She's just a girl who you’re convinced was born from myth; walked out of the ocean like Amphitrite going for a sunday stroll. By the snarl of her mouth and the ring of her steps you can see how she was born to rule.
« Alors, Dumas, le rapport ? », un sourire charmant se pose en lenteur, en douceur sans jamais atteindre tes yeux. L'impatience sème le doute dans l'innocence. L'impatience décrit toutes ses nuances. La jeune Bouche-Cousue t'observe, les cheveux bruns en bataille, les yeux se baissent. « Susanna Carrow, monsieur ? ». « Bien entendu. » « J-Je ... » « Vous avez échoués ? », tu tiques sur le mot. Il se ratatine au milieu de la pièce sous ton regard inquisiteur. Tu brûles de tes prunelles, tu fais la guerre de ce bleu clair. Tu déclares l'enfer. « Je croyais avoir été clair, monsieur Dumas. », la froideur reste élégante, la froideur masque l'insuffisance chronique de patience. « Très clair. », claque ta langue. La baguette vibre, elle avale, s'emballe & d'un sort, l'apprenti se courbe, hurlant sa douleur sous tes yeux indifférents, sans indulgence, ni bienveillance. Les larmes explosent au bord de son regard hagard. Et la magie se tait. « Vous êtes rétrogradé. ».
~ o ~
La musique t'a toujours un peu charmé, désarmé. Les robes s'envolent sous les rires & plaisirs. Un sourire t'érafle. Les bals à la française sont toujours les plus beaux, les plus hauts. Sa Majesté ne trompe pas ses invités sur l'élégance & la magnificence de ses fêtes sorcières. La terre se dérobe sous les talons, sous les robes vaporeuses, peu frileuses. Et la passion file, défile. Le vent souffle les armes, laisse toutes les armes. Tu t'émerveilles encore, éveillé à ces pulsions, ces passions toxiques, agiles. Au-delà des mers humaines, tu poses des yeux fascinés, intéressés. Tu observes dans un sourire, un rire, voguant dans toute ta noblesse & tes caresses entre politesse & paresse. Tu tires, étires les manipulations, les informations dans les cœurs. Tu les laisses commettre toutes les erreurs. Tu te fais espion & déraison dans cette ordre ivre d'amour & des désirs en pâmoison. Tu laisses le poison couler, se distiller. Derrière, toute cette désobéissance, toute cette négligences se terrent les trahisons volontaires, grégaires. Ils n'ont jamais vraiment conscience de ce que tu es.
Ils ne se rendent pas compte. D'un coup de dague, tu tues tous les comtes.
Un geste de Lui, et tu bouges. Animal bien dressé, bien utilisé, il use & abuse de toi. Et tu le laisses faire. Tu le laisse t'aimer, t'ordonner. Tu es son Ombre, fidèle amie silencieuse, un peu capricieuse, tellement précieuse. Et tu dessines dans cette foule sentimental, ton destin fatal. Tu sais la solitude qui t'écorche, qui t'accroche. Tu sais qu'aimer n'est pas pour toi. Tu sais que, parfois, elle te manque. Tant d'années que tu as pulvérisé sa vie, ses interdits. Tant d'années à la rêver, à espérer ne pas vraiment te réveiller. Tu ne l'as pas assez protégé.
« Bonsoir Monsieur le Duc de Lorraine. », la révérence s'esquisse sans faux pas. Tu n'es pas de ces milieux, tu n'es pas de ces chanceux. Tu n'en as jamais pris ombrage, te foutant de la rage de certains. Tu es, parfois, bien mieux nés qu'eux. Tu es, parfois, dans ta liberté responsable le mieux loti, libéré de bien des interdits. Tu es celui qui choisi. Et tu n'as pas besoin d'un titre pour faire la différence. Tu n'as besoin que de tes mains donnés à un roi pour le meilleur & le pire. « Monsieur Lenoir. Cela fait bien longtemps que nous ne nous sommes pas vus. », il sourit doucement, les années s'étiolent, s'abandonnent entre vous. Les distances se creusent, lourde d'indifférences & de méfiances. « Je suis un homme occupé, tout comme vous. Vous n’étiez pas censés venir d'ailleurs. », il n'était pas sur la liste. Tu auras des doigts à taper, des mains à briser. « Une envie de dernière minute. », un sourire ne trompe jamais vraiment, ne te trompe pas. Tu sais la jalousie & les complots, les maux qui vous ravagent & vous outragent. « Comment résister à la beauté de ces bals ? Ce sont les plus beaux, nos joyaux. », s'encourage-t-il en laissant dévier son regard sur des femmes. Il n'aura donc jamais de cesse de toutes les goûter, les aimer. « C'est bien normal, ce sont les bals de France & surtout ceux de Sa Majesté. ». Il n'est pas capable d'en faire autant dans son trou paumé. « Je regrette, j'ai une dame à faire danser, monsieur. », un sourire d'excuse qui ne frôle même pas la courbe de tes lèvres.
Après tout, ce soir, tu es en chasse. Et le plaisir du défi t'écrase.
Elle est l'ange dans sa pureté, dans sa dureté. Princesse de sang-pur anglaise, il est difficile de lui plaire & de l'arracher à ses tristes compères. La magie s'étire pourtant sur le bord de ses doigts, sous tous les effrois. Les parfums se font assassins, souverains. Elle est guérisseuse & empoisonneuse. Elle est tout ce que tu désires offrir, ravir. Elle bouge lentement, précautionneusement dans sa robe d'ivoire & sans mémoire. Tu décris des yeux clairs la délicatesse, l'ivresse de son corps mince & fragile. Ce serait si aisé de la briser, de l'aimer trop fort. Tu l'imagines poupée timide, condamné sous les abandons, les questions. Et la musique court dans les couloirs, sous tous les espoirs. La musique emballe, avale. Éblouissante dans sa timidité, ses cheveux bruns s'accrochent en douceur contre sa nuque pâle, dessinant la courbe des amours, chassant les désamours. Au bord du brun de ses yeux, tu peux goûter la douceur & la chaleur. On ne l'a pas assez aimé. On ne l'a pas suffisamment mérité.
Ton cœur palpite, s'agite. Le frisson du monstre excité te fauche, te réchauffe. Et tout l'honore, te dévore dans ses gestes lents, patients. Tu veux la faire tienne, la faire reine de ton monde sauvage, animal. Pas tout de suite. Il faut la séduire & non, pas la faire fuir. Alors tu la laisses se cacher, s'isoler la pauvre petite souris peu conquise, difficilement acquise. Le jeu n'en est que plus beau. La victoire ne sera que plus cruelle & sensuelle.
