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sujet; blackbird (lucius)
MessageSujet: blackbird (lucius)   blackbird (lucius) EmptyJeu 27 Aoû 2015 - 0:33

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BLACKBIRD

- LUCIUS & ASTORIA, NO FAMILY TIES, SUCH DRAMA -

You ain't go no one to hold you, you ain't got no one to care. If you'd only understand dear, nobody wants you anywhere. Cause your mama's name was lonely and your daddy's name was pain. And he called you little sorrow cus you'll never love again. So why you wanna fly ? Blackbird, you ain't ever gonna fly.


Le Manoir Greengrass était, une fois de plus, d'un calme inhabituel. D'habitude, les pas de ma sœur raisonnaient à l'étage, ou bien j'entendais ma mère qui fredonnait parfois de vieux airs qu'on entendait plus depuis des années, ou encore les elfes de maison qui briquaient la demeure ou préparaient les repas. Mais en ce début de soirée, j'étais seule. Je supposais sans trop de mal que mon père travaillait, on ne l'entendait de toute façon jamais beaucoup et je savais que Daphne avait accompagnée ma mère sur le chemin de traverse afin de refaire sa garde-robe. J'avais réussi à échapper à la sortie mère-filles du jour en prétextant un mal de crâne. Bien sûr, acheter de nouvelles robes me plaisait toujours, mais depuis le mois d'avril, j'avais surtout besoin de plus de calme que d'habitude. Une fois de plus, j'avais trouvé refuge dans les livres et c'est dans la bibliothèque du Manoir que j'essayais de fuir toutes ces pensées qui me poursuivaient déjà jour et nuit. Pourtant, je ne parvenais pas à me concentrer, je m'aperçus alors que je relisais pour la dixième fois sans le comprendre un paragraphe consacré au combat ayant mené à la victoire de Dumbledore sur Grindelwald. Une histoire que tous les jeunes sorciers connaissaient par cœur. Mais j'avais toujours adoré les livres d'Histoire, le passé était si instructif. J'avais toujours été persuadé qu'il n'y avait pas de meilleure façon d'apprendre que d'observer ceux qui nous avaient précédés. Daphne était plus aventureuse, elle était une sorcière « de terrain », moi, j'étais plutôt un rat de bibliothèque. Les livres me rassuraient et me passionnaient à la fois. Je me laissais si facilement embarquer par les mots que je revivais sans peine les grandes batailles de l'Histoire, les entretiens durant lesquels s'était joué le destin de deux pays ou encore les événements qui avaient mené à l'ordre social actuel en Grande Bretagne. Pourtant, je levais les yeux du passionnant bouquin et le refermais dans un claquement sec. Le chat, qui s'était roulé en boule sur le dossier d'un fauteuil proche du mien sursauta et me jeta un regard offensé. Sale bête. Je me levais sans lui prêter attention et reposais le bouquin sur une étagère en hauteur en le faisait léviter à l'aide d'un sort basique. Je continuais de m'émerveiller des prodiges de la magie. J'avais certes grandi dans ce monde, mais ce n'est qu'en me retrouvant privée de ma baguette et ainsi de toute forme de magie que je pouvais pratiquer, que je m'étais rendu compte de la beauté de notre art. Quand ma baguette m'avait été confisqué le jour de mon enlèvement par les insurgés, je m'étais senti atrocement démunie et faible. Aujourd'hui, je savourais pleinement le contact rassurant du bois de noyer entre mes doigts et je m'extasiais de sentir les pouvoirs que je possédais en moi se canaliser en elle. Comme si me retrouver privée de magie toutes ces années m'avait fait craindre que je ne la retrouve jamais. En quittant la bibliothèque, je poussais le chat du dossier du fauteuil. Il retomba sur ses pattes - pas de chance - et feula d'un air menaçant. Ce stupide chat ne m'avait jamais aimé et je le soupçonnais de venir intentionnellement semer ses poils sur toutes mes précieuses étoffes dès que j'oubliais de fermer la porte de ma chambre. Je me contentais de l'ignorer, n'étant pas d'humeur à provoquer davantage l'animal.

