Le 20 juillet 2002

Il n’a pas apporté de fleurs à June. Il y a pensé. Il ne sait pas lesquelles il préfère. Il n’a rien à se faire pardonner en plus, sauf peut-être de ne pas avoir su la libérer avant – d’avoir laissé le gluant Snape la posséder trop longtemps.
Il n’a pas non plus apporté de whisky. Il sait bien qu’elle est sensible à l’alcool et qu’un seul verre bu suffit amplement à propulser la rouquine dans un état second plutôt hilarant (à son sens de buveur expert). La même chose qu’avec Samwell.
Alors il a volé des gâteaux, qu’il apporte au campement Audacieux-Pacifistes cachés dans le sac qu’il porte en bandoulière. Il porte son pardessus pour la dernière fois, peut-être, pour les derniers kilomètres de la pelure qui tombe en lambeaux sur son dos, presque. Le ciel est clair, la journée belle, mais le Belliqueux s’accroche au vêtement comme un enfant à une couverture adorée. Il ne le portera pas aux États-Unis et il se sent déjà nu.
Il a volé des gâteaux chez un traiteur, un Français. Il ne se rappelle plus des allergies de June. Il en a pris à tout. Violettes, framboises, carottes, roses, bleuets, citron, chocolat et vanille. Il en a plein son sac, une véritable orgie de petits gâteaux. Il s’est promis de donner ceux restant à Blair, qu’elle les partage avec Lancelot, Murphy et Arthur.

Un Silencieux le fait entrer sans rechigner dans le campement, son explication sommaire satisfaisant tout à fait la curiosité du gardien. Il n’a pas vu June depuis l’événement au Ministère. La fois où il devait venir auparavant, il est allé voir Nyssandra. C’était urgent. C’était terrible. Ce l’est encore. Il ne veut pas y penser.
Et il y a deux jours, il a vu Elphaba.
Et il ne veut pas y penser non plus. Il ne doit pas y penser.
Il est mené jusqu’à l’endroit où les blessés graves sont traités à long terme, un coin plus reculé du toit, plus isolé, insonorisé pour empêcher les bruits ambiants de déranger ceux qui récupèrent. Il croise Finley qui sort de la tente et ils échangent à peine un regard, un signe de tête bref. Si Davius n’avait pas donné de baguette à Blair, elle ne serait pas allée au Ministère et elle n’aurait pas risqué la mort. Si elle en avait eu une avant, elle aurait su se défendre convenablement. Si Lucrezia était revenue la chercher, rien de tout cela ne serait arrivé. Trêve brève. Il se faufile entre les paravents de fortune et se plante au pied de la couchette de la jeune Auror. Elle est en meilleur état que lorsqu’il l’a vue pour la dernière fois et pourtant, elle a encore besoin de repos. Et heureusement pour lui (et pour elle), elle est réveillée. Pas besoin de le faire lui-même, dans sa délicatesse légendaire.

L’Auror balance le sac sur les genoux de la rouquine; celui-ci s’entrouvre, révélant son riche butin aux yeux de la femme. Un sourire malicieux se dessine sur son visage, monte jusqu’à ses yeux. Il est bien. Son esprit est triste, mais cela ne se lit pas sur le visage bronzé. Pas maintenant. « Tu t’es sauvée du whisky. Loup-garou ou pas, la prochaine fois, tu n’y échapperas pas. » Et il est content de la voir, aussi. Ça, elle peut bien le deviner.

