien de plus qu'un triste châtiment, même si ses doigts la démangeaient. Mais Augustus était un mangemort renommé, et elle l'avait suffisamment fréquenté enfant pour savoir qu'il était aussi agile et effrayant qu'il en avait l'air. Il lui était préférable de ne pas esquisser le moindre geste, attendant de voir la réaction de Rookwood – elle espérait, sans doute naïvement, de le voir libérer Amelia de son sort. « Rookwood ! » son cri, à peine articulé, résonna dans la forêt silencieuse. « honorez ce que vous avez dit. » malgré elle, Daphné sentit sa main trembler et, si sa baguette lui accordait un semblant de sécurité, elle était incapable de se contrôler. Force était de constater que son corps parlait pour elle.
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Il n’était pas certain que ce soit elle, ce n’était qu’une impression, un espoir soudain, non, une réalité, il savait ! Elle était la proie attendue depuis des années et il ne pouvait pas la manquer, pas une seconde fois, l’échec n’était pas envisageable. Augustus suivait les bruits, cherchant à débusquer l’animal du regard. Elle était encore capable de se cacher et peut-être qu’elle aurait pu fuir, mais il savait qu’elle n’abandonnerait pas l’autre à son sort - non, la plupart des humains avaient ce curieux sens de l’empathie, cette volonté farouche de sauver les connaissances, et cela au profit de leur propre peau. C’était un concept qu’il n’avait jamais assimilé. Pourtant, l’idée de mourir pour un être aimé, mourir pour sa nièce, il en serait capable, mais les autres qui gravitaient autour de lui, les quelques uns qu’il pouvait considérer comme ami, non, ceux-là pouvaient mourir que le monde continuerait de tourner. « Belle Daphné » Un sourire étira ses lèvres, lui rendant l’apparence du monstre des contes, de celui qui présente son plus beau visage, mais est incapable de cacher ses desseins. « Des années que nous ne sommes pas croisés, je commençais à croire que vous étiez morte, mais non, vous êtes là, prête à affronter votre plus grande peur. » Elle était si loin de lui, voilée par la pénombre. Il n’attendait qu’une chose, qu’elle avance, qu’il puisse voir son visage. L’enfant avait disparu derrière le visage d’une jeune femme. Si loin et pourtant, elle était bien là, à portée.

« Non… non. Mensonge. Vous avez peur. Regardez-vous toujours derrière-vous ? » Greengrass père lui avait de nombreuses fois raconter les peurs de Daphné, évoquant l’enfant cherchant quelques créatures sous un lit, ou dans une armoire et cela l’avait fait rire, mais au lieu de la rassurer, il avait pris le masque de ce terrifiant croque-mitaine. « Vous êtes comme les agneaux que l’on envoie à l’abattoir, terrifiée, mais vous faites face, sans savoir pourquoi, ou est-ce parce que vous n’avez aucune autre issue ? » Les paroles claquaient dans l’air, avec cette intonation moqueuse qui lui était si particulière. Une faculté à pouvoir prononcer les pires paroles sans rien laisser paraître sur son visage.

D’un geste sec, il leva le sort qui maintenait la jeune fille au sol, mais il ne lui laissa pas l’option fuite, au contraire, il l’attrapa par le col, et la maintint contre lui. Il voulait qu’elle observe Dpahé, qu’elle y entrevoie un espoir. Elle était tremblante, le visage souillé par les larmes. Au bord d’une folie qu’il avait provoqué. Sa baguette était sous le cou de la gamine, comme une arme prête à lui trancher la gorge. Il murmura à l’oreille de la plus jeune, son regard toujours rivé vers Daphné. « Tu m’as menti. Tu sais ce qui arrive aux menteuses ? Certains de mes collègues vous tranchent la langue, mais ce soir, je n’ai pas cette patience » Et l’autre qui tremblait contre lui, ne cherchant même pas à se débattre, ayant compris que la fuite n’était pas envisageable. « Shh… Je n’envisage pas de te tuer » Elle tenta de hurler en la direction de celle qui était probablement son amie, mais Rookwood plaqua sa main sur la bouche, étouffant les appels au secours. « Mauvaise idée… vraiment. Je vais retirer ma main, mais si tu hurles, je te promets de t’arracher les cordes vocales, c’est bien compris ? » Elle hocha la tête et il enleva la main, remettant sa baguette sous la gorge.