En quittant la fraîcheur du manoir, je pus profiter du soleil de cette fin de journée qui réchauffa vite ma peau de porcelaine. L'été tirait à sa fin et les derniers beaux jours semblaient vouloir persister avant de laisser la place aux pluies de septembre. Je m'installais sur un banc en pierre depuis lequel je pouvais observer une partie de l'immense parc qui composait le domaine familial ainsi que la façade principale du manoir. Je fermais les yeux et laissais mon visage baigner dans les derniers rayons du soleil, me réchauffant peu à peu. Regretterais-je cet endroit quand je le quitterai ? Peut-être, après tout, j'y avais passé toute mon enfance, j'y avais ma famille et beaucoup de mes souvenirs. Pourtant, je sentais que quelque part, j'avais besoin de m'envoler. Pas tout de suite, j'en serais bien incapable, mais un jour, le moment arriverait et je sentais qu'il arriverait peut-être plus tôt que ne le prévoyait mon père. A cette pensée, une pointe d'anxiété me perça le ventre. Un bruissement d'aile vint interrompre le cour de mes pensées et j'ouvris brusquement les yeux, tous mes sens soudain en alerte. Un majestueux hibou grand-duc au plumage fauve s'était posé sur le banc à quelques centimètres de moi et me fixait de ses yeux mordorés. Il tendit nonchalamment une patte à laquelle était accroché un rouleau de parchemin. Cela ne me rassura pas. Je reconnaissais le messager. Je détachais le rouleau et l'oiseau s'envola aussitôt, il n'attendait pas de réponse. Je décachetais la cire et déroulais le parchemin. Il portait l'écriture et la signature de Lucius Malfoy, qui me demandait au manoir Malfoy. L'oiseau n'avait pas attendu de réponse, parce qu'il n'y avait qu'une seule réponse possible. L'obéissance. Je pointais ma baguette sur la courte missive qui s'enflamma instantanément, laissant dans l'air une odeur de fumé pour quelques secondes.  

Une poignée de minutes plus tard, à peine, je me dirigeais d'un pas vif vers le Manoir Malfoy, pas très éloigné du nôtre, ma robe flottant derrière moi. Pour qui se prenait donc Lucius Malfoy pour me convoquer de la sorte, comme un vulgaire elfe de maison ? Cette situation devait cesser. J'étais Astoria Greengrass, descendante de la noble lignée des Greengrass, je ne recevais d'ordre de personne. J'approchais du manoir avec une appréhension grandissante. La silhouette de la demeure se dessinait au loin. J'avais toujours détesté cet endroit. Peut-être était-ce à cause de Lucius Malfoy lui-même. Il avait été ami avec mon père durant des décennies et aucune personne amie avec Wyatt Greengrass ne pouvait m'inspirer de sentiments positifs. Je me souviens encore de son regard froid malgré sous sourire et ses mots qui se voulaient chaleureux, ce jour de juillet où Draco et moi nous sommes fiancés. Quand j'approchais du portail, il était là pour m'accueillir, de son habituel regard glacé. Draco lui ressemblait-il, en dehors de ses cheveux blonds caractéristiques ? Je ne savais plus, peut-être que oui. Les mêmes yeux si froid, le même visage pâle. Scorpius serait-il une copie de son père et de son grand-père ? Penser au petit garçon me tordit l'estomac. Ce n'était pas le moment. Chaque entretient avec Lucius Malfoy réclamait la totalité de mon sang froid. Mr Malfoy. Dis-je en guise de salutation. Je n'en faisais pas plus que nécessaire, le strict minimum. Et j'étais toujours sur mes gardes avec lui. Je n'aimais pas ça, j'avais constamment l'impression d'être à l'épreuve, notamment concernant Scorpius, ce qui était sûrement le cas. Vous avez demandé à me voir. Ce n'était pas une question, une simple constatation, une allusion à sa désagréable missive que, j'espère, il percevrait. A l'avenir, j'aimerai que vous ne me convoquiez pas de la sorte. Mon ton était neutre, c'était préférable, je ne voulais pas avoir à choisir la colère et être effrayé d'entendre une note d'appréhension trahir ma voix ou un tremblement la faire faiblir. Je fixais sans ciller ses yeux glacés que j'avais déjà vu tant de fois.
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MessageSujet: Re: blackbird (lucius)   blackbird (lucius) EmptyMar 1 Sep 2015 - 23:18

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❝ you ain't go no one to hold you
you ain't got no one to care

Lorsque Lucius avait appris la nouvelle, ce fut comme un coup de massue. La missive de Wyatt Greengrass – ancien ami loyal et dévoué, aujourd’hui ennemi juré et redoutable – eut le même effet qu’une bombe. Même si Draco l’avait prévenu bien avant, la douleur de la trahison était bien plus amère lorsqu’elle venait de quelqu’un de l’extérieur. Lucius s’était donné du mal pour le cacher, minimiser les dégâts pour leur propre image. Mais les secrets finissent toujours par remonter à la surface, décidément. Il s’était senti pris au piège, à l’instant même où cela était arrivé. Et ce, pas spécialement à Draco. Non, au destin. Narcissa tentait tant bien que mal d’adoucir ses inquiétudes et de préparer le terrain, mais rien n’y faisait. Après tout le mal était déjà fait et il ne pouvait pas défaire cette bêtise. Il finissait par s’attacher à cet enfant, Scorpius, lui qui voyait ça d’un très mauvais œil. Mais peut-être que de voir Draco tout aussi pris à cœur par l’éducation d’un autre que lui, lui faisait comprendre à quel point il était bien plus adulte au final. C’était devenu un accord tacite avec Wyatt. Accepter, pour la pérennité d’une alliance aux allures de guerre froide. Lucius sentait l’odeur de la honte à plein nez, mais qu’importe. Draco était père et lui grand-père d’un petit fils dont il ne soupçonnait pas encore la richesse et la rédemption. Pas encore. Pourtant, il se perdait dans son regard, dans ses yeux intensément froids dans un être si fragile, si innocent. Il lui rappelait combien il tenait de son père et la façon dont il regardait son propre fils ; avec cet attachement soudain et dévastateur. Silencieux. Scorpius le rendait littéralement neutre et calme dans ces moments où il n’y avait qu’eux dans une même pièce, où seul le lien de parenté semblait subsister. Il reportait sur son petit-fils cet attachement qu’il avait échoué avec Draco sur bien des points. C’était pourtant absurde, presque impossible. Mais Lucius ne pouvait s’y refuser, ni s’y résoudre. Scorpius était la chair de sa chair, le sang de son sang. Sa descendance.

