"Truth is cool but unattainable... the truth is totally amazing, but you can't ever reach it." "
Les Dieux étaient avec elle. Assurément!
Anita Romero savait se tenir, merci bien. Elle stalkait généralement Aramis Lestrange le jeudi, parce que le jeudi elle terminait plus tôt et que si l’un de ses objectifs les plus important était de lui passer la bague au doigt (ou l’inverse, ne soyons pas sectaire), il était hors de question qu’elle sacrifie réellement trop d’heures de travail à tout ceci. Quand elle avait fini ses dossiers? Oui bien sûr. Rien n’était mieux que d’aller flâner gentiment au niveau 2 comme ça, par hasard… Puis ça l’inspirait. Elle pouvait trainer son regard sans vergogne afin de trouver une inspiration sur les bouclettes brunes du Lestrange. Elle s’imaginait des discours merveilleux qui transporteraient les foules et débarrasseraient le pays de sa chape de plomb. Une premier ministre plus vaillante pour un monde plus beau et tout ça dans les cheveux d’Aramis!
C’était dommage cette propension à se carapater des gens. Aramis était vraiment du genre solitaire et romantique, enfin c’est ce qu’Anita se disait jusqu’aux photos sur Witch Weekly qui le montrait au bras d’une fille quelconque (oui quelconque! PFFF). De toute façon rien ne servait de courir tant que les patacitrouilles n’étaient pas dans le bol et Aramis pouvait bien folâtrer quelques années. Elle lui laissait trois ans avec ses bêtises et pour se rendre compte qu’il avait gout à s’occuper des cas désespérés. Trois ans pour que sa passade cesse et qu’elle se pose enfin de manière intégrale à ses yeux pour ce qu’elle était, aka la femme de sa vie.
Jeudi. 16h.
Cette heure à forte valeur pépitesque ajoutée s’ouvrit sur une magnifique chanson qui fit froncer les yeux d’Anita. Une voix aisément reconnaissable en fait tandis qu’elle longeait le couloir du niveau 2 menant au bureau microscopique de la PM.
Il chantait bien… disons plutôt qu’elle aimait bien sa voix. Ça va. C’était correct. En général, il empilait surtout les lieux communs sur le fait de trop rire, d’être trop charmeur, de croire en sa propre force et son individualité et ta gueule. (Félix était trop tout selon Anita et les ragots au trolley à café n’arrangeaient pas sa vision. Il s’était bien tapé littéralement le quart du building et la gente féminine se pâmait sous ses sourires. Pfff. Genre.)
Si l’agent Hvedrung était dans le petit bureau de la PM à chanter joyeusement une chanson parfaitement indécente, cela voulait probablement dire que l’agent Lestrange n’y était pas.
Ah mais vraiment!
Une moue glissa sur les lèvres de la jeune femme et elle se posta fermement dans l’encadrement de la porte ouverte. Aramis n’était pas là, mais il devait être quelque part ! Et Félix devait savoir ! En plus, comme le disait la carte chocogrenouille de Merlin, « le courage, c’est de poursuivre son rêve même quand tout le monde vous dit que c’est impossible » (Abba disait exactement la même chose au passage. Coïncidence ? I think not). Son rêve étant de chopper un nom prestigieux tranquille, au calme, et avec l’élégance d’un hamster trop mignon, Anita trouva extrêmement normal de rentrer sans s’annoncer. Disons aussi que le fait que l’agent Bullstrode ne soit pas là aidait énormément (elle faisait un peu peur et il y avait de sacrés rumeurs sur elle qui remontaient allégrement jusqu’au niveau 9).
Elle arqua un sourcil en regardant le grand viking se déhancher au son groovy de sa propre voix, rangeant ses dossiers dans une armoire modeste sans daigner remuer son –joli- postérieur pour montrer qu’il l’avait vu ou sentit entrer. Crétin. C’était probablement très mal rangé ce meuble de dossiers de toute manière et Anita eut un cillement nerveux. Il allait arrêter de balancer ses hanches comme ça? On n’était pas au Hustler! En plus c’était tout sauf professionnel. Et il ne la voyait pas? Elle lui aurait volontiers donné un coup de pied. Sa détresse était tout de même très importante! Elle avait un objectif aussi: retrouver Aramis et lui dire bonjour ♥. Elle pourrait peut-être même lui glisser quelque chose de suave comme « il fait beau aujourd’hui ♥♥♥ .»
