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sujet; [juillet 2002] It's so sad to think about the good times you and I |
| Je pétais littéralement les plombs. Plus j'y réfléchissais, plus ça me prenait la tête. C'était un casse-tête. Cette fille était un casse-tête. Non seulement, je ne comprenais pas comment elle avait pu m'enrôler là-dedans, mais en plus, j'avais encore un peu de mal à m'en détacher et à lui en vouloir. Est-ce que c'était moi qui devenais complètement paranoïaque ? C'était peut-être ça, dans le fond. Depuis que j'étais parmi les Insurgés, rejoignant avec Sansa les Belliqueux, j'étais beaucoup plus encline à devenir complètement dingue en fin de journées. Pas moyen de me changer les idées ou de m'isoler pour souffler un peu, non plus. Alors, forcément, je maîtrisais de moins en moins mes actes et mes mots. C'était sûrement pour ça que j'avais attendu longtemps. Réfléchir, pourtant, n'aidait vraiment pas. Plus je prenais le temps, plus je réfléchissais et je déconnectais ou pas, en fait. Un foutu cercle vicieux qui allait, tôt ou tard, me perdre totalement. Il aurait fallu que je trouve le moyen de mettre en veille mon cerveau sauf que c'était impossible. Me tourmenter avec toutes ces questions ne servirait pas à grand-chose non plus, j'avais compris, depuis le temps. Ma mère, à l'époque, c'était la même chose, quand j'y repensais. Sauf qu'elle, elle n'avait pas suivi bêtement une fille avec laquelle elle entretenait une relation drôlement fusionnelle, presque indéterminée, jusque dans une situation qui ne lui ressemblait pas. Je suis bien incapable de tuer. Encore moins de m'opposer farouchement à un conflit. Je suis trop lâche pour ça. Je suis trop pacifiste pour ça. Cependant, depuis que je les avais rejoints, j'avais assisté à des scènes d'horreur. J'avais beau n'avoir servi que de pion pour des ravitaillement ou des missions basiques du genre, je me sentais salie, souillée. Il fallait que je lui parle, à tout prix. Il fallait qu'on se donne enfin rendez-vous et qu'on se parle entre quatre yeux. Je me le devais bien.
« Je suis désolée, Sansa. C'est compliqué et ça risque d'être chiant mais je veux savoir ce qu'il en est. », je récitais ça, anxieuse. D'ailleurs, j'imaginais déjà cinquante mille scénarios critiques. C'était pourtant la meilleure chose à faire pour maîtriser ce que j'allais dire et ne pas craquer face à cette belle blonde et les émotions que je risquerais encore de capter malgré moi. Son besoin de vengeance et de faire couler du sang, ce n'était pas le mien. Il fallait que j'en aie le cœur net et pour ça, il fallait tout dominer et tout préparer bien à temps. Sinon, j'allais encore me laisser radoucir par ses beaux discours. Elle avait bien plus facile que moi, dans ces cas-là. Je ne le savais que trop bien. Je ne devais pas me faire avoir une nouvelle fois. Non ! Je devais me montrer déterminée et sûre de moi. Je ne devais surtout pas fléchir. J'attendais au quartier général des Belliqueux, la voyant déjà arriver plus loin. Je reconnaissais sa silhouette. Elle devait revenir d'une mission ou d'une discussion, je ne sais même plus. J'étais trop paniquée que pour connaître ce détail à ce moment précis. Je me craquais déjà les doigts sous la pression. Ce que je pouvais être faible dans ces cas-là. Peut-être aussi parce que je sentais déjà la chose venir, j'allais être submergée par mes propres émotions mais les siennes aussi et ce n'était clairement pas vivable. Surtout quand ses pensées sont totalement opposées à ma nature de fille qui n'a jamais attaqué personne. « Sansa... », elle était désormais face à moi. Parce qu'elle me connaissait, elle devait remarquer que je n'étais pas à l'aise, pas à l'aise du tout. |
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| it's so sad to think about the good times
