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sujet; How (not) to save a life (Adeyk)
MessageSujet: How (not) to save a life (Adeyk)   How (not) to save a life (Adeyk) EmptyMer 16 Sep 2015 - 3:45

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❝ How (not) to save a life ❞ Ste Mangouste

Ses doigts tapotent le montant métallique du lit dans un rythme effréné trahissant l’agacement profond. Elle attend. Attend que son empoté d’interne se décide à retirer les moufles qui lui recouvrent les mains et fasse enfin son kibaszott munka fucking boulot. La Hongroise retient un soupir au prix d’immenses efforts. Ne pas perturber le patient. Ne pas afficher les luttes intestines. Et surtout... ne. Pas. Hurler.
Elle plaque un sourire lisse et aimable sur son visage d’ordinaire impassible, s’appliquant à effacer les dernières traces d’intense exaspération et sa main cesse soudain d’imposer tout cliquetis agaçant au reste de son équipe médicale.
« Arrivez-vous à utiliser les saucisses qui vous servent de doigts, monsieur Hawking ou vous faut-il un peu plus de temps pour les maîtriser ? » Elle ne peut s’empêcher de demander, la mâchoire crispée, l’accent Hongrois roulant sur la langue à la tension palpable, seule interjection qu’elle a bien pu trouver pour qu’enfin, il s’agite un peu plus. « Je suis certaine que vous pouvez faire mieux que ça. » Derrière la colère, elle l’encourage pourtant. Héritage rampant du clan, de l’éducation trouble. Susciter l’envie de faire mieux pour la fierté de la figure souveraine. Croire naïvement que cela marchera aussi bien que sur sa propre personne, le lavage de cerveau à l’efficacité tronquée. L’influence du paternel ne perdure qu’en se nourrissant de son admiration. Mais eux… Les apprentis, les médiocres. Ils ont le mépris facile et la peur à fleur de peau. La louve paranoïaque interprète aisément chaque regard volé comme une trahison préparée. Ils la tiennent en horreur. Elle le sait. Elle le sent.
Haussement d’épaules imperceptible et soupir léger. La Hongroise secoue lentement la tête, coupant court aux instincts agacés de la bête enragée avant de recomposer le sourire froid, disparu quelques minutes plus tôt dans un rictus crispé. « Vous laisserez le dossier sur mon bureau d’ici ce soir. » Ni un ordre ni une obligation. Forte recommandation soufflée aux plus studieux. Le reste fera ce qu’il estime le plus judicieux mais rien n’empêchera Vayk se récupérer une pile de dossiers similaires avant la fin de son service. Déprimant. Aucun esprit de cohésion. Si Adele Bones et elle s’étaient tirées des Avada avec autant d’ardeur que les internes, l’hôpital ne serait plus qu’un immense champ de ruines. Oh. Wait.
Elle trouve le temps de capter la guérisseuse-en-chef du Troisième étage pour lui gémir discrètement dans les oreilles. « Je commence à comprendre ce que tu as pu ressentir. » Elle lâche ça tout le temps. Depuis plus de cinq ans. Cri de détresse habituel, souvent suivi par une invitation à prendre le thé chez elle. Loin des collègues à l’imbécilité sans borne, des questions, de la tempête. Loin du travail pour mieux l’aborder. Même après des années, Vayk ne s’est toujours pas habituée au manque flagrant d’intelligence des cadets qu’elle se retrouve forcée à materner. « Tu viendrais prendre le thé ? Dix-huit heures ? J’ai un dossier à partager. » Elle l’appâte un peu, la guérisseuse friande de mystères. Jamais de mensonge, pourtant. Le cas l’a bien occupée une bonne partie de la matinée et hélas, aussi fortement puisse-t-elle vouloir tout faire seule, la Hongroise est dans l’impasse. (La réalité étant qu’elle ne crache pas vraiment sur le travail d’équipe qu’elle trouve largement plus… stimulant.)

Pré-au-lard

La porte claque avec une violence rare, brute, sans même qu’elle n’esquisse un mouvement pour la retenir. Elle tremble encore de la journée harassante, la fureur en écho dans chacun de ses os. Les bras remplis, sans surprise, de dossiers aux contenus en tous points semblables qu’elle jette négligemment sur la table du salon, avant de faire chauffer de l’eau d’un tour de baguette. L’heure du thé n’attend pas. La Tue-Loup non plus, manifestement.
La fiole de potion roule entre ses doigts, reflets violacés dans le fond de ses prunelles. Elle envisage un instant de prendre une longueur d’avance, ingurgiter le philtre avant que son aînée n’arrive. Bienséance qui la retient. On ne commence pas à manger une tarte avant l’arrivée des invités (coucou la comparaison de merde, je finis mon ouverture comme ça. Hop.)


Dernière édition par Vayk Esterházy le Jeu 24 Sep 2015 - 19:58, édité 3 fois
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HUNTED • running man
Adele Bones
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‹ inscription : 03/08/2015
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‹ crédits : LUX AETERNA, astra, sia, tumblr, simon/mathydabest.
‹ dialogues : #336699
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‹ âge : 38
‹ occupation : en fuite, déchue de tout type de privilèges.
‹ maison : Serpentard
‹ scolarité : 1976 et 1983.
‹ baguette : est en bois d'if, mesure 23,7 centimètres et possède un ventricule de dragon en son cœur.
‹ gallions (ʛ) : 5778
‹ réputation : je suis sans aucun scrupule.
‹ particularité : semi-Vélane.
‹ résidence : ici et là, clamant comme miens les différents cottages investis durant notre cavale.
‹ patronus : inexistant
‹ épouvantard : une vie silencieuse, ponctuée par des râles de douleur, et non plus par les rires des rares personnes auxquelles je tiens.
‹ risèd : une journée d'été, Artur m'aidant au jardin ; Owen Avery se moquant de l'activité sans chercher à dérober son regard attendri.
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ANDRE MALRAUX

Par logique ou par instinct, l'hybride avait passé commande aux d'Anjou la veille au soir. Un sursaut totalement illogique au vu des sacro-saintes coutumes de la sorcière. La journée avait commencé comme toutes les précédentes et s'était déroulée sans encombre durant les premières heures. Lentement, sûrement, les horaires solennellement rythmées par son organisation assassine, Bones avait vaqué à ses habituelles occupations administratives jusqu'à dix heures précises. L'heure du thé matinal. Les talons aiguilles avaient à peine foulé le sol autour de l'accueil du troisième étage quand : « Je commence à comprendre ce que tu as pu ressentir. », l'accent hongrois résonnait toujours au creux de son oreille de la même manière, autant imprévisible qu'il n'était prédictible. Le visage resta de marbre mais l'ambre de son regard parcourut le profil d'Esterházy de façon allègre : l'hybride n'avait jamais eu besoin d'émettre le moindre son avec elle. Pour l'écouter (tout le temps – même si la perspective était aberrante), lui donner des ordres (lorsqu'elle n'était qu'une apprentie – comme tous ces imbéciles de bas-étage qui rasaient inlassablement les murs), lui accorder son approbation (sa fierté en pâtissait toujours – son esprit aiguisé courbait rarement l'échine), la respecter (son intellect était le seul à pouvoir rivaliser avec elle), « Tu viendrais prendre le thé ? Dix-huit heures ? J’ai un dossier à partager. », Adele avait toujours un regard uniquement façonné pour elle. Vayk était de ces êtres mystiques suivant une logique parallèle et qui mettait souvent à mal l'obsession maladive d'Adele pour l'Ordre total. Un dossier, disait-elle ? Sans un mot, ni même un sourire, Bones reprit le cours de sa marche comme si de rien n'était, à peine perturbée par le fait que sa course ait été stoppée en plein élan. La direction divergea totalement de celle de la Hongroise dans le dédale hospitalier mais une chose était sûre : elle serait là, dans la tanière de la louve, à dix-huit tapantes. Sa ponctualité frôlait la fatalité de la Mort. Le Transplanage fendit l'air environnant l'orée du village sorcier à dix-sept cinquante-quatre précises. Le regard de l'hybride se tourna un instant vers l'horizon – et les hautes tours d'un Poudlard reconstruit – avant de se mettre en marche. Le pas alerte, le décompte habituel de Bones se mit en marche dans un coin de son esprit, laissant le son de ses pas être le balancier de son horloge interne.  Il fallait exactement cinq minutes pour parcourir la distance qui la mènerait chez l'Expérimage et se laisser aller à la rêverie ne ferait que la mettre en retard (Poudlard n'était plus que l'ombre d'elle-même). Et la nostalgie ne serait jamais une raison suffisamment acceptable pour manquer à sa parole, toujours donnée sans condition à la Hongroise. D'autant plus qu'Adele savait Vayk pointilleuse, la bienséance autant ancrée en Esterházy que l'organisation ne l'était en elle.

La perspective de discuter d'un nouveau cas médical, de sentir l'adrénaline unir leurs deux esprits et de voir accoucher leurs idées implacables lui fit accélérer la cadence.

