sujet; (BRINES) the oldest and strongest emotion of mankind is fear.

HUNTED • running man
Adele Bones
Adele Bones
‹ inscription : 03/08/2015
‹ messages : 2056
‹ crédits : LUX AETERNA, astra, sia, tumblr, simon/mathydabest.
‹ dialogues : #336699
(BRINES) the oldest and strongest emotion of mankind is fear. Y65Mxt4

‹ âge : 38
‹ occupation : en fuite, déchue de tout type de privilèges.
‹ maison : Serpentard
‹ scolarité : 1976 et 1983.
‹ baguette : est en bois d'if, mesure 23,7 centimètres et possède un ventricule de dragon en son cœur.
‹ gallions (ʛ) : 5784
‹ réputation : je suis sans aucun scrupule.
‹ particularité : semi-Vélane.
‹ résidence : ici et là, clamant comme miens les différents cottages investis durant notre cavale.
‹ patronus : inexistant
‹ épouvantard : une vie silencieuse, ponctuée par des râles de douleur, et non plus par les rires des rares personnes auxquelles je tiens.
‹ risèd : une journée d'été, Artur m'aidant au jardin ; Owen Avery se moquant de l'activité sans chercher à dérober son regard attendri.
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the more dangerous the abuse
'

EDMUND BURKE

Jambes croisées, doigts apposés contre les tempes, Adele Bones se trouvait dans une impasse : utiliser son don en vaudrait-il vraiment la peine ? Le dilemme du guérisseur-en-chef Bones ? La migraine qui lui martelait férocement le crâne depuis le matin-même. Si ses prises régulières de potions analgésiques avaient calmé l'élancement insoutenable pendant un temps, la sorcière ne pouvait plus décemment affirmer la même chose depuis qu'elle avait réintégré ses quartiers, au service des empoisonnements par potions et plantes de Ste-Mangouste.

Cette réunion trimestrielle avait été un véritable calvaire et, comme une beuglante mal enregistrée, le scénario s'était honteusement répété : les guérisseurs-en-chef y avaient prit tour à tour la parole, exposant le bilan de leur service respectif pour finalement argumenter comme de véritables harpies, se battant férocement pour obtenir le meilleur budget de l'hôpital sorcier pour les trois mois à venir. Miriam Strout avait une fois de plus emporté la partie. Adele avait eu du mal à maintenir son calme, son professionnalisme, face à ce nouvel échec : sa sérénité étant déjà bien entamée par les symptômes résiduels de sa récente prise de Navitas. S'il y avait une chose dont elle était sûre, c'était qu'elle ne laisserait plus Dolohov entrer chez elle : elle avait beau apprécié Maksim et son tempérament… décalé, il ne repartait jamais de ses visites mensuelles sans avoir partagé un extrait  de sa meilleure marchandise avec elle. Le résultat, tout comme l'épilogue des réunions interminables de Mangouste, était inlassablement le même : elle ressortait de leur joyeux trip avec trois jours de migraine consécutives. Son don de guérison lui accorderait certainement quelques minutes de répit… pour finalement lui amener une nouvelle migraine qui, elle, serait supportable une poignée de seconde à peine. That's it : Adele abandonna définitivement d'annihiler la douleur d'elle-même et préféra s'enfoncer plus loin dans son siège de cuir de dragon, croisant les bras contre sa poitrine, telle une petite fille capricieuse à qui l'on avait refusé la dernière poupée sorcière à la mode.

Plus qu'une heure et elle serait enfin libre. D'un geste gracieux de la main, elle fit tournoyer sa baguette en bois d'if entre les doigts et envoya silencieusement un sortilège dans la direction de son bureau. En quelques secondes, les papiers administratifs s'assemblèrent en trois piles différentes à l'autre bout du meuble d'ébène : une pour les admissions, une pour les sorties et une pour... La lourde porte de son antre professionnel s'ouvrit à ce moment-là. « Madame Bones, nous avons reçu une missive de Poudlard. Un cas d'intoxication lourde que leur Guérisseur ne parvient pas à enrayer malgré trois jours de traitements continus... ». Adele avait levé les yeux vers le Médicomage qui avait pénétré dans la pièce sans avoir même daigner attendre le moindre consentement de la part de sa directrice. Sa pomme d'Adam se mouva en même temps que la lourde déglutition qu'il tenta d'empêcher, entamant par là même fortement le panache dont il avait fait preuve en entrant dans la pièce. « Y a-t-il eu d'autres cas ? » , « Pas que nous sachions... » , « Bien. Envoyez le Guérisseur Haugen. Elle ramènera le patient en zone des traitements d'urgence du service. ». L'homme se mit à marcher à reculons, après avoir hoché de la tête, puis : « Il n'est pas nécessaire que vous veniez travailler demain, Médicomage Stones. Vos collègues seront ravis de pouvoir prendre vos heures de service en plus des leurs, lors de votre absence. Comptez également un nouveau blâme sur votre dossier. Vous pouvez sortir, maintenant ». La mine du bonhomme se mit à pâlir soudainement suite à l'annonce, sans équivoque, d'Adele. Le regard dur, elle le somma de partir d'un simple froncement de sourcils. Avant de quitter les lieux, il acquiesça une nouvelle fois d'un mouvement de tête et ferma la porte silencieusement derrière lui.

Le Guérisseur-en-chef Bones ne supportait rien d'autre que l'ordre dans son service. Spartiate dans l'âme, sans le moindre doute, l'ordre et l'obéissance étaient deux qualités indispensables pour espérer conserver sa place dans =son service. Elle avait réduit à néant le capharnaüm qui y régnait depuis toujours, après son inopinée promotion, quatre ans auparavant. Ce n'était pas un petit sorcier de pacotille qui commencerait à mettre à sac sa légendaire organisation. Et il avait beaucoup de chance que le monde actuel manquait cruellement de soignants sorciers. Sinon, il y aurait belle lurette qu'une beuglante lui aurait été adressée pour lui annoncer son licenciement, de façon irrévocable.

La frustration nouvelle qui s'était emparée de ses pensées ne dura guère longtemps. Tac tac tac. Le sourire qui se forma alors sur ses lèvres illumina son expression fatigué, le visage restant cependant parfait grâce aux nombreuses lotions sorcières qu'Adele s'évertuait à appliquer  chaque matin tout aussi rigoureusement qu'elle ne régentait son service. La baguette en bois d'if s'agita une nouvelle fois pour laisser Adal, son aigle royal, entrer dans le bureau par la haute fenêtre située derrière elle. « Bonsoir, mon tout beau. Je commençais à m'inquiéter, tu sais ? ». Le volatile se posa sur le promontoire sculpté à même le siège d'Adele et lui mordilla affectueusement l'auriculaire qu'elle venait lui présenter  : le rituel était incontournable et l'animal devait obligatoirement y répondre pour s'assurer de l'identité de sa maîtresse. Par les temps qui courraient, on n'était jamais trop prudent.

Adal VI avait été éduqué pour crever les yeux des sorciers qui oseraient simplement se faire passer pour elle.

