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sujet; I'm not a deer, I'm a wolf, a dauntless wolf

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Pourquoi ? Pourquoi m'avaient-ils forcée à participer à ce jeu de très mauvais goût qu'appréciait particulièrement les êtres comme celui qui me suivait ou me précédait de près, de très près ? À peine m'avait-il achetée qu'il se jouait déjà de moi. Tantôt il me fixait après s'être arrêté et ce pendant plusieurs secondes, tantôt il me forçait à accélérer ou décélérer le pas. Ce visage, ce regard, cette attitude ; tout me glaçait le sang. Déjà, j'étais persuadée que s'il avait pris le temps de participer à de telles enchères sordides c'était la preuve d'une perversion certaine. J'avais cru entendre, de ce qui se murmurait à son sujet, qu'il était un fervent adepte du Seigneur en tout cas en tant que mangemort. Ceux que j'avais vainement combattus, en aidant l'Ordre du Phénix et le trio anciennement Gryffondor, avant de me faire embarquer comme une moins que rien. Enfin, j'avais tout de même mérité un prix relativement élevé sans doute à cause de ma particularité. Si j'en étais heureuse ? Évidemment ! Et mon frère est le roi du chemin de traverse, c'est connu... Ce n'était en rien une consolation, qu'elle soit maigre ou importante. Je ne me considérerai jamais comme un objet que l'on vend lors de ventes en enchère et il avait bien vite le comprendre à ses dépends. Au fond, je préférais encore quand on me voyait comme une louve à ajouter sur son tableau de chasse.

Pendant qu'on avançait péniblement, pendant que des hommes et femmes passaient à nos côtés sans même prendre le temps de se choquer d'un tel comportement, je cherchais, des mes yeux de lynx, un endroit, une issue de secours. Je ne pouvais décemment pas me laisser aller aussi facilement. Comment pourrais-je prétendre être aussi forte et déterminée qu'une louve, que ma Nymeria disparue, si je me montrais aussi gentille, douce et servile que l'est le chaton, ce stupide surnom que l'on me donne depuis trop longtemps. Un surnom stupide mais vulgaire aussi, si vous voulez mon avis. J'étais discrète, le plus possible, en tout cas. Je ne voulais pas qu'il comprenne si facilement mon but même si ce devait être celui de tous les rebuts qui avaient encore un tant soi peu de fierté. Oui, je comptais le laisser pour compte. Oui, je comptais l'envoyer balader. S'il n'était pas content, il n'avait qu'à aller se plaindre chez le service après vente. J'en rigolais amèrement, dans ma tête, bien évidemment, en silence. C'est le point principal de la discrétion, le silence. * Ni une, ni deux, ne traîne pas des pattes, Shae. Rappelle-toi la course avec Nymeria. * C'était plus facile à se dire qu'à le faire réellement. Alors j'espérais secrètement que la chance serait à mes côtés. Après tout, il ne fallait pas que j'oublie un détail non négligeable ; lui, il avait une baguette, moi, non.

Ni une ni deux, je fonçai pendant un moment de relâchement apparent de mon « maître ». J'avais glissé dans une ruelle pendant qu'il continuait la rue principale. Je courais le plus vite possible. Je respirais rapidement parce que trop stressée, trop nerveuse. Je ne regardais jamais derrière moi, c'était une règle élémentaire dans la fuite. Cela m'aurait fait bien trop traîner, je le sais bien. Je courais encore et encore, espérant l'avoir semé avant de m'arrêter dans un recoin d'une nouvelle ruelle. Je m'étais cachée derrière une poubelle et je soufflais, espérant retrouver mon rythme normal assez rapidement. Maintenant, c'était une question de chance. Il fallait que je tienne en silence et qu'il ne s'en rende compte que trop tard. Je savais qu'il y avait peu de chance que ça marche mais mon cœur me hurlait de persister. Je pleurais légèrement entre la peur et la fatigue. Après tout, avant d'être devenue sa chose, je n'étais pas franchement mieux traitée. C'était du pareil au même, je présume. Je ne pouvais plus tenir comme ça. Je ne pouvais pas être captive alors que les animaux semblaient bien plus libres. N'étais-je plus qu'un animal de compagnie ou une poupée ? Selon les réputations de cet homme, il se pourrait qu'il joue avec moi de toutes les façons imaginables. Alors, vous vous imaginez bien que ça ne m'enchantait guère. « Jamais je ne serai ton objet, jamais... » je répétais ça pour moi-même en visualisant la tête de mon nouveau bourreau.
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Un Rebut, un esclave, il n’en avait pas besoin, au revoir les chiens dans ses pattes. Ce n’était pas pour lui, ces esclaves, ces têtes courbées, ces ‘’oui’’ qu’on proférait aisément, mais aujourd’hui, il y avait une vente et sans savoir pourquoi Augustus s’était glissé parmi les clients, observant la marchandise proposée. Marchandise, un terme dégradant, mais c’est ce qu’ils étaient, des déchets, des ignominies du monde sorcier, des voleurs ! Si dans un premier temps il écouta le discours à propos de chaque Rebut, nom et passé, particularité, il fut bien vite accaparé par autre chose, la recherche d’une similarité, d’un miroir pour remplacer celle qu’il n’avait toujours pas capturé, celle qui lui glissait entre les doigts depuis des années : Daphné Greengrass. Le regard s’arrêta sur une chevelure rousse, et un regard furibond qui lui fut renvoyé. Il su que c’était elle qu’il voulait et peu importe le prix qui était demandé. Elle n’avait pas baissé les yeux devant lui, comme les autres, non, elle avait jugé de lui renvoyer son regard et pour cela, c’est elle qu’il voulait. L’Imprudente. Elle était présentée comme dangereuse et il se demanda ce qu’il pouvait y avoir à craindre derrière un visage aussi doux. Elle était une poupée parmi les autres, si singulière. Augustus emporta l’enchère avec difficulté, car il n’était pas le seul à la convoiter, nombre de ses charmants collègues mangemorts étaient là aussi, désirant la rouquine. Et même après l’achat, on tenta de lui en offrir le double, ce qu’il refusa.