Quatre minutes. Un sourire accroché aux lèvres, elle passa le seuil d'entrée de sa collègue sans même frapper. La porte serait toujours ouverte à son approche lui avait-elle un jour laissé entendre. Attention à peine ternie par le mensonge complaisant derrière lequel Esterházy s'évertuait à se cacher, accord tacite auquel Bones se tenait depuis toute ces années. L'hybride savait que la louve la sentirait toujours arriver depuis le jour terne où elle s'était faite infecter. « Un elfe nous apportera les douceurs pour le thé ! », lança-t-elle sans préambule, ôtant la cape sorcière avant de l'accrocher dans l'espace prévu à cet effet dans l'entrée. Le regard perçant, Bones dénota la pile de dossiers à moitié effondrée sur le petit meuble de salon avant de prendre place sur le sofa. Ni bonjour, ni excuse. Les deux sorcières avaient la communication facile, celle qui ne souffrait d'aucune discontinuité temporelle, des aléas de la vie. L'hybride gratifia Vayk d'une moue assurée avant de reporter son attention sur les rapports clôturés qui se présentait face à elle (la laissant servir le thé, lui laissant la possibilité de préparer la Tue-Loup qu'elle glissait toujours subtilement dans son breuvage). « Racontes-moi tout... ». Paroles toujours à moitié formulées, voilées par la curiosité intarissable de Bones pour les étrangetés, dans l'espoir qu'un jour peut-être Vayk oserait tout avouer. L'hybride n'aimait pas qu'on lui rappelle sa tare Vélane. Son admiration pour la Hongroise la forçait à agir à son encontre avec une harmonie parfaite, en accord avec ses principes. Adele agissait avec Vayk comme elle aimerait être considérée elle. Sans jamais user de bassesse pour une chose dont elle n'était pas responsable. Sans oublier que leur drôle d'équipe, phénomène explosif à Ste-Mangouste, marchait comme une montre sorcière suisse : chaque pièce était toujours restée à sa place, la mécanique n'en était que des plus excellentes. Qui pouvait bien savoir ce que cela donnerait si l'une se mettait à confronter véritablement l'autre ? Bones lui avait toujours laissé le choix et en cela, elle savait que Vayk  Esterházy était spéciale.

Principe fondamental en recherches scientifiques : ne jamais brusquer les éléments instables.
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MessageSujet: Re: How (not) to save a life (Adeyk)   How (not) to save a life (Adeyk) EmptyVen 25 Sep 2015 - 20:12

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❝ How (not) to save a life ❞ Septembre 2002

Son regard s’est accroché à la trotteuse de l’horloge, légère obsession passagère pour le temps qui passe et son impitoyable course, tic-tac incessant qui se percute aux tympans trop sensibles. Habituellement, la Hongroise ne se soucie pas de la course des heures, elle n’est certainement pas pressée de voir les jours se succéder pour la rapprocher de la lune tyrannique. Traits déjà fatigués à l’approche de la reine.
Elle ne doute aucunement de la ponctualité d’Adele Bones. Ne serait-ce qu’y penser serait un affront à son estimée collègue. La dame de fer du Troisième étage est réglée aussi précisément que saurait l’être une montre suisse (pour ce qu’elle en sait du moins. Si ça se trouve les montres suisses sont réglées n’importe comment et tout le monde raconte n’importe quoi depuis des lustres.) et il va sans dire qu’elle avait toujours été exemplaire en tous points, à chacune de leurs entrevues. Il ne saurait en être autrement. Pourtant, elle sent la panique l’envahir, la peur irrationnelle de décaler son planning parfaitement agencé autour de son affliction, une microseconde susceptible de la faire basculer dans l’échec critique. Son invitée n’est pas en cause, le problème vient d’elle, elle en est bien consciente. Ses doigts écrasés contre le comptoir de la cuisine, phalanges blanchies pour tenter de retrouver l’équilibre. Stupide inquiétude irrationnelle. Elle se fait des histoires où il n’y en a pas, créée des montagnes à partir de talus.
La louve déteste la propension de son esprit à se disperser dans les limbes à la moindre occasion. Inévitablement, chaque minute de battement, dans le vide entre les périodes d’activité, la bête se fraye un chemin dans la caboche cassée de son hôte, s’amusant du silence et de la paranoïa qui en découlent. Ce flottement silencieux qu’elle abhorre, secondes qui glissent bien trop lentement, raisons exactes qui la poussent à ne jamais s’arrêter, ne jamais prendre de temps pour respirer. Cesser de courir risquerait de donner à la bête l’occasion de la rattraper, de sentir son souffle malsain dans le creux de sa nuque. Inspiration longue et profonde. Le palpitant qui se calme enfin, la psychose qui cesse de ramper.
L’odeur caractéristique de l’hybride vélane effleure ses sens, rassurante intervention (pour une fois) d’un odorat aiguisé sur lequel elle s’appuie pour reprendre définitivement pied. Des effluves que la louve a mis du temps à identifier, à accepter de reconnaître. Pas qu’elle ait choisi volontairement d’ignorer la nature de sang de sa collègue, bien qu’elle ne soit pas prompte à la pointer du doigt (fait rare, mais elle a bien trop de respect pour son ancienne mentor pour s’en formaliser). L’instinct lui-même qu’elle préférait délibérément ignorer, ne pas montrer qu’en plus de la voir, elle sentait la différence. Ne pas admettre qu’en dépit d’une apparence similaire, les hybrides sentaient différemment. Ce qui était forcément le cas pour elle aussi.
La semi-vélane exhale un parfum fleuri, sauvage mais léger, l’idée qu’elle se fait de Brocéliande, havre de paix en temps troublés et la senteur à la fois indéfinissable et particulière la précède alors qu’elle passe la porte laissée ouverte à son intention. Nulle menace à craindre, les sens priment toujours sur la raison quoi que Vayk veuille en faire. Elle aura toujours une longueur d’avance sur ceux passant son seuil.
« Un elfe nous apportera les douceurs pour le thé ! » Précédant un hochement de tête reconnaissant, un sourire se dessine sur les lèvres de la louve, peu surprise de l’organisation implacable dont Bones faisait preuve. Aurait-elle oublié le thé que la guérisseuse serait arrivée avec une théière.
Avec une dextérité trahissant la pratique au fil des ans, les gestes maintes fois répétés pour se rassurer, conserver une posture naturelle, la louve se penche pour remplir les tasses et mélanger sa Tue-Loup à une infime quantité de liquide ambré. Le mélange du mois comporte une légère variation dans le dosage de l’aconit et elle espère ne pas s’étouffer littéralement avec son breuvage sur lequel elle souffle prudemment tout en faisant glisser une tasse vers Adele.
« Racontes-moi tout... » Sourire derrière la porcelaine délicate face à l’impatience non formulée, plaisir ineffable de voir qu’elle a pu piquer la curiosité de sa collègue pour un nouveau cas. La réponse qui tarde à sortir, pourtant, la décoction se doit d’être bue d’un trait et d’un seul (c’est du moins ce à quoi elle s’est toujours obstinément astreinte). Silence de mise, si elle ne veut pas se comporter comme la dernière des gueuses. De sa main libre, elle attrape un dossier sur le dessus de la pile et l’ouvre à l’attention de la guérisseuse en chef.
« J’ai deux dossiers, en fait. Commençons par Malcolm Moffat, que nous appellerons Mr M tant son nom ne revêt aucune importance. » Souffle-t-elle enfin en tapotant la photographie d’un homme dans la trentaine, vaguement collée à sa feuille d’admission. L’identité des patients n’a jamais eu une quelconque utilité pour Vayk, pas plus que leur bien-être, d’ailleurs. Elle ne daigne se pencher sur leur historique personnel que lorsque cela est nécessaire, diagnostic et remède en ligne de mire, le reste n’a toujours été que fioriture. « Deux jours que mes internes sont sur ce cas, pas un seul n’a été capable de me donner une réponse viable et je dois bien avouer que… moi non plus.» Poursuit-elle après avoir tourné la page, tout en se versant une nouvelle tasse de thé, une moue contrariée froissant ses traits. Elle déteste avouer son impuissance d’une manière générale, la présence d’Adele, aussi salvatrice et stimulante soit-elle ne l’empêche pas d’être déçue à chaque mur qu’elle rencontre. Désagrément rapidement effacé par l’esprit aiguisé de Bones, les conclusions brillantes tirées du moindre élément. Les deux hybrides sont une complémentaire parfaite, explosive. Dans leur nature profonde, harpie endormie liée à la louve léthargique, que dans leurs compétences. « Pris au beau milieu d’une explosion en chaine de véracrasse. L’accident stupide, il a, selon ses dires, confondu la nourriture des scrouts à pétard avec celle qu’il était censé donner… Je ne te raconte même pas l’état absolument répugnant dans lequel il est arrivé aux urgences mais rien qui n’aurait dû provoquer autre chose qu’un panel intéressant de plaies ouvertes. Cependant il atteint bien plus en profondeur, vomissements et teint verdâtre caractéristique d’un empoisonnement quelconque. » Elle étale progressivement les éléments du dossier sur la table, illustrant ses propos à l’aide des photos prisent par ses internes médiocres et retenant un claquement de langue agacé en voyant qu’ils n’étaient même pas capable de trier leurs travaux – que faisait une photo des toilettes au beau milieu des clichés importants ? – « Je soupçonne l’intervention d’un sortilège ou d’un empoisonnement des véracrasses aux plantes et potions. Quelque chose qui serait entré en réaction à l’explosion. Impossible de mettre le doigt dessus. » Silence. Elle reprend sa respiration et sonde le regard d’Adele, curieuse de savoir si une idée germe déjà dans l’esprit fertile. « J’ai prélevé des échantillons du pus que Mr M avait sur ses vêtements, je te laisse regarder si cela t’intéresse. » Joignant le geste à la parole, elle sort un sac rempli de tubes à essais qu’elle n’a pas pris la peine de trier. Aconit modifié côtoie les racines de mandragore au milieu des prélèvements. La Hongroise ne s’en vante pas, dans l’urgence, l’organisation lui fait cruellement défaut. « Ton elfe est là. » Elle lâche soudainement, froncement de nez léger avant même que la créature ne fasse son entrée. L’odeur des elfes la répugne quelque peu, raison pour laquelle elle n’en a jamais eu. Sourire aimable, pourtant, il fait une excellente diversion dont elle profite pour ranger légèrement les cadavres dans le fond des placards.
Elle a une confiance quasi-complète en Adele Bones, c’est de sa propre personne dont elle doute. Elle n’est pas certaine d’être apte à travailler normalement si son estimé binôme venait à savoir. Pas certaine d’affronter les regards.