A nouveau, quelques coups secs résonnèrent dans le bureau de la direction. Adal se redressa sur son perchoir et fixa la porte, le plus attentivement du monde. « Entrez ». La jeune secrétaire qu'Adele avait abandonné quelques heures plus tôt dans la salle de réunion entra respectueusement dans la pièce. Jetant un coup d’œil craintif vers l'oiseau, elle informa sa supérieure : « Madame Bones, un homme demande à voir le guérisseur Haugen ». Plus amusée par la crainte de sa secrétaire envers le volatile qu'autre chose, Adele ne gratifia pas plus longtemps la jeune femme de son attention et reporta cette dernière sur la lettre qu'elle avait décroché de la patte d'Adal. Elle reconnut aussitôt l'écriture soignée et volubile de Nyssandra Ollivander. « Amenez-le ici, j'ai peur que Mademoiselle Haugen ne soit retenue à Poudlard un petit moment » , « Bien, Madame Bones », et la secrétaire sortit du bureau à pas feutré. L'enveloppe atterrit aussitôt dans le compartiment secret du bureau d'ébène, qui ne s'ouvrait et ne se fermait qu'au gré de la baguette magique d'Adele. Toc toc toc. Adele verrait ça plus tard. « Madame Bones, voici... ». Il n'avait fallu qu'un coup d'oeil à Adele pour reconnaître ces yeux-là. « Adam Briegen... », minauda-t-elle en se levant et en indiquant d'un revers de main l'un des sièges qui lui faisait face. « Vous pouvez nous laisser, Jane ». La secrétaire ne s'attarda pas plus longuement : avoir entendu Adele Bones l'appeler par son prénom lui avait fait comprendre l'ordre aussi sûrement que si elle lui avait lancé une réplique cinglante.

« Mademoiselle Haugen est en déplacement pour le moment, elle ne sera pas de retour avant une  bonne heure… Puis-je vous servir un thé ou un café en attendant ? ». Avec fluidité, elle se dirigea vers la lourde armoire qui trônait derrière elle et en ouvrir l'un des pans, dévoilant ainsi la réserve de Whiskey Pur-Feu qu'elle gardait précieusement pour ses hôtes les plus distingués. « Ou souhaitez-vous quelque chose de plus fort ? ». Le regard ambré s'était totalement déchargé du voile douloureux qui l'avait accompagné toute la journée.

Un Mangemort était toujours un hôte de marque pour Adele Bones.
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    L'esprit d'Adam n'était plus aussi cartésien qu'à l'accoutumée, et ce depuis quelques semaines déjà. Le passé s'était à nouveau frayé un chemin dans sa vie, et Adam avait beau tenter de demeurer stoïque, il était malaisé de résister à ses charmes. D'ordinaire, lorsque les doutes le prenaient, Adam se précipitait vers son alliée de toujours, Bonnie. Mais elle même avait tendance à lui rappeler ce passé dont il devait à tous prix se préserver s'il souhaitait mener à bien sa mission chez les mangemorts. Il ressassait la demande de Garden, et s'il se montrait honnête avec lui même, et qu'il laissait ses sentiments de côté, il ne pouvait décemment pas laisser une autre infiltrée se débrouiller par elle même, et risquer l'échafaud. S'il oubliait un instant que Garden était la personne qu'elle était, avec leur lot de souvenirs communs ressurgis d'une époque révolue, il devait admettre qu'il ne pouvait laisser tomber une sorcière qui se trouvait dans la même situation que la sienne.

    Comme lui, elle ressentait ces regards oppressants, ces moments de panique où il avait le sentiment qu'à chaque instant, on allait découvrir son secret. La paranoïa n'était jamais bien loin, qu'importe la force et la rigueur avec laquelle Adam essayait de la combattre. Et si cela était dur pour lui, un sorcier qui avait toujours pris soin de porter un masque et de s'affranchir des conventions sociales qui risquaient de le placer en porte à faux, que dire d'une jeune femme intensément humaine, riche d'émotions pour ceux qui l'entouraient, empathique à l'excès et profondément bienfaisante ?

    La gorge serrée, et passé le temps de la réflexion, Adam ne pouvait pas se résoudre à abandonner une probable alliée. Se rendant jusqu'au bar qui trônait entre son salon et sa cuisine américaine, Adam sortit d'un placard une bouteille de whisky bien entamée. Pas question de boire à cette heure-ci. Mais sans lâcher la bouteille, il ferma les paupières et se concentra sur le souvenir de Garden, partageant un verre de whisky avec lui. La tête d'abord baissée, il la redressa légèrement et mit en alerte tous ses sens, à l'exception de la vue, afin de localiser la jeune femme. Il y avait quelques interférences, et Adam n'était pas encore assez expérimenté pour trouver une personne en un claquement de doigt. Mais il devait reconnaître que Garden n'était pas n'importe quelle personne. La retrouver, dans le tumulte londonien, était de ce fait bien plus évident que de retrouver une cible lambda. Il la discerna, elle semblait occupée, ouvrant une fiole qui contenait un produit dont Adam sentit l'odeur. Cette dernière figurait davantage un poison qu'une antidote. Le jeune traceur s'apprêtait à étendre son champs de vision, afin de connaître le lieu où elle se trouvait, mais il fut troublé par ce qu'il ressentit. Alors qu'elle injectait le poison à sa victime, la culpabilité et la frayeur de Garden emprisonnèrent les sens d'Adam. C'était la première fois qu'il comprenait ainsi les émotions de sa cible. Non, il ne se contentait pas de les comprendre, il les ressentait lui même. Redoublant sa détermination, il se détacha de la seule personne de Garden et parvint à identifier une salle de soin, puis les couloirs blancs et aseptisés de l'hôpital Sainte Mangouste. Il rompit alors tout contact avec Garden et reprit pieds dans sa réalité. Il cligna plusieurs fois des yeux, redécouvrant sa cuisine autour de lui. Mais il ne perdit pas plus de temps, et s'élança d'un pas décidé vers la cheminée moderne qui se conjuguait à merveilles avec l'appartement récemment retapé qui se situait au cœur même de Londres.

    En un battement de cil, Adam émergea d'une cheminée au rez de chaussée de Sainte Mangouste. Le réseau de cheminée n'avait jamais été aussi surveillé, et Adam n'avait pas le luxe de bénéficier d'une cheminée libre de tout contrôle. Il savait donc qu'il devait être prudent lorsqu'il utilisait ce mode de déplacement pour des raisons personnelles. Parti précipitamment, il n'avait pas réellement réfléchi au mensonge qu'il servirait à la première personne à qui il demanderait de voir la médicomage pour laquelle il s'était déplacé. Se plantant à la réception  du vaste hôpital sans cesse surchargé, Adam songea qu'on lui demanderait nettement moins d'explication s'il arguait de son statut. Il attendit patiemment que la sorcière devant lui comprenne que l'hôtesse d'accueil ne pouvait pas lui apporter la réponse qu'elle cherchait à obtenir et que lui déballer le récit de sa misérable vie ne mènerait à rien. Dans l'attente, il releva ses manches dans un geste faussement distrait, découvrant par là même le signe distinctif tatoué par magie à l'encre noire sur son avant bras. La sorcière devant choisit cet instant pour se tourner vers lui, recherchant l'approbation d'un tiers pour obtenir gain de cause auprès de l'hôtesse d’accueil. Son regard tomba alors sur la marque des ténèbres, et son teint blêmit. Elle se retourna immédiatement et s'excusa brièvement auprès de celle qu'elle avait houspillé, avant de filer sans demander son reste. En d'autres circonstances, Adam aurait suivi le guide du parfait petit mangemort et se serait enquit de procéder à la vérification de l'identité de cette vieille grue, mais il avait plus urgent à faire.

