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sujet; Beneath the skin (w/Bella #1) |
| ❝ Beneath the skin ❞ Octobre 2002 Bellatrix Lestrange n’entend que ce qu’elle veut bien. Haine et colère se répondent entre les deux sorcières, résonance désagréable entre les os de Vayk. Elle sait parfaitement que la vision déformée se rapporte à la sienne, qu’elle s’indignerait tout autant de voir une impure lui manquer de respect si son sang étant encore vierge de tout vice. Non seulement l’illusion n’a pas perduré longtemps, anéantie d’un coup de couteau entre les phalanges, mais la Hongroise en vient, en plus, à s’interroger sur sa vision poison souillant les veines. L’introspection forcée déjà amorcée par l’épisode de la légilimencie trouve son écho dans l’image que lui renvoie la Lestrange, miroir déformé par la folie et la dévotion sans borne. Elle a du venin dans les artères, la Fidèle, du napalm caustique qui lui brûle les chairs et la conscience. Son esprit s’effiloche et Vayk voit bien qu’elle essaie d’en rassembler les morceaux. Jamais elle n’aurait pensé qu’une sang-pure puisse faire naitre une aussi grande rage, un sentiment autre que la jalousie bouillonnante. Esterházy ne jalouse Lestrange en rien tant, plus monstrueuse qu’elle ne l’est. Elle en est presque rassurée. Malgré son cœur encore en pleine tempête, malgré les mots crachés et tout le souffle perdu dans la tempête, le calme revient peu à peu, démonstration pure et simple de sa suprématie en matière de self-control. Ce qui fait manifestement défaut à Bellatrix, la face enflée et les yeux explosés d’éclairs rageurs. La louve ne boude pas l’ineffable plaisir de voir la mangemort se tendre en réaction à ses mots acerbes. Elle sait ainsi avoir tapé dans le vrai, le cœur du problème. La bête ne veut pas lâcher prise. Comme un chien enragé refusant d’abandonner la chasse, Lestrange s’épuiserait l’âme et le corps jusqu’à perdre les derniers pans de lucidité qu’il lui reste. « Vous me demandez d’être faible ? » Le rire dément qui s’échappe de la gorge de Bellatrix fait regretter à Vayk son effronterie. Un peu. Elle vacille légèrement sous la vague de colère sourde se fracassant sur ses nouvelles murailles mais tient bon. Elle a raison. Mais Lestrange ne sera jamais disposée à l’admettre, elle le sait. La Hongroise elle-même sait difficilement voir la vérité en face (comment ça « jamais » ?) alors la fière sang-pure… Vous ne comprenez pas, vous ne pouvez pas comprendre, la phrase grince, se coince, formule arrêtée à la commissure de ses lèvres pour ne pas faire enfler la colère. Il n’y a pas de faiblesse à résister à l’appel brûlant des chairs écorchées et du sang épars… Qui est-elle, pour essayer d’enseigner ça alors qu’elle ne sait que colmater les brèches ? Angoissée par le silence écrasant, la louve tord ses doigts, son visage agité de tics nerveux qu’elle essaie de masquer sous une respiration profonde. La peur d’avoir de nouveau provoqué l’ire de Lestrange l’envahit à nouveau. Elle ne saurait garder le monstre en laisse plus longtemps si elle venait à transpercer sa main d’une blessure supplémentaire. Et, toute louve puisse-t-elle être, elle finirait certainement clouée au sol par Bellatrix. Merlin sait ce dont elle serait capable pour lui faire payer son affront… « Quelles sont vos plus grands émois ? » La question tombe, surprenant Vayk alors qu’elle n’a pas lâché la Gorgone du regard. La Hongroise renifle de dédain. Des émois, elle en a plein, elle en a trop tout en s’évertuant à n’en montrer aucun. « A part la mort de ce vieil Albus. » Elle étouffe, elle hoquette. Pitié qu’elle ne soit pas considérée comme traître pour cette simple larme ayant roulé sur sa joue au décès du trop bon – mais trop con – Dumbledore. Le « soin » appliqué la tire de l’inquiétude, lui arrache un couinement de détresse mais Vayk n’esquisse aucun geste de fuite. Incapable ou résistante, elle laissera son stoïcisme à l’appréciation de Bellatrix. Elle peste, seulement, intérieurement, des ravages que cela pourrait causer si ses chairs se refermaient sur un soin