« Êtes-vous capable de conjurer la mort ? Êtes-vous capable de tuer Mademoiselle Greengrass ? Je ne pense pas. Votre baguette est une mince protection. Poudlard ne vous enseigne pas ce genre de… détail » Tuer était un acte complexe. Il ne suffisait pas de prononcer l’impardonnable, d’appuyer sur la gâchette comme les moldus savaient si bien le faire, non. C’était une question de désir, de volonté destructrice. Et cela, Poudlard ne l’enseignait pas, se contentant d’effleurer le sujet. Les gamins ne savaient pas, et lui avait eu besoin de plusieurs années avant de pouvoir lancer la Mort vers les autres. « Votre amie m’a menti, elle doit en payer le prix. Alors je vais vous demander de choisir : sa langue ou ses yeux ? » Donner le choix à l’autre, c’était toujours plaisant à voir, le visage qui se décompose, l’impossible choix qu’il demandait. « Ne la regardez pas ainsi, avec autant de terreur, elle va commencer à comprendre que son bras est totalement brûlé et qu’elle a perdu l’usage de sa main. Je vais vous confier un secret, elle n’a pas senti les flammes lui lécher le corps, elle ne sent strictement rien » Il avait cet air dément, là, des yeux qui scintillaient de folie. « C’est un sort volé aux médicomages, un sort de stase qui permet toute opération sans que la personne ne ressente quoi que ce soit. Mais si je lève ce sort… imaginez la douleur » Les flammes n’avaient été là que pour attirer un regard curieux. La curiosité était un vilain défaut qui avait conduit nombre de victimes sous ses sortilèges et voila que Daphné s’était présentée - belle offrande. L’usage de flammes combiné à un sortilège pour brider la douleur, c’était l’un de ses jeux favoris, l’un de ses tours qui faisaient toujours autant d’effet. Les cris d’agonie étaient parfois agréables, mais ce soir, il n’en avait pas envie, l’idée d’abattre un cochon, non, ce n’était pas dans ses plans.

« Cours, cours aussi vite que tu le peux » Un nouveau murmure à l’oreille de sa prisonnière qu’il laissa s’échapper, ouvrant les bras. Mais il ne pouvait pas la laisser s’enfuir aussi facilement, non, il y avait un piège, comme toujours avec lui; Tout n’était qu’un jeu de dupe. Le sortilège qui maintenait la douleur fut levé, et celle qui tentait de rejoindre quelques promesses de survie s’effondra au sol dans un hurlement. « Ma promesse est honorée, maintenant, si vous pouviez me rejoindre… et n’essayez pas de fuir, par pitié, je n’ai pas envie d’abîmer mon costume en vous courant après à travers bois » malgré la mort, malgré l’agonie de la petite menteuse, il avait toujours cet incroyable souci de son apparence.

Il tendit sa main vers Daphné. « Venez avec moi, s’il vous plaît » Il avait parfaitement conscience qu’elle ne le suivrait pas de son plein gré, mais il voulait y croire, espérer qu’il n’aurait pas besoin de faire usage de sa baguette. Il n’avait pas envie de l’abîmer, de détruire la peau délicate, d’y causer quelques malheureuses entailles. « Je ne me répéterai pas. Soit vous me suivez de votre plein gré, ou je peux vous assurer que vous n’allez pas apprécier mes méthodes »
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there's a wolf in my heart for you
Stir up the air, in the valley Looked at the ground below. Oh I was surrounded - there's nowhere left to go. I heard the wind shout, beneath my feet, I felt the earth shake inside of me. Ill run forever but I won't get far 'Cus if I don't have you, I will starve. There's a wolf in my heart for you ! Oh was it cold desperation ? That let the fire go out, Oh was it cold desperation, That let it burn for miles ? I hope that it wouldn't be, You are the wilderness inside of me I run forever but I wont get far 'Cus if I don't have you, I will starve ! ~ you are the wilderness w/ Voxhaul Broadcast