    « Bonjour. » Il posa les avant bras sur la table surélevée de l'accueil, prenant soin de ne pas complètement dissimuler sa marque noire. « Je souhaites voir la médicomage Garden Haugen. » Un coup d’œil sur la sinistre marque, et elle répondit: « Oui, je vous demande un instant. »

    La sorcière utilisa le réseau de communication interne, et Adam patienta durant ce qui lui sembla une éternité. Il pivota légèrement sur lui même, sans jamais détacher l'avant bras qui comprenait sa marque du comptoir de l'accueil. Son regard se promena alentour, sans trouver quoique ce soit d'assez concluant pour s'y attarder.

    « Monsieur. Madame Bones, sa supérieure, va vous recevoir. Je vais simplement prendre votre nom. » Adam dissimula habilement sa déception. « Très bien. Je suis Adam Briegen. » Il se laissa guider par une tierce personne jusqu'au bureau de ladite Madame Bones. Ça n'était pas prévu, et cette fois-ci, on allait forcément le questionner sur la raison de sa venue, l'exhibition de sa marque ne lui servirait sans doute à rien avec cette sorcière. Adam la connaissait de nom, et il avait dû la croiser à l'occasion d'un événement quelconque, mais il ne parvenait pas, sur le moment, à mettre un visage sur son nom. La sorcière qui le guidait le confia encore à une nouvelle personne, qui le guida à son tour sur quelques pas, avant de toquer à la porte d'un bureau. Adam eut juste le temps de glisser un coup d’œil à la plaque accroché au mur, sur le côté droit de la porte.

    « Madame Bones, voici... ». Le regard du mangemort tomba sur la sorcière ainsi dénommée, et un déclic se fit instantanément dans son esprit. Comment oublier la vélane. « Adam Briegen... » Elle se leva de son siège, démontrant un grand respect à son égard, et il ne se fit pas prier pour venir s'installer sur le siège qui lui était indiqué. « Vous pouvez nous laisser, Jane. » La subalterne ne fit pas de vieux os, et alors qu'elle refermait la porte, Adam se pencha au delà du bureau pour serrer la main à son hôte, avant de prendre place sur le siège qui faisait face à son bureau. « Mademoiselle Haugen est en déplacement pour le moment, elle ne sera pas de retour avant une  bonne heure… Puis-je vous servir un thé ou un café en attendant ? » Une fois de plus, Adam masqua avec une habileté bien commune son agacement et sa frustration. Il savait que Garden était encore à l'hôpital une quinzaine de minutes plus tôt. S'il n'y avait pas eu cette harpie à l'accueil, il ne l'aurait pas manqué. Sans doute devrait-il finalement jouer le mangemort modèle et retrouver la sorcière pour lui faire vivre la frayeur de sa vie. « Ou souhaitez-vous quelque chose de plus fort ? » Debout près d'une lourde armoire derrière son bureau, la médicomage en avait ouvert l'une des portes, dévoilant à Adam une réserve d'une grande qualité.

    « Eh bien, ce n'est pas moi qui suis en fonction. Je ne dis jamais non ni à une jolie femme, ni à un bon whisky. » Le coin de ses lèvres se souleva légèrement, tandis qu'il dardait sur Adele Bones un regard frivole. « Je doute que ce soit bien vu de vous alcooliser sur votre lieu de travail mais, de part mon métier, je sais me montrer discret lorsque la situation l'exige. » Cette fois ci, ce fut un sourire fin mais complet qui étira ses lèvres, tandis qu'il ne quittait plus la jeune femme des yeux. « Et si ce whisky vaut ce qu'il semble être, je tâcherais de ne pas vous dénoncer. » Il partit d'un rire cynique, qui pouvait laisser planer un doute certain sur l'humour ou le sérieux de ce qu'il venait d'ajouter. Il croisa alors les bras sur son torse, et reprit avec un aplomb sans fard. « Attendre une heure en si charmante compagnie... » Il porta l'index à son menton, en signe de réflexion. «  je ne sais pas si je vais tenir le coup. » Puis un sourire vint percer le voile qui s'attardait sur son visage. « Je ne vous dérange pas, au moins, Madame Bones ? » Il décroisa les bras et se pencha brièvement pour prendre le verre qui reposait désormais sur le bureau de la médicomage. Il le leva, tout en lançant d'une voix où pointait une dose d'enjouement : « Aux hasards qui créent d'agréables distractions ! » Puis il porta le verre à ses lèvres et récolta une gorgée du whisky pur feu, qu'il prit soin de déguster en connaisseur. « Voyez-vous, je réserve le whisky à mes succès, petits ou grands. Le succès, aujourd'hui, est-il d'être tombé sur vous ? » Sibyllin, il reprit une gorgée de whisky, levant minutieusement le regard pour observer la jeune femme tout en buvant.
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‹ maison : Serpentard
‹ scolarité : 1976 et 1983.
‹ baguette : est en bois d'if, mesure 23,7 centimètres et possède un ventricule de dragon en son cœur.
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‹ réputation : je suis sans aucun scrupule.
‹ particularité : semi-Vélane.
‹ résidence : ici et là, clamant comme miens les différents cottages investis durant notre cavale.
‹ patronus : inexistant
‹ épouvantard : une vie silencieuse, ponctuée par des râles de douleur, et non plus par les rires des rares personnes auxquelles je tiens.
‹ risèd : une journée d'été, Artur m'aidant au jardin ; Owen Avery se moquant de l'activité sans chercher à dérober son regard attendri.
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La commissure de ses lèvres s'étira en un sourire mystérieux, malicieux. Le regard de la sorcière parcourait les traits masculins de son invité de dernière minute, sa mâchoire carrée relevée dans une étoffe de fierté, comme une caresse. Et sans la moindre gêne, Adele plongeait ses yeux noisettes dans l'océan d'Adam Briegen. Si elle adorait le regard des hommes sur elle, Adele préférait nettement mieux ceux dont elle pouvait capter l'essence : les vues dérobées ne l'intéressaient guère, son attention se faisait entière lorsque la franchise entrait en ligne de compte. Dans un haussement d'épaule, elle balaya les réflexions abruptes du Mangemort et sortit deux verres du bar aménagé dans le meuble d'ébène. Sa peau de porcelaine contrastait contre la teinte du bois. « Il vaut bien mieux que cela, cher Briegen. Tellement mieux... ». Dans un tintement, le cristal de l'amphore rencontra celui des verres qu'elle remplissait avec la même assurance qui la caractérisait depuis toujours. Adele déposa les deux verres au centre de son bureau avant de ranger le Whisky Pur-Feu à sa place pour finalement se réinstaller dans son siège, non sans avoir caressé le plumage de son aigle royal en signe de paix. Bien que rassuré, l'oiseau resta perché au-dessus d'Adele, focalisant toute son attention sur le brun dont le rire lui paraissait étrange. « Il n'a pas pour habitude d'entendre qui que ce soit rire ici… tout comme moi. Je dois bien l'avouer, c'est assez rafraîchissant ». C'est avec une joie intérieure certaine qu'Adele leva son verre en direction d'Adam pour finalement en faire tournoyer le contenu, vérifiant ainsi sa couleur mordorée. Un vingt ans d'âge. Parfait.