La délicatesse c’était de ménager le petit cœur de Belin qu’était le fils de Rabastan. C’était évident qu’il avait besoin de temps et de tact. Des trucs inutiles selon la jeune Romero mais qu’elle voulait bien accorder généreusement à son futur époux, histoire de l’avoir à la bonne.
« Oh, kiss me, you sexy thing Touch me, baby, you sexy thing I love the way you touch me, darling, you sexy thing Oh, it's ecstasy, you sexy thing. »
Un soupir un peu niais s’échappa des lèvres d’Anita rêvassant oh bel Aramis. S’il était à prendre une pause, elle irait faire semblant de le cogner. Ohhh il était peut-être dans le bureau de son père pour lui parler? Son regard revint vers le danois qui accordait enfin son attention et qui dorénavant la fixait avec un air amusé. Celui du chat devant une souris.
Oh.
Il l’avait chopé à rêvasser. Mmmm. Elle fronça le nez avant de le lever en l’air d’un air dogme.
« Ce ne sont pas des chansons courtoises agent Tantrum. Mais ce n’était pas siiiiiiiiii mal. » Elle leva les yeux au ciel en une moquerie espiègle. « Tu sais où est l’agent Lestrange ? »
"Your heart is the size of a fist because you need it to fight." "
Il avait une trop grande nonchalance dans la façon de poser son postérieur sur le bureau. Elle le suivit du regard, suspicieuse. Il aurait dû râler, non? Elle avait fait exprès d’écorcher son nom de famille aux couleurs scandinaves. Au lieu de ça il arborait un sourire à faire fondre les glaces en plein mois de décembre.
Trop suspicieux.
Anita fronça son nez avant d’enchaîner. Peu importe. Felix Hvedrung était connu pour ça aussi: sa nonchalance chaleureuse. Elle comprenait cela dit. Le fait que cela fonctionne. Le charme était indéniable et Anita fronça les sourcils. Le charme était peut-être bien là mais les réponses par contre ça non!
« Tu devrais demander à l’agent Tantrum ! Il sait toujours tout, cet enfoiré! »
Elle plissa son regard. « Ah. Ah. Ah. Très drôle!!! » fit-elle d’un ton sarcastique en croisant les bras dans une moue impressionnante. « Votre langage, agent. » Le bout de son godillot la démangeait. Une envie toute simple d’aller se nicher sur le tibia de l’homme devant elle. Il arborait cela dit la marque des ténèbres sur l’avant-bras, et il y avait suffisamment encore un reste réservé de terreur souterraine à cet égard chez elle pour ne pas qu’elle cède –encore- à cette pulsion. Elle glissa ses mains derrière son dos, les nouant tandis qu’elle le couvait du regard. Les mains levées eurent le mérite de l’apaiser et elle eut un petit sourire. C’était de bonne guerre après tout.
« Ou tu pourrais me le demander à moi, Felix. OH et tu pourrais aussi être plus gentille, voir courtoise et me dire que j’ai une jolie voix. Ce serait nettement plus poli. »
« Je vous interdis agent Hvédéréhung, » Elle avait essayé de le dire correctement mais n’ayant pas la patate chaude danoise dans la bouche, le nom en ressortit écorché. La mention sur sa voix la prit au dépourvu. Il savait? Il… non il ne pouvait pas savoir. Le regard se fit à nouveau suspicieux. « Je suis gentille! J’ai demandé! Et en plus personne ne peut dire ton nom. Franchement. Heureusement que ton prénom est cohérent. Certains se sentent obligés de donner des prénoms incompréhensibles, tellement pompeux... Arrête de rire! Je suis sérieuse. Et tu as pensé à chanter la sérénade à une de nos rockstar? Comme … oh Nephtys Shafiq? Tu sais tu pourrais changer de carrière. Tu es plutôt… enfin on pourrait envisager que tu plaises. Tu n’y as jamais pensé? A devenir chanteur? » Elle se mit à sourire pour de bon à l’explication de la chanson. « C’est bien ce que je dis! Totalement indécent. Au vu de tes mœurs, ce ne devrait pas être très étonnant ♥. »
D’un froussement de bouche, Anita suivit du regard le geste lui disant de s’approcher. Refuser et c’était admettre possiblement un trouble qui n’existait pas et s’avancer c’était foncer droit dedans. Le compromis étant de rigueur, Anita s’avança en prenant soin de lui écrabouiller le pied qu’il avait à terre du bout de sa chaussure cirée, le tout dans un petit sourire espiègle. « Oops, tu as de grands pieds. » Grand pied…. Grande chaussure.
