Il manipule prudemment le couteau émoussé qu'il a volé à la cuisine de l'Asile des Aliénés, assis en tailleur sur un des bancs situés dans le boisé non loin dudit asile. Un boisé paisible, auquel personne ne porte attention, moldus pas plus que sorciers. Un boisé soigneusement protégé par des sorts discrets, pour que les sorciers qui y transplanent le fassent en toute discrétion. Lui est venu ici en balai, l'objet magique est posé sur un des arbres non loin. Seul sur son balai, malgré le danger que cela représente (pour cause de visibilité), profitant de sa nouvelle liberté de majeur. D'adulte. Il avait l'impression que ce jour ne viendrait jamais. Lancelot effleure la surface du miroir de la pointe de l'ustensile de cuisine, avant de l'écarter. Non. Il ne sait pas qui il veut appeler. De toute façon, sans surnom, il ne peut pas vraiment parler à ses camarades. L'excitation reste, cela dit; le fait de savoir que s'il le veut, il peut communiquer avec la majorité des insurgés, que s'il le désire, il a tout le réseau de l'insurrection de l'autre côté de ce losange aux reflets blancs. Le couteau est déposé dans l'herbe sous lui, pour ne pas qu'il se coupe, et il revient à la manipulation de sa nouvelle possession.
Il regarde son miroir avec une expression proche de l'adoration. Il est tellement heureux d'enfin avoir son miroir, le sien à lui. Il ne contacte encore personne avec celui-ci et personne ne peut encore le contacter, à moins d'utiliser son nom complet (ce qui est risqué), mais ça n'a pas empêché Vincianne de le rejoindre par le biais dudit miroir, à peine était-il sorti de l'atelier des Weasley. Pour lui donner un rendez-vous, le jour même, à peine une heure plus tard. Il a donc volé jusqu'au quartier général des Aliénés, profitant de son vol avec un grand bonheur (ce n'est comme en mai, lors de la mission avec Guenièvre)(il a gardé l'Éclair de Feu, celui de Melchior Burke, mais il n'ose pas l'utiliser : son Brossdur le satisfait et il n'a pas la mort collé à son souvenir). Étrange lieu de rendez-vous, mais ce n'est en fait pas plus bizarre qu'un autre – chez les insurgés, chaque lieu étrange devient approprié.
Le « pop » caractéristique du transplanage le fait légèrement sursauter et il tourne la tête pour voir Vincianne s'avancer vers lui. Il range son miroir dans la poche de son short et fait un signe de la man à la sorcière, qui a probablement déjà repéré sa tête blonde. Elle-même a changé, ses traits ne sont plus les mêmes, mais il ne saurait dire si ce sont vraiment les siens. Si il réellement déjà vu son mentor. Son sourire se fait large quand elle se place devant lui, cachant le soleil qui donne des reflets presque roux à ses cheveux blondis par les longues journées à l'extérieur. « Ça fait vachement longtemps. Elle est occupée. Et lui... aussi, en quelque sorte. À se négocier une nouvelle indépendance, à la magie avec Blair et sa nouvelle baguette, à vivre, parfois, comme un simple adolescent. Tu voulais me voir ? Une lueur de doute, subitement, de prudence. J'ai fait quelque chose ? Tu veux qu'on s'entraîne ? » Le doute d'avoir « fait quelque chose » de répréhensible s'est rapidement effacé, à l'idée de pouvoir s'entraîner avec la Française. Cela fait longtemps, après tout, il l'a dit.