Son rire cristallin précéda sa remarque : « Les compliments peuvent vous mener loin, cher ami... », alternativement, elle tapota contre son verre et indiqua le verre du Mangemort, « … mais pas forcément là où vous le souhaiteriez. » Son sourire dardait toujours sur son visage et, ne quittant pas plus Briegen du regard que lui ne continuait de la dévisager, elle avala sa première gorgée de Pur-Feu. Son visage resta parfaitement impassible lorsque le liquide s'écoula le long de sa gorge, réchauffant instantanément les parois de son œsophage. « Vous ne me dérangez absolument pas. J'ai pour habitude d'être en avance sur mon travail et non pas en retard », avec fluidité, Adele croisa ses doigts fins entre eux et s'adossa confortablement au fond de son siège, croisant ses jambes plus par habitude que par instinct. « Voyez-vous, je réserve le whisky à mes succès, petits ou grands. Le succès, aujourd'hui, est-il d'être tombé sur vous ? ». Dans une moue mutine, la sorcière haussa les épaules et inclina légèrement la tête. « Tout dépend de votre entreprise du jour… ». Son attention se porta un instant sur les gestes assurés de jeune homme pour finalement être happée par ses lèvres. L'expression enjoué (mais calme) et respectueuse (mais calculée) de ce représentant du Magister l'intrigua soudainement. « Puis-je vous demander la raison de votre visite ? ». Son verre de Whisky Pur-Feu se synchronisa avec celui de l'inopiné visiteur, Bones avalant une nouvelle gorgée en même temps que Briegen. Finalement, peut-être n'était-elle pas seulement intriguée par la situation mais bel et bien curieuse : ne lui avait-il pas lui-même confié qu'il n'était pas en service ? Bones avait eu l'occasion d'échanger quelques mots avec lui, lors d'une réceptions données par l'Elite mais jamais de faire véritablement connaissance avec lui : tout ce qu'elle pouvait savoir, elle le savait de par les informations que son père voulait bien lui fournir concernant les rangs du Magister. Qui, avec les mois et les années, ne cessaient d'enfler. Adele appréciait grandement voir les troupes de Celui-dont-on-ne-devait-pas-prononcer-le-nom s'élargir mais il y avait une chose sur laquelle elle devenait perplexe : le gouvernement ne risquait-il pas la désorganisation totale en laissant ses soldats se déchirer continuellement entre eux ? Bien que ne discutant jamais de choses personnelles avec la jeune Garden, Bones n'avait jamais eu écho (de par son père ou d'un tout autre Mangemort) d'une quelconque entente entre elle et ce Mangemort-ci, Adam Briegen.

« Ce n'était encore jamais arrivé, qu'un homme vienne en demandant à voir Miss Haugen. Qui plus est un Mangemort sans le moindre but officiel… ». Soudainement, le sourire amusé et enjôleur se transforma en une expression plus sérieuse, plus sombre : « Vous n'essayez pas de corrompre l'un de mes meilleurs éléments, j'espère, monsieur Briegen ? ». De quelque façon que ce soit, peu importait le but de l'hypothétique corruption évoquée. S'il y avait bien une chose qu'elle contrôlait d'une main de fer dans un gant de velours, c'était bien son service. Si sa machine bien huilée se mettait à rouillée par la faute de ce charmant jeune homme, elle risquait de ne plus être cordiale du tout. Adele ne savait pas discerner le sentiment qui l'animait alors : était-ce de l'inquiétude pour la jeune Haugen ? Était-elle en danger ? Avait-elle fait quelque chose de dommageable contre le gouvernement ? « Je ne veux pas vous manquer de respect de quelque manière que ce soit, Mangemort Briegen, mais vous me briseriez totalement le cœur, si vous m'appreniez un quelconque… problème avec la Médicomage Haugen ».

Non. Adele était une férue d'organisation et elle trônait en reine dans ce service de l'hôpital Ste-Mangouste. Ce qu'elle ressentait véritablement, en plus du profond respect qu'elle continuait de diriger sans sourciller vers Adam, c'était bel et bien une gêne, un sentiment d'inconfort, qui se formait insidieusement, du plus profond de ses entrailles. Elle serait vraiment bien plus ennuyée de devoir provoquer elle-même un chaos sans nom si jamais Briegen se révélait être porteur de mauvaises nouvelles.
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Dernière édition par Adele Bones le Lun 30 Nov 2015 - 19:25, édité 3 fois
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    « Il vaut bien mieux que cela, cher Briegen. Tellement mieux... » Adam était ainsi prévenu. La dénonciation n'était, quoi qu'il en soit, pas à l'ordre de ses priorités. Le mangemort n'était pas dans une situation qu'il appréciait outre mesure. Passé maître dans l'art de la discrétion et de la finesse, il excellait lorsqu'il était question d'agir vite et proprement. Mais dès lors que l'attente s'étirait ou que la situation ne tournait pas à son avantage et qu'il avait le sentiment de s'enliser, Adam perdait son sang froid. Sa finesse était, pour être tout à fait exact, liée à ses capacités d'adaptation sur le long terme. Le secret que couvait Adam était bien gardé et quelques curiosités passagères pouvaient aisément être gérées par le mangemort. Il en allait bien autrement s'il se retrouvait en face d'une personne plus insistante. Et une intuition lui disait que cette sorcière qui lui offrait si aisément un verre de whisky d'exception entrait dans cette catégorie. Bien qu'il tente de donner une impression de légèreté, Adam était d'ores-et-déjà sur ses gardes. L'heure à venir pouvait tout autant se révéler d'un délice exquis, que devenir un calvaire sans fin. « Il n'a pas pour habitude d'entendre qui que ce soit rire ici… tout comme moi. Je dois bien l'avouer, c'est assez rafraîchissant. » Intrigué, Adam jeta un œil à l'animal qui trônait sur le dossier du fauteuil de la médicomage. Il y avait une forme d'intelligence gênante dans le fond de ces deux pupilles noires qui l'observaient. Sachant qu'il attirerait l'attention s'il le fixait davantage, il décida de se désintéresser du volatile, pour se focaliser uniquement sur la jeune femme qui lui faisait face.

    « Les compliments peuvent vous mener loin, cher ami... mais pas forcément là où vous le souhaiteriez. » Il y avait deux manières d'accueillir la subtilité de cette remarque et, en homme méfiant et prudent, Adam décida de le voir davantage comme un avertissement. Là dessus, la sorcière fit descendre une gorgée de whisky dans sa gorge, à la grande satisfaction d'Adam qui, finissant d'avaler sa première gorgée, put l'observer assidûment tout en reposant son verre sur le bureau. Il pouvait au moins se rassurer de n'avoir pas à faire à l'une de ces directrices de département du Ministère qui vivaient avec un balais constamment coincé au pire endroit de leur anatomie. Un balais qui n'était pas prêt de faire voler quiconque. Dans la même logique, la sorcière l'informa qu'elle était en avance sur son travail, de sorte qu'elle pouvait le recevoir sans accumuler une montagne de travail. Un sourire aux lèvres, Adam songea qu'il leur faudrait plus de femmes de cette trempe au Ministère, plus de chefs comme elle, tout simplement. Ces responsables qui se disaient sans arrêt surchargés alors qu'ils se laissaient tout simplement débordés à la première difficulté consituaient une véritable plaie pour le Ministère. Les insurgés ne pouvaient pas s'assurer d'un plus grand coup de pouce au sein du Ministère que ces incompétents placés là uniquement parce que leur nom illustrait un prestige, une fidélité que le Seigneur des Ténèbres entendait récompenser. Mais à quoi bon fidéliser les incompétents ? Sans doute rapportaient-ils leur lot de gallions pour supporter l'effort de Guerre, car Adam ne trouvait toujours pas, à ce jour, d'explication plausible pour favoriser une telle contre-productivité.