« Monsieur Malfoy. » La froideur de la voix en question le sortit de sa torpeur. Astoria Greengrass avait au moins le mérite d’être une femme digne de son rang. Enfin, presque. S’il avait accepté qu’elle vienne voir son petit-fils, c’est parce qu’il refusait de grandir sans mère. Lui-même ayant grandi sans la sienne. Il sait combien l’absence peut être cruelle, voir pernicieuse avec le temps. Il était hors de question que Scorpius en subisse les conséquences. Pas lui. « Vous avez demandé à me voir. » Lucius ne put s’empêcher de trouver sa tentative de faire bonne figure des plus amusantes. Si au moins elle pouvait être convaincante, il n’aurait pas autant de mal à essayer de la rendre réellement digne d’eux. De son propre fils. « À l’avenir, j’aimerai que vous ne me convoquiez pas de la sorte. » Il se crispa, sous le ton hargneux avec lequel elle venait de dégainer son arme. Il se retourna pour lui faire face, pour l’observer rester maître d’elle-même alors que chaque partie de son corps ne demandait qu’à se liquéfier tant la pression devenait insupportable. Il la jaugea de son regard d’acier, chaque parcelle de son être, comme pour s’assurer qu’elle ne flancherait pas, comme à chaque fois. « Je vous convoque comme je le veux. C’est ainsi que vous le méritez. Il me semblait que c’était moi qui dictait les règles et vous qui en subissiez les conséquences jusqu’à que je vous juge digne d’avoir mieux. Autant pour vous que pour votre fils. » La dénigrer emmenait avec lui une certaine rigueur. Elle devait montrer qu’elle méritait ce pourquoi il se battait tant à essayer de lui donner. Alors sans doute n’en valait pas tant la peine. Elle avait abandonné son fils, sans se battre - au début. Elle s’était avouée vaincu sans même riposter. Puis il venait la voir, secrètement, malgré tous les dangers qu’engendraient leurs conversations nocturnes mais ô combien tacites. C’était là le combat d’un père pour son fils et d’une mère pour sa dignité envolée. Deux êtres brisés mais pourtant si similaires. C’était un peu comme si le karma en avait décidé ainsi, farceur.

« Draco est contre l’idée que j’emploie pour que vous puissiez voir Scorpius. Moi-même je doute de la méthode à employer. Mais je pense néanmoins qu’il a besoin d’une mère. De sa véritable mère. » Même si cela était sous-entendu, Lucius ne connaissait que trop bien la sensation de grandir sans. De ne pas avoir les bras réconfortants de sa génitrice lors de ses nuits noires remplies de cauchemars. De ne pas comprendre pourquoi notre père semble autant nous détester au détriment d’un souvenir, d’un fantôme. Lucius refusait malgré tout qu’Astoria ne soit rien d’autre qu’un mirage, un bout de photo jauni et terni par les ouï-dire, les qu’en dira-t-on dans une société qui se mangeait sa propre queue, comme un serpent. Il se refusait à priver Scorpius de la seule personne capable d’éprouver un lien réellement maternelle avec lui. Il n’en avait pas le droit. Ce choix ne lui revenait pas. Il ne lui incombait pas d’en décider autrement. Mais il pouvait changer les choses, faire en sorte qu’elle puisse le connaître, un peu. Le manque était une sensation atroce, indicible. Une douleur incommensurable. Et il savait qu’elle comprendrait qu’il essayait de faire ressortir cet instinct maternel en elle. Après tout, c’est elle qui l’avait porté, elle qui l’a vu la première et qui a su l’aimer au premier regard. À moins qu’il ne se trompait. « Scorpius est encore jeune. Beaucoup trop jeune. Il ne peut pas grandir sans sa véritable figure maternelle que vous représentez mademoiselle Greengrass. Ce rôle est le vôtre. Je refuse de le confier à quelqu’un d’autre. Prouvez-moi juste que cela en vaut la peine. Que vous serez à la hauteur. Ou dois-je m’inquiéter de certaines de vos frasques à venir ? » Une réputation était si facile à briser. Une volonté si facile à démonter. Il suffisait de quelques mots, de certaines personnes pour faire voler en éclat l’image de quelqu’un. Toujours sauver les apparences. Quoi qu’il advienne.