(jolie coquine) ●●● « Ça fait vachement longtemps. » Vincianne acquiesça. Sur ses épaules, le blond s'étalait à la place de l'ébène et le vert s'était délavé sous une eau bleue. Le changement physique, fantaisie superficielle aux yeux des uns et des autres, témoignait d'un changement plus profond: avec une Vincianne un peu moins menteuse et un peu plus sous contrôle. Une tournure qui n'avait pas plu à Morgana, pas totalement dupe de ce qui se jouait entre les deux Français. Elles s'étaient encore engueulées en début de semaine à ce sujet, jusqu'à ce que la Française plaisante en disant qu'elle redeviendrait brune pour son anniversaire. L'Aliénée l'avait chassée de l'Asile en lui interdisant de revenir. (comme si on pouvait lui interdire d'aller et venir) (ou comme si Morgana pouvait lui donner des ordres) (peut-être que c'était justement pour ça qu'elle avait donné rendez-vous à Lancelot aux portes de l'Asile - juste pour le plaisir de narguer l'insurgée) « J'ai appris que tu avais rapporté quelques petites choses utiles d'une de tes excursions. » Sa petite taille ne l'empêcha pas d'aller perdre une main affectueuse dans les épis blonds du garçon pour les ébouriffer. Geste infantilisant au possible, si une fierté évidente ne s'enlaçait pas aux mots. Il était son élève après tout. Parmi tous les gamins paumés du coin, elle l'avait choisi lui pour l'entraîner. Elle aurait très bien pu n'en choisir aucun - elle n'était pas trop adepte du babysitting. Heureusement que le gamin savait se débrouiller seul... Autrement, il serait mort. Elle n'était pas comme Darling. Pas le genre à babysitter en la jouant grand ours grognon. « Tu as fait du bon boulot. » Offrit-elle en reculant, sortant de l'espace personnel du garçon : « Je vais peut-être t'embarquer avec moi de temps en temps. » Si les british ne voulaient pas l'utiliser en mission, elle le ferait, elle.
« Tu voulais me voir ? » De la tête, elle acquiesça, le coin de la bouche se soulevant en sourire : « Tu ne devines pas ? » Leur discussion commençait à dater, le sujet était un peu poussiéreux maintenant. Les derniers mois n'avaient pas été tranquilles, ni pour elle, ni même pour lui. Paraissait qu'il s'était trouvé une copine, c'était ce que la rumeur (lancée par Samwell) disait et répétait. Vincianne ne le blâmait, elle avait bien pris le temps de draguer outrageusement Morgana (et pas toujours en privé). Il fallait bien s'amuser un peu dans la vie, même lorsque c'était la guerre. « J'ai fait quelque chose ? » Demanda-t-il presque immédiatement et le rire de l'Ombre éclata franchement devant la prudence de son protégé. Elle qui pensait l'avoir apprivoisé au point de le mettre totalement à l'aise. Non, vraiment. Après une discussion pareille, ils auraient dû être ... Lancelot aurait dû être à l'aise avec elle. (elle ne faisait pas ... bon, d'accord ! elle faisait ça avec n'importe qui mais pas le gosse) « Pas vraiment... ça dépend ? » Elle éluda, s'approchant jusqu'à être de nouveau tout près de lui. « Tu veux qu'on s'entraîne ? » Nouveau hochement de la tête. Avec ce physique, elle n'était pas beaucoup plus petite que lui désormais alors, attrapant le col du tee-shirt, elle l'attira vers lui et souffla contre ses lèvres : « D'accord, on s'entraîne. » Avant de se rapprocher plus franchement, presque planquée contre lui, pour cueillir un baiser. Pour sourire contre sa bouche avant de l'envahir d'une langue curieuse, indéniablement dominatrice.
« Ouais. » Conclut-elle lorsqu'enfin, elle dédaigna le libérer. « Je comprends mieux pourquoi tu m'as demandé de t'apprendre. » Avec conduire une moto et tuer des Mangemorts. En commençant par le french kiss, elle pensait vraiment expédier le plus simple puis l'emmener voler une moto pour lui apprendre à la conduire. « La prochaine fois, conseilla-t-elle en secouant la tête : participe un peu plus. Je sais pas ... tu peux me peloter. » Morgana en ferait probablement (définitivement) une crise de jalousie si elle apprenait ce qui se passait ici (à deux pas de son Asile), mais c'était vraiment criser pour le plaisir de lui hurler dessus. Ce que Lancelot et elle faisaient était totalement innocent. « En général, les hommes aiment bien me toucher les fesses, tu n'as qu'à essayer. »
Parfaitement innocent. Après tout, elle lui apprenait tout simplement comment on embrassait une fille.