approximatif. Plus tard. Nausée du Portoloin. Nausée de la vue des cadavres amoncelés. Visages meurtris et lacérés mais aucun doute, elle les voit tous. Abel. Les autres. Le clan. Elle ne fait même pas cas de l’insulte jetée, du tutoiement si soudainement employé, mépris ultime sur les lippes trop fines de Lestrange. Nausée violente de sentir l’excitation monter, l’idée pernicieuse séduire l’animal jaloux. Allez, ils n’ont aucun intérêt pour ta personne, de toute façon. Pensée morbide qui s’efface avec l’image macabre et le rire fou de Bellatrix avant qu’elle ne s’assoit placidement à son bureau. Grondement haineux alors qu’on empiète aussi ostensiblement sur son territoire. Comment ose-t-elle ?. Elle bafoue toutes les règles et piétine toutes les convenances. Mais l’occasion lui est au moins donnée d’expliquer. « Ce n’est pas exactement ce que je préconise. Je ne vous demande pas d’abandonner ce qui fait de vous… Elle marque un temps d’arrêt songeur, bien incapable de trouver la formulation correcte. … ce que vous êtes. Mais que vous le veuillez ou non, vous avez besoin d’équilibre, madame Lestrange.» Sa voix insiste, trainante, sur le terme important. Vayk prêche largement pour sa paroisse, parce qu’au-delà du conseil avisé de médicomage à patient, il s’agit de son expérience personnelle. Elle s’enfonce dans la normalité et entre dans les rangs pour étouffer les instincts mais surtout trouver l’harmonie. Vayk est une funambule et c’est cette notion qu’elle espère inspirer à Bellatrix. « Mais comme je vous l’ai dit, nous n’avons pas le même poison. Vous l’avez dit vous-même, je suis lâche. Je veux bien l’admettre. » C’est un point qu’elle lui concède avec plaisir, toujours. Au moins atteint-elle le but ridicule d’être et de rester la dernière des lavettes. « Mais vous êtes différente. Vous êtes le lieutenant du Lord. Efficace et fidèle. Le Magister a besoin de vous avec toutes vos capacités, n’est-ce pas ? » Mentales s’entend, surtout. Si l’idée de voir Bellatrix Lestrange truster un place au Ministère n’a rien de particulièrement réjouissant pour le bien de la communauté magique (plus particulièrement pour les insurgés ou les pris entre deux feux), Vayk ne peut que la pousser dans ce sens. « Je pense qu’alterner entre votre position sur le terrain et un lieu plus… calme… pour y faire… ce que vous devez faire pourrait déjà vous donner une base plus stable. Vous restez ainsi la plus fidèle tout en ayant la possibilité, disons de vous reposer. » La Hongroise se mord une lèvre hésitante, elle ne voudrait assurément pas la traiter de vieille, bien que la justification lui ai effleuré l’esprit. « Ou peut-être est-ce autre chose ? Quelque chose que vous ne me dites pas ? Je ne suis pas legilimens, je ne vois pas dans la tête des autres alors pardonnez-moi si la question vous paraît ridicule… mais vous ennuyez-vous, madame Lestrange ? » Elle tient là l’ultime question qui lui parcourt l’esprit depuis le début, à se demander si la folie ne naît pas d’un besoin contraire au sien. Si elle a besoin de calme et de sérénité, Bellatrix ne vit que de rage et de massacres. Pourtant, les mangemorts sont relativement actifs… Vayk hésite, s’interroge. Elle n’est pas psychomage et, si habituellement elle s’était toujours proprement tamponnée des esprits tortueux, elle regrette un peu de n’avoir pas subi de formation plus poussée à ce sujet…
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| Installée confortablement, elle avait déployé une lime à ongle de fer aux armoiries de serpent. Le faste des anciennes familles n’avait de limite que leurs esprits orgueilleux. Elle entreprit une manucure silencieuse en réfléchissant intensément à ce que lui disait Vayk d’elle-même. La Favorite du Maitre se taisait en songeant, l’air enfantin, à sa propre appréhension du monde. Il était difficile d’assimiler des vérités qui lui nouaient le ventre, mine de rien, dans la plus grande indifférence de la dame de cinquante-et-un ans. « Tu m’as bien eue petite maligne » adressa-t-elle à son docteur avec un regard rieur en la désignant