Dernière édition par Lucius A. Malfoy le Lun 21 Sep 2015 - 13:03, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: blackbird (lucius)   blackbird (lucius) EmptyMer 2 Sep 2015 - 20:37

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Quand mon regard rencontra celui, dur, froid, implacable, de Lucius Malfoy, la première image qui me vint à l'esprit fut celle d'un crocodile. J'avais lu un jour un ouvrage absolument passionnant sur ce reptile et je n'en avais retenu que quelques informations clés : le crocodile est intelligent et vicieux. Et lorsque, quelques semaines plus tard lors d'un cours sur les épouvantards, le mien avait pris la forme de l'animal, j'avais eu du mal à reprendre le dessus et à ne pas être paralysée. L'événement avait suscité quelques moqueries de la part de mes camarades de Serpentard jusqu'à ce que William y mette fin à l'aide d'un sort et d'un commentaire sans appel. Lucius Malfoy était un crocodile : vicieux et redoutablement intelligent. J'avais en permanence l'impression qu'il me jaugeait du regard, afin de déterminer si j'étais digne de son attention ou non, si j'étais digne d'être la mère de Scorpius ou non. Ce que je ne pouvais décemment pas tolérer. Je ferai du crocodile un sac à main. Je ne le laisserai pas me dicter ma vie et j'en avais assez de qu'on me mette des bâtons dans les roues, notamment dans mes tentatives de faire partie de la vie de Scorpius. Bien sûr, j'avais conscience de ma part de responsabilité et du fait que certains échecs m'étaient imputables. Comme par exemple les jours où j'arrivais en retard aux rendez-vous que je demandais à Draco d'arranger, ou, encore pire, les jours où j'oubliais ces rendez-vous. Je n'avais donc pas besoin de difficultés supplémentaires, j'étais ma propre épine dans le pied.

Mr Malfoy m'adressa un regard impérieux auquel je ne répondis pas, je me contentais de le fixer sans ciller, mais je le vis se crisper. J'avais conscience de marcher sur le fil du rasoir, mais je ne pouvais pas le laisser me mener à la baguette comme il le faisait. Je vous convoque comme je le veux. C'est ainsi que vous le méritez. Il me semblait que c'était moi qui dictait les règles et vous qui en subissiez les conséquences jusqu'à que je vous juge digne d'avoir mieux. Autant pour vous que pour votre fils. Mes mâchoires se contractèrent et je me sentis pâlir légèrement. Digne d'avoir mieux ? Je manquais de m'étouffer de rage, mais je fis mon possible pour demeurer impassible. Lucius Malfoy ne me jugeait pas digne d'avoir mieux. C'est Sainte Mangouste qui se moque de la charité quand on connaît l'état de sa famille. Mais je ne me risquais pas à faire la moindre remarque à ce sujet sous peine d'avoir à gérer un nouveau problème. Je vous rappelle que, n'ayant jamais épousé Draco, je ne suis pas votre belle-fille. Je n'ai donc aucun ordre à recevoir de vous. Et pourtant j'étais là. Quand il avait demandé à me voir, j'étais venu dans les minutes suivantes. Mais ce n'était pas pour lui obéir, c'était parce que c'était la condition à une sorte de « droit de visite » arrangé pour Scorpius. Nous nous confrontions un instant dans un silence de mort, que la voix de Lucius vint enfin rompre après une attente interminable. Draco est contre l'idée que j'emploie pour que vous puissiez voir Scorpius. Moi-même je doute de la méthode à employer. Mais je pense néanmoins qu'il a besoin d'une mère. De sa véritable mère. Je savais que j'avais tendance à irriter Draco, ou plutôt à le mettre hors de lui : je ne me montrais, de toute évidence, jamais à la hauteur lorsqu'il me donnait une chance de prouver ce que je répétais sans cesse depuis le mois d'avril, je voulais faire partie de la vie de Scorpius, je voulais être sa mère, pas seulement sur le papier.