Les bulles glissent, s'anoblissent sur le fil de ses lèvres, provoquant d'autres rêves. Et dans une palpitation, tu sais, tu ne veux plus de trêves. Tu veux goûter cette bouche, conquérir ce cou, frémir dans un grognement imbécile, futile. Tu veux tirer, étirer, déchirer le tissu fragile. Tu veux tout. Tu veux trop. Et dans un claquement de langue, tu jettes le cœur, tu ne gardes qu'une passionnelle froideur sous la chaleur de tes yeux. Tu exiges le contrôle, tu balayes l'overdose de sensations, d'émotions. Elle n'est pas faite pour ce jeu brutal que tu sèmes sous tes dents, bannissant les sens. Ta puissance ne se contient plus quand tu serres, enserres les tailles. Quand tu chasses les vêtements de tes doigts lentement, doucement, tout s'emballe, se détraque, se traque.
Tu la tuerais sous tes baisers. Elle supplierait pour te laisser, te délaisser.
Le verre se baisse & elle se serre, s'enserre dans une étreinte solitaire, pas vraiment vulgaire. Et pourtant, ça court, ça ne prend ni détours, ni atours. C'est d'une lâcheté salée, rouillée. Ça s'allume dans ton ventre ; Les envies possessives, explosives. Et le charme se fait fatal. La bête grignote, abandonne. Elle veut manger, dévorer, pressant le chaos & les maux à tes pieds, sous tes pieds. Elle sourit, la petite souris solitaire, peu guerrière. C'est un peu tendre, un peu sans défense. Drapée dans le blanc de sa robe, elle se fait encore avaler, oublier. Quel dommage.
Assez observé, tu veux jouer. Le costume noir t'avale, fluide & sensible. Il épouse ta silhouette, laissant les années te rendre plus charmant, plus intelligent. Tu es un peu comme ces vins, tu vieillis en t'anoblissant, en grandissant. Tu la gagnes et déjà elle bat des cils, elle finit d'une traite, angoissée, glacée. Oh, tu ne vas pourtant pas la dévorer, la pourchasser sous ta langue sinueuse, chasseuse. Pas encore. Tu sais la peur de ces anges, leur douleur. Tu sais qu'il te faut la subtilité, la fragilité. Tu sais qu'il faut jouer à l'ange alors qu'en vice, tu es loin d'être novice.
Et déjà elle s'effraye. Elle se fait fugitive, se privant du bal, ayant soudainement peur de la musique & de ses luxures, de ses courtes & tendres blessures. Un groupe se pose entre vous & bientôt, elle doit tout contourner, elle ne peut plus t'éviter. Son odeur frappe, te désarme, soyeux mélange de douceur & de douleur. Tu la humes plus que tu ne la vois, l’aperçois ; La bête dit par ici & tu oscilles. Tu l'attrapes par la taille, sentant sa peau sous le carcan de la robe légère, familière. « Un ange est tombé du ciel jusque dans mes bras. », l'accent français court sous l'anglais, te rendant trop charmant, trop entêtant. Un sourire fracasse le masque. Tu la sens un peu tremblante, un peu pensante. Les yeux bleus s'égarent dans le brun. La réflexion tire sur les questions, souligne le manque de raison, ne désirant que les passions incendiaires, peu sécurisées, tellement dépassées. Tu la relâches en douceur, en lenteur, laissant le murmure courir à son oreille ; « Quel dommage qu'il cherche déjà à s'envoler, je ne l'aurai vu que passer. ». Au-delà d'elle, il ne semble que rien n'existe, ne te résiste.
La révérence se courbe sous le baiser que tu laisses sur sa main. Tu te fais démon de séduction, de déraison. Tu cherches la chute dans ses yeux bruns. « Mais peut-être qu'il aimerait danser. L'humour flirte avec l'insolence. Tu te tailles dans les manières princières, d'une autre air. Tout est plus savoureux. Tout est plus dangereux quand Paris s'illumine de ses fêtes sans repères. Peut-être aimeriez-vous danser ? ». Ce soir, anges & démons ne cherchent pas de pardon. Ce soir, tu envoies valser les bienséances pour courtiser, hanter les mémoires des anges. Tu tends la main. Tu veux bien plus que des lendemains.
She's just a girl who you’re convinced was born from myth; walked out of the ocean like Amphitrite going for a sunday stroll. By the snarl of her mouth and the ring of her steps you can see how she was born to rule.
Faire la cours, jouer de tous tes atours, tu sais faire trembler, valser. Tu sais gagner. Tu ne sais jamais renoncer, t'avouer vaincu, déchu. Un sourire sur le bord des lèvres & tu te glisses sous tous les rêves. Séduire dans des caresses, dans des délicatesses, tu ne fais jamais de promesses. Tu prends d'un baiser dans la pénombre, déjà évanoui dans les ombres. Tu laisses des odeurs de fièvre, d'ivresse amère. Tu prends sans jamais donner, te laissant désirer, charmer. Tu joues les anges, alors que tu répands la mort, la cruauté dans le moindre de tes touchers. Tu frôles, osant souiller la princesse dans la robe virginal, de tes doigts infernal. Tu caresses sans enlever, sans retirer alors que tu cours en déchirures en blessure d'amour. Conquête, tu comptes conquérir, quérir ce qui deviendra inévitablement, brutalement tien. Tu t'empares de la beauté, des éternités, de tous les moments volés. Tu t'empares déjà d'elle.
Et puis, bien évidemment, éternellement, la traque. Sensuel, tu te glisses déjà dans ses prunelles, dans sa gestuelle. Elle libère l'air & tout au fond, ça s'embrase, ça s'embrasse d'un tourment lent, passionnant. Elle n'y croit pas vraiment. Elle ne se pense pas digne, se gonflant de signes peu trompeurs, tellement aguicheurs. Le frisson de la chasse se déplace, se ramasse, bousillant le reste de ton âme. Un frémissement dans le creux de ses lèvres & déjà, tu en crèves. Mordre la pulpe rose, fendre entre ses reins, tout emporter, dévaster, ravager. Ne rien laisser aux autres, tout avoir. Tu te fais plus possessif, pour agressif dans le creux de ton sourire. Tu veux tout prendre. Tu ne veux qu'elle. « Je crois qu’il y a erreur sur la personne.. » , murmure la belle. Ne sait-elle donc pas sa beauté ? Elle court en maladie d'amour, de velours sur le creux de ton cœur. Elle pousse à toutes les erreurs. Reine, tu la fais souveraine d'une nuit, d'une fuite. Tu as faim de cette peau tendre. Tu voudrais poser tes dents au creux de son cou, couvrir, découvrir sa beauté. Et pourtant, elle tremble de ce manque de confiance évident, tellement inquiétant. Pourtant, elle te donne envie de tout lui prouver, de tout exiger. « Je n'ai pas pour habitude de me tromper. Les anges sont rares à Paris. », l'accent fait trois pas & devance tout dans un regard joueur, allumeur. Tout ça n'est pas très sage, mais tu n'as que faire des orages & des nuages. « Mais tellement précieux. ». Un peu comme vous, résonne ta voix, la gardant d'une caresse à toi.
