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sujet; (Event 5 ; groupe #1) there's only power and those too weak to seek it |
| Si Llewelyn semblait apprécié mon humour douteux, du moins ça ne semblait pas l’agacer outre mesure, l’homme, appelons-le le découpeur de doigt, Hudson je crois, ne semblait pas aussi prompt à apprécier mes petites notes caustiques. Il refusait qu’Anna puisse aider Anita. La sorcière n’avait vraisemblablement aucune chance de survie aux yeux de cet homme qui usait de sa baguette comme un vulgaire boucher moldu d’un couteau bien trop gros ! Une autre gifle tombe sur Eris cette fois... jamais deux sans trois dirait-on si cette situation prêtait à rire mais de mon point de vue chaque coup ne faisait qu’augmenter mon envie de mordre. Je sentais presque le venin de vipère parcourir mes lèvres et je serais prête à l’embrasser si cela pouvait réellement le tuer. Mais je suis surprise, surprise par autre chose ... l’espace d’une seconde je crois rêver, j’ai eu l’impression de voir se mouvoir les cheveux de mon amie... De voir une “langue”... pure folie, sans doute une réaction aux artefacts sur lesquels mon amie devait “travailler”. C’est dans ces moments là qu’elle exprime le mieux ses talents. Eris est douée, bien plus qu’on peut le penser, au fond je n’en ai jamais douté. Elle s’intéresse à tout et cela comprend également tous ces objets anciens, puissants et rare qu’affectionnent tellement les siens. Elle est concentrée presque autant que lorsqu’elle doit choisir entre 4 bleu semblables aux yeux des novices et complètement différents pour les spécialistes. Elle est cette spécialiste et elle fait preuve d’une grande habileté, j’étais impressionnée même si j’aurai préféré qu’elle ne prenne aucun risque et surtout pas pour eux. Elle a terminée et déjà elle demande la contrepartie de son travail. Nyssandra est déjà si loin... jamais ils ne tiendront leur promesse. Je secoue légèrement la tête alors que la joueuse de quidditch me ramène sur terre, comme si elle allait répondre avec sincérité à ma question... Je fronce les sourcils appréciant moyennement me faire insulter de façon moldu.... une tanche, c’était quoi d’ailleurs? Je l’ignorais mais j’étais presque certaine que ça n’avait rien d’agréable. Peu importe, je me fou complètement de sa réponse, j’observe autour de nous, tentant de trouver une solution pour quitter ces lieux... Eris a sa baguette mais Nyssandra n’est plus avec nous. “l’art du peuple” blabla les sorcières âgées qui gémissent ne seront d’aucune utilité. “elle a un ulcère” Anna et Astoria qui, attachées avec ces liens, ne peuvent guère bouger sous peine d’être elles aussi mutilées. “vulgaires, clinquants” ouais toi-même jalouse. Des insurgés trop nombreux pour simplement les prendre par surprise. Elle passe devant moi, elle joue avec sa baguette, lui sauter dessus est une idée... pas nécessairement la bonne mais une idée tout de même. Trop peu de temps, trop de danger... mes plans s’effondraient les uns après les autres. Et dire qu’un membre de la ligue des bras cassés me parlait de se sortir les doigts du cul.... c’était franchement risible. J’avais écouté son discours de façon sporadique mais il en ressortait deux choses, soit cette femme parlait une langue qui m’était complètement inconnue soit les cognards avait à tout jamais abîmé son cerveau, sans doute un peu des deux d’ailleurs. De l’élite pour l’élite, peut être, mais ça aura toujours une valeur marchande.Puisque je ne doutais pas une seule seconde qu’ils se soient aussi attaqués à d’autres galeries, comme celle qui contenait la mode romaine. revendre une pareille collection permettrait aux insurgés de vivre correctement pour plusieurs mois, voilà pourquoi je trouvais illogique leur soif de destruction. Laissez-là aider Anita, c’est une sang-mêlée, elle n’a rien à voir avec les collabos, avec ceux que vous détestez tant avec des gens comme... moi. L’insurgée face à nous avait l’air de beaucoup apprécié les moldus... ça allait peut-être l’attendrir un peu et ça ne salirait pas plus ma réputation puisqu’elle semblait déjà me connaître. J’avais assez “d’expérience” en tant qu’otage pour savoir qu’il valait mieux se serrer les coudes et comme Llewelyn semblait m’apprécier -autant qu’on peut apprécier son ennemi- autant tenter ma chance. J’allais enchaîné sur une autre question mais celui qui avait giflé Eris se rapprocha de nous et de nouveau mes mains furent attachées, non plus avec de simples liens mais ceux qu’il semblait affectionner, ceux qui “tranchait” dans le vif. Je grimaçais en imaginant perdre mes mains, je ne pouvais pas réitérer le petit tour de passe passe sans en subir les conséquences. Aux paroles de la jeune femme mon regard cherchait Anita, elle avait déjà payé un lourd tribu à cause de ces liens. Je tentais bien sur de bouger mes mains le moins possible mais cela n’avait rien de naturel. Un grondement, des bruits sourd comme une cavalcade, surprise je retournais mon attention vers la porte d’ou je découvrais le squelette d’un griffon qui fonçait droit sur nous. Mon sang ne fit qu’un tour. ERIS !! protège toi!!!!! Elle avait sa baguette, elle pouvait, non elle devait se protéger de cette créature qui n’épargnerait rien ni personne. L’insurgée avait réagit rapidement et tout près de nous se déroulait une scène d’horreur. Nous étions face à une créature enragée, le griffon n’avait fait qu’une bouchée du crâne de mon ancien collègue et malgré le sang qui avait giclé sur mon visage, mes yeux restaient grands ouverts comme pétrifiés par l’horreur de la situation. Mais cette créature n’était pas la première ET dernière... non d’autres l’avaient suivi et je tentais de reculer oubliant complètement les liens qui enserrait mes poignets. La douleur irradiait, mes poignets étaient en sang, je regrettais dans la seconde ma bêtise et lâchais un gémissement étouffé de douleur. Mon dos heurta un mur et un juron disgracieux quitta mes lèvres. Putain... J’étais impuissante, je n’avais aucun moyen de me protéger ou de protéger Eris et cette bande mal organisée avait laissé des créatures s’échapper... Si le sang appelait le sang les otages étaient la cible parfaite, couvert de notre sang bien sur mais aussi celui des autres... Bienvenue en enfer. |
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| Elle était assise au milieu de la réserve, les morceaux de murs éparpillés autour d’elle, à côté de l’épée de Nuada négligemment laissée parmi les gravats. On ne savait dire quel sortilège avait protégé la réserve. La robe de Bellatrix Lestrange était entaillée à l’épaule. La peau rougeoyante, une légère entaille suintait sans qu’elle ne fit rien. Sous les traits d’une insurgée blonde, un livre entre les mains, elle leva à peine un regard en direction de Bonnie Rowle lorsqu’elle arriva, les doigts noircis et l’air un peu affolé. « Laisse-moi deviner, fillette. Ils ne contrôlent rien du tout là haut. ». Son sourire n’était pas du tout réprimé mais elle se retint de rire. Le Grimoire des Morts, une relique figurant parmi la liste des objets à dérober, était bien plus passionnant qu’elle ne l’aurait imaginé. C’était un choix : lire plutôt que de se moquer de l’incompétence des soi-disant grands Mangemorts du gouvernement et au-delà. En comparaison, dans la réserve endommagée régnait un silence de bibliothèque. S’en était presque irréel tant le chaos de l’étage se ressentait sur les traits modifiés de la secrétaire de Rabastan. Une langue humide vint mouiller un index servant à tourner les pages de l’ancien livre. « Nous savons comment ils sont. Ils aiment quand tout explose, quand tout le monde crie. Un mort pour l’exemple et un peu d’efficacité.On ne nous a pas demandé de brûler un village. Un peu de jugeote, c’est tout ce qu’on leur demande. A la place, on a des otages surement peu coopératif, des protections magiques impossibles et un piège qui se referme. Le Magister a tord de leur faire confiance. C'est bien ce qu'il se passe, hein ? » Elle haussa les épaules comme si cela lui était égal. Ils seraient punis de toute manière.