Dans de telles circonstances, toute aide était la bienvenue, même celle de Malfoy père. Prouvez-moi juste que cela en vaut la peine. Que vous serez à la hauteur. Ou dois-je m'inquiéter de certaines de vos frasques à venir ? Je tressaillis de colère, mais fis un effort surhumain pour tenter de ne pas perdre mon calme. Le jeu en valait la chandelle, Lucius était un des rares liens qui me maintenaient en contact avec mon fils et me fâcher avec lui, c'était prendre le risque de ne plus voir Scorpius. Et après tout, il disait vouloir m'aider. Du moins d'une certaine façon. Mais l'appréhension que j'avais ressentit en lisant sa missive qui me convoquait aujourd'hui ne m'avait pas quittée. Lucius Malfoy ne faisait rien gratuitement, j'avais du mal à croire que seule la bonté puisse le pousser à m'aider. Ou seule l'affection qu'il pouvait ressentir pour son petit fils. J'aurais voulu peser mes mots et parler calmement, pour assurer que j'étais une jeune femme raisonnée, stable, apte à gérer d'importantes responsabilité – j'eus soudain l'impression de passer un entretien d'embauche particulièrement tordu – mais ma voix était pourtant brusque, presque empressée, comme s'il fallait absolument que Lucius me croit. Je n'ai aucune idée de ce que vous appelez 'mes frasques', mais tout ce que j'ai fait depuis sa naissance, je l'ai fait pour Scorpius. Pour sa sécurité, c'est tout ce qui compte. Je me tus soudainement, surprise de mes propres mots. Je n'avais pas eu l'intention de dire ça, c'était pourtant la vérité. Et je me le répétais souvent, mais je ne l'avais jamais dit à personne. En fait, dans la mesure du possible, j'évitais le sujet. C'était plus simple. Je tentais de retrouver une contenance, et pour se faire, comme souvent, je devenais plus froide et suspicieuse que jamais. Mécanisme de défense primaire pour tenter de faire oublier un instant de faiblesse. Je veux faire partie de sa vie, il est mon fils. Et si je dois prouver quoi que ce soit à quelqu'un, je ne crois pas que ce soit à vous. J'hésitais une seconde, pas plus, encore confuse de sentir que je n'avais pas la main dans cette partie d'échec. Je vous trouve bien impliqué dans sa vie. Je n'avais aucune idée de la relation qui pouvait unir Scorpius à Lucius, je savais simplement qu'il se passait difficilement de Draco, de Nyssandra ou de Pansy – ce qui me donnait vaguement envie de me jeter du toit du manoir. Coupée du monde pendant quatre ans, j'avais toute la vie de mon fils à rattraper. Mais dans mon esprit, Mr Malfoy n'avait rien d'un grand-père qui pourrait emmener son petit fils à la pêche.
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MessageSujet: Re: blackbird (lucius)   blackbird (lucius) EmptyJeu 10 Sep 2015 - 19:34

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Elle devenait irritante. Sa voix nasillarde l’agaçait et il aurait tellement voulu qu’elle se taise. Elle n’était pas en position d’exiger quoi que ce soit, c’était lui qui menait le jeu et la partie. Si elle voyait encore Scorpius, c’est parce qu’il estimait encore qu’elle pouvait être une mère digne de lui. Et parce qu’il ne pouvait pas s’interposer, malgré l’avis mitigé de Draco. Mais il ne s’agissait plus d’eux désormais, il était question d’un lien filial entre un enfant, innocent et si pur ; et sa mère, aussi versatile que de la brume. Astoria avait elle-même des doutes sur sa capacité à être mère. Lucius pouvait le voir et le sentir rien qu’en sondant son esprit. Cette peine immense qui recouvrait son cœur d’un linceul n’en était pas moins pittoresque. Elle ne devait s’en prendre qu’à elle-même. On ne lui a jamais mis de couteau sous la gorge pour l’abandonner. Ce choix était le sien. Elle devait en endosser toute la responsabilité, aussi douloureux que cela était. Cependant, Lucius admirait ses efforts à tenter de se dépatouiller de ce pétrin dans lequel elle s’était elle-même fourrée. L’idée qu’elle se batte pour prouver une once de maternité était fort plaisante, limite risible à vrai dire. Le méchant dans l’histoire, ça n’était pas lui. C’était elle. Cette mère égoïste qui a préféré fuir ses obligations plutôt que de les affronter comme une femme – normalement – digne de son rang.

« Je vous rappelle que, n’ayant jamais épousé Draco, je ne suis pas votre belle-fille. Je n’ai donc aucun ordre à recevoir de vous. » Lucius tiqua, un bref instant et eut un rictus de mépris, de dégoût. Comment pouvait-elle être aussi impétueuse après ce qu’elle avait fait ? Comment pouvait-elle ignorer le lien qui la rattachait encore à la famille Malfoy ? Il avait la désagréable impression que Scorpius n’était qu’un bout de viande qu’on jetait en pâture aux charognes pour elle, un vulgaire morceau de viande. La pauvre enfant. Lucius aurait voulu lui cracher à la figure qu’il avait bien plus de valeur qu’elle n’en aurait jamais à ses yeux. « Je n'ai aucune idée de ce que vous appelez 'mes frasques', mais tout ce que j'ai fait depuis sa naissance, je l'ai fait pour Scorpius. Pour sa sécurité, c'est tout ce qui compte. » Sa sécurité ? Pensait-elle réellement que venir réclamer à demi-mot son droit maternel faisait d’elle une mère exemplaire ? La situation devenait un peu trop amère et Lucius sentait qu’elle n’était pas faite pour ça. Tous ces efforts pour tenter de sauver un petit-fils d’un… simulacre de matronne. Quel beau tableau. Draco avait fait le bon choix en gardant Scorpius avec lui. Il est le seul à même de s’en occuper. « Je veux faire partie de sa vie, il est mon fils. Et si je dois prouver quoi que ce soit à quelqu'un, je ne crois pas que ce soit à vous. » La bipolarité de ses propos devenait un tantinet provocant. Son discours était celui d’une femme ayant perdu toute forme de dignité. Lucius s’en délectait pourtant. C’était à la fois amusant et épuisant de lutter contre une mère désespérée. Heureusement pour lui, Narcissa n’avait jamais été dans ce cas-là. Et il ne pense pas qu’il aurait supporté tant de mièvrerie de sa part. « Je vous trouve bien impliqué dans sa vie. » L’onde de choc que provoqua la surprise à cette phrase, Lucius ne l’avait pas vu venir. Et l’once de jalousie, teinté de mépris devenait limpide, pourtant glaciale. C’était feint et immoral pour le coup, sur l’instant, tellement illogique pourtant. C’est vrai que certains de ses choix passés n’étaient pas les plus appropriés, mais il n’en restait pas moi que c’était un (grand) père dévoué corps et âmes au bien-être de son petit-fils. De ce petit garçon qui l’avait eu, là, en plein cœur sans qu’il ne s’y attende. Cet attachement aussi absurde qu’étrange était une preuve sans équivoque de son amour inconditionnel pour les siens, à sa manière, même si maladroit. Mais il avait eu cette éducation, apathique pour ne laisser transparaître qu’un visage méprisant et méprisable.

