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sujet; “I don't think," he insisted. "I feel.” |
| Douglas Alister Burke feat Clément Chabernaud • crédit swan | ❝ We're running in circles again ❞Wizards ; Inventé☇ pseudo complet & surnom(s) ; Douglas Alister Burke. Alister fut en fait le premier prénom que lui donna son père et c’est ainsi qu’on l’appelle en famille. À cet Alister avec lequel il n’a rien en commun selon lui et qui lui semble dater d’un autre âge, il a préféré Douglas, qui étrangement, lui semblait sonner beaucoup mieux, même lorsque ses amis le hèlent d’un « Doug ! » bien envoyé. Inutile de préciser que ce caprice de baptême ne fait pas sourire du coté paternel. ☇ naissance ; Le 19 mai 1976, au domaine familial dans la campagne anglaise, naissait Douglas, comme ses frères avant lui et comme les deux cadets qui viendraient. ☇ ascendance; sang-pur. ☇ métier ; Un parasite de première cet enfant ! Après quelques et courts passages dans plusieurs cabinets d’architectes magiques, la boutique de papa, puis la Gazette du sorcier, pour laquelle il lui arrive encore de faire quelques piges, Douglas ne fait finalement plus rien. Il dilapide, en bon rentier qui se respecte l’argent de son père en alcool, en orviétan, aux enchères, en paris et en dettes. À ses heures perdues, lorsqu’il n’a vraiment plus un gallion en poche, il planche sur les multiples, innombrables et tout autant inachevés projets d’écriture de roman, de recueil de poésie, de peinture et autres fantaisies d’artistes qu’il croit toujours pouvoir un jour mener à bout. Il eut toujours le malheur en effet d’espérer qu’il avait été touché par la grâce et le génie au creux du berceau, et que la grâce et le génie opéraient tous deux par de simples opérations géniales et gracieuses… qui se passent de travail ! ☇ camp ; Créer. Jouer. Désirer... Les seuls verbes que connaît Douglas, jamais il ne les entends chez ceux qui défendent un idéal politique. Combattre. Résister. Abattre. Tout ça lui est étranger. Il ne vit que pour lui et lui seul, les ambitions qu'il nourrit sont à lui, pour lui et lui seul. Cependant entouré de mangemorts et très bien intégré auprès de ces derniers, il se garde bien d'exprimer une opinion personnelle, il n'exprime que celle qu'on lui réclame en temps et en lieu voulu. ☇ réputation ; Des poches devraient être remplies de ses gallions, et ça beaucoup le savent, et ceux qui le savent le mieux, sont ceux qui devraient avoir les poches pleines, mais qui ne les ont pas ! Connus pour être un esthète, un flambeur et un parieur invétéré, et pour avoir un paternel qui ne sait plus comment faire de la place dans son coffre à Gringotts, Douglas est encore plus connu pour ses dettes. Oui, papa s’est mis a rationné en argent de poche le rejeton qui n’en fichait pas une, ce qui n’a jamais empêché Douglas de promettre moult paiement sous peu, à moult créanciers qui maintenant s’impatientent, dont certains violemment. ☇ état civil ; Une route célibataire ponctuée de quelques aventures en guise d’escale. Il sait pertinemment pourtant que le temps presse et que si cette perspective ne le réjouit pas franchement, il faudra sous peu trouver de quoi satisfaire tout le monde malgré tout : un mariage bien fait et bien placé. ☇ rang social ; Élite sorcière. Il était un fier habitué du Royals par exemple… ☇ baguette ; Baguette en bois de vigne souple de 28,6 centimètres. Elle renferme un cheveu de vélane. ☇ épouvantard ; Un très gros kelpy, tel que Douglas imagine celui du Loch Ness. Cette terreur enfantine qui lui vient d’un conte lu un soir par sa mère lui est restée aussi fraîche qu’à ses sept ans. ☇ risèd ; Le miroir lui reflèterait une image de lui, devenu un artiste polymorphe parmi les plus riches et les plus reconnus, entouré d’admirateurs. ☇ patronus ; Aucun. ☇ particularités ; Aucune. ☇ animaux ; Aucun, il nourrit même pour tout type de créature animale ou magique une parfaite indifférence, voire de la répulsion. ☇ miroir ; Aucun.
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☇ Avis sur la situation actuelle ; Douglas tente le plus possible de se tenir à l'écart des questions politiques, et de tenir à l'écart de sa vie toute question politique. Il ne tient qu'à une seule chose : un monde paisible dans lequel il conserve ses avantages. Il est contre les changements et il voit la libération des rebuts d'un très mauvais oeil par exemple. Les insurgés, et les dégâts qu'ils causent, car il est certain qu'ils sont les principaux responsables du désordre qui règne, ne remportent pas son assentiment non plus. Il est pour le gouvernement, parce que celui ci est stable, du moins, il l'était jusqu'à présent. Malgré tout, il n'a jamais été pour la violence, et l'exécution des rebuts, sans le révolter assez pour qu'il monte au créneau, Douglas, intimement, l'a condamnée. S'il a le mépris des sorciers impurs, un mépris bien accroché dans son esprit bien éduqué de Burke, il ne réclame la mort de personne. Ces opinions, il les garde pour lui et il met un point d'honneur à exprimer le moins possible un quelconque avis sur l'actualité, sur les moeurs et sur l'idéologie en place. Si éviter d'afficher un positionnement lui est impossible, comme en famille, il se range du côté où on l'espère.