La secousse te fait doucement trembler, osciller. Tu n'as pourtant pas peur de vaciller. Contre elle, tu as tous les droits, toutes les lois à porté de bras. Elle ne comprend pas, n'apprend pas. Elle ne sait pas. Et tu esquisses dans son parfum les courbes d'un paradis, d'un interdit. Tu presses, paresses dans l'espoir, dans les désespoirs. Merlin, ton Roi lui même se damnerait pour un regard, un égard. La silhouette fine se dessine, s’affine. Un peu mutine, tellement féminine, de sa taille fragile, tu créerais des passions incendiaires, guerrières. Un sourire, dans le brun de ses cheveux, tu traces des merveilles, des Hélène de Troie. Et dans le battement de ses cils, tu enverrais milles bateaux à sa poursuite, sur sa fuite. Tu pries des Dieux pour un instant de trop, un instant dans l'ombre, n'écoutant que cette guerre sans sommeil, un peu cruelle, tellement éternelle. Et tu la relâches, tu signes le prochain ravage, le dernier brin de rage. « Cela vaudrait pourtant mieux, les anges sont rarement de bons présages, monsieur… » , un rire claironne, sonne. Doux, tu susurres, murmures, « Je pourrais bien être damné pour vous désirer. ». Insolent, tu brises les protocoles, les codes, te pressant déjà sous tous les outrages pour une caresse, une infinie promesse.
Elle se plie dans une révérence, mettant fin aux confidences taquines, coquines. Élégante, tu détailles la bonne éducation, les promesses de passion. Le rouge monte, l’inonde & tu ronronnes, félin satisfait. Tu veux marquer, la posséder. Tu veux la rêver, la sentir dévasté, brisée pour toi, sous tes doigts. Encore, elle chavire. Et ta voix ose, impose, « Encore ? ». Encore un baiser. Une infidélité. Une promesse de s'abandonner, d'exister pour toi, contre toi. Tu es l'artiste & tu sculptes les plaisirs, les désirs sur les peaux brûlants, loin des maux envahissant. Et tu sais qu'elle dit non en pensant oui, aux danses, à l'effervescence des réjouissances. Tu sais qu'elle ne te laissera pas être l'assassin cruel. Elle n'est pas de celles qu'on chasse, qu'on traque. Elle n'est pas de celles qui tournent la tête dans une valse enlacé, pressé. Elle n'est qu'une caresse fuyante dans son élégance. Elle n'est que le pêcher à peine savouré, à peine goûté. Elle n'est que la beauté oubliée dans ses instants décharnés, privés d'absolution, de passion. On l'a mal aimé, mal jugé. Et tu veux tout corriger, tout goûter, tout anéantir pour tout reconstruire. Elle mérite la magnificence dans l'indifférence. Elle mérite toute la bienveillance des mains qui se tendent, se détendent sous les impatiences. Qu'on lui fasse la cours comme on lui ferait l'amour.
« Aussi charmante puisse être votre offre, je ne suis pas faite pour danser. Je vous prie de bien vouloir me pardonner ce ref- » , sa voix se suspend, se pend dans la bousculade. Tu trouves sa main, la gagnant à toi, dans tes bras. Tes yeux se redressent, prison glacée, agacée qu'on puisse pousser ta protégée. Les yeux rencontrent ceux de Dumas, s'interrogeant sur ton élève. D'un coup sec & précis, tu pourrais le tuer, balayer sa vie futile, imbécile. La désobéissance te révulse autant que l'impertinence. Tu ravales l'insolence & les doigts assassins, souverains. Sombre con, il n'a jamais fait face au roi des connards, des salopards. Bientôt, il te le payera. Au centuple. La lueur d'inquiétude se répand pourtant bientôt pour le petit moineau. Ton bras se déplace, embrasse sa taille, la relève, la redresse. La proximité se fait plus toxique, tellement facile. L'électricité court, sombre, parmi les ombres. Les désirs explosent, implosent dans ton ventre. « Vous ne vous êtes pas fait mal ? », la voix est sincère, ta gentillesse n'est pas qu'une caresse, une politesse. Ta main se pose dans la chute de ses reins, remontent, inspectant, analysant, appréciant la délicatesse du tissu. Et la musique courbe, roule. Elle ne cherche plus à s’échapper. Elle ne fait que s'égarer dans le creux de tes prunelles. Un souffle, elle vacille. L'envie se fait plus forte, féroce, véloce. Et tu l'écrases un peu plus contre toi, à tes bras. Elle inspire pour ne plus oser expirer, te respirer. Tu souffles, tendre, un peu charmeur, tellement séducteur ; « Respirez, je ne compte pas vous dévorer. ». Pas maintenant. Le festin de son corps, de ses courbes entêtantes, passionnantes court déjà en langueur inquiétantes sous ta langue animal, brutal. Tu dévores des yeux, apprécie les passions en overdoses, en apothéoses. « D’accord… une danse seulement. » , elle se cambre un peu contre toi, faisant briller ton regard. Elle choisit la vie, l'excitation de la soirée. « Vos désirs sont des ordres. », un souffle contre sa peau qui ne laissent pas de place pour les questions, les interrogations. Tu t'adonnes bien trop aux passions, à cette passion.