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‹ particularité : semi-Vélane.
‹ résidence : ici et là, clamant comme miens les différents cottages investis durant notre cavale.
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‹ épouvantard : une vie silencieuse, ponctuée par des râles de douleur, et non plus par les rires des rares personnes auxquelles je tiens.
‹ risèd : une journée d'été, Artur m'aidant au jardin ; Owen Avery se moquant de l'activité sans chercher à dérober son regard attendri.
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ANDRE MALRAUX

En présence d'un tiers sans intérêt ou même de son père, Adele Bones aurait instantanément fait machine arrière : être prise sur le fait de l'enthousiasme pur, elle aurait simplement relevé le menton, déroulées le long de ses flancs les mains impatientes et plaqué un masque de neutralité constante sur son visage distingué. Laissant le doute, fugace mirage, s'imprimer sur les rétines ordinaires des témoins quelconques, ne gaspillant pas la précieuse salive en excuses futiles. Mais sous la surveillance d'Esterházy, Bones trouvait le monde différent. Elle se sentait libre. Lorsque l’œil rapace de l'hybride captait la félicité s'emparer de Vayk, elle ne s'obligeait jamais à modéliser l'immaculée Adele Bones. Jamais. Sous l'hospice de la Hongroise, Adele n'avait pas hontede pouvoir observer, analyser et parler librement ni même de laisser ses pupilles se dilater au gré de l'effervescence intellectuelle ; d'être tout simplement elle, sans contrainte ni restrictions coutumières. Les mains de l'hybride s'avancèrent pour soulever la porcelaine tendue par la maîtresse de maison, sans un instant observer la descente fulgurante du breuvage voisin – souillé par la Tue-Loup, par le mensonge – portant la tasse contre la pulpe des lèvres de son ordinaire gestuelle souveraine. La gorgée brûlante agressa brutalement le larynx sans provoquer le moindre effet sur le masque impassible de Bones : plutôt se ridiculiser au beau milieu des couloirs de Mangouste plutôt que de provoquer la sempiternelle gêne de Vayk concernant son problème lycan. Sans mettre sur le devant de la scène la Louve tant haïe. Entre les deux trentenaires, la dynamique pédagogique n'existait plus. Dans l'esprit de Bones, les deux entités sorcières possédaient la même valeur, déambulaient sur le même piédestal. Dans l'esprit de Vayk, en revanche... « Deux jours que mes internes sont sur ce cas, pas un seul n’a été capable de me donner une réponse viable et je dois bien avouer que… moi non plus ». Dans les silences, la guérisseuse en chef tentait toujours de marteler un peu plus férocement l'esprit de la Hongroise, la flamme de l'indépendance et de la fierté comme seul Mjǫllnir accepté, pour la convaincre qu'elle était tout aussi brillante qu'elle. Bones ne contint absolument pas le rictus fendre son visage éthéré : après tout, c'était le manque total de considération pour l'humain qui l'avait attirée vers la Louve. La seule chose freinant le véritable potentiel d'Esterházy résidait en l'attention qu'elle portait à sa famille (alors qu'ils la rejetaient), ses insécurités (alors qu'elle n'avait rien à envier aux autres sorciers) et dans le secret qu'elle pensait si bien gardé (Bones n'était pas censée savoir – vulgaire pacotille qu'était la Louve alitée lorsque sa lignée se préoccupait encore d'elle, happant la simple guérisseuse qu'était alors Bones pour savoir si elle allait vivre ou mourir). La photographie tapotée par son amie ainsi que les pages tournées capta toute son attention. Elle ne voulait certainement pas la confronter sur le sujet tabou alors que des plaies violacées et des résultats contradctoires dansaient sous son nez, elle, la férue de mystères.

« Des Véracrasses, tu dis ? », questionna-t-elle dans l'élan rhétorique, indice crucial pour qui connaissait véritablement la scientifique hybride. L'apparition de la photographie indue (et malgré son mépris en ce qui concernait les auteurs de telles abominations, Adele ne pouvait s'empêcher de comparer le niveau de débilité des nouvelles générations médicales – le verdict était sans appel : la bleusaille manquait de plus en plus d'imagination question bouffonnerie congénitale) la laissa complètement stoïque : l'une des analyses révélait que l'antidote aux poisons courants n'avait eu aucune sorte d'effet sur M. « Je soupçonne l’intervention d’un sortilège ou d’un empoisonnement des véracrasses aux plantes et potions. Quelque chose qui serait entré en réaction à l’explosion. Impossible de mettre le doigt dessus. », l'hybride acquiesça d'un mouvement de tête, félicitant silencieusement sa binôme pour son  intuition judicieuse – ne cherchant pourtant pas à voir l'impatience au fond des prunelles sombres de Vayk. Depuis le temps qu'elles se connaissaient, l'hybride avait apprit à reconnaître les regards de sa cadette, des subtiles impressions qu'elle gravait sur elle. « Pour atteindre les chairs en profondeur, c'est forcément un empoisonnement. Rien d'autre ne pourrait... », les mots se perdirent dans le silence à mesure que l'ambre décortiquait les résultats divers et variés qu'avait obtenu la Hongroise lors de ses investigation – à  savoir si ledit empoisonnement agissait directement sur l'organisme des Véracrasses ou de M. Expérimentations illégales ou tentative d'assassinat ? « J’ai prélevé des échantillons du pus que Mr M avait sur ses vêtements, je te laisse regarder si cela t’intéresse. ». Telle une girouette, l'attention se porta sur la sacoche que Vayk trimbalait toujours avec elle, avide de nouveautés, d'impatience à peine bridée sous le toit de la Hongroise. Pourtant, lorsque le mouvement fit une halte et que le regard de Vayk se fronça sur son contenu, la guérisseuse en chef ne put empêcher le froncement de sourcils. Il n'était guère habituel pour l'hybride de voir l'élan productif des mystérieux cas s'interrompre en plein spleen. Les lèvres s'entrouvrirent pour demander la nature de son problème lorsque : « Ton elfe est là. ». Toc, toc, toc. Les sortilèges de protection de la demeure sans doute réactivés, empêchant l'intrusion des indésirables listés par l'élitisme de la Louve. Bones redéposa les parchemins sur la table basse avant de se lever et de diriger sa silhouette vers la porte d'entrée, le pas alerte.