« Sortir les griffes ne fera que vous faire reculer dans les médiocres efforts que vous aviez entamé, mademoiselle Greengrass. Je tente vainement de vous donner une chance – que vous ne méritez pas à mon sens – pour que vous prouviez, et ce, pas seulement à Draco, pas seulement à votre fils, et encore moins à moi, mais également à votre père, que vous valez mieux que cette gamine écervelée que vous aimez tant montrer au monde. » Le venin était craché ; amer et versatile, comme le serpent qui s’introduisait dans la chair pour tout calciner sur son passage. Il ondulait, en orbite autour d’elle, pour mieux embrumer son esprit déjà bien amoché par le poids des regrets. Il fallait qu’elle en tire une force, incroyable certes, mais une force, pour qu’elle devienne une arme. Il fallait qu’elle devienne une poupée de porcelaine, si glacée que même le plus pieu des hommes ne pouvaient la repousser pour qu’elle puisse l’anéantir. Car si elle devait faire partie de la famille Malfoy, il lui faut faire ses preuves. Il la manipulait, pour la repousser dans ses retranchements, pour que son véritable jeu s’affiche. « Parfois, il faut savoir accepter de s’écraser pour ce que l’on aime et ceux que l’on aime tant avec ardeur. Un sacrifice en appelle un autre. On n’a rien sans rien et vous devriez vous estimer heureuse que je daigne donner un minimum de crédit à votre personne après ce que vous avez fait. Lâchement et pitoyablement, ma tendre enfant. » Les mots étaient vociférés comme un serpent à l’agonie. Comme si son cœur suintait la haine et la rancœur. Parce qu’il avait mal, si mal de faire semblant, d’être cet homme sans âme, si vide de sens. Mais il ne pouvait en être autrement, c’était un besoin viscéral, apaisant. Un besoin maladif, compulsif. Et en dehors de ça, il demeurait un homme, brisé par des évidences dont il niait l’existence. C’était plus facile d’oublier.
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MessageSujet: Re: blackbird (lucius)   blackbird (lucius) EmptyDim 11 Oct 2015 - 18:49

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Je ne m'effrayais pas facilement, et je n'étais pas non plus du genre impressionnable. 20 ans de vie sous la houlette de mon père, ça vous endurci forcément. Je ne cillais plus aux claques, pas plus qu'aux remarques désobligeantes. Mon père était un homme cruel, froid, manipulateur et sans scrupule. Il était prêt à tout pour arriver à ses fins, réellement à tout, peu importe qui il devrait sacrifier pour ça. Parfois, je me disais que même Daphne et moi ne saurions être bien longtemps des obstacles. Bien sûr, notre perte serait dommageable, nous étions d'incroyables éléments de communication. Mais j'étais persuadée qu'un jour viendrait où nous ferions le faux pas de trop, ce jour là, il mettrait les intérêts en balance et ce rendrait compte qu'il était préférable pour lui de ne plus nous avoir dans les pattes. Ce n'était même pas cruel, c'était comme ça, tout simplement, j'avais toujours vécu avec cette idée. La menace que représentait mon père, cette épée de Damoclès en permanence au dessus de même tête m'avait longtemps terrifiée. Aujourd'hui, la terreur avait laissé place à une sorte de résignation. Advienne que pourra. A coté de mon père, Lucius Malfoy faisait pâle figure. Personne ne pouvait rivaliser, cela dit. Sortir les griffes ne fera que vous faire reculer dans les médiocres efforts que vous aviez entamé, mademoiselle Greengrass. Je tente vainement de vous donner une chance – que vous ne méritez pas à mon sens – pour que vous prouviez, et ce, pas seulement à Draco, pas seulement à votre fils, et encore moins à moi, mais également à votre père, que vous valez mieux que cette gamine écervelée que vous aimez tant montrer au monde. Je tiquais dans un geste d'impatience. Draco ressemblait tant à son père parfois. Il semblait pourtant être un meilleur père pour Scorpius que Lucius n'en avait été un pour lui. Vous ne connaissez rien de moi. Cette vérité ne s'appliquait pas qu'à Lucius Malfoy, mais elle était incroyablement générale. Personne ne me connaissait réellement. J'avais tout fait pour ça, et aujourd'hui, toutes ces précautions prises m'isolaient plus que je ne l'aurais voulu. Je pouvais compter sur les doigts d'une main le nombre de personne qui pouvait vraiment prétendre savoir qui j'étais en réalité, en dehors de toutes ces interviews stupides auxquels je me pliais et où je racontais d'une voix heureuse comme j'étais comblée d'avoir retrouvée ma vie, comblée du soutien qu'avait apporté le Magister à ma famille pendant cette période difficile. Un nombre encore plus restreint de personne pouvait savoir qui j'étais vraiment, quels étaient mes doutes, mes peurs et mes faiblesses, mais aussi mes forces.

