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04 JUIN 2002 ; Lancelot & Blair (RP #1)







Elle aurait dû envoyer le hibou plus tôt - au lieu d'hésiter, au lieu de retourner les mots cent fois au bout de sa plume maladroite. (Après tout, Miss Eris est gentille, elle n'aurait pas jugé ses phrases bancales, son idole ne se serait pas moquée - Blair en est certaine) Si elle avait eu un peu plus de courage, alors peut-être que Miss Eris lui aurait répondu dans l'édition de la semaine. Peut-être qu'elle aurait eu les réponses et les conseils qu'elle attendait. Peut-être qu'elle aurait su comment faire. Pour reparler avec Lancelot.

Elle aurait dû.

Parce que, maintenant, elle a l'air parfaitement stupide, assise par terre, à côté du couchage de Lancelot (normalement, elle s'installe toujours dessus, mais est-ce qu'elle a encore le droit ?). Et elle n'est même pas vraiment jolie, noyée dans son pull (donné par Bill avant qu'il la ramène de Shell Cottage où elle a passé les derniers jours). C'est un pull bariolé, pas très beau (voire même franchement moche, mais elle n'a vraiment osé le dire). Le seul avantage qu'elle lui trouve, c'est qu'il est confortable et bien épais pour la réchauffer pendant les nuits encore fraîches. Et le vêtement est si large qu'elle y a caché ses longues jambes, ses bras les enlaçant par-dessus la laine et le menton appuyé contre ses genoux.

Entre ses doigts, une longue baguette noire qu'elle fixait d'un air songeur quelques instants plus tôt. Ron a dit que c'était normal qu'elle ne la maîtrise pas bien, mais ça reste frustrant (et inquiétant). Elle n'y a jamais vraiment pensé, mais au fond, elle a cru que tout reviendrait à la normale avec juste une baguette. Bon, d'accord, pas tout (parce que, visiblement, elle est toujours fourrée dans des vêtements plus moches que la mocheté et ses cheveux sont tout cassés parce qu'elle n'ose plus aller voir Cameron pour lui demander sa mixture puante mais diablement efficace contre les fourches).
Mais elle a cru que ça règlerait au moins un problème. A la place, ça n'a fait que remplacer son souci par dix nouveaux. Finley ne lui parle plus. Cameron le fait encore (mais, honnêtement, Blair ne préfèrerait que sa soeur s'abstienne si c'est pour l'assommer de culpabilité). Et elle a une baguette mais ne sait toujours pas faire de la magie (elle a bien passé une après-midi entière à réapprendre l'Alohomora avec Bill il y a deux jours - et elle en est ressortie si lessivée qu'elle s'est endormie sur leur canapé).

Elle aurait vraiment dû envoyer le hibou plus tôt, songe-t-elle à nouveau, les doigts libres jouant avec l'ourlet distendu du pull.
Parce qu'elle aurait su - l'attitude à avoir, et les vêtements à porter, et les mots à dire, et les gestes à faire.

Sauf que, maintenant, Lancelot est juste devant elle.
Et elle doit improviser parce qu'elle a besoin de retrouver son ami. (Il lui manque)
Et elle ne sait pas quoi lui dire.

La bouche s'ouvre, hésitante, et Blair se force à le regarder dans les yeux. Autour de son cou, il y a toujours le collier qu'il lui a offert et qu'elle a gardé avec elle sans vraiment y penser. « Bill m'a donné la Gazette d'hier. Je t'ai gardé les pages sportives. » La tête se penche sur le côté, le geste fait couler les boucles rousses sur l'épaule. Puis, gêné, le regard dévie brusquement vers les pages proprement pliées qui ont été posées sur la couverture. « Mais peut-être que tu les as déjà lues ? » Blair n'ose pas trop bouger de peur que Lancelot décide de s'enfuir. (mais rappelle-toi, c'est toi qui as fui en larmes la dernière fois) Elle a l'impression d'essayer d'apprivoiser un animal sauvage - et l'image est si cocasse qu'elle en sourit, amusée malgré elle.


Dernière édition par Blair Hughes le Lun 6 Juil 2015 - 22:49, édité 8 fois
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Ce moment est probablement le plus gênant de sa vie.

Oui, parce que, à sa grande surprise, il n'est pas mort de honte, après Beltane, après qu'il ait embrassé (EMBRASSÉ, PAR SALAZAR, EMBRASSÉ) sa meilleure amie. Cela fait donc un mois qu'il vit avec La Honte au-dessus de sa tête et qu'il fait tout pour éviter Blair, ce qui est quand même un exploit quand on considère qu'ils vivent dans le même campement, où tout le monde se marche sur les pieds. Enfin, à l'image de la rouquine qui a passé quelques jours loin des Pacifistes, avec Bill, lui est allé se réfugier dans Daeva, demander des conseils à Samwell sur la vie et les choses de la vie, s'entraîner avec Vincianne, et il a même pris part à une mission avec Miss Lestrange (mission dont il est également sorti vivant).
Il a survécu à tout cela, mais franchement, il ne sait pas s'il va survivre à cette conversation avec Blair.