Cachée dans la pénombre environnante, Daphné attendait. Écoutait. Les dires de Rookwood taquinaient ses oreilles, l'enlaçaient, la faisaient frémir d'horreur. Sans en avoir conscience, elle esquissa un pas en arrière, tentée par l'idée de fuir. Mais son imagination fertile était la cause d'une pareille idée car ses deux pieds étaient solidement posés sur le sol. La gorge serrée, la jeune femme avait l'impression de sombrer – pourtant, immobile et silencieuse, elle observait d'un œil hagard le corps à moitié calciné de son amie. Je ne veux pas mourir. Cette idée traversa son esprit, corrompit son âme. Et Augustus, ce salaud, lisait en elle comme dans un livre ouvert. Oui, parfois, elle jetait un coup d'oeil derrière son épaule, réflexe innocent qui lui venait de son enfance. Il se jouait d'elle, il se délectait de cette situation. Et Daphné, à l'instar de cet agneau qu'il venait d'évoquer, pressentait que sa fin était proche. Elle pouvait la frôler du bout des doigts. Elle était même susceptible de sentir cette saveur métallique de sang sur le bout de sa langue. Et cette valse ininterrompue de mots lui donnait le tournis ; il lui susurrait sa fin comme s'il s'agissait d'un poème, d'une douce mélodie à laquelle elle ferait mieux de se soumettre. Peut-être était-ce pour le mieux – peut-être que finalement, oui, peut-être que finalement elle n'allait pas trépasser sous le joug la douleur cette nuit-là – ses paupières se fermèrent brusquement, alors que Augustus empoignait Amelia par le col de son vêtement, la maintenant contre lui en lui enfonçant la pointe de sa baguette sous son cou. A présent, les murmures de Rookwood ne lui étaient plus destinés. Son souffle caressait l'oreille de sa prisonnière et, lorsqu'Amelia voulut lui hurler sa détresse, il plaqua sa main contre sa bouche. Suivant les gestes de son amie, Daphné ouvrit légèrement la bouche. Les sens aux aguets, elle n'eut finalement pas à attendre bien longtemps avant d'être de nouveau confrontée à la voix faussement séduisante de Rookwood.

La langue ou les yeux. Prise au piège, la figure impassible de Daphné se déforma. Ses doigts se contractèrent autour du manche de sa baguette. Ses ongles s'enfonçaient dans sa paume, créant des demi-lunes rougeâtres, ne lui arrachant rien d'autre qu'un vague râle de douleur. Un grognement insignifiant qui se perdit dans les airs. Un son auquel elle n'accorda pas la moindre importance ; toute son attention était focalisée sur Augustus. Sale monstre, sale foutu monstre. Ses lèvres commencèrent à se mouvoir seules. Aucun son ne passait sa bouche. Pourtant, elles bougeaient, et bougeaient, et bougeaient. Dans son regard étincelait une étincelle bien particulière, une flamme meurtrière que Augustus attisait. Mais il avait raison. Sur toute la ligne, ses mots étaient pesés et censés. Combien d'heures avait-il passées à l'observer lorsqu'elle était plus jeune ? L'avait-il suffisamment disséquée pour savoir de quelle manière sa proie fonctionnait et agissait ? Il la confrontait, lui proposait un choix. Et tout ce qu'elle était capable de faire était de bouger ses lèvres, répétant inlassablement les mêmes mots, occultant presque la présence de la jeune fille que Rookwood avait en sa possession. Face à son manque flagrant de réaction, il glissa de nouveau son souffle contre l'oreille d'Amelia. Il ouvrit les bras, la laissa s'échapper, fuyant volontiers son emprise diabolique. Au bout de quelques pas, elle s'effondra sur le sol, laissant échapper un hurlement.

