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sujet; JULUANNA • not all those who wander are lost

WIZARD • always the first casuality
Anna Grimaldi
Anna Grimaldi
‹ inscription : 07/06/2015
‹ messages : 1824
‹ crédits : mathy.
‹ dialogues : #e95353.
JULUANNA • not all those who wander are lost Tumblr_odns43L5A91vc5ojjo3_r1_400

‹ âge : trente-quatre
‹ occupation : guérisseuse au service d'infection par virus et microbe magique et co-présidente de l'association "Rosier's Disease Research Trust".
‹ maison : Serdaigle
‹ scolarité : 1980 et 1987.
‹ baguette : est en bois de charme, contient une plume de phénix et mesure 26,4 centimètres.
‹ gallions (ʛ) : 5573
‹ réputation : je suis fragile et que j'ai été manipulée par mon compagnon.
‹ particularité : occlumens.
‹ faits : je suis de sang pur, que je fais partie de la famille Grimaldi, que je suis d'origine italienne, que j'adhère aux idées insurgées mais que je me suis résolue à ne jamais les rejoindre pour le bien être de ma fille, que je suis une ancienne guérisseuse et que je sais donc comment soigner les gens de diverses pathologies, que je me défends en duel, que j'adore lire, que j'apprécie les jolies choses.
‹ résidence : dans un petit studio sur le chemin de traverse que le gouvernement a bien voulu me donner pour mon implication de guérisseuse durant la guerre. La demeure des Grimaldi à Herpo Creek ainsi que mon appartement à la Bran Tower avaient été saisis. Je dispose toujours d'une résidence secondaire et tertiaire à Brighton (maison d'été) et à Florence (terres italiennes).
‹ patronus : un lapin, patronus de Thomas
‹ épouvantard : un entassement de corps, celui de mes enfants et des êtres qui me sont chers.
‹ risèd : ma famille heureuse et recomposée.
http://www.smoking-ruins.com/t1958-anna-loooove-me
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June & Luna & Anna
Nothing is more beautiful than the loveliness
of the woods before sunrise.



Ce matin-là était l’une de ces matinées où l’on regrettait de s’être levé et où l’on se demandait ce que l’on avait fait pour avoir le droit d’être traité ainsi. Allongée sur son lit, les paumes de main plaquées sur ses yeux, le visage d’Anna était crispé. Elle était partagée entre l’envie profonde de se rendormir et la colère de ne pas y arriver. Dans son esprit, les mots résonnaient encore dans sa tête. Pardonne-moi Anna, je n’aurais pas dû t’abandonner … Mais cette bataille en valait la peine. Thomas, sa voix grave et rassurante, son visage doux et calme … Elle savait pertinemment que ce qu’elle voyait n’était qu’une réinterprétation, faite par son subconscient, de ce qu’elle voulait entendre : des explications. Depuis son dîner avec Hecate, les choses n’étaient pas très claires dans sa tête, elle avait perdu tous ses repères, elle ne savait même plus en quoi consistait sa quête. Pour l’instant, elle laissait simplement son corps faire les choses machinalement : se lever, aller au travail, rédiger des rapports, les faire signer, organiser des réunions avec ses collègues, rentrer, manger et dormir. Elle ne réfléchissait plus vraiment à ces choses, qui semblaient logiques, tellement elles avaient été répétées. Mais son cerveau n’était pas complètement à l’arrêt, il tournait même à plein régime ; jamais de façon consciente, mais il travaillait. Que cherchait-il à faire ? Peser le pour et le contre, trouver un moyen d’agir activement dans les affrontements, choisir un camp ou un autre, ou trouver une alternative à ce choix … Cependant, elle était trop bouleversée et était forcée d’admettre qu’elle ne réussirait jamais à prendre une décision seule, simplement avec ce qu’elle savait et ses aprioris. Elle devait se rendre sur le terrain, elle devait connaître l’expérience de quelqu’un qui était dedans, qui savait ce qu’il faisait, qui pourrait lui dire en quoi consistait son travail. Elle n’avait jamais accepté la décision de Matteo de rejoindre lui aussi les insurgés ; non pas qu’elle ne voulait pas qu’il se batte et qu’il prenne ses propres responsabilités, mais c’était SON petit frère, le seul, le dernier garçon de sa fratrie, elle voulait le protéger, elle ne voulait pas le perdre lui aussi. Malgré tout, elle l’a laissé faire ce qu’il voulait, et aujourd’hui, elle se disait que la place de Matteo pourrait représenter un avantage, il pourrait lui parler de ce qu’il faisait, du déroulement de ses journées … Ainsi, Anna pourrait voir si cela valait le coup qu’elle sacrifie tout – notamment la sécurité du reste de sa famille – au profit de cette cause dont elle défend pourtant les idées. Elle voyait également là, un moyen pour elle de revoir son frère et de renouer des liens avec lui … Lorsqu’elle avait décidé de rejoindre le ministère, il n’avait pas compris, ils s’étaient disputés, et à la mort de Tessa, ils ne s’étaient plus adressés la parole, mis à part lors d’échanges d’informations entre Anna et les insurgés. Elle s’en voulait tellement d’avoir laissé tous ses plans détruire la relation fusionnelle qu’elle avait avec son frère. Elle devait se racheter, au moins essayer de lui montrer sa bonne foi … Matteo lui manquait. Voilà pourquoi aujourd’hui, elle avait rendez-vous avec lui …

Elle tourna la tête vers la petite table de chevet de sa chambre et fixa la photo animée de Teresa et de Thomas. Les lèvres pincées, elle ne pouvait s’empêcher de faire un parallèle entre le camp choisi par Teresa et Thomas, et celui qu’elle allait devoir représenter. Elle poussa un soupir, s’assit au bord du lit et regarda la tenue qu’elle avait préparée la veille et qu’elle avait posée sur le fauteuil. Elle devait être discrète, se fondre dans la masse, ne pas se faire repérer, sa couverture actuelle en dépendait. Après plusieurs profondes inspirations, elle alla se préparer. Douchée, habillée et coiffée, elle se dirigea vers la chambre de Simon, les mains serrées autour d’une tasse de café. Elle frappa à la porte mais n’eut droit qu’à des gémissements en réponse. Elle poussa légèrement la porte et découvrit son ami allongé sur le lit, complètement assommé par l’alcool ou la drogue qu’il avait consommé la veille. Elle le regarda avec déception, hochant la tête de droite à gauche en signe de désapprobation. Encore une fois, il avait abusé de tous ces poisons qui le rendaient complètement amorphe. Anna ne supportait plus vraiment la façon que Simon avait de gérer les choses. Elle pensait qu’en s’installant avec lui, les choses changeraient, qu’il se calmerait mais rien n’avait changé, le nombre de ses journées de lucidité par semaine se comptait sur les doigts d’une main, encore mieux, il se lisait sur un pouce levé. Profonde inspiration, haussement d’épaule, elle allait finir par perdre espoir. « Ah Simon, si seulement tu arrêtais de te fourrer la tête dans ces machins. » Elle posa sa tasse sur le bureau – ou devrait-on dire la table pose-tout – de la chambre de Simon, et se baissa à son niveau. Elle lui enleva les chaussures, et lui retira son tee-shirt imbibé d’odeurs désagréables dont Anna ne voulait pas connaître l’origine. Elle le poussa un peu, pour récupérer la couette sur laquelle il s’était endormi, ce qui lui valut quelques gémissements et plaintes auxquelles Anna répondit « OH ! Ne commence pas ! Je pourrais te laisser dormir dans cet état avec ces odeurs pestilentielles. » Il ne l’entendait pas, elle le savait, et elle dut serrer les poings pour se retenir de le frapper. Elle le remit correctement dans son lit et étala une couverture sur lui. « Je devrais vraiment changer de méthode avec toi ! Mettre des Scroutts à pétard dans tes draps, et acheter un dragon qui te brûlerait à chaque fois que tu oserais toucher à une bouteille ou à cette chose que tu prends pour oublier … » Un nouveau soupir, elle se retourna et sortit de la chambre. Elle ne voulait pas s’acharner. La vue d’un Simon aussi affaibli et détruit la rendait malade. En refermant la porte, elle se surprit à réellement envisager une alternative plus violente pour faire bouger Simon. « On verra ce que je trouve dans cette forêt … » Elle se sourit à elle-même et alla se poster devant un miroir pour finaliser sa préparation. Après quelques métamorphoses basiques – couleur des yeux et des cheveux – elle revêtit un sweat à capuche et mit des lunettes à verres neutres. Puis, elle quitta l’appartement, non sans être passé précédemment dans la chambre de Simon pour lui poser une fiole de son remède secret, un cupcake au chocolat et un baiser sur le front. Elle avait réellement l’impression de s’occuper de son bébé.

Le transplanage se déroula sans accroc, elle réussit même à garder ses lunettes sur son nez. A quelques mètres du lieu de rendez-vous, elle jeta un œil à sa montre. « En avance, comme d’habitude … Et vu l’habitude qu’a Matt d’arriver en retard … » Elle traina un peu, observant son environnement, les doigts serrés sur sa baguette. Elle était à l’affût du moindre bruit suspect. Elle savait que cet endroit était peuplé de créatures magiques des plus gentilles aux plus dangereuses ; et il n’y avait pas que ça, la nature toute entière était magique, sans compter que les sorciers qui peuplent les environs ne sont pas forcément très ouverts à l’intrusion d’étrangers sur leurs territoires. Elle veillait à tout, sans vraiment profiter des beautés qu’elle pouvait croiser. Lorsqu’elle arriva dans la petite clairière où son frère avait accepté de la rencontrer, elle s’appuya contre un tronc et jeta un coup d’œil autour d’elle. Elle n’était pas rassurée et craignait que quelqu’un débarque pour l’arrêter. Elle n’avait pas grand-chose à se reprocher, mais elle craignait de mettre en danger Matteo. La tête baissée, pour reposer sa nuque tendue, elle fut surprise d’entendre un craquement à quelques mètres d’elle. Elle tendit la baguette vers le lieu d’où provenait ce son et tenta de discerner une silhouette à travers les troncs d’arbre. « Matt, c’est toi ? » Elle se frappait déjà mentalement … Pourquoi avait-elle appelé Matteo par son prénom ? Si un rafleur passait par là, ou n’importe qui de suspect, elle aurait pu simplement lui dire qu’elle se promenait, qu’elle profitait de la nature mais maintenant qu’elle avait vendu le nom de Matteo aux petits curieux qui se promenaient dans la forêt, elle était finie et elle mettait en danger son frère. La fatigue lui faisait faire des erreurs bêtes …


Dernière édition par Anna Grimaldi le Lun 27 Juil 2015 - 20:54, édité 2 fois
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HERO • we saved the world
Luna Lovegood
Luna Lovegood
‹ inscription : 31/05/2015
‹ messages : 5660
‹ crédits : LUX AETERNA (avatar), TUMBLR + MATHY LA BEST (gifs), KAZUO ISHIGURO (quote).
‹ dialogues : bleu (luna - #669999) ; rosé (marie - #cc6666).
JULUANNA • not all those who wander are lost C9rrp50

‹ âge : (depuis le 13/02/04) 23
‹ occupation : aventurière dans l'âme, souvent bénévole, étudiante par correspondance et mère à plein temps.
‹ maison : Serdaigle
‹ scolarité : septembre 1992 et décembre 1997.
‹ baguette : mesure 25, 8 centimètres, a été taillée dans du bois de sorbier et son cœur recèle un ventricule de dragon.
‹ gallions (ʛ) : 10432
‹ réputation : je suis différente ; même je ne suis plus aussi loony qu'auparavant.
‹ particularité : douée d'un sixième sens tel qu'on me soupçonne d'avoir le troisième œil.
‹ faits : Marie n'est plus ; que je me réhabitue à mon nom, mon visage et ma vie d'autrefois, tant bien que mal ; que les conséquences d'une année et demie volée sont rudes ; que je crois en Harry Potter depuis toujours ; que je suis une héroïne de guerre ; qu'il me manque du bon sens et une part d'humanité ; que je ne pourrais pas survivre sans ma fille, Lesath, ni son père, Rolf Scamander, à mes côtés ; que notre famille détonne ; que je suis l'une des sacrifiés scolaires de la guerre ; que Lesath est atteinte du syndrome Rosier.
‹ résidence : dans cette drôle de demeure du Devon, en forme de tour d'échecs, avec Rolf et notre fille, Lesath. Autrefois musée du gouvernement, aujourd'hui réhabilitée, elle s'élève toujours aux abords de Loutry-Ste-Chapsoule.
‹ patronus : un sombral, après de nombreuses métamorphoses (le lièvre et le panda ont été les plus marquantes).
‹ épouvantard : une forme prostrée dans un sous-sol tantôt calciné, tantôt humide (représentation d'un retour en arrière inéluctable, sans Lesath, sans Rolf, sans ceux qui comptent pour moi).
‹ risèd : une longue chaine dorée, sertie de six pendentifs très particuliers.
http://www.smoking-ruins.com/t4738-lovegood-a-circle-has-no-begi
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To live is to suffer.
To survive is to find some meaning in the suffering.