☇ Infos complémentaires ; Dès sa plus tendre enfance, Douglas a toujours eu un besoin fou de s’exprimer. Dessin, peinture, photographie, confection de bijoux, de vêtements, de maquettes, collages, constructions en tout genre et comptines enfantines, tout cela, ils le faisaient frénétiquement, sous l’oeil admiratif de maman qui, malgré la désapprobation de Burke le père, nourrit une fierté secrète pour les talents artistiques de son fils.• Sous ses airs de jeune paon, Douglas est un homme cultivé et curieux. L’histoire magique l’a par exemple toujours passionné, et en secret, le monde moldu le fascine tout autant, sans qu’il ne comprenne, ou qu’il n’ose admettre vraiment pourquoi.• Sa scolarité à Poudlard fut un véritable fiasco. Il obtint ses BUSES de justesse, et jamais n’eut dans l’idée de briller aux ASPICS, auxquels il échoua lamentablement. La seule discipline qui l’intéressa un peu en dehors de l’histoire de la magie fut la divination, qui satisfaisait son goût pour le mystère et l’élégie. Il lui arrive d’ailleurs avec ses amis, parfois, de se prêter aux jeu périlleux des sciences divinatoires, en parfait aveugle, en tentant de lire le fond des tasses.• Son style vestimentaire, nourrit de son goût pour l’orient, dénote une excentricité qu’il assume parfaitement. Foulards et tissus aux motifs flamboyants, bijoux et amulettes aux origines incertaines sont toujours à son cou, à sa taille, aux poignets… Lorsque son père découvrît, alors qu’il sortait tout juste de Poudlard, l’anneau qui pendait à son oreille, Douglas apprît ce qu’était que la colère. • C’est un menteur invétéré. Loin de la mythomanie, ses mensonges, multiples, répétés et suivis sortent de son cerveau malade aussi vite qu’un magicien moldu sort un lapin d'un chapeau, par soucis de se tirer d’un mauvais pas, ou de profiter avantageusement de toute situation. • Certains pourraient le qualifier à raison de parasite. Jamais il ne manquera une occasion de profiter des bonnes grâces obtenues auprès de ses proches, le plus souvent en gallions. • Véritable baratineur, et très bon orateur, il sait charmer et rouler dans la farine les plus averti(e)s, à grand renfort d’humour s’il le faut.• Malgré le roublard et le sulfureux qu’il montre de lui sans compter, il est au fond un grand romantique, un esthète, et pour un sang-pur pourri gâté, il ne manque pas de coeur. • Sa silhouette, longue et fine, lui donne une allure dégingandée, en particulier lorsqu’il finit la nuit titubant au milieu du Londres sorcier. • Douglas peine de plus en plus à trouver prêteur. Ses dettes sont connues d’un certain nombre, et son incapacité à les honorer est parvenue aux oreilles de presque autant de sorciers. • Toujours célibataire, et bien qu’il soit souvent en bonne compagnie féminine, son style décalé et féminin font dire à certain qu’il préfèrerait la compagnie des hommes la nuit venue. Il n’en est rien, mais cette rumeur, lorsque Douglas en eut vent, l’amusa beaucoup• ❝ Nothing compares to you ❞Deux mots sur l'IRLAppelez-moi Guillaume. J'ai 20 ans, je viens de France et j'ai connu le forum via l'annuaire forumactif. Si tout va bien vous me verrez connecté(e) 4 jours sur 7. Je veux bénéficier de l'aide d'un parrain ou d'une marraine : [] oui / [X] non. Pour les scénarii uniquement : j'ai l'aval du créateur concernant ma fiche [] oui / [] non. Un dernier mot ?Trop presséééé !
Dernière édition par Douglas A. Burke le Mar 6 Oct 2015 - 21:29, édité 7 fois |
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| L'oeuvre est une sueur ................... ❝ L'homme regarde la fleur. La fleur sourit ❞15 Décembre 2001 & Royals club, Londres La salle bondée du Royals. Une chaleur enivrante, des boissons enivrantes, et des femmes insolentes, c’est pour tout cela que Douglas aimait ce lieu qui était pour lui, sinon la quintessence du plaisir, au moins l’un des écrins où l’on en avait caché un morceau. Attablé avec quelques bons amis et d’autres un peu moins bons, il survolait la conversation d’une oreille distraite et la salle d’un oeil rieur, histoire de rien manquer de l’atmosphère. « Va t'insurger avec les gueux dehors Al’ si t’es pas content! Je te répète que le pari était juste, que tu l’as perdu, et que tu aurais dû le savoir avant. » « Juste ?! T’as seulement profité des quatre pur-feu que j’avais dans la baguette pour me proposer le pire des paris ! Jamais j’aurais parié sur la victoire des Danois, pour rien au monde ! » « Bois le pur-feu qui te reste, et peut être que je pourrai te faire parier sur la victoire des Tchèques cette fois-ci ! » Alois tira une mine rancunière en laissant au creux de la paume de Weston les gallions dû par sa défaite, et Gernhart d’ajouter pour conclure avec une bonne tape sur l’épaule « Fais pas cette tronche Al’, c’est pas la dernière fois que tu te fais avoir…! ». Hilarité générale. « Doug a déjà parié lui, t’en fais pas ! » Lança Weston, triomphant à nouveau « Doug ?! C’est toi qui t’es fait avoir cette fois…! Il a pas un gallion dans son coffre ! ». La table s’emporta de nouveau dans un joyeux concert de rires. Une gorgée de pur-feu et Douglas dégaina un regard étincelant vers Weston en se redressant, prêt à désamorcer la situation d'un joli rond de jambe. Westonqui déjà s'inquiétait à propos des gallions dont il n’allait peut être jamais voir la couleur. « Aucune inquiétude Wes', ils vont gagner ! Quand je suis presque sûr, je donne ma parole d’honneur. Quand je suis sûr, je parie ! » « Et t’as vu ça où qu’ils allaient gagner, au fond de ton pur-feu ?! » « Exactement ! Au fond de pur-feu, c'était clair comme dans du cristal, la preuve, mon verre est vide ! » Douglas se vautra à nouveau dans son fauteuil, Weston décochait enfin un sourire, et Filmore s’enquît de commander des boissons pour tout ce petit monde. Le coffre de Douglas, vide, en effet. Douglas en lui même, sur la paille, comme toujours. Mais qu’importait, il était en bonne compagnie, le whisky coulait à flot, et son esprit qui commençait doucement à s’embrumer, lui promettait une énième nuit de plaisir, une énième nuit dans l’oubli. On parla ce soir là du quidditch, qui, s’il était un objet de pari pour Douglas, l’intéressait en fait assez peu. On ironisa vaguement sur les manifestations qui secouaient le monde sorcier anglais, là bas, dehors, hors de cette tour faite d’argent et d’or pour les drôles d’oiseaux qu’ils étaient. On se moqua d’Enguerrand, l’expat français de la bande, et de sa sorcière au huitième de sang vélane. On transforma le whisky en liqueur d’émeraude à grand renforts d’excess, la soirée prenant pour un temps les allures de leurs anciens cours de potions, dans les cachots du célèbre château. On se mit à parler vite, à agiter les mains, presque pour dessiner les idées qu’on croyaient dépasser l’entendement, on se crut géniaux et invincibles, on invita trois sorcières à la table, dont l’une fut emportée en quelques secondes à peine par le même Enguerrand. Euphorie