La main se presse à la tienne & tu traînes, entraînes l'ange au creux de la piste, sur les rives de toutes les folies françaises. Gamine un peu fragile, tellement docile, tu la vois s'anoblir, ne pas faillir dans le creux de tes bras. La beauté de la musique enveloppe, emballe, te détraque. Tu la saisis avec force, glissant en animal féroce. Tu veux tout avoir contre ses doigts longs & délicats. Tu veux valser, tournoyer, vivre à en (c)rever, à l'aimer, l’abîmer. On ne sort pas indemne d'une danse avec l'enfer. On sent la terre se bouleverser, chavirer. Les pieds s'agitent, tu la guides dans la gueule du loup. Tu t'envoles à chaque pas, lui donne un peu trop de grâce, d'espace. Et tu respires son parfum. Tu imagines ses matins, elle a la saveur des poisons, des mains qui s'agitent, toxiques, indélébiles. Tu imagines la terre se retourner, se détourner sur elle. Elle est la maîtresse, la princesse de ses amours botaniques, de ses passions lunatiques. Tu honores la danse, conscient de ses méfiances, de ses défiances. Qu'importe séduction ne rime pas avec négation. Elle peut souffler non pour un oui. Elle peut t'interdire & bondir aux creux de tes bras. Elle s'envole, frêle oiseau du paradis. D'un battement d'aile, elle devient reine des anges, princesse de toutes les louanges. Et tu seras là pour la chute, pour l'attraper, la dérober. Tu es là pour la charmer, la désarmer.
Tu cours à ta perte dans vos visages qui se frôlent, n'osant pas braver les limites, chasser les passions sublimes. L'excitation te gagne, dévale tes entrailles. Tu anticipes, chéris sa malice, subis ses caprices. La musique s'enfuit & tu la poursuis de tes bras, l’entraînant, l'étreignant. Merlin, qu'elle est belle. Merlin, ne se fait-elle pas déesse de toutes les ivresses entre tes bras ? Trop tard, il est trop tard. Et la musique vous abandonne, vous étiole. Et tu veux la désirer, la presser encore, oser briser les distances, les indifférences. Les applaudissements explosent, s'imposent entre les rires & les sourires. Danser est l'apologie des anges, des mésanges & des confiances d'une nuit, d'un soupire. Du coin de l’œil, tu caresses le blanc de sa robe, tu retraces la courbe de ses yeux. Elle est belle. Tellement belle. D'une main, tu la guides, signant l’échappée belle, la charpie de ton âme. Elle refuse la gourmandise, la traîtrise de ses jeux fourbes, de ses pièges éternelles, sempiternelles. Elle n'est pas de ses créatures capricieuses, prétentieuses. Elle ne réclame rien & pourtant, tu voudrais plus. « Voilà qui était fort intéressant. Merci pour cette danse monsieur… mmmn j’ai bien peur que nous n’ayons pas encore été présentés. » , un sourire. Elle se fait curieuse, princesse prudente dans ses élégances trompeuses, furieuses. Et elle se tend un peu, les yeux brillant, étincelants de cette envie de recommencer, de s'abandonner. Tu veux pousser les vices, les esquisses. Dévore-la, ronronne l'animal. Les boucles brunes s'accrochent à tes yeux, tu oses esquisser un geste pour les dégager de son visage, frôlant sa joue. Et si elle n'était qu'un mirage, un autre de tes ravages ? Son corps noueux, vaporeux se tord d'une révérence sans patience. « Susanna Phoebe Carrow, anglaise évidemment, mais… vous le saviez déjà. » , un sourire, l'intelligence s'allume dans ses yeux fauves. Elle n'est pas de cette débilité aussi affligeante que repoussante. Elle représente bien des challenges. « Je vous aurai trouvé d'autres noms, le murmure se savoure en douceur, en lenteur. D'Hélène de Troie à Artémis, je vous aurai trouvé tantôt divine, tantôt mutine. ». Le ton se fait frondeur, sans peur, loin de ses candeurs d'enfant. « Susanna, vous êtes à l'image de votre prénom, aussi noble que le lys des rois. ». Un sourire gagne tes yeux, évolue entre passion & oraison pour sa beauté. Tu sais jouer sans jamais trembler, sans jamais vaciller.
« Monsieur Octave Lenoir, pour servir tous vos désirs. », tu glisses dans des accents doux dans une référence lente, révélant tout le savoir-faire à la française. Peut-être oseras-tu tout franchir, tout trahir pour la toucher, la courtiser. Peut-être marches-tu déjà sur le fil du rasoir. Qui sait? Elle t'observe, gardant les questions, t'attendant, entendant la parade amoureuse, les attaques luxueuse. « L’Angleterre coule dans vos veines, caresses-tu des galbes suave de ta voix, aussi sauvage que promesses de ravages. ». La flûte de champagne gagne ses lèvres & tu observes les bulles couler, rouler le long de sa gorge. Le français se fait plus clair, plus sombre, d'une sensualité vorace, tenace sur le bord de tes lèvres ; « Par le Roi que j'aimerai baiser ce cou. ». Que tu aimerais lui faire l'amour. Dévaler sa peau, cesser de jouer avec les mots, juste l'achever, la tyranniser du bout de ses cris, de ses dénis. Tu pourrais l'apprivoiser, la garder, la savourer. Tu pourrais éventrer le tissu, la laisser nue, victime de tes désirs, assassinée sous les plaisirs. « D’ailleurs, et sans cherchez à vous offenser d’aucune façon, je tenais à vous dire que bien que je trouve fort agréable votre petit numéro de charme… Vous n’êtes pas forcé de vous y plier avec moi. » . Du tac au tac, tu promets sa fin, ses lendemains éreintés, exténués. « Il est toujours plaisant de faire la cour à ses futurs amours. », l'amusement étreint ton être, la bête se faufile, renifle, dédaigneuse, rageuse. Tu sembles la destiner à d'avantage qu'un baiser. Tu oublis presque ta mission. Ou ne l'as-tu jamais perdu de vue ? Fébrile & sensible, tu la vois reculer, s'interroger. Elle est intelligente, penseuse. Elle comprend les pièges & sait s'en tirer en toute impunité. Tu savoures d'avance les détours & les routes. Tu n'aimes pas chasser avec facilité. « Vous avez été tout à fait délicieux, je vous prie de me croire, et si je trouve très intéressant le penchant français pour les jeux de séduction, je suis de celle qui préfère la franchise. J’ai beaucoup aimé danser avec vous » , tes doigts capturent le verre de vin, hume le parfum de la noblesse. Tu écoutes sans relever, sans te désintéresser. « Il en va de même pour moi, Susanna. Je ne propose pas à n'importe qui de danser. », lèches-tu, d'une voix douce, tu t’immisces, te glisses dans les tourments de son cœur, de ses peurs. Tu la laisses te distancer, reculer. Tu la laisses jauger, tester le danger. « Je ne voulais pas insulter votre intelligence avec mes plaisirs. », souffles-tu dans une franchise désarmante, puissante.