« Panda ? ». Le murmure masculin lui fit relever la tête immédiatement. Les coups de couteau claquant contre la vieille planche en bois se stoppèrent également dans le bruit sourd d'une dernière découpe. Quelques heures auparavant, Hermione avait décidé de préparer un nouveau stock de potions de régénérations sanguines, en prévision de… well, de l'Après. Certains ingrédients étaient manquants à leur maigre stock du campement et, non sans avoir été surprise de voir une jeune femme rousse flanquée à ses côtés dés l'aube, Granger lui avait demandé si elle pouvait surveiller les préparations le temps de son absence. Marie n'avait pas hésité alors à faire sortir l'autre femme, l'ancienne Rebut, de sa tente de convalescence (ce n'était pas comme si la nature impétueuse de son amie l'avait déjà empêché de fuir la tranquillité des seules tentes, les tentes où les soins étaient prodigués, qui étaient encore en bon état après des années de rébellion sourde). De quelques gestes rapides, du langage signé, Marie répondit à l'homme qui les avait arrêté dans leurs travaux pratiques de potions improvisés. « Oui ? ». Le sourire de Marie avait toujours une signification différente selon vers qui il était dirigé. Pour l'Insurgé Grimaldi, il était respectueux, entendu, réconfortant : étonnement, ces deux silencieux qui n'avaient rien en commun, rien à faire ensemble, s'étaient trouvés à échanger bien souvent leur avis, leurs idées, au coin d'un feu, au détour d'une rue, d'une mission. 'Tu ne sais même pas s'il est fiable'. « J'aurais besoin que tu... », les signes de Mattéo devenaient de moins en moins précis, de plus en plus incompréhensibles, pour que Marie ne cherche pas à savoir ce qui provoquait une telle hésitation dans ses mouvements. Lorsqu'elle remarqua June Winchester être au bout des regards de Mattéo Grimaldi, as know as Terry, Marie décida d'utiliser sa baguette pour écrire en lettres aériennes, sibyllines, les présentations d'usages lorsque deux sorciers se rencontraient juste au dessus du chaudron. /Terry, je te présente June. June, voici Terry /. Le regard vert de son amie, moucheté de pointes dorées tout autour des iris,  la rendit perplexe.

Préférant ne pas plonger la convalescente, sa protégée, dans l'embarras, Marie retourna son attention vers Mattéo et lui demanda d'un claquement de doigts de continuer sa requête, de lui dire pourquoi il était venu jusqu'ici. Si la sorcière remarqua quelques tremblements de la main de June, elle n'en fit rien paraître. « J'aurais besoin que tu ailles à Daéva. ». Fronçant des sourcils, l'Insurgée éteignit les flammes bleues qui se trouvaient, minuscules, sous le chaudron et demanda rapidement : « Anna ? ». Mattéo se contenta d'acquiescer d'un léger mouvement de tête pour finalement s'éloigner des deux jeunes femmes, aussi rapidement qu'il était venu. La sorcière cligna succinctement des yeux dans son étonnement. D'habitude, il lui demandait de l'accompagner, ayant rapidement comprit que la française ne le laisserait jamais seul partir en mission, au bout de quelques temps, même s'il ne faisait que récupérer des informations auprès de sa propre soeur. Pas de la rencontrer seule. Marie échangea alors un regard avec June : la lueur qui brillait au fond des prunelles de la rousse ne lui laissa aucune alternative. Anna Grimaldi faisait partie du gouvernement, Marie ne plaçait aucunement sa confiance aveuglément depuis qu'ils avaient été chassés de leur planque Nocturne. 'Oh, June, tu ne connais vraiment pas le mot repos, don't you ?'. A peine libérée, elle voulait déjà se remettre dans le bain dangereux de leur monde, de leur vendetta grondante qu'ils menaient tous contre le gouvernement. Bien. Aujourd'hui, June se sauverait plus loin encore que les délimitations de sa tente.

Le craquement de leur Transplanage eut pour seul témoin les branchages de la forêt Noire. Là, quelque part sur la droite, son regard capta la forme étoilée des racines du chêne à moitié-mort. Étrange qu'elle soit apparue ici, en particulier. Le goût âcre de la défaite, du bruit sourd de la retraite, se déversa instantanément dans sa bouche. « Désolée June. On va devoir marcher un peu avant d'arriver au point de rendez-vous », son sourire désolé fut la dernière chose que la sorcière montra pleinement à la rousse avant de rabattre sur sa tête le capuchon de sa cape végétale. Elle en avait confectionné une pour Winchester quelques heures après son retour, l'esprit sonné par la bataille pour les Rebuts, de sa libération nouvelle, de la liesse qui avait envahi le cœur des Insurgés après avoir reprit de force quelques uns des leurs des griffes des Mangemorts, du Magister. Elle l'avait confectionné pour oublier qu'ils avaient également perdu de nombreux sorciers, de nombreux amis, ce jour également. Une cape aux teintes vertes, presque émeraude, pour oublier l'acte éhonté de Fred, son ultime impulsion de vengeance, les chairs déchirées de la jeune Lestrange. Marie poussa un soupir en visualisant une fois encore l'estrade maudite du Magister, la potence de dizaines d'hommes et de femmes qui n'avaient rien fait d'autre que se battre pour leur liberté. La sorcière s'était raccrochée aussi sûrement à June que June ne s'était rapprochée d'elle. Luna avait besoin (après la mort de son père, la mort de tant de figures qui lui étaient chères à son cœur) de la simple présence de son dernier rempart contre le monde dur et froid et impardonnable des adultes. Avec fluidité, Marie se déplaçait dans la forêt telle une ombre, ouvrant la marche à Winchester, lui montrant parfois d'un mouvement de la tête les quelques arbres distinctifs de Daéva qui servaient de point de rendez-vous aux Insurgés, entres eux ou bien avec leurs informateurs les plus sûrs. Mattéo, bien que le visage fermé et les yeux emplis de grief, semblait considérer Anna comme une source sûre, qui ne leur ferait jamais de mal. Il était peut-être un peu trop naïf. Comme elle crevait d'envie de parler à June à cet instant précis, ne pas laisser l'identité de Marie se mettre entre elles deux et retrouver le soutien et la protection de sa mentor. Chut, Luna, chut. C'était elle qui remettait sa vie entre ses mains, aujourd'hui. Vingt jours. Vingt jours de liberté que d'autres Rebuts n'auraient jamais. Après avoir ralenti la rousse en entravant son avancée d'un mouvement protecteur, la blonde les désillusionna dans un murmure. « La clairière est là... ». A pas feutré, elles se dirigèrent vers les arbres qui bordaient jalousement de leurs branches fournies l'éclaircie naturelle où se trouvait leur rendez-vous du jour. Craquement. Dans une grimace, elle s'injuria mentalement de ne pas avoir en plus insonorisé le bruit de leur pas. Loony, Loony, Loony… We are forgetful today, aren't we ?. « Matt, c’est toi ? ».

Marie n'eut pas besoin de se retourner vers June pour deviner l'expression de Winchester. Si Anna Gimaldi avait fait un effort vestimentaire (huuum, trop proprette au beau milieu de nulle part, tout de même), côté discrétion, Mattéo devrait établir un listing de règles, de codes, de choses à faire et à ne pas faire lorsque vous plongiez dans l'illégalité à chaque nouvelle rencontre. Rule#1 – ne jamais, jamais, prononcer le véritable prénom des Insurgés en dehors des camps insurgés. Les murs avaient bien trop d'oreilles, par Merlin ! Marie attrapa June par la main et la mena avec elle contre le tronc d'un arbre, dans le dos de Grimaldi. Tandis que cette dernière levait sa baguette magique en vue et aux yeux de tous. Rule#2 - ne jamais, jamais, indiquer à vos opposants que vous êtes une menace pour eux d'emblée de jeu. C'était décidé, elle mettrait Ron sur le coup de la rédaction d'une charte, d'un livre même, sur 'Comment ne pas vous faire remarquer lorsque vous êtes activement recherché'. Hum. Luna lui proposerait un titre différent, c'était sûr. « Terry n'a pas pu venir, aujourd'hui, Madame Grimaldi ». Si la voix était calme, le ton apposé aux deux noms n'était pas des plus plaisants. Marie n'avait rien contre elle. Elle la trouvait juste un peu étrange, avec ses yeux d'un bleu pur, à chercher de sonder l'âme de son frère à chaque nouveau rendez-vous. Qu'espérait-elle en se conduisant ainsi ?  Venger sa sœur ? L'histoire des Grimaldi lui avait serré le cœur lorsque Mattéo, à demi-mot, lui avait dit pourquoi il s'était rallié à leur cause. Alors même si Marie ne plaçait aucunement sa confiance en l’ordinairement rousse, elle lui laissait néanmoins le bénéfice du doute. D'un regard, elle chercha l'approbation de June pour les rendre visibles de nouveau, apparaître en toute quiétude face à Anna, qui s'était à présent retournée dans leur direction.

La vengeance n'était pas un moteur digne de confiance pour la reconquête de votre vie mais il était un puissant allié lorsqu'il s'agissait de planifier vos moindres déplacements, vos sacrifices stratégiques sur l’échiquier de la vie, pour vous aider à reprendre de force ce qui vous avait été volé. Et June Winchester et Anna Grimaldi étaient, étrangement, de parfaits exemples pour illustrer cette leçon de vie. Inéluctablement et indéniablement.

COPYRIGHT GIF : SHAKESPEARETTE (aka anna grimaldi choupette)
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HERO • we saved the world
June Winchester
June Winchester
‹ inscription : 13/02/2014
‹ messages : 2868
‹ crédits : moi et ma signature à crackle bones.
‹ dialogues : lightblue
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‹ liens utiles : présentation - reaghan - ronald - daphne - mood - lyanna - lorcàn - remus
‹ âge : trente ans. (01/06/1974)
‹ occupation : à la renaissance du phénix, je n'ai pas de métier (la faute au gouvernement qui estime que les loups-garous sont trop dangereux pour avoir un métier).
‹ maison : gryffondor
‹ scolarité : septembre 1984 et juin 1991.
‹ baguette : Elle est en bois d'ébène avec une plume de phénix à l'intérieur et mesurant vingt-quatre centimètres.
‹ gallions (ʛ) : 7796
‹ réputation : À Poudlard et jusqu'à sa morsure, on la connaissait parce qu'elle ne ressentait pas la douleur et qu'elle passait plus de temps à l'infirmerie pour vérifier qu'elle ne s'était pas fait mal qu'en cours. Elle a été joueuse de Quidditch aussi et pas une mauvaise. C'est un sport qu'elle a toujours adoré et qu'elle aurait bien continué par la suite. Puis après sa morsure, sa maladie s'est guérie grâce (ou à cause du) au gène loup-garou et on a fini par l'oublier. Puis après elle a été recherchée parce qu'elle a fait partie de l'Ordre du Phénix puis des insurgés. On l'a connu comme étant le rebut de Severus Snape. Puis de nouveau une insurgée. Puis héros de guerre, mais un héros qu'on remercie par un simple sourire et une petite somme d'argent, pas un héros qui mérite l'Ordre de Merlin. Vous comprenez, elle n'est pas normale. L'Ordre de Merlin, June s'en moque, mais elle ne supporte pas le snobisme de ce gouvernement qui se veut tolérant. Depuis la fin de la guerre, June se renfonce dans l'anonymat et ça lui va très bien.
‹ particularité : Loup-garou. Totalement. Elle a été mordue par Claevis, un membre de la meute de Thurisaz en 1995. La cicatrice est toujours visible et bien brillante sur son flanc gauche. Le gène lui a permis de guérir de sa maladie d'insensibilité congénitale à la douleur, mais il lui a fait perdre son boulot d'Auror aussi.
‹ faits : uc
‹ résidence : à storm's end.
‹ patronus : un renard roux
‹ épouvantard : le feu.
‹ risèd : Teddy avec Dora et Remus. Et puis elle avec Elijah et leurs enfants. Des enfants qui ne souffrent pas du gène du loup-garou.
http://www.smoking-ruins.com/t6908-june-shadow-of-the-colossus
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JULUANNA • not all those who wander are lost Tumblr_ns3gt02qrs1tqyrjzo7_250 Le feu qui consume, qui chatouille ses pieds et qui finit par une terrible douleur. L’odeur de la chair. Les hurlements dans la nuit. La tête de Ginny recouvert de flamme et son agonie qui lui arrive aux oreilles. June veut bouger, mais elle n’y arrive pas, elle est bloquée et elle assiste à la mort de la plus jeune des Weasley. Elle tente de crier pour que quelqu’un lui vienne en aide, mais aucun son ne sort de sa bouche. Les silhouettes passent à côté d’elle. Des gens qu’elle ne reconnaît pas. Des gens dont la tête est floue. Elle sait que si personne ne fait rien Ginny va mourir et qu’elle va être la suivante. Elle sent déjà la chaleur des flammes se rapprocher. Encore quelques centimètres et…