    A sa remarque concernant les succès soulignés par un verre de bon whisky, la jeune femme se piqua d'une moue qui valut à un éclat astucieux de s’immiscer au fond des prunelles profondes du mangemort. « Tout dépend de votre entreprise du jour…  » Un sourire complaisant étira ses lèvres, mais il dut retenir un trait d'esprit, n'ayant pas encore suffisamment jaugé son interlocutrice pour savoir ce qu'il convenait de dévoiler, ou non. « Puis-je vous demander la raison de votre visite ? » Le sourire du sorcier se voilà légèrement, mais pas assez pour donner le sentiment d'être pris au dépourvu. Adam était encore disposé à maîtriser ses mots et ses gestes. Néanmoins, une certaine crispation commençait à se faire ressentir. Il n'aimait pas la tournure que prenait les évènements, même s'il s'attendait fatalement à ce que Adele Bones le questionne sur sa présence ici. N'était-ce d'ailleurs pas pure politesse que de répondre à cette interrogation ? « Ce n'était encore jamais arrivé, qu'un homme vienne en demandant à voir Miss Haugen. Qui plus est un Mangemort sans le moindre but officiel… » Une satisfaction qu'il ne chercha volontairement pas à dissimuler se perçut sur ses traits, alors qu'il apprenait d'une source sûre que Garden n'avait pas d'homme dans sa vie. Selwyn n'était qu'un détail, un moyen qui serait balayé aussi rapidement qu'une poussière une veille d'orage. L'air léger qui peignait les traits de la supérieure de Garden se transforma lorsque la question suivante fut posée : « Vous n'essayez pas de corrompre l'un de mes meilleurs éléments, j'espère, monsieur Briegen ? » Il arqua un sourcil, l'air soucieux de la jeune femme avait pour effet de l'inquiéter également. Il ne pouvait pas croire qu'elle imagine le pire aussi rapidement. Cela faisait à peine plus de quelques minutes qu'elle l'avait fait entrer dans son bureau, et elle en était déjà à le soupçonner de tenter de corrompre Garden. L'improbabilité de la question étonna suffisamment Adam pour qu'il ne réponde pas immédiatement. « Je ne veux pas vous manquer de respect de quelque manière que ce soit, Mangemort Briegen, mais vous me briseriez totalement le cœur, si vous m'appreniez un quelconque… problème avec la Médicomage Haugen. » Cette fois-ci, à la fois par nécessitait et par utilité, Adam laissa la surprise et l'incompréhension prendre l'ascendant sur ses traits. Un sourire d'excuse étira minutieusement ses lèvres, alors qu'il se voulait rassurant. « Non, il n'y a aucun problème avec Garden Haugen. Comme je vous l'ai dit, je ne suis pas en service, je viens voir votre employée pour des raisons tout à fait … personnelles. » Il avait hésité à faire cet aveux, car rien n'indiquait que la responsable qui lui faisait face ne se ferait pas une joie de relayer l'information. Puis, finalement, il n'y avait aucun mal à décréter que Garden et lui se connaissait. Après tout, n'importe qui les ayant côtoyé à Poudlard, pour peu de s'être intéressé un peu à leur cas, savait qu'ils étaient amis, et se voyaient régulièrement. Ils n'avaient gardé secrète leur relation que sur le plan amoureux. Personne, en dehors de Bonnie et Mason, qui faisaient partie du quatuor à l'époque, ne connaissaient la tournure qu'avait pris la relation entre Garden et Adam au cours de leur dernière année. Adam prenait donc un risque calculé en révélant à Adele Bones qu'il connaissait sa subalterne, en dehors d'affaires qu'elle imaginait déjà gouvernementales.

    Il se saisit à nouveau du verre qu'il avait reposé sur le bureau quelques secondes auparavant, et récolta une nouvelle gorgée, légère, afin d'apprécier au mieux la saveur de cette boissons tout à fait exceptionnelle. « Je dois reconnaître que votre whisky est étonnant. J'ai rarement goûté à une telle profondeur, une telle finesse emprunte d'un mystère que l'on tente de percer à chaque gorgée. » Il se fendit d'un sourire et s'adossa lentement au dossier de son siège, gardant cette fois ci son verre en main. « Rassurez-vous, Madame Bones, la seule personne que j'entends corrompre dans cet Hôpital est face à moi. » Pirouette de rattrapage qui manquait sans doute de grâce, mais Adam tentait autant que possible d'éloigner le sujet de sa présence ici, essayant par là même de protéger Garden d'une supérieure qui ne semblait pouvoir supporter aucun secret. « D'ailleurs, nous avons assez parlé de votre subalterne. Si je dois attendre une heure à discuter d'elle, je claque la porte de ce pas ! » L'air faussement agacé que prit Adam ne pouvait pas berner la sorcière intelligente à laquelle il s'adressait. « Parlons plutôt de vous. » Il sourit, et captura davantage l'essence du regard de son interlocutrice, tâchant de capter ainsi toute son attention. « Nous n'avons pas eu l'occasion de faire plus ample connaissance lors de notre première rencontre. Et j'avoue être assez curieux. Je n'irais pas jusqu'à prétendre que j'aime les femmes de pouvoir. » Un léger éclat de rire ponctua ses mots. « Mais c'est toujours un plaisir de voir une jeune sorcière à un poste de responsabilités. » Il reposa son verre après avoir bu une énième gorgée qu'il avait arrêté de compter. Le whisky était de grande qualité, et s'il s'écoutait, il pourrait le finir à une allure folle, comme un vulgaire soda. Ce ne serait pas faire honneur à son hôte, et Adam s'était fait aux bonnes manières, depuis qu'il avait débarqué dans le monde des sorciers à sa sortie de Poudlard. « A vous de me rassurer, Madame Bones, dites moi que votre patronyme n'est pas la seule raison à votre promotion. » Il plissa les yeux, vrillant un regard plus intense sur la jeune femme. Adam n'y allait pas de main morte, il avait bien conscience qu'on ne disait pas de telles choses dans une discussion civilisée. Mais il était curieux et souhaitait, d'une certaine manière, pousser son interlocutrice dans ses retranchements, afin d'en découvrir plus. Il jeta un bref regard à l'oiseau qui trônait toujours au dessus d'elle. L'impression d'être observé, épié dans ses moindres faits et gestes, avait quelque chose de dérangeant. Continuant sur sa lancée, il décida de pimenter un peu la conversation. « Votre oiseau ne vous quitte donc jamais ? » Pas qu'il soit perturbé par sa présence, mais … « J'aimerais autant que nous ne soyons que deux dans cette pièce. » Là dessus, il se départit de tout air avenant, et darda sur la sorcière un regard imparable. Il étant temps de passer aux choses sérieuses, et Adam ne pourrait rien faire ou dire en toute quiétude, tant que cet oiseau de mauvaise augure les surplombait de son aura malsaine.
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HUNTED • running man
Adele Bones
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‹ âge : 38
‹ occupation : en fuite, déchue de tout type de privilèges.
‹ maison : Serpentard
‹ scolarité : 1976 et 1983.
‹ baguette : est en bois d'if, mesure 23,7 centimètres et possède un ventricule de dragon en son cœur.
‹ gallions (ʛ) : 5784
‹ réputation : je suis sans aucun scrupule.
‹ particularité : semi-Vélane.
‹ résidence : ici et là, clamant comme miens les différents cottages investis durant notre cavale.
‹ patronus : inexistant
‹ épouvantard : une vie silencieuse, ponctuée par des râles de douleur, et non plus par les rires des rares personnes auxquelles je tiens.
‹ risèd : une journée d'été, Artur m'aidant au jardin ; Owen Avery se moquant de l'activité sans chercher à dérober son regard attendri.
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EDMUND BURKE