Parce que même avec les conseils de Samwell, même avec tout le courage qu'il n'a pas, il n'a pas osé approcher la rouquine. Pas avant qu'elle le fasse elle-même et décide de s'asseoir à côté de son couchage, ce matin, toute entrée au complet dans son immense pull à la mode Weasley, une baguette noire tournant entre ses doigts.
(il a entendu beaucoup de rumeurs, sur comment elle a eu cette baguette, mais il veut lui demander à elle, à personne d'autre)
(elle lui manque)
Le Serpentard fixe ses doigts, quant à lui. Six est parti se chasser quelque chose à manger, expédié par son maître surpris de la visite de son amie, et il se dit qu'il aurait dû le garder à porter de main, au moins pour faire quelque chose. Il tire sur le bas de son t-shirt des Beatles, sur ses jeans élimés, regarde ses ongles trop longs, qu'il devrait couper, ses paumes abîmées par ses nombreuses chutes dans la forêt, lors du dernier entraînement. Il regarde ses mains en relevant parfois ses yeux, espérant chaque fois ne pas croiser le regard de la Hughes. Jusqu'au moment où, inévitablement, cela arrive et où il n'ose pas bouger plus, ni détourner les yeux. Le courage, que Sam lui a dit, d'être courageux (facile à dire, pour un Gryffondor).

Il se sent rougir. Encore. Le visage en feu. Il regarde Blair dans les yeux, soutenant son regard en se disant que ce n'est, ce n'est pas grave, il l'a seulement embrassé, c'est c'est c'est (c'était bon, Merlin, c'était bien). « Bill m'a donné la Gazette d'hier. Je t'ai gardé les pages sportives. » Ha, euh. En même temps, il dévie le regard, un peu, ses yeux tombant sur le cœur en or qui scintille doucement sur la laine du pull. Elle l'a gardé. Une part de lui (Philip Philip Philip) sourit, doucement, ravie – une autre (Lancelot Lancelot Lancelot) est apeurée. « Mais peut-être que tu les as déjà lues ? » Une question. Il doit répondre. Ni l'un ni l'autre ne bouge. Il se racle un peu la gorge avant de répondre : « N-non, j'ai... je lis seulement av... avec toi. » Oh, qu'elle est disparue, la voix posée de Philip ! Cette assurance tranquille, ce ton bas et paisible, amoureux. Il n'y a que la voix tremblotante de Lancelot Lovett, un peu éraillée parce qu'il est encore tôt ce matin et pas du tout assurée. « Merci c'est... gentil. Allez, tu peux le faire. Je suis, euh... je voulais pas... » Il ne précise pas de quoi il s'agit, bien qu'il le devrait. Ou pas, puisqu'ils savent tous les deux de quoi il veut parler, puisque les souvenirs reviennent trop régulièrement pour être simplement ignorés (et devant elle, c'est pire – parce qu'il y a La Honte et il y a aussi les souvenirs de Philip, donc tout le reste)(et quel reste, mes amis). Et il ne s'est toujours pas excusé. Parce que c'est lui, qui a initié le baiser, hein. « Tu... tu restes... là ? Pourquoi tu viens pas...? » Ici, mot qu'il comble d'un geste montrant la couverture, alors qu'il se pousse pour lui faire une place, ne voulant pas la laisser là, à côté. Surtout quand ils doivent parler de La Honte.


Dernière édition par Lancelot Lovett le Lun 8 Juin 2015 - 13:51, édité 2 fois
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04 JUIN 2002 ; Lancelot & Blair (RP #1)







Blair se force à le fixer, les yeux dans les yeux.
Et, pour la première fois, elle remarque qu'il les a bleus comme un ciel de printemps. Ou un ciel d'été plutôt parce que, cette année, le printemps a été plein d'averses et d'orages et elle ne sait pas à quoi ressemblaient ceux des années précédentes (oui, l'été, c'est bien mieux, c'est plus chaleureux).

Mais c'est un peu (beaucoup passionnément à la folie) difficile parce qu'il y a le regard de Philip qui n'arrête pas de lui revenir en mémoire. (doux chaud amoureux) Mais la rouquine se fait violence parce que si elle ne regarde pas ses yeux, il y a des chances pour qu'elle accroche sur sa bouche et les lèvres (de Philip) (de Lancelot) (de son prince) (de son meilleur ami) qu'elle a embrassées. Et ce sera pire. Merlin, rien que l'idée d'éviter la partie basse du visage de Lancelot vient de tout empirer (peut-être qu'elle devrait fixer son front, juste pour être certaine d'être assez haut ? parce que le nez, c'est un peu trop près des lèvres, elle risque de déraper trop facilement).

Les yeux. Fixe. Les. Yeux.

Quand elle ouvre la bouche, Blair brandit le blanc de la reddition dans sa voix, le ton brusquement timide et hésitant. La jeune fille n'a pas réussi à dénicher un calumet de la paix, alors elle propose la Gazette en compensation. Elle sait qu'il aime lire les résumés des matchs de la Coupe de Quidditch. Mais ... et s'il refusait quand même ? L'idée fait couler un frisson glacé dans son dos. Alors comme elle a peur qu'il la rejette, elle lui offre une excuse prête à l'emploi. « N-non, j'ai... je lis seulement av... avec toi. » Oh. Entre ses côtes, son coeur bat plus légèrement et c'est sûrement du soulagement qui lui est perfusé comme morphine. « Je vois. » La tête s'agite un peu, uniquement pour faire tomber une boucle qui la nargue au milieu de son champ de vision et lui donne envie de loucher. Elle fait l'air de rien, la fille qui n'est pas flattée pour si peu. Mais, secrètement, elle est contente. Au fond, elle avait vraiment peur qu'il décide juste de les fuir, elle et leurs rituels qui se sont naturellement installés. Ca ne fait pas longtemps qu'ils sont amis (un peu plus de six mois, peut-être ?) mais Lancelot est un de ses nouveaux repères. C'est son éternel complice (éternel comme dans pour toujours) et avant le bais- avant Beltane, elle n'a jamais remarqué à quel point. Alors, d'une petite voix, l'aveu est lâché : « C'est pareil pour moi. » Et ça la fait rosir, comblant les espaces entre les tâches de rousseau.