Elle se réveilla en sueur, son cœur battant férocement contre sa poitrine. June se prit la tête entre les mains et poussa un gémissement lorsque la douleur à ses côtes se réveilla. Elle réalisa finalement qu’elle n’était pas chez Snape. Encore un réveil où il lui faudrait plusieurs minutes avant de réaliser. Elle regrettait encore et toujours la modification de son corps à cause de la morsure du loup-garou, toutes ces vagues de douleurs étaient réellement handicapantes. Elle cligna plusieurs fois des yeux en essayant de calmer le tambour lancinant dans sa tête. Elle grogna pour la forme avant d’attraper une potion de soin laissée par un soigneur sur sa table de nuit de fortune. Elle déboucha la bouteille avant de l’avaler en une seule gorgée. Le goût était infect lui arrachant une grimace, mais les douleurs commencèrent à se dissiper pour son plus grand bonheur. Elle était toujours en apprentissage de ce côté-là, le monde d’un être humain à peu près normal lui était inconnu jusqu’à présent. Elle n’en menait pas large lorsqu’elle se coupait avec une feuille et que ça piquait à lui en arracher quelques larmes. Elle trouvait que c’était un comportement exagéré de sa part, mais elle n’y pouvait pas grand-chose. June tenta de se lever et dut s’y reprendre à deux fois avant de réussir à tenir sur ses jambes. Cela faisait à peine quelques jours que les exécutions avaient eu lieu et à peine deux qu’on acceptait qu’elle sorte de sa tente. Elle aurait bien voulu le faire dès qu’ils étaient entrés au camp, mais avec un genou en moins et un nez légèrement cassé, ils avaient exigé du repos en la menaçant de l’attacher au lit si jamais elle désobéissait. Elle fit quelques pas comme tous les matins pour évaluer son genou. Elle boitait un peu, mais ça allait. Les potions faisaient des miracles. Elle mit de l’ordre gardant encore ses réflexes de rebut et elle savait qu’il lui faudrait du temps avant d’abandonner tout ça : on n’allait pas la punir si jamais sa tente était en désordre. Elle allait finir par s’y faire. June sortit et ne put retenir un sourire lorsqu’elle sentit le vent sur son visage. La liberté. Le retour chez les insurgés. Le bonheur tout simplement. Ça n’avait pas été fait sans perte et sans horreur, mais enfin… enfin elle était libre. Son cauchemar fut chassé, elle l’enfouit bien profondément dans sa tête en priant pour qu’il ne revienne plus.

June partit à la recherche d’une tête connue. Elle avait laissé les Weasley retrouver Ginevra, mais elle s’était accrochée à Marie. Elle devait rattraper son retard sur les insurgés, réapprendre à participer à la vie du groupe et probablement choisir le groupe qu’elle aimerait rejoindre. Lorsqu’elle était chez Snape et qu’elle rêvait de retrouver son chemin vers ses camarades, elle était restée sur le groupe des Audacieux, mais depuis les exécutions, elle hésitait. Elle voulait que les mangemorts paient pour le mal qu’ils avaient fait ce jour-là. Elle voulait voir Avery mordre la poussière pour avoir torturé Ginny. Elle désirait en mettre une à Draco pour avoir tué ce pauvre homme et l’avoir livrée sur l’estrade. Les mangemorts ne méritaient que ça. Elle n’avait pas fait part de ses pensées à Marie de peur qu’on la catégorise alors qu'elle n'avait pas arrêté son choix. Elle était encore perdue et remplie de haine envers les mangemorts. June secoua la tête, ce n’était pas le moment de penser à tout ça. Elle ne voulait pas être de mauvais poil pour la journée. Elle avisa enfin Marie, un peu plus loin et la rejoignit. Elle fronça les sourcils lorsqu’elle la vit signer avec un homme. Elle était fascinée par les Silencieux. Ils avaient une méthode parfaite pour communiquer. Elle intercepta le regard de l’insurgé et tenta un sourire. Elle le vit se perdre dans ses signes faisant tourner la tête de Marie dans sa direction. Maladroitement, June tendit la main en guise de salut. La blonde attrapa sa baguette et dessina des lettres dans les airs. Terry. C’était ainsi que l’homme se nommait. Pseudonyme ou véritable identité, elle n’en savait rien. June hocha la tête toujours en silence. Marie intima Terry de continuer sur sa lancée. Elle avait perdu l’habitude de ce langage, mais elle comprit que l’homme confiait une mission à Marie. Mission à laquelle June voulait participer. Elle ne voulait pas rester sans rien faire dans sa tente, ça lui était insupportable. On la voulait toujours convalescente, mais pour elle c’était une torture que de rester sur son lit à attendre que la journée passe. Elle voulait être utile. On ne lui avait pas donné de baguette encore parce qu’on n’était pas sûr de sa magie. June elle-même n’était pas sûre non plus, elle n’avait plus pratiqué depuis bien trop longtemps et elle avait peur de faire des dégâts. Seulement, elle savait se battre à mains nues et elle pouvait être utile avec son flair de louve. Elle supplia Marie du regard en priant pour avoir ce regard de chien battu qu’elle adorait user lorsque Remus voulait toujours la mettre sur le banc de touche lors des missions périlleuses de l’Ordre.

Elle ne savait pas si ça avait réellement fonctionné ou pas, mais elle avait transplané avec Marie en Daeva. Elle frissonna en remettant les pieds dans cette forêt. C’était ici qu’elle avait été mordue et cet endroit avait toujours eu un effet étrange sur elle. Les sens en alerte, elle suivait Marie. « Désolée June. On va devoir marcher un peu avant d'arriver au point de rendez-vous » Elle sourit. « Ne t’inquiète pas pour moi, ça ira. » Elle tenta de minimiser le boitement, mais abandonna en se rendant compte qu’elle grimaçait à chaque fois qu’elle faisait un pas. Elle vit Marie rabattre sa capuche sur sa tête et en fit de même. La jeune femme lui avait confectionné cette cape qui permettait de se fondre dans le paysage et qui allait lui permettre de partir en mission une fois remise totalement. June l’avait remercié une demi-douzaine de fois pour ce cadeau. Elles continuèrent leur progression, la rouquine notant dans un coin de sa tête tout ce que Marie lui apprenait sur les points de rendez-vous. Elle se sentait enfin vivante loin des souvenirs de l’estrade. Loin du feu. Loin des mangemorts. Elle allait pouvoir se rendre utile pour les insurgés. Elle allait pouvoir réapprendre à vivre. June accéléra le pas en se rendant compte qu’un écart s’était creusé entre elle et Marie. Ce n’était pas le moment pour elle de se perdre, elle n’était pas sûre de pouvoir transplaner sans se désartibuler. « La clairière est là... » June hocha la tête. Elles avancèrent prudemment et June marcha sur une brindille qui craqua. Elle avait l’impression d’avoir réveillé toute la forêt et s’insulta mentalement. Quelle nouille. Elle aurait pu faire attention. « Matt, c’est toi ? ». Ah donc Terry était un pseudonyme. Elle oubliait par moment que c’était bien mieux d’évoluer avec un faux nom qu’avec son vrai. Bien plus pratique pour tromper l’ennemi. Elle sentit la main de Marie se glisser dans la sienne avant de la tirer derrière un arbre. La lueur d’une baguette passa près d’elles. « Terry n'a pas pu venir, aujourd'hui, Madame Grimaldi » June se figea. Grimaldi. Elle connaissait ce nom. Grimaldi comme dans Teresa Grimaldi. Teresa qui avait tenté par deux fois de la libérer pour finir par périr dans les flammes sans réussir. Teresa à qui elle devait beaucoup. Elle avait une dette énorme envers elle. Par mesure de précaution, elle laissa ses sens de loup prendre le dessus pour s’assurer qu’on ne leur tendait pas un piège. À part les odeurs de la forêt et celle des deux êtres humains ici présents, rien d’anormal si ce n’est l’odeur de Marie qu’elle avait l’impression de connaître sans en être certaine. La blonde porta son regard sur elle. June sortit de ses pensées et hocha la tête en guise d’approbation. « Si Terry a confiance en elle, ça doit être à juste titre. Je n’ai rien senti d’étrange aux alentours. » Chuchota-t-elle.

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WIZARD • always the first casuality
Anna Grimaldi
Anna Grimaldi
‹ inscription : 07/06/2015
‹ messages : 1824
‹ crédits : mathy.
‹ dialogues : #e95353.
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‹ âge : trente-quatre
‹ occupation : guérisseuse au service d'infection par virus et microbe magique et co-présidente de l'association "Rosier's Disease Research Trust".
‹ maison : Serdaigle
‹ scolarité : 1980 et 1987.
‹ baguette : est en bois de charme, contient une plume de phénix et mesure 26,4 centimètres.
‹ gallions (ʛ) : 5573
‹ réputation : je suis fragile et que j'ai été manipulée par mon compagnon.
‹ particularité : occlumens.
‹ faits : je suis de sang pur, que je fais partie de la famille Grimaldi, que je suis d'origine italienne, que j'adhère aux idées insurgées mais que je me suis résolue à ne jamais les rejoindre pour le bien être de ma fille, que je suis une ancienne guérisseuse et que je sais donc comment soigner les gens de diverses pathologies, que je me défends en duel, que j'adore lire, que j'apprécie les jolies choses.
‹ résidence : dans un petit studio sur le chemin de traverse que le gouvernement a bien voulu me donner pour mon implication de guérisseuse durant la guerre. La demeure des Grimaldi à Herpo Creek ainsi que mon appartement à la Bran Tower avaient été saisis. Je dispose toujours d'une résidence secondaire et tertiaire à Brighton (maison d'été) et à Florence (terres italiennes).
‹ patronus : un lapin, patronus de Thomas
‹ épouvantard : un entassement de corps, celui de mes enfants et des êtres qui me sont chers.
‹ risèd : ma famille heureuse et recomposée.
http://www.smoking-ruins.com/t1958-anna-loooove-me
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Elle se serait frappée si ses mains n’étaient pas occupées à maintenir fermement sa poigne autour de sa baguette. Pour avoir suivi des cours de duel et en avoir produit quelques-uns par le passé, elle savait que la position qu’elle allait adopter pour attaquer ou contrer les coups aurait beaucoup d’importance, et que la raideur n’en était pas une. Elle détendit donc ses doigts et commença à se maudire mentalement. Décidément, en quelques secondes, elle paraissait déjà comme la plus piètre insurgée qui puisse exister, elle ne s’adapterait jamais à ce mode de vie. Le bourrage de crâne qu’elle avait subi étant jeune y était sûrement pour beaucoup. Elle n’agissait pas comme une insurgée, elle ne connaissait pas leur méthode, elle ne savait pas grand-chose sur leur mode de vie – à part le fait qu’il devait se terrer dans des recoins pas toujours agréables – et elle savait encore moins comment ils préparaient leurs offensives. Tout ce qu’elle avait le droit de savoir, elle l’obtenait de Matteo, après qu’il ait lui-même obtenu l’aval des dirigeants du camp d’insurgés. Elle savait qu’ils manipulaient forcément les informations en leur faveur afin de piéger les Mangemorts ; les Mangemorts eux-mêmes en faisaient de même lorsqu’ils fournissaient à Anna des informations à transmettre aux Insurgés. Mais Anna possédait une certaine perspicacité, et de tout ça, elle retrouvait facilement des vérités – avec l’aide de quelques recherches supplémentaires et des commères incapables de garder leur langue - . Des fois, elle se disait qu’elle n’était bonne qu’à ça, la manipulation, les mensonges … Triste aveu de l’inutilité qu’elle aurait à rejoindre les Insurgés … Pourtant, au fond d’elle, elle était portée par une puissante envie, un élan indescriptible la poussant à suivre son instinct et enfin combattre ce que son subconscient avait toujours considéré comme le mal. Elle n’était peut-être pas encore faite pour devenir une vraie insurgée, mais elle allait apprendre – comme elle avait toujours tout appris – et elle en était convaincue, avec de l’expérience, elle ne referait plus les mêmes erreurs.