Dans son sac résidait déjà quelques objets que le Magister souhaitait pour ses caisses et son profit. Dans l’ignorance absolue, elle avait fait un travail efficace, se battant contre des protections qui l’avaient atteinte. Si elle s’était installée sur le sol pour un peu de lecture, c’était surtout pour reprendre son souffle. Les protections avaient altéré l’efficacité du Polynectar et les mèches claires faisaient place à des lourdes boucles brunes. Ce qui n’était pas visible néanmoins, c’était la cheville abimée de l’épouse Lestrange, brisée par une arme maléfique. Un duel s’était engagé quelques minutes plus tôt, Bellatrix dégainant l’épée de Nuada contre un autre artefact, la Lame de Perugrin. Si elle n’avait pas perdu la vie, une entaille inguérissable la faisait boiter. Cet échange d’escrime expliquait la présence des deux armes au milieu de la salle, posées au sol comme après des joutes médiévales sauf qu’il n’y avait ici ni cervoise ni banquet. Il n’y avait qu’une ancienne détenue, armée encore de sa baguette, qui faisait une pause dans l’intensité de sa solitude. « Nous devons attendre Draco. Viens t’asseoir. » Elle referma d’un geste le Grimoire dont elle avait retenu deux ou trois sortilèges pour l’avenir. De toute façon, pour le moment, il n’y avait pas autre chose à faire. Il fallait assumer de prendre le maximum sans prendre l’entièreté du butin. Ils avaient fait n’importe quoi dans le musée, avec les otages. La mâchoire rondouillarde repris sa forme carrée et puissante. Petit à petit, Bellatrix redevenait Bellatrix. « Fillette, mets ça sur ta main ». Elle sortit de sa manche un flacon au liquide boueux. « Ca ne guérira pas mais ça f'ra moins d’effet. Tu auras intérêt à me montrer un peu de reconnaissance. On verra ensuite si tu sors vivante de ce bourbier. Avec des incapables pareils… » Prenant appui sur l’épaule de Bonnie, elle se releva en grimaçant, ricanant entre ses dents pourries de ressentir de la douleur. |
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| Essoufflée, Bonnie se présenta dans la réserve face à une Bellatrix d'un calme olympien. Il était assez paradoxal et ironique de constater que celle que tout le monde considérait comme une folle furieuse était sans doute actuellement la personne la plus placide à l'intérieur de ce musée. Et c'était bien la première fois que Bonnie était réellement contente de la voir et se sentait rassurée à ses côtés. Cette dernière ne mit pas longtemps, en voyant l'état de la jeune femme, à deviner ce qui pouvait se passer à l'étage. Bonnie acquiesça d'un signe de tête, encore choquée par ce qu'elle avait pu voir et entendre. Visiblement, la situation amusait Bellatrix. Évidemment, elle restait Bellatrix Lestrange, à quoi Bonnie aurait-elle dû s'attendre ? Elle paraissait en pleine lecture d'un grimoire sans doute volé ici-même. Au-delà de son impassibilité, la sagesse de son raisonnement étonna la jeune femme, elle qui voyait son aînée comme quelqu’un d’impulsif et d’incontrôlable. Elle se surprit à être en total accord avec elle, et lui adressa un sourire reconnaissant, quoi que quelque peu las et résigné. « Vous avez parfaitement cerné la situation, madame Lestrange », répondit-elle en soupirant.
Elle était inquiète, extrêmement inquiète. Rien n’était maîtrisé, et surtout, ils s’étaient attaqués aux mauvaises personnes. Nul doute que Rabastan n’allait pas apprécier ce qu’il s’était passé, et le Magister non plus. Et si elle était virée de son poste ? Pire, si Lazarus était viré du sien ? Elle n’aurait même pas cette issue de secours. Il ne restait qu’à espérer qu’aucun d’eux ne se fasse identifier, mais c’était en bien mauvaise voie. D’ailleurs, l’action de polynectar commençait à faiblir sur Bellatrix, et Bonnie porta la main à sa bouche, effrayée à l’idée qu’il en soit de même pour les autres. Mais peut-être… que Bellatrix pourrait dire qu’elle venait arrêter les voleurs. Sauf que si effectivement c’était le cas, lesdits voleurs auraient droit à un procès, et la vérité serait dévoilée. Impasse.
