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sujet; the beast howls in your veins ♦ VESPER

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I asked the angel why have you fallen? He replied, "Because I wanted more". You had such a lovely life, why would you throw it out the door? "My hunger needed more." EVERYBODY WANTS TO RULE THE WORLD. BY SWAN



Personne ne restait au Ministère après vingt-trois heures. Les couloirs étaient vides, dénotant d’un silence appréciable pour celui qui déambulait, observant les lieux morts de vie. Il n’était pas rare qu’Augustus passe plus de temps que nécessaire dans ce bâtiment - le sommeil ne l’attendait pas, rien, ni personne alors il pouvait se permettre d’apprécier ces rares instants de silence, car l’affairement était de mise en journée. Bruits de plumes, cris, objets tombant au sol, tout cela était irritant au bout de quelques heures. Le Département des Mystères ne comportait plus qu’un Langue de Plomb qui fila en voyant arriver Rookwood. Si il avait voulu s’amuser, il aurait rattrapé le fuyard pour lui demander la raison de sa présence, mais il avait noté le visage, noté le nom - pour plus tard, au cas où ceci lui serait nécessaire.

Les portes s’alignaient devant son regard. Il les avait toutes franchies en obtenant le poste de Directeur, c’était son rôle de connaître ce qu’il y avait derrière chacune d’elle. Lorsqu’il n’était qu’un langue de plomb, on l’avait attribué à la salle du savoir, ce qui lui avait plu, car celle-ci comprenait toutes les connaissances magiques, ainsi que toute l’histoire du monde. Des chiffres, des lettres, elle déversait sans cesse des informations pour tout sorcier étant capable de les assimiler et lui avait vu chacune des données, les enregistrant avec soin. Ce soir, il voulait emprunter une autre porte : la salle du temps, celle dans laquelle il s’était retrouvé piégé pendant trois jours il y avait de cela un mois. Le temps défilait différemment dans ce lieu, soit il était incroyablement lent ou au contraire, rapide, faisant courir les jours par minute. C’est ici que les retourneurs de temps étaient stockés, mais aussi que des petits sabliers continuaient inlassablement de couler. C’étaient des milliers d’horloges qui hurlaient en coeur. Des tic tac infernaux, un temps qu’il venait de perdre. Sa montre s’était déréglée, il avait perdu tout sens. Cette salle était un danger, et elle le devint plus encore lorsqu’il comprit que le temps cherchait à accaparer ses souvenirs, à les lui faire revivre. Augustus forma un bouclier, l’immunisant contre ces formes de magie. Une heure, c’est le temps qu’il passa dans cette salle, mais en réalité, il ne s’écoula que six minutes. Il avait emporté un retourneur de temps, objet défectueux qu’il avait déposé dans la poche de sa veste et qu’il tenterait de réparer demain matin. Il devait le déposer à son bureau, ne pouvait pas emporter une telle curiosité avec lui, mais son esprit fut accaparé par d’autres informations et il en oublia l’objet. Ce n’est qu’en arrivant dans l’atrium qu’il se souvint de l’objet. Un juron plus tard, il leva enfin les yeux vers le vide, là où il croisa l’Impossible, c’est ainsi qu’il l’appelait. Mademoiselle Singularité.