« Merci c'est... gentil. » La main blanche s'agite, ce n'est pas vraiment altruiste. Pas vraiment pour lui tout seul. Elle le fait aussi un peu pour elle, un peu pour eux. Blair veut retrouver son ami. Que les choses redeviennent comme avant. « Je suis, euh... je voulais pas... » Instinctivement, ses doigts se glissent sous la lourde chevelure rousse et grattent de l'ongle la peau autour du pansement. C'est qu'elle n'a pas vraiment envie d'en parler en fait. Est-ce que ce ne serait pas mieux de faire comme si ça n'existait pas ? (comme si elle n'était pas familière avec ces baisers) (comme si elle n'avait pas perdu son premier baiser, et lui aussi) (comme si elle n'avait pas aimé) (comme si elle n'avait pas toutes ces images extrêmement gênantes dans la tête)

Bref. Si on n'en parle pas, alors peut-être que ça partira tout seul ?
(Tu sais bien que ça ne marche jamais comme ça. Ni pour Blair, ni pour Mélisande.)

« Tu... tu restes... là ? Pourquoi tu viens pas...? » Blair secoue la tête en décroisant les bras. Elle voulait s'installer à côté de lui, comme elle en a pris l'habitude. C'est juste que ... « Je ne savais pas si j'avais encore le droit. » En gestes maladroits, un peu feignants, Blair se penche en avant pour passer sur le couchage sans avoir à se relever et un déséquilibre lui fait frôler les doigts de Lancelot (les doigts sur l'épaule, qui coulent sur le bras, s'attardent sur l'avant-bras avant de saisir son -) « Je-je. Pardon. » La gamine s'affole, veut retirer sa main, oublie qu'elle n'a pas encore posé l'autre et dans sa hâte, jette son équilibre directement contre le blond - et cogne son front contre le nez du garçon.

Un instant, Blair se fige de peur de créer une autre catastrophe. Et cette idiote de Mélisande veut rester comme ça éternellement. Dans sa poitrine, son coeur accélère un peu la mesure (mais bien sûr, ce n'est que la nervosité de Blair). Pourtant, quand elle rouvre les yeux, c'est pour trouver sous son nez exactement ce qu'elle ne voulait pas voir (SES LEVRES, NOM D'UN DRAGON, ELLE PARLE DE SES LEVRES !). Il ne lui faut qu'une seconde pour bondir en arrière, posant ses fesses à la limite du couchage. « Oh non. Pardon, je ne voulais pas. » Blair se lamente en enfouissant son visage dans ses mains. Mortifiée. Elle est mortifiée. C'est affreux. Est-ce qu'elle est condamnée à ce qu'une catastrophe vienne rompre le cours tranquille de leur amitié à chaque fois qu'ils se voient ? C'est parce qu'ils sont amis mais se sont embrassés quand même que la Magie les punit ? C'est ça, hein ? Elle est certaine que c'est exactement ça. « Jesuisdésolée. » Contre les paumes qui la dissimulent, la rouquine sent littéralement ses joues chauffer sous la caresse de la honte. « Jenesaispascequ'ilm'apris. » Oh la menteuse~ Blair sait exactement pourquoi elle a paniqué pour un simple effleurement de la main alors qu'elle lui attrape le bras pour un oui ou pour un non. Mais elle ne va quand même pas lui expliquer que ... voilà, elle a imaginé ses, hm ... doigts, euh ... ailleurs. (voilà, ailleurs)

Depuis le baiser, elle a l'impression que les centimètres entre eux sont devenus difficiles à combler.


Dernière édition par Blair Hughes le Lun 6 Juil 2015 - 22:49, édité 7 fois
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Bête comme le « C’est pareil pour moi » a eu un effet de soulagement sur lui comme sur elle. Lui aussi a peur que le baiser ait tout gâché, qu’ils ne puissent plus jamais être amis, qu’ils doivent devenir des étrangers l’un à l’autre. Par sa faute, de surcroît.

« Je ne savais pas si j’avais encore le droit. Un clignement d’yeux un peu abasourdi. Oh… oui. » Bien sûr qu’elle a le droit – elle a même à peu près tous les droits. Blair est son amie et ce ne sont certainement pas ces benêts de Philip et Mélisande qui vont empêcher la chose. Il se pousse encore un peu, en voyant qu’elle compte transférer son corps jusque sur son couchage, mais se fige instantanément quand sa main l’agrippe. Sa peau est chaude, mais le contact est bref. « Je-je. Pardon. » Ça va. Ils se touchent tout le temps, non ? Ils dorment ensemble, parfois, ils se chamaillent, ils s’embêtent. Ce n’est pas grave, non ? (ce n’est pas la même chose, depuis Beltane, et il le sait)
Le choc du front contre son nez lui fait échapper un « Aïe » un peu trop aigu, pas du tout viril et masculin (il est de toute façon certain que les vrais types virils et masculins ne disent pas Aïe – Mr Llewellyn ne dit certainement pas Aïe), exclamation de douleur qui meurt cela dit rapidement dans la contemplation de… de Blair. De la distance, ou plutôt non distance, désormais effective entre leurs visages. Pas que ça le dérangerait, en temps normal, mais là… Lancelot se sent un peu trembler (et ce débile de Philip veut l’embrasser). La jeune fille bondit loin de lui, bien heureusement, répétant une exclamation qui a été la sienne lors de Beltane : « Oh non. Pardon, je ne voulais pas. Il tente de prendre un air décontracté, le plus détendu qu’il peut, mais il tremble encore. C’est pas-c’est pas-gra-ave. » Il a de la difficulté à articuler et à respirer. Blair s’est caché, mais ne pas voir son visage n’arrange tout de même rien.
Pas besoin de le voir pour que son esprit divague, pour que la magie fasse des souvenirs qui ne sont pas les siens. C’est à lui se remonter ses jambes contre son torse, tentant peut-être de se protéger contre (les images, les sons, le contact de ses lèvres sur les siennes, le frôlement de ses cheveux sur son visage) ce qu’il ne veut pas voir. « Jesuisdésolée. » Le Lovett a baissé les yeux. Il n’ose même plus la regarder. Elle pense (aux mêmes choses que lui)(il a envie de recommencer)(Philip en a envie; lui veut seulement Blair-son-amie) sans doute que c’est de sa faute. « Jenesaispascequ’ilm’apris. » Il secoue la tête, vivement. Les yeux bleus qui remontent, prudemment, centimètre par centimètre. Regardent trop longtemps les lèvres (douces), avant de passer sur le nez recouvert de (mignonnes) taches de rousseur et d’aller jusqu’aux yeux (d’un joli) marron. Cachés par les mains (imaginées ailleurs, rêvées ailleurs, légères, insistantes – il rougit de plus belle). Il est capable. Il le peut.