« Vous devez la marquer » proclama l’homme qui lui remit celle qui était à présent son esclave. « Plus tard » prit-il la peine de répondre. Le tatouage était important, un lien inconsidérable, un moyen de ne pas la voir s’échapper, mais pour le moment, il n’avait pas encore d’idée sur ce qu’il déciderait comme motif et quel emplacement. Nombre de tatouages étaient immondes, reflétant la dégénérescence du possesseur. Il voulait autre chose pour elle et avait déjà une idée, mais plus tard, le moment n’était pas venu de la faire souffrir, d’abîmer la peau d’opale. C’est dans une envolée de cape qu’il se dirigea vers la sortie, la rouquine le suivant. Il attrapa son bras lorsqu’ils furent en dehors du Ministère pour les faire transplaner au Chemin de Traverse. Augustus rompit tout contact avec elle, la laissant marcher à quelques pas de lui. Son regard fut accaparé par quelques passants, le temps nécessaire pour lui échapper.

Elle avait disparu, et ça, il s’y était attendu. Augustus avait prévu le coup, comme toujours, car il jouait une partie d’échec à taille humaine, que prévoir les mouvements de ses adversaires était son point fort. Mais elle l’avait surpris, étant parvenue à se faufiler dans quelques ruelles sans qu’il ne l’entende.

Rookwood conjura son sortilège favori. Une chimère de feu trônait à ses côtés, animal fier qui avançait avec son maître, écartant les passants qui poussaient quelques jurons à son encontre, mais il n’avait que faire de leurs protestations, il avait besoin d’écarter la foule, de pouvoir visualiser l’endroit pour mieux traquer son animal perdu. Son feudeymon avait toujours pris cette forme-là, un croisement entre plusieurs créatures, quelque chose de monstrueux, mais de fascinant. L’animal s’engagea dans une rue qu’il parcourut à vive allure, déchirant l’obscurité, puis il s’évapora sur ordre d’Augustus. Elle était ici, et il avait voulu lui montrer qu’il savait.

Elle se cachait dans cette ruelle. Quelque part, peut-être proche de lui. Sa voix s’éleva, glaciale. « Le fait que vous ne portiez pas encore de tatouage vous permet de m’échapper. Le contrat a été signé, mais sans tatouage, vous êtes encore libre. Je sais que vous êtes là, à trembler à propos de votre sort futur » Il avançait lentement, jouant avec son zippo, faisant apparaître et disparaître la flamme qui était dangereusement fascinante. « Si je décidais de vous relâcher, où iriez-vous ? » Tonna la voix, un peu mielleuse, empreinte d’une curieuse douceur. « Vous auriez deux heures pour fuir cet endroit, mais sans baguette et l’aide de quiconque, une Rebut aussi jolie que vous finirait dans une ruelle, en prise avec quelques hommes » Les mots étaient assurés, témoignant d’une vérité. La voix était neutre malgré les paroles inquiétantes. Il ne cherchait pas à l’effrayer, mais simplement à lui prouver qu’en restant avec lui, elle courrait moins de risque qu’en essayant de fuir un monde qui l’écraserait à la première tentative de fuite. Il s’était adossé au mur, celui faisant face à la cachette de la rouquine, elle dont quelques mèches étaient visibles. Mauvaise cachette! « Vous devriez me remercier, je vous ai évité la mort. Shelley, le concurrent, vous auriez été son troisième rebut… il a tendance à découper les sangs de bourbe et l’on murmure qu’il les mange » Le sourire du détraqué s’imprima sur ses lèvres, lui rendait sa véritable apparence, celle d’un monstre.