Une silhouette qui naviguait dans la salle, incertaine. Figure à la dérive. Il suivit celle-ci pendant quelques minutes, jusqu’à pouvoir être capable de l’identifier. Vesper Donovan! Chaque personne travaillait au Ministère était répertoriée dans sa mémoire, il connaissait les noms, connaissait les secrets et connaissait les failles. Mais elle, c’était encore différent. Il aurait pu l’achever avec ce qu’il savait d’elle, mais son but n’était pas là. Donovan était une note en désaccord avec sa partition, elle était l’instrument rebelle, celui refusant de se joindre à l’orchestre. Elle représentait une singularité au sein des rafleurs, de ces êtres sans pitié, chargés d’éliminer la vermine. D’apparence plus faible, un visage presque doux - elle était si loin des standards de monstruosité. Augustus emprunta un autre chemin afin de croiser la route du fantôme, de se retrouver devant elle. Ses paroles brisèrent le silence : « Mademoiselle Donovan » Une politesse qu’il n’accordait pas à tout le monde. Bien souvent, il employait des numéros à l’encontre des autres personnes n’appartenant pas à son département. Car c’est ainsi que les informations étaient triées : un chiffre pour une identité. Reprendre les lettres premières de l’identité pour former un nombre. Cela lui permettait aussi de ne s’attacher à personne, de voir les vies s’éteindre sans aucune once de remords. « Bien que j’apprécie les peintures guerrières sur votre visage, il serait préférable d’effacer ce sang » il s’était avancé vers elle, rallumant toutes les lumières d’un claquement de doigts, juste pour mieux admirer les éclats carmin, mais il abaissa immédiatement la luminosité, ne la supportant pas. Un nouveau pas en avant. « Le Ministère n’est pas un lieu où se réfugier après vos missions. Vous pourrez faire votre rapport demain, le directeur de votre département n’en tiendra pas rigueur » Soyez assurée que j’irai lui toucher deux mots, tels étaient les sous-entendus de ses paroles. Rookwood avait informé le Ministère que la petite Donovan était sous sa protection, et que par conséquent, un seul pas de travers envers elle amènerait à la mort du fou.
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La course se poursuivait dans la forêt, traquant sa proie telle une chasseresse, Vesper courait à en perdre haleine. Les insurgés, les nées moldus qui fuyaient et qui ne se soumettaient pas étaient devenus l'une des priorités des rafleurs. Envoyée pour traquer et ramener cette fugitive, Vesper ne faisait qu'exécuter les ordres. La traque s'était révélée être plus compliquée que prévue. Courant à travers les bois, la nuit était déjà tombée depuis quelques heures, elle n'avait pas le droit à l'erreur, elle se savait surveillée, et si elle n'accomplissait pas tâche, elle en subirait les conséquences mais également sa famille, et elle ne pouvait pas se le permettre. Elle s'arrêta et fixant sa baguette sur sa proie, elle lança : « Sectumsempra. » Surprise par l'attaque, sa victime tomba à ses pieds. L'ombre de la jeune femme s'approcha, et pointant de nouveau sa baguette, elle l'observait agoniser de ses blessures, des ses plaies qu'elle lui avait affligées, n'y trouvant aucune jouissance, aucune satisfaction comme certains rafleurs qui pouvaient en avoir. Vesper murmura entre ses lèvres : « Endoloris. » Le corps se tordait sous l'effet du sortilège, un corps si faible, si impuissant face à elle, Vesper la regardait sans le moindre remord. La jeune femme, une née moldue, poussait des cris à en percer les tympans, son visage était couvert d'égratignures, et imbibé de larmes, suppliant sa survie, suppliant de la laisser partir, elle se débattait encore et encore parce qu'elle savait qu'une fin atroce l'attendait. Allongée sur une couche de feuille, sous la contrainte du sortilège doloris. Vesper ne disait rien, silencieuse, elle faisait perdurer le sortilège. Elle y était contrainte, elle ne pouvait pas faire autrement, le choix ne lui appartenait plus. Elle ne trouvait aucun plaisir à ce qu'elle était entrain de faire à cette pauvre âme, à cette personne condamnée à cause de son sang, mais elle n'arrivait plus à s'arrêter, à faire cesser le supplice. La demoiselle essayait de comprendre ce que les psychopathes pouvaient ressentir à cette instant. Mais ça lui semblait tellement improbable d'y trouver du plaisir. Etait-ce un sentiment de puissance ? Vesper était incapable de répondre à cette question. Elle se sentait juste mal, si petite, si lâche. Et puis les cris s'arrêtèrent soudainement. Stoppant net le sortilège, Vesper s'inquiéta. Elle s'approcha lentement, écrasant une branche sous son pied et s'agenouilla près du corps. Des larmes la gagnaient. Elle secoua sa victime en espérant qu'elle se réveille, elle la secoua de plus en plus, mais en vain. Plus de respiration, plus de mouvement, elle avait commis l'irréparable. Assise près du cadavre, elle se mit à pleurer pendant de longues minutes. La sorcière n'arrivait pas à comprendre, elle était complètement perdue. Qu'est-ce qu'elle avait fait ? Comment avait-elle pu en arriver là ? Elle passa ses mains sur son visage avant de remarquer qu'elles étaient tâchées de sang. Elle paniqua quelques minutes se demandant ce qu'elle pouvait faire, ce qu'elle devait faire. Les larmes finirent par lui manquaient, et elle se retrouva seule au milieu des bois, dans un silence de mort.