Courage.

« C’est ma f-faute. C’est moi qui t’ait em… emb… embrassé. » Sa voix est un chuchotement. Imaginez que d’autres les entendent en parler ? Que d’autres SACHENT ? Là, il serait bien sûr de mourir. Imaginez que Finley le sache ? Ou Ron Weasley ? Déjà que les deux ne l’aiment pas beaucoup, qu’il ait forcé le premier baiser de Blair, il est certain de se retrouver à manger des limaces. Avoir dit le mot réussit à lui donner l’énergie de poursuivre, dans une réplique plus ou moins compréhensible, mais amenant un réel point et allant à peu près là où il veut en venir : « Je voulais pas… enfin, si, mais pas moi moi, mais je voulais pas te, te, et c’est… je ne veux pas que tu… m’en veuilles. Je suis désolé. C’était pas… je veux pas… Blair. » Son prénom dans un soupir un peu désespéré. Il ne sait pas s’exprimer convenablement et dans cette situation, c’est vraiment tout sauf sa force.


Dernière édition par Lancelot Lovett le Dim 7 Fév 2016 - 4:40, édité 2 fois
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04 JUIN 2002 ; Lancelot & Blair (RP #1)







Blair n'ose pas le regarder. Elle est sûrement aussi rouge que ses tâches de rousseur et elle ignore comment lui expliquer (que, oui, elle lui a déjà attrapé la main pour une raison ou une autre) (mais que, non, ce n'est pas pas grave parce) qu'il y a tout ... tout ç-ça qui sort de nulle part et qui lui envahit le crâne avec ces images et ces sensations dont elle n'a jamais voulu.

Tout ce qu'elle veut, c'est son meilleur ami. Elle veut lire la Gazette avec lui en grignotant les patacitrouilles qu'Aramis lui donne parfois, commenter Witch Weekly pendant qu'il s'occupe de Six. Discuter toute la nuit avec lui au point de s'endormir de fatigue l'un contre l'autre. Se cacher entre des caisses (autant que de deux grandes perches comme eux peuvent se cacher) pour se chuchoter des bêtises.
Tout ce qu'elle veut, c'est son complice de toujours.

Alors Philip et Mélisande sont des idiots. Ils ont tout gâché et elle les déteste.

« C’est ma f-faute. C’est moi qui t’ait em… emb… embrassé. »  Aux mots chuchotés de Lancelot, ses mains s'écartent pour dévoiler un regard étonné. Et c'est à ce moment-là que la rouquine réalise que, lui aussi, il a perdu son premier baiser et qu'elle a été injuste de se lamenter sur son sort alors que Lancelot a vécu la même chose qu'elle. « Non. Enfin, je veux dire. Oui. Mais-mais, j'aurais dû te rep-repousser au-aussi. » Une grimace tord un peu sa bouche, plisse son nez. Blair veut lui dire que c'est bon. (Oui, c'était bon) Qu'elle aurait pu le repousser aussi. (Mélisande proteste qu'elle n'aurait jamais rejeté Philip)

La jeune fille aurait voulu accepter pour moitié la responsabilité - parce que c'est injuste, non ? Ce n'est pas vraiment la faute de Lancelot - ce sont Philip et Mélisande qu'il faut blâmer (remercier) (tais-toi, Mélisande !). Mais avant que les mots finissent de tourner sur sa langue, Lancelot reprend déjà : « Je voulais pas… enfin, si, mais pas moi moi. » Oui, voilà ! La tête hoche vigoureusement. Parce que c'est exactement ça ! Lancelot et Blair ne se sont pas embrassés. Philip et Mélisande l'ont fait. (Est-ce que ça compte pour dire qu'ils ont encore leurs premiers baisers ou pas ?) « Mais je voulais pas te, te, et c’est… je ne veux pas que tu… m’en veuilles. Je suis désolé. C’était pas… je veux pas… Blair. » Oh. Non. Non non non. Ca, ça, c'est hors de question ! « T-toi aussi, tu préfères Mél-Mélisande ? » Sa voix dérape vers les aigüs d'une hystérie naissante sur la fin de sa phrase, mais ça fait vraiment mal. Alors Lancelot aussi, il préfère cette stupide stupide stupide Mélisande à Blair ? Il veut une amoureuse, et pas son amie ? L'idée est vexante, blessante. La sorcière ne se serait jamais imaginée perdre face à une vie antérieure ramenée comme par magie. (Et elle se moque de ce que les adultes disent : Mélisande n'est pas elle - c'est totalement, définitivement, complètement impossible)