Elle alla s’installer près de Bellatrix comme demandé. Elle en avait de toute façon bien besoin. Elle ne s’était pas battue quant à elle, mais le simple fait d’avoir volé ces armures l’avait éreintée, elle n’était pas habituée à utiliser des sorts aussi puissants et c’était sans doute la raison de sa soudaine faiblesse. La femme avait à présent presque retrouvé son apparence initiale, et lui tendit alors une fiole contenant un étrange liquide. Bonnie ne comprit pas tout de suite où elle voulait en venir, mais quand la mangemort évoqua sa main, elle la leva devant elle par réflexe, et poussa un cri. Sa main était devenue complètement noire, comme si sa peau était en train de se nécroser. Elle essaya de bouger les doigts mais ne parvenait pas complètement à les plier. Ils étaient comme ankylosés. Sous le coup du stress, elle ne s’en était pas rendu compte. Nul doute, elle n’avait pas complètement réussi à neutraliser le poison sur les armures et n’aurait pas dû avoir ce stupide réflexe de les toucher. La pression l’avait fait agir bêtement. Elle accepta donc volontiers la potion de Bellatrix et en passa sur sa main. « Je vous remercie infiniment madame », répondit-elle, et ce n’était pas seulement pour sa main. Elle se releva également, par mimétisme, sentant que quelque chose allait se passer imminemment. « Vous êtes vous-même blessée », constata-t-elle alors avec inquiétude en voyant l’entaille sur son épaule. Mais au moins, cette blessure ne l’empêchait pas de se servir de sa baguette, ce qui ne serait peut-être pas le cas de Bonnie. |
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| Des fleurs carnivores peintes qui hurlaient.
Lazarus Carrow jugea que dans ce métier, il aurait vraiment tout vu. Surtout le chaos, à vrai dire. Il considéra cela nonchalamment, blasé par ce qu'il voyait. Il entendait moins de cris, bizarrement, peut-être que les otages avaient enfin décidé de se montrer raisonnables. Ou pas. Il nota également que la prochaine fois, il se renseignerait sur qui il pouvait tomber dans ce genre de mission – non pas qu'il eut de quelconques scrupules à torturer des gens de l’Élite pour les besoins de la cause, mais il allait encore et toujours devoir faire des conférences de presse immondes où il faudrait expliquer pourquoi le gouvernement ne faisait rien – sans compter Rabastan, bon Dieu, la prochaine fois, il ferait en sorte que sa fille soit ailleurs que dans ses pattes, parce que là, c'était vraiment insupportable, nom d'un cerbère, on aurait dit les Lestranges & Cie se passaient le mot, entre la tante et la nièce, pour l'emmerder.
Heureusement, il était peinard avec ses fleurs. A attendre, éventuellement, que la Police Magique arrive. Il jeta à nouveau un œil par la fenêtre. Les tireurs d'élite – d’Élite ? - étaient déjà là, ils se mettaient en place. Mouais. Peut-être qu'il valait mieux dire aux autres d'accélérer un peu le mouvement. Il se dirigeait à grands pas vers la galerie des mythes arthuriens lorsque Lazarus entendit le cri d'alarme, porté par un sonorus.
Des squelettes ?
Il ouvrit d'un coup de baguette les battants de la salle de Van Squick, qui donnait sur la galerie mode romaine. « Spinnet, retourne à l'autre galerie, maintenant ! » Ce n'était pas une voix paniquée. Il savait ce qu'il se passait, ce qu'il fallait faire. Soit quelqu'un avait réveillé Faust, soit quelqu'un avait avait touché au Livre des Morts, soit c'était bien ce que son instinct lui dictait, à savoir la chevauchée infernale. Lazarus traversa la galerie et retomba sur Bones père, et répéta le même ordre « Avance, nom d'un chien, tu vas finir bouffé sinon ! » Angus détala avec son compère, emportant les épées qu'ils avaient pu saisir. Lazarus suivit le même chemin, et d'un claquement sec, ouvrit les portes qui donnaient sur la galerie mythes arthuriens. Il était exactement du bon coté. Parfait.
Il ne pouvait pas courir, peu importait, mais il fallait qu'il avance. Le sang lui coulait toujours sur le visage, mais il tint bon, presque aveugle. « Ne bougez plus, maintenant, ils ne vous verront que si vous vous déplacez, restez groupés ! » Mais bien entendu, certains se croyaient plus malins que les autres. Un type avec une sacoche du Ministère devait avoir réussi à détacher ses liens car il se leva et prit la fuite en hurlant. Une manticore – enfin, les os d'une manticore - lui passa dessus et lui arracha la tête par la même occasion. Lazarus continua impitoyablement son chemin. Il l'avait dit. « Quand allez-vous enfin apprendre à faire ce qu'on vous dit ? » Il accéléra, dérapa sur le parquet lustré de la galerie, mais continua, et s'arrêta en plein milieu du parcours des squelettes, face à ce qui lui sembla être un nundu, une chimère, et par la barbe blanche de Salazar un foutu dragon. « INCENDIO ! » La ligne de flamme stoppa les animaux, nets. Ils étaient pour l'instant bloqués, isolés du reste des otages et du musée. La respiration sifflante, Lazarus se pencha en avant, mains appuyées sur les jambes, le temps de reprendre sa respiration. Les yeux lui piquaient à cause de la fumée, il sentait à plein nez l'odeur de bois brûlé. Il se redressa, et rejoignit le groupe. La plupart des otages le regardaient avec des yeux ronds. Il haussa les épaules : « Les choses mortes ont peur du feu. » Un truc que les aurors et les mangemorts savaient bien. Il ne se mouillait pas en disant ça. Il ajouta à l'intention de tous les faux insurgés : « Ça ne tiendra pas longtemps. Dix minutes, je pense. Frank et moi, on peut renouveler le sort, mais il faut que vous vous activiez pour ce qu'il reste ici et que vous descendiez rapidement dans la réserve. Vous emportez tout ce que vous pouvez – tout ce qui va vite à transporter, le reste on s'en cogne. » Il s'adressa à Avery-Hudson : « La BPM est arrivé. On peut les garder ici le temps qu'ils pillent, après on lâche les bestioles pour faire diversion, et que les autres puissent se casser, et puis on se barre fissa après. T'en dis quoi ? »
Il n'était pas du Cercle, Owen si. Mais Lazarus était un type intelligent, prévoyant, manipulateur, calculateur. Il avait toujours un plan. Il jaugea les otages du regard : « Laisse la fille soigner sa copine. » Il désigna Anna et Anita. « Ça ne coûte rien, et ça leur donnera de quoi s'occuper, au lieu de vouloir s'échapper à tout bout de champ. Pour les autres, tenez vous un peu à carreau. Je nous aie sauvé provisoirement la peau, j'ai moyen envie de vous balancer avec les sacs d'os ensuite, ça ruinerait tous mes efforts pour ne passer entièrement pour un salaud. » Il sourit au groupe de sorcières de salon, qui continuait de le regarder d'un air haineux : « On a rarement le sauveur qu'il nous faut, vous savez. C'est déjà pas mal d'avoir celui qu'on mérite. »