Il s'est finalement levé de son siège, préférant sa position plus grande qu'elle (l'habitude, sans aucun doute, même s'il a bien remarqué qu'elle est moins loin de lui qu'à l'habitude; plus grande) (ou il n'a jamais remarqué sa grandeur avant). Une main aux doigts élégants passe dans ses cheveux, caresse rassurante et inattendue de sa part. « J'ai appris que tu avais rapporté quelques petites choses utiles d'une de tes excursions. » Le large sourire semble s'écarter encore plus, prendre encore plus d'ampleur sur le visage mince. Son excursion au sein même de Poudlard est passée sous le radar pendant un certain temps, jusqu'à ce qu'il confie les parchemins trouvés par Guenièvre à des personnes capables de les déchiffrer. Il a largement menti, pour couvrir sa partenaire, mais ce n'est pas réellement important. Ce qui importe, c'est le résultat, donc la Poudre de Cheminette autan que les parchemins. « Tu as fait du bon boulot. Je vais peut-être t'embarquer avec moi de temps en temps. Ce serait top. » Il en frétille déjà d'excitation. D'anticipation de partir en mission avec Vincianne. Ça, ça va impressionner Blair à tous les coups. Mr Llewellyn lui a peut-être promis d'un jour s'entraîner avec elle, mais pour le moment, c'est à lui de frimer.
La surprise revient, néanmoins, à la réponse de la Française à son « Tu voulais me voir ? », qui lui a semblé bien naturel. Un « Tu ne devines pas ? » qui a eu le don de l'inquiéter, en témoigne son empressement à lui demander s'il a fait quelque chose. Il ne sait pas s'il a fait quelque chose, mais là, c'est sûr, il fait mourir la brune blonde de rire. « Pas vraiment... ça dépend ? » Ça dépend ? De quoi ? « Tu veux qu'on s'entraîne ? » Ha, elle hoche la tête ! C'est un entraînement, donc, qui est au menu. Ça le rassure quelque peu – jusqu'à ce que Vincianne l'attrape subitement par le col de son t-shirt, l'attire jusqu'à son visage et comble les quelques centimètres entre eux (elle est définitivement plus grande). « D'accord, on s'entraîne. » Son corps se plaque à peu près contre le sien, ses lèvres cueillent un baiser. Et pas juste un.
Il ignorait qu'on pouvait fonctionner si longtemps sans sang circulant au cerveau. Parce que soyons honnêtes : dès le moment où Vincianne a collé ses lèvres contre les siens, la plupart de ses fonctions ont arrêté. Tout simplement, ainsi. Near death experience, à peu près. Pendant un laps de temps infini, éternel, qui, lorsqu'il s'achève, le laisse encore pantois. « Ouais. Je comprends mieux pourquoi tu m'as demandé de t'apprendre. » Mais. Il. Enfin. Il n'était pas préparé. Il porte la main à ses lèvres, encore sous le choc. Il vient de comprendre la teneur de cette leçon particulière, qui fait écho à ses propres aspirations passées en ce qui a trait à son futur de badass, en un plan en trois étapes. Il pensait tout de même que Vincianne allait le prévenir de... ça. Ne serait-ce que c'était avec elle qu'il allait pratiquer ça. « La prochaine fois, participe un peu plus. Je sais pas ... tu peux me peloter. ... quoi?, croasse-t-il sans comprendre. Ils parlent bien de la même chose ? En général, les hommes aiment bien me toucher les fesses, tu n'as qu'à essayer. »
Oui, ils parlent définitivement de la même chose.