Furieuse qu'on puisse préférer quelqu'un d'autre à elle (oui, même si c'est une amoureuse, même si c'est une vie antérieure !), elle grommelle. « Dire que je-j'ai demandé des conseils à Miss Eris, de Witch Weekly. » Autrement dit, elle a demandé de l'aide à des autorités compétentes et reconnues. « Moi, je voulais qu'elle nous aide à récupérer nos premiers baisers parce que je pensais que c'était important ! » Ses doigts se glissent sous les boucles rousses, cherchant l'attache qu'elle manque de casser dans sa fureur. « Alors que toi, les sourcils se froncent, accusateurs : tu voulais continuer à embrasser Mélisande ! » (Sur les lèvres, sur l'épaule, dans le cou, et ailleurs, ailleurs, ailleurs) (Oh, ça suffit toi !) Agacée, la langue claque comme pour chasser les images qui s'invitent dans sa mémoire. « Et bien, bon courage ! » Drapée dans sa fureur, elle lui jette le collier au visage. Et elle espère qu'il dira encore Aie, il ne mérite que ça ! « Moi, je ne t'embrasse plus ! » Sur cette ultime sentence, elle se lève précipitamment pour sortir le plus vite possible de la chambre de Lancelot. L'image même de l'indignation.

Quel dommage qu'elle s'emmêle les jambes et s'étale de tout son long par terre.
Elle en pleure de frustration tant c'est vexant, et douloureux, et elle est tellement tellement tellement jalouse (comment Lancelot ose-t-il préférer cette pimbêche à elle ?)


Dernière édition par Blair Hughes le Lun 6 Juil 2015 - 22:49, édité 5 fois
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Tout va bien. Tout va bien, très bien, trop bien même, et c’est donc sans s’y attendre que la conversation passe du tout au tout – de cette réconciliation bienveillante, un peu timide, à la colère de la rouquine. Sans qu’il comprenne, non plus, ce qu’il a bien pu faire, comme erreur, ou dire, pour ça se transforme aussi soudainement. « T-toi aussi, tu préfères Mél-Mélisande ? Hein ? Mais non, pas du tout. » Elle n’a rien compris non plus, apparemment.
Il doit se pencher un peu plus pour écouter le grognement. « Dire que je-j'ai demandé des conseils à Miss Eris, de Witch Weekly. » Il n’a aucune idée de ce que Miss Burke vient faire dans l’affairer, mais il sait bien qui elle est et ce qu’elle représente pour Blair. Si elle a osé écrire à la jeune femme à propos d’eux, de leur problème, c’est qu’elle considère que c’est majeur. « Moi, je voulais qu'elle nous aide à récupérer nos premiers baisers parce que je pensais que c'était important ! Mais ce l’est ! Alors que toi, tu voulais continuer à embrasser Mélisande ! Mais non ! » Il ne comprend rien, et elle non plus, et chacune de ses exclamations est ignorée – la voix de Blair ayant passé dans les aigus et la sienne l’ayant suivi.
« Et bien, bon courage ! Quelque chose vient frapper son visage, un léger pincement ; ses yeux se baissent et reconnaissent le collier (elle l’a jeté, elle l’a jeté, sans le briser – Philip veut le ramasser, Lancelot le jette sur le lit). Moi, je ne t'embrasse plus ! » Et elle part, comme ça. Il n’est pas question de la laisser filer, comme ça, sans explications ! Ha non !

Il se lève à la suite de son amie, pour la rattraper, mais c’est sans prévoir qu’elle tombe – et il la suit donc au sol, se prenant les pieds dans les jambes de Blair, s’échouant tout à côté d’elle (et heureusement pas sur elle, ce qui aurait été le comble de la honte).
Et bouse. Tant pis pour la gêne.
L’adolescent profite du moment de confusion pour se relever, tourner la rouquine et venir s’asseoir sur Blair, L’immobilisant sous son poids. Il n’est pas bien gros, pas très musclé non plus, mais si ça peut la forcer à écouter… il espère seulement que Finley ne va pas choisir ce moment pour débarquer. « Écoute-moi ! » Il est autoritaire, comme ça, assis sur ses hanches, fixant le visage parcouru de larmes de son amie, retenant lui-même des larmes qui veulent couler et qu’il ravale avec fierté. Il n’aime pas la voir pleurer, jamais. Mais c’est injuste. « C’est pas ça que j’ai dit, ou voulu dire ! Je la veux pas, Mélisande, je veux juste TOI, BLAIR. Il plante un doigt au milieu de sa poitrine, décidé, le regard plein de défi. De colère, aussi. Il raffermit sa position, bien décidé à ne pas être délogé de là, qu’importe les ruades et les possibles (probables) coups. Et je ne veux pas t’embrasser, c’était un accident, c’était juste ce gros crétin de Philip, et je ne voulais pas te voler ton premier baiser avec mon premier baiser. Son débit de parole s’est accéléré, le désespoir revenant décorer sa voix, qui a repris son ton légèrement plus grave, moins emporté. Et je voulais pas te faire pleurer. » Jamais.


Dernière édition par Lancelot Lovett le Mer 5 Aoû 2015 - 2:39, édité 2 fois
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04 JUIN 2002 ; Lancelot & Blair (RP #1)







C'est - c'est si ! C'est si humiliant !
Comment peut-on préférer cette idiote inutile de Melisande ?