Un autre cri, plus atroce, passa les lèvres de Daphné. Elle plaqua sa main libre sur sa bouche afin d'étouffer ce manque flagrant de courage. Mais les larmes commençaient déjà à s'accumuler aux coins de ses yeux, assistant impuissante à l'agonie de la jeune fille. Et Augustus, indifférent à la torture qu'il faisait subir à cette enfant, tendit sa main vers la rousse qui, interdite, l'observa faire. Il désirait sa présence, vieille obsession qu'il ne tarderait pas à assouvir dans les plus brefs délais. Un sanglot s'échappa de ses lèvres alors que Daphné se précipita auprès d'Amelia, tombant à genoux à côté de son corps secoué de tremblements. Les mains à demi-levées, la jeune femme n'osait pas esquisser le moindre geste de peur de précipiter la petite insurgée de l'autre côté du miroir. « N-non » elle lâcha sa baguette qui heurta le sol en un bruit mat, ses doigts frôlant la chair calcinée d'Amelia qui réagit violemment face à une telle proximité physique « elle-elle souffre, je sais-sais pas quoi faire » ses paroles se mêlaient à ses paroles confuses, face à l'impasse que lui proposait de nouveau Augustus. Son regard baigné de larmes brillantes se leva alors vers Rookwod, ultime secours dans ce cas où son savoir était bien faible. Ses prunelles vertes imploraient de l'aide, criaient ce que Daphné ne se permettait pas de quémander. Elle secoua la tête, frôlant l'hystérie du bout des doigts ; jamais elle n'avait été confrontée à l'agonie d'une personne qu'elle connaissait. Lors de la bataille de Poudlard, elle avait vu des sorciers tomber – mais son regard avait été rapidement détourné, absorbée par ses propres objectifs et consciente de l'enfer de la bataille. Mais de bataille là, il n'y en avait pas. Hormis celle, silencieuse, qui se déroulait entre Daphné et sa conscience. Celle que Rookwood s'était fait un malin plaisir de provoquer. Il savourait assurément sa détresse, sa peur d'agir. Il était celui vers qui Daphné pouvait (devait) se tourner. Celui qui l'horrifiait tant, celui qui provoquait ses frayeurs nocturnes. Pendant ce temps, Daphné continuait à pleurer, à bredouille des paroles incohérentes alors que Amelia s'éteignait peu à peu. « seize-seize ans » elle n'a que seize ans. D'un geste rageur, elle essuya ses joues humides et rougies, alors qu'on aurait pu les penser bien pâles sous la pénombre des feuillages. « aidez-là, ayez pitié » ses mâchoires se contractèrent alors. Daphné savait ce qu'elle devait dire et, même si un pressentiment lui suggérait qu'il était temps de fuir, elle se refusait à laisser cette fille mourir seule, toute seule, le visage plaqué contre la terre. « Je vais vous suivre, Augustus. Je vous promets que vous aurez tout ce que vous voudrez de moi mais aidez-là...ayez un peu de pitié » sa voix s'était faite froide, certains (comme son père) auraient dit raisonnable. Son père. Allait-elle le revoir quand elle saisirait la main de Rookwood ? Elle préférait ne pas y songer, encore éplorée devant l'agonie d'Amelia à qui elle ne pouvait pas porter secours. « ne me demandez pas de vous supplier et aidez-là, par Merlin, ou-ou je vous jure que je ne vous le pardonnerai jamais ! Je-je vous jure que vous aurez sa mort sur la conscience mais aussi » elle saisit la baguette, la plaça sous sa propre gorge. Ses yeux étaient injectés de sang, exorbités. « la mienne. » un rire hystérique monta dans sa gorge, ses mèches rousses s'affolant autour de son visage froissé par un semblant de folie. « on sait tous les deux que me voir morte est la dernière chose que vous souhaitez. » à vrai dire, elle n'en savait rien mais à présent, toutes ses suggestions personnelles devenaient réalité. Peut-être n'était-ce qu'arrogance que de clamer une telle chose mais au point où Daphné en était, elle n'avait pas de meilleure carte en main.
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Les hurlements de l’idiote faisaient écho dans la foret, se déployant à travers le silence. Augustus ne lui lança pas un regard alors qu’elle se tordait de douleur au sol, tentant vainement de sauver le bras qui partirait bientôt en poussière, comme un vulgaire tas de cendres. Son problème n’était plus là. A présent, il n’y avait plus que Greengrass qui comptait, occupait toutes ses pensées. « Daphné… Daphné. Mauvais choix » Murmura t-il à l’encontre de celle qui s’était jetée auprès d’une amie, d’une connaissance, qu’importe, d’un cadavre en devenir. Il avait doucement pivoté en direction des deux gamines, vil serpent prêt à l’attaque afin de voir celle qu’il convoitait, celle qui avait couru vers l’enfant se trouvant au gouffre de la mort. « Ne jamais toucher une personne ayant subi un sort par le feu » Claqua sa voix, désabusée alors que la gamine venait d’hurler un peu plus, lui vrillant les tympans. Ah, ce son ne lui avait pas manqué. Rookwood était à présent devant Daphné, de l’autre côté du corps quasi mort, lui faisant face et l’image qu’elle renvoyait était si plaisante - là, désespérée, prête à n’importe quoi pour sauver une vie qui n’était pas la sienne - le spectacle était réjouissant, incroyable. Il se délectait de son impuissance, de ce regard perdu qu’elle pouvait lui lancer, des quelques larmes bafouant sa beauté. « Vous savez parfaitement quoi faire. Que fait-on avec les abaraxans lorsqu’ils se cassent une patte, vous le savez, n’est-ce pas… » La mort. Il fallait achever l’enfant pour lui éviter de souffrir plus, pour qu’elle cesse de tordre son corps. Il n’avait pas employé le mot : abattage, ou même mort afin de ne pas l’effrayer davantage, ou au contraire, c’était pour lui faire réaliser, doucement, ce qu’il fallait faire, ce que sauver signifiait à cet instant. Aider en tuant, c’était un fait complexe a assimiler et il voulait lui faire comprendre cela, que tout était perdu depuis longtemps.