générale. Whisky. Excess. Whisky. Baiser. Rires. Excess. Whisky. Rouge. Excess. Vert. Baisers. Volés. Excess encore. Paris. Gallions perdus. Whisky pour arroser. Doré. On passa à l’hydromel et le bleu timide du matin rappela tout le monde aux couleurs du monde extérieur. On tira les rideaux pour repousser encore un peu cet appel. Whisky ?... Excess... Ça ne prenait plus. On ouvrit les rideaux et tout le monde quitta lentement les lieux en se félicitant de cette soirée géniale, aussi géniale que la précédente, puisque de toute façon, c'était la même. Douglas, accompagné d’une délicieuse rouquine, rentra chez lui également. Il manquait une chute à chaque pas, que la jeune fille attendait moitié amusée, moitié inquiète, comme on attend celle d’un funambule, tout en sachant qu’elle ne se produira pas. Cette fois le funambule tomba de son fil et s’étala de tout son long sur les pavés. Douglas rit aux éclats, toujours à terre et exténué, alors que la sorcière lui tendit une main pour le relever. « Il me faudra votre nom avant d’accepter votre main ! » « Astora » Il lui offrit un baise main, et en l’emmenant dans ses bras, roula les yeux aux ciel. « C’est terriblement daté comme prénom mademoiselle ! » « Trouvez m’en un autre alors… » Il lui embrassa le cou et juste avant de l’emporter avec lui dans la rue lui susurra en un sourire « Je vais t’en donner des millions d’autres. » 1982 & Angleterre, Domaine familial des Burke Pour une raison inconnue, les enfants, moldus comme sorciers avaient toujours, semble-t-il depuis la nuit des temps, été attiré, comme une guêpe par le sucre, par les petites élévations. Muret, rebords de trottoir, meubles juste assez hauts, arbres, un tabouret. Une marche pouvait même satisfaire ce besoin irrésistible de grimper plus haut. Une marche. C’est exactement ce que ruminait Mrs Burke en regardant son fils dodeliner de tout son long sur le petit muret de pierre qui entourait une partie du domaine. Un muret très mince et si peu haut que le ratio déséquilibré entre plaisir procuré et obscur, et risques de chutes, de larmes et de blessures, finissait de l’agacer totalement. « Alister, descends du muret s’il te plaît, tu vas finir par tomber… » Alister en question, haut de ses huit ans, c’est à dire qu’il était bien plus haut que ce muret ridicule, les lèvres pincées, la langues mordues comme il le fallait pour une concentration maximale, continuait néanmoins sa traversée. D’un ton peu convaincu et convainquant, car Mrs Burke était à la fois peu autoritaire et très flegmatique, tenta de détourner l’attention de son fils, loin de ce maudit et tout petit muret de pierre. « Regarde Alister… Ton frère et ta soeur ont trouvé des papillons il me semble. » L’enfant jeta un rapide coup d’oeil vers ses cadets, histoire d’évaluer le niveau d’interêt de la proposition de sa mère. Inintéressant, de son avis. Les jumeaux n’avaient rien trouvé, ils se contentaient de déambuler dans l’herbe haute, et cela semblait les combler, il avait passé l’âge de ces enfantillages. Le muret était encore bien long, mais Alister appréciait de ressentir de tout son poids qui basculait d’un côté et de l’autre, le risque de la chute. « Alister Douglas Burke ! » « Oui, maman… » Mrs Burke s’approcha de son fils, l’air un peu plus décidé, lui prit la main, et le força à descendre « Mais maman ! Je n’ai pas fini de… » Il atterrit sur le sol à une vitesse désarmante quand il considérait le temps qu’il avait mis à parcourir une si petite distance. « Va t’amuser à autre chose je te prie… ».
Mrs Burke et ses trois enfants continuèrent leur ballade dans ce paysage vert et gris, sous l’oeil immobile du manoir sombre, cette demeure monumentale, non forcément par sa taille, mais par le poids que lui prêtait Alister quand il s’imaginait devoir la porter. Cette masse de pierre lui semblait à la fois rassurante et terrifiante. Les jumeaux finirent par trouver en effet des papillons, et se mirent à leur courir après. D’abord dubitatif par principe d'aîné, Alister se laissa prendre au jeu, et tous trois poursuivirent gaiement les insectes jusqu’aux abords de la rivière, en contre bas du domaine. « Attention aux Kelpyyyy ! » criait le garçonnet, sur un ton qui devait lancer un jeu d'aventure, mais qui cachait un tremblement manifeste dans le timbre de sa voix, celui de la peur véritable. « Veux tu nous laisser tranquille avec les kelpy Alister… C’est presqu’un ruisseau, on ne cache pas une créature si grosse dans un si petit cours d’eau » « Alors tu l’avoues ! » « Quoi donc ?! » « Que c’est vraiment gros un kelpy ! » Heureux d’avoir pris sa mère en faute, Alister ne fit plus un pas vers la rivière vers laquelle il jetait un regard seulement pour s’assurer que son frère et sa soeur ne s’approche trop près du bord. Cela faisait des mois qu’Alister avait pris peur des kelpy, suite à un conte que sa mère avait eu le malheur de lui lire un soir. Une peur panique. Un regret inqualifiable concernant Mrs Burke à propos de la lecture en question. « C’est une créature trop grande pour ce cours d’eau, oui ! Ça ne veux pas dire que c’est immense, c’est le ruisseau qui est petit. » Aussi petit que ce fichu muret grogna Mrs Burke en elle même. « Aucun sens de la relativité cet enfant… » « Qu’est ce que tu dis Maman ? » cria Alister en tentant de rattraper sa mère. « Maman encore des papillons ! Partout ! » Alister s’approcha auprès de ses cadets, s’accroupi à leur hauteur et à celle de l’insecte, et, en les regardant dans les yeux, leur raconta d’un air mystérieux « Ce ne sont pas des papillons !… Ce sont de petits papiers pliés, enchantés par la magie, et qu’on envoie chercher une adresse de fleur… » « C’est vrai maman ? » Mrs Burke ne put s’empêcher de sourire devant l’invention de son fils. Le papillon se posa sur une fleur. « Il a trouvé l’adresse ? » « Oui, et c’était un message très importants, car cette fleur est très belle. Le papier volant est venu la prévenir qu’elle allait avoir la chance extra-ordinaire d’être cueillie… » Alister, d’un mouvement gracieux, fit glisser la tige de cette fleur, un arôme, entre ses doigts. Ce corps vert d’émeraude, la perfection de sa texture, le fascinaient. La couronne blanche dont elle était coiffée, sculpturale et fragile à la fois, semblait avoir été faite par des mains étrangères à celles de la nature elle même. Il cueilli la fleur, et en respirant son parfum, demanda à sa mère « Comment s’appelle cette fleur ? » « Je ne sais pas Alister, tu n’a qu’à lui trouver un nom. Aller, venez les enfants, rentrons tranquillement. » Une fois que toutes la famille lui tourna le dos, Alister lécha la tige de cette fleur qu’il tenait entre ses mains. Il pensait ainsi pouvoir comprendre avec précision comment elle était faite, de quoi était fait ce vert iridescent, et ainsi lui donner un nom. Il ne ressenti rien d’autre que le goût amer du végétal sur sa langue, mais décida, en l’emportant, qu’il en ferait quelque chose, tout en doutant dans le même instant, de pouvoir créer avec elle, quelque chose de plus beau qu'elle même.