Non mais vraiment !
Déjà Mélisande est stupide, elle croit aux contes de fées, qu'on viendra la sauver et elle s'imagine probablement être Blanche Neige ou Boucle d'Or. Sinon elle se serait battue pour Philip au lieu d'aller pleurer dans les jupes de sa mère (oui, Blair aussi a pleuré mais perdre son premier baiser, c'est quand même beaucoup plus définitif comme drame !).
En plus, l'autre a encore sa maman, elle ! Alors cette petite voleuse peut bien lui laisser son meilleur ami, leur cachette entre les caisses, les patacitrouilles partagées en secret et l'horoscope de la Gazette. Non ? Pffeuh.

Et si ça ne suffit pas à Lancelot, il faut qu'il réalise que l'autre stupide moche est MORTE ! Blair sait bien qu'il veut se trouver une amoureuse. Mais une meilleure amie bien vivante, c'est quand même VACHEMENT MIEUX qu'une petite amie morte qui squatte le corps des autres comme une SDF !

Tout ça, la Hughes va le lui faire comprendre. Avec des listes détaillées, des schémas animés en encre sorcière et tout le tintouin.
Mais pas maintenant. Parce que là, elle a surtout envie de coller des baffes à Melisande (sauf que ce sont ses joues quoi ...) alors elle jette le collier au visage de Lancelot (à ce moment, elle n'est pas certaine que ce soit sa vie antérieure qui ait protesté quand le bijou a quitté son cou). Puis elle est partie.

Ou elle l'aurait fait si elle ne s'était pas emmêlé les pieds comme Melisande une idiote.
La vie, c'est trop nul.

Quand il s'asseoit sur elle, Blair veut lui crier de la laisser partir. Sous ses yeux rouges, ses joues sont déjà gonflées d'indignation puérile et ses mains tapent sur la cuisse du garçon pour tenter de le déloger. Elle est fâchée (contre elle qui est ridicule, contre Melisande qui est stupide et contre Lancelot qui préfère embrasser une idiote morte d'un autre temps). « Écoute-moi ! » Les joues dégonflent immédiatement sous l'autorité soudaine et inhabituelle du garçon. Et le volume semble se déporter aussitôt sur les yeux qui s'écarquillent en grand. « C’est pas ça que j’ai dit, ou voulu dire ! » La bouche rose s'ouvre, un Et bien qu'est-ce que tu veux dire, hein ? sur les lèvres. « Je la veux pas, Mélisande, je veux juste TOI, BLAIR. » Puis se renferme brusquement, ses dents s'enfonçant par mégarde sur la langue. Sur le moment, la douleur la fait rouler ses yeux de contrariété et de nouvelles larmes de douleur. Une réaction que Lancelot semble prendre pour lui, puisqu'il continue : « Et je ne veux pas t’embrasser, c’était un accident, c’était juste ce gros crétin de Philip, et je ne voulais pas te voler ton premier baiser avec mon premier baiser. » Oh. ... Bah, c'est parfait, non ? (enfin, sauf pour sa pauvre langue) « Et je voulais pas te faire pleurer. »

Sa gorge se dénoue d'un coup, d'un seul, et ce qui remonte contre sa langue, ce n'est ni un sanglot, ni un cri de colère mais un rire, un peu nerveux, définitivement heureux. Et ses mains accrochent le poignet du garçon, grimpent jusqu'au bras maigre pour le faire basculer contre elle et l'enfermer dans une de ses étroites étreintes. « Ouille » couine-t-elle quand le poids de Lancelot tombe sur elle. (Oui, bah, elle est contente d'être la préférée de Lancelot alors elle n'a pas réfléchi pour une fois) « Je suis désolée. » L'aveu vient sur un ton un peu boudeur, pas totalement bon perdant - mais le bisou amical qu'elle lui colle innocemment sur la joue prouve sa bonne volonté. « J'ai vraiment cru que tu préférais une amoureuse à moi. » Et elle a été horriblement jalouse. Et frustrée parce que, quand même, elle ne pouvait même pas se venger sur Melisande sans se prendre le retour de flammes. « Tu me pardonnes ? On est amis pour toujours, pas vrai ? » Et puis, au diable Philip et Melisande. Lancelot et Blair, ça sonne quand même bien mieux.
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Dingue comme il s’est senti fort et plein d’autorité, comme ça. Bon, évidemment, la finale est quelque peu gâchée, mais encore là… il a gardé le contrôle. Il est fier. Blair en a même dégonflé les joues sur le coup, c’est pour dire ! (Tu trouves ça adorable, susurre Philip) Il n’a même pas senti ses coups sur ses cuisses, rien.
Il a quand même peur de sa réaction.

Le rire nerveux est bon signe et il se laisse faire quand elle tire son bras, l’entraînant vers elle jusqu’à ce qu’il chute sur elle. « Ouille. Désolé. » Cette fois, il ne voulait pas l’écraser. Les bras de la rouquine le serre et il comprend, subitement, qu’elle est en train de lui faire un câlin – qu’il s’empresse, la compréhension faite dans son esprit parfois lent (il n’a que seize ans, soyez réalistes), de lui retourner, serrant ses propres bras autour d’elle. Il ne pense même pas à se pousser pour ne plus l’écraser. Ce n’est pas comme s’il était vraiment lourd, hé ! « Je suis désolée. Son sourire s’étire au contact du baiser sur sa joue (ne veux-tu pas plus ?). J’ai vraiment cru que tu préférais une amoureuse à moi. Trop pas. »
Non mais. Changer une meilleure amie pour une amoureuse ? Hors de question. Il n’a pas le temps pour ça, lui, et il ne va quand même pas aimer sa meilleure amie. Aimer en amour, pas en amitié. Vous comprenez.