Elle baissa prudemment sa baguette et la rangea dans sa poche, sa main toujours refermée dessus. C’est à ce moment qu’elle entendit la voix particulièrement familière de Panda. Panda – un pseudo, sans aucun doute – était la jeune demoiselle qui accompagnait toujours son frère lorsqu’il venait prendre des informations auprès d’Anna. Avec le temps, elle s’était habituée à sa présence, mais elle se souvenait qu’à la première rencontre, elle avait été méfiante et s’était demandé si on était en train de lui tendre un piège. « Terry n'a pas pu venir, aujourd'hui, Madame Grimaldi » Elle se retint de rire en entendant l’intitulé employé pour la décrire. Elle était donc Madame Grimaldi … Elle n’a jamais été Madame Grimaldi avant ça ; elle a été Madame Prescott, Mademoiselle Grimaldi, mais jamais Madame. A ses yeux, Gaya était la seule madame Grimaldi existante, et être étroitement affiliée à cette personne la rendait nauséeuse. Elle resta collée au tronc d’arbre où elle s’était appuyée et prit de profonde inspiration. Si Matteo n’avait pas pu venir, elle n’avait plus rien à faire ici. Comment allait-elle pouvoir satisfaire sa curiosité et se convaincre que les insurgés étaient le bon camp à rejoindre, alors que Matteo ne daignait même pas se montrer lorsqu’elle avait besoin de lui ? Elle lui en voulait, elle lui en voulait horriblement. Elle serra les poings et sentait qu’elle commençait à hyperventiler. Réaction complètement puérile qu’elle avait pourtant trop souvent ces derniers temps, lorsque les choses ne se passaient comme elles devraient. Elle sentait son monde s’effondrer un peu plus autour d’elle, et elle avait l’impression d’être de plus en plus seule. Sa famille même, la reniait, la laissait tomber, elle voulait mourir … Elle posa le bout de ses doigts sur sa bouche et ravala un sanglot. Ce n’était pas le moment de se montrer faible et vulnérable. Elle se racla la gorge et répondit « Est-ce qu’il va bien ? Vous a-t-il laissé un message pour moi ? » Avait-il été blessé ? Allait-il bien ? Asleigh lui avait pourtant dit que tout se passait bien … Elle espérait au fond d’elle que son absence à ce rendez-vous avait une explication plausible et qu’il n’avait pas juste fait en sorte d’éviter de la voir. S’il avait fait ça, elle ressentirait un dégoût total. Envoyer des gens de son camp et risquer leur vie pour ne pas avoir à la voir, aurait été une réaction totalement infantile et surtout ce n’était pas lui. Enfin, par le passé, ça n’aurait pas été lui, mais elle avait l’impression de ne plus le connaître. Depuis la mort de Teresa, il avait changé, il était parti rejoindre les insurgés sur un coup de tête, ils avaient bien discuté ensemble quelques fois après ça, ils s’étaient disputés aussi, mais Anna était certaine, à l’époque, que les choses s’arrangeraient. A présent, elle n’en était plus vraiment sûre. Elle expulsa un profond soupir, jeta un œil à la clairière et se tourna face au tronc, contre lequel, elle colla son front.

Si Matteo n’était pas là, ne pouvait-elle pas interroger son garde-du-corps ? Qualification étonnante pour cette jolie petite blonde aux allures fragiles mais à la discrète puissance intérieure. Anna l’avait toujours vu simplement en retrait, elle parlait peu, mais elle semblait pouvoir apporter beaucoup. Matteo devait avoir suffisamment confiance en Panda pour la laisser le suivre partout pour le protéger, et pour l’envoyer à sa place à un rendez-vous avec Anna. Cette relation de confiance, elle était censée la partager avec son frère, et pourtant, actuellement c’est avec Panda qu’il la vivait. Elle était désespérément jalouse, mais également heureuse qu’il ait quelqu’un sur qui compter. Dans un murmure quasiment inaudible, elle formula sa demande comme une plainte. « Pourriez-vous m’aider à voir les choses de manière plus claire ? » Sa question était vague, elle ne devait pas avoir beaucoup de sens, et pourtant, elle traduisait parfaitement ses émotions, ce trouble intérieur qui rendait son existence invivable. Elle prit une profonde inspiration et se décolla de l’arbre. Elle fit un pas sur le côté et cherchait à discerner la silhouette de la protectrice de Matteo. La surprise fut immense lorsqu’elle remarqua deux ombres au lieu d’une. Ces deux personnes n’étaient pas très loin d’elle, mais Anna ne réussit pas à reconnaître l’accompagnatrice de Panda. Se promenaient-ils toujours à deux ces insurgés, elle n’avait jamais eu l’occasion d’en rencontrer un, seul ; surement une mesure de sécurité … Ou avaient-ils simplement peur de ce qu’Anna aurait pu faire ? Elle, qui pourtant, semblait inoffensive. « Ai-je le droit de vous voir ? Ou dois-je m’adresser aux arbres durant toute la conversation ? » Elle avait dit cela sur un ton tout à fait calme et ne voulait surtout pas que ces paroles ne soient interprétée comme impatientes ou agressives ; elle avait seulement envie de discuter avec une personne en face à face, et vu que cela ne pouvait pas être Matteo, elle se contenterait de ces deux silhouettes cachées parmi l’arborescence verdoyante. Elle fit tourner sa baguette entre ses doigts par sécurité et de son autre main, elle remettait une mèche de cheveux derrière son oreille.

Allait-on se fier aux seules bonnes paroles d’Anna et au souvenir de la bonne personne qu’elle pouvait être à l’époque où Matteo lui parlait encore ? Ou allait-on simplement lui faire passer un message et la laisser à son triste sort ? Elle espérait vraiment que ces deux personnes l’aideraient, quelle que soit la façon dont elles le feraient. Anna était convaincue que cette conversation marquerait un tournant dans son existence … Tout du moins, si elle avait lieu …
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Luna Lovegood
Luna Lovegood
‹ inscription : 31/05/2015
‹ messages : 5660
‹ crédits : LUX AETERNA (avatar), TUMBLR + MATHY LA BEST (gifs), KAZUO ISHIGURO (quote).
‹ dialogues : bleu (luna - #669999) ; rosé (marie - #cc6666).
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‹ âge : (depuis le 13/02/04) 23
‹ occupation : aventurière dans l'âme, souvent bénévole, étudiante par correspondance et mère à plein temps.
‹ maison : Serdaigle
‹ scolarité : septembre 1992 et décembre 1997.
‹ baguette : mesure 25, 8 centimètres, a été taillée dans du bois de sorbier et son cœur recèle un ventricule de dragon.
‹ gallions (ʛ) : 10432
‹ réputation : je suis différente ; même je ne suis plus aussi loony qu'auparavant.
‹ particularité : douée d'un sixième sens tel qu'on me soupçonne d'avoir le troisième œil.
‹ faits : Marie n'est plus ; que je me réhabitue à mon nom, mon visage et ma vie d'autrefois, tant bien que mal ; que les conséquences d'une année et demie volée sont rudes ; que je crois en Harry Potter depuis toujours ; que je suis une héroïne de guerre ; qu'il me manque du bon sens et une part d'humanité ; que je ne pourrais pas survivre sans ma fille, Lesath, ni son père, Rolf Scamander, à mes côtés ; que notre famille détonne ; que je suis l'une des sacrifiés scolaires de la guerre ; que Lesath est atteinte du syndrome Rosier.
‹ résidence : dans cette drôle de demeure du Devon, en forme de tour d'échecs, avec Rolf et notre fille, Lesath. Autrefois musée du gouvernement, aujourd'hui réhabilitée, elle s'élève toujours aux abords de Loutry-Ste-Chapsoule.
‹ patronus : un sombral, après de nombreuses métamorphoses (le lièvre et le panda ont été les plus marquantes).
‹ épouvantard : une forme prostrée dans un sous-sol tantôt calciné, tantôt humide (représentation d'un retour en arrière inéluctable, sans Lesath, sans Rolf, sans ceux qui comptent pour moi).
‹ risèd : une longue chaine dorée, sertie de six pendentifs très particuliers.
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To live is to suffer.
To survive is to find some meaning in the suffering.

Marie continuait d'observer avec attention les traits de June Winchester, la fascination bien inscrite dans le regard : la condition des loups-garous n'avait de cesse d'émerveiller Luna Lovegood. Si elle s'était sentie gênée par la présence de Bill et menacée par celle de Fenris, Marie se sentait inconditionnellement en sécurité aux côtés de la rousse. « Si Terry a confiance en elle, ça doit être à juste titre. Je n’ai rien senti d’étrange aux alentours. ». Une fois la sorcière eut-elle reçu l'accord de sa comparse qu'elle acquiesça d'un mouvement de tête, prête à lever le sortilège de désillusionnement qu'elle avait jeté quelques instant auparavant. Mais avant de pouvoir prononcer le moindre mot, l'inquiétude de la voix d'Anna Grimaldi détourna l'attention de Marie. Dire qu'elle était étonnée était un doux euphémisme : la blonde avait souvent rencontré la sœur de Terry auparavant et, bien que toujours en retrait et rarement engagée dans leurs conversations saccadées, elle n'avait jamais vu une seule fois Anna hésiter, craindre ou même être désemparée face à son frère. La voir ainsi, la main tremblotante contre ses lèvres, la silhouette d'ordinairement fière s'affaisser, visuellement perdue, fit se serrer le cœur de Marie dans sa poitrine, l'oppressant aussi sûrement que le souvenir de son père… « Est-ce qu’il va bien ? Vous a-t-il laissé un message pour moi ? ». D'un geste vague, d'un murmure affaibli, Marie reprit le cours de ses pensées et murmura les mots pour stopper les effets du sortilège de désillusionnement, chassant tant bien que mal le sentiment d'impuissance que la Grimaldi avait provoqué en elle. Non, Terry ne lui avait passé aucun message pour elle. Il lui avait juste demandé de le remplacer, de parler en son nom, de récupérer des documents à sa place. Il ne lui avait même pas laissé le temps de lui demander pourquoi il n'honorerait pas sa sœur de son habituelle présence… Sous le capuchon de sa cape, Marie sentit ses lèvres se tordre dans une grimace : les seules fois où les insurgés n'indiquaient à personne – pas même leurs amis – le programme de leur journée, c'était indéniablement à cause de la dangerosité de leur mission. Avertir Anna que son frère risquait peut-être sa vie en ce moment même n'était certainement pas la chose la plus judicieuse à faire maintenant.

Les deux insurgées continuaient d'observer la rousse qui, dans un soupir, se détourna d'elles et colla son front contre le tronc d'un arbre. Si elle jouait la comédie, alors, Anna Grimaldi était une très grande actrice. Malgré la réflexion pernicieuse, paranoïaque, de Marie, Luna ne put s'empêcher d'esquisser un mouvement dans la direction de la rousse, son corps métamorphosé voulant aller rassurer, soutenir, conforter Anna dans le désarroi qu'elle expérimentait à ce moment-là. Marie se stoppa avant même de pouvoir complètement se révéler à la Grimaldi, s'insultant mentalement d'un tel manque de volonté : n'avait-elle pas renforcé ses barrières, les murs de Marie, pour protéger Luna après l'épisode catastrophique de sa rencontre avec Fenris ? « Pourriez-vous m’aider à voir les choses de manière plus claire ? ». Marie se pinça les lèvres tandis qu'elle reformulait les mots quasi-inaudibles de la rousse dans sa tête. N'ayant rien compris, elle se tourna une nouvelle fois vers June, espérant qu'elle, au moins, aurait réussi à déchiffrer les paroles de la troisième femme. Les sens super-développés de Winchester étaient un don du ciel pour elle lorsqu'elle réécouta les paroles d'Anna, répétés par la voix basse de sa coéquipière éphémère. Qu'est-ce que c'était que ça ? Grimaldi avait-elle des doutes ? Se pourrait-il qu'elle veuille faire plus encore que de passer des copies de documents ministériels aux Insurgés ? Marie tirerait les oreilles de Terry la prochaine fois qu'il la mettrait dans ce genre de situations : n'avait-il donc rien apprit de l'éclatement de l'Ordre du Phénix ? Ne savait-il pas que la communication pouvait résoudre bien des problèmes ? La stature droite et fière de la sorcière conférait au moins une certitude à Marie : les Grimaldi étaient des sorciers capables, qui pouvaient peut-être faire bien plus que de combattre dans l'ombre. L'aînée Grimaldi pouvait peut-être faire en sorte d'établir des liens entre son pays natal et les insurgés, malgré la fermeture des frontières ? Marie soupira brièvement : elle détestait cela, l'influx logique, la pensée stratégique, qu'Hermione avait insufflé en elle…. Plus grand, voir toujours plus grand. Qui sait ce qu'une simple idée peut véritablement faire, une fois élaborée, une fois renforcée comme un coffre-fort à Gringotts ? Une simple idée pouvait faire changer beaucoup de choses. C'est en se répétant les premières paroles d'Hermione, les clefs stratégiques qu'elle lui avait donné, que Marie jeta un dernier coup d’œil vers June et, d'une lueur vive, lui fit comprendre qu'elles feraient finalement bien plus que de la simple récupération de documents.  