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WIZARD • always the first casuality Anna Grimaldi | Son regard était supplicateur. Elle ne supportait plus de voir son amie dans cet état. Celle qui quelques minutes plus tôt était animée d’une énergie débordante et d’une fougue indescriptible n’était plus qu’un corps inanimé partagé entre la vie et la mort. Son amie avait perdu énormément de sang et le visage de cette dernière s’était mué en une grimace informe et crispée. Anna sentait que plus ils attendraient et plus les risques qu’elle succombe à ses blessures étaient grands. Cela devait faire déjà une bonne dizaine de minutes qu’on avait laissé la pauvre petite à son triste sort. Ces preneurs d’otages n’avaient vraiment aucun cœur, aucune pitié … Anita était trop jeune pour mourir, elle n’avait encore rien vécu, son amour aveugle pour Aramis lui avait obscurci l’esprit pendant tout ce temps où elle aurait plutôt dû chercher quelqu’un qui pouvait l’aimer en retour. Anna était profondément affectée par tout ça. Elle non plus ne vivait plus, mais contrairement à cette jeune Anita, elle en avait bien profité avant – Thomas, Chiara –, on lui avait offert les plus belles choses qui pouvaient exister sur terre, l’amour et une raison de vivre. Anita devait se battre, elle devait absolument se battre, elle n’avait pas le droit d’abandonner, de mourir maintenant, Anna ne se pardonnerait jamais de ne pas avoir su la protéger. « Certainement pas. Sa cause est perdue, ma belle. » Elle avait les yeux qui piquaient mais elle refusait de pleurer, pas maintenant, ce n’était pas le bon moment. Elle ne devait pas montrer ses faiblesses ou sa vulnérabilité à ses geôliers … Pour ce faire, elle tirait sur ses liens tranchants pour ressentir la douleur ailleurs que dans sa poitrine. Cette sensation n’était rien comparée à celle qu’elle ressentait en voyant Anita dans cet état. Pourquoi tant d’antipathie ? Comment pouvait-on regarder avec tant de sadisme un autre être humain souffrir ? « Laissez-là aider Anita, c’est une sang-mêlée, elle n’a rien à voir avec les collabos, avec ceux que vous détestez tant, avec des gens comme... moi. » Le soutien de la fille Lestrange lui réchauffa le cœur, même si elle se doutait que cette intervention ne suffirait pas à convaincre Hudson de la laisser intervenir. Elle n’eut cependant pas vraiment le temps de continuer à argumenter …
Un grognement sourd éclata dans une des galeries adjacentes. « Pincez moi je rêve. » Elle leva les yeux vers Llewellyn et suivit le regard de l’insurgée jusqu’à la troupe de squelettes qui fonçait droit sur eux. Hayton se trouvait en pleine ligne de mire d’un animal féroce – bien que décharné – qui ne le manqua pas, refermant sa mâchoire osseuse sur le jeune employé du ministère. Anna tira tellement fort sur les cordes qui emprisonnaient ses poignets qu’elle réussit à libérer l’une de ses mains traçant ainsi involontairement une longue coupure sanglante entre la base de son pouce et l’extrémité de son annulaire. Quelqu’un de sensible aurait sûrement pleuré de douleur, faisant abstraction du reste ; mais elle, oublia complètement le liquide pâteux et rouge, et plaqua son poing contre sa bouche pour étouffer le cri d’horreur qui la parcourait. Son collègue venait d’être décapité en quelques secondes. Elle sentit son estomac remonter jusqu’au bord de ses lèvres et déglutit plusieurs fois pour essayer de faire passer ces nausées. Des mouvements de panique commencèrent à grossir parmi les otages. « Ne bougez plus, maintenant, ils ne vous verront que si vous vous déplacez, restez groupés ! » Elle obéit, resta immobile. De toute façon, elle était encore trop choquée pour pouvoir faire autre chose. Son regard parcourut la pièce et elle chercha à comprendre ce qui était en train de se passer, mais tout se passait tellement vite. Les insurgés préparaient déjà leur plan de sortie, les otages gémissaient et pleuraient à côté d’elle, les animaux squelettiques frappaient de toutes leurs forces contre les murs ou tentaient de traverser la ligne de feu qui protégeaient les hommes des bêtes féroces. « Laisse la fille soigner sa copine. Ça ne coûte rien, et ça leur donnera de quoi s'occuper, au lieu de vouloir s'échapper à tout bout de champ. Pour les autres, tenez-vous un peu à carreau. Je nous aie sauvé provisoirement la peau, j'ai moyen envie de vous balancer avec les sacs d'os ensuite, ça ruinerait tous mes efforts pour ne passer entièrement pour un salaud. » Anna croisa le regard de l’homme qui, quelques minutes plus tôt, l’avait utilisée comme exemple pour expliquer aux otages qu’il pourrait les faire passer par-dessus bord en un rien de temps. Elle serra les dents, cherchant à expliquer ce revirement de situation. Elle ne comprenait vraiment plus rien. Dans tous les cas, elle n’attendit pas que Hudson ne donne son accord, elle se leva, se débarrassa de ses chaussures et se posta devant l’insurgé en lui tendant la main ensanglantée vers lui. « Ma baguette … » Elle planta son regard déterminé dans celui de Frank Hudson et ajouta sur un ton condescendant. « … s’il vous plait. » Soit il appliquerait la suggestion de son ami à contrecœur, soit elle regretterait dans quelques secondes de s’être montrée aussi désagréable. Dans les deux cas, elle en avait peu à faire de ce qu’il pensait et de ce qui lui arriverait, elle aurait au moins tenté le coup, et ce petit acte héroïque ne resterait peut-être pas invisible. Les yeux ronds, le visage tendu, les dents serrées et la gorge nouée, elle attendit. |
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PRISONERS • bloodstains on the carpet Draco Malfoy |
and those too weak to seek it Burke n’a jamais eu autant de prestance qu’à cet instant, il faut le reconnaître – des vipères qui sifflent à travers ses mèches brunes à l’assurance avec laquelle elle se met au travail, elle semble plus crédible et Draco plisse les lèvres d’agacement. Mauvaise foi. Il n’a pas confiance cela dit, garde un œil sur elle tout en s’attelant à la tâche suivante, revient à ses côtés immédiatement après avoir sorti une première statue. Un Prior Incanto lui assure qu’aucun sortilège vicieux n’a été mis en usage quand il avait le dos tourné, et il hoche sèchement la tête en signe d’assentiment avant de retourner à sa besogne. « ... relâchez mes amies. » Elle a fini. Il lui fait glisser les parures dans le sac sans fond. Mais à sa requête, il ricane, amer. Par Merlin, il aimerait. Si elles tenaient en place, il aurait pu tenter. Mais non, bien sûr, elles n’en sont pas capables, et il préfère occulter le fait que ça l’ enrage, pour que son attention cesse de dévier vers le chemin