Quinze jours. Quinze jours qu’elle avait été sauvée. Quinze jours qu’on la forçait à du repos alors qu’elle n’aspirait qu’à aider. Elle avait tenté plusieurs fois de sortir et plusieurs fois on l’avait ramené à son lit en la grondant comme une enfant pris en train de faire une bêtise. Elle aurait voulu se mettre en colère contre eux, mais n’avait pas pu. Elle aurait voulu désobéir encore une fois, mais ils avaient été prévoyant et lui avaient dit que si elle continuait ils la liaient à son lit jusqu’à ce qu’elle aille mieux. Elle avait fini par accepter en négociant pour des jours où elle pouvait se dégourdir les jambes. Son genou avait pris cher pendant le jour des exécutions, elle devait s’exercer. Elle avait utilisé les mêmes méthodes qu’avec Snape ; l’usure. Elle les avait harcelés tous les jours pour obtenir leur accord d’au moins une promenade par jour se gardant le fait qu’elle voulait marcher seule pour plus tard. Elle aurait un chaperon à chaque fois pour le moment puis viendrait le moment où elle recommencerait à négocier les termes de sa convalescence. Finley était venu s’occuper d’elle aujourd’hui, vérifier que tout allait bien pour elle et que les blessures continuaient à se guérir comme il fallait. Son nez ne lui faisait plus mal et les bleus disparaissaient. La douleur dans ses côtes était toujours là, mais on lui avait assuré que c’était normal. June n’avait jamais trouvé que souffrir était normal. Son genou quant à lui, il allait mieux, mais il lui faudrait du temps avant que ça ne guérisse totalement. Il la lançait par moment, mais elle pouvait un pied par terre ce qui était déjà une belle victoire. C’était également pour ça qu’elle pressait les insurgés pour qu’elle puisse marcher et s’entraîner. Elle poussa un soupir lorsque Finley lui répondit qu’elle ne pourrait pas sortir aujourd’hui parce qu’il la trouvait fatiguée et trop pâle. Elle n’était pas à l’abri d’un malaise et vu qu’ils se trouvaient sur un toit, ça pouvait vite devenir dangereux pour elle. Elle grogna quelques mots dans sa barbe et s’assit sur son lit, laissant l’insurgé continuer son inspection un sourire amusé sur le visage. Ça l’amusait en plus ? « C’est pas vraiment mon habitude de tomber des toits… » Finley la fit taire d’un geste de la main et June se renfrogna. C’était tellement frustrant pour elle cette situation. Elle n’osait pas trop demander des nouvelles des autres, elle ne voulait pas apprendre que beaucoup avaient succombé aux brûlures. Elle n’osait pas non plus demander comment allait le monde sorcier après tout ce qu’il s’était passé. Elle voulait s’impliquer, mais on lui avait fait comprendre que ce n’était pas encore le bon moment. Finley termina son auscultation, échangea quelques banalités avec June puis s’en alla. Elle l’entendit s’arrêter juste devant la tente avant de poursuivre son chemin. Un pan de tissu se redressa et son visage s’illumina d’un sourire lorsqu’elle reconnut Davius.

Depuis le soir où ils avaient transplané en lieu sûr, elle ne l’avait plus revu. Elle avait cru à un rêve en se réveillant. Après tout qu’aurait fait un Belliqueux chez les Pacifistes ? On l’avait laissé entrer. Il avait déambulé dans le camp pour venir la voir. Il balança un sac sur ses genoux qui s’ouvrit et dégagea une délicieuse odeur de gâteaux. Son ventre se mit à gronder avec force et elle se rendit compte qu’elle n’avait avalé aujourd’hui. C’était un merveilleux cadeau qu’il lui faisait. « Tu t’es sauvée du whisky. Loup-garou ou pas, la prochaine fois, tu n’y échapperas pas. » Elle eut un sourire en coin. « Promis, on fêtera ça dignement quand je pourrais sortir d’ici. » Il était inutile de souligner le fait que l’alcool et elle, c’était une histoire étrange. Il le savait. « Merci pour les gâteaux au fait ! » Elle plongea sa main dans le sac pour en sortir un à la vanille et elle s’empressa de mordre dedans. Elle avait faim. Elle prit soin d’avaler sa première bouchée avant de reprendre la parole. « Prends-en, je risque d’avoir du mal à tous les manger sinon. » Elle posa le sac juste à côté d’elle pour que Davius puisse se servir. « Alors… comment ça va ? » S’assurer des banalités avant d’entrer dans le vif du sujet. June voulait tout savoir pour reprendre avec toutes les cartes en main.