D'un mouvement ample, la main de l'hybride s'agrippa à la poignée pour ouvrir l'entrée d'un geste sec et assuré, imposant son caractère dominant à la créature magique qui lui ferait face. Qui devait bien lui arriver au niveau des hanches. Abjecte créature. Paradoxe hybride. « Madame Bones ? », sonna la voix nasillarde de l'elfe au visage informe. Merci Merlin, les d'Anjou frappaient de leur écusson les tabliers portés par leurs Elfes de cuisine. Adele réceptionna l'élégant paquet de son  regard glacial avant de charger le coursier du jour d'un message concis. « Remercies tes Maîtres et dis leur qu'ils ont l'autorisation de prélever la somme habituelle. ». L'elfe abaissa la tête et disparut sans plus de cérémonie. La brunette avait beau les abhorrer, il était cependant clair dans son esprit que ces créatures étaient de parfaits serviteurs. Dociles, sages, polis dans les moindres circonstances. Bien meilleurs que les Rebuts. Si seulement ils avaient été taillés dans le même marbre. « Un jour ou l'autre, tu devras me révéler ton secret, Vayk. ». La requête, habituelle. Adele, même en connaissant la lycanthropie de la sorcière, ne pouvait décemment pas ignorer le facteur 'surprise' de leurs échanges, l'insérant à la moindre dissonance, pour ne pas passer pour la plus grande des manipulatrices aux yeux de Vayk. Le timbre, en revanche, souffrait d'une  distorsion équivoque – irrité  par la survenue subite de l'elfe, suspicieux à cause de la réaction de la Hongroise – et modifiait le leitmotiv qui accompagnait toujours les tours de passe-olfactif-passes de la Louve. Rapidement, à la fois gagnée par son impétuosité et à la fois par sa curiosité, Bones reprit place aux côtés de la sorcière et révéla le contenu du paquet, sacré contenu puisqu'il allait fournir en carburant l'énergie nécessaire à l'élaboration incessante de leurs pronostics détonants. La variation de couleurs révéla une flopée prestigieuse de macarons, l'une des ventes phares des pâtisseries d'Anjou. Sur la table étaient alors posées quatre fioles, dont le visuel semblait infâme : quatre échantillons peu ragoutants qui n'entamèrent cependant en rien l'appétit (la passion) de Bones pour les entremets sucrés et ultra-colorés de la famille française. Un rond bleu électrique fut happé par la main libre de l'hybride qui malgré la nouvelle entrave, et d'un vague mouvement de l'index, pointa les fioles posées sur le meuble. « Les tons sont différents mais d'ici, on remarque l'homogénéité des textures et la même variation verte violacée... Ton 'M' devait ajouter un complément aux laitues de ses Véracrasses, si tu veux mon avis. ». Adele croqua à pleine dents la douceur bleutée, intimant ainsi à Vayk de continuer sur sa lancée. Habitude encore ancrée en elle, d'avoir Vayk comme prodige, élève astucieuse et volontaire qui n'hésitait jamais à lui faire remarquer les incohérences de ses propos théoriques. Second fait qui avait amené l'hybride à s'intéresser à elle. La répartie, la logique, le hic, qui rendait le plus banal des cas en mystère clinique. Repoussant la nostalgie plus qu'autre chose, Bones reprit le cours de leurs pensées. Comme si l'attente légèrement imposée  représentait un trop grand danger pour la personnalité indifférente d'Adele, soudainement. « Il faut faire analyser les échantillons pour connaître cette inconnue-là, Vayk. Tu les veux pour demain ? ». La sorcière n'attendit aucune réponse, connaissant le caractère de la sorcière aussi bien que la sienne, et attrapa les quatre contenants de sa main libre pour les placer dans son propre sac, posé à la va-vite contre l'accoudoir à son arrivée. Tout cela parce qu'elle l'avait vu faible. Abomination sans nom, même pour elle. Le cœur d'Adele se serra un instant avant de retrouver son rythme habituel : puissant et incroyablement, artificiellement, rythmique. Avec un nouveau sourire extatique aux lèvres, l'hybride se tourna physiquement vers la Hongroise (espérant effacer le faux-pas précédent, lui qui avait pourtant bien eu autant d'impact sur Esterházy que sur elle), coude allègrement posé contre le dossier, la main droite allant piocher une nouvelle fois dans le paquet des d'Anjou. Émeraude. L'ambre s'arrêta un instant sur le choix fortuit et l'esprit enveloppa le vert d'un regard blessé, victime éternelle de son obsession malsaine. Adele était avec elle, Vayk, la Louve et non pas lui. Pas eux. Ce n'était pas le moment de décider si oui ou non, elle devait retourner là-bas. Pas aujourd'hui. Un problème contre un autre. Elle préférait, et de loin, entamer la carapace de la Hongroise plutôt que la sienne. Elle préférait les tiraillements de son bras à ceux qui embrouillaient totalement son esprit. Adele serait toujours du côté d'Esterházy, puisqu'elle, elle la comprenait ; puisqu'elle, elle souffrait comme elle. Puisqu'elle, la Hongroise, paraissait bien plus à même à axer sa propre sagesse avec celle de l'hybride plutôt que lui. Malgré les doutes et les préjugés sanguins. « Quel est le second cas ? ». Sans la moindre hésitation, elle avala le macaron en reléguant au placard ses bonnes manières, pour pouvoir revenir sans la moindre cérémonie à la frénésie scientifique qui était la leur. Au forage des barrières de la Louve qui ne mettrait sans doute pas longtemps à comprendre que la situation dérapait.

Oui, rien que pour avoir su accepter sa différence, Bones était prête à toujours protéger Esterházy, envers et contre tous.

Même si la menace provenait de Vayk Esterházy elle-même.
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❝ How (not) to save a life ❞ Septembre 2002

Elle attend les réponses, un diagnostic quelconque avec une impatience mêlée d’appréhension. La réticence que Vayk peut avoir à avouer qu’elle est dans l’impasse rejoint celle qu’elle affiche lorsqu’il s’agit de prendre son indépendance. Eternel paradoxe de la louve née chienne obéissante. Eternel affrontement de l’éducation formatée s’opposant sans trêve à la conscience influencée, l’instinct aigu qui cabre au fond de la caboche trop bien rangée pour y semer le chaos. Refus d’admettre les torts et les hésitations presque inscrit dans son patrimoine génétique.
Elle se torture un peu, la Hongroise, alors que les engrenages bien huilés se mettent visiblement en marche dans l’esprit d’Adele Bones, la question rhétorique pour illustration parfaite. Confirmer le moindre élément est dans les habitudes de son ancienne mentor et Vayk sait qu’elle ne laisse rien au hasard. D’un mouvement léger, elle confirme tout en déballant le reste du cas, impatiente de partager les hypothèses tout en craignant d’en apercevoir le dénouement. La louve apprécie (au plus bas mot) les échanges sur les cas les plus complexes mais faire appel à quelqu’un d’autre, toute Adele Bones puisse-t-elle être (il était inconcevable qu’elle collabore avec quelqu’un d’autre, de toute façon) a toujours un coût psychologique, moral, qu’elle encaisse avec plus ou moins d’aisance.
Aussi impatiente est-elle d’engager les hostilités autour de la question médicale, Vayk déplore toujours autant son manque de compétence (et celui de ses apprentis), que Bones trouve la solution lui causerait un chagrin inévitable (et une certaine forme de soulagement). Ainsi, elle n’aurait de cesse d’apprendre. D’une certaine façon, Vayk voyait les puzzles humains comme des prétextes à lier leurs deux esprits et un moyen, certes un peu cruel, de lui rappeler que la médiocrité restait une marque indélébile. Echo lointain du clan dont elle n’attendait que de faire la fierté.
« Pour atteindre les chairs en profondeur, c'est forcément un empoisonnement. Rien d'autre ne pourrait... » Hochement de tête alors qu’elle poursuit le laïus analytique et sans fin.
Elle cherche l’approbation, malgré elle, mâtin docile incapable de poursuivre sans recevoir les encouragements d’une figure qu’elle considère supérieure. La Hongroise sait que la manœuvre rebute Adele Bones, l’indépendante amazone, mais elle ne saurait faire autrement. Elle lit entre les lignes l’envie de la pousser hors d’une influence néfaste dont elle est pourtant incapable de se défaire. Incapable de vivre sans. Si l’objectif familial venait à s’effacer, que resterait-il de Vayk Esterházy sinon l’ombre animale inapte à la vie ordinaire ? La poursuite de la reconnaissance à du bon, elle a le mérite de structurer l’expérimage, dans un sens comme dans l’autre, plus elle tombe, plus elle s’accroche. Plus elle s’élève, plus elle en veut. Le mouvement est sans fin, pendule perpétuel se nourrissant des défaites et des petites victoires, soudainement arrêté par l’arrivée d’un serviteur aux effluves répugnantes.