Et elle t’entraînes, tu la suis tranquille, respectant ses convenances, sa patience, trempant doucement tes lèvres dans le liquide vermeil. Tes papilles savourent un peu de paradis, d'interdit. Tu bois peu, trop peu. Et d'un coup de canif, ta condition s'étale, te condamne. Et l'air du soir te fait frissonner, exalter, expirer. Elle est encore plus belle, les cheveux repoussés par le vent, gagnés par les étoiles. Elle brille de ces beautés dévastées, trop vite assassinées. Elle te bouleverse d'une pression, d'une attention. « Mais plus que la danse, je crois que vous êtes venus me réclamer quelque chose, n’est-ce pas ? » « Susanna, un français ne réclame jamais. Il demande & montre patte blanche. ». Ou il prend, sans vergogne, sans reproche, courtisant les anges de quelques doigts agiles. Un sourire franchit la barrière, révèle toutes ses vieilles guerres qui courent sous ta peau, sous tous les mots. Tu ne forces jamais, tu n'obliges en aucun cas, sous aucunes lois. « Oh, vous pourriez assurément me courtiser et me séduire, même que cela pourrait fonctionner. Du moins… je crois ? » , souffle-t-elle, un peu perdu, faussement confuse. Elle sourit & tu savoures l'éclat de ses yeux, de ses aveux. « Vraiment ? Vous croyez ou vous espérez ? », ta main remonte, caresse docile & timide sur sa hanches, affrontant les promesses & toutes les ivresses. Du bout de tes doigts, les cercles de feu se tracent, s'espacent, remontent, avalant le grain de sa peau, la finesse de son corps. Et puis tu la quittes, dans un demi-sourire. « Mais vous avez beaucoup plus de chance d’obtenir ce que vous désirez, en vous montrant franc. De plus, cela vous évitera de vous fatiguer… » « Je ne me fatigue pas, je savoure. », un rire doux & tu observes le rouge de ses joues, laissant un avant-goût de tentation, de passion. « Car j’ai bien peur de ne pas être une proie très alléchante ou amusante. » , l'humour gagne son timbre & teinte, merveilleux, savoureux à tes oreilles. Elle est plus qu'alléchante ou amusante. Elle est plus que désirable, aimable. L'alcool lui monte à la tête, la rendant souveraine, reine.
« Venez avec moi, Susanna. », tu attrapes sa main en douceur, sentant un frisson au contact de sa peau, dans tes pulsions égoïstes, dévastatrices. Tu abandonnes le verre de vin sur la rambarde, glissant vers un escalier en marbre, délaissant ton âme sur le rebord des rêves. « Je sais que vous aimez les plantes & ses jardins ont plus d'un secret. », souffles-tu, dans une autre ivresse, dans une autre caresse. Tu l’entraînes le long d'un sentier, sentant les graviers rouler, s'enrouler. Tu avances sans méfiance, sans patience, la guidant dans la promenade, la ballade. « Je viens demander, et non réclamer, deux choses. », tu fermes les yeux appréciant l'air du soir, la froideur sous la chaleur. Tes doigts s'accrochent encore aux siens, un sourire se déplace. « Je n'avais prévu que de vous demander une seule chose. », un souffle, tu confesses l'attraction, le besoin de passion. Tu confesses l'ivresse d'elle, les passions promises & peu factices. « Je cherche un poison. Il doit pouvoir s'accrocher à un métal & donner une mort rapide. », souffles-tu en douceur. « Sans antidote connue, bien entendu. », tuer est ton métier, il reste tes serments à bout portant. La fidélité pulse, s'allume dans ton cœur, diluant l'amour profond, sans fond pour une nation. Tu avales les distances dans un soupire, les pas craquent. « Vous n'êtes pas forcée. », répètes-tu, calmement, tendrement. Et puis, en tendresse, en délicatesse, tu l'approches, la rapproches de toi, la collant au verre de la serre. « Et pour le reste, je recherche un autre plaisir. », le rauque de ta voix ne dissimule plus rien, ne cherchant pas de murs, ni de blessures. Tes mains remontent, caressantes, fuyantes, errantes contre sa joue. « Vous. », presses-tu en douceur, en lenteur à quelques centimètres de ses lèvres, assassinant d'autres rêves, dans la pénombre. Le désir bat, s'abat s'accrochant à tes bras, la menaçant de la faire sombrer dans tes draps. « Il me faut un oui ou un non, Susanna. », murmures-tu à l'orée de sa bouche, osant la toucher du bout de tes doigts, sans foi,ni loi.
Un oui pour faites-moi l'amour. Un non pour faites-moi la cour.
Et puis en douceur, tu te dépotes, t'emportes, la laissant respirer, se calmer. Tu n'as pas peur de la chute. Tu n'as pas peur de la faire tomber, trembler. Tu n'as peur de rien, si ce n'est d'un non. « La serre est magnifique. Nous pouvons la visiter avant d'avoir votre réponse. », cales-tu, lentement, tendrement. Tu n'es pas de ces hommes à profiter, à gagner en faisant tout foirer. Loup, tu patientes, tu hantes, tu attends. Et tu l'attendras toujours sous tous tes charmes, sous toutes les armes. Et dans ta tendresse, tu répètes, « Vous n'êtes pas forcée. ».
I flinch every time you call me beautiful, because I long ago promised myself that I would never let another person dictate how I felt. Everything you say to me throws my stomach into a chaotic panic nerves bouncing through my body like ecstasy.
I am trying to stay in control & You are not helping
L'effet est palpable, intenable. Tu sais à quoi tu joues. Les pulsions se mêlent aux passions, tournant lascivement au creux de tes reins. Tu aimes contempler, savourer, t'apaiser sur le fil de sa beauté sombre, dans l'ombre de ses cils. D'une main, tu peux blottir tes doigts sur le fil de sa peau, l'entendre gémir, frémir. Tu veux déjà la perdre, la soumettre. Tu veux déjà tout prendre, tout apprendre. Elle tremble déjà un peu sous les dents. Et tu n'as pas peur de l'attraper au vol, en pleine envol. Les murmures d'une exquise addiction, tentation, s'enlacent déjà à ton âme. Le goût du jeu fourche sur le bord de ta langue, de tes sens. La séduction érafle, dévale sa peau pâle. Quand piégeras-tu cette reine de cœur pour dévorer, émietter, te damner ? Elle est fille d'Angleterre, belle dans les enfers, promesse de tous les paradis sur terre. Elle est princesse funeste des poisons & des potions, entraînant telle Calypso dans son sillage, des orages & des ravages. Elle n'a pas connaissance d'être une ensorceleuse, une dévoreuse de cœur sans peur. Elle n'a pas conscience d'aiguiser tous tes appétits, tous tes interdits. Peut-être que c'est toi qui piège, qui ensorcelle, décèle l'inévitable, l’incontrôlable. Peut-être. La lueur d'amusement se teint d'un désir sombre, se drapant dans toutes les ombres. Sûrement.
