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sujet; Hard to handle [Draco] (warning)
MessageSujet: Hard to handle [Draco] (warning)   Hard to handle [Draco] (warning) EmptyJeu 27 Aoû 2015 - 23:48

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Le bureau de Rabastan était un véritable capharnaüm. Bonnie avait beau passer son temps à ranger, chaque jour était un éternel recommencement, comme si elle remontait systématiquement le temps 24 heures auparavant. Fort heureusement pour le directeur, sa secrétaire avait les nerfs bien accrochés et une patience hors-normes. Elle avait pris l’habitude de répéter les mêmes gestes et les faisait à présent sans même s’en rendre compte. À bien y réfléchir, ranger le bureau de son patron représentait l’essentiel de son travail, ce qui n’était pas franchement glorifiant, mais par chance, il lui avait récemment confié de nouvelles responsabilités, beaucoup plus plaisantes et dans ses cordes, à savoir l’espionnage pur et simple de l’ensemble du personnel du Ministère afin de vérifier qu’il ne se disait ni faisait rien de déplacé à l’encontre de Rabastan. C’était techniquement difficile, elle ne pouvait décemment pas se déplacer dans l’intégralité de cet immense bâtiment, mais elle laissait traîner ses oreilles dès qu’elle le pouvait.

Ce jour-là, elle cherchait un dossier extrêmement important et confidentiel. Hélas, ces documents dataient d’avant son arrivée, autant dire que cela revenait à chercher une aiguille dans une botte de foin. Mais elle ne perdait pas espoir pour autant, procédant de façon méthodique. Elle avait entreprit de faire un tri avec diverses piles, s’aidant de sa baguette pour se simplifier la tâche. C’était extrêmement long et laborieux, mais après tout, ça faisait partie de son travail, et elle avait toute la journée pour ça. Concentrée sur sa tâche, elle sursauta quand quelqu’un frappa à la porte et que celle-ci s’ouvrit brusquement. Bonnie grimaça. Elle détestait être dérangée en plein milieu d’une tâche difficile. Elle risquait de perdre le fil et de devoir recommencer depuis un certain point. Elle se retourna néanmoins, pour découvrir l’identité de l’intrus, sachant d’ores-et-déjà qu’il ne s’agissait ni de Rabastan ni d’Hécate, et se retrouva face à face avec Draco Malfoy.

Par réflexe, elle lui adressa un regard noir, avant de se rappeler qu’ils avaient fait une trêve. Ses lèvres s’étirèrent donc en un sourire légèrement narquois. « Bonjour Draco. Que me vaut l’honneur de ta visite ? » demanda-t-elle d’un ton mi-amusé, mi-irrité. Elle devinait très bien qu’il ne venait pas pour elle, mais pour son travail, et certainement pour lui demander des documents particuliers qu’elle n’aurait pas du tout envie de lui confier. Mais elle ne pouvait plus dire non à présent, ils avaient fait le marché de se rendre service mutuellement au travail, sans broncher. Cette trêve n’avait cependant pas été décidée par générosité ni gaîté de cœur. Depuis la mort de son frère Diogène, Bonnie était devenue l’unique héritière de la famille, et même si elle ne transmettrait pas son nom, elle transmettrait en revanche ses gênes, et méritait donc un bien meilleur parti qu’un sang-mêlé, si riche fût-il. Le père de la jeune femme s’était donc mis en quête d’un sang pur célibataire susceptible d’entrer dans les critères et finalement mis d’accord avec Lucius Malfoy qui de son côté cherchait une épouse parfaite pour son rejeton. Restait que Bonnie était déjà fiancée et que cela compliquait quelque peu les choses, mais nul doute que papa Rowle allait s’arranger pour régler ce détail.