« Vous comprendrez que je ne peux pas vous dire où se trouve actuellement Terry, Anna... ». Si elle ne pouvait pas agir comme elle le souhaitait, Marie se permettait au moins d'utiliser le prénom qu'elle avait tant de fois entendu de la bouche du frère Grimaldi. L'insurgée espérait que la rousse entendrait le soutien qu'elle lui voulait lui apporter malgré leurs différences. Quelques pas lui suffirent pour finalement s'extirper de la pénombre dans laquelle Daéva les avait plongées, June et elle. La blonde ne retira pas pour autant le capuchon de sa cape, restant sur le qui-vive malgré le calme environnant. Elle ne voulait plus être la cinquième roue du carrosse, l'insurgée qui se terrait dans un coin de protéger ceux qui agissaient. Après tout, June ne lui avait jamais appris à avoir peur, à subir le manque de connaissances que sa formation magique inachevée lui avait imposé. Intérieurement, Luna souriait sereinement, heureuse de pouvoir enfin mettre en pratique les leçons que June lui avait donné dans le passé. « … mais il va bien ». Sa voix n'avait même pas hésité, n'avait pas vrillé un seul instant, en énonçant le mensonge. Non. Tu ne mens pas. Tu ne sais pas. C'est différent... Après avoir inspiré profondément, elle fit un pas sur le côté et indiqua d'un mouvement respectueux la forme de June qui marchait à son tour sur le sol de la clairière. « Je vous présente une amie. Vous n'avez rien à craindre, nous ne vous voulons aucun mal ». Marie trouva judicieux d'ajouter une note rassurante à ses mots, espérant que la présence d'une inconnue ne mettrait pas les nerfs de la sorcière en pelote. Que l'absence de Terry ne la troublerait pas plus que de raison...

L'insurgée observa June et, d'un sourcil levé, s'assura que la rousse ne voyait aucun inconvénient de ne pas avoir communiqué à la Grimaldi son véritable prénom. Peut-être aurait-elle confiance en la sorcière, peut-être pas. Ce qui était sûr, c'était que Marie avait pleinement confiance en June pour ce qui était du tournant qu'allait prendre leur rencontre. Marie savait que June était douée pour communiquer. Plus encore que June, sa mentor, celle qui l'avait toujours guidé lors de leurs moments de liberté et d'emprisonnements, pouvait, savait, devait reprendre sa place en tant qu'Insurgée. Quoi de mieux que de rendre la vue à une aveugle en ces temps troublés ?
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June Winchester
June Winchester
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‹ dialogues : lightblue
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‹ liens utiles : présentation - reaghan - ronald - daphne - mood - lyanna - lorcàn - remus
‹ âge : trente ans. (01/06/1974)
‹ occupation : à la renaissance du phénix, je n'ai pas de métier (la faute au gouvernement qui estime que les loups-garous sont trop dangereux pour avoir un métier).
‹ maison : gryffondor
‹ scolarité : septembre 1984 et juin 1991.
‹ baguette : Elle est en bois d'ébène avec une plume de phénix à l'intérieur et mesurant vingt-quatre centimètres.
‹ gallions (ʛ) : 7796
‹ réputation : À Poudlard et jusqu'à sa morsure, on la connaissait parce qu'elle ne ressentait pas la douleur et qu'elle passait plus de temps à l'infirmerie pour vérifier qu'elle ne s'était pas fait mal qu'en cours. Elle a été joueuse de Quidditch aussi et pas une mauvaise. C'est un sport qu'elle a toujours adoré et qu'elle aurait bien continué par la suite. Puis après sa morsure, sa maladie s'est guérie grâce (ou à cause du) au gène loup-garou et on a fini par l'oublier. Puis après elle a été recherchée parce qu'elle a fait partie de l'Ordre du Phénix puis des insurgés. On l'a connu comme étant le rebut de Severus Snape. Puis de nouveau une insurgée. Puis héros de guerre, mais un héros qu'on remercie par un simple sourire et une petite somme d'argent, pas un héros qui mérite l'Ordre de Merlin. Vous comprenez, elle n'est pas normale. L'Ordre de Merlin, June s'en moque, mais elle ne supporte pas le snobisme de ce gouvernement qui se veut tolérant. Depuis la fin de la guerre, June se renfonce dans l'anonymat et ça lui va très bien.
‹ particularité : Loup-garou. Totalement. Elle a été mordue par Claevis, un membre de la meute de Thurisaz en 1995. La cicatrice est toujours visible et bien brillante sur son flanc gauche. Le gène lui a permis de guérir de sa maladie d'insensibilité congénitale à la douleur, mais il lui a fait perdre son boulot d'Auror aussi.
‹ faits : uc
‹ résidence : à storm's end.
‹ patronus : un renard roux
‹ épouvantard : le feu.
‹ risèd : Teddy avec Dora et Remus. Et puis elle avec Elijah et leurs enfants. Des enfants qui ne souffrent pas du gène du loup-garou.
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JULUANNA • not all those who wander are lost Tumblr_ns3gt02qrs1tqyrjzo7_250 June n’était que spectatrice de cet étrange échange. Elle avait totalement perdu l’habitude de ce genre de rendez-vous. À vrai dire, au temps où elle était chez les Belliqueux, elle ne perdait pas son temps à aller récolter les informations, tant qu’elle pouvait effectuer des missions et bouger sans prendre le temps de réfléchir, c’était tout ce qui lui importait. Elle ne connaissait pas les pratiques des autres camps et elle était restée trop peu de temps chez les Audacieux pour prendre part aux petits rituels comme celui-ci. Elle comprenait la méfiance de Marie. Elle comprenait le malaise de la Grimaldi. La rouquine sentit son estomac se nouer retrouvant les vieux réflexes d’antan. Elle entendit vaguement Marie chuchoter et elle sentit le sortilège de désillusion se briser. June hésita à faire un pas dans la direction de l’autre rouquine, mais elle s’abstint. Grimaldi ne la connaissait pas, qu’elle reste à sa place et laisse Marie gérer la situation. Tu n’es que spectatrice, June. La jeune femme écouta les échanges jusqu’à ce que la blonde se tourne vers elle, un air interrogatif sur le visage. Elle comprit rapidement qu’elle devait répéter la dernière phrase de la Grimaldi. « Elle nous demande de l’aider à voir les choses de manière plus claire. » Fit-elle en chuchotant. June se demandait de quoi elle parlait. Si c’était à propos de Terry, de la situation ou d’un point qui restait toujours obscur pour la rouquine ? Elle vit une ombre passer sur le visage de Marie. Elle semblait être en proie aux doutes. « J’ignore aussi ce qu’elle veut dire par là… et je ne sais pas si ça va t’aider, mais il n’y aucune mauvaise présence en plus. Je ne sens rien de problématique. » Elle l’avait déjà dit quelques minutes auparavant, mais elle voulait rassurer Marie le plus possible. De plus, elles avaient une autre Grimaldi en face. Elle devait être digne de confiance n’est-ce pas ? La louve en elle avait confiance, June savait qu’elle se trompait rarement, mais elle avait appris à se méfier de tout le monde depuis des années. La louve gronda. Elle n’aimait pas qu’on mette sa parole en doute. June l’ignora royalement se concentrant sur la scène. « Vous comprendrez que je ne peux pas vous dire où se trouve actuellement Terry, Anna... ». Ainsi donc, son prénom était Anna. Elle nota cette information dans un coin de sa tête. Anna Grimaldi. Elles sortirent enfin de la pénombre des arbres. « … mais il va bien » June resta muette, Marie avait décidé de conserver sa capuche sur la tête alors qu’elle était prête à la retirer. Elle laissa retomber ses bras le long de son corps. Ne pas se précipiter. C’était important d’être méthodique dans ce genre de situation. Elle se mit au même niveau que Marie. « Je vous présente une amie. Vous n'avez rien à craindre, nous ne vous voulons aucun mal. » June sourit à l’insurgée et hocha la tête dans la direction d’Anna. « Red. Vous pouvez m’appeler Red. » C’était ainsi qu’un mangemort l’avait surnommée en voyant ses cheveux et pas n’importe quel mangemort. Nott. Celui qui l’avait capturé. Celui qu’elle s’était promis de retrouver pour lui faire payer sa capture et les entraînements avec Greyback. Ton premier meurtre ? Sa faute.

Elle utiliserait Red à l’avenir. Red pendant les missions. June pour les amis. Red pour attirer celui qu’elle ne pouvait oublier. Ce surnom avait aussi une autre signification. Dans les vieilles histoires, on disait que c’était ainsi que s’appelait le Petit Chaperon Rouge et tout le monde sait que le loup c’était elle en vérité. Du moins, c’était cette version que son père lui avait raconté quand elle était un peu plus jeune. Elle avait trouvé la coïncidence amusante. « Ça va aller miss Grimaldi ? » L’état de la jeune femme l’inquiétait. Il lui semblait qu’elle était fatiguée, épuisée même. Ça devait être harassant de jouer un double jeu avec la société actuelle. Ce devait être épuisant. Un rôle qui ne lui conviendrait pas. June admirait la troisième femme pour ce qu’elle faisait et pour l’effort que ça devait lui demander. Elle savait qu’elle n’aurait jamais pu être de l’autre côté de la barrière sans hurler à l’injustice à chaque fois qu’elle voyait un mangemort enfreindre les droits de l’Homme. Pas en sachant Teddy et Andromeda perdus quelque part sans savoir s’ils pouvaient circuler sans se faire attraper. June s’arrêta soudainement. Elle se laissait emporter par ses émotions, ce n’était pas bon. Pas bon du tout. Au final, Finley avait peut-être raison. Elle était encore fragile. Elle serra les poings et respira un bon coup. Elle devait redevenir rationnelle et mettre ses émotions de côté. Elle accompagnait Marie, hors de question qu’elle foute en l’air sa mission. Elle adressa un léger sourire à Anna et à la blonde. Qu’elles poursuivent.

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Anna Grimaldi
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‹ inscription : 07/06/2015
‹ messages : 1824
‹ crédits : mathy.
‹ dialogues : #e95353.
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‹ âge : trente-quatre
‹ occupation : guérisseuse au service d'infection par virus et microbe magique et co-présidente de l'association "Rosier's Disease Research Trust".
‹ maison : Serdaigle
‹ scolarité : 1980 et 1987.
‹ baguette : est en bois de charme, contient une plume de phénix et mesure 26,4 centimètres.
‹ gallions (ʛ) : 5573
‹ réputation : je suis fragile et que j'ai été manipulée par mon compagnon.
‹ particularité : occlumens.
‹ faits : je suis de sang pur, que je fais partie de la famille Grimaldi, que je suis d'origine italienne, que j'adhère aux idées insurgées mais que je me suis résolue à ne jamais les rejoindre pour le bien être de ma fille, que je suis une ancienne guérisseuse et que je sais donc comment soigner les gens de diverses pathologies, que je me défends en duel, que j'adore lire, que j'apprécie les jolies choses.
‹ résidence : dans un petit studio sur le chemin de traverse que le gouvernement a bien voulu me donner pour mon implication de guérisseuse durant la guerre. La demeure des Grimaldi à Herpo Creek ainsi que mon appartement à la Bran Tower avaient été saisis. Je dispose toujours d'une résidence secondaire et tertiaire à Brighton (maison d'été) et à Florence (terres italiennes).
‹ patronus : un lapin, patronus de Thomas
‹ épouvantard : un entassement de corps, celui de mes enfants et des êtres qui me sont chers.
‹ risèd : ma famille heureuse et recomposée.
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Ses doigts tapotaient sa baguette comme ils appuieraient sur les touches d’un piano. Elle avait la manie d’occuper ses mains de cette manière quand elle était stressée, nerveuse ou anxieuse. Son esprit était ainsi détourné de ces pensées malsaines et évoluait dans un monde parallèle sans qu’elle ne soit pour autant inconsciente face à ce qui se passait dans la réalité. Elle n’était vraiment pas rassurée à ce moment même. Elle avait beau connaître Panda, elle venait de se rendre compte que la présence de deux personnes n’offrait pas que des avantages. Elle était en infériorité numérique et si elle venait à dire une bêtise, elle n’aurait peut-être qu’une chance minime de s’en sortir. Comment allait-elle pouvoir être honnête si une faucheuse était présente derrière elle et pouvait la tuer à la moindre parole qu’elle dirait de travers ? Elle avait tant d’aveux à faire, et tellement peu de chance de pouvoir s’échapper après les avoir fait … Si Matteo avait été là, elle aurait pu espérer s’en sortir sans grands encombres, mais là, en présence de deux insurgées qui ne la connaissaient qu’aux travers des aprioris et de ce qu’avait pu raconter Matteo à son sujet, elle était coincée, elle était perdue