Et voilà qu’à présent elle implorait pour l’âge. « Vous croyez que la Mort établit des critères pour tuer ? » Il n’y avait jamais eu d’échelle de la mort, de critère pour tuer. Un sorcier en bonne santé pouvait se retrouver avec une maladie grave du jour au lendemain, tout comme un enfant pouvait être pris au centre d’un duel. La mort frappait indifféremment, et il faisait de même, ne s’occupant jamais de l’âge, de la condition sociale. Il tuait, tuait, tuait, accumulant les cadavres derrière lui. « A seize ans, elle est en âge de comprendre ce qui l’attend » Même plus jeunes, avec cette guerre, ils étaient capables d’assimiler la mort plus rapidement.

Les ambres se levèrent, furieuses, ricochant contre le regard de la plus jeune. Sauver l’enfant contre l’assurance que Daphné le suive. Il était tenté par cette idée qu’elle lui offrait, mais le chantage avait toujours été inacceptable à ses yeux. Et elle l’avait trahi une première fois, alors il s’attendait à une seconde, une troisième et ainsi de suite. Jamais elle ne le suivrait en connaissance de cause.

Un sourire étira ses lèvres, diaboliques, au bord d’une indécence qui lui était propre. Il aurait du être effrayé par le théâtre qu’elle lui offrait, ce suicide amorcé d’une baguette pointée contre la gorge, mais Augustus était ravi de cela, de ce qu’elle voulait bien lui offrir - une part de folie qu’elle n’avait encore jamais montrée devant lui et cela, c’était intéressant. Rookwood fit un pas en avant, sa baguette toujours en main. « Voyez, c’est cela que j’apprécie… le dernier instant, voir de quoi vous êtes capable devant une situation qui vous échappe, mais belle Daphné, votre mort ne serait pas un problème pour moi » MENTEUR. Il ne pourrait pas supporter la mort de celle qu’il pourchassait, imaginer le corps dénué de vie, non, cette idée le rendait fou de rage. Il l’avait poursuivi pendant tellement d’années que cela serait impossible à tolérer. Le sort fut incroyablement vif, pas de formule, juste un éclat qui fusa en direction du cou de l’imbécile, créant une entaille suffisamment grande pour la faire chuter, elle et ses idées de suicide, il venait de lui donner une raison de mourir, déchirant la chair, laissant couler le carmin. D’un pas rapide, il s’était approché de Daphné, posant délicatement sa main sur le cou blessé, emprisonnant la blessure. « Calmez-vous, ce n’est rien de grave, et je ne cherche pas à vous étrangler, mais à vous sauver. Maintenant, écoutez-moi bien.. » Il s’était penché vers elle, étant plus proche qu’il ne l’avait jamais été, les lèvres glissant à l’oreille de la petite serpentard peut-être trop téméraire. « Je vais tuer votre amie, je vais la tuer devant vos yeux et c’est à cause de vous. J’ai respecté le contrat, mais vous l’avez bafoué et Merlin sait que je déteste ce genre de comportement. Votre main, sur votre cou, sinon vous allez mourir vous aussi » Il avait retiré sa main, baignée du sang de Greengrass, une bien jolie peinture qu’il admira pendant quelques instants puis il tourna finalement toute son attention vers la plus jeune qui tenta de ramper hors de sa portée, elle et son bras endoloris. Augustus fut plus rapide, et sa chaussure se posa sur la main calcinée, appuyant fortement, arrachant des hurlements dantesques.  « Êtes-il possible que je puisse te tuer sans que tu hurles comme une dégénérée ? » Atrocement blasé, il n’avait même plus envie de la tuer, elle n’en valait pas la peine, elle et sa crainte, et elle ses tressautements qui annonçaient qu’elle était sur le point de mourir. « Mademoiselle Greengrass ici présente voudrait que je te sauve, mais l’unique moyen, c’est de trancher ton bras, je te donne une minute pour y réfléchir… » Donner le choix était certainement pire qu’offrir la mort directement. Un Avada et tout était réglé, mais là, il lui proposait l’impossible - perdre un bras dans une souffrance plus grande encore, ou décider volontairement de la mort.