« Promis, on fêtera ça dignement quand je pourrais sortir d’ici. » Enfin. Celle qu’il est venu voir. Le sourire est un peu plus large. Ils fêteront ça avec un seul verre d’alcool, s’il le faut, mais il s’en fout. « Merci pour les gâteaux au fait ! » Un petit signe de main. Ce n’est rien. La voix manger, la voir si près de lui, suffit à le rendre plus qu’heureux. Davius n’a jamais perdu espoir de réussir à sauver June de Snape, mais qu’elle soit là… ça le renvoie à novembre. Quand il a retrouvé Sam. Les gens vont, les gens viennent.
(elle est là et Nyssandra a disparu)
« Prends-en, je risque d’avoir du mal à tous les manger sinon. Avec plaisir. » Héhé. Il n’est pas le genre à se faire prier pour manger. Il hésite à en prendre un au chocolat (comme le gâteau chez Nyssandra), mais sa main dévie plutôt vers un petit gâteau au citron. Il s’assit sur un coin du lit et mord dans le gâteau, au goût d’agrume juste assez prononcé. Pas mal, ce traiteur. Il ira y voler plus souvent. « Alors… comment ça va ? » Il mâche et avale sa bouche avant de répondre, les yeux fuyants : « Pas mal… pour une fois. » Il ment un peu. Il ne va pas mal parce qu’il est heureux qu’elle soit là, qu’elle aille mieux. Il ne va pas mal parce que bientôt, il quitte le pays pour une mission importante, autre que du simple ravitaillement ou du ravalement de façade mangemort. Pourtant, quelque chose reste triste dans ses yeux, quelque chose qu’il ne veut pas montrer à June. Quelque chose qu’il ne peut montrer à personne, quelque chose qu’il cache, qu’il a effacé.
(il a effacé Nyssandra et Elphaba le voulait également)

Il parle la bouche pleine, fixant les jambes de la rouquine – son genou encore entouré d’attelles. « Occupé. On part dans une semaine, Sam et moi, et on espère que les Belliqueux auront pas foutu le feu à la forêt en notre absence… ou à mon pardessus. Même s’il n’est plus bon à autre chose. » Il soupire légèrement, avant de retirer ledit pardessus pour le balancer au sol. Il a trop chaud. Il est en t-shirt, dessous. Aux couleurs des Harpies de Holyhead, marqué LLEWELLYN au dos. Celui au numéro et au nom de sa sœur. Ça aussi, il a réussi à en trouver un. Il le portera, aux États-Unis. Sait-on jamais, si ses parents sont dans les parages… oh, ça ne sert à rien de planifier ce qui ne risque pas d’arriver. « C’est pas un bon moment pour foutre le camp. » Ce ne sera jamais un bon moment. Même si c’est pour le bien des insurgés. L’Auror sait pertinemment qu’il va penser au Royaume-Uni pendant tout son séjour outre-mer. Qu’il ne pourra s’enlever tous les problèmes de son pays de la tête. Qu’il va penser à (Elphaba) tous ceux laissés derrière, dans une période toujours plus sombre.
Le petit gâteau se termine rapidement et est suivi par un autre, à la violette cette fois. Le goût floral n’est pas exactement ce qui plaît le plus au Gallois, mais il s’y accommode rapidement. Il a trop faim. C’est permanent, chez lui. Chez eux. « Ceux qu’on ne mangera pas, je vais les donner à Blair. Ça va moins emmerder Finley que lorsqu’il lui a donné une baguette. D’ailleurs, en pensant à lui… Doc t’emmerde pas trop ? »

S’il y a bien quelqu’un qui sait à quel point les Pacifistes sont chiants, les soigneurs encore plus, c’est bien lui. Son coma l’a soigné de toute envie postérieure de se faire soigner par eux et il va systématiquement voir Julian, malgré les menaces de l’amputer de tous ses membres à chaque fois qu’il se présente en piteux état.

Davius évita de la regarder, surprenant June. « Pas mal… pour une fois. » Elle fit la moue. Pour une fois. Ils avaient dû connaître des temps durs et elle se rendait compte combien, à côté, elle avait été chanceuse. Elle n’avait jamais souffert de la faim. Elle n’avait pas eu peur d’être réveillée par des mangemorts pointant leur baguette menaçante. Elle n’avait plus eu l’angoisse du moindre bruit entendu. Pour une fois. Elle se plaignait de sa captivité chez Snape alors que ses amis dehors en bavaient plus qu’elle. Elle baissa la tête honteuse. « Occupé. On part dans une semaine, Sam et moi, et on espère que les Belliqueux auront pas foutu le feu à la forêt en notre absence… ou à mon pardessus. Même s’il n’est plus bon à autre chose. » Avant de la redresser aussi vivement. On part dans une semaine, Sam et moi. Ils partaient ? Elle le vit se redresser et balancer son par-dessus au sol. Oh ce par-dessus. Ça faisait tellement plaisir à la rouquine de le revoir. « C’est pas un bon moment pour foutre le camp. » « Si tu dois t’en aller, c’est pour une bonne raison. Ne t’inquiète pas pour le Royaume Uni, il sera toujours là et promis, les Belliqueux vont éviter de mettre le feu à la forêt. » Elle rit. Elle n’était pas sûre qu’ils pourraient condenser la ferveur des Belliqueux, mais ils allaient essayer si jamais ils allaient trop loin. Davius avait sa parole. June mordit dans un autre morceau du gâteau puis le termina rapidement.