❝ C'est en croyant aux roses qu'on les fait éclore ❞15 Automne 1992 & Poudlard, salle des poufsouffles Le salon palpitait sous l’agitation qui régnait d’ailleurs dans toute l’école, à trois jours de la fête d’Halloween. L’école toute entière s’électrisait, oui, mais pour Alister Burke, la vie coulait des heures tranquilles alors qu’il était avachi sur l’un des sofa doré de la salle commune des Poufsouffles. Il en fallait plus que les préparatifs d’une fête pour le bousculer, ce qui allait le bousculer vraiment, ce serait la fête en elle même, lors desquelles il était connu pour être l’un des joyeux lurons. Les pieds sur l’accoudoir, étendu de tout son long, Alister se plongeait dans un écrit poétique. « Qu’est ce que tu fous Al’ ? » lui demanda l’un de ses amis, Garrick, en lui faisant signe de lui laisser une place. « Pas grand chose… Un peu comme toi finalement ! » Les deux garçons s’échangèrent un sourire puis Garrick s’intéressa à ce qu’écrivait son ami. « C’est un poème. » Mine dubitative. « Un poème d’anniversaire de mort… » Mine dubitative à nouveau. « C’est le cinq-centième anniversaire de la mort de ce tordu de Nick Quasi-sans-tête. Le jour d’Halloween. Je me suis dit qu’on ne pouvait pas le laisser sans cadeau de ma part ! » Devant l’air malicieux de son camarade, Garrick lui arracha sa feuille avec un air tout aussi facétieux. « Montre moi ça !… L’automne parfois s’éternise. Cinq-cents ans ne sont pas assez. Et même un milliers d’années. Jamais assez fort souffle la bise. Sir, cette feuille qui s’entête. À votre tronc qui s’affaiblit. Il ne faudrait pas qu’on oublie. Malgré tout, de lui faire la fête… » Mine dubitative à nouveau. Alister, qui espérait au moins un sourire de son ami, l’interrogea du regard. « Pas mal non ? » « Ouais, si on veut… T’aurais pu faire un truc plus direct ! Moins froufrous quoi ! » « Par exemple…? » C’était à présent au tour d’Aliter d’afficher un air sceptique. Il n’avait jamais soupçonné de quelconques dons d’écriture chez son ami, et s’il était bien sympa, il n’en attendait pas beaucoup dans ce domaine. « Je sais pas moi. Nick Quasi-sans-tête, on va te faire la fête, Ensemble on pourrait ptetre, s’arracher la tête ! » « Oui… C’est une option… » Le mépris transpirait dans l’attitude d’Aliter qui s’empressa de retourner à son poème. S’il n’avait aucun doute à propos de sa supériorité intellectuelle sur Garrick, il devait pourtant bien admettre que les mots ne s’arrangeaient pas comme il le souhaitait. Ils lui jouaient un tour, il s’en sentait dépossédé, comme chaque fois qu’il avait posé deux vers sur le papier, deux vers qui chantaient pourtant si bien dans sa tête, harmonieux. Une harmonie qu’il finissait de rompre une fois qu’il tentait de lui donner suite, de lui donner un corps. Il aspirait à devenir quelqu’un de grand, de brillant, de bien meilleur que son ami en tout cas, qui finirait selon lui… comme pas grand chose. Mais dans ces moments où, seul face à son papier, il lui fallait faire ses preuves, le découragement l’envahissait, et face à l’envahisseur, la stratégie d’Aliter était le plus souvent l’abandon pur et simple. Un groupe de garçons les avait rejoint sur les sofas du salon, et l’un d'eux, qui interrogea Alister à propos de ses prétendus dons de divination, auxquels personne ne croyait, lui le premier, mais auxquels on aimait bien faire semblant de croire, juste pour le jeu, offrit à ce dernier le prétexte parfait pour l’abandon qui se dessinait déjà. Il roula en boule son papier et se redressa, les coudes sur les genoux, le sourire aux lèvres, le sourire de la grande aventure du roublard. « Bien sûr que je peux te prédire quelques trucs ! Va te faire un café et ramène moi la tasse. Et profites en pour m’en prendre un aussi ! » Une fois le garçon revenu, il but d’un trait sa boisson et tendit sa tasse au divinateur en herbe. Tout le monde attendait la prédiction d’Aliter, car les fausses prédictions d’Aliter étaient presque devenues un jeu. Il n’avait jamais prétendu avoir un quelconque pouvoir, la divination l’avait seulement attiré dans sa dimension esthétique et mystérieuse. Le rituel le fascinait, ce lent déroulement de mots tout à coups porteurs d'un sens nouveau, qui voyageaient sur l'air de voix susurrantes et glacées par leurs propres visions. Seulement, un jour qu’il avait lu, sur le ton de la blague et pour la torturer, les lignes du miroir brisé de Donna Ruskin, il promit à cette sang de bourbe un destin familial tragique. Quatre jours plus tard, le père de la jeune fille fut tué par la voiture de son ex-épouse, qui, pour se venger de quelques coucheries, n’avait rien trouver de mieux que de défoncer, avec sa voiture, la façade de leur maison… et le père avec. Depuis cette prédiction funeste, il planait sur ce jeu une part de doute amusé et anxieux dont Alister s’amusait beaucoup. Lui savait que les coïncidences faisaient toujours le jeux des superstitions. Il délia son foulard brodé à l’indienne qu’il gardait toujours avec lui dans la salle commune, et l’enroula autour de son cou de la manière la plus théâtrale possible. Il s’empara ensuite de la tasse de son ami, plissa les yeux et plongea le regard dans le marc de café, supposé dessiner au fond de la tasse, l'une des clefs du destin du garçon. Il fit patienter l’assemblée un instant puis susurra lentement, seulement une fois la tasse rendue « Méfie toi des points d’eau dans les prochaines semaines… Tu risquerais d’avoir des problèmes. Évite absolument les toilettes en particulier…! » On se mit à rire, moins pour la prédiction en elle même que pour le fait d’avoir attendu si fébrilement pour si peu. « Et toi, qu’est ce qu’elle te prévoit ta tasse ?! » Alister, qui en bu sa première gorgée, se laissa tomber dans le dossier du sofa et répondit en feignant la distance et le snobisme « Pour moi, j’ai lu dans les feuilles de thé. J’y ai vu le plus grand artiste que le monde sorcier ait porté ! » Un clin d'oeil de connivence et l'on se mit à parler de la fête d'Halloween. Alister resta silencieux quelques secondes, juste le temps de considérer ce futur qu'il s'amusait à lire et qui pourtant l'effrayait. Il l'effrayait car il demeurait terriblement incertain. Marc de café, feuilles de thé et lignes brisées semblaient bien pauvres face à cet horizon infini. Ces quelques secondes écoulées, il abandonna ses réflexions hasardeuses et se mit à annoncer qu'il allait finalement faire une dessin pour le fantôme de Gryffondor. Mars 1998 & appartement de douglas, Londres Le cri du crayon sur le papier résonnait depuis quelques heures déjà dans cet appartement exigu du coeur de Londres, dans lequel Douglas venait d’emménager. Il n’avait plus un sous en poche. Son père lui avait coupé les vivres seulement une semaine auparavant, lassé d’entretenir un bon à rien selon ses propres termes. En effet, se faire virer, pour la troisième fois, de l’énième cabinet d’architecte