« Je vous présente une amie. Vous n'avez rien à craindre, nous ne vous voulons aucun mal » Si elle n’était pas si fébrile, elle aurait sûrement ri … Pas de ces rires sincères et intéressés. Plutôt un rire rauque, sadique et presque effrayant. Cela dit, elle était beaucoup trop tendue pour rire, sa gorge était serrée, ses membres étaient raides, ses doigts ne battaient même plus les pulsations du morceau de Debussy qu’elle avait en tête quelques minutes plus tôt. Elle ne devait pas avoir peur, elle ne devait pas les craindre … Quelle ironie quand les seuls sentiments qui la parcouraient étaient des sentiments d’inquiétude. Plus les deux jeunes femmes s’approchaient et plus elle sentait que ses jambes se dérobaient sous son poids. Elle n’aurait même pas la force de reculer ou de partir en courant … Ses pieds étaient fixés au sol, mais elle avait la sensation que tous ses os se liquéfiaient et allaient fondre sur le sol. Qu’est-ce qui lui prenait ? Elle, qui avait toujours surmonté les pires problèmes et les pires moments de sa vie avec courage, n’était plus qu’une poupée abîmée que l’on ne ramasserait même pas et que l’on jetterait ? Elle devait se reprendre, et vite. Elle fixait la forme des deux silhouettes qui devenait de plus en plus claire, de plus en plus précise, elle s’accrochait à l’idée qu’elle était forte et que s’il lui arrivait quelque chose, Matteo apparaitrait pour la défendre. Espoir futile, regrets stériles, tout ce qu’elle s’imaginait n’était qu’un besoin vain de retrouver la stabilité et la proximité qu’elle avait avec son frère avant que tout ça n’arrive. Elle reconnut immédiatement la silhouette de Panda. Sa tête était recouverte d’une capuche, mais elle pouvait discerner quelques mèches blondes qui s’en échappaient. Elle détourna son regard vers la seconde personne, vêtue elle aussi d’une cape et encapuchonnée. Elles étaient prudentes elles, au moins … Elle dévisagea cette nouvelle venue, pas tout à fait nouvelle en réalité. Elle discerna, à travers les tissus, le visage fatigué d’une jeune rousse que son cerveau connaissait. Elle n’arriva cependant pas à mettre immédiatement un nom sur ce visage. « Red. Vous pouvez m’appeler Red. » Red … encore un pseudo, sans aucun doute, sûrement lié à la couleur de ses cheveux, peut-être même à cause de son tempérament énergique, impulsif ou courageux … Courage, peut-être même que ce surnom était lié à la maison qu’elle avait fréquenté à Poudlard. Gryffondor ! pensa-t-elle. C’était donc ça, elle se rappelait de la petite fille, de son doux visage et de sa chevelure rougeoyante. Elle ne pouvait oublier la demoiselle qui s’était avancée vers le tabouret le premier jour à Poudlard et dont le visage avait été quasiment recouvert par le Choixpeau. Elle avait ri, mais surtout elle s’était souvenue, elle pouvait maintenant faire le parallèle … Et puis il y avait eu les exploits de la jeune fille en tant que batteuse dans l’équipe de Quidditch, Matteo y était aussi, ils étaient partenaires. June … C’était ça, son prénom, il lui semblait … Sa mémoire lui jouait parfois des tours, mais il lui semblait bien que June était le prénom de celle qui se faisait maintenant appeler Red. Elle ne voulait surtout pas la déranger ou la mettre dans une situation d’inconfort, du coup, elle ne dit rien à ce propos et finit par baisser les yeux vers le sol.

« Ça va aller miss Grimaldi ? » Allait-elle aller mieux un jour ? Elle n’en était pas certaine, elle n’en avait même plus vraiment l’espoir. Son visage se décomposait au fur et à mesure que le temps avançait. Elle se rendait compte que peu importe ce qu’elle dirait aujourd’hui, elle se retrouverait dans une situation qu’elle n’avait pas désiré. Si elle avouait tout, elle risquait d’être pris en otage, d’être tuée, d’être traitée de traitre et d’être reniée à tout jamais par les insurgés. Elle serait alors éloignée de son frère, elle ne le reverrait jamais et n’aurait jamais l’occasion de lui dire à quel point elle était désolée de l’avoir laissé tomber et de lui avoir fait du mal. Si elle ne disait que les choses qui pouvaient la sécuriser, elle serait de retour dans sa bulle de mensonges, elle continuerait à travailler pour les Mangemorts en se risquant à leur fournir des informations qui pourraient mettre en danger Matteo, Asleigh, Panda ou Red – June – et elle n’arrêterait jamais de culpabiliser. Elle était dans un cercle vicieux, il n’y avait aucune bonne route. Chacune de ses solutions n’était qu’un chemin escarpé, semé d’embûches, de problèmes et de risques. Elle était dans une impasse. Elle serra les dents et se retourna pour cacher les émotions qui commençaient à l’envahir … Elle était trop pudique. Ne jamais tourner le dos à de possibles assaillants. Elle l’avait appris lorsque son père lui avait enseigné les rudiments des duels. Ces mots résonnaient encore dans sa tête comme s’il était à côté d’elle pour le lui rappeler. Cependant, elle n’en avait rien à faire de ces avertissements … Si Panda et Red étaient dangereuses et qu’elles l’attaquaient, elle se disait qu’elle aurait peut-être plus à gagner qu’à perdre. Cela était égoïste à avouer, mais la mort était le plus grand repos qu’elle n’aurait jamais en restant vivante. En se laissant gagner par la mort, elle serait libérée de toute sa culpabilité, elle récupérerait bien plus d’heures de sommeil qu’elle en aurait besoin, et elle n’aurait plus besoin de réfléchir au meilleur camp à rejoindre – bien que ce choix fût déjà fait, en venant ici aujourd’hui - .

Elle était émotive, vulnérable et n’avait plus rien à perdre. Son égoïsme et la guerre s’étaient liés de pair pour rendre sa vie invivable. Si elle voulait se libérer d’un poids, c’était à présent qu’elle devait le faire. Elle se retourna vers les deux jeunes femmes – car elles étaient bien plus jeunes et semblaient plus fortes qu’elle – et se révéla telle qu’elle devait être, fatiguée, déchirée et détruite. Ses yeux brillaient d’un voile humide sur lequel les rayons du soleil s’épanouissaient. Elle les observa quelques secondes, juste assez pour sentir leur pitié, et baissa les yeux vers ses pieds. Elle fit quelques pas vers elle, mais laissa une distance de sécurité pour ne pas les effrayer. « J’aurais aimé que Matt – Terry ou peu importe comment il se fait appeler – soit là. Les choses auraient été plus faciles. » Elle renifla, essuya le coin de ses yeux d’un mouvement rapide de la main et poursuivit. « Cela va sûrement vous paraître fou, mais je viens expier mes pêchés et tenter de me faire pardonner pour le mal que j’ai pu faire. » Elle prit une profonde inspiration et observa la réaction de ses interlocutrices. Elle devait être lamentable à voir, mais elle avait une chance de dire la vérité. « Je pensais venir au départ pour avoir des réponses, comprendre comment vous viviez, décider de mon avenir. Mais en fait, je pense qu’au fond de moi, je l’avais déjà choisi. Teresa, Matt, Thomas … Ils l’ont tous compris avant moi. Seulement, je vous dois des vérités avant de vous laisser penser que j’ai ma place parmi vous. En fait, je pense que quand je vous aurai tout dit, vous n’aurez qu’une envie, me tuer, m’enfermer, peut-être me torturer. Et je l’aurais mérité … Mais je vous demande de m’écouter jusqu’au bout, parce que tout est devenu trop dur à garder sur mes simples épaules. Moi qui ai toujours voulu paraître forte, je pense qu’ironiquement, j’ai simplement prouvé que j’étais faible et incapable. » Elle pinça les lèvres. Elle s’adressait à des personnes qu’elle connaissait à peine, mais en qui Matteo avait eu assez de confiance pour les envoyer à sa place. Elle voulait croire que ses mots ne resteraient pas silencieux, qu’ils ne seraient pas ignorés et oubliés. Elle était fin prête à tout avouer à quelqu’un, à dire la vérité, à délaisser les douleurs qu’elle accumulait depuis trop longtemps. « Je ne vous demande pas de comprendre mes choix, mais si vous pouviez me laisser ne serait-ce que le bénéfice du doute, pour ma … » Fille, allait-elle dire. Néanmoins elle n’était pas encore prête à tout dire à ce propos. « … famille. »

Elle ferma les yeux, inspira longuement, repoussa ses mèches de cheveux derrière ses oreilles et croisa ses bras sur sa poitrine. « Je ne sais pas clairement de quoi je suis responsable. J’ai peut-être tué des gens sans le vouloir, mais j’ai surtout trahi votre confiance. » Silence. Soupir. « Durant ces derniers mois, j’ai conclus un marché avec le directeur de mon département qui devait me garantir la sécurité de ma famille contre des informations que je lui fournissais sur vous. » Elle baissa les yeux et toucha les cicatrices de sa main pour se rassurer. « Finalement, et heureusement pour vous, je n’obtenais jamais vraiment d’informations de votre part, mais j’en fournissais des erronées à la fois pour eux, et pour vous. » La culpabilité était grande et le pardon impossible. « Vous n’avez peut-être jamais pris au sérieux ce que j’ai pu vous dire, et tant mieux après tout, je ne mérite pas votre confiance. Mais si je suis responsable d’une seule attaque, d’un seul blessé ou d’un seul meurtre, je peux dire que je m’en sens coupable et que cela me poursuivra toute ma vie. » Elle tourna le dos à ses interlocutrices et se mit à fixer la clairière. Calme. Apaisant. « Aujourd’hui, je n’arrive plus à supporter ce que j’ai fait et ce que je fais encore. Ce double-jeu, ce n’est pas moi. Je veux protéger les miens, mais en fait, je les mets encore plus en danger. J’ai, en fait, toujours adhéré aux idées des insurgés, j’ai seulement pas su saisir ma chance. Et c’est sûrement trop tard, maintenant. Mais au moins, je vous l’aurais dit … » Elle avança vers la clairière sans chercher à se défendre ou à assurer sa sécurité. Panda et Red pouvaient bien lui tirer dessus, l’assommer ou la tuer, tout ça n’avait plus vraiment d’importance. Elle n’aurait que quelques regrets : ne pas avoir revu Matteo et laisser Chiara orpheline.

Elle n’avait pas laissé le temps à Red et Panda de se prendre d’affection pour elle, pour éprouver de la sympathie. Elle avait préféré tout dire d’un coup, tout révéler, ne pas tourner autour du pot. A présent, elle se sentait libérée d’un poids, elle se sentait plus légère aussi. Une épée de Damoclès avait beau traîné au-dessus de sa tête, elle s’était déchargée d’une partie de sa culpabilité, et cela était bien suffisant. Si elle devait mourir aujourd’hui, elle aurait au moins pu dire qu’elle avait été honnête durant quelques minutes …

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Luna Lovegood
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‹ inscription : 31/05/2015
‹ messages : 5660
‹ crédits : LUX AETERNA (avatar), TUMBLR + MATHY LA BEST (gifs), KAZUO ISHIGURO (quote).
‹ dialogues : bleu (luna - #669999) ; rosé (marie - #cc6666).
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‹ âge : (depuis le 13/02/04) 23
‹ occupation : aventurière dans l'âme, souvent bénévole, étudiante par correspondance et mère à plein temps.
‹ maison : Serdaigle
‹ scolarité : septembre 1992 et décembre 1997.
‹ baguette : mesure 25, 8 centimètres, a été taillée dans du bois de sorbier et son cœur recèle un ventricule de dragon.
‹ gallions (ʛ) : 10432
‹ réputation : je suis différente ; même je ne suis plus aussi loony qu'auparavant.
‹ particularité : douée d'un sixième sens tel qu'on me soupçonne d'avoir le troisième œil.
‹ faits : Marie n'est plus ; que je me réhabitue à mon nom, mon visage et ma vie d'autrefois, tant bien que mal ; que les conséquences d'une année et demie volée sont rudes ; que je crois en Harry Potter depuis toujours ; que je suis une héroïne de guerre ; qu'il me manque du bon sens et une part d'humanité ; que je ne pourrais pas survivre sans ma fille, Lesath, ni son père, Rolf Scamander, à mes côtés ; que notre famille détonne ; que je suis l'une des sacrifiés scolaires de la guerre ; que Lesath est atteinte du syndrome Rosier.
‹ résidence : dans cette drôle de demeure du Devon, en forme de tour d'échecs, avec Rolf et notre fille, Lesath. Autrefois musée du gouvernement, aujourd'hui réhabilitée, elle s'élève toujours aux abords de Loutry-Ste-Chapsoule.
‹ patronus : un sombral, après de nombreuses métamorphoses (le lièvre et le panda ont été les plus marquantes).
‹ épouvantard : une forme prostrée dans un sous-sol tantôt calciné, tantôt humide (représentation d'un retour en arrière inéluctable, sans Lesath, sans Rolf, sans ceux qui comptent pour moi).
‹ risèd : une longue chaine dorée, sertie de six pendentifs très particuliers.
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To live is to suffer.
To survive is to find some meaning in the suffering.

Le sourire de Marie s'effaça lorsque June fit connaître son pseudonyme. « Red. Vous pouvez m'appeler Red. ». Dans ses souvenirs, June Winchester était une femme combative, croquant la vie à pleine dents, parfaitement pédagogue et d'un optimisme certain. Red était bien plus qu'un simple leurre en ces temps de guerre, tellement plus qu'une couverture : Red était une nouvelle identité. Sous son propre masque, elle, Luna, ne pouvait que reconnaître les signes du recalibrage forcé, la nuance imperceptible d'un nouveau mode de pensée. Son coeur se serra. Red. June Winchester était Red… « Ça va aller miss Grimaldi ? ». Le regard noisette de l'insurgée se détourna de sa camarade pour se poser sur la seconde femme. Mentalement, Marie ne put s'empêcher de se réprimander sévèrement. 'Luna n'est pas là pour le moment. Focus'. Non, elle n'était plus là.