Rookwood se tourna à nouveau vers Daphné, mais celle-ci avait disparu…
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there's a wolf in my heart for you
Stir up the air, in the valley Looked at the ground below. Oh I was surrounded - there's nowhere left to go. I heard the wind shout, beneath my feet, I felt the earth shake inside of me. Ill run forever but I won't get far 'Cus if I don't have you, I will starve. There's a wolf in my heart for you ! Oh was it cold desperation ? That let the fire go out, Oh was it cold desperation, That let it burn for miles ? I hope that it wouldn't be, You are the wilderness inside of me I run forever but I wont get far 'Cus if I don't have you, I will starve ! ~ you are the wilderness w/ Voxhaul Broadcast


L'instant était fatidique et incroyablement inédit. Jamais Daphné n'avait retourné sa propre baguette contre elle. Sa pointe s'enfonçait dans la peau de sa gorge et un éclat de folie brillait dans son regard vert. L'adrénaline coulait dans ses veines pourtant elle savait – ou du moins, elle le pressentait – qu'elle serait tout bonnement incapable de mettre fin à ses propres jours. Non pas par manque de courage (ou peut-être qu'il y avait un peu de ça également), mais parce qu'elle tenait bien trop à la vie pour abandonner lâchement la partie. Astoria l'attendait. Et Augustus Rookwood pouvait faire mine que sa mort ne provoquerait rien en lui, Daphné n'était pas dupe ; pourquoi l'avait-il pourchassée ? Pourquoi l'avait-il conviée à le suivre ? Étonnement, le seul moyen de le faire flancher était entre ses mains. Son souffle saccadé, son cœur battant contre sa cage thoracique, les murmures incompréhensibles qui passaient ses lèvres - tout ça n'était rien de plus qu'un odieux chantage. Les mâchoires serrées, les doigts enroulés autour du manche de sa baguette, Daphné attendait. Les paroles de Rookwood, elle les entendait mais elle refusait de les comprendre. Aucune maudite parcelle de son être ne réussirait à pénétrer sa conscience et ce, même si celle-ci était sur le point de basculer. A présent, seule la vie d'Amelia importait – elle ne pouvait pas rester de marbre face à la mort d'une gamine de seize ans, une jeune fille qu'elle n'avait pas réussi à protéger. Augustus était son plus douloureux cauchemar, mais également son seul espoir. Il pouvait prendre la vie de sa cadette, tout comme la lui sauver. Incapable d'aller au-delà de son incompétence, Daphné quémandait une aide en retour de sa propre liberté. Peut-être n'aurait-elle juste pas dû menacer sa propre vie.