L'hésitation qui régnait sur son visage ne dessinait rien d'autre qu'une succession de traits ennuyés et troublés, l'ambre de son regard ne s'agitant que légèrement en voyant Briegen revêtir une expression assurée et rassurante. « Non il n'y a aucun problème avec Garden Haugen. ». Bones pencha légèrement la tête pour observer, détailler, les courbes un peu trop lisses du Mangemort qui était assis en face d'elle. Sur le fauteuil de droite. Un siège digne des plus valeureux, disait-on. « … je viens voir votre employée pour des raisons tout à fait … personnelles. », et des plus idiots, aussi. Ce rôle était destiné à tomber en premier si l'on approchait un peu trop de celui du roi. Première cible des lignes de tirs ennemis. Adele laissa s'évaporer les signes de l'inquiétude au profit d'un masque entendu. Personnel, disait-il ? En voilà un mot bien trop vague ou trop précis, que l'on formulait rarement devant elle. Et encore moins avec l'esquisse, une ébauche, du faux-semblant accroché aux lèvres. Le temps lui seul le lui avait apprit : les Mangemorts ne souriaient que lorsqu'ils voulaient vous faire avaler des couleuvres. Chiens joyeusement enragés sous les masques funèbres : Lestrange, Rosier, Avery, Bones aussi, leurs lèvres s'écorchaient d'un sourire lorsque la vérité endossait l'habit d'un secret pernicieux et capital. L'index de la sorcière caressait le rebord du verre en cristal tandis que Briegen complimenta sincèrement le précieux liquide qu'elle lui avait offert en signe de bienvenue. Les lèvres d'Adele s'étirèrent dans un élan contrôlé, maîtrisé, de gratitude (seule la fierté de savoir choisir un excellent alcool s'écoulait alors dans ses veines). Dommage qu'il ne se soit pas assis dans l'assise d'à-côté. Peut-être aurait-elle moins considéré Briegen s'il avait prit le siège maudit, celui de gauche : celui des lâches. L'oreille toujours tendue, elle l'écoutait éloigner le sujet de la jeune Haugen comme l'on s'efforçait de sortir une embarcation des rapides. Parfois, il valait mieux lâcher prise plutôt que de ramer à contre-courant : les torrents ramenaient toujours au bord des rives l'eau calme et sereine venue des cimes. Le contraire attirait plutôt l’œil et l'attention des passants... et il venait de l'attirer, elle. Qualité ou défaut, sa curiosité se distillait en elle aussi efficacement que la potion de la Goutte du Mort-Vivant : elle était immédiate, sourde et froide. Aux propos misogynes, Adele se contenta de décocher un simple sourire et de calmement, de concert avec lui. Mais il était plutôt flattée de se voir au centre du leurre,  main stoppa le mouvement circulaire qu'elle n'avait cessé de faire tourner par-dessus le cristal, apaisant le résonnement délicat que laissait échapper la luxueuse matière. « Je suis flattée, Monsieur Brigen, mais je n'ai malheureusement plus vos âges, le vôtre ou celui de Miss Haugen... », expression nostalgique pour seul nouveau masque, se demandant où sa vingt-quatrième année avait filé. Désormais, Il était devenu un mystère qu'elle tâcherait de résoudre quoiqu'il en coûte. Vraiment dommage.

« Quant à mon nom, il n'est aucunement le responsable de ma réussite. ». Celui d'Amelia et Edgar, très certainement ; apposé auprès de son nom de baptême, non. Un soupçon d'avertissement dans la voix, l'accusation de Briegen touchant effectivement l'une de ses cordes sensibles, la guérisseuse-en-chef déposa son verre sur le bureau avant de reporter son attention sur Adal. L'aigle veillait toujours sur elle en l'ignorant royalement : le front fier et droit, le regard rapace scrutait le Mangemort sans ciller, guettant ses mouvements comme s'il observait sa future proie. Bones passa son index sur le ventre de l'animal afin de le rassurer et d'apaiser les craintes de Briegen. « Non, nous ne vivons pas l'un sur l'autre. Il aime sa liberté et y veille au grain... », la caresse se stoppa un instant, « … et il en fait tout autant pour la mienne. ». La sorcière se leva de son siège avant de le contourner et de se poster près de la haute fenêtre de son bureau, encore entre-ouverte. « Adal ! », le nom de l'oiseau claqua dans l'air avant d'être suivi par un long sifflement. L'oiseau de proie battit longuement des ailes avant de prendre son envol, disparaissant de l'horizon en tournant immédiatement sur sa gauche. Du geste affectueux, Adele lui avait simplement ordonné de se poster sur les toits de l'hôpital magique et de patienter le temps de la visite inopinée du Mangemort. Les sens en alerte. Un simple sifflement de sa part et il réapparaîtrait sur le champ. « Et vous, monsieur Briegen ? Vous ne devez pas être dans les rangs de notre Magister depuis très longtemps. Votre nom ne m'est pas familier... ». L'armoire fut de nouveau ouverte pour en sortir la bouteille de Whisky Pur-Feu et la déposa devant le Mangemort. Offrande mondaine, bonnes grâces toujours de mises malgré la trop grande assurance dont il faisait preuve, malgré les limites qu'il imposait en ne connaissant pas les siennes. L'hybride regagna sa place après avoir servi une nouvelle fois Briegen, le liquide ambré remplissant le verre de moitié.  « Que puis-je véritablement pour vous ? », lâcha-t-elle en plongeant son regard dans l'azuré d'Adam, laissant la mondaine s'effacer au profit de la stratège, ouvrant les négociations sans attendre plus longtemps. Adele ne passait pas à côté du vocabulaire de ses congénères sans sourciller, jamais. La corrompre avait-il dit ? Elle ? L'idée saugrenue l'amusait autant qu'elle l'intéressait sincèrement. Si Bones se reconnut en ce jeune sorcier, elle ne partagea pas son ressenti directement (oubliant ses propres débuts titubants dans le vaste domaine du mensonge), appréciant uniquement le tempérament manipulateur qu'il commençait à se forger... « Vous vouliez que nous ne soyez que deux. Nous le sommes. ». L'écoute totale, prête à battre le fer qu'il lui présenterait, quel qu'il soit. D'avance, elle savait que ce Mangemort-là lui servirait un jour, peut-être demain, peut-être dans le lointain tumultueux de leur société fébrile. Elle savait juste qu'il lui serait utile.
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La tension qui les enveloppait était palpable. Ils ne devisaient pas comme de vieux partenaires commerciaux l'auraient fait, ils se connaissaient à peine et chaque mot énoncé par l'un ne visait qu'à démasquer l'autre. Adam avait beaucoup appris depuis qu'il avait intégré les mangemorts, il était devenu plus méfiant et soupçonneux encore qu'il ne pouvait l'être dans sa jeunesse. Il ne fit pas preuve de finesse en éloignant la conversation de Garden, affichant simplement le fait qu'il ne souhaitait pas l'attendre et parler d'elle de surcroît. Pourtant, il savait que son interlocutrice ramènerait tôt ou tard le sujet sur la table. Sa curiosité ne faisait aucun pli, bien qu'elle tentât de la dissimuler sous un visage neutre et distant. Malgré la profondeur de ses prunelles marrons, Adam devait le lui reconnaître : Adèle Bones savait se faire insondable. Mais il n'était aucun mystère que l'ancien serdaigle ne put percer. Les femmes restaient un sujet épineux à ses yeux, néanmoins, la sorcière qui se trouvait face à lui ne se résumait pas uniquement à son genre. Son aura était bien plus complexe et singulière à la fois.