magique dans lequel avait réussi à le placer son père, n’avait pas été le meilleur plan stratégique pour s’assurer quelques jours paisibles. Pour autant, Douglas le regrettait à peine. Le cri du crayon sur le papier, il le préférait provenir de n’importe quoi plutôt que de dessins de plans abrutissants au possible. Il finissait par rêver, la nuit, d’immeubles réductibles, de murs interchangeables, de tentes du futur et d’escaliers tourbillonnants. Il avait d’autres rêves en tête pour lui, autant concernant ses nuits que sa vie. Son coffre était bientôt vide. Totalement. Vide. Il lui fallait d’urgence produire quelque chose, n’importe quoi. N’importe quoi qu’il pourrait vendre en galerie sous peine de se retrouver à la botte de papa, perdu et enfermé à jamais dans la sacro-sainte entreprise familiale où il ne serait qu’un pion dont on n’attendrai jamais rien sinon de faire ce qu’on lui demandait, ce qu’on attendait de lui. Il ne voulait satisfaire aucune attente, il voulait les devancer toutes. Mais le crayon lui criait d’arrêter. Mais il fallait faire. Il se gratta la tête frénétiquement et se remit au travail après une courte pause qui failli lui faire abandonner son dessin pour de bon. Il avait ramené des branchages qu’il avait fait brûlé d’un coup de baguette. Il s’en servait comme modèle mais il restait incapable de savoir où tout cela le menait. Il avait accroché au mur des dizaines de croquis, ramené dans ce minuscule appartement des monceaux de productions, toutes plus insignifiantes les unes que les autres. Le crayon lui criait d’arrêter et il abandonna. Il s’étala sur son lit en caressant ses cheveux. et fixa le plafond. Il se dit ironiquement que le plafond, c’était au sens propre comme au figuré, sa seule perspective actuelle. En laissant sa pensée divaguer, quelques vers se formèrent puis tournoyèrent, insistants. Ils flottaient dans sa mémoire et ricochaient en rythme contre son crâne. Il les forma tant et si bien qu’il se finit par les murmurer en boucle. « Dans mes cheveux rêvent des rêves qui songent à des songes. Ces entrelacs de fer où toujours il y a. De quoi faire et refaire ce tissu de mensonge. Dans mes cheveux rêvent des rêves qui songent… » Il s'endormit finalement en plein milieu de l’après midi. Ses rêves, lors de ce sommeil, furent encore occupés par des bâtisses, par son père, par une séance de divination au Royals lors de laquelle la vieille voyante tomba d’une rambarde et s’écrasa 100 étages plus bas. Il s’éveilla doucement, la nuit était déjà bien avancée. Il décida qu’il ne pouvait resté enfermé ici avec ses angoisses et sortit direction le Royals. Il était seul ce soir là. Si la compagnie de ses amis lui était réconfortante habituellement, il ne se sentait pas d’humeur à les affronter cette fois là. L’atmosphère cajoleuse du club lui suffisait, les hydromel qu’il enchaînait aussi. La soirée passa, une jeune femme le rejoignit - Iris, si ce n’était pas une promesse ? - et il rentrèrent ensemble chez lui.
« Tu en veux ? » Alors qu’ils s’embrassaient, elle sortit un petit sachet en cuir dont Douglas devinait le contenu. Il acquiesça en silence et elle fit tomber dans sa paume deux pastilles de fabulae, comme escompté. Douglas n’avait jamais fait l’expérience des orviétans, mais savait qu’il finirait par infliger cela à son corps et à l’offrir à son esprit. ils avalèrent chacun une pastille et Douglas sembla un instant ressentir le goût, réel, amer, de l’interdit bravé. Ils restèrent éveillés toutes la nuit. Ils s’embrassèrent, ils discutèrent longtemps, de choses qui semblaient les dépasser, se confièrent un amour tendre et puissant, et le firent tout court. Au petit matin, alors qu’ils avaient dans l’estomac une deuxième pilule, Douglas proposa à son invitée de poser pour lui. Frénétiquement mais avec une perception aigüe de ce qu’il désirait faire, il plaça quelques caisses en bois, les recouvrit de tissus, il couvrit son corps à demi de tentures pakistanaises et évalua la lumière auréolée du matin qui perçait les fenêtres. Il prit ses crayons, du papier, et se jeta, sans crainte, dans le travail. Iris, qui ressentait les effets de sa deuxième dose, était incapable de rester immobile. « Essaie de ne pas bouger, je n’arrive pas à te voir pour de bon, en une seule fois. Je ne peux pas te prendre comme modèle si le modèle n’est jamais le même ! » « Essaie donc de rester immobile, c’est trop compliqué. Tout se met en mouvement à l’intérieur, et quand j’essaie de ne pas bouger, c’est comme des vagues de mouvement qui me font bouger malgré moi, des vagues de chaleurs, puis qui deviennent froides sur la pointe, quand elle s’écument sur la peau… » Douglas fronça les sourcils, presque agacé par cette mélopée délirante. Il avait l’esprit plus clair, qui combattait les effets du fabulae, armé de sa concentration mais aussi de la frustration qui montait. « Arrête de bouger. » Iris repartit dans un discours inintelligible mais Douglas ne l’écoutait pas. Il voyait en lui, très clairement, ce qu’il voulait faire. Il voyait chaque trait, chaque estompe, chaque trame, mais de sa vision au papier, quelque chose ne se faisait pas. Il ne cessait de se répéter que ce n’était qu’un trait, soumis à une certaine orientation, tracé avec une certaine force, que tout cela était physiquement possible. Mais il n’y avait qu’une façon de tracer ce trait qu’il voyait, et milles autres de le manquer, de l’orienter dans la mauvaise direction, de le tracer avec trop ou pas assez de force. Il y avait une solution et milles autres erreurs. Il y avait un génie pour un millions d’être vivant, et peu à peu, il doutait totalement d’être ce génie sur un million. « ARRÊTE DE BOUGER ! » En hurlant, il jeta son crayon, ses feuilles et cria à nouveau. « INCAPABLE ! Comment veux tu que je travaille ?! Hein ! ARRÊTE DE BOUGER ! » Iris prit peur totalement et se couvrit du tissu Pakistanais tout en se réfugiant dans un coin de la pièce. Douglas pris sa baguette et tenta de jeter un sort vers tout ce qui l’entourait, mais dans son état, il ne pouvait lancer le sort même le plus basique correctement. Des étincelles s’échappèrent de sa baguette malgré tout et s’en allèrent mettre un chaos monstre dans l’appartement avant qu’il ne se mette à pleurer, recroquevillé sur lui même, effondré sur le sol. « Espèce de taré ! » Iris récupéra ses affaires et s’enfuit à toute hâte. Il avait feint si bien de lire les lignes des mains, les traits brisés des miroirs, les formes au fond des tasses, les visions au travers d’une boule de cristal. Il avait feint de lire tout ça, il feignait en permanence, il comprenait, il absorbait. Mais pouvait il tracer ces lignes qu’il était censé lire, était il capable de produire quelque chose, qui ne soit pas de la poudre aux yeux, qui soit vrai, juste, qui lui apporte la reconnaissance qu’il désirait par dessus tout. Il continuait à pleurer tout en récitant ses quelques vers qui lui trottinaient en tête alors qu’il s’endormait dans l’après-midi. Il se hissa jusqu’à son lit et pris la décision, au lendemain, de s’en aller chez ses parents réclamer du travail à son père.