Entre ses sourires & ses soupires, tu ne te lasses pas. Tu ne fais que t'enticher, réclamer, clamer. . « Deux choses ? C’est que vous êtes aussi gourmand que vous semblez l’être, Mr.Lenoir » , un sourire s'arrache, amusé, trépassé dans l'insolence qui défie l'innocente. Elle se fait désobéissante, princesse de toutes les indécence dans sa décence. Et un murmure lui répond, du bout de tes doigts pressés, gagnés contre sa peau, « Je ne saurai jamais me contenter de que vous regarder, Susanna. ». Tu ne sais pas résister à sa taille fine, à ses promesses sublimes. Caresses, égards & baisers, tu n'as jamais su t'en défaire, t'en faire. Tu ne sais que la rêver, l'aimer. De mensonges en songes, tu la traînes, l’entraînes un peu plus loin, un peu trop loin. Elle est reine & peut-être qu'elle devrait y croire. Au fond, tout est permis au creux de tes doigts. « Je ne peux me contenter d'une danse dans vos bras. », une voix suave, joueuse, allumeuse ; Tu veux gagner, dévaler ses draps. Au fil des pas dans la pénombre, tu veux séduire, conquérir. Au fil des ravages, tu veux créer d'autres orages, d'autres passions sans hésitations, sans questions. « Je suis plus affamé de vous que ça. », la langue caresse les lèvres, le loup ronronne, s'abandonne.
« Laquelle ? » , sa voix se perd dans un murmure, dans ses blessures. La fragilité s'expose, s'impose. Tellement cassée, tellement abîmée, tu sens les fêlures, les craquelures sur la délicatesse, la finesse de ses traits. Un peu muse, un peu nymphe, tu vois la beauté quand eux ne voit qu'une farouche banalité. Tu traces les courbes de la douceur dans ses douleurs. Tu prends les hontes pour tisser des passions fécondes, immondes. Tu déchires de tes doigts pour un morceau d'elle, de ses yeux en promesses éternelles, cruelles. Elle danse, et tu entends les abandons, le manque de pardon. Tu traces les douleurs, les rancœurs. Et tu la désires.
Et tes mots la noient. Ses maux la broient.
Susanna s'étiole, s'abandonne. Et elle se froisse, elle s'efface. Tu sens la déception, les douces questions. Tu sens la chute, l'horreur, les frayeurs. Elle pulse, elle s'allume. La douce s'écroule, s'écoule en lambeaux, en morceaux. Parfois, elle a ses airs d’héroïne tragique. Elle emprunte la minceur & la douceur d'Antigone. Elle se pense d'une étrange laideur, plante noueuse & défectueuse. Elle n'a pas vraiment été heureuse. Elle a souvent été malheureuse. La vie ne cesse d'être méchante, entraînante, même pour les anges. Elle se froisse, se fane, se damne. Tu ne veux pas la condamner, tu ne veux que la subjuguer, l'attirer dans tes filets. Tu ne veux ni rébellion, ni révolution, juste le plaisir sous tous les fronts, proclamant toutes les libérations. La douce n'est que vent, emportant tout sur son passage, signant les ravages & les saccages. Elle met des cœurs & des peurs à ses pieds. Et tu ne sais pas exiger de ces créatures, tu ne sais que séduire, promettre & soumettre. « Nous savons bien que si… » , la voix chante, elle oscille, vacille entre plume & plomb, le cœur en enclume, rongé par l'écume salée de ses pleurs. Ça la mord. Ça la tord. « Je demande, je n'ordonne pas. », le chasseur se fait un peu tueur, un peu éventreur. L'amour de la chasse est indélébile, un peu futile, tellement imbécile. Tu uses & abuses de tes charmes, de tes armes, faisant de ton élégance un gage de confiance. Tu ne causes ni méfiances, ni défiance. Tu flirtes de dangers en baisers d'éternité. A ta bouche sombre des maux, bien des maux, tu l'enlaces de ta voix & d'autre mots. « Me dire non ne signifie pas mon abandon. », caresses-tu dans les chaleurs, dans les lenteurs de tes sensibles langueurs. Tu pèses, tu apaises, tu transperces. Et le désir se métamorphose en passion glorieuse, orageuse.
Le désir l'a fait tienne. Le désir l'a fait souveraine.
Elle se tend, et le sourire s'étire, se tire. Un frémissement dans ton ventre, la fin de l'innocence dans ton absence de bienveillance s'éveille, t'émerveille. L'envie de toucher, déchirer, de la dévorer se fait puissante, tentante. La séduction prend des allures de défi qui font pétiller tes yeux trop clairs, trop sincère. Il y a certains plaisirs dont tu ne sais pas souffrir, que tu ne sais pas subir. Il y a un monde qui vous sépare, qui vous avale. Il y a des années en trop, de l'expérience sans tremblement, sans frémissement. Tes doigts peuvent courir, la séduire. Elle pourrait vouloir vivre au bord du vide. Tes doigts jouent contre sa taille fine. Elle est divine, assassine, merveilleusement dangereuse & douloureuse. Le souffle s'est tordu, interrompu. Et tu poursuis, tu la suis. Ce n'est pas vraiment, pas tellement un jeu. Sous la braise couvre des monts de pulsions toxiques, des idées frondeuses, indécentes & blessantes. Tes mains chutent, tes longs doigts couvrent la peau. Son corps nu s'expose déjà en fruit défendu, abattu, suspendu sous tes caresses, tes violentes tendresses. Le saccage de son esprit se fait dans les plaisirs, dans les désirs assouvis, pantelants, brûlants. A bout de souffle, tu la veux clouer, dévaster dans tes draps, dans tes bras.