Elle se recula d’un petit saut avant de lisser le devant de sa chemise proprette en évitant son regard quelques secondes. Le sourire en coin. Pfffff. Ça devait tellement marcher sur les filles ça...
« Et tu lui veux quoi, à ton fameux fantasme ? Un autographe, pour mettre sur ton poster ? »
« Tu te moques! Et je ne lui voulais rien de particulier. A moins que tu ne comptes l’idée de tomber amoureux désespérément de moi et de m’épouser auquel cas, oui. Enfin non, » Anita eut une grimace. « Pas désespérément. C’est tellement ennuyeux le désespoir chez les autres. On est un peu égoïste dans ce domaine, on ne supporte en général que ses propres affres. » Elle trouvait déjà Aramis de loin beaucoup trop … elle n’oserait pas le dire à haute voix évidemment, mais les problèmes des familles de sang-pur étaient parfois monté en épingle. Ils aimaient bien se faire des trips « ma vie, mon nimbus 2005, ma licorne » dont ils s’imaginaient une importance toute dérisoire. Anita, dans sa candeur, ne désirait pourtant rien de moins qu’en faire partie, même si, Lestrange n’était jamais qu’une marche (qu'elle trouvait merveilleuse ♥). Le but –le vrai- restait de devenir quelqu’un de solide au sein du Ministère. De faire avancer les choses et d’avoir l’arrogance –parfaitement- de se dire qu’on avait contribué à quelque chose de plus grand que soi.
« Mais enfin il n’est pas là…» La brunette eut un petit soupir et une moue propre à peut-être convaincre Félix de lui dire où était l'élu de son cœur, avant de se caler sur la chaise, croisant ses jambes sagement sous son vêtement bourgeois. Elle regretta son choix de s’installer sur la chaise immédiatement: d’ici il la toisait allégrement. Positivement agaçant. « Votre bureau sent le graillon. Tu le sais ça ? » Faut faire quelque chose. « L’agent Bullstrode ne râle pas à ce propos ? »
Alice: Vous avez piètre allure Monsieur le chat, mais votre sourire apporte du réconfort. Chat de Cheshire : Et tu sembles avoir pris du caractère. Toujours curieuse et avide de connaissances , j'espère... "
Félix truc truc Hvedrung était proprement enrageant quand il s’y mettait. Mais du genre qu’Anita considérait comme capable de faire jaillir du sentiment exacerbé du type violent. Le cas où tu serais ok pour faire un remake de Shining et lui courir après avec un couteau-suisse (Rating R style).
« Lort, c’est mal lancé alors. Aramis a le désespoir de tatouer sur la tronche, Ani. »
Un, Aramis était parfait et deux, Ani?
Anita souffla du nez, une moue sur le visage, sourcils froncés, clairement agacée. Il aurait fallu couper le son en fait. Il était tellement joli à regarder…. Elle pouvait bien se l’avouer à elle-même n’est-ce pas. Inutile de nier ce qui était clairement devant elle. Ce n’est pas comme si monsieur lisait dans les esprits, les petites pulsions ou quoi que ce soit dans ce genre.
« Eh oui, il n’est pas là. » Fit-il avec un air… un air…
Ok. This is war. Elle allait le tuer. Elle s’attendait à ce qu’il lui dise justement où il était. Et ensuite on osait lui demander d’être plus subtile ! Il aurait pu faire un effort et au moins lui donner un indice (elle aimait bien les devinettes). Pire Père Fourras de toute l’existence! Au lieu de ça il souriait d’un air de chaton devant une souris en plastique. Il la prenait peut-être pour une de ces dindes (#insidejoke) qu’il fréquentait de manière hebdomadaire?