❝ L'automne est un second printemps. quand chaque feuille est un pétale ❞14 avril 2002 & Ste Mangouste, LondresL’odeur de Sainte Mangouste, amère et sourde, avait toujours indisposé Douglas. L’air y avait une épaisseur particulière, comme devenu plus dense pour faire la place aux kilos de sang et de remède, de liquide en tout genre entreposés dans les innombrables placards de ce temple aux morts et aux vivants. « Vous devriez rentrer vous reposer, nous restons ici en cas de changement. » Burke le père, sans attendre une réponse de ses enfants fit un signe pour raccompagner ses benjamins, les jumeaux, vers la sortie de l’une des salles d’attente de Sainte Mangouste. Il lança un regard vers sa femme qui lui indiquait d’accompagner ses enfants. Elle n’en avait pas envie, Douglas pouvait le voir, mais elle réprima son chagrin, prit la main de son fils, et juste avant de partir, la lui serrât un peu plus fort « Reste à leur chevet que ton père puisse se reposer. » « Je vais très bien. Nous resterons tous les deux dans l’attente d’un changement. » lança le concerné, visiblement offusqué de se voir considéré comme un vieillard dont on devrait se préoccuper du repos. Sous quel prétexte pourrait il prendre du repos alors que ses deux fils ainés étaient entre la vie et la mort. Ils sortirent tous les quatre, laissant Douglas souffler bruyamment en sentant pour un instant la tension qui le pesait depuis son arrivée à l’hôpital s’échapper avec sa famille. On les avait prévenu dans la nuit que Melchior et Ypsos Burke étaient hospitalisés. Ils avaient participé à l’attaque surprise de l’une des planques des insurgés. Si les morts se comptaient plutôt du côté de ces derniers, quelques pertes étaient à déplorer chez les mangemorts également. Melchior et Ypsos ne s’ajoutaient pas encore au bilan des disparus mais leur état était plus qu’incertain selon les médicomages. Douglas en voulait à tout le monde. Avant tout, l’idée d’une nuit de veille le barbait particulièrement. Mais il en voulait surtout, évidemment, aux responsables des blessures de ses frères, qui que ce fut. Ne pouvant les identifier, sa colère allait au insurgés tout entier. Il ne les avait de toute façon jamais porté dans son coeur. Le tumulte, le changement et la rébellion n’avait pour lui rien de bon, en particulier lorsque ce changement réclamé n'allait pas à son avantage. Et plus viscéralement, il avait un mépris presque naturel, ancré très profondément en lui, sourd et puissant, un mépris pour ce qui n'était pas de son monde, et donc pour les sang non purs et tous ceux qui les défendaient. Néanmoins, jamais leurs agissements n’avaient eu vraiment d’impact sur sa propre existence sinon lors de la destruction du Royals. Cette fois, il pouvait sentir que ce monde en lutte, celui qu’il avait tenu à l’écart si adroitement et pendant si longtemps, commençait à l’envahir. Mais il maudissait également ses frères de s’être engagé dans tout ça. Il avait toujours été certain de toute façon, que d’une façon ou d’une autre Ypsos leur attirerait des problèmes, et Melchior filait depuis quelque temps un très mauvais coton, selon les mots de son père. Il ne comprenait pas, lui qui se fichait de tout ça, quel besoin ils avaient eu de s’embarquer dans cette entreprise, et comme il ne pouvait concevoir leur mort, il pouvait pester contre eux sans remords, d’abord en lui même jusqu’à ce qu’un « Quels cons ! » lui échappa tandis que son père revenait tout juste. Il ne dit rien avant de s’asseoir, mais au bout de quelques secondes, sur un ton distant, calme et implacable, sans même un regard il condamna les mots de son fils « Je te prierai de montrer un peu plus de respect pour ceux qui perdent leur sang. Le même sang qui coule dans tes veines. Pour ceux qui l’ont versé pour nous. » Tel un enfant, Douglas baissa les yeux sans rien montrer du soupir qu’il aurait bien laissé entendre « Excuse moi… » « Tu n’es pas désolé. » continua t’il sur le même registre « Tu mènes ta petite existence, qui n’a ni queue ni tête, sans te soucier de ce qui se passe autour de toi, et tout ce que tu espères c’est que tout rentre dans l’ordre pour pouvoir te replonger dans on ne sais quoi, on ne sais où… » « J’essaie de faire en sorte que les choses arrivent mais… » « Je n’ai pas envie de parler de ça maintenant ! » l’interrompit son père. Douglas bouillonnait intérieurement, mais il était impossible, et de toute façon inapproprié de se défendre ici et maintenant. Ce mépris qu’affichait son père pour sa vie, il le ressentait en permanence, même lorsqu’aucun mot n’était là pour le dire. Son père pouvait se passer de mots, son attitude parlait pour lui. Ce mépris l’affectait, bien plus qu’il n’osait se l’avouer mais pour rien au monde il ne ferait ce que son père attendait de lui pour le rendre fier. Il devait se résoudre à le décevoir à jamais. Il avait la désagréable impression d’être au chevet de ceux que son père regretterait le plus s’il devait perdre tous ses enfants, et s’imagina que peut être, il aurait préféré que Ypsos, ou plutôt Melchior, échangea sa place avec lui. Il soupira à nouveau. Son père cette fois le regarda « S’il t’est pénible de rester auprès de tes frères, rien ne te retient. » « Non, non… Je veux rester… » se justifia t’il « C’est juste que, tout ça est tellement… » Il lui fallait le mot juste pour qualifier la situation de telle sorte que son père crut en sa bonne volonté quand dans le même temps il avait envie d’être partout ailleurs qu’ici. « C’est du gâchis… » « Du gâchis ? » Le ton de son père semblait crier à la mauvaise réponse. « Je veux dire… C’est absurde qu’ils soient dans ces lits, pourquoi eux ? S’ils n’étaient pas sortis cette nuit, rien de tout ça ne serait arrivé. » Son père, excédé par la désinvolture de Douglas s’emporta cette fois tout à fait « S’ils n’y étaient pas allés, alors qui y serait allé ? Toi, peut-être ? Tu n’a aucune idée de ce qui se prépare si l’on ne fait rien contre ces pourritures de rebelles ! Tes frères ont défendu ce en quoi nous croyons, ce sur quoi nous vivons, ce qui nous fait honneur et justice, ce dont tu sembles mépriser tout pendant que c’est là ! Mais si le gouvernement tombe Alister, nous ne serons plus en sécurité, nous n’aurons plus rien ! » Ils s’était levé en parlant et commençait à faire les cent pas dans le couloir étroit dans lequel ils attendaient depuis des heures maintenant. Douglas aurait bien conclu par un "je n’ai rien à sauver de toute façon" mais il se ravisa, considérant que son père en avait assez entendu de sa part et que le moment était mal choisi pour réclamer quelques gallions. Mr Burke dernier reprit, plus calme, après quelques minutes « Moi aussi j’aurai préféré que ce ne soit pas eux. S’ils avaient travaillé à la boutique… » Voilà donc le seul motif qui aurait sauvé la fierté