de son outil de toilette. C’était une partie de cache-cache qu’elle venait de perdre dans les méandres de son propre esprit. Elle reporta la lime sur ses doigts longs et instaura un vide dans la conversation. De temps en temps, dans un soupir, elle relevait la tête vers la femme de médecine et puis se ravisait. C’était une bataille de tous les instants que de se maitriser. Son âme s’était plongée dans une méditation profonde, plomb plongé dans un verre d’eau et s’éternisant en son fond au risque de se dissoudre avec les efforts du temps. Tout était dans cette question de temporalité. Pourquoi Bellatrix Lestrange s’ennuyait-elle tellement qu’elle avait décidé de se consacrer à elle-même ? Elle n’avait jamais été un modèle esthétique majeur de son siècle ni un exemple de conduite (sauf peut-être pour les plus fanatiques des jeunes mangemorts). Il existait une ligne, un mouvement derrière la Lestrange, ce concours qui valorisait le plus meurtrier des partisans. Pourtant, tout cela se faisait sans elle. Une tête d’affiche ne suffisait pas à assurer un spectacle convaincant. « Oui, je m’ennuie ». Cette fois-ci, elle ne daigna pas s’extirper de sa manucure et son souffle las se fit plus intense. L’âge d’or de son engagement était derrière elle désormais et l’ainée des Black ne s’y habituait pas. Ecartée du gouvernement, son égo avait été autant blessé qu’il disait s’en foutre pas mal. « On s’amusait avant, les massacres n’étaient pas prémédités, pas tout le temps. Cette organisation m’oblige à me bâillonner. » Elle crachait chaque mot comme autant de douleurs qu’elle avait à les prononcer. « Les mêmes qui me vouaient un culte sont retournés à leurs petites affaires, derrière un bureau. Vous auriez du les entendre supplier comme des petites filles en prison. Autant d’épines dans le pied de mon Maitre que de moldus exterminés par ma main. Cela fait beaucoup, beaucoup trop. » Sa main se serra jusqu’à blanchir. Bella n’avait jamais caché ses regrets face aux sphères du pouvoir. Voilà pourquoi elle n’avait jamais porté un regard vers l’institution, délaissant l’organe vital au profit de ceux qu’elle considérait comme des lâches, pleurant encore leurs années à Azkaban. « Mais tout ça va changer, grâce à vous. » Faire de Vayk Esterházy sa complice n’avait pas été dans ses plans jusqu’à maintenant. C’était là des talents de manipulation qui resurgissait peu à peu depuis ses années de détention. Aucun respect pour l'hybride n'était à espérer. Seule une tolérance inespérée pointait le bout de son museau. La personnalité première de Bellatrix n’avait pu se pervertir totalement. Paradoxalement, l’épouse de Rodolphus se trouvait de la sympathie pour l’hybride de Sainte-Mangouste à tel point qu’elle en regretterait presque de l’avoir blessée. Presque parce qu’elle en avait ressenti un plaisir sans nom et que pour rien au monde elle ne serait revenue sur ses actes monstrueux. Rangeant sa lime dans le creux de sa manche, aux côtés de sa baguette de noyer désormais en sécurité, ses lourdes paupières scrutèrent sa médicomage. « Auriez-vous du thé, docteur ? ». Bella se léchait les dents, contente d’elle-même. L’avancée embryonnaire de son esprit dérangé lui suffisait à être contente. Il n’était pas difficile de comprendre le soulagement de la louve au regard de ce que lui avait fait subir la Gorgone. L’accalmie devenait profitable pour les deux femmes. |
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| ❝ Beneath the skin ❞ Octobre 2002 Apaisée sans l’être réellement par l’accalmie, Vayk trouve la face placide de Lestrange peut-être plus perturbante que celle qui n’annonce que folie et terreur. Peut-être est-ce parce qu’elle est celle qui lui semble la plus « naturelle », bien que le terme paraisse à la fois excessif et trop réducteur. Pour ce qu’en sait désormais la louve Hongroise, Bellatrix Lestrange est née pour être un monstre, une guerrière que le sang appelle aussi sûrement que la lune appelle les loups. Aussi trouve-t-elle l’artifice du sourire rieur plus dérangeant que toute autre chose. Lime entre les