« Je n’y peux rien si ton nez ne sent pas. Ce doit être à force de s’allonger, Pinocchio. » Bien sûr qu’elle n’était absolument pas impressionnée par son verbiage sur le bacon. Elle était plus sucrée que salée de toute façon. La vie, c’était le petit-déjeuner avec des fruits et des céréales. Oh et des glaces ! Des profiteroles au caramel pétillant, des banana-splits au chocolat chocogrenouilles et des…
« Tu as terminé ta journée ? Tu veux aller prendre un verre ? »
Anita eut un mouvement d’incompréhension. Ce n’est pas qu’elle ne faisait pas confiance en l’agent Hvedrung. Il s’était toujours montré gentil à vrai dire. Moui. Prenez la première fois où elle l’avait rencontré par exemple - son premier jour d’ailleurs au Ministère- et bien il avait été fort aimable. Il l’avait aidé avec son carton d’affaires un peu trop lourd et l’avait appelé « ma jolie » et certes, ce n’était pas grand-chose mais elle était nerveuse et ça l’avait ravie! Vraiment. Son ego avait flotté tranquillement… avant de s’apercevoir qu’il était en train de donné du « ma jolie » à la fille de l’ascenseur, à la secrétaire du second étage, à celle devant laquelle ils passèrent au niveau de la machine à café et sincèrement arrivé à son petit bureau du niveau 3, Anita faisait une tête de trois mètres de long avant de lui envoyer un coup de pied dans les tibias et d’aboyer un ‘merci’ grognon.
(Le début d'une belle amitié. Ahem.)
Elle le regarda quelques longues secondes, pesant le pour et le contre.
Le pour c’est qu’il était tout de même prestigieux, que c’était un garçon aimable et amusant. Un petit verre ce n’était pas un bien grand risque et il n’avait jamais été désobligeant avec elle (il devait avoir des goûts tout nazes aussi). Mmmmm. Le contre résidait principalement dans le fait qu’il n’était pas Aramis Lestrange.
Non mais, loin d’elle l’idée de se plaindre. Elle n’aimait pas se plaindre… … … Chut !!! Elle ne se plaignait pas! Elle soupirait discrètement sa misère, c’était complètement différent. D’abord.
« Aller, je ramasse ma veste et on va quelque part. Un café sinon, ça me va. Ou même, l’un de vos affreux thés. Aller, hop hop. Debout ! J’en ai assez d’être ici. Et NON ça n’a rien à voir avec l’odeur imaginaire qui traine dans ton nez. »
Elle lui donna un coup sur l'avant-bras, incrédule. On rêve où il lui donne des ordres?
« Non! Je veux une glace alors! A la noisette. Et des gaufres. Et oh mais ça suffit! Tes jambes font trois kilomètres alors forcément tu marches plus vite. Il n’y a pas idée d’être monté sur des échasses! Je viens. » Elle leva son menton, d’un air de défi. « De toute évidence tu ne peux te passer de ma compagnie. Je m’en voudrais de causer un incident diplomatique avec ton pays qui doit avoir à peu près l’épaisseur d’un pancake. » Un sourire de chipie vint flotter sur ses lèvres et elle marcha avec grâce -oui!- en le suivant. Un petit stop pour récupérer sa propre veste et direction l’atrium, niveau 8. Le rez-de-chaussée en quelque sorte du building. « Tu n’aimes pas le thé d’ici ? Mais tu bois quoi ? » Elle tapota ses lèvres d’un doigt fébrile en le fixant mais détourna son regard en lissant sa robe qui était pourtant déjà lisse à la ceinture au millimètre prêt. « Mmmmm. Je vais deviner. Donne-moi un indice sur ta boisson favorite. Si je trouve… tu…feras tout ce que je veux demain. Toute la journée! Et tu dois me donner un indice. »
C’est elle qui avait inventé le jeu-là de suite maintenant alors c’est elle qui avait l’insigne honneur –coughcough- d’en imposer les règles! Puis il fallait voir le bon côté des choses: elle n’avait pas parlé d’Aramis depuis environ 4 min. Quasi un record. D’ailleurs ce ne fut qu’au moment où ils arrivèrent à l’orée de la rue qu’ils purent constater qu’il pleuvait. Pas à torrent mais de ces petites pluies fines qui ressemblent à un spray d’eau continue. Pendant un court instant, elle pensa qu’il valait mieux annuler. Elle n’avait pas pensé à prendre son parapluie après tout et lui non plus à vue de nez… mais elle avait envie d’un chocolat chaud maintenant. Et d’un macaron framboise. Puis il allait la prendre pour une chochotte. Alors que tout le monde savait que ce sont les membres du niveau 2 les chochottes (mais pas Aramis !)... enfin tout le monde… elle quoi.