« Tu me pardonnes ? On est amis pour toujours, pas vrai ? Pour toujours. »

C’était si simple ?

De confronter Blair. De lui dire ce qui s’était passé. De s’excuser. Qu’elle le fasse à son tour et qu’ils redeviennent amis sans plus de flafla, ou d’autres emmerdes.
S’il avait su, il l’aurait fait avant.
(il avait trop peur)
(préfères-tu vraiment une amie à l’amour de ta vie ? De ta vie, Philip, pas de la mienne)

Lancelot reste silencieux, quelques secondes, avant de se relever et de se mettre à côté de Blair (faut bien la laisser respirer), appuyé sur ses coudes. Ses yeux pâles se sont allumés de curiosité. Maintenant qu’ils sont redevenus amis pour la vie, il peut lui poser toutes les questions qui lui brûlent les lèvres depuis des jours (depuis un mois)(il a réussi à passer un mois sans Blair : un exploit, pour eux qui ont de la difficulté à se quitter une journée, ou même une nuit) : « Je peux voir ta nouvelle baguette ? Il a presque chuchoté, comme si c’était un secret. Il n’a demandé à personne à quoi la baguette ressemble, ni de confirmer ce qui a été dit. Il voulait le récit de sa meilleure amie et il peut enfin l’avoir. C’est vrai que c’est Mr Llewellyn qui te l’a donné ? » La curiosité est avide, dans sa voix. Il meurt d’envie de lui dire tout ce qu’il a fait chez les Belliqueux – envie de lui dire qu’il a fait une vraie mission, également, mais il a juré de ne pas en parler à trop de personnes, vu l’identité de celle qui l’a contacté pour la mission en question.
Déjà, vu les mensonges et les détours qu’il a dû inventer pour justifier ce qu’il a apporté à Morgana…
Peut-être bien qu’il lui dira quand même.
Juste… un peu. Pas tout.
Juste parce qu'il est trop heureux de pouvoir encore tout partager avec sa meilleure amie.
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we intertwined

Like vines we intertwined
Carelessly growing up and growing old
Life was on our tongues
It tasted heavenly so good
JULY 25th, 2002 ; Lancelot & Blair (RP #1)







« Trop pas. »

C'est ce qui s'appelle rayonner de joie. Littéralement. Un sourire lui dévore le visage, une lueur satisfaite fout le feu au brun fauve des iris. Et le rire éclate dans l'espace étoit de la tente. (En fait, tu le veux juste pour toi, boude Melisande, mécontente) (Peuh, tellement pas ! elle veut juste être rester sa préférée, c'est totalement différent mais bien sûr, Melisande est trop stupide pour comprendre)

« Pour toujours. »

Lancelot et Blair, ouip, ça sonne définitivement mieux.
Tout comme lorsque, quelques instants plus tard, il s'installe à côté d'elle, leurs avant-bras appuyés l'un contre l'autre. C'est un contact familier, rassurant. (Ce n'est pas pollué par les souvenirs et les impressions de Melisande) Et, aussitôt, les questions et les histoires se pressent sur sa langue. Blair a trop de choses à demander (qu'est-ce qu'il a fait ? où est-ce qu'il a été ? elle a entendu dire qu'il a passé du temps avec les Loups et elle se demande si ce n'est pas plutôt avec Samwell qu'il est resté). Trop de choses à raconter (la baguette, Shell Cottage, Ron qui a promis une mission pour elle et Bill qui lui a appris les sorts ... et Cam' qui est toujours aussi chiante que la pluie). Tout veut être raconté, demandé en même temps. (Elle a un peu peur que tout se complique de nouveau entre eux si les deux neuneus repointent leurs gros nez entre eux) « Je peux voir ta nouvelle baguette ? » La question de son meilleur ami la surprend un peu. Un instant, elle n'est pas certaine d'avoir bien entendu mais sa main a déjà tendu l'objet en question à Lancelot sans qu'elle n'y réfléchisse. Quand elle remarque son geste, ses doigts se crispent légèrement sur le bois sombre et ses nerfs tirent, veulent ramener le bras en arrière. Mais est-ce qu'elle ne partage pas déjà tout, ou presque, avec le garçon ? Les patacitrouilles, les mots croisés, les horoscopes. Les rêves d'avenir et les secrets d'aujourd'hui. Elle peut bien lui confier sa baguette un instant. (Lancelot n'est pas obligé de savoir qu'elle panique un peu quand ses doigts se détachent du bois et que l'objet est transféré dans les mains du garçon) « C’est vrai que c’est Mr Llewellyn qui te l’a donné ? » Blair acquiesce, un « mh mh » avant de se souvenir que Lancelot n'était pas au campement le soir où, le fameux soir. « Ils ne t'ont pas raconté ? » L'adolescente n'est pas assez stupide pour ne pas remarquer les sales manies des autres. Sûrement que quelqu'un s'est porté volontaire pour raconter toute l'affaire. « Cette sale pie de Taylor le raconte à tout ceux qui passent au campement. » Comme Davius et Finley ont failli en venir aux mains. Comme Blair a été ingrate comme toujours. Ce que Taylor oublie de dire, c'est qu'elle est sagement partie la queue entre les jambes sous le regard furieux de l'Auror. « Monsieur Davius et Fin se sont disputés ... l'aveu est soufflé, comme si les mots pouvaient raviver la dispute : Il l'a prise à un Mangemort et Fin ne voulait pas que j'aie la baguette. » Un instant, elle se dit qu'elle aurait peut-être pu attendre encore un peu, mais ... une baguette, ce n'était pas tous les jours qu'on en trouvait en plus. Peut-être bien que l'occasion ne se serait plus jamais représentée. Son meilleur ami, lui, sait à quel point elle en voulait une, à quel point elle enviait jusqu'à Lancelot lorsqu'il partait en entraînement avec Vincent. A quel point elle veut être une sorcière à nouveau. « Monsieur Davius a même promis de s'entraîner avec moi plus tard ... mais peut-être que Fin a raison ? » La voix est un chuchotis fragile alors qu'accrochée au bras du garçon, elle pose la tête sur son épaule. Peut-être qu'il a raison quand il disait qu'elle n'était bonne qu'à faire de la musique. « Je n'arrive même plus à lancer un Wingardium. Ron ne s'est pas moqué mais c'est plutôt ... nul. » Elle n'a jamais été une grande sorcière. Elle se souvient qu'elle a bien failli ne pas passer en seconde année avec ses notes qui flirtaient avec moyenne. Mais elle se demande quand même si ça veut dire que maintenant, elle n'est plus du tout une sorcière. « Tu en penses quoi ? »
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La jeune fille lui tend sa baguette et il ne remarque même pas sa crainte, son petit mouvement de recul, avant qu'il prenne l'objet entre ses mains avec de grandes précautions, l'inspectant avec les yeux illuminés d'admiration. Elle est vachement grande, cette baguette, en plus, plus que la sienne, il en est sûr. Ça lui paraît même encombrant. Le poids est différent, le bois sombre, d'un noir fascinant. « Ils ne t'ont pas raconté ? Hochement négatif de la tête; il soupèse la baguette dans sa main tendue. Une baguette. Une vraie baguette, à Blair, uniquement à elle. Cette sale pie de Taylor le raconte à tout ceux qui passent au campement. Lancelot redonne à Blair sa précieuse possession, un petit sourire malicieux venant étirer ses lèvres, sous le nez retroussé dans une expression amusée. Oui, il a bien vu Taylor, dans ses excursions au campement Audacistes/Pacifieux, mais la rencontre n'a certainement pas été heureuse. Enfin, pour Taylor. Quand il a essayé, je lui ai lancé un Silencio. Il a arrêté. »
Parfaitement réussi.
Hors de question qu'il apprenne les nouvelles par quelqu'un d'autre que Blair.