Diversion parfaite dont elle profite pour effacer certaines preuves, Vayk laisse Bones se charger du messager, sans honte aucune de ne pas tenir son rôle de maitresse de maison -les circonstances auraient été différentes, elle l’aurait tout de même laissée ouvrir la porte à sa place -. Il lui semble qu’Adele ait saisi depuis longtemps son aversion pour les créatures informes et tout ce qu’elles représentent ou que du moins elle saisisse l’idée générale.
Alors que la guérisseuse s’éloigne pour quérir les douceurs annoncées que la louve hume depuis son salon, Vayk achève de mettre de l’ordre dans le désordre ambiant de sa sacoche. Faciliter la recherche prochaine comme s’assurer qu’elle ne laisse pas glisser des ingrédients qu’elle préfèrerait garder. Elle achève son rangement juste à temps pour voir apparaître l’hybride dans l’embrasure. La subtilité n’a jamais été l’apanage de la louve et elle ferait sûrement le pire espion au monde. Tant mieux, dans un sens, que le Lord ne soit aucunement disposé à l’accueillir dans ses rangs.
« Un jour ou l'autre, tu devras me révéler ton secret, Vayk. » Remarque éculée qui pourtant la percute de plein fouet, de quoi lui faire perdre la composante de marbre qui est d’ordinaire sienne, assez pour lui arracher un froncement de sourcils perplexe, un tremblement du bout des doigts. Vayk Esterházy n’avait pas de secret qu’elle se répète pour mantra et jouer d’auto-persuasion avant de servir un sourire des plus commun, l’ordinaire pour toute réplique, montrer qu’elle n’a rien à cacher. « Je ne vois pas. De. Quoi. Tu. Parles. » Elle articule vaguement, les mots avalés, coincés au fond de la gorge, adressée à sa table-basse, sûrement très heureuse de savoir qu’elle n’a rien à cacher.
Pas de réponse formulée de sa part, pas de phrasé sibyllin pour s’amuser de l’imagination de sa collègue. La répartie de Vayk ne va pas jusque-là et surtout son cerveau a cessé de fonctionner, brièvement englué dans la peur abyssale que l’équilibre soit rompu. Son regard suit consciencieusement les moindres gestes de Bones et soudain elle se détend alors que la dynamique de travail reprend ses droits. Imitant son ainée, la Hongroise se saisit d’un macaron alors même que son estomac reste noué par l’appréhension. Elle ne désire aucunement froisser son hôte et encore moins donner matière à polémiquer.
D’une attention indéfectible, la Louve écoute et son esprit se remet enfin en marche. Elle observe les échantillons d’un même œil critique et émet un claquement de langue agacé alors que l’avis de la guérisseuse tombe. Comment ses internes ont-ils pu passer à côté de cette variation ? Comment a-t-elle pu passer à côté ? Elle se cherche des excuses, des raisons fallacieuses, cerveau encore perturbé, au lieu de poursuivre la réflexion comme elle a pu le faire par le passé, habitude gardée de leurs collaborations, de l'enseignement de Bones dans les premières années. Ses lèvres s’entrouvrent enfin pour formuler une nouvelle hypothèse mais déjà, Bones enchaine, à son grand regret.  
« Il faut faire analyser les échantillons pour connaître cette inconnue-là, Vayk. Tu les veux pour demain ? » La guérisseuse n’attend pas plus la réponse et une grimace amère froisse le visage de la louve qui voit l’équilibre des forces tanguer dangereusement, parfaitement consciente qu’elle est en partie architecte du désastre social qui prend place dans son salon. Elle a laissé trop de blanc, trop de vide et d’espace à la redoutable Adele Bones. Elle n’a pas su reprendre son souffle suffisamment vite et les failles étaient apparues, larges plaies dans l’armure.
Un sourire coincé naît à la commissure de ses lèvres, réponse vague à celui d’Adele et sa tentative de chasser le malaise. Ses prunelles teintés d’acajou suivent les mouvements et observent avec circonspection les deux billes d’ambre de Bones se perdre dans la contemplation… d’un macaron. Haussement de sourcil perplexe alors qu’elle sent une vague de trouble glisser sur la peau de la semi-vélane comme du mauvais poison. La Louve secoue la tête avec un silence obstiné. Rien vu. Rien entendu. Rien relevé. « Quel est le second cas ? » Il lui faut du temps pour accrocher ces cinq mots au cerveau qu’elle veut hermétique. La suite vient trop rapidement, elle n’est pas prête, la Hongroise, elle n’avait pas anticipé les questions, elle n’a pas préparé le terrain. Naïvement, elle pensait sincèrement pouvoir mettre de l’ordre dans ses idées tout en discutant d’un cas supposé plus complexe.
« Je les veux bien pour demain. » Répond-elle complètement à côté de la plaque, à la question posée bien plus tôt et qui, accessoirement, n’appelait aucune approbation de sa part. « Les échantillons, je veux dire. » Des fois que ça n’ait pas été complètement clair.
La Louve se redresse et fait quelques pas, animal en cage à la recherche d’une issue de secours. Bête attaquée dans sa propre tanière, sans porte de sortie. Elle avait elle-même évoqué le second cas. Le sien, qu’elle comptait faire passer pour celui de l’amie d’une amie d’une amie de sa cousine par alliance. Ou quelque chose dans la même veine. Maintenant qu’elle est mise face à la question, Vayk se rend compte que le contrôle lui échappe et qu’elle n’a absolument rien prévu. Ses murailles s’écroulent et elle suit le même mouvement. Après un tour de son propre salon sans un mot, elle se laisse de nouveau tomber sur le sofa. Il est bien trop tard pour faire machine arrière. « Je travaille sur les ingrédients de la Tue-Loup. » Avoue-t-elle enfin, brutalement, en extirpant un dossier épais comme la Bible de son sac avant de le poser sur le bord de la table. De la même manière que précédemment, elle étale les résultats, les études. « Il est temps de passer à une formule plus efficace de la potion. La recette actuelle est révolutionnaire mais pas… assez. Les lycanthropes ont besoin de quelque chose de plus fort, de plus durable. » La Hongroise évite soigneusement le terme ordinaire du « loup-garou », habitude prise depuis des années, autant par honte que par volonté affirmée de marquer sa condition médicale. Maladie, affliction, malédiction. Le terme de Loup nécessairement effacé de son vocabulaire, comme le clan s’était empressé de le faire, pour le peu de contact qu’elle avait entretenu avec eux depuis la morsure.
Incapable de rester assise, la Louve se redresse pour masquer les tremblements nerveux qui commencent à agiter ses jambes. Récupérer un calme empirique, le masque de neutralité si cher à ses principes. . « Jusque-là, je n’ai obtenu aucun résultat concluant, ce serait même tout l’opposé. J’ai essayé de doubler les doses, un peu naïvement - très naïvement - . ça n’a absolument pas fonctionné... Tout le contraire, même. » - doux euphémisme, au vu du fiasco total de ses derniers essais. Même « fiasco » était un terme trop faible pour qualifier les évènements. Elle avait besoin d’aide, sans aucun doute. - Elle attrape un macaron du même vert que celui sorti quelques minutes plus tôt et se perd quelques secondes dans sa contemplation curieuse avant d’en croquer un bout et de le poser à côté de celui précédemment entamé. Ses yeux interrogent brièvement Bones alors que la curiosité remonte sur le geste, le moment de flottement. L'excuse est parfaite pour oublier que le sujet qu'elle évoque est sensible.
« Je perds du temps en allant d’échec en échec. » Qu’elle lâche enfin amèrement. L’autre mot tabou tombe, à regret, mais elle n’en a pas d’autre plus équivoque. Quand il s’agit de son obsession, de sa raison de s’accrocher à l’existence au lieu de se laisser couler dans les méandres sauvages, la Louve accepte les concessions faites à ses propres principes. « Tes compétences en potion sont plus élevées que les miennes et je ne peux pas me permettre de perdre du temps. »  Elle sonde le regard de Bones en attendant qu'elle accepte la demande implicite ou fasse changer le sens du vent. Elle sait déjà que la tempête est proche.
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MessageSujet: Re: How (not) to save a life (Adeyk)   How (not) to save a life (Adeyk) EmptyMer 2 Déc 2015 - 18:02

HUNTED • running man
Adele Bones
Adele Bones
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‹ âge : 38
‹ occupation : en fuite, déchue de tout type de privilèges.
‹ maison : Serpentard
‹ scolarité : 1976 et 1983.
‹ baguette : est en bois d'if, mesure 23,7 centimètres et possède un ventricule de dragon en son cœur.
‹ gallions (ʛ) : 5778
‹ réputation : je suis sans aucun scrupule.
‹ particularité : semi-Vélane.
‹ résidence : ici et là, clamant comme miens les différents cottages investis durant notre cavale.
‹ patronus : inexistant
‹ épouvantard : une vie silencieuse, ponctuée par des râles de douleur, et non plus par les rires des rares personnes auxquelles je tiens.
‹ risèd : une journée d'été, Artur m'aidant au jardin ; Owen Avery se moquant de l'activité sans chercher à dérober son regard attendri.
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What is Man?
A miserable little pile of secrets

ANDRE MALRAUX

La langue liée, les lèvres scellées, Adele observait la Médicomage de son air le plus conventionnel : il lui arrivait certaines fois de regretter l'époque où la Hongroise n'était qu'une étudiante, douée certes, mais d'une obéissante manifeste. En ces temps-là, Bones n'avait pas besoin d'user de mots pour soutirer d'Esterházy la moindre réponse. Disciple obligée, pas encore tout à fait protégée par l'amitié avec laquelle les deux professionnelles évoluaient entre les murs de Mangouste. « Je les veux bien pour demain. » Le sourcil s'arqua, le décalage entre le problème et sa solution ayant clôturé de lui-même le premier diagnostique, dans l'esprit d'Adele. « Les échantillons, je veux dire. » Adele acquiesça une nouvelle fois d'un léger mouvement de tête, distinguée malgré l'inquiétude qui commençait à s'insinuer en elle, réaffirmant ainsi à Vayk l'accord qu'elle lui avait implicitement donné en s'emparant des échantillons quelques instants plus tôt. Bones ne connaissait pas le remord. Chaque mot, chaque pensée, elle les assumait dans leur globalité, bien au fait que le monde extérieur n'effacerait jamais les actes et les paroles qu'on pouvait bien lui confier. Bones ne connaissait pas la culpabilité, la désagréable sensation qui venait ronger le corps et l'esprit des âmes tourmentées. Pour elle, si erreur de parcours il y avait, il suffisait de rectifier le tir et d'agir pour rattraper ces faits dérangeants et indélébiles. Lorsque Vayk se leva subitement pour faire quelques pas, les yeux dans le vide, le regard en plein tourment, Adele trouva que peut-être ce moment était à rectifier ; dangereuse vérité qui se devait peut-être de ne jamais exploser formellement entre elles. « Vayk ? », la sorcière décroisa les jambes et s'avança sur le rebord du canapé, croisant ses doigts par-dessus ses genoux déliés. L'ambre continuait d'observer les allées et venues de la Louve, assez attentive pour deviner les possibilités qui s'offraient à la Louve, pas assez attentionnée pour se lever et aller la réconforter d'un geste amical, d'une main posée contre son épaule affaissée.