Elle froussa la bouche et se tourna à demi vers lui. Trop grand. « Le dernier arrivé est un hippogriffe mouillé. »
Et c’est en positionnant bien son sac qu’elle planta le danois et se mit à courir dans la rue.
Beh au pire, il ne la suivra pas et elle pourra se moquer de lui ad vitam aeternam pendant les heures de boulot. A l’autre pire (le mieux c’était uniquement si Aramis surgissait sur un balai en apportant le soleil avec lui) il la suit et là elle avait intérêt à courir vite!
(Transplaner pffff c’est pour les chochottes aussi.)
I know it is wet and the sun is not sunny, but we can have lots of good fun that is funny. ▬ Dr Seuss
« Absolument, si tu me rejettes, je déclarerais la guerre aux tiens, tu as tout compris, ha ha ! »
La guerre? Elle lui décocha un sourire bien à elle. La guerre hein… Il était quelque chose tout de même. Si différent des autres mangemorts. Le verbe clair, le rire grandiose et le sourire lumineux. C’était rassurant en soi. Peut-être (sans doute) était-ce là un leurre. Tellement effectif. Un peu comme ses seiches dans les tréfonds de l’océan qui hypnotisaient leurs proies en émettant une lueur nacrée. Anita, se demanda si tous les danois étaient atteint de ce syndrome du popotin clignotant ou si il ne s’agissait que de Félix. Au demeurant, elle était de mauvaise foi, il savait souvent se tenir. Il était juste naturellement charmeur. Peu importe.
La pluie lui arracha un tremblement et elle trépigna en le voyant la dépasser. L’idée lui vint de lui lancer un sortilège croc-en-jambes mais cela restait un employé de la brigade de la PM, les tireurs d’élite et si Anita n’avait pas l’âme d’une damoiselle en détresse, il n’en restait pas moins qu’elle savait tout de même se montrer raisonnable. Parfois.
« Belle tentative, Mme l’hippogriffe mouillée. »
Reprenant son souffle, mi-figue de barbarie mi-poisson de lune (comprenne qui voudra), Anita écrasa avec courtoisie le pied de son adversaire dans un mouvement d'humeur. Elle était peut-être un hippogriffe mouillée mais lui était un danois avec des orteils moulus dorénavant et c’est le nez en l’air et la mine de mauvaise perdante en bandoulière qu’elle entra à son tour dans le café.
Il y faisait meilleur. La course avait rosit ses joues mais la pluie avait aplatie ses cheveux et elle se débarrassa de sa veste se tassant sur la banquette chaudement. Elle croisa le regard d’une des serveuses avant de porter son attention sur son collègue.
« Ce n’était pas très «malin» de te mettre en compétition avec un homme ayant de longue jambe tu sais. Je te soupçonne donc fortement de tenter de me déstabiliser, face à ta défaite. Mais ça ne fonctionnera pas… »
« Ce serait donc facile de te déstabiliser? » Elle afficha un air innocent. Quelle idée…. Pfff…. Quelle idée…
Anita se mordilla les lèvres avant de sourire, à peine, laissant la question en suspens. Il plaisantait évidemment mais c’était drôle. Il était rare de trouver quelqu’un d’aussi joueur qu’elle. Il y en avait parfois au Magister mais la plupart était si terriblement sérieux. C’était une bonne chose, attention! Elle trouvait cela admirable au contraire et se montrait souvent tout aussi sévère, mais elle ne pouvait non plus toujours nier ses pulsions ludiques qui reprenaient parfois le dessus malgré elle.
« Je n’ai aucune pitié et je ne serais pas ton esclave demain. J’ai bien trop envie de te voir, toi, me servir des muffins et me masser les épaules, dans une tenue de soubrette. »
Un court instant, le choc traversa le visage juvénile d’Anita et les grands yeux marron s’agrandirent sous la surprise. Un petit rire incrédule suivit. Il plaisantait encore et elle ne savait vraiment pas comment prendre la chose…
(En s’amusant ♥.)