La baguette rendue, toute son attention est centrée sur la rouquine, son imagination marchant à toute allure à chaque mot prononcé : « Monsieur Davius et Fin se sont disputés ... Il l'a prise à un Mangemort et Fin ne voulait pas que j'aie la baguette. » Par la barbe de Salazar ! Il laisse échapper un petit « wahou » d'admiration, mêlé d'un respect encore plus grand envers Mr Llewellyn, ainsi qu'envers la nouvelle compagne de Blair. L'ancienne baguette d'un Mangemort, ce n'est pas rien ! Donnée en personne par Davius Llewellyn, qui a été contre l'avis du frère et donc du tuteur de Blair ! Dont il ne comprend d'ailleurs pas l'avis : laisser Blair sans baguette, quelle drôle d'idée. Lancelot imagine la scène, regrettant de ne pas avoir été là pour assister à l'altercation déjà légendaire dans son esprit (rien de moins), ce sans se doute de la suite de l'histoire. « Monsieur Davius a même promis de s'entraîner avec moi plus tard ... mais peut-être que Fin a raison ? Qu'est-ce qu'il a dit ? Le ton est un peu défensif. Soupçonneux. Si la perspective de s'entraîner un jour avec Mr Llewellyn a de quoi terrifier et fasciner à la fois, les propos de Finley ne risquent pas de le ravir. Je n'arrive même plus à lancer un Wingardium. Ron ne s'est pas moqué mais c'est plutôt ... nul. »

Ron.
Le Lovett renifle légèrement, sans ajouter un mot de plus au sujet du Weasley qui ne l'apprécie pas plus que nécessaire (qui ne l'aime pas du tout en plus, tout simplement parce qu'il est un Serpentard et qu'il a un corbeau parlant : franchement, si ce type donne des avis valables, lui est le Roi sorcier de France), sachant que Blair l'apprécie bien, à son contraire. Encore heureux qu'il ne se soit pas moqué, mais remettre en question la confiance de Blair... il n'aime pas trop. Et si ça se cumule à ce grand rabat-joie de Finley en plus... franchement, quels nuls. « Tu en penses quoi ? Je pense que t'as seulement besoin de pratique. » Il n'est même pas inquiet de sa capacité d'apprentissage et de réussite. C'est normal qu'elle ne sache plus lancer beaucoup de sorts : elle n'a pas eu de baguette depuis des lustres ! Lancelot se redresse encore, jusqu'à s'asseoir les jambes croisées, les yeux brillants d'un nouvel enthousiasme. « Y'a plein de trucs que j'ai réappris, ici, avec Bill et avec Vincianne. Je pourrai t'apprendre ! Y'a plein de trucs super importants, chez les Silencieux, donc si je te les montre, peut-être que tu pourras venir chez les Audacieux. Genre, les sorts de mutisme, les bulles insonorisées et réparer des trucs. Les premières choses apprises, celles qu'il maîtrise le mieux et qu'il emploie sans même vraiment y réfléchir – ce qui est une grande réussite, donc. Et à l'asile, Murphy a trouvé une pièce loin des machins des autres, on l'a nettoyé avec Arthur, donc on pourra aller s'y entraîner sans risquer de se faire embêter. Puis, Morgana elle veut bien qu'on s'entraîne. » Parce que Belliqueuse et chef des Aliénés. CQFD.


Dernière édition par Lancelot Lovett le Lun 11 Jan 2016 - 17:38, édité 1 fois
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