« V-Vincianne ! Il se recule, un peu choqué, et se rassit sur le banc vermoulu. Je comprends mieux pourquoi tu m'as demandé de t'apprendre - J'étais pas, pas préparé ! » C'est sa seule défense pour ce non-baiser catastrophique (et il espère que ça n'a pas été si horrible avec Guenièvre – pensée qui réussit à instantanément mettre son visage en feu, lui semble-t-il). « Et je peux pas te... te... te toucher les fesses. C'est pas... je peux pas... mettre mes mains... ailleurs ? » Non parce qu'il en est encore au stade des premiers baisers et il est pratiquement certain qu'on ne pelote pas directement une fille, quand on l'embrasse, au risque sinon de se ramasser une claque (au mieux) ou un Furonculus (au pire). Tout ceci dans l'espoir de pouvoir comprendre la situation (il n'est pas certain que son cerveau ait entièrement assimilé la chose), de gagner un peu de temps avant qu'elle recommence.
(jolie coquine) ●●● « ... quoi? » Ce fut à peu près à ce moment qu'elle réalisa où était son erreur. Lancelot était un pur débutant. Il lui fallait donc être plus précise dans ses explications : « La prochaine fois, participe un peu plus. Je sais pas ... tu peux me peloter. » Un grand classique et un bon début (simple, tranquille et sage pourvu qu'on conserve la barrière du pantalon), estimait l'Ombre. « V-Vincianne ! » La Française le fixa de ses grands yeux bleus, pas vraiment certaine de savoir pourquoi il était aussi pâle d'un coup. Le manque de nourriture peut-être ? Percy lui avait confié, une semaine plus tôt, qu'ils avaient du mal à s'approvisionner correctement sur le toit de Guipure - trop de gens pour trop peu de stockage disponible et trop de risques d'attirer l'attention avec des va-et-vients constants. « J'étais pas, pas préparé ! » Oh. La blonde laissa échapper un rire amusé et le coin de la bouche se retroussa en rictus entre moquerie et affection. C'était juste un souci d'ego finalement. Rien de grave donc. « Il n'y a pas vraiment à être préparé, on ne te demande pas de tenir un congrès sur l'anatomie buccale. Il faut que ça vienne tout seul. » Sous-entendu : entraîne-toi jusqu'à ce que ce soit un réflexe. « J'espère que tu ne comptes pas dire ça à la fille que tu veux séduire ... » Sourcil arqué et poing sur la hanche, elle semblait toute disposée à le forcer à s'entraîner s'il osait lui dire qu'effectivement, il comptait sur l'indulgence de la demoiselle. Définitivement, elle ne pouvait pas laisser son protégé utiliser une excuse aussi minable.
« Et je peux pas te... te... te toucher les fesses. C'est pas... » « Oui ? » Un geste de la main l'encouragea à continuer. « Je peux pas... mettre mes mains... ailleurs ? » ... La Française soupira lourdement, pleine de résignation, et quitta sa posture pour venir rejoindre le garçon sur le banc, glissant à nouveau sa main dans les cheveux blonds de Lancelot. « Tu sais, Lancelot ... » Commença-t-elle en prenant ses aises sur le banc, ses jambes étendues devant elle. « Ta petite copine, Blair, elle est plate comme un Morempli. Je doute que t'entraîner sur mes seins te permette de mieux l'embrasser. » Et soudain, le roux embrasa le blond de la chevelure alors que le bleu prenait une couleur terreuse. « Ou alors tu veux que je l'imite ? » C'était pour ça, au final, qu'il lui en avait parlé ? « Moi qui espérais que tu me demandais des leçons parce que tu voulais apprendre ma technique ... Je suis profondément blessée. » Se sentit-elle obligée d'ajouter, avec un soupir de théâtre, alors qu'utilisant le visage de Blair, elle faisait la moue à Lancelot.
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