emprunté par Bones. Des pulsions haineuses lui coulent dans les veines, il veut mettre un terme à cette mascarade. « Faut croire que vous êtes tous bouchés, je l’ai dit : les otages ne sont pas de mon ressort. » Sous-entendu – tu as passé le deal avec le mauvais bougre, ma mignonne. Il parle comme s’il était parfaitement indifférent à leur sort, seulement soucieux de son larcin ; c’est si avéré et faux à la fois. Il place une main entre ses omoplates pour la pousser en avant, en direction des statues délivrées : les seules à être immobiles, réputées pour être précisément ceux qu’elles représentent, de grands sorciers immortalisés sous forme de roc. La légende laisse à croire que ceux qui parviendront à les éveiller hériteront de leurs précieux secrets. La suite est débitée rapidement, à mi-voix. « Mais le calcul est simple : plus les galeries sont dépouillées rapidement, plus tes amies ont de chance de s’en tirer avec tous leurs doigts. Alors je te laisse le choix : soit tu retournes faire tapisserie, soit tu mets tes talents à contribution pour qu’on en finisse vite et bien. » C’est la seule issue. Pragmatique, c’est tout ce qu’il peut se permettre d’être – pas le temps de jouer au sauveur, il pense tant aux victimes de ces salles qu’à Narcissa qui paiera au centuple s’il a quoi que ce soit à se reprocher. Le maître doit être satisfait, c’est son mantra. Le maître doit être satisfait, plus il l’est moins de victimes il y a. « Si tu fais le bon choix, ces statues sont à faire léviter dans la malle. » Il recule de quelques pas, érige silencieusement une barrière de protection entre elle et lui au cas où elle se mettrait en tête de lui faire payer sa duplicité. En profite pour ingurgiter rapidement une gorgée du polynectar fourni dans les sacs qu’on leur a remis. Le temps s’écoule trop vite, l’obnubile. Il veut arriver à bout de ce foutoir. A ce stade il ne reste qu’une statue à sortir, vite délivrée par l’autre type, et Malfoy- Tugwood s’attelle à lancer à leur butin quelques sorts préventifs – de quoi éviter que les statues ne finissent en gravas épars si la malle est bousculée. Quelque part, plus loin, la voix de Gwen mentionne la valeur marchande des objets. C’est justement l’idée : enrichir les caisses, financer la guerre. La casse autour n’est que decorum. L’exclamation tonne de partout et nulle part à la fois, portée par un Sonorus : « Les squelettes ont été libérés ! Ils attaquent ! » Son partenaire de fortune semble à deux doigts de tout lâcher pour détaler et le sang de Draco ne fait qu’un tour. Il l’agrippe à la gorge, les traits déformés par la rage. « On achève le travail. » La galerie est tristement vidée de ses trésors, qui s’amassent à présent autour de et dans la malle. Ils ont douze minutes de retard ici, il aurait déjà dû être aux sous-sols. Sa tante a fixé dix minutes de rab’, à tout casser ; normalement elle ne l’attendra pas indéfiniment en bas, et ça le rassure : à ce rythme il n’y sera jamais. Lazarus fait irruption dans la salle alors qu’ils déplacent la toute dernière statue, les baguettes commençant à tanguer d’avoir fait léviter des centaines de livres de pierre à la chaîne. Avec le faux insurgé débarque une bonne partie des troupes, ainsi que des otages que certains se chargent de faire léviter à l’intérieur du refuge de fortune avant que les crocs des tas d’os enragés ne claquent de dépit derrière la muraille de flammes qui les contient. « Combien de temps il nous reste ? » Dix minutes à tout casser. Plan de secours rapidement formulé à l’attention d’ Avery- Hudson, Draco en perd le fil : l’ ensorceleur qu’il a envoyé le remplacer auprès de Bones-père était vraisemblablement plus théoricien qu’utile sur le terrain : il se débat avec une épée arrachée à son socle à la va-vite. Trop vite pour avoir été convenablement immobilisée par ses chaînes. C’est rapide – cinq secondes, à tout casser. Conscient qu'une barrière magique ne suffira pas, Draco pousse Burke derrière lui, à l’aide de son bras qui se tend pour agripper l’épaule de son partenaire de vol. Les chaînes lâchent, l’épée hargneuse s’échappe, fend l'air en un arc mortel. La victime désignée, prise par surprise, ne peut anticiper le triste sort que lui prévoit Draco et trébuche devant le mangemort, à genoux, juste à l’instant où l’arme les atteint. Dans un bruit écœurant, son torse est transpercé par la lame maudite ; Il est propulsé en arrière par l’impact, et Draco hurle à son tour. Il n’avait pas prévu la force avec laquelle l’épée filait, pas prévu que le corps mutilé soit traversé de part en part et que la lame jaillisse hors du dos de l’autre pour le faucher lui à la jambe. Il vacille, heurte Burke, se retrouve au sol avec un cadavre sur les jambes, lié à lui par la lame qui les a fauchés en pack. Autant pour les ultimes dix minutes d’efficacité requises, d’autant plus que des sorts choisissent cet instant pour fuser : les fenêtres éclatent, les éclairs lumineux choppent des cibles visées à l’avance – la BPM a encerclé le musée. |
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| Elle ignore volontairement l'intervention de Llewellyn, qui se lance dans un monologue étrange sur des moldus moustachus dont elle n'a jamais entendu parler, ni de Morgan (tiens donc) ni de Merlin (ce qui la fera, plus tard, se questionner : les Llewellyn ne viennent-ils pas d'une famille très sorcière ?). Elle veut seulement qu'on lui enlève ces parures et qu'on libère ses amies. Pas nécessairement dans cet ordre. Elle attend uniquement que l'homme auquel elle a parlé revienne, chose qu'il fait bien rapidement (et quel soulagement, lorsque les bijoux disparaissent). « Faut croire que vous êtes tous bouchés, je l’ai dit : les otages ne sont pas de mon ressort. » Espèce d'infâme petit cancrelat, semblent hurler ses yeux, qui ont récupéré leur fureur. Les parures ne sont plus dans ses mains, envoyant à elle directement, dans son esprit, leurs murmures étouffés et maléfiques, mais elle doit dire qu'en cet instant, leurs sombres suggestions n'ont franchement rien de déplaisant. Surtout quand elle les applique à la figure haïssable de Tugwood. « Mais le calcul est simple : plus les galeries sont dépouillées rapidement, plus tes amies ont de chance de s’en tirer avec tous leurs doigts. Alors je te laisse le choix : soit tu retournes faire tapisserie, soit tu mets tes talents à contribution pour qu’on en finisse vite et bien. Si tu fais le bon choix, ces statues sont à faire léviter dans la malle. » Soit. Sa moue se fait dédaigneuse et elle s'éloigne de quelques pas, pour se diriger vers les figures connues de l'époque arthurienne, vers ces visages célèbres dont elle doit cautionner le vol infâme. La destruction.