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J'avais sincèrement espéré qu'il ne me retrouve pas. Je l'avais espéré de tout mon cœur. Je l'avais espéré autant qu'un enfant espère recevoir son bonbon du moment, autant qu'un enfant espère aller à un parc d'attraction. J'étais vraiment désespérée. Il faut l'être pour rêver de son évasion, telle une utopie. Oui, c'est un doux rêve, une douce utopie que voilà. Je savais au fond de moi que ce n'était pas possible. Il n'était pas un Rookwood pour rien. Mon nouveau maître n'était pas un mangemort pur et dur sans raison. C'était un confirmé parmi leurs rangs. Alors que pouvais-je faire sans ma baguette. Baguette qu'il avait peut-être gardée en souvenir ? Ou alors ils l'avaient brisée bien avant que je ne sois vendue ? Allez savoir. Je ressemblais plus à l'épave d'un majestueux bateau. Un bateau qui aurait échoué depuis quelques années déjà. J'étais comme une louve sans ses griffes. Une louve qui pouvait hurler, crier mais qui ne pouvait rien faire d'autre. Je pouvais dissuader, voilà tout. Quelle magnificence, n'est-ce pas ? Alors pourquoi mon cœur battait à ce rythme fou ? Pourquoi je me cachais en retenant ma respiration du mieux que je le pouvais si je savais que je serai quand même perdante à l'arrivée ? Parce que je suis persévérante. Folle pour certains. Je refusais de me laisser aller sans me battre tant que j'en avais encore la force ou le mental tout du moins. J'étais une rebelle dans l'âme. Je crois qu'en fait ça les amusait. Oui, ça les faisait sourire. Je les empêchais de s'ennuyer. Une bonne occupation, en somme. « Oh Nymeria... Tu me manques... » La liberté me manquait, tout simplement.

Je l'entendis alors parler à voix haute. Il devait le faire dans le but de me faire comprendre qu'il savait que je n'étais pas loin et faire ressentir que l'étau se resserrait petit à petit autour de mon pauvre corps déjà mutilé. Je sentais qu'il n'était plus qu'une question de minutes avant qu'il ne trouve ma cachette précaire. Quelle idiote ! Pourquoi étais-je partie pour m'arrêter aussi soudainement ? De toute manière, sans ma baguette, je n'étais capable d'aucun sort. Forcément, du coup, je ne pouvais compter que sur mes jambes et je n'avais jamais été très douée quand il était question de courir. J'étais à bout de souffle. J'avais été bien naïve de croire qu'il me respecterait plus qu'au début parce que je m'échappais ou qu'il me laisse tranquille. Il devait simplement me trouver amusante, comme tous les autres. Bouger pour m'échapper un peu plus loin serait aussi ridicule que de bouger pour me montrer. Peut-être ne me verrait-il pas tout de suite. Peut-être ne chercherait-il pas au bon endroit. De toute manière, je ne comptais pas foncer ouvertement dans la gueule du loup. Ce n'était pas dans ma nature. Je préférais donc l'écouter approcher, l'écouter parler et l'entendre raisonner à voix haute pour mieux comprendre la façon de fonctionner de cet homme qui allait m'enfermer chez lui, comme une simple marchandise sans la moindre importance. C'était encore la solution la plus intelligente qui s'offrait à moi et j'allais la prendre sans hésiter. L'inverse serait purement suicidaire ou stupide en tout cas.

Ce qu'il disait, même si extrêmement blessant, frustrant et humiliant, était malheureusement empreint de vérité. Il était certain que si je m'échappais et qu'il ne venait pas me récupérer, je serais à la merci de n'importe quel homme assoiffé et dicté par ses instincts primaires. Je n'étais pas défigurée ni mal formée, je n'avais que des cicatrices au niveau de l'omoplate. Donc, forcément, je n'étais pas déplaisante. J'étais une proie de premier choix. Ça me vexait d'autant plus. Il était froidement lucide. « Je... Je ne suis pas un sang-de-bourbe comme vous aimez à les appeler. Les Heathcliff sont des sangs-mêlés. » avouais-je péniblement. Cela ne changerait rien à la donne. Je le fixais, fièrement, masquant le fait que j'étais terrifiée devant sa hauteur. Je le fixais parce que je n'avais jamais baissé les yeux même face aux pires de mes ennemis. Je refusais de m'abaisser face à mes bourreaux. Pourtant, j'avais compris que mon jeu de cache-cache avait déjà échoué. « Qu'attendez-vous pour m'arracher le bras et me ramener à votre manoir ? » demandais-je non pas par curiosité mais pour le chercher, encore une fois.
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