paternelle même en cas de désengagement envers l’état… Douglas sourit secrètement. Aucun des quatre fils Burke n’avait prévu de reprendre cette foutue boutique. Par esprit de rébellion, il s’en trouvait satisfait. Quand il considérait malgré tout l’affection qu’il avait pour son père, cela le peinait. Ils savaient tous que c’était là son voeu le plus cher, et surtout que sa crainte la plus noire était de voir les cousins faire main basse sur la magot. Ils restèrent silencieux le reste du temps jusqu’à ce qu’un médicomage s’approche enfin. « Nous sommes navrés Mr Burke, vos fils ont succombé l’un et l’autre à leurs blessures il y a quelques minutes ». Ils discutèrent avec le médicomage puis prévinrent le reste de la famille du décès des deux aînés. Douglas n’avait jamais été proche ni de Melchior ni de Ypsos, mais le déchirement familial l’atteint au coeur, en particulier la tristesse de sa mère. Au retour de l’hôpital, ils se retrouvèrent tous ensemble, ceux qui restaient, au manoir familial, plongé dans une nuit aussi noire qu'étoilée. Douglas, qui profitait de cette soirée de Printemps pour s’aérer sur les marches du petit parvis, fur rejoint par sa mère. Ils regardèrent un instant le ciel constellé de lumière, moins pour en admirer la beauté ironique en ce soir de deuil que pour y chercher quoi se dire. La mort, Douglas découvrit qu’elle voulait faire dire beaucoup de choses dans une famille après son passage. Il se sentait le coeur aux confidences, le coeur étrangement libéré, par la perte, par le chagrin. « Maman ?… Papa est il déçu de moi ? » Sa mère, en un sourire un peu triste, lui fit comprendre qu’elle avait elle même compris que cette question n’était que le résultat d’une crainte liée à la mort de ses frères, celle de voir son père complètement dépourvu de fils de valeur à ses yeux. « Pourquoi ne ferais tu pas un nouvel essai à la boutique ? » Il fit non de la tête, en regrettant cette réponse. « Va donc me cueillir des fleurs et fais m’en un collier dont tu as le secret, comme autrefois. J’ai perdu deux pétales aujourd’hui… » Elle se remit à sangloter avant que Douglas ne la prenne dans ses bras. Septembre 2002 & Le chaudron baveur, Londres Si le quidditch, dans lequel il engageait de l’argent, n’intéressait pas Douglas, il trépignait d’excitation en revanche lors d’interminables parties de poker sorcier auxquelles il engageait encore plus de gallions. « Paf ! Ciao Ramsey, tu peux quitter la table et nous rapporter des verres ! » railla Weston alors qu’il ramenait à lui les jetons gagnés. Ils n’étaient plus que trois autour de la table à présent. Weston, le mieux loti de tous en terme de jetons, Marvin, celui qui allait avoir la meilleure main au tour suivant, et Douglas, bientôt à sec mais qui n’en démordait pas. Les joueurs infortunés, qui s’étaient vus éliminer de la table les uns après les autres, allaient et venaient pour profiter du jeu, puis se dispersaient dans le salon privé que la petite bande avait réservé au Chaudron Baveur. Depuis la destruction du Royals, ils se retrouvaient très souvent dans ces salles plus intimes et rustiques, juste ce qu’il fallait de bois et de vieux velours usés. À la différence des anciens clients du célèbre club en ruine, ils n’avaient pas encore migré vers ce nouveau lieu de loisir, profitant ainsi d’un espace rien qu’à eux. Les cartes furent données, et Douglas découvrit qu’il allait falloir bluffer s’il ne voulait pas se retrouver à sec. « Annoncez messieurs ! » Les relance s’enchaînèrent, jusqu’à ce que Marvin se couche et que Douglas ne se vit dans l’obligation de faire tapis s’il voulait égaliser la mise demandée par Weston. Acculé, il avait déjà mis en jeu trop de jetons. Il hésita un moment. Ces jetons : une monnaie virtuelle, et ce qui faisait faire bien des erreurs à Douglas, si tant est qu’il fallait à ce flambeur un subterfuge pour le faire tomber dans le moindre panneau. Mais il était de toute évidence dans l’incapacité de payer s’il perdait la partie. Il hésita encore un peu plus longuement. Weston lui, qui trépignait d’impatience à l’idée d’éjecter un nouveau joueur de la table, avait totalement oublié que quelques heures auparavant, il s’était opposé à la participation de Douglas : « On connaît la chanson avec toi… » avait t’il rappelé « Mais tu l’aimes ma chanson ! Détend toi Wes, je ne te devrai rien de toute façon, je ne parie pas sur une demie heure de ta présence à cette table ! » Tout le monde s’esclaffa, même Weston, mais qui riait, lui, un peu jaune tout de même. « Évite de parler de pari, ok ! C’est un conseil que je te donne, je ne tiens pas à devoir tâter de la baguette pour te rappeler combien tu me dois déjà… » Weston restait calme, mais laissait passer un filet de rancune sans équivoque dans sa voix. Les autres sorciers, eux, se délectait joyeusement de cette joute improvisée. « Combien je te dois déjà ?… » feignait t’il de s’interroger en se grattant la tête « Aucune importance, après cette nuit c’est toi qui me devra de l’argent ! » « Allez Wes, fais pas le rabat-joie, on joue ! Je t’avance l’entrée Doug’ ! » Clin d’oeil, et tout le monde s’était mis à jouer, gagné finalement par la bonne humeur. Les choses ne se passèrent évidemment pas comme prévu. Douglas fut éliminé de la partie, remportant la satisfaction de Weston, et, conscient de n’être pas en position de la ramener, se mêla en vitesse avec un groupe du petit salon. Ce soir là, on commenta la partie, on paria sur le gagnant, on parla cuir et manteaux, on parla politique, un peu, de l’exécution des rebuts, du désastre qui s’en suivit et l'on cria, ivre, son soutien au Lord. On se rappela des anecdotes de Poudlard, on fit des blagues sur les moldus, et alors qu’on préparait les orviétans, on disserta sur Nicolas Flamel, juste avant que le cycle infernal ne les emporte tous. Tourbillon de couleurs, d’images et d’émotions en cascade. Rouge. Vert. Bleu. Vert. Bleu. Rouge... Fous rires en cascade, explosion d’idées, éruption d’amour. Tout y étais, comme à chaque fois. Mais lorsque Douglas prit sa deuxième dose d’excess, le contact de sa langue aves ce fluide d’un vert indicible, lui fit remonter en mémoire, telle une fulgurance, un flash, le goût de la tige de cette fleur qu’il avait un jour léché alors qu’il était gosse. Vert. Il resta coi un instant, puis en parla avec son ami Garrick - qui n’était pas devenu grand chose, comme escompté. « C’est dingue, j’ai eu un flash, un flash gustatif… » « Ah ouais ?! C’est une pure merveille ce truc, tiens reprends en un peu ! ». Garrick, visiblement peu intéressé par l’histoire de son ancien camarade, lui donna une fiole d’excess en plus et se détourna de lui. Douglas voulut insister mais il se trouva tout à coup pris d’une mélancolie singulière. Cela faisait plusieurs semaines qu’il n’avait pas touché un crayon, ni pour un trait, ni pour un mot, et il le regretta amèrement à cet instant. Il prit sa cape, son foulard et s’en alla, sans dire un mot à personne.