Bones se mettait à hésiter de plus en plus sur la conduite à tenir, savoir si elle devait continuer sur cette voie-là quand soudain, Vayk vint de nouveau se laisser choir dans le sofa, de nouveau à ses côtés. « Je travaille sur les ingrédients de la Tue-Loup. » Le second sourcil avait rejoint le premier, si haut que les deux yeux en amande de Bones s'ouvrirent un peu plus face à la Hongroise déconfite. Nouveau dossier déposé sur la table basse et cette fois-ci, son épaisseur phénoménale tétanisa Adele plus qu'elle n'aurait aimé le laisser transparaître. Depuis sa morsure, Adele savait que Vayk travaillait sans relâche sur les propriétés de la Wolfbane. Comment aurait-elle pu l'ignorer ? Esterházy rôdait autour des laboratoires de son service bien plus que ses devoirs d'Expérimage ne le requéraient. Des échantillons, certaines potions, disparaissaient de temps à autres de leurs réserves (à un point que tout près des rations massives de Polynectar qu'Adele laissait frémir chez elle se tenait deux chaudrons remplis à ras-bord de Tue-Loup, prête à remplacer les éléments manquants étrangement à l'appel). Ce dont ne pouvait se douter Bones, c'était de la revue cauchemardesque que la Louve avait établi en quelques années à peine (Adele doutait que ce tome de fortune soit le seul que Esterházy ait pu créer). Une fraction de seconde, Bones se demanda si Esterházy n'avait pas surpassé les travaux de Damoclès lui-même. « Il est temps de passer à une formule plus efficace de la potion. La recette actuelle est révolutionnaire mais pas… assez. Les lycanthropes ont besoin de quelque chose de plus fort, de plus durable. » Le regard ambré ne lâchait pas les parchemins de leur ligne de mir mais une certaine pudeur retenait Adele d'aller manipuler les kilomètres de papier griffonnés par l'écriture serrée, claire et concise de Vayk. Ce serait comme plonger définitivement dans l'intimité profonde de son amie. « De quoi parles-tu ? Tu me dis ça comme si tu cherchais un antidote à la lycanthropie... ». Surprise, il n'y avait pas d'autre adjectif pour qualifier la réaction d'Adele qui jetait un regard en biais à sa comparse scientifique. Les Loups-Garous existaient depuis des siècles, figuraient aux côtés des Vélanes, des Goblins et autres Géants du manuel infamant de l'autre aventurier de pacotilles depuis toujours. Les Loups-Garous faisaient partis des contes et autres légendes folkloriques de tous les mondes réunis... Toute hybride qu'elle ne voulait pas être, toute sorcière qu'elle était, la simple idée  revêtait un air d'absurdité dans l'esprit sur-éduqué de Bones. Elle ne pouvait pas être sérieuse. « Jusque-là, je n’ai obtenu aucun résultat concluant, ce serait même tout l’opposé. J’ai essayé de doubler les doses, un peu naïvement... ça n’a absolument pas fonctionné... Tout le contraire, même. » Elle l'était vraiment. Amère, la Guérisseuse sentit son cœur se serrer devant la faiblesse que la Hongroise ne réussissait plus à lui cacher. Jalousie perverse, l'hybride était forcée de reconnaître que la logique de Vayk ne subissait aucune imperfection si ce n'était celle de l'empressement désordonné qui semblait l'animer. Sans en entendre tout le plaidoyer, Adele savait qu'elle avait raison, Vayk. Hors lègue génétique, la Lycanthropie n'était rien d'autre qu'une infection du système sorcier, affliction générée par les crocs ou les griffes acérés de pairs détraqués par une bestialité enragée. Le regard chocolaté de la Hongroise s'agrippa de nouveau au sien, errance habituelle de la disciple, de l'amie, qui cherchait une quelconque réponse, un quelconque soutien, dans les yeux de l'ancienne mentor. Bones ne chercha pas à dérober sous de nouveaux masques courtois l'expression mi-envieuse, mi-désolée, qui venait lui alourdir les traits en cet instant. « Je perds du temps en allant d’échec en échec. » Bones était forcée d'accepter, une bonne fois pour toute, que Vayk n'était pas née Louve : elle l'était devenue de la force des choses. Bones était forcée d'accepter que Vayk souffrait au plus profond de sa chair de la malédiction qu'on lui avait imposé. Bones était obligée de reconnaître que Vayk pouvait, si ses recherches se révélaient satisfaisantes et fructueuses, redevenir comme avant. Pas comme elle : ce qui secouait Adele depuis toujours était un mal dont elle ne pourrait jamais se débarrasser. Paradoxe éternel, ambivalence ironiquement gravée dans ses chairs.

Bones délaissa le profil de la Hongroise pour se reposer sur le grimoire de fortune, certaines pages déroulées et éparpillées sur la table pour leur conférer un semblant de normalité dans cet étonnant échange que la Guérisseuse et l'Expérimage avaient entamé. La gorge de Bones asséchée, elle alla humidifié ses lèvres dans le breuvage brûlant de son thé, évitant scrupuleusement le regard de la Hongroise qu'elle sentait toujours sur elle. La Hongroise qui continuait de checrher la moindre réaction émerger du minois fermé et pensif qu'Adele s'efforçait de lui présenter. Bones aimait savoir qu'elle aurait toujours eu quelqu'un sur qui compter en matière d'anormalité magique. Elle aimait savoir que – quoiqu'elle puisse laisser paraître, la manière dont l'avait élevé son père ou même les crocs qu'elle montrait lorsque l'on venait trop ouvertement lui rappeler qu'elle n'était pas digne de déambuler dans le monde purifié des sorciers – Vayk Esterházy serait toujours une constante rassurante dans sa vie anormalement commandée par son héritage familial... « Tes compétences en potion sont plus élevées que les miennes et je ne peux pas me permettre de perdre du temps. » Elle lui demandait de l'aider à s'échapper du carcan abrutissant qu'était celui de l'impureté tolérée. Adele déposa sa tasse dans la soucoupe de porcelaine et croisa finalement les bras contre sa poitrine, les yeux observant le plus sérieusement du monde les différentes formules couchées sur le parchemin à l'encre noire. L'idée était... Non. Bones ne savait même pas quoi penser, comment réagir, finalement. Elle voulait faire parler Vayk et au final, tout ce à quoi elle se retrouvait confrontée, c'était la possibilité de pouvoir l'aider à guérir. Tu es une erreur, Addie. Elle ? Peut-être. Mais Vayk ? Adele connaissait seulement la malédiction Vélane. De loin, de près, les harpies qui l'effrayaient et qu'elle haïssait seulement pour les savoir en vie. Force était d'admettre que mis à part les railleries condescendantes des sangs-purs, Adele était beaucoup mieux acceptée dans la société que ses lointains cousins Loups-Garous. Sincèrement, la lycanthropie, ses effets, ses blâmes, ses infortunes, son fléau, qu'est-ce qu'elle en savait ? Nouveau mouvement de la tête, l'ambre se plongea dans le regard de la louve avec une telle intensité qu'Adele elle-même se demanda quel démon était en train de la posséder. Bones pouvait lui offrir son savoir. Bones pouvait troquer ses compétences contre celles de Esterházy. Bones saurait ignorer l'impatience nerveuse qui continuait d'agiter son amie et pouvait toujours lui réclamer le véritable cas clinique qu'elle lui avait promit. Effacer pour la première fois de sa vie un acte, une parole, qu'elle avait effectivement donné à la réalité sans aller rectifier le tir. A la place, Adele modifia les règles. Continuant malgré tout de poursuivre l'objectif  qu'elle s'était donné en pénétrant dans l'antre de la Louve. Adele lui posa une question qui n'avait jamais revêtu aucune sorte d'importance pour elles. A quoi cela servait-il de connaître l'identité d'un patient quand tout ce qui les intéressait se trouvait dans les symptômes mêmes de ces vaisseaux faits de chair et de sang. Très calmement, Bones alla définitivement porter le coup qui irait faire trembler les fondements mêmes de la fourmilière. « Pour qui ferais-tu ça, Vayk ? Pour qui manques-tu de temps ? ». Dans les yeux de Bones se trouvait un encouragement qu'elle ne pouvait pas prononcer à haute-voix. Ce serait admettre, définitivement, la faiblesse que Léthé était véritablement pour elle. « Je t'aide si tu me dis qui. »

Spoiler:
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MessageSujet: Re: How (not) to save a life (Adeyk)   How (not) to save a life (Adeyk) EmptyMar 15 Déc 2015 - 3:48

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❝ How (not) to save a life ❞ Septembre 2002