« Je suis flattée, Monsieur Brigen, mais je n'ai malheureusement plus vos âges, le vôtre ou celui de Miss Haugen... » Adam se piqua d'un sourire nuancé alors qu'une pointe de nostalgie se percevait dans les iris sombres de la jeune femme. Il aurait souhaité préciser sa pensée mais se tut, et patienta poliment tandis qu'elle répondait: « Quant à mon nom, il n'est aucunement le responsable de ma réussite. .» Laissant fuir le sourire tracé jusque là sur ses lèvres, Adam reprit la parole afin d'éclaircir ses précédents propos. « Entendons-nous bien, si vous aviez eu cette place à mon âge, l'ensemble de l'Hôpital aurait crié au scandale. Vous avez l'expérience nécessaire pour prétendre à ce poste sans avoir à en rougir. Vous n'en restez pas moins jeune pour la place que vous occupez et c'est … rafraîchissant. » Il avait hésité avant de prononcer ce dernier mot, puis l'avait lâché en comptant sur l'effet bénéfique que pourrait avoir un peu de spontanéité. A ses yeux, mangemort et spontanéité n'étaient pas deux notions incompatibles, au contraire. Certains mangemorts avaient néanmoins pu se voir reprocher leur spontanéité par le passé, lorsqu'ils avaient trop sauvagement laissé parler leur colère et leur sadisme, sans réfléchir. Car si le Lord savait récompenser les actes de torture qui rapportaient des informations précieuses, il savait également punir lourdement les débordements qui faisaient perdre un temps et une énergie tout aussi précieux à sa cause.

La responsable de Garden s'était légèrement détournée d'Adam et caressa doucement l'aigle qui trônait à ses côtés avant de répondre à une nouvelle question du sorcier. « Non, nous ne vivons pas l'un sur l'autre. Il aime sa liberté et y veille au grain... » Elle stoppa son geste, et Adam fronça les sourcils, insensible. « … et il en fait tout autant pour la mienne. » Le laissant dubitatif, elle se leva et rejoignit la fenêtre qui offrait une large proportion de lumière à la pièce. Par la voix et par le sifflement, elle appela l'oiseau qui semblait lui obéir au doigt et à l’œil. Il ne tarda pas à quitter la pièce en passant par la fenêtre entrouverte et lorsqu'il la franchit, Adam comprit mieux le gabarit de son cadre. Il fallait qu'il soit suffisamment large pour ne pas entraver les mouvements d'ailes de l'animal. Adam le vit tourner du coin de l'oeil pour aller se poster à distance raisonnable. Il nota, dans un coin de sa tête, la localisation du rapace, avant de classer l'information jusqu'à ce qu'elle apparaisse un jour utilisable. « Et vous, monsieur Briegen ? Vous ne devez pas être dans les rangs de notre Magister depuis très longtemps. Votre nom ne m'est pas familier... » Il choisit de laisser la question en suspens alors que la sorcière se tournait à nouveau vers l'armoire dans laquelle elle conservait a priori ses meilleurs breuvages. Il regarda son verre se remplir sans prononcer un mot, un silence calculé s'installant entre eux.

La sorcière retourna s'asseoir à son bureau, face à lui, et n'obtenant pas de réponse à sa précédente question, elle se décida à ajouter sur un ton moins cérémonieux : « Que puis-je véritablement pour vous ? » Il sentit toute son attention rivée sur lui, sans doute pour la première fois véritablement depuis qu'il avait pénétré son bureau. Satisfait d'avoir obtenu un tel degré d'attention, Adam était suffisamment malin pour savoir qu'une telle attention n'était pas toujours payante, ou pas dans le sens qu'on le souhaitait. Mais Adam avait beau être un fin calculateur, il n'en restait pas moins joueur. Il savait faire preuve d'audace pour obtenir les informations qu'il convoitait. Il fallait parfois consentir à se brûler de manière superficielle pour parvenir à ses fins. Et le mystère qui entourait Adèle Bones était suffisamment épais pour qu'Adam accepte d'être légèrement malmené par les circonstances. « Vous vouliez que nous ne soyez que deux. Nous le sommes. » La balle était dans son camp, tout en étant dans celui de la sorcière également. Car ils jouaient dans le même camp, celui de la curiosité et de la soif de victoire. L'un comme l'autre, ils n'aimaient pas perdre, et encore moins être floués, décriés, sous-estimés. Adam le pressentait chez Adèle aussi finement que s'il sentait ses propres insécurités. Un sourire mince s'insinua à nouveau sur ses traits, et il se pencha légèrement pour saisir son verre, sans pour autant le porter à ses lèvres. Le simple fait de l'avoir en main lui donnait une certaine confiance, en le raccrochant à la réalité, terre à terre.

« Mon nom de famille ne vous dit rien, car son sang n'est pas lié aux mangemorts depuis l'origine. Je suis le premier des miens à avoir reconnu la puissance du Seigneur des Ténèbres. » Son timbre était profond, sa voix traînante, et son regard acéré tandis qu'il scrutait les prunelles brunes de son homologue sorcière. « Je ne crois pas aux noms et aux paroles, uniquement à la personne et à ses actes.  » Il avait beau prétendre ne pas croire aux mots, il les maniait avec une extrême efficacité. Il avait compris, en quelques minutes, que la guérisseuse en chef ne se laisserait pas berner par des envolées lyriques. Autant donc jouer cartes sur table, sans détour … ou presque. « Pourquoi croire que j'attends quelque chose de vous ? Mes actes vous ont laissé penser que je désirais obtenir quoique ce soit de votre part ? » Il porta le verre à ses lèvres et but une gorgée de whisky. Il reposa l'objet et en détacha lentement ses doigts, tandis qu'un sourire cynique déployait l'inflexion de sa bouche.