shalimar martell & sansa rosier (sansalimar) « Sansa… » La voix se veut tremblante, comme hésitante - rien d’inhabituel pour Shalimar, en somme. Shalimar - ou Sha, comme se plait toujours à l’appeler Sansa - a toujours été un peu plus discrète, comme moins investie. Un peu comme si la guerre lui passait totalement au début. Mais un peu, seulement - parce qu’elle est là, aux côtés de son amie de toujours, elle est là pour grossir les rangs des Belliqueux, là pour s’élever contre la menace mangemorte. Qu’elle soit arrivée à un tel endroit de son plein gré ou non, Sansa s’en fiche un peu, égoïstement. Elle ne veut pas voir l’impact qu’elle a sur les décisions de l’ancienne Gryffondor, ne voit pas savoir que l’emprise de l’une sur l’autre est si forte et étrange qu’elle la manipule un peu, inconsciemment. Parce qu’elle a toujours été comme ça, Sansa - du genre à écraser les autres sans même le remarquer avant de constater qu’ils ne sont plus que bouillie au sol. Pourtant elle l’aime, sa Shalimar, elle pourrait le crier haut et fort sans même mentir, elle pourrait l’annoncer à n’importe qui de but en blanc, comme ça, en regardant droit dans les yeux, sans même avoir la voix qui flanche. Parce que c’est la vérité, tout simplement : Sha, c’est l’amie que Sansa voulait absolument avant son entrée à Poudlard, celle qui est parvenue à l’adoucir, un peu, et à panser ses blessures, un peu. Alors forcément, elle pensait que ça durerait éternellement, la Rosier. Elle pensait qu’elles étaient un duo et le resteraient. Mais lorsqu’elle relève les yeux vers son ancienne camarade, quelque chose lui souffle que c’est peut-être bel et bien terminé. « Quoi ? » balance la blonde, toujours aussi agressive et brutale qu’à l’accoutumée. Voir Sha encore plus anxieuse que d’habitude la rend malade et menace de la mettre à cran, elle qui est déjà d’une nature si impulsive, si explosive. Elle tripote son tatouage pour ne pas perdre pied, explosions de couleurs sur son épaule droite, qui descendent le long de son bras : les quatre roses mortes pour son frère, ses parents et sa soeur ; les deux vertes, couleur représentative du Lord, pour son père adoptif et son cousin Simon, tous deux mangemorts ; puis les deux rouges, couleur sang et insurgés, pour Elias et elle-même. Sa propre rose n’est encore qu’en bouton, à vrai dire ; elle ne s’estime pas encore parfaitement épanouie, pas encore totalement à sa place. Oh, bien sur, elle sait que les Belliqueux sont ce qui lui convient le mieux ; mais elle sait aussi qu’elle ne s’arrêtera pas avant d’avoir glané une place de leader, qu’importe les années qu’il lui faudra, et qu’importe si elle meurt avant d’en arriver là. Face à elle, Shalimar fait toujours les cent pas et n’a pas terminé de se triturer les mains ; de toute évidence, il y en a une sur les deux qui n’a pas l’intention de passer sa vie aux côtés de la résistance. Mais ça, Sansa n’est pas totalement sure de vouloir l’avouer ; dire qu’elle n’a pas vu les signes avant-coureurs serait mentir, mais elle ne souhaite pas faire face à la réalité pour autant. Alors elle change de tactique, insidieusement, conscience que brusquer Sha ne servirait qu’à la faire fuir encore plus vite, et abaisse sa première carte : celle de la compassion amicale. « Calme-toi, arrête de toujours t’en faire comme ça… tiens, assieds-toi là. Et surtout n’oublie pas que je gère tout, d’accord ? » Derrière les paroles qui se veulent apaisantes, les yeux supplient : reste, s’il te plait, reste. Parce que malgré ses allures fières, elle n’a jamais prétendu pouvoir s’en sortir toute seule, Fauve, elle n’a jamais déclaré que perdre les gens qui lui étaient chers ne la tuait pas petit à petit. |
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