A trop tenter d’échapper à la tempête, on en vient à tomber dans un ouragan. Philosophie de comptoir ordinaire à laquelle Vayk ne peut que se résigner, comme un ultime refuge monté autour d’une fierté en ruine. Chaque mot qu’elle prononce est un éclat d’obus sur la façade, jusqu’à ce qu’il ne reste plus que décombres. Elle préférerait tant parler du patient précédent, s’étendre sur sa mort prochaine, la façon dont elles lui inoculeraient toutes sortes de remèdes en pariant sur ses chances de survie et sur le traitement le plus efficace. Mais elle a tant besoin d’une solution, elle aussi. La force avec laquelle les portes se claquent devant elle ne fait qu’enrager plus encore la scientifique intarissable rêvant d’étouffer la Louve à tout jamais. Elle sait qu’elle ne peut plus avancer sans aide mais la demande perd son sens le long des paroles prononcées. Peu à peu tout n’est plus que bruit et peur intense. Adele est la plus apte à lui donner cette impulsion pour aller plus loin, la sortir de ce bourbier  profond dans lequel elle s’est enfoncée à trop s’obstiner dans l’impasse. Mais Adele est une proche, une amie intime que la Hongroise craint de perdre si les lignes sanglantes venaient à se dessiner plus précisément. Elle sait Bones hybride, aux prises avec d’autres démons, d’autres instincts sauvages propres à son ascendance impure. Vayk a accepté les caractéristiques de la harpie endormie avec plus de facilité qu’elle ne l’aurait cru, passée la répugnance qu’elle avait eu à la reconnaître par ses effluves fleuries. Leurs statuts n’en sont pas moins aussi différents que semblables et la louve tremble à l’idée qu’elle ne comprenne pas.
A la progression de son laïus explicatif s’ajoutent les gestes et la bible de l’échec qu’elle pose sur la table, sur laquelle les regards glissent vaguement, gestes fébriles pour étaler les documents et croquis aux yeux d’Adele. Encouragement tacite à ce qu’elle s’en saisisse, s’imprègne du problème pour qu’elle n’ait pas à l’exprimer avec ses propres mots. Surtout pas. Mais rien. Inertie inutile, presque décevante de celle qui d’ordinaire saute dans les ombres pour relever les défis. Vayk lui sert le sien sur un plateau, la chimère impossible à dompter. Et Bones n’en fait rien d’autre qu’un sourcil dressé sur un visage de marbre, regard pourtant fixé sur les notes que la Hongroise dévoile les doigts tremblants. « De quoi parles-tu ? Tu me dis ça comme si tu cherchais un antidote à la lycanthropie... » L’interrogation la cueille en pleine explication et Vayk en reste un instant silencieuse, autant outrée par la formulation qu’elle n’en est blessée. Oui. Oui. Oui. Bien sûr qu’elle cherchait un antidote, sans surprise. But ultime, objectif suprême. La louve s’offusque que la harpie ne saisisse pas l’étendue du besoin qui lui noue les entrailles. Ses doigts s’enfoncent dans le sofa pour ne pas s’abîmer sur ses paumes, ne pas s’abattre sur les traits parfaits de Bones en lui hurlant qu’elle ne comprenait pas. Elle était née comme ça, Adele. Souillée et hybride. Comment pourrait-elle comprendre réellement ? La rage afflue et reflue, colère sourde animée par les pulsions agacées d’une louve poussée dans ses derniers retranchements. Elle se sent sale de comparer son amie aux engeances corrompue sans aucune distinction. Les gestes d’Adele résonnent, pour chaque combat qu’elle mène contre les apparences et la fichue liste de Scamander, Vayk retrouve l’écho de sa propre bataille. Leurs différences l’attirent et la repoussent. L’éternel dilemme qui ne trouve de solution que dans l’abnégation. Les épaules de la chienne s’affaissent un peu. Elle souffle, elle expire pour retrouver le calme et poursuivre l’explication qu’elle voudrait fuir.

La louve pose ses prunelles scrutatrices sur Bones, détaillant chaque mouvement pour y voir une réaction quelconque. Plus que jamais, elle déteste ce masque de la guérisseuse se compose. Celui-là même qu’elle révère la plupart du temps lui fait désormais horreur. Ses phalanges s’agitent de spasmes nerveux en la voyant se saisir de sa tasse avec un calme impérieux. Hurler. Lui jeter le breuvage brûlant au visage. Lui arracher hurlements et réactions. Qu’elle parle, par Odin, qu’elle s’exprime. La Hongroise poursuit, poussive, sa complainte et l’abattement implacable des constats qu’elle avait fait au fil des ans. Elle était dans l’impasse. Adele était meilleure, à n’en point douter. Mais surtout, Adele avait toujours été là. Du début de sa formation à la fin, même après. Solide monument auquel s’accrocher quand la faiblesse se fait trop grande, constante rassurante au milieu du chaos de la guerre, Bones est tout à la fois.
L’œil alerte, chasseur guettant les réactions de la proie, Vayk se tend soudain lorsque la semi-vélane se met en mouvement, enfin décidée à se plonger dans les parchemins que la Hongroise lui destine depuis le début. Le regard de Bones épingle la louve avant qu’elle n’ait eu le temps de s’y soustraire. L’expérimage se raidit comme elle l’a rarement fait depuis qu’elle a quitté le château familial, chiot tremblant sous les prunelles d’un prédateur plus imposant qu’elle.

Sans précipitation aucune, de ce calme qui caractérise si bien Adele Bones, la semi-vélane ourle ses lèvres d’une question fatidique et pourtant incongrue sur le bout de sa langue.
« Pour qui ferais-tu ça, Vayk ? Pour qui manques-tu de temps ? » Pour qui, pourquoi, comment ? Les interrogations n’ont jamais été au cœur de leur démarche médicale. La science est anonyme et Vayk a toujours considéré qu’un patient anonyme était un meilleur sujet, contrairement à nombre de ses internes persistant à se lier avec les moribonds du deuxième étage. L’identité n’a d’utilité que lorsqu’elle est essentielle au diagnostic (ergo : lorsque le patient est un mangemort ou qu’il s’agit du Lord) et la Hongroise a toujours pensé que son ex-mentor partageait le même point de vue. En l’absence de réponse valable, la Hongroise noie son manque de répartie dans le fond d’un thé brûlant, miroir étrange des gestes d’Adele, pour éviter à croiser ce regard trop intense. « Je t'aide si tu me dis qui. » L’univers s’écroule en même temps que ses doigts laissent échapper sa tasse. Marée noire immédiatement aspirée par le tapis, Vayk n’esquisse nul mouvement pour ramasser la vaisselle au sol. Elle manque d’air, la louve, incapable de feindre l’indifférence face à une amie devenue ennemie intime. Adele sape ses efforts un par un, torpillant sans pitié les fondations de son château de cartes. S’il te plaît… la conscience gémit, engluée entre la peur abyssale et la colère pernicieuse d’une question traitre. « Ca n’a jamais eu d’importance, pourquoi l’information en aurait une maintenant ? » Qu’elle crache avec bien plus d’amertume qu’elle ne le voudrait, animal blessé dans son orgueil dont le seul échappatoire est l’attaque. Vayk a peur d’une réaction démesurée, entre dégoût subit pour son être, rejet immédiat et compréhension. Être acceptée pour ce qu’elle est revient à en faire l’aveu, ce qui, jusqu’ici, n’a jamais été que purement fortuit. D’Eshmé au Ministère, rien n’avait été le fruit d’un choix délibéré. Elle darde un regard défiant sur la semi-vélane, ses doigts tapotant la table dans un rythme désynchronisé, tempo d’un cœur paniqué. « Je… » La phrase s’arrête et s’étrangle, étouffée par l’hésitation. Elle imagine déjà l’aversion dérider le visage d’Adele, à raison. Leurs deux hybridités sont sur la même liste mais Vayk a toujours supposé que Bones maitrisait largement plus aisément la sienne. « Tu penses que je fréquente des monstres hybrides ? » La défense désespérée claque à la place. Chimère exaspérée qu’elle se plaît à marteler à tous ceux qui mettraient en doute son statut de sang. Melusine, Anna, n’importe qui. Les mots à peine prononcés, le regret fend le visage empli de rancœur de la Hongroise. Son regard s’abaisse sur le bout de ses chaussures, prise par la honte. Jamais elle n’oserait prononcer d’insulte à l’égard des hybrides. Pas pour Bones. La guérisseuse en chef a suffisamment bousculé ses codes pour que Vayk sache que l’hybridité n’était pas forcément synonyme d’infection irrémédiable, que l’engeance n’était pas toujours infâme et impudique.

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MessageSujet: Re: How (not) to save a life (Adeyk)   How (not) to save a life (Adeyk) EmptyLun 8 Fév 2016 - 22:54

HUNTED • running man
Adele Bones
Adele Bones
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‹ occupation : en fuite, déchue de tout type de privilèges.
‹ maison : Serpentard
‹ scolarité : 1976 et 1983.
‹ baguette : est en bois d'if, mesure 23,7 centimètres et possède un ventricule de dragon en son cœur.
‹ gallions (ʛ) : 5778
‹ réputation : je suis sans aucun scrupule.
‹ particularité : semi-Vélane.
‹ résidence : ici et là, clamant comme miens les différents cottages investis durant notre cavale.
‹ patronus : inexistant
‹ épouvantard : une vie silencieuse, ponctuée par des râles de douleur, et non plus par les rires des rares personnes auxquelles je tiens.
‹ risèd : une journée d'été, Artur m'aidant au jardin ; Owen Avery se moquant de l'activité sans chercher à dérober son regard attendri.
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What is Man?
A miserable little pile of secrets