« Nous sommes destinés à passer quelques temps ensemble, je ne demande rien de plus qu'une agréable compagnie.  » Il recula sa chaise d'un mouvement bref, et se leva en plantant ses paumes sur le bureau et ses prunelles dans les yeux auburn de son interlocutrice. « Évidemment, si vous me faites cette grâce, sachez que je saurais vous rendre la pareille.  » Il reprit le verre dans sa main droite avant de faire quelques pas dans le bureau, admirant la décoration sobre et subtile. Une personne réservée sur le plan professionnel se devait de tenir son espace de travail irréprochable. « Depuis quand avez vous ce poste exactement ? » Il se tourna tranquillement vers elle, et son expression faciale se fit plus engageante. « Il ne s'agit pas d'un interrogatoire bien sûr, vous pouvez refuser de répondre à n'importe laquelle de mes questions aujourd'hui.  » Retrouvant l'air taquin qu'il avait arboré en début de rencontre, Adam se fendit d'un sourire conciliant, reportant complètement son attention sur l'hôte de ces lieux.
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‹ particularité : semi-Vélane.
‹ résidence : ici et là, clamant comme miens les différents cottages investis durant notre cavale.
‹ patronus : inexistant
‹ épouvantard : une vie silencieuse, ponctuée par des râles de douleur, et non plus par les rires des rares personnes auxquelles je tiens.
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L'index caressait le rebord du verre tandis que le Mangemort s'emparait du sien. Douce mélodie rassurante que seules les oreilles de l'hybride pouvaient entendre. Le service en cristal n'était pas des plus élaborés : quelques entailles subtilement sculptées venaient leur conférer une distinction certaine mais rien d’assez exubérant pour dévoiler les véritables goûts, délicats et fastueux, de la sorcière de but en blanc. Ce versant là de sa personnalité, elle ne le dévoilait que dans l'intimité de son appartement et dans le choix des robes qu'elle revêtait lors des événements de l'Elite auxquels elle avait accès. Le ridicule ne s'accordait jamais à ses apparitions, quoique puisse en dire la gamine Ollivander lors des discussions houleuses qui les animaient encore parfois . Gauche, droite ; droite, gauche, les mains de Briegen oppressaient tour à tour le cristal dans ce qu'Adele reconnaissait être l'insécurité de la jeunesse sorcière. Combien de fois avait-elle elle-même chercher de l'assurance d'un simple geste, d'une exigence tactile, pour se donner le courage d'agir, de penser, de parler devant autrui ? Combien de fois avait-elle vu ses camarades de Serpentard eux-même en son temps scolaire ? Le coin des lèvres se souleva légèrement lorsque de nombreux visages se présentèrent à sa conscience. Tous forts, tous puissants aujourd'hui mais fut un temps où eux-même évoluaient sans l'audace qui les animait aujourd'hui... « Mon nom de famille ne vous dit rien, car son sang n'est pas lié aux mangemorts depuis l'origine. Je suis le premier des miens à avoir reconnu la puissance du Seigneur des Ténèbres. », Bones laissa un hmm ravi précédé ses paroles soigneusement choisies, parfaitement consciente du regard sombre qu'il lui jetait, préférant l'ignorer superbement à dessein. « Une brebis égarée, donc ? Les électrons libres peuvent s'avérer bien plus surprenants que ce que je ne pouvais le penser ». La scientifique détestait viscéralement les variables instables : trop explosives à son goût. « Je ne crois pas aux noms et aux paroles, uniquement à la personne et à ses actes.  ». Sourire plus franc, plus grand mais le sourcils droit se redressa, pleinement consciente que les premières impressions étaient souvent les bonnes. Il était instable, il était explosif et quoiqu'il en dise, il savait également qu'elle n'était pas du genre à rester éternellement sereine et confiante.

La confiance ne faisait absolument pas partie du vocabulaire d'Adele Bones.

« Pourquoi croire que j'attends quelque chose de vous ? Mes actes vous ont laissé penser que je désirais obtenir quoique ce soit de votre part ? ». Bones haussa une épaule et offrit au Mangemort un sourire amusé, trouvant sa réaction des plus distrayantes : comme un retour dans le passé, elle s'entendait prononcer presque les mêmes mots, plus candidement, plus pernicieusement, lorsqu'elle était en première année. « J'ai simplement très vite compris qu'aucun acte, ni aucune parole, n'était gracieusement offert, monsieur Briegen. Peut-être devriez-vous vite intégrer cette flèche à votre arc. » C'est alors qu'il se lève, faisant grincer les pieds de son siège contre le sol marbré, se penchant légèrement par-dessus le bureau dans une position que certains pourrait trouver... menaçante. « Nous sommes destinés à passer quelques temps ensemble, je ne demande rien de plus qu'une agréable compagnie.  » Adele se contenta de s'adosser un peu plus dans le siège qui lui servait de trône, asseyant encore une fois son hégémonie d'un regard vaguement dédaigneux. Les sorciers, qu'ils soit Mangemorts ou pas, ne daignant pas maintenir complètement les illusions sur le terrain des autres l'irritaient profondément. Au moins, elle aurait matière à polémiquer avec Esterhazy la prochaine fois qu'elles se retrouveraient et se demanderaient où avait bien pu passer la bienséance sorcière. « Évidemment, si vous me faites cette grâce, sachez que je saurais vous rendre la pareille.  ». Le visage parfaitement lisse de Bones acquiesça avec assurance et du regard, elle se mit à suivre le trajet de Briegen, les choses sur lesquelles il posait son regard, qui déambulait avec une aisance qu'elle lui accordait de façon certaine. Enfant de bonne famille ou pas, cette donnée-là, il savait comment l'éclipser en se tenant parfaitement droit. Le monde qu'il foulait avait beau faire parti de l'environnement professionnel de Bones, elle ne pouvait pas s'empêcher de vérifier si l'effet que produisait ses propriétés atteignaient les espérances vaniteuses qui étaient les siennes. Angoisse personnelle, profondément ancrée en elle, de ne pas à être à la hauteur, de ne pas égaler le niveau qu'on lui accordait au premier regard. Angoisse cachée, dissimulée, derrière tous les masques qu'elle s'était forgé durant des décennies entières. D'un vague signe de la tête, elle sembla curieuse de savoir ce qu'il entendait par 'rendre la pareille'. Tenir compagnie à un Mangemort était un devoir pour la fille Bones, pas une simple habitude de sorcière de salon, après tout...

L'insécurité et la peur ne faisaient pas non plus parties de l'essence profonde de la sorcière.  Jamais.

« Depuis quand avez vous ce poste exactement ? ». Les lèvres s'entrouvrirent pour lui répondre, apaisée de le voir finalement reprendre sa place en lui présentant un masque de bienveillance certaine, mais : « Il ne s'agit pas d'un interrogatoire bien sûr, vous pouvez refuser de répondre à n'importe laquelle de mes questions aujourd'hui.  », il transforma tout d'un coup l'expression polie qu'elle venait de réenclencher un rictus sombre. Humour étrangement placé lorsque vous vous trouviez face à la fille d'un Mangemort aguerri. Briegen était un véritable funambule, oscillant entre compliments et rappel à l'ordre constant. Il était véritablement amusant pour Bones, qui trouvait plus de fer à battre avec les serpents revêtant des airs d'anges plutôt que le reflet lisse et terne de ceux qui ne savait pas sourire malicieusement. En silence, elle se demanda si le Magister utilisait ses Legilimens pour sonder l'esprit de ses nouvelles troupes. « J'y répondrais, soyez-en assuré. Mais démêler le vrai du faux est une tâche que seul vous puissiez effectuer, Briegen. ». Sourire charmant, œil pétillant, Adele croisa de nouveau les jambes avant de passer une nouvelle fois ses doigts autour du rebord parfait de son verre en cristal. « Trois ans à la tête du service des empoisonnements. J'ai rejoint Sainte-Mangouste dés ma sortie de Poudlard. » Dans un claquement, Adele déposa son verre sur son bureau d'ébène, et alla retenir son visage délicat dans le creux de sa paume. « Et puisque ce n'est pas un interrogatoire, nous n'avons qu'à nous renvoyer la balle : qu'étiez-vous sensé devenir, en quittant les bancs de l'école ? 1996, pas vrai ? Grande année si vous voulez mon avis... Notre Magister n'était pas encore pleinement revenu au pouvoir... Vous deviez bien avoir des rêves d'enfant à accomplir à cette époque, non ? » La guérisseuse-en-chef du troisième étage adorait qu'on lui raconte des histoires. S'il voulait en avoir à son propos et passer un temps agréable, il se devait de lui en fournir également. Qu'elles soient vraies ou fausses, la sorcière s'en fichait bien : elle avait toujours plus de clefs que lui en main pour voguer dans l'océan immonde et hypocrite qu'était le monde des sorciers depuis toujours.   L'expérience avait consolidé la trempe d'Adele aussi sûrement que son éducation ne lui avait ôté la moindre once de remord.

Elle disait la vérité en prêchant le mensonge depuis toujours.

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