Elle hésita à en prendre un second, Davius prit celui à la violette. June sourit encore une fois. « Ceux qu’on ne mangera pas, je vais les donner à Blair. Doc t’emmerde pas trop ? » Blair. Le prénom résonna dans son esprit. Blair. Beltane n’était pas si loin dans son esprit. Ses bras autour de la petite Hughes. Ce prénom qui n’était pas le bon. Cette fille qu’elle n’avait plus. Blair était chez les insurgés, Blair avait failli rester auprès des mangemorts, Blair était sauve. Elle devait voir Blair. Elle fit taire son ancienne vie, mettant de côté cette soudaine envie pressante au même endroit que celle de retrouver Teddy et se concentra sur la réponse qu’attendait Davius. « Tu me connais ? Il doit probablement en avoir plus marre que moi étant donné que je refuse de tenir en place… » Elle grimaça. « Ils m’ont pas ratée là-bas et du coup la guérison prend plus de temps que prévu… mais je trouve que je m’en sors pas trop mal. »

Elle repensa à tous ceux qui avaient pris feu et l’angoisse lui noua la gorge. A chaque fois c’était la même chose. L’odeur lui envahissait les narines. Elle secoua la tête. Elle devait penser à autre chose. « Tu sais comment vont les autres rebuts ? » Comment va Ginny ? Elle n’avait pas poser la question à Finley bien trop pressée de sortir de cette tente pour penser de manière plus adulte. « Oh et vous allez faire quoi avec Sam ? » Manière détournée de savoir si elle pourra participer à une quelconque mission lorsqu’elle serait en état. Elle avait envie d’aider et le plus rapidement serait le mieux.

Le rire de June. Son sourire. Sa crinière. Elle lui manquait. Ils n'ont jamais été très proches, jadis, mais la guerre les a indéniablement rapproché. Les conflits forcent des amitiés et des relations avec des personnes que vous ne soupçonniez pas. June est un passé. Des souvenirs, une ancienne vie, un goût presque amer, sans pourtant se départir d'une certaine douceur. Une promesse, également. Qu'ils peuvent continuer ce à quoi ils ont juré allégeance, tous les deux. « Tu me connais ? Il doit probablement en avoir plus marre que moi étant donné que je refuse de tenir en place… Ils m’ont pas ratée là-bas et du coup la guérison prend plus de temps que prévu… mais je trouve que je m’en sors pas trop mal. »

Il étouffe mal un ricanement de satisfaction. Savoir que Doc en bave probablement avec June lui fait très plaisir. Il ne peut pas l'emmerder lui-même, il manque clairement de raisons et de blessures, mais il n'y a pas de mal à profiter des ennuis créés par les autres patients. « Tu sais comment vont les autres rebuts ? » Le goût de violette lui tombe subitement sur le cœur, le goût remontant dans son nez comme une bile amère, comme un mauvais souvenir. Il semble ignorer la question de la rouquine, faire la sourde oreille, se concentrant plutôt sur sa deuxième interrogation : « Oh et vous allez faire quoi avec Sam ? Chercher des alliés aux États-Unis. » Il ne veut pas trop en révéler. Les chances d'échouer sont affreusement grandes, ridiculement élevées, et parler de la mission lui donne le sentiment de gâcher toutes leurs chances de la réussir. Et il se doute bien d'où elle veut aller, avec cette question faussement innocente... enfin, il est ainsi, lui aussi.
On ne montre pas à un vieux loup à montrer patte blanche.
Davius donne une petite pichenette sur le nez retroussé de son ancienne collègue. « Je sais exactement où tu veux en venir, avec ça. Son regard se fait plus lourd. Lourd de morale. Papi Poufsouffle en approche, Fléreur qui se moque du chat sans aucun doute. Rien avant que tu sois remise. » Rien, ou presque. Il n'est pas uniquement venu la voir pour faire le joli cœur avec ses petits gâteaux aux multiples saveurs. Il a une demande à lui faire, une proposition. Quelque chose qui l'implique dans les affaires des insurgés, sans non plus la forcer à courir dans tous les sens.