« Une tenue de soubrette? Huh. Vraiment monsieur Hvedrung? N’est-ce pas là trop bateau? Tu ne préfèrerais pas que je me déguise en princesse indienne? …Tu pourras faire le cow-boy. » Le sourire se creusa de manière faussement douce avant qu’elle ne lui envoie un coup de pied sous la table, un froncement de sourcils perlant dorénavant sur le visage.
Nanmaisoh!
Elle avait un petit-ami! Bon… un pseudo petit-ami. Qui ne la connaissait pas. Et qui ne semblait pas vouloir le faire.
Quand bien même!
L’image était choquante. Et le pire –et elle en avait tout à fait conscience n’est-ce pas- c’était qu’on lui portait en général peu d’intérêt (en tout cas généralement pas après qu’elle ait écrasé le pied, râlé ou donné des coups sur les tibias), aussi ne pouvait-elle s’empêcher d’être curieusement flattée par la chose.
Oui. Flattée.
« Mais revenons-en a la devinette… alors, ce que j’aime boire le plus… »
Les mains d’Anita vinrent se fermer en poing sur ses genoux, droite sur le moelleux de la banquette, le regard fixé sur le mangemort devant elle qui semblait déjà charmer la serveuse. Il n’avait rien vu (ou plutôt ne s’en apercevait que maintenant) mais Anita avait perçu la papillonnade dès le début. Ridicule. Quand elle séduirait enfin Aramis, elle prendrait garde à ne pas commettre ce genre d’erreur, quoique au vu de l’air niais de Félix, c’était peut-être finalement plus effectif qu’elle ne l’aurait cru.
Une moue courba la ligne de ses lèvres roses et elle froussa la bouche dédaigneusement reportant son attention sur l’énigme. Ce que j’aime boire, réchauffe l’intérieur presque aussi bien que les fantasmes de notre serveuse, me concernant, la réchauffe la nuit. Et ça aide à dormir la nuit. Anita s’enfonça à nouveau sur la banquette, croisant ses jambes et tapotant sous la table du bout du pied le bois.
« Réchauffe de l’intérieur mmmm… je ne vais pas commenter ton histoire de serveuse c’est hors-de-propos. » Elle le fusilla du regard quelques secondes avant de reprendre sa réflexion. « Probablement de l’alcool… mais ça ne te ferais jamais dormir la nuit…Mmmm… il doit y avoir une astuce. Tu fais ton malin Félix j’en suis certaine. Et si tu me fiches en soubrette, moi je te mettrais en… chocogrenouille! Tu seras tout appétissant. » Jubilant, Anita eut à peine un regard pour la serveuse qui de toute façon semblait s’étaler allégrement du côté de Félix. Décolleté avenant (pffff), sourire charmant (double pffff) et gentillesse surannée (n’importe quoi) la serveuse nota le café glacé pour Félix et l’énorme montagne de glace pour Anita.
« Avec deux cuillères? C’est une grosse glace. »
Ce qui ne va être pas gros du tout c’est le pourboire! Oh. Le stratagème pour tester la chose était si énorme qu'Anita daigna enfin regarder la serveuse. Non seulement c’était subtil mais il y avait définitivement de l’astuce dans la question. Un non voulait dire que Félix était un peu plus libre que la minute d’avant (qu’à cela ne tienne, Anita pouvait même dire qu’il était tout libre tout court, franchement!) mais ça sous entendait en prime qu’elle était un petit ogre si jamais elle mangeait toute cette glace à elle toute seule. Et l’idée plaisait à Anita superbement! Mais uniquement parce que la jeune femme s’attendait à un refus de deuxième cuillère, Anita écrasa alors à nouveau son pied sur celui de Félix en l’empêchant de répondre pour le faire à sa place.
« Oui, deux cuillères s’il vous plait. » Anita dodelina de la tête, sage, attendant que la jeune femme s’éloigne pour expliquer à Félix. « Une pour la chantilly, une pour la glace. »
Aka, tout pour moi. Ne rêve pas.
« Bon cette énigme!! » La brunette se redressa bien, posant son coude sur la table, son fin visage dans l’écrin de sa paume. « Je dirais…. Qu’est-ce que vous pouvez bien boire comme alcool chez toi… de la bière? Oui c’est ça! De la bière! Mais sache que je vais te juger très durement si jamais tu bois pour t’endormir. Tu es un agent de la brigade! »
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