Il avait l’intention de rentrer chez lui et de se mettre sans attendre devant une feuille, ce carré blanc qui le terrifiait, le carré blanc censé accueillir son génie et qui l’attendait toujours, impassible et patient. Il n’était sorti que depuis quelques minutes, avait eu juste le temps de quitter le chemin de Traverse pour prendre une petite ruelle que Weston débarqua derrière lui. « Qu’est ce que tu fous Burke ? » Douglas se retourna, avec un demi sourire. « Je rentre chez moi, il faut absolument que je dessine un truc ce soir. Tu sais, j’ai eu un flash, pas une image mais un goût plutôt. Une saveur que… » « J’en ai rien à foutre de tes conneries ! » Il avait haussé le ton et venait de dégainer sa baguette. Douglas fit un pas en arrière, l’ahurissement sur le visage. « Tu n’as aucune idée de ce que tu me dois n’est ce pas ?! Et tu n’as rien sur toi j’imagine… » « Non là j’ai rien, mais on peux s’arranger je peux… » Il fouilla dans ses poches machinalement, mais s’interrompit alors qu’il commençait à entrevoir qu’il allait passer un mauvais quart d’heure. « Ecoute Wes, on est potes, on a pas besoin d’en arriver là…! » « On est potes ouais ! On est potes quand il faut raquer pour ta fiole, t’en a rien à foutre du reste ! J’en ai plus que raz-le-bol de tes conneries, t’as rien pour me rembourser, alors il va falloir que je vienne chercher moi même… » Douglas dégaina sa baguette, mais l’excess, couplé au fabuleo et à tous l’alcool dont il avait chargé son corps et son esprit, ne lui permirent pas d’être assez rapide. Et alors que Weston criait « Endoloris ! » Douglas n’eut que deux pensées : d’une part, ses dettes ne lui semblait pas valoir un tel emportement, et d’autre part, il se rappela à lui même qu’il n’avait de toute façon jamais été bon en duel de sorcier. Le sort le fit tomber à terre, le fit souffrir un instant, mais Weston avait tellement peu les esprits clairs lui aussi que la manoeuvre était plus ou moins ratée. Il s’approcha cependant et releva Douglas par le col pour rapprocher son visage « À moins que tes poches ne soient pleine de mes gallions, je ne veux plus vous revoir, toi, ta petite gueule de roman à l’amortensia et tes foulards de dégénéré ! » Il le renvoya au sol, et partit pour de bon. Douglas, dont la douleur était toute relative, soupira de soulagement. Il resta à terre un moment et regarda la bande de ciel découpée par les toits de la ruelle. C’était l’automne ce soir. Deux feuilles venaient de s’envoler et de passer dans le ciel comme pour le narguer. Il laissa échapper un rire qui résonna entre les murs, dans la nuit.
Dernière édition par Douglas A. Burke le Mar 6 Oct 2015 - 21:21, édité 13 fois |
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| ... Tu as un correcteur orthographique automatique ? Parce qu'il y a des lapsus très cocasses dans la partie des informations complémentaires BIENVENUUUUUE Douglas promet, je suis impatiente de lire son histoire ! Et j'aime ton écriture, claire, précise... efficace, quoi Bon courage pour la suite |
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| buuuuuuh ~ c'est dommage: si ton personnage était né avant septembre 74, il aurait été dans la même promotion que Nyss & Eris (Burke), on aurait pu se faire un lien bien bien marrant (mais on s'en fera un sympa quand même ) bienvenue sur Excidium et n'hésite pas si jamais tu as une question |
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PRISONERS • bloodstains on the carpet Draco Malfoy | - Citation :
- Trop presséééé !
t'sais quoi ? pour le coup, moi aussi parce que le début de ta fiche m'emballe grave BIENVENUUUUUUE parmi nous ! super choix de famille + perso qui s'annonce intéressant, j'ai hâte d'en lire plus bon courage pour la suite & comme l'a dis Nyss, si t'as des questions n'hésite pas à nous en faire part, on est à ta disposition |
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| COUSIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIN. Oh, allez, arrange-toi pour être dans la même promotion que ta cousine préférée (moi) Bienvenue ici, bonne rédaction ! Si tu as des questions à poser sur la famille, sur tes cousins, ton oncle, ta tante, ta cousine, la boutique, n'importe quoi, vas-y, je suis toute à ta disposition |
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HUNTED • running man Adele Bones | Waaaaaah Tu aurais pu être un ami de Luna (vive la peinture) Tu pourrais être un ami d'Arsy (vive l'écriture) Tu seras sûrement une connaissance de Simon (vive la divination) Tu ES un ami d'Adele (vive l'écriture, la mythomanie, le charme, la divination - KEUPIN DE FEUILLES DE THÉ ET DE SIGNES IMPROBABLES LUS DANS LES CROISEMENTS DE BRINS D'HERBE ETRANGES O/* ). BIENVENUE CHEZ NOUS J'ai hâte de lire l'histoire de ton flambeur |
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WIZARD • always the first casuality Anna Grimaldi | Bienvenue bienvenue bienvenue ! Ta plume est absolument divine J'ai hâte de lire la suite ! Si Doug cherche quelqu'un pour poser nu pour ses peintures, ses dessins ou ses photos ... :sors: Oooh et j'aime Pouillard |
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HERO • we saved the world June Winchester | OH CE CHOIX DE FAMILLE (z'êtes tous des bg dans cette famille en vrai ) bienvenuuue sur exci monsieur si tu as des questions, n'hésite surtout pas à nous mp puis bon courage pour ta fiche et amuse-toi bien parmi nous |
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| Waaah quel accueil de dingue !!! Merci à tous(tes)! Excès de coeur en vue pour les remerciements ! Gloria • Le correcteur orthographique ne semble pas Potter addict en effet ! Entre mordu et Pouillard... Merci à Anna de l'avoir relevé parce que même après trois relectures, j'étais passé à côté de ces petites perles...! Merci beaucoup ! Nys • On pourra remédier à tout ça ! Pas besoin d'être dans la même promo pour avoir fait les 400 coups ensemble ! :wrock: Draco • Merciii ! J'ai la pression maintenant ! Eris • Il va vraiment falloir que j'arrange ça alors ! Je m'étais juste dit que deux ans d'écart avec les deux jumeaux qui suivaient témoignait d'un peu plus d'égards pour les pauvres entrailles de maman Burke :roule: ! Mais peut être que ce sera tant pis pour elle ! Il se peut que je vienne faire un tour dans ta boîte mp pour des histoires de familles alors, je verrai Adele • Des potes en pagaille ça me va très bien ! (Je n'ai pas réussi à savoir cela dit si tout ce petit monde faisait parti de tes DC, en gros, je ne sais pas encore si ça relève d'un caractère d'entremetteuse ou de schizophrénie aigüe ! Les deux me conviennent ) Allons broyer des feuilles de thé ensemble ! Anna • Merci beaucoup Je réfléchissais justement à une connaissance peu pudique, c'est parfait ! June • J'ai fais mon travail de prospection avant de m'embarquer dans n'importe quel navire ! Merci, je n'hésiterai pas pour les questions ! Merci encore, je retourne à cette fichette !!! |
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| | | | | “I don't think," he insisted. "I feel.” | |
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