« ERIS !! Protège—toi !!!!! »
Elle s'est reculée précipitamment, entendant à la fois le hurlement de Gwen et le bruit cliquetant des squelettes courant à toute allure vers eux, se cachant derrière une statue encore immobile, au visage de marbre figé dans une expression qui fait froid dans le dos. Cachée derrière la reine Guenièvre, à espérer que celle de son cœur ne soit pas blessée. Le feu réchauffe ses bras, lorsqu'elle ressort, toujours si proche d'un Tugwood qui observe ses faits et ses gestes du coin de l’œil. Sa baguette qui, lentement, très lentement, lance des sortilèges informulés (la Brigade va arriver, la Brigade va arriver, la Brigade va arriver) pour trop lentement diriger ces statues où l'homme l'a demandé. Elle ne prévoit cela dit pas la débandade d'une épée ensorcelée et prise du désir furieux de se battre, et la surprise est totale losque Tugwood la pousse du chemin de l'arme meurtrière, avant de la heurter à nouveau et de s'effondrer, embroché à la jambe.
Les fenêtres éclatent, les sorts explosent. La Brigade est arrivée.
(il l'a poussée, il l'a sauvée)
Sa baguette tourne, virevolte, lance un sort qui fait résonner la lame ensorcelée dans un bruit sourd, dans un écho sombre et grinçant – elle a traversé les sorts sans les maîtriser, sans les connaître, se fiant à son instinct, à ses connaissances. L'épée vibre, mauvaise, semble bourdonner, mais elle est immobile. Juste assez longtemps pour accomplir ce qu'elle désire. Prise d'une force insoupçonnée, elle arrache l'épée de la jambe de Tugwood, puis du torse de l'homme mort couché sur lui, s'éclaboussant de sang au passage. Les deux mains serrées sur la garde ouvragée, les serpents sifflant sur sa tête, l'allure d'une déesse guerrière au combat. Un coup de pied élégamment chaussé et le mort chute dans un bruit mouillé, laissant l'autre sorcier à sa merci, le sang sortant en flot continu de sa jambe blessée. La lame avide de sang, avide de mort, effleure la gorge de l'homme, vient tracer une mince estafilade de menace sur la gorge nue et offerte. La Brigade est arrivée. La Brigade est là.
(il l'a poussée, il l'a sauvée)
L'épée s'éloigne de la gorge et un sort vient frapper la jambe blessée, l'entourant d'un halo. Il doit sentir la chaleur du sort, l'hémorragie ralentir, le sort qui draine tout ce sang se suspendre. Elle se sait pas soigner. Mais elle sait contenir. « Ma dette envers toi est réglée, sorcier. Elle crache, elle siffle, la voix sombre. Et maintenant, tu pars. » Elle se recule, jusqu'à arriver aux côtés de Guenièvre, l'épée au bourdonnement audible serrée dans sa main. |
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HUNTED • running man Owen Avery | C'était trop long. Trop long ! Plus ils traînaient, plus ils risquaient se faire attraper, et l'échec de cette mission était une option même pas envisageable. Même pas imaginable. Guenièvre tenta de soutenir Grimaldi, essayant d'obtenir son accord pour soigner la pauvre fille dont les doigts avaient été sectionnés. Qu'espéraient-elles, franchement, qu'il leur dise oui, vraiment ? « Reducto ! »[/color] Un squelette se désintégra, mais un autre suivit, dans la gueule duquel finit un anonyme dans un hurlement terrorisé ; vite interrompu par la mort soudaine qui l'emporta. Comme s'ils avaient besoin de ça, de squelettes en chasse, merde. Le sang s'éparpilla au sol, s'ajoutant au reste des doigts de sa victime qui gisait inconsciente au sol, non loin d'eux, parmi les gravas et les débris de lustre. « Tout le monde dans la salle! prévenez les autres par sonorus, qu'ils se mettent à l'abri! et fermez moi cette putain de porte avant qu'on se retrouve acculés! Magnez vous! » Quelqu'un eut la présence d'esprit de fermer les dites portes, ce qu'il ne remarqua qu'à peine car un grand feu jaillit de nulle part -non, de la baguette de Lazarus en réalité. Mais... il lui jeta un regard scié : est-ce qu'on avait vraiment besoin d'un incendie en plus avec le foutoir qui régnait déjà dans la galerie ? « Les choses mortes ont peur du feu. » fit-il en réponse aux expressions ahuries qui accueillirent le jet de flammes qui dévoraient les meubles et faisaient hurler les tableaux. La chaleur envahit tout l'espace, et il craint un instant de se faire emporter par le feu. Avery serra les dents ; en soit c'était une idée comme une autre, ne restait plus qu'à espérer que personne ne se retrouverait encerclé avec les squelettes ou leur sort serait scellé. « La BPM est arrivé. On peut les garder ici le temps qu'ils pillent, après on lâche les bestioles pour faire diversion, et que les autres puissent se casser, et puis on se barre fissa après. T'en dis quoi ? » Hochement de tête approbateur. « TOI ! » braille-t-il en direction de l'enchanteur chargé de la surveillance des balais. « Ne t'avises pas de mourir de quelque façon que ce soit, tu portes les balais jusqu'à ce qu'on en ait besoin, tu nous suis comme ton ombre quoi qu'il arrive, c'est clair ? » L'autre acquiesce, lance qu'il restera vivant coute que coute pour la réussite de la mission. Bon soldat. « Combien de temps il nous reste ? » Il jette un œil à la montre accrochée à son poignet : « Dix minutes, ne perdez pas de temps Tugwood » C'était sans compter sur la confusion qui s'ensuivit : du coin de l'oeil, il capta plus qu'il ne vit l'épée fendre les airs, traverser les corps, faire hurler son compagnon. Tugwood était au sol, aux prises avec l'otage libérée un peu plus tôt. Merde merde merde