Le corps tremblant, Vesper venait d’atterrir dans l'atrium du Ministère. Elle se retrouva seule dans ce grand hall complètement désorientée par la situation qui avait fini par la dépasser. Elle était rentrée dans un d'état second, l'esprit complètement ailleurs, ne ressentant plus aucune émotion, ni colère, ni tristesse, juste rien. C'était un moyen de se protéger. Déambulant dans les couloirs, elle ignorait où elle se rendait. A droite ? A gauche ? Elle se dirigeait là où son corps l'emmenait, incapable de réfléchir. Un fantôme, elle était devenue. Malheureusement, Vesper avait fini par devenir comme les autres, un tueur, un assassin, un monstre. Elle en avait fait des choses dont elle n'était pas fière, mais là, elle avait atteint le maximum de l'atrocité, ôter la vie d'un être. Alors qu'elle continuait de marcher, une voix l'arrêta et la tira de cet état dans lequel elle se trouvait. Lentement, elle releva son visage et finit par distinguer les traits de la personne, celle d'un homme qu'elle connaissait, Augustus Rookwood. Pourtant, aucune surprise ne paraissait sur le visage de la jeune femme, elle restait là, à le regarder sans rien dire. Les paroles qu'il prononçait avec un timbre de voix presque agréable paraissaient inaudibles. Il parlait de sang. Elle baissa ses yeux vers ses mains. Les souvenirs lui revinrent en mémoire tel un coup de fouet. Elle renvoyait ce corps, celle d'une jeune femme pas plus vieille qu'elle. Son corps inerte qui gisait sur l'herbe. « Je crois que je l'ai tué. » Elle ignora les dernières paroles de monsieur Rookwood, paniquée, elle continuait de regarder ses mains qui se mettaient trembler de plus en plus vite et de plus en plus fort. « Je crois que je l'ai tué. » Elle se répéta, cherchant peut être à se convaincre qu'elle ne l'avait pas fait, que ce n'était qu'un mauvais rêve. « Je... Je ne voulais pas le faire... Je... Ne l'ai pas fait exprès. Je ne voulais pas... » Des sanglots prirent possession de son visage qu'elle finit par relever vers le chef du département des mystères. Elle le regarda complètement désemparée, comme si Vesper cherchait son pardon pour l'acte qu'elle avait commis. Elle ne l'avait pas fait exprès, mais la réalité c'était qu'elle l'avait tué et c'était trop tard pour revenir en arrière.
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Le sang sur le visage, c’était une belle peinture, digne d’un chef d’oeuvre. Il observait cela avec une indécence qui lui était propre, se délectant de la mort, de la folie, comme étant capable d’absorber le crime qu’elle avait certainement commit. Jolie poupée de sang. Il retint un sourire lorsque les premières paroles franchirent les lèvres de l’Egarée. Alors elle venait de connaître la mort, elle venait de saisir la faucheuse, elle venait d’abattre le couperet, volant une vie. Était-ce la première fois ? Lui se souvenait parfaitement de son premier meurtre, de la peur qui avait gagné ses entrailles, mais de la joie aussi, de ce curieux sentiment d’apaisement lorsqu’il avait vu le corps retomber au sol. Tous n’étaient pas égaux devant la mort, tous n’avaient pas la capacité à en supporter la vue. Lui, ça ne l’avait jamais écoeuré, au contraire, il était ravi de cela, de quelques funestes beautés. Augustus avait fait un nouveau pas en avant, il se devait d’être prudent avec elle, de ne pas l’effrayer outre mesure. Elle était l’animal perdu, celle ayant affronté le chasseur, celle l’ayant dévoré. Il se devait de l’apprivoiser, comme il l’avait fait durant ces derniers mots, abolissant peu à peu quelques barrières. Délicatement, il attrapa l’une des mains ensanglantées, mains parcourues par des tremblements. Il était si loin de son comportement ordinaire, de cette froideur sans égale, de ce désintérêt complet pour la race humaine. « L’expérience de la mort n’est pas agréable pour tout le monde » Il relâcha la main qu’il avait emprisonné, ses doigts s’étaient alors couverts du sang d’un inconnu, une curiosité qu’il observa, levant sa main devant ses yeux. « Croire, c’est se persuader du contraire, c’est vouloir altérer la réalité » Je crois que non, une formule admirable qui l’amusait grandement. Combien de fois était-on venu dans son bureau, se présentant avec ses mots : je crois avoir fait une bêtise, je crois avoir cassé ceci, je crois que je vais vous décevoir. Mais cet emploi n’était jamais anodin, bien au contraire! Il dénotait la vérité, celle qu’on ne voulait pas s’avouer, et celle dont Rookwood se délectait à l’instant présent. Celle qu’il avait protégé avait accompli de grands actes, et ce n’était que le début du plan qu’il avait imaginé, de cette merveilleuse machination. « Quelle est la vérité Donovan, avez-vous tué cette personne ou est-elle toujours vivante, gisant quelque part, à la merci des charognards ? » Si les mots étaient froids, ceux d’un inspecteur demandant un rapport, la voix se voulait douce, presque rassurante, comme si il cherchait à extraire la vérité pour ne plus qu’elle ait à subir les souvenirs. Une impression. Augustus était là pour imprimer les souvenirs, les lui graver dans la chair.