Il termine le petit gâteau en une bouchée. « Et... je ne sais pas... comment vont les autres. Il en est presque gêné. Les Loups n'ont jamais eu la vocation d'être ceux qui soignent les blessures, qui s'informent des autres, et il en est la preuve. Lui-même, lors de son coma, de son alitement, ne s'est jamais attendu à ce que l'on demande de ses nouvelles. Ginny est avec sa famille. C'est tout ce que je sais. » Et les Weasley gardent le secret sur son état. Il peut seulement supposer que ce n'est pas joli, au vu des mines des garçons. Davius se relève pour s'asseoir un peu plus près de June, dans la position de celui qui veut confier un secret – avec pourtant dans le regard quelque chose de malicieux. « Je sais que tu as quitté les Loups, mais... penses-tu revenir avec nous ? La voix basse, chuchotement conspirateur et avide. J'aurais une... mission à te confier. » Pression subtile. Chantage, presque. Il la lui confiera même si elle ne revient pas parmi son groupe de Belliqueux, la mission, mais évidemment... il se sentirait plus en confiance s'il était avec une pure alliée.
(June sera toujours une pure alliée)

L’atmosphère s’alourdit dans la tente. Elle sentit qu’elle avait touché un point sensible. Un frisson glacé parcourut son dos. Elle les avait vus s’embraser pendant l’exécution. Elle avait vu les cheveux de Ginny prendre feu, mais elle pensait qu’ils avaient réussi à en sauver plus que ça. Vu le silence de Davius, elle comprit qu’il ne devait pas rester grand monde. Ses lèvres se pincèrent. Tôt ou tard, les mangemorts allaient payer le mal qu’ils avaient fait. « Chercher des alliés aux États-Unis. » lui répondit-il. « Aux États-Unis ? » qu’elle répète surprise. Ils avaient prévu de faire des missions à l’étranger alors ? C’était diablement intéressant. Quitter le pays. Voir autre chose. Profiter d’un peu d’une accalmie en espérant rallier d’autres personnes à la cause. Elle enviait Davius en cet instant. La mission avait très peu de chance de réussir, mais qui ne tentait rien ne pouvait pas espérer obtenir grand-chose. Elle plaçait une grande confiance en l’ancien Auror et elle savait qu’il pouvait réussir. L’homme lui donna une tape sur le nez. « Hé ! protesta-t-elle. June se le frotta en baissant les yeux. « Je sais exactement où tu veux en venir, avec ça. Elle coula un regard curieux vers lui, June devinait qu’il avait parfaitement compris. Rien avant que tu sois remise. » Elle ne put s’empêcher de grogner de frustration. Elle comptait sur Davius pour la sortir de là avant que Finley ne l’achève avec un énième sermon sur le fait que le repos permettait une guérison plus rapide. Elle le regarda finir le deuxième petit gâteau.

« Et... je ne sais pas... comment vont les autres. » finit-il par dire. « Ginny est avec sa famille. C'est tout ce que je sais. » June poussa un soupir de soulagement. Ginny allait bien. Elle irait s’enquérir des autres un peu plus tard ou elle harcèlerait Finley, elle avait le choix. Davius vint s’assoir à ses côtés « Je sais que tu as quitté les Loups, mais... penses-tu revenir avec nous ? J'aurais une... mission à te confier. » Elle manqua de s’étrangler lorsqu’il posa la question fatidique. Elle ne savait pas quoi lui répondre. Elle ne le savait pas elle-même. Elle devait penser à Teddy et à son bien-être. Elle devait penser à cette mission qu’elle s’était elle-même donné : le retrouver, le ramener chez les insurgés et le protéger. Elle n’avait parlé de ça à personne. « Pour le moment c’est un peu flou encore, mais j’y songe, je t’avoue. » Elle ne disait pas ça pour qu’il lui donne la mission en question. Elle était sincère et il le savait. « Tu sais que tu peux me faire confiance là-dessus. C’est quoi cette mission ? » Elle rangea le reste des gâteaux dans le sac et replia sa jambe valide sous elle lui permettant de se tenir droite sur le lit, signe qu’elle comptait écouter attentivement ce que l’ancien auror avait à lui dire. Elle étouffa tout de même l’excitation qui commençait à la gagner. Elle allait pouvoir de nouveau se montrer utile.