merde. « Laisse la fille soigner sa copine. Ça ne coûte rien, et ça leur donnera de quoi s'occuper, au lieu de vouloir s'échapper à tout bout de champ. (...) » Lui fit Carrow. Les deux mains étirèrent la peau de son crâne vers l'arrière, maigre tentative pour se calmer. Il ne voulait plus entendre parler de cette fille ! Elle était perdue, quand allaient-ils l'imprimer dans leurs petits cerveaux rabougris ? Et si elle n'était pas déjà morte, il allait s'en charger d'ici peux. Il n'en fallut pas plus à Anna pour se redresser à demi, tendre une main ensanglantée dans sa direction, le fluide vital s'écoulant le long de ses doigts et goutant au col. « Non mais c'est une blague, vous avez tous décidé de vous auto-mutiler pour sauver des causes perdues ou quoi ? » Il allait falloir revoir ces liens tranchants, ils n'étaient manifestement pas assez efficaces. « Ma baguette … » Pardon ? « … s’il vous plait. » Il éclata de rire, dégagea la baguette qu'il lui avait subtilisée au rez-de-chaussée de sa manche. « C'est ça que tu veux ? » fit-il en brandissant sa baguette sous son nez comme un appât. Avec cette arme qui n'était pas la sienne, il affligea Anna Grimaldi d'un maléfice qui la renvoya au sol dans un hurlement de suppliciée. Il n'avait pas apprécié l'arrogance dont elle avait fait preuve, dans son regard. Il n'avait pas aimé l'éclat d'espoir insufflé par les paroles de Carrow. Et il en avait assez. Les viscères de Grimaldi devaient brûler à la manière d'une pierre chauffée à blanc posée dans les tripes à nues. Magie noire invisible à l'oeil nu, que seule la victime était capable d'apprécier pleinement. Il lui jeta sa baguette à la figure, la releva de force après l'avoir libérée de ses cordes. « J'ai dit non pour ta petite copine, est-ce que c'est clair cette fois ? Maintenant lèves-toi et va aider mon camarade là-bas, le gentil monsieur nommé Tugwood, si tu es guérisseuse remets-le sur ses jambes pour qu'il puisse finir ce qu'il a à faire, compris ? Et pas d'entourloupe, à la moindre écorchure supplémentaire dont il me fera part je t'en ferai payer le double ! » Il la jeta vers Draco, peu soucieux de savoir si elle était encore capable de tenir sur ses jambes.
L'air explosa. Les vitres volèrent en éclat. Le choc le percuta avant qu'il n'en ressente la douleur. Un éclair lumineux l'atteint aux flancs qui se mirent à pisser le sang. Fort bien. Il trébucha, manqua de se vautrer mais se retint à Carrow. Dans la folie qui suivit l'arrivée, entre les flammes et les tirs d'une précision redoutable, il n'eut que la présence d'esprit de s'emparer d'Anita, qu'il réveilla d'un Enervatum pour la placer devant lui à la manière d'un bouclier. « A couvert !Terminez ce que vous avez à faire et tirez-vous ! » Il se plaça près d'une fenêtre, le dos contre le mur. Il exposa Romero suffisamment pour que les tireurs d'élites puissent l'apercevoir d'en bas ; suffisamment pour que, il l'espérait, les tirs cessent au moins un peu. « Cessez le feu camarades, où ce sont les vôtres qui mourront ! » Sa voix fut portée par un sonorus à l'intention des tireurs un peu plus bas, qu'il n'était même pas foutu de voir vraiment. Maintenant fermement Anita à la gorge, il attira Astoria à lui d'un coup de baguette ; « Viens la ma jolie. » La jeune fille glissa sur le sol, et une fois à son niveau, se retrouva suspendue dans les airs, dangereusement proche du vide. Si avec ça ils ne comprenaient pas... |
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| Draco et les autres tardaient à arriver, ce qui n'était déjà pas normal. Mais quand elle entendit les vitres exploser en haut et les sorts d'explosion résonner, Bonnie sut que quelque chose se passait mal. Certes, depuis un moment, tout partait déjà à vau-l'eau, mais ça, ça n'avait rien de sortilèges déclenchés par des mangemorts ou pas des objets du musée, ni même par les otages. C'était beaucoup plus gros, et ça ne présageait rien de bon. Les renforts devaient être arrivés, mais pas pour les aider eux. La BPM, sans doute. Bonnie jeta un œil terrifié à Bellatrix. Cette dernière avait complètement retrouvé son apparence originelle, et elles étaient coincées. Même si elles ne remontaient pas, quelqu'un viendrait certainement les chercher au sous-sol, et là, ce serait fichu. Il fallait trouver une solution, et ce fut naturellement Bellatrix qui la lui proposa. La prendre en otage, bien sûr. Ou comment faire d'une pierre deux coups, régler le problème de son apparence et avoir un moyen de protection supplémentaire. Aucun membre de la BPM n'oserait s'en prendre à la favorite du Lord. Elle pensa un moment lui prendre sa baguette, mais estima qu'il était préférable de la lui laisser au cas où les choses viendraient à dégénérer. Elle n'avait pas le choix, elle devait faire confiance à sa future belle-tante.
« Je suis désolée, Madame, mais je vais devoir vous lier les mains pour que ce soit plus crédible », annonça-t-elle néanmoins. « Toutefois, ce seront des liens de pacotille, vous pourrez vous en défaire à tout moment si besoin était, et je vous laisse votre baguette. » Elle lança un sort pour faire apparaître une corde magique autour des poignets de la mangemort, puis lui empoigna le bras et pointa sa baguette sur elle. Elle remontèrent toutes les deux, prudemment. Bonnie espéra ne pas se retrouver prise en embuscade avant d'avoir retrouvé les autres pour ne pas risquer de perdre ses moyens. Heureusement, elles arrivèrent en haut sans encombre.