Le sort la heurta de plein fouet. Étouffant un cri de surprise, Daphné tomba à la renverse. La chair de son cou était déchirée, entaillée. Elle pouvait sentir son propre sang couler le long de sa peau. Étourdie, un râle de douleur passa ses lèvres et, les yeux exorbités, elle chercha à se débattre lorsque Rookwood se rapprocha d'elle, entoura sa gorge de sa main. Pourtant, sa demande fut acceptée et, aussitôt, elle se calma. Cela n'atténua en rien la douleur qui enflammait son cou, sa frayeur et l'horreur de se retrouver ainsi, soumise à une proximité inquiétante. Les lèvres d'Augustus frôlèrent son oreille et cela provoqua en elle une vague de frissons, ses bras se couvrant de chair de poule. Cette peur fut alimentée par les menaces de Rookwood. Il allait tuer Amelia. Alors tout ça n'avait finalement servi à rien. Il retira sa main et, sous ses ordres, Daphné posa sa paume sur sa blessure. Encore désorientée par le choc qu'elle avait reçu, et par cette prestance machiavélique que dégageait Augustus, la jeune femme resta quelques instants allongée. En se redressant, tandis que Rookwood s'adressait à la pauvre fille, Daphné eut l'impression d'avoir les idées claires – de percevoir son environnement avec une clarté qui lui était étrangère.

Amelia était perdue. C'était un fait auquel elle devait se soumettre ; les yeux larmoyants, elle vit Rookwood marcher sur la main calcinée de sa cadette. Un hurlement déchira une nouvelle fois le silence de la forêt. Les dents serrées, la main toujours agrippée à son cou, Daphné roula sur le flanc. L'attention de son aîné était visiblement portée sur le corps tremblant de Amelia qui devait choisir entre la mort ou l'absence d'un bras. Rampant plus rapidement qu'elle ne l'avait prévu, la jeune femme ferma ses paupières et essaya de transplaner mais, vu l'état dans lequel Rookwood l'avait plongée, sa concentration était instable. Silencieusement, la jeune femme se redressa et, sur ses jambes flageolantes, disparut de nouveau dans l'ombre des feuillages. Après quelques secondes de course et incapable de faire un seul pas de plus, Daphné se dissimula derrière un large tronc d'arbre. Glissant tout le long, elle se laissa choir sur le sol. Rapidement, sa figure se déforma sous l'effet des larmes, de cette frayeur constante qui la poursuivait. Elle avait l'impression que Rookwood était là, tout près d'elle, alors qu'il devait achever Amelia. Lâche, lâche, lâche. Ses joues barbouillées de larmes étaient rougies. Elle se sentait mal, comme sur le point de s'évanouir – mais elle n'allait pas mourir, elle retenait l'hémorragie que Rookwood avait provoqué. Ses doigts se contractèrent autour de sa propre gorge, imaginant qu'il s'agissait de celle d'Augustus. Mais ce n'était pas Rookwood qu'elle devait blâmer – la faute lui revenait, elle qui avait lâchement abandonné une fille au nom de qui elle avait plaidé. Ce comportement était plutôt paradoxal et, au fond, elle était bien contente de n'avoir eu aucun spectateur. Elle attendrait quelques minutes, puis elle se rendait dans cette petite clairière – et par elle ne savait quel miracle, elle ramènerait le corps d'Amelia dans leur camp. En attendant, elle était là, à se terrer dans les bois comme un misérable rat, donnant ainsi raison à tous ceux qui pourchassaient les insurgés. « Sale enfoiré, espèce de sale enfoiré » un rire hystérique passa ses lèvres, les larmes roulant encore le long de ses joues, la respiration haletante et les phalanges enroulées autour de sa gorge. Elle avait gardé sa baguette en main, jamais elle ne l'avait lâchée – pourtant elle avait su dès le départ qu'elle n'avait aucune chance face à Rookwood. C'était un fait, il l'avait bien eue. « enfoiré, enfoiré, sale enfoiré » et elle avait peur, elle ne voulait pas y retourner. L'arrière de son crâne avait heurté le tronc en un son mat, couvert par ses pleurs. Elle n'avait cure du bruit qu'elle provoquait, trop anéantie pour se préoccuper de pareil détail. Il lui fallait du temps, juste quelques minutes de répit, afin d'épouser une certaine quiétude – d'effacer les derniers événements de sa mémoire. Elle attendait, attendait, attendait. Les secondes s'égrenaient. Bientôt, elle retrouverait le cadavre d'Amelia – ou juste une fille agonisante, laissée de la sorte par Rookwood qui, dans sa grande bonté d'âme, avait décidé de ne pas la tuer.

Daphné se dressa sur ses jambes flageolantes.
Il était temps.



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