Anna leur tournait le dos encore une fois.

Les sens de nouveau en alerte, Talesco se mit détailler la silhouette d'Anna Grimaldi : gestes gracieux, mouvements pourtant saccadés. L'insurgée reconnaissait la nervosité des gens plus facilement encore que leur agacement. Imperceptiblement, Marie serra un peu plus fort sa baguette en bois de sorbier à l'intérieur de sa paume, entres les doigts, comme un fétiche, espérant ainsi éloigner la hantise qu'elle avait ressenti en quittant le camp : quelle genre de situation les attendait une fois sur place ? Un guet-apens ? Matteo était peut-être le frère d'Anna mais les anecdotes, les nouvelles, qui circulaient dans les camps lui avaient appris une chose : ne pas offrir sa confiance aveuglément. Elle comprenait Bill, désormais. Totalement. Combien de fois avait-elle entendu des histoires familiales comme celle-ci ? Un frère et une sœur qui n'hésiterait pas à se vendre mutuellement en pâture aux mangemorts ? Pour un peu de tranquillité ? Que connaissait-elle vraiment d'Anna, finalement ? Alors qu'elle allait prendre le bras de June pour les faire transplaner loin d'ici, l'espionne se retourna de nouveau pour leur faire face. Dans le regard azuré de la trentenaire se dessinaient distinctement les drapeaux blancs de la reddition, l'abandon total des armes et des faux-semblants. Marie se sentit soudainement désarçonnée par l'expression d'Anna.

Non vraiment, elle ne s'attendait pas à ça.

Aux yeux embués par les larmes, à la honte qui s'échappait de ses pores, aux aveux gracieusement offerts. Lèvres scellés, regard fixé en direction de l'employée du Ministère, Marie se contenta d’obéir à la supplication de la Grimaldi. Écouter, comprendre, entendre. L'insurgée n'avait même pas besoin des prédispositions de Luna pour déchiffrer ce que la sœur de Matt réclamait tant : la rédemption. Une taupe ? Voilà ce qu'elle avouait être... et pas uniquement pour le compte des insurgés. Marie sentit sa gorge se serrer face à cette trahison ressentie qui n'était pas vraiment la sienne : après tout, Anna n'était pas de sa famille. Avec le temps pourtant, en sécurisant les nombreuses rencontres des Grimaldi, Marie s'était habituée à la peau laiteuse d'Anna, à son tempérament fier et rassurant, à la confiance qu'elle distillait tout autour d'elle malgré les rencontres gênées qu'elle partageait avec son frère. Marie se sentait  alors naturellement trahie, par elle-même : où avait-elle abandonné son esprit ces derniers mois pour ne pas trouver la Grimaldi étrange, marchant entre deux fils, perdue dans deux univers complètement différents ? Et laisser Matteo s'informer auprès d'elle, qui plus est...

La question la plus importante était : comment Matteo avait-il pu laisser sa propre sœur dans cette incertitude, en toute impunité ?

Le silence d'Anna résonna alors bien plus fort que ses mots. Lorsqu'elle s'éloigna des deux insurgées, Marie échangea un nouveau regard, lourd de sens, avec June. Que faire ? « Anna... », souffla Marie en acquiesçant en direction de June. Le dos d'Anna leur faisait toujours face mais elle savait que son attention était totalement portée sur elle. « Vous êtes perdue », commença-t-elle d'une voix désolée. « … mais ce n'est pas une raison de vous laisser abattre. Je ne pense pas que vous ayez connu la torture, ne la réclamez donc pas ainsi... », le regard de Marie s'était assombri totalement. La torture, la véritable torture, ne se résumait pas uniquement au mal-être intérieur. Elle pouvait être bien plus profonde encore, plus vile, plus pernicieuse, qu'une conscience troublée. Elle détruisait mentalement, physiquement, intérieurement. « … vous ne savez pas sur qui vous pouvez tomber. D'autres que nous n'hésiteraient pas un seul à instant à vous donner l'envie de mourir en moins de quelques secondes. ». Quelques secondes perdues dans le temps. La torture s'installer pour toujours. Oublier, oublier, oublier. C'était ce qu'il y avait de mieux à faire, la seule chose à faire. On ne soignait pas la torture ou la mort  en un choix.  « Nous ne sommes pas non plus des juges, Anna. La fin de la guerre arrivera tôt ou tard et à ce moment là, ceux qui le méritent seront condamnés... ». Tant bien que mal, Marie chassa aussi efficacement que possible les réminiscences d'un autre temps. Bâillonner Luna, encore et toujours. Laisser ses failles décider le degré de souffrance des autres. Elle n'avait jamais été comme ça. Un lourd soupir s'échappa alors de sa gorge avant de laisser son tempérament doux et serein reprendre le dessus. Anna avait assez souffert.

Marie ne pouvait pas la laisser errer plus longtemps.

« Ce qu'il y a de mieux à faire, désormais, c'est de choisir le chemin qui vous semble le plus juste », celui qui apporterait la paix, « … nous ne sommes pas des saints non plus, Anna. Nous nous insurgeons juste contre le régime. La guerre n'est pas terminée et nous devons faire tout notre possible pour qu'ils soient stoppés ». La commissure de ses lèvres se releva allègrement et Marie laissa ses gestes rassurer l'esprit tourmenté d'Anna. Ses mots, eux, n'hésitaient pas un seul instant à lui faire comprendre qu'il n'était plus question de bien ni de mal. Il était juste question de prendre pleinement connaissance de toutes les cartes du jeu. De trouver un juste milieu. De choisir. « Vous serez peut-être plus en sécurité en restant au Ministère… pour le moment. Mais ne croyez pas qu'ils vous laisseront indéfiniment en paix. Qu'ils continueront de vous protéger quoiqu'il arrive, coûte que coûte. Ils n'hésiteront pas à vous tuer si vous osez seulement faire un pas de travers ». Marie se rapprocha de la sorcière et se plaça devant elle, les pieds fermement plantés dans le sol de la clairière. La simple vision de la chevelure de June dans son champ de vision la rassura, même si elle ne ressentait rien émaner d'elle. Avait-elle raison ou tort, de faire ça ? « Nous ne sommes pas en sécurité ainsi. En vivant comme des hors-la-loi. Et votre famille ne le sera pas plus que vous, qu'importe votre décision, qu'importe votre camp... », le sourire de Marie n'était plus uniquement rassurant, il était paisible. « … mais au moins, nous nous efforçons de vivre la conscience tranquille et l'esprit libre... ». Si seulement tout s'était terminé lors de la bataille de Poudlard. « La confiance se gagne. Je ne vous la donne pas pour le moment. Je vous offre juste la possibilité de choisir... ». Choisir était difficile. Marie le savait parfaitement.

Car choisir, c'était renoncer définitivement.
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Anna Grimaldi
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‹ particularité : occlumens.
‹ faits : je suis de sang pur, que je fais partie de la famille Grimaldi, que je suis d'origine italienne, que j'adhère aux idées insurgées mais que je me suis résolue à ne jamais les rejoindre pour le bien être de ma fille, que je suis une ancienne guérisseuse et que je sais donc comment soigner les gens de diverses pathologies, que je me défends en duel, que j'adore lire, que j'apprécie les jolies choses.
‹ résidence : dans un petit studio sur le chemin de traverse que le gouvernement a bien voulu me donner pour mon implication de guérisseuse durant la guerre. La demeure des Grimaldi à Herpo Creek ainsi que mon appartement à la Bran Tower avaient été saisis. Je dispose toujours d'une résidence secondaire et tertiaire à Brighton (maison d'été) et à Florence (terres italiennes).
‹ patronus : un lapin, patronus de Thomas
‹ épouvantard : un entassement de corps, celui de mes enfants et des êtres qui me sont chers.
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Culpabilité et souffrance intense … Voilà ce qu’elle ressentait en ce moment. Elle transpirait la honte et n’arrivait même plus à imaginer une issue heureuse à cet entretien. Etonnamment, pourtant, une plénitude incertaine l’enveloppait tendrement de ses bras invisibles. Elle resserra alors autour d’elle, l’étreinte de ses bras croisés et ferma les yeux pour mieux savourer l’instant, distinguer chacun des changements qui s’insinuaient en elle. D’abord le cœur, rompant les liens qui l’entravaient et battant plus promptement au rythme vif d’une vie possible. Ensuite la boule dans l’estomac, s’évanouissant dans l’air expiré, comme le soleil ferait fondre la glace. Puis encore le poids alourdissant ses épaules et son dos voûté, disparaissant comme il était apparu ; brutalement. Elle avait beau savoir que ses jours étaient comptés, que sa révélation aurait de forte chance d’être punie – et elle devait le concéder, pas sans raison –, qu’elle était coupable de certains crimes, elle n’arrivait pas à s’imaginer une fin totalement triste et malheureuse … A cet instant même, la liberté lui tendait les bras, une liberté imparfaite, une liberté multiple, une liberté malgré tout. L’honnêteté en révélant tout à Marie et June. La chance de pouvoir hypothétiquement s’imaginer une fin plus heureuse. Le devoir personnel de se racheter et d’obtenir la rédemption. Mais aussi la possible mort parce qu’elle n’excluait aucune éventualité. Tous ces aspects apportaient en elle un sentiment nouveau, et quoi qu’il se passe, elle serait satisfaite de ne pas être restée dans le déni, de ne pas avoir laissé le mensonge l’emporter dans sa tombe. La vérité était reine ; elle reprenait sa vie en main, elle ne se laisserait plus jamais prendre dans son propre piège.

Elle ferma les yeux quelques instants, gravant derrière ses paupières l’image sereine de cette clairière, les rayons du soleil plongeant sur cet espace verdoyant et vivant, les légers froissements des feuilles et les flux d’air caressant délicatement son visage. Elle se sentait sereine, délaissée d’un poids qui avait courbé son échine pendant trop longtemps. En capturant sa silhouette seconde après seconde, on pouvait remarquer des changements significatifs en elle, plus légère, moins tendue, elle se redressait, respirait plus facilement, se sentait vivre. A trop vouloir responsabiliser ses actes, éviter de la peine aux autres, elle s’était laissée prendre dans un cercle infini duquel elle n’aurait pas pu sortir seule. Mais aujourd’hui, en acceptant sa faiblesse, en acceptant ses erreurs, et surtout, en acceptant de parler à quelqu’un, elle partageait inconsciemment une partie de sa douleur et n’avait plus besoin de tout supporter sur ses seules épaules. Pourquoi avait-elle attendu si longtemps ? Elle avait trop confiance en elle, orgueilleuse, dangereuse pour elle-même, elle s’était cru plus forte qu’elle ne l’était, elle s’était imaginée avoir bien plus de courage qu’un groupe d’insurgés réuni. A présent, elle avait accepté l’aide des autres, elle approuvait sa vulnérabilité, même si elle refusait toujours de le montrer. Elle voulait réellement tourner cette page de sa vie, laisser derrière elle la personnalité motivée par un égoïsme ‘familial’. Elle devait offrir son aide aux autres, elle devait admettre que sa famille était bien plus grande que les simples Grimaldi ; les insurgés pourraient être sa famille … S’ils acceptaient qu’elle en fasse partie … Parce qu’elle n’oubliait pas les erreurs qu’elle avait faites, les idéaux qu’elle avait lâchement abandonnés, sa motivation idyllique et irréalisable, les personnes haut-placés qu’elle avait manipulées, et les siens qu’elle avait trahis. Pouvait-on vraiment lui pardonner tout ça ?

D'autres que nous n'hésiteraient pas un seul à instant à vous donner l'envie de mourir en moins de quelques secondes. Peut-être … Mais elle n’avait pas peur. Elle n’avait peut-être pas connu la torture des rebuts, mais elle avait connu les coups de sa mère, et elle savait ce que c’était de désirer la mort. A présent, elle n’en avait plus peur. Choisir la mort était une facilité, mais elle était prête à accepter si quelqu’un venait à juger qu’elle le méritait. Nous ne sommes pas non plus des juges, Anna. La fin de la guerre arrivera tôt ou tard et à ce moment-là, ceux qui le méritent seront condamnés … Elle haussa les épaules. Peut-être … Sûrement … pensa-t-elle. En fera-t-elle partie ? Elle n’avait pas envie de penser à l’avenir, elle l’avait trop fait, elle avait trop voulu tout calculer, tout prévoir, mais jamais rien ne s’était passé comme elle l’avait pressenti. Elle avait envie de se concentrer sur le présent, sur sa volonté de travailler main dans la main avec les insurgés, mais surtout la volonté de retrouver une relation stable avec son frère, retrouver celui qui avait toujours tout fait pour la protéger … Arriverait-il à lui pardonner ? Il était souvent plus simple de pardonner à quelqu’un que l’on connaissait peu, qu’à une personne proche … Un aspect inconscient qui obscurcissait toutes les pensées les plus objectives … Elle essaierait, au moins.