Le spectacle qui s'offrit à elle faillit la faire lâcher prise. Owen tenait Astoria et Anita suspendues dans le vide à une fenêtre. Si elle avait pu, Bonnie aurait plaqué sa main devant sa bouche, mais ses deux mains étaient prises et elle ne devait surtout pas céder. La BPM devait certainement être en bas, et Owen tentait de la dissuader. Risqué, très risqué, et Bonnie était d'autant plus inquiète qu'elle savait Owen capable de tout. C'était lui qui avait mutilé Anita, et il n'hésiterait certainement pas à la tuer si c'était nécessaire, d'autant qu'il était lui-même blessé et certainement furieux à cause de ça. Les tirs avaient visiblement cessé. Les mangemorts-insurgés comme les otages étaient tous plus ou moins mal en point. Ce qui n'aurait dû être qu'un simple cambriolage s'était transformé en véritable carnage. Bellatrix et elle étaient encore celles qui s'en sortaient le mieux… pour le moment. Bonnie jeta un œil à sa main noircie. Pour le moment, elle n'avait pas de souci, mais pour combien de temps ? Ne voulant pas prendre de risque, elle se mit à l'abri des fenêtres avec son otage. Elle se tint prête au cas où la BPM prendrait le risque de monter, même si sa main commençait légèrement à trembler. Elle jeta un coup d’œil à Draco, blessé lui aussi, un cadavre à ses pieds, puis à Eris, s'apercevant alors que cette dernière était libre et tenait une épée à la main. Rien ne pouvait, elle, l'empêcher d'attaquer Bonnie, elle n'avait certainement cure du sort de Bellatrix. |
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| Les regards sévères qu’elle adressait à ses collègues Mangemorts pouvaient facilement être interprétés comme une haine envers les Insurgés. De son point de vue, le sentiment qui la traversait n’était fondamentalement pas différent. Servir le Maitre avec un tel amateurisme balayait ses inquiétudes concernant la place qu’elle occupait auprès du Seigneur des Ténèbres. Rien ne pourrait plus la faire douter, elle, la Favorite de Celui-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom. Elle renifla dédaigneusement en passant à côté de ses complices, feignant d’être otage entre les mains de Bonnie Rowle. Celle-ci la tenait fermement, assez pour mimer le réel, et elle était chargée de transporter le sac plein des trésors de la Réserve. « J’observe que vous êtes toujours aussi cliché chez les Insurgés. Tout ceci est tellement sur-joué. Vous ne m’arriverez jamais à la cheville » balança-t-elle vers Owen alors que sa jeune comparse continuait de la pousser. Le double langage était clair. Toute cette mascarade serait répétée, amplifiée et le Magister saurait à quel point ELLE avait sauvé la mise à cette bande de strangulots testostéronés jusqu’aux confins de leur raison. L’attaque était claire, tandis que les pauvres victimes d’Avery ne verrait qu’une Bellatrix blessée dans son orgueil d’avoir été capturée. Soucieuse de paraître naturelle, elle adressa à peine un regard aux otages. Toutes les personnes en présence savaient que l’ainée des Black ne tolérait pas la faiblesse et l’abattement. Ainsi, les visages fatigués par les événements ne lui inspiraient que dégoût et lassitude. Elle aurait mieux fait de s’en aller plutôt que d’essayer de leur sauver la mise. Le Maitre aurait été néanmoins déçu, très déçu, et avec la captivité de Cissy… Draco en aurait trop souffert, sans doute. Les yeux de la Lestrange se posèrent sur Eris Burke avec gravité. Si la jeune femme bougeait ne serait-ce qu’un cheveu, tout prendrait une tournure malheureuse. Bellatrix ne protégerait en aucun cas Bonnie. Elle savait des choses sur son destin, lié bientôt à celui de son neveu. Nonobstant, sa mort ne représentait qu’un contre temps dans les plans de mariages de Lucius. Elle ne possédait pas la flamme des vrais guerriers d’antan - celle qui s’était surement étouffée chez Owen et Lazarus tant ils avaient manifestement raté leur coup – en ayant pour témoin sa main juvénile qu’elle sentait trembler. La Favorite de Voldemort craignait plutôt de voir la réaction des autres si l’on comptait un cadavre dans les rangs des partisans. La solution finale serait alors de disparaître avec Dracoen emportant leurs sacs et en prenant le soin de tout faire exploser. Les autres se débrouilleraient. Tout ça n’était pas d’actualité. En voyant un Tugwood blessé, la couverture de son neveu, Bellatrix leva les yeux au ciel. Oui elle avait espéré qu’il s’en sorte mieux que les autres. Tant pis. Il lirait la déception sur le visage inflexible de sa tante, enfin retrouvé, là où d’autres y verraient l’agacement de la sorcière. « Enfin relevez vous Tugwood, vous êtes un grand garçon maintenant ». Son sourire malsain rendait le spectacle rassurant même s’il indiquait clairement à Draco qu’elle lui passerait un savon. Avery, Carrow et compagnie d’accord, mais les preuves d’incompétence, pas chez l’héritier des Black. Comme convenu avec Bonnie, Bellatrix Lestrange se délia de ses liens en prenant soin de feindre une réponse à son escorte « Oui, oui, je peux le soigner espèce de sale garce». Il n’y avait que du génie dans la folie de l’ancienne détenue, qui poussa Anna Grimaldi de son chemin vers son neveu sous polynectar. En espérant que Bonnie tienne tendue son bras, baguette à la main, rendant cette « libération » de Bella crédible. Après tout, avec son bout de noyer caché dans sa manche, pas de raison pour penser qu’elle était armée et en mesure de se rebeller. De plus, depuis la réserve, elle boitait. Déchirant un bout de sa robe, avec son allure dégingandée, elle se laissa tomber à genoux devant Draco, en couinant comme si sa comparse l’avait poussée. La douleur dans sa cheville lui donnait plus de ressources que nécessaire pour faire une performance exemplaire. Se penchant sur la plaie comme pour observer un insecte mort à la loupe, elle enroula le morceau de tissu en un pansement bien trop serré autour de la blessure qui ne saignait plus, grâce à Eris. D’un geste sec et redoutable, elle savait que cette intervention digne des moldus avait fait souffrir Draco, comme un signal pour le réveiller. Maintenant, elle n’attendait plus que la BPM, aussi lente que le cerveau des Mangemorts de cette mission. |
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| | | | | (Event 5 ; groupe #1) there's only power and those too weak to seek it | |
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