« Moi ? » , un sourire lui répond. Juste elle. Rien qu'elle. Tout pour elle. Elle bat des cils, cible facile, fragile. Un grondement te fauche. Tu as faim d'elle. Tu as besoin de lui dérober ses ailes, de raviver des incendies sous sa peau, sous tous les mots. Tu as besoin de lui montrer ce qu'elle éveille, ce qu'elle réveille. Tu bouscules les règles. Tu la rends niaise. Tu veux qu'elle perd la tête, qu'elle s'éveille en sueur, sous toute ta douceur. Ses mains accrochent le verre, cherchent l'issu. On ne sort jamais vraiment vivant de tes crocs, de tes mots. Un oui ou un non & la chute se fait plus périlleuse, vertigineuse. « Vous. », affirmes-tu, dans cette voix où se mêle la chaleur & la froideur.
Tes doigts s'agitent, caressent la bouche. Et dans ses pupilles fauves, tu vois des lueurs, des douleurs. Faites-moi l'amour, crache-t-elle dans le bout de son regard, sous tous les égards. Tu n'as besoin que d'un accord. Tu n'as besoin que d'elle, que de cette timidité chancelante, vacillante. Assez de cours, entends-tu hurler sur le bord de ses lèvres, sur le rivage de ses rêves. Elle frémit d'une envie de baiser. Elle frémit d'un vol assumé, donné. Mais tu recules, tu l'allumes encore & encore. Un éclat malicieux, capricieux se glisse dans tes prunelles. « Rien que vous. ». Tu ne veux ni vélanes, ni princesses ou comtesses. Il n'y en a que pour elle. Il y en a toujours pour elle. Tu vénères, en dieu sévère, la belle, la cruelle. Ses lèvres soufflent la frustration, la damnation. Elle t'a échappé. Tu l'as laissé s'échapper, s'égarer. Elle remet de l'ordre pour esquiver, t'esquiver. Qu'importe, elle ne peut se déporter, s'envoler loin de tes yeux, loin des aveux. Et elle s'avance, prête à condamner ce qu'il reste des faux-semblants, des sentiments. Le tissu se froisse sous ses pas & la serre vous avale, vous condamne.
Et puis doucement, tendrement, tu la vois se transformer, se métamorphoser. Elle devient femme-enfant, les mains dans la terre, prenant la vie à bras le corps, même si elle a tous les tords. Elle ne se contente pas des petits morceaux, des derniers lambeaux. Tu la sens frémir, s'engourdir sous ses désirs. Elle sourit, dans sa délicatesse, dans sa tristesse. Elle aime ses plantes. Elle aime leur secret. Elle parle un langage qui te parle, qui te dévale. La nature n'est qu'un versant de tes tourments. Elle t'arrache des frissons en s'accroupissant, en vénérant. Ses doigts courent, couvrent & recouvrent les veines, ne cessant d'aimer ses sombres merveilles. Et un peu, elle te gagne, elle te désarme. Elle devient la déesse, la caresse de son royaume. Ici, dans la demi-obscurité, tu la trouves belle. Ici, tu la trouves entière, guerrière. Tenace, elle se fait plante grimpante, envahissante. Elle ne laissera rien au hasard, elle lézarde à la manière de cette vigne sur les murs. Elle te rappelle un peu le lierre de ton enfance. Elle est partout, discrète & sensible, pourtant indélébile. Elle ne cesse de te surprendre, de vouloir apprendre. Obnubiler, tu laisses tes yeux vagabonder au fil de ses pas. « Connaissez-vous le curare, Mr.Lenoir ? » , le désir se faufile, file, s'enfile, tu caresses ta lèvre du bout de ton pouce, tu admires entre mirage & ravage coupable. Les lueurs de son regard embrassent une envie sensible, indélébile. La bête mord, ne s'endort pas. Elle a envie de la goûter, de la posséder, de ne jamais la céder. Elle parle poison comme une passion, comme une raison d'être, une raison de vivre, de subir. « Je possède un plant de Strychnos toxifera chez moi… mais si vous pouviez m’en trouver ici même, vous me faciliteriez la tâche. Peut-être ne le savez-vous pas, mais c’est de son suc qu’on tire le curare. Normalement, il serait mêlé à de l’euphorbe mais… puisque vous êtes Français, je propose de plutôt mêler le lierre à l’addition. Personne n’y songera. » , tu hausses un sourcil. Un peu d'elle, un peu de toi. Le respect glisse entre ses doigts, sans la toucher, sans l'apprivoiser. Et tu gardes le silence, le souffle bloqué, écrasé dans ta poitrine. Tu as mal de regarder sans toucher, sans te repaître. Tu te tiens, te retiens. Il gratte pourtant. Il la réclame, la clame.
« Avez-vous déjà remarqué combien le lierre, c’est répandu en France, Mr.Lenoir ? J’en ai trouvé dans pratiquement tous les jardins qu’on m’a permis de visiter… si noble et à la fois si banalisé. Comme si un jardin n’en était pas réellement un sans sa présence. », elle soupire, recule, le cœur en enclume, déviant, ramenant ses pupilles vers toi. Comment fait-elle pour être si sublime & si fragile ? Tu t’essouffles sur les rivages de sa beauté. Elle n'ose pas s'abandonner, te fixer. Ses doigts se triturent entre eux. Elle n'est plus femme fatale, femme idéale. Elle se fait plus timide, plus volatile. « Je l'aurai d'avantage associer à vous. Ordinaire et pourtant, tellement dangereuse & vénéneuse. Peut-être pourrais-je vous toucher sans m'y brûler les ailes ? », balayes-tu dans un sourire pourtant la sensualité s'arme sous l'amusement. « Ou peut-être m'y brûlerai-je le cœur ? », une caresse sur le bord de tes lèvres. Tes charmes fleurissent, abrutissent & tu savoures. Tu l'écoutes, un peu conquis, tellement séduis. Tu traces les courbes. Tu la saisis entre ses ronds de douceurs & de douleurs. Elle est belle dans ses doigts qui touchent sans trembler mais toujours avec ce tendre respect. Elle se fait muse de toutes les natures, de toutes les blessures, dansant dans le bruit doux de sa robe. Les louanges caressent tes yeux pour cet ange un peu triste, chagriné, assassiné. Et puis, tu sais, tu sens, on lui a coupé les deux ailes. Le sourire te retourne l'estomac, fait gronder l'animal, en brutalité, sur tous les excès. Tu te mords la langue, sentant la brûlure du tatouage. Le désir se fait plus fort, te malmenant, te poussant à elle, contre elle. Les doigts s'enfoncent dans la robe, le rouge embrase son visage. « Qui l'eut cru que l'Angleterre & la France puissent s'entendre ? », murmures-tu un peu sombre, dans toutes tes ombres, volage & sauvage. « Le duo semble pourtant mortel. », caresses-tu, dans les frémissements d'un sourire, peut-être même d'un rire.