Ce qu'il y a de mieux à faire … C’est à cet instant qu’elle choisit de se retourner et faire face à Panda. A cet instant même, Marie était, à ses yeux, celle qui prêchait la bonne parole et la seule qui pourrait lui offrir une chance d’obtenir la rédemption. Elle resta cependant méfiante, légèrement en retrait, écoutant chacune des paroles que lui délivrait la jeune insurgée. Celle-ci choisissait bien ses mots, ne se voulait point acerbe ou pernicieuse, elle semblait être une excellente oratrice, une excellente négociatrice … Ses talents méritaient d’être mis en avant … Elle lui laissait une chance de choisir, n’était-ce déjà pas un pas dans la bonne direction ? Anna sentait une énergie nouvelle s’insuffler en elle et laissa son imagination divaguer vers des théories utopiques et farfelues. Cependant, un ton et des mots la ramenèrent sur la terre ferme, des paroles parfaitement anodines, ne détonnant pas avec les couleurs insurgées de Panda et Red … Et pourtant, les oreilles d’Anna saignèrent. Elle n’avait pas pensé. Elle avait oublié. La douloureuse réalité reprenait le dessus. « … nous devons faire tout notre possible pour qu'ils soient stoppés … » Ils … Les Mangemorts. Ils … Les collaborateurs du gouvernement. Ils … Cara. Ils … Simon. Etait-elle prête à les stopper ? Arriverait-elle à faire les bons choix au bon moment ? Un mal venait à nouveau de l’englober et une très légère réticence la bouleversait. Elle n’avait jamais adhéré aux idées de Cara, mais c’était sa cousine, et surtout la gardienne de son secret. La trahir mettrait en danger la seule personne qui comptait vraiment pour elle : Chiara. Le risque était-il trop grand ? Avait-elle une autre solution ? Et Simon … Simon n’a jamais vraiment été le Mangemort qu’il devait être, il était comme un dommage collatéral, un jouet cassé dont on ne voulait plus. Elle arriverait peut-être à le convaincre de la suivre … Elle savait qu’avec Cara, elle n’aurait plus aucune chance, mais Simon, elle l’aimait beaucoup trop pour le laisser se détruire, elle ne le laisserait pas mourir pour avoir laissé la Marque le ranger parmi les ennemis des insurgés. Elle ne pourrait jamais être son ennemie, elle n’y arriverait pas … Elle préférait mourir que le voir souffrir. Elle ferma les yeux, appuyant de toutes ses forces sur ses paupières et contractant ses muscles. Je ne te laisserai pas tomber Simon. Jamais …

Elle poussa un profond soupir et dévisagea durant quelques instants le visage figé de Red et la posture droite et décidée de Panda. Cette dernière était à présent très proche et Anna ne pouvait fuir le regard de la jeune fille, planté dans ses yeux. Elle avait l’impression que l’insurgée essayait de sonder son esprit, mais en réalité, elle essayait simplement de lui faire voir des choses à travers ses yeux. « Je sais … Ne pensez pas que j’aie été un seul instant protégé par ma position au ministère. Je ne me suis jamais fait d’illusion. Thomas Prescott … Teresa Grimaldi … » Quelque chose se rompit dans sa voix lorsqu’elle prononça ces noms. « Vous n’avez peut-être jamais entendu parler d’eux, mais par leurs actes héroïques, je n’ai jamais été en sécurité. J’ai seulement eu l’illusion d’y être … Mais quelqu’un m’a ouvert les yeux … » Elle détourna le regard de Marie quelques instants, sentant que ce contact visuel était quelque peu inconfortable. « Je sais pertinemment que vous n’arriverez pas à me faire confiance. Pas maintenant. Pas après ce que j’ai fait. Mais je veux me racheter, je veux me rendre utile et faire quelque chose pour vous prouver ma bonne foi. Je ne prétendrais jamais trouver un jour ma place auprès de vous. » Elle réfléchit un instant et reposa ses yeux brillant d’émotion sur Panda. « Vous devez sûrement rire en me voyant là, dans ma belle toilette, inutile et coupable. Néanmoins, j’espère un jour vous prouver que j’ai quelque chose à vous apporter, quelle que soit cette chose. » Elle recula d’un pas, prit le temps d’observer Red, puis Panda, et leur offrit un sourire léger sans aprioris, sans réelles intentions. « J’ai choisi … Croyez-le ou non … Quoi que mon passé puisse dire, j’ai toujours choisi de me battre contre la magie noire, contre la mort et l’horreur … Il faut seulement que je trouve maintenant un but, un objectif dans cette bataille, et je ne sais absolument pas comment je pourrais me rendre utile. » Que pourrait-elle vraiment leur offrir ? Peut-être encore des informations. Mais ils ne la croiraient plus, elle leur avait elle-même avoué être coupable de rétention d’informations et d’espionnage. Personne ne pourrait lui faire confiance après ça. Cela dit, sa place au ministère constituait malgré tout un avantage non négligeable pour obtenir des informations sur l’ennemi ou essayer de se constituer des alliés à l’étranger … Toutefois, elle ne voulait plus prendre des initiatives. Ses choix l’avaient mise trop de fois en danger. Elle se plierait maintenant aux ordres qu’elle recevrait, si elle en recevait un jour. En attendant, elle ferait peut-être mieux de rester discrète et silencieuse …
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Luna Lovegood
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‹ âge : (depuis le 13/02/04) 23
‹ occupation : aventurière dans l'âme, souvent bénévole, étudiante par correspondance et mère à plein temps.
‹ maison : Serdaigle
‹ scolarité : septembre 1992 et décembre 1997.
‹ baguette : mesure 25, 8 centimètres, a été taillée dans du bois de sorbier et son cœur recèle un ventricule de dragon.
‹ gallions (ʛ) : 10432
‹ réputation : je suis différente ; même je ne suis plus aussi loony qu'auparavant.
‹ particularité : douée d'un sixième sens tel qu'on me soupçonne d'avoir le troisième œil.
‹ faits : Marie n'est plus ; que je me réhabitue à mon nom, mon visage et ma vie d'autrefois, tant bien que mal ; que les conséquences d'une année et demie volée sont rudes ; que je crois en Harry Potter depuis toujours ; que je suis une héroïne de guerre ; qu'il me manque du bon sens et une part d'humanité ; que je ne pourrais pas survivre sans ma fille, Lesath, ni son père, Rolf Scamander, à mes côtés ; que notre famille détonne ; que je suis l'une des sacrifiés scolaires de la guerre ; que Lesath est atteinte du syndrome Rosier.
‹ résidence : dans cette drôle de demeure du Devon, en forme de tour d'échecs, avec Rolf et notre fille, Lesath. Autrefois musée du gouvernement, aujourd'hui réhabilitée, elle s'élève toujours aux abords de Loutry-Ste-Chapsoule.
‹ patronus : un sombral, après de nombreuses métamorphoses (le lièvre et le panda ont été les plus marquantes).
‹ épouvantard : une forme prostrée dans un sous-sol tantôt calciné, tantôt humide (représentation d'un retour en arrière inéluctable, sans Lesath, sans Rolf, sans ceux qui comptent pour moi).
‹ risèd : une longue chaine dorée, sertie de six pendentifs très particuliers.
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To live is to suffer.
To survive is to find some meaning in the suffering.

Le visage de Marie se pencha légèrement, observant sous un angle différent l'expression tourmentée de la Grimaldi. Son soupir ne fit qu'accentuer le malaise de l'Insurgée, qui supportait de plus en plus difficilement les âmes troublées qu'engendrait la guerre. Elle avait déjà vu cette hésitation, cette blessure, de nombreuses fois dans le regard des autres, auparavant. Aujourd'hui... Les civils sorciers ne souffraient plus de ce genre de trouble. Ne semblaient plus entendre les cris douloureux de leur conscience. Marie l'avait observé en se faufilant ici et là, en mission, en balade, du haut du toit de Madame Giupure, témoin misérable de la déchéance du monde : quelque chose avait changé. Talesco avait finalement accepté l'impensable lorsqu'elle s'était tenue debout, ce cinq juillet dernier, aux côtés de Fred : elle avait finalement ressenti toute l'horreur de la situation. Comment pouvait-on laisser faire ça ? « Thomas Prescott... Teresa Grimaldi... », derrière Anna, la silhouette de June se mouva, amorçant une prise d'air laborieuse à l'évocation du nom des morts. Des mythes, simplement oubliés au profit de l'effervescence quotidienne rebelle. Et pour Marie, inspiration entravée par sa propre tourmente passée. « Vous n’avez peut-être jamais entendu parler d’eux, mais par leurs actes héroïques, je n’ai jamais été en sécurité. J’ai seulement eu l’illusion d’y être … Mais quelqu’un m’a ouvert les yeux … ». Marie ne lâcha pas la Grimaldi du regard, nullement consciente – ni même honteuse – d'insuffler le malaise en elle comme elle le faisait avec les autres. Dans les nuances suspicieuses de Marie, Luna s'élevait de nouveau, loin de la protection de ses protecteurs. Anna voulait y voir plus clair ; elle voulait une raison de vivre.

Parmi eux, disait-elle ? Parfait. Luna Lovegood voulait agir et ne plus être simplement une présence éthérée, l'épaule sur laquelle on pouvait s'appuyer, simplement la voix d'une parénèse oubliée. Elle serait également les mains de cette dernière, la ramenant à la vie et dans les consciences endormies.

Soudainement, Marie prit place au sol, croisant en tailleur ses jambes, ignorant le regard dubitatif de June. « Vous avez de très beaux vêtements Miss Grimaldi mais... ne le prenez pas mal, je préfère les miens ». Les lèvres s'étirèrent et mirent en exergue le grain de beauté de l'insurgée, les iris noisettes levées vers la haute silhouette de la sorcière qui ne demandait qu'une chose : qu'on l'aide à y voir plus clair, encore, toujours plus. « Il faut seulement que je trouve maintenant un but, un objectif dans cette bataille, et je ne sais absolument pas comment je pourrais me rendre utile. » Le monde paraissait si petit lorsque l'on se tenait de bout. Il suffisait juste de s'abaisser, de prendre le problème sous un angle différent et tout pouvait définitivement apparaître plus grand : les solutions, les idées, les directions... La baguette en bois de sorbier trouva son chemin derrière l'oreille de l'insurgée, mouvement d'un autre temps, plus guidée par la force de l'habitude que du renouveau qu'elle réclamait tant. Ses lèvres se scellèrent tandis qu'elle cherchait, dans les tréfonds de sa mémoire, ce que d'autres auraient fait à sa place. Debout ou assise, le regard perdu, inquiet, de Grimaldi était tout aussi hypnotique et acceptait ou réfutait les solutions qui se profilait dans un coin de son esprit.

« Avant, quelqu'un me disait souvent que le mieux à faire dans ce genre de situation, c'était de ne rien faire... ». L'une des mains posées contre l'humus humide du sol se leva, signalant par le simple mouvement qu'elle n'avait pas fini de parler, d'élaborer, d'exposer l'idée qui continuait de se former. « … et de laisser le temps suivre son cours. », la dualité des camps encore floues dans l'esprit de Grimaldi entachant le regain soudain de révolte qui les intéressait tant dorénavant. « Je ne peux pas prendre les informations que vous nous avez amené aujourd'hui », déclara-t-elle, sans le moindre remord. Les doigts graciles récupèrent le sorbier pour tracer deux cercles aux sol, d'un geste absent, précis, formant une troisième forme géométrique pour seul cœur à ces deux entités métaphoriques. Deux camps ennemis et au milieu, « Vous êtes ici. Comme le reste de la société magique, oscillant entre nous et eux », la baguette en bois de sorbier fut planté au milieu de ces deux cercles, geste final qui résumait la situation sibylline d'Anna. Les mains se retrouvèrent posées sur les jambes croisées avant de reporter une nouvelle fois son attention sur l'espionne. Red s'avança pour se poster tout près d'elle, observant tour à tour le visage des deux autres femmes et de l'illustration au sol. Grimaldi, le nom sonnait à ses oreilles bien plus férocement en elle que la simple entrée d'Anna chez les Insurgés. « Vous devez bien avoir de la famille en Italie, Miss Grimaldi. Des gens de confiance sur lesquels vous pouvez vous reposer ? ». Marie avait ressentit la réticence en Anna aussi sûrement que la nostalgie et la colère sourde de June lorsqu'elle avait entendu parlé de Teresa. « Utilisez-les. Mettez à l'abri ce qui est le plus précieux à vos yeux et vous pourrez être pleinement des nôtres ». Marie se releva et retira la baguette magique de son lit terreux, époussetant l'arme contre les frusques insurgées qu'elle avait elle-même créé. Tout était une question de points de vues. Grimaldi, Grimaldi. « Et en attendant, je parlerais à Matteo pour le reste. ». L'assurance dans la voix de Marie ne souffrait d'aucune hésitation et ne tolérerait pas l'échec. Marie refuserait catégoriquement la colère du frère d'Anna concernant ses allégeances douteuses. Si les deux Grimaldi s'unissaient, peut-être... « Qu'en pensez-vous ? »
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