Au départ, la brunette avait grincé des dents en apprenant la nouvelle de possibles fiançailles avec Draco. Ils ne s’était jamais vraiment entendus, elle le trouvait insupportable, arrogant et immature. Il avait tout de même deux ans de moins qu’elle, ce qui à leur âge n’était pas si anodin. Elle avait bien du mal à s’imaginer vivre avec lui toute sa vie et jouer les épouses aimantes, un véritable supplice en prévision. Mais… d’un autre côté… n’importe quel sang pur valait mieux qu’un sang-mêlé. À part peut-être un traître à son sang, et encore. De fait, elle ne pouvait pas se permettre de faire la fine bouche. On lui proposait un véritable sang pur, mangemort et fils de mangemort, issu de l’une des familles les plus respectables d’Angleterre, et sa réputation ne pouvait que mieux s’en porter. Par conséquent, elle s’était décidée à fermer les yeux sur toutes les choses qu’elle pouvait détester chez Draco. Par ailleurs, c’était un ami de Garden, ce qui rendait la perspective d’autant plus intéressante, et puis il n’était pas désagréable à regarder, elle s’en sortait donc bien de ce point de vue-là.

Pour le moment, ils n’en avaient pas encore parlé tous les deux. Elle supposait qu’il était au courant, mais sans doute évitait-il de s’avancer par respect, puisqu’elle était encore fiancée à quelqu’un d’autre. Elle-même n’osait pas trop lui en toucher mot. Elle ne savait pas encore ce qu’il en pensait, et n’était pas vraiment prête à entendre qu’elle était la pire épouse potentielle qu’on eût pu lui trouver. Peut-être était-ce d’ailleurs pour ça qu’il n’en parlait pas. Elle se contentait donc d’attendre que les choses fussent officielles, si elles le devenaient. Elle jeta un œil aux différentes piles de dossier qu’elle avait formées à l’aide de sa baguette, puis reporta son regard sur le jeune homme. « Comme tu peux le voir, je suis en train de ranger », annonça-t-elle d’un ton pincé. « Si tu veux un dossier en particulier, tu risques d’attendre un moment », ajouta-t-elle, un sourire sardonique sur le visage. Le bazar ambiant était plutôt un avantage, finalement. Dans le meilleur des cas, Draco jetterait l’éponge et s’en irait, dans le pire, il resterait ici à attendre, sans doute agacé que ce fût aussi lent. Elle avait toutefois la très nette sensation qu’il allait choisir la seconde option uniquement pour l’asticoter et qu’elle allait avoir bien du mal à terminer ce qu’elle avait commencé.


Dernière édition par Bonnie B. Rowle le Ven 6 Nov 2015 - 19:21, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Hard to handle [Draco] (warning)   Hard to handle [Draco] (warning) EmptyJeu 10 Sep 2015 - 18:19

PRISONERS • bloodstains on the carpet
Draco Malfoy
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‹ inscription : 13/09/2013
‹ messages : 8775
‹ crédits : faust.
‹ dialogues : seagreen.
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‹ liens utiles : draco malfoy w/ lucky blue smith ; ginevra weasley w/ holland roden ; calixe davis w/ audreyana michelle ; uc w/ uc ; indiana alderton w/ nicola peltz ; heath ravka w/ im jaebum ; even li w/ jeon jungkook ; jelena kuodzevikiute w/ ariana grande.

‹ âge : 23 yo (05.06.80).
‹ occupation : ancien langue de plomb (spécialisé dans les expérimentations magiques) ; fugitif et informateur de la RDP entre le 26.05.03 et le 08.12.03 ; condamné à 22 ans à Azkaban pour terrorisme, au terme d'une assignation à résidence et d'un procès bâclé, tenu à huis-clos.
‹ maison : Slytherin — “ you need a little bit of insanity to do great things ”.
‹ scolarité : entre 1991 et 1997.
‹ baguette : un emprunt, depuis qu'il est en fuite. elle n'est que temporaire et il ne souhaite pas s'y intéresser ou s'y attacher, puisque la compatibilité est manquante.
‹ gallions (ʛ) : 14295
‹ réputation : sale mangemort, assassin méritant de croupir à vie en prison pour expier ses crimes et ceux de ses ancètres.
‹ particularité : il est occlumens depuis ses 16 ans.
‹ faits : Famille.
Narcissa (mère) en convalescence. sortie de son silence depuis peu pour réfuter l'annonce de son décès ; reconnue martyr. lutte pour que le jugement de son fils soit révisé.
Lucius (père) mort durant la tempête du 03.03.2004.
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Spoiler:

‹ résidence : emprisonné à Azkaban depuis le 06.01.04. en fuite depuis le 08.05.04.
‹ patronus : inexistant.
‹ épouvantard : l'éxécution de juillet 02, ses proches en guise de victimes: leurs regards vidés par l'Imperium, la baguette de Draco dressée, les étincelles vertes des AK et leurs cadavres empilés comme de vulgaires déchets.
‹ risèd : un portrait de famille idéal, utopique.
http://www.smoking-ruins.com/t4710-draco-there-s-a-hole-in-my-so
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Hard to  handle,

Vows are spoken to be broken
20 AOÛT 2002 & DRONNIE


Ça durait depuis des années. Il y avait eu ce cas, durant sa scolarité, qui s’était vu dédier quelques lignes dans la Gazette avant les vacances d’hiver de 94 : « une petite fille pourvue d'immenses ailes couvertes de plumes a été admise d’urgence à l’hôpital ». A vrai dire, Draco n’y avait même pas fait attention à l’époque. C’était quelques jours plus tôt, occupé à chercher des occurrences de cet acabit dans les archives du journal, qu’il avait trouvé l’article. Insignifiant en apparence et pourtant si peu banal, en dépit des étrangetés que pouvaient receler les couleurs de Sainte-Mangouste. L’affaire, qui avait d’abord amusé et ému la communauté des sorciers, avait tourné au drame le jour où le père du poupon l’avait perdue de vue une seconde de trop : ravie de pouvoir se laisser enfin porter par les appendices inhabituels qui lui avaient poussé à travers sa barboteuse, elle s’était élevée trop haut et avait été fauchée en vol par un oiseau. La chute, bien sûr, ne l’avait pas épargnée. Mais l’histoire, classée dans les faits divers à l’époque n’intéressait pas Draco pour sa finalité somme toute pathétique. Le problème était plutôt que les « symptômes » ne s’étaient manifestés ni pour la première ni pour la dernière fois.

Le jeune homme classa chronologiquement les différentes occurrences similaires qu’il avait pu réunir, les étalant sur la surface du bureau pour mieux distinguer leurs points communs. Les récits, tous plus farfelus les uns que les autres, laissaient croire à une altération méticuleuse de la mémoire des victimes – elles ne pouvaient pas être fiables, pas alors que leur passif ne recelait apparemment aucun point commun, en dehors de leur brusque envie de passer quelques semaines ou mois en solitaire avant de réapparaître comme si de rien n’était. Avec des ailes. Le bébé, bien sûr, avait été l’exception – c’était sa mère que la Police Magique avait retrouvée en pleine errance dans la campagne anglaise après plusieurs mois de recherches, sereine et parfaitement normale, ayant apparemment mené sa grossesse sans la moindre difficulté, loin de son époux. Mais elle avait mis au monde un foutu oiseau. Qu’en avaient pensé les Aurors qui avaient travaillé sur le cas trois ans plus tôt, lorsqu’il s’était avéré que la mystérieuse pathologie restée jusqu’alors incomprise et intraitée, était en fait une série d’agressions ? Difficile à dire : le département de la Justice faisait, comme de coutume, de la rétention d’informations, condamnant sous l’intitulé confidentiel les données de l’époque et celles récoltées plus récemment. Ils avaient un ou plusieurs récidivistes sur les bras et, au lieu de simplifier la tâche aux LDP supposés collaborer avec Sainte-Mangouste pour déterminer quelle forme de magie était responsable des transformations et de l’inévitablement dépérissement des victimes, ils s’entêtaient dans leur petite guérilla contre le département des Mystères.

Qui se souciait de savoir lequel des départements, lesquelles des équipes était plus compétentes et indispensables que les autres ? Ils avaient des rôles complémentaires et bien distincts. Et il était bien sûr évident que les langues de plomb évoluaient dans des sphères autrement supérieures à celles du second niveau du ministère, trop occupé à se diviser lui-même pour représenter un réel challenge. Par ailleurs, il n’y avait qu’à voir le décor lamentable de la ruche – ancien bureau des prétentieuses têtes brûlées qu’étaient les Aurors en leur temps, devenu le QG des non moins insupportables Rafleurs – et capter la senteur de lard fumé qui imprégