| ❝ There are no perfect men in the world; only perfect intentions ❞Dante A. Ehrensvärd & Herpo J. Coffin & Misaki Tokugawa[Soundtrack] Voler. C’était ce qu’il savait faire le mieux. Du moins, jusqu’ici. Dante volait depuis des années, aux plus riches, pour pouvoir survivre dans les rues. Celles glaciales de la Suède ou celles humides de Londres. Voler pour manger, voler pour agrémenter sa collection de bijoux qui l’aurait peut-être rendu ridicule dans une classe sociale autre que celle qu’il occupait. Enfin, si SDF pouvait être considéré comme tel. La mission qu’il s’était confiée à lui-même aujourd’hui n’était pas plus difficile qu’une autre. Bien au contraire. Il avait épié allées et venues des sorciers pendant quelques temps, choisi sa prochaine victime. Ça serait rapide et simple. Un vieil homme, deux breloques aux pouvoirs sympathiques. Il pourrait les garder pour lui ou les revendre à un bon prix à un marchand pas trop regardant sur l’origine des amulettes. Ni sur la façon dont le métamorphomage était entré en leur possession. Rien de bien compliqué. Il l’avait fait des centaines de fois, se mêlant dans la foule pour semer la personne bafouée par son larcin. Dante avait déjà allégé la bourse et les poignets de certains sorciers quand il s’était approché du vieillard. Il l’avait fait des dizaines et des dizaines de fois. Ici ou ailleurs. Il ne craignait pas de dérober les mages qu’il croisait dans l’Allée des Embrumes. Il n’était pas comme son père. Il n’était pas un trouillard de lâche et d’ivrogne. Et, il fallait bien dire que, pour l’instant, il avait toujours réussi à mener à bien ses vols. La preuve : il n’était pas encore mort. Peut-être sa résistance à la douleur – ou plutôt son incapacité de la ressentir – l’avait également grandement aidé. Il pouvait se prendre un sort et continuer à courir malgré tout. Cette fois-ci cependant, c’était autre chose que des gallions ou un bracelet. Dante ne savait pas ce dont étaient capables ces amulettes, mais il avait pu voir plusieurs sorciers essayer d’entrer en leur possession. Il savait pouvoir les revendre à un bon prix. Peut-être n’aurait-il même pas besoin de voler pendant une semaine ou deux après ça ! Ce fut donc avec sa délicatesse et sa discrétion légendaires – tellement que personne n’en savait rien – que le jeune sorcier s’empara des deux objets peu ragoûtants : une phalange toute séchée ornée d’un ongle noirci et un morceau d’os orné d’une gravure qu’il n’avait pas vraiment eu le temps d’observer avec attention. Mu par une quelconque intuition, Dante jeta un coup d’œil par-dessus son épaule alors qu’il slalomait entre les sorciers dans l’Allée des Embrumes. Grand mal lui avait pris, car le dernier sorcier qu’il avait dérobé planta son regard dans le sien. Et Dante sut que son larcin n’était pas passé inaperçu cette fois. L’adrénaline envahit ses veines et un sourire moqueur, presque satisfait, étira ses lèvres. Comme un ressort, il se mit à courir entre les passants, se guidant seulement à son instinct et aux ouvertures qu’il trouvait entre les gens. Bientôt, il regagna le Chemin de Traverse. Trouver un moyen de semer cet homme. Un nouveau coup d’œil et il était toujours derrière lui, telle une ombre menaçante. Courir encore et toujours, essayer de le perdre… Le Chaudron Baveur était sa destination. Car il connaissait chaque visage des habitués de l’endroit. |
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