« Évidemment, vous l’avez déjà compris, j’accepte d’accéder à votre désir » , sa voix dérape & elle t'électrise, te fait crisser, criser. Faussement allumeuse, elle se fait plus charmeuse, plus conquérante puissante que tu ne le penses. « Je suis un homme avec beaucoup de désirs, Susanna. », cales-tu dans un claquement de langue agacé par ta frustration & la tension. Tu ne sais pas si tu chasses & si vous, vous encrassez de ce désir toxique. Tu ne sais pas si l'envie est assez. « Seulement… » , tu clignes des yeux. Seulement, quoi ? Ses pupilles s'écartent des tiennes. Elles te quittent dans un clignement & sa peau rougit, sa respiration se raidit. Tes yeux courent sur l'herbe & tu souris. Ici, c'est une idée. « Je… je sais que ça ne me regarde pas, mais si je dois créer une arme, j’aimerais savoir pour qui elle est destiné. Pouvez-vous faire cela ? Pouvez-vous m’assurer que vous ne comptez pas tuer des innocents, vous faire tyran, avec ma coopération ? » , tu l'observes la nymphe inquiète, fluette. Elle ne sait pas sur quel pied danser. Elle ne sait pas sur quoi s'appuyer, se relever. Malgré les apparences, tu n'as rien d'un prince de contes de fée. T'es qu'un enfoiré.
Un sourire doux & lentement, tu t'avances, la devances. Tes mains caressent ses hanches, sans s'appuyer, sans la garder. Tu apprends ses courbes, le velours de ses formes, la tendresse de ses accords. Tes doigts s'enfoncent, creusent, possèdent & obsèdent. Quel mélodie vas-tu tirer d'elle ? Tu es de ces musiciens doués de ses mains, fait pour presser, terrasser d'un désir vorace, tenace. Tu dévastes d'un souffle, d'un murmure. Tu susurres sur les peaux, tu tires sur les cordes sensibles, sublimes. Tu es de ces amants entêtants & pressants. Passionné, calculé, tu pousses le désir à son paroxysme. Tu pousses les envies. Et tu veux la fouler de tous les amours, de tous les atours. « Voyez-moi comme un serviteur. », lâches-tu d'une voix calme. Tu es le pion habile, peu sensible. Monstre de contrôle, tu te dresses dans toute ta puissance, dans ton manque d'innocence. Tu glisses dans tes serments, dans tes fidélités exacerbées, tranquillisées. On te place. On ne t'efface pas.
Dévoreur d'erreurs, tu te fais l'esclave de ton Roi. Dévoreur de cœur, tu restes soumis à Son bon vouloir. Maître incontesté, respecté, tu es Son Ombre, Sa Bouche-Cousue. « Et je ne suis pas le serviteur des tyrans. », tu ne peux pas lui dire trop, mais tu peux lui souffler assez, semer sans laisser les noms te coûter, t’éventrer. Tu as la royauté sur le bout de la langue, au creux de la gorge. « La France ne protège que les plus faibles, n'est-ce pas ? », un sourire, alors que tes lèvres caressent la commissure des lèvres, laissant s'enfuir une passion qui te brûle le ventre. Tu fais des meurtres, des trahisons un crime impardonnables, injustifiables. Tu es celui qui traque les traîtres, les mauvaises bêtes. Tu ne pardonnes pas. Tu ne leur pardonnes pas. « Vous pouvez me croire. », caresses-tu dans les velours de ta voix. Elle n'est pas forcée, elle n'est jamais forcée. Tu n'ordonnes jamais vraiment, jamais totalement. Tu demandes lentement, tranquillement. Rien ne sert d'être pressé. Tout vient à point à qui sait attendre.
Et pourtant le désir se tord, mord. Il enfonce ses canines dans tes pulsions, hurle à la déraison. Il veut tout. Il veut les passions. Et tu sais résister, tu ne sais pas t'abandonner sans savoir, sans prévoir. Tes doigts jonglent, inondent, décrivent sa hanche, avant de la pousser, de la repousser vers le coin d'herbe. « Ou au contraire. », murmures-tu, sombre, t'accrochant à toutes les ombres. Tu peux encore la dévaster, la dévorer. « Vous pouvez m'entendre. », caresses-tu dans le creux de son oreille dans un souffle rauque. D'une main, le tissu remonte, montre la peau pâle. Et puis dans le jeu subtile d'un autre mouvement, tu fais encore remonter le tissu, tu sens encore sous tes doigts sa peau chaude. La nudité te fait vaciller, osciller. Tu tangues, tu valdingues. « Apprendre. », chasses tu dans un baiser sur sa gorge, contrôlant l'envie de la marquer, de la gagner. Et puis tes doigts tombent, chutent à l'intérieur de ses cuisses sur la dentelle fine & féminine. Un grondement s'élève. Par l'amour du roi, elle pourrait te rendre fou. Tu tires en douceur, dans les flammes du désir, sur les bord de tous les supplices, de tous les caprices. Et dans une caresse, tu embrases sa peau. « Me sentir. », claques-tu dans un autre baiser à la commissure, l'allumant dans des incendies indélébiles, puissants, élégants. Tu sens la passion se diluer, s'amarrer, gratter. Tu sens ton cœur déraper, s'envoler. Et puis avant de la mener au bord du vide, avant de la laisser sombrer, tu te retirer, déchirant, pressant. Tes doigts se portent à tes lèvres. Sucré, salé. Elle a le goût de tous les amours, de toutes ses passions, réveillant une cruelle frustration dans la damnation. « Vous connaissez déjà la réponse, Susanna. ». Tu sers ses moindres désirs, ses moindres plaisirs. Et tu ne sais souffrir de ses inquiétudes. Tu la sens céder, s'évaporer. Tu la sens aimée. « Je ne saurai vous laisser sur l’apéritif. ». Et tu veux la déguster, t'enivrer, la posséder. Dans tes yeux clairs dansent des éclairs d'amusement mais laisse traîner l'orage de tout ce qui te ravage.
« Que dites-vous d'un dîner, demain ? ». Le prédateur se lèche les babines, creusant ses appétits, ses interdits. « Pour me faire pardonner. ». Tu n'es même pas désolé. Tu n'es jamais désolé.
I flinch every time you call me beautiful, because I long ago promised myself that I would never let another person dictate how I felt. Everything you say to me throws my stomach into a chaotic panic nerves bouncing through my body like ecstasy.
I am trying to stay in control & You are not helping
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