Parfois, il faut savoir accepter de s’écraser pour ce que l’on aime et ceux que l’on aime tant avec ardeur. Un sacrifice en appelle un autre. On n’a rien sans rien et vous devriez vous estimer heureuse que je daigne donner un minimum de crédit à votre personne après ce que vous avez fait. Lâchement et pitoyablement, ma tendre enfant. Je détestais sa voix froide, à peine plus haute qu'un murmure. Lucius Malfoy n'était rien ni personne aujourd'hui, l'époque où sa famille dominait le monde magique était bel et bien révolue. Je ne me laisserai certainement pas impressionner. Il valait aujourd'hui à peine plus qu'un sorcier de secondes zones. Comment osait-il me parler de lâcheté ? Ca vous va bien de donner des leçons d'amour et de prôner le sacrifice... Je savais qu'il aurait mieux valu que je me taise, mais c'était trop tard. Et je ne pu m'empêcher 'ajouter, d'une voix froide Si vous êtes meilleur comme grand père que comme père ou comme mari vous n'avez pas de quoi être fier. Une petite voix semblait me hurler de la fermer, et je me décidais enfin à l'écouter. C'était comme si le monde entier retenait son souffle. Une corneille s'envola d'un arbre, pas très loin de nous. Comme j'avais envie de faire pareil.

Mais j'avais aussi conscience d'être sur un terrain glissant. Tant de chose dépendait du bon vouloir de Lucius. Cette situation m'irritait grandement. A quels droits pouvait-il prétendre, pour m'interdire ou non de voir mon fils ? Je maintenais fermement mes propos selon lesquels ce n'était pas à lui de décider. Pourtant ce n'était pas à moi de fixer les règles du jeux. Je décidais de faire marche arrière, je détestais ça, mais je n'avais pas vraiment le choix, si la discussion continuait ainsi, soit il me jetterait dehors et ferait tout en œuvre pour que je ne vois plus Scorpius, soit je finirais par m'en aller toute seule et il me mettrait aussi des bâtons dans les roues. La possibilité d'un sort soudain n'était pas a exclure non plus. Je pris une profonde inspiration pour tenter -vainement- de retrouver mon calme. D'accord, je crois qu'on a prit un très mauvais départ aujourd'hui... Je ne pus m'empêcher de penser pas plus que d'habitude mais je le gardais pour moi. On pourrait peut être oublier notre conflit. Dites moi plutôt que ce vous attendiez de moi en me faisant venir... La tentative était louable, mais franchement pathétique, j'en avait bien conscience. Je n'étais plus vraiment à ça près.  
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MessageSujet: Re: blackbird (lucius)   blackbird (lucius) EmptySam 17 Oct 2015 - 22:11

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« Vous ne connaissez rien de moi. » Qu’elle lui crache au visage sans qu’il ne s’y attende. La morsure lui est fatale, mais Lucius ne fait que lui rendre un regard biaisé, méprisant. Non contente de lui donner une chance, elle se permettait – elle avait le culot – de douter. Il connaissait tout d’elle au contraire. Le pire étant qu’il n’avait même pas besoin de demander. Suffisait de lire en elle comme dans un livre ouvert. C’était d’une facilité déconcertante. « Ça vous va bien de donner des leçons d’amour et de prôner le sacrifice. Elle marque un temps d’arrêt. Il peut l’entendre déglutir de là où il est. Si vous êtes meilleur comme grand-père que comme père ou comme mari, vous n’avez pas de quoi être fier. » Rapidement, il se retrouva face à elle et se saisit brusquement de son poignet. Il la bloqua entre un meuble et lui-même de façon à ce qu’elle se sente prise au piège – comme lui. Il siffla contre ses lèvres avec l’intime conviction de lui jeter du venin au visage – mais bien que tentante, il ne le fit pas. Il humait son parfum, désagréable, et la relâcha avec autant de verve dont il était capable. Violemment. « Je suis déçu. Je m’attendais à mieux de votre part. Je m’attendais à un comportement un peu plus exemplaire sans doute. J’en demande trop, de toute évidence. » Alors qu’il se servit un verre d’hydromel et l’avala cul sec. Elle n’était personne pour juger. Il avait déjà fait ses preuves par le passé ; déjà montré toute l’étendue de son talent – même si la situation actuelle demandait beaucoup plus d’acharnement encore. « Ma façon d’éduquer Draco n’a pas lieu d’être dans cette discussion. Donc c’est ainsi que vous pensez pouvoir me montrer votre force de caractère ? Par Merlin, on dirait un pitoyable caniche mouillé qui aboie sous une pluie torrentielle. À l’agonie. » Les mots résonnaient encore dans la pièce comme une lente litanie, presque tortueuse, pernicieuse. Il ne lui donnait aucune chance de riposter. Et encore que, elle ne méritait aucune chance possible de le faire. « D’accord, je crois qu’on a pris un très mauvais départ aujourd’hui… » Elle était loin du compte. Tellement loin. Si seulement elle savait l’affront qu’elle venait de commettre. « On pourrait peut-être oublier notre conflit. Dites-moi plutôt que ce vous attendiez de moi en me faisant venir… »