doigts, la Fidèle semble aiguiser ses armes, ses griffes acérées pour mieux les planter l’instant d’après. La paranoïa profonde de Vayk l’enjoint à trouver l’instant placide trop long, période étirée comme un élastique n’appelant qu’à claquer entre les doigts avec toujours plus de violence. Parler d’ennui à quelqu’un d’hautement imprévisible n’était peut-être pas l’idée du siècle, après tout, même s’il s’agissait d’une interrogation d’intérêt purement scientifique. Vayk ne peut s’empêcher de songer que si Stanley était encore là, il aurait certainement conseillé de faire profil bas ou du moins de ne pas provoquer la Lestrange. Mais Stanley n’est plus et la Hongroise se trouve seule aux commandes d’une consultation qu’elle a elle-même accordé avec une once de plaisir. Les demandes de Bellatrix ne souffraient aucun refus et se mettre au service de la favorite du Lord revêtait un charme incomparable, en sus d’une utilité certaine dans sa démarche de contact avec les mangemorts. Et Lestrange était un pont d’or. « Oui, je m’ennuie. » Exhale la Fidèle dans un souffle si épais que Vayk semble le voir se matérialiser. La Hongroise hoche vaguement la tête pour l’encourager à poursuivre alors qu’elle prend la liberté de s’asseoir dans l’un des fauteuils. Ses doigts s’enroulent lentement autour de ses genoux croisés et elle fixe Bellatrix d’un regard profondément curieux, bien qu’elle ne soit pas certaine de vouloir réellement connaître la définition d’ « ennui », pour la Fidèle du Lord. « On s’amusait avant, les massacres n’étaient pas prémédités, pas tout le temps. Cette organisation m’oblige à me bâillonner. » Les mots claquent, écorchent les tympans et le vernis trop lisse, se heurtant aux murailles de la Hongroise si trouve l’écho bien dérangeant. Derrière le sens, derrière les paroles, il lui semble entendre tambouriner le monstres et ses instincts que les limites font souffrir. Elle n’écoute pas vraiment ce qui suit, sachant déjà qu’elle confirme son dégoût des camarades trop faibles, ceux qui ralentissent et affaiblissent le Maître. La dévotion de Bellatrix s’incarne et de révèle en phrases assassines, révélations faites pour les camarades emprisonnés avec elle dans la cellule montrée plus tôt. L’envie de savoir qui sont les pernicieux, les couards parmi les puissants, agite un instant les entrailles de la louve. Elle aurait l’ascendant, un pouvoir quelconque sur ceux qui la savent louve. Elle pourrait opposer aux insultes déshonorantes les sifflements révélateurs. Mentir de façon éhontée sur la fierté qu’elle tire de son sang souillé. Elle était peut-être hybride mais au moins elle n’était pas lâche. Idéal inatteignable, pourtant, pour une chienne élevée au poing et la soumission inconditionnelle. « Tout le monde est plus fort que toi, Vayk, qu’elle grince dans ses entrailles, la louve amusée de ce sursaut d’ego insinué par l’influence de la Lestrange, et tu ne leur arrive pas à la cheville ». Vrai. Elle garde la curiosité pour plus tard. « Mais tout ça va changer, grâce à vous. » Le mâtin bien dressé semble lever une oreille, attirée par la reconnaissance qu’elle espère entrevoir. Parce que grâce à elle, le Lord récupèrera son élément le plus précieux. Ou du moins l’un deux. Vayk semble si satisfaite qu’un sourire flatté ourle ses lèvres durant quelques secondes.
« Auriez-vous du thé, docteur ? » Vayk cligne des yeux. Une fois. Deux fois. Trois fois. La demande lui semble si soudaine au regard de tous les évènements survenus depuis le début de leur entrevue qu’elle serait presque tentée de ne pas y croire. Pourtant, l’association demande + thé déclenche un réflexe profondément ancré de parfaite sorcière de salon et avant même de l’avoir remarqué, l’expérimage met déjà de l’eau à chauffer d’un tour de baguette. « J’ai confiance en vos capacités, madame Lestrange. Le Ministère sera parfait si vous souhaitez reprendre l’ascendant. » Pose-t-elle placidement, revenant au sujet initial avant de faire voler les tasses et la théière à elle de sa main encore valide et de servir le thé dans un silence religieux.