Et les larmes sur le visage déversaient le carmin, altérant la peinture. Il aimait ces instants de beauté que seul lui pouvait comprendre. Voir un visage en sang, souillé par des larmes, il n’y avait que lui pour ne pas y voir la déchéance. Non. Juste une gloire, une sorte d’apothéose. Rookwood eu l’envie soudaine de lui arracher les larmes, d’effacer ces preuves de faiblesse d’un geste de le main, mais il garda sa distance, les mains dans les poches de son pantalon. Il fit plusieurs pas dans l’atrium, comme tournant autour de Vesper, jugeant celle en qui il avait placé de nombreux espoirs. Parfois, elle lui rappelait celle qu’il n’avait toujours pas attrapé, celle qu’il s’était juré d’obtenir. Il y avait un peu de Daphné Greengrass, un esprit fort, capable d’horreurs pour sauver quelques vies. Et c’était peut-être la raison pour laquelle il n’avait toujours pas envoyé Vesper à Azkaban, car il aurait eu de quoi. Les informations qu’il possédait à son sujet étaient importantes, mais il les gardait précieusement. Envoyer un tel potentiel en prison serait du gâchis. Il voulait voir jusqu’où il pourrait la plonger dans les ténèbres, jusqu’où il pourrait développer la petite étincelle de hargne qu’il avait parfois vu naître dans les yeux.

Il sortit le retourneur de temps de la poche de sa veste, le tenant par la chaîne, juste sous les yeux de Vesper. « Si je vous offrais la possibilité de retourner en arrière, de murmurer des paroles à votre vous du passé, qu’est-ce que vous changeriez ? » L’objet était cassé, par conséquent, elle pouvait toujours essayer de lui dérober, celui-ci ne lui permettrait pas de reconstituer un puzzle aux pièces manquantes. « Même avec un Retourneur, vous ne pourriez changer vos actions. La mort est un point fixe dans la ligne du temps, et ce que vous avez vécu ne peut être effacé » défaire la mort avec un objet magique, c’était là le rêve de nombre de sorciers, mais il y avait toujours une contrepartie à ce genre d’exercice périlleux. « Racontez-moi. Quelle était votre mission… quels sorts avez-vous employés » Il aurait pu la conduire dans un autre endroit, plus chaleureux, moins grand, moins effrayant, mais pour le moment, il avait besoin d’en faire un animal apeuré afin que par la suite elle n’écoute plus que le son de sa voix et rien d’autre. « Je ne suis pas ici pour vous juger, ce n’est pas mon rôle » Il ne lui accorderait pas le pardon espéré. Non, ce qu’il pouvait faire, c’était la féliciter, lui dire ô combien il était fier d’elle – mais les éloges viendraient plus tard.
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