Cela semblait pourtant évident. Mais pas suffisamment pour elle, à ce qu’il pouvait voir. Il attendait d’elle qu’elle se montre digne, qu’elle éprouve un amour maternel pour Scorpius. Mais ce qu’il voyait là n’était rien d’autre qu’une pâle copie de ce qu’elle aurait voulu être. Froide, chétive, fade. Elle n’était pas digne des espoirs qu’il avait mis en elle. « Vous vous y prenez si mal ma chère Astoria. J’ai pitié de vous. Et je plains mon petit-fils d’être sorti de vos entrailles. » Il passa sa main dans ses cheveux, irrité par le manque de clairvoyance de la gosse. Il ne savait pas quoi penser au final. Il s’attendait… à ce qu’elle s’en montre digne, et pour le moment, elle ne lui donnait pas envie de plaider sa cause. « J’attendais de vous d’être une mère qui sache défendre dignement son droit de véto sur son fils. Ce que j’ai là n’est rien d’autre qu’une matrone de petite vertu. Je ne vous demande pas d’être quelqu’un que vous n’êtes pas. Ni de faire semblant de vous montrer si battante envers ce que vous croyez être de la défense. Non. Il faut que vous méritiez de voir Scorpius. Que vous méritiez de redevenir sa mère. Et malheureusement pour ça, cela passe d’abord par moi. » Il la dévisagea avant de lui tendre un verre d’hydromel avec beaucoup de mépris. « Vous en aurez besoin. Croyez-moi. » Il s’installa sur un des fauteuils, nonchalamment et mélangea avec sa main le liquide doré dans son verre en songeant à ce qu’aurait pu dire Narcissa ; a tenté d’essayer de penser comme une mère et non comme un père prétentieux et ne pensant qu’à ses intérêts. Bien évidemment, Lucius eut du mal, les mots s’entrechoquaient dans sa tête, les phrases se bousculaient, mais rien n’avait de sens et ne semblait être à la hauteur de ce qu’il pouvait imaginer. « Comme je l’ai déjà dit, Draco ne cautionnera pas que vous tentiez de revenir dans la vie de Scorpius. D’ailleurs, sous peu, il va se marier avec la fille Rowle, qui, je suppose saura mieux se comporter que vous. Je sais déjà toutes ses frasques. Pauvre enfant, victime de son propre talent à manipuler les hommes. Mais les alliances sont faites pour renforcer la richesse et la pérennité d’une famille, d’un nom. Cependant, je ne peux enlever à Scorpius son droit d’avoir sa véritable génitrice à ses côtés. À maintes reprises – et même si Draco l’ignore – il vous a réclamé, vous, la mère qu’il espère digne de revenir pour lui. Donc, malgré tout ce que vous semblez penser, je ne fais rien dans mon propre intérêt. Mais pour celui de Scorpius. Je connais la douleur de ne jamais avoir grandi avec sa véritable mère. » Il pensa soudainement à la sienne, qui était morte trop tôt, trop vite, sans qu’il ne s’y attende. Sans qu’il puisse s’habituer à la chaleur de ses bras et à ses mots réconfortants. Lucius n’avait jamais eu la chance de connaître les comptines de la voix d’une sirène si rassurante d’une mère, ni même de ce sourire si doux qui apaisait les peurs. Non, Lucius n’avait jamais cette chance, mais il ne voulait pas que son petit-fils soit dans le même cas que lui. Qu’il subisse l’absence trop douloureuse de cette figure si emblématique dans la vie d’un enfant. Bien malgré lui, Lucius espionnait son petit-fils, parce qu’il s’inquiétait pour lui, parce qu’il aimait à savoir qu’il l’apaisait quand tout allait mal. Comme Draco lorsqu’il était enfant. Il adorait voir cette insouciance et cette innocence dans ses yeux onyx, si spécifiques aux Malfoy. Mais la présence maternelle… C’était totalement différent et il se doutait qu’elle pouvait comprendre surement au fond d’elle où il voulait en venir. Car une mère est dieu dans les yeux de son enfant.
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