« Je crois que ceci conclus notre premier rendez-vous, n’est-pas ? » Lâche enfin la Hongroise après avoir siroté quelques gorgées d’earl grey. « Sachez que je reste à votre disposition, si vous avez besoin de… parler… je vous répondrai dans l’heure. » La tasse sagement reposée sur la table, Vayk entrelacent ses doigts sur ses jambes et fixe quelques secondes la Lestrange. Elle aurait bien poussé l’interrogatoire innocent jusqu’aux pleutres qu’évoquait sans complexe la Fidèle mais la peur de subir de nouvelles images d’Azkaban lui tenaille bien trop l’estomac. Elle attendra. « Si… Si vous êtes en manque de massacres improvisés, nous pouvons également en discuter, voir ce que nous pouvons faire pour y remédier. » Proposition troublée dont elle ne connaît pas l’issue, elle appuie surtout l’idée qu’elle est à l’entière disposition de Bellatrix et, par extension, du Lord. Qu’elle s’offre toute entière. « A moins que vous n’ayez d’autres questions ou désirs, nous pourrons continuer à correspondre par hiboux. » Même là, elle fait l’effort d’évoquer les hiboux qu’elle craint pourtant.
- Spoiler:
Voilà, je te laisse répondre pour le conclure ou l’archiver, à ta guise o/ - Sauf si tu as une envie pour relancer, je suis aussi ouverte à toute proposition
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| « Vous êtes une femme de talent... pour une hybride. » Son sourire moqueur alors qu’elle sirotait son thé avec délice rendait le tout malsain, s’adressant à Vayk comme un mâle en rute aurait remercié une prostituée. Ce talent pour l’odieux ne rivalisait avec rien de connu, c’était sans doute pour cela qu’elle n’avait rien du commun des Mangemorts. Autant dire du commun des mortels. Le reste du monde n’était qu’animaux et êtres inférieurs aux yeux de la belle du Seigneur des Ténèbres. Elle se plut à penser encore à la torture psychique et physique qu’elle avait fait subir à sa thérapeute. Le respect se gagnait par la résistance aux assauts les plus inhumains. Il n’était pas étonnant dans l’esprit de l’ainée des Black que l’épreuve du docteur n’avait été un succès que parce qu’elle n’était pas tout à fait humaine. C’était là la clé pour survivre à un prédateur aussi puissant que la Gorgone d’Azkaban. « J’apprécie particulièrement votre disponibilité. Mais je n’oserais pas vos déranger. Après tout, je n’ai rien d’un cas clinique ». Se voiler la face.
Le masque d’égocentrisme n’était pas tombé longtemps. Ce qu’avait réussit la salariée de Sainte-Mangouste était pourtant grandiose. Assaillie par les doutes depuis sa défaite contre Molly Weasley, qui l’avait conduite à traquer Andromeda quelques mois, Bellatrix signait son retour par la fragilité de sa position. Là où d’autres avaient percé dans les sphères gouvernementales, elle reprenait une place qui n’était pas restée vacante très longtemps. Les sbires de Lord Voldemort possédaient la fâcheuse tendance de se tirer dans les pattes, attirant les faveurs d’un Maitre patriarche. Envolés les doutes, envolés les questions. Bellatrix Lestrange reprenait sa place dans sa famille, aux cotés de son époux, en faisant l’ultime effort de se montrer digne de la tradition. Seule héritière des Black en course, il était hors de question de se laisser submerger par Rabastan et ses rejetons, candidats potentiels au grand remplacement des troupes des ténèbres.
La tortionnaire, c’était elle, la numéro deux de toujours, c’était elle, quoiqu’en pense un stupide organigramme qui changerait à coup sûr au fur et à mesure. Ses récents succès l’avait sortie du cercle vicieux des déceptions et c’est magistrale qu’elle comptait aborder son retour dans le jeu. Ses cartes, imbibées de Terreur, s’aplatissaient rigoureusement contre ses ennemis potentiels, en vraie paranoïaque dérangée, elle se méfiait de tout et de tout le monde. C’était là la condition de sa folie, qui la guidait encore et toujours sur les chemins de la monstruosité. Sous une toilette impeccable cette fois, comme à l’époque de sa prime jeunesse, la cinquantaine sonnait le glas de la folle dingue planquée sous des habits de duchesse. Ce jeu était un coup de dupe, l’apparence ne cacherait jamais ses névroses, sa soif de douleur et de sang. Voilà qui la guidait vers la sortie de l’hôpital, après avoir saluer Vayk Estherazy d’une poignée de main féroce. Aucun règlement financier n’avait été décidé. Après tout, on ne faisait pas payer Bellatrix Lestrange sans qu’elle l’aie proposé elle-même. Aucun prochain rendez-vous ne fut fixé. La disponibilité du docteur allait lui jouer des tours car une visite de la Favorite ne rimait jamais avec coup de semonce. Elle aimait tellement faire de sales surprises à ses larbins… |
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