ANDRE MALRAUX

La tasse s'écrasa au sol rapidement, brutalement, nerveusement. Le regard de Bones ne quitta pas pour autant le visage d'Esterházy : l'hybride était curieuse de nature et avide de détails qu'elle savait pervers, toujours, dans le fond. Le secret de Vayk n'était pas un secret pour la medi-witch, présente lorsque le corps mutilé de la Hongroise avait été amené à Ste-Mangouste, bien des années auparavant. La pâle complexion de l'expérimage se faisait de plus en plus blafarde sous les yeux experts de la potionniste aguerrie. Adele ressentit une pointe de fierté face aux masques stoïques de la Louve qui, malgré les tressautements apeurés et colériques de ses muscles faciaux, puisait dans ses dernières forces pour ne pas céder aux caprices de la Vélane. Dommage, se disait-elle en la voyant débattre en silence, qu'Esterházy n'ait jamais voulu l'écouter : la lâcheté de la sorcière avait toujours broyé les tentatives de Bones pour la voir s'affirmer. « Ça n’a jamais eu d’importance, pourquoi l’information en aurait une maintenant ? » Le ton employé par Vayk froissa directement l'ego d'Adele. La sorcière savait pourtant qu'Adele ne posait jamais de questions inutiles et injustifiées – l'accord était tacite entre elles deux. Les bras se recroisèrent une fois encore contre sa poitrine, mouvement de repli, geste vulgaire et nerveux qui informerait à coup sûr la Hongroise de son changement de tactique. Bones abandonnait la sympathie. « Est-ce que tu m'as déjà entendu parler pour ne rien dire ? », cracha-t-elle aussi sèchement que son amie. Amies. Sa confiance était difficile  acquérir et s'il vous arrivait de finalement l'obtenir, vous étiez certain de pouvoir rencontrer directement la Quart de Vélane – irritable, capricieuse, entière – au moins une fois dans votre vie. Ce jour était arrivé pour Vayk Esterhazy. Adele ne supportait pas qu'on la prenne pour une idiote une fois qu'elle vous mettait devant le fait accompli. La respiration se fit un peu plus saccadée au beau milieu du tumulte intérieur de son hôtesse. Adele tenta de se raisonner et de lui offrir une dernière chance de s'expliquer, d'avouer sans que le versant chaotique de la harpie n'entame elle-même une bataille sanglante contre la louve. Elle ne comprenait pas ce trait-là de sa personnalité, Adele. L'instinct brutal, animal, résidait en elle sans avoir été véritablement analysé par la sorcière. Elle le vivait pleinement, tout simplement. Elle le sentait l'animer bien plus qu'elle ne le souhiterait mais ne rechignait jamais à l'utiliser à bon escient, lorsque les situations l'exigeaient ou que les circonstances se révélaient intéressantes. Elle n'était pas loup, Adele. Elle n'était pas de ces chiens sauvages qui utilisaient leurs sens pour boire, manger, respirer, vivre, traquer. Bon gré mal gré, elle était plutôt de ce peuple sauvage qui vivait en harmonie avec  la nature et la civilisation. Entre les bêtes et les hommes. Elle était de ce peuple qui se fiait à leur instinct pour vivre, pour survivre. Et en cet instant, elle sentait la tension désorganiser entièrement la Hongroise, elle sentait venir la férocité bestiale qui la menaçait directement. L'ambre ne s'abaissa pas devant le regard impitoyable de la Hongroise, bien au contraire. Sa fierté l'obligeait à maintenir le contact visuel pour lui rappeler qu'Adele Bones n'abandonnait pas, jamais. Elle se fichait éperdument des ongles de Vayk qui tapotaient de façon désynhronisée le bois de la table basse. « Je... »

Devant l'hésitation, le souffle retenu de la Hongroise, Bones se rassura : la revoilà Esterházy, elle revenait dans le monde des faits, dans la logique, abandonnait les émotions perfides qui l'assaillaient de part en part pour finalement se confier à elle. Elle n'aurait pas à l'attaquer de front et elles pourraient peut-être même commencer à discuter des longues recherches de l'expérimage, qu'elle lui avait caché tout ce temps. Elle n'aurait pas besoin de relâcher la pression, de lui faire savoir qu'elle en avait assez de voir la Hongroise tourner autour du pot, d'obéir à un Ordre passé, de se cacher derrière le masque lâche de la sorcière pour finalement accepter ses failles, se les approprier pour en faire une armure digne de ce nom, incassable et puissante. Adele pourrait enfin la voir, cette Vayk fantasmée, cette femme forte qui n'aurait plus peur de se soulever et de ne plus subir le monde sans aucune forme de résistance. Elle pourrait enfin la voir s'affirmer : c'était ce manque de confiance parfaitement masqué qu'Adele détestait le plus chez la Hongroise. Peu lui importait de devoir abandonner l'idée d'avoir toujours quelqu'un sur qui compter, tant que Vayk réussissait, c'était tout ce qui importait à la Vélane. Sa confiance était une flamme précieuse qu'il ne fallait surtout pas éteindre. Lorsqu'Adele s'investissait, rien d'autre que la réussite, la victoire, n'était possible. Et elle s'était investie dans cette drôle de relation qu'elle entretenait avec celle qu'elle se plaisait à nommer 'collègue' malgré les nombreux échelons hiérarchiques qui les séparaient. Et puis… « Tu penses que je fréquente des monstres hybrides ? » la revoilà, cette vieille ennemie, la lance empoisonnée qui venait toujours saccager le cœur endormi au plus profond d'elle-même. Adele accordait très difficilement sa confiance justement à cause de ça : on finissait toujours, d'une manière ou d'une autre, par la blesser, par la trahir. Ils finissaient toujours par oublier qu'elle était tout aussi indomptable que son peuple tant haï. Ils finissaient toujours par oublier que le respect, l'amitié, l'affection, la dévotion, qu'ils obtenaient d'elle ne supprimaient pas le naturel strict et terrible, impitoyable, d'Adele Bones.

Bones fut tout aussi choquée qu'Esterházy mais là où l'expression de la Hongroise se parait de remords, celle de l'Anglaise se pourprait de rage. « Fuck you ! » Au diable les gants, la bienséance, les politesses, les bonnes intentions avec lesquelles Adele berçait Vayk depuis que cette dernière avait terminé son internat, depuis qu'elle avait commencé à la considérer comme son égale. Son égale, vraiment ? Pas encore. Adele n'avait qu'un seul véritable juge despotique qui la faisait marcher droit, qui l'obligeait à ne jamais montrer à la face du monde ses faiblesses : c'était elle-même. C'était sans doute la dernière barrière qu'elle ne s'était jamais autorisée à franchir avec la Hongroise parce que ce serait l'accepter totalement dans son monde. Adieu les gants, les dernières berceuses, les bonnes intentions. Adele franchissait la dernière limite pour véritablement considérer Esterházy comme son égale. Elle la jugerait aussi durement qu'elle ne se jugeait elle. « Oui, Esterházy, tu rodes avec des impurs. Une, particulièrement. Tu la croises tous les jours en te regardant dans un miroir. » La colère froide, glaciale, implacable, jetée à la face de la Hongroise d'une voix sombre et profonde. Adele gardait une relative parfaite maîtrise d'elle-même dans ce genre de situation. Sarcasmes, ironie, reproches, tous les moyens réfléchis étaient bons pour réprimander, sermonner, humilier, ceux qui n'étaient pas dignes d'elle (les impurs, les traîtres, les apprentis médicomages idiots qui se bousculaient dans les couloirs de Mangouste, les menaces – elle oublia volontairement le cas d'Avery. Irrelevant). « C'est la première chose que je t'ai dite, le jour où nous nous sommes rencontrée : 'Je ne parle jamais pour ne rien dire'. » L'hybride Vélane se leva pour contourner la table basse et lui faire face. « Je te l'ai toujours dit : assume tes choix, assume tes actes, assume-toi. Tu me demandes de l'aide pour ton remède, Vayk, mais tu n'assumes même pas le fait de me dire que la Tue-Loup est pour toi. » Elle sentait l'incompréhension dans le maelstrom d'émotions qui continuaient de marquer le visage de la Louve. « J'étais là lors de ton admission à Mangouste, lorsque ta famille attendait sagement l'heure de ta mort. Tu as survécu  Très bien ! Mais tu refuses de t'accepter alors que tout ce que je te demande, c'est de t'assumer... », comme moi, « … et de ne plus te laisser marcher dessus ! Tu ne te demandes pas pourquoi toutes tes Tue-Loups ne fonctionnent pas ? » Bones lui jeta un nouveau regard noir et acéré. « A vouloir ne pas accepter le Loup, il finit par te ronger de l'intérieur pour se protéger. Il te cache ses failles, il t'aveugle, il te rend faible Vayk ! C'est parce que tu ne l'acceptes pas que tu essuies les échecs, les uns après les autres ! » Les derniers mots, elle n'avait pas réussi à les contenir. Elle les avait hurlé, répandus comme du venin perfide, à la face de la Hongroise, distillant un silence abominable après que les quelques octaves ne terminent leur cours aux quatre coins des murs. Elle voulait de l'aide. Adele voulait une égale. Adele jugeait ses pairs comme elle se jugeait elle-même. Difficilement. Sans la moindre miséricorde. Elle la jugerait comme une hybride, une impure, pour en connaître les failles, les souillures, afin de pouvoir les combler, les corriger, les effacer – les guérir. Ne disait-on pas qu'ils valaient mieux garder ses ennemis plus proche de soi encore que ses amis pour mieux les abattre ? Adele gardait la Vélane contre son cœur uniquement pour pouvoir la contrôler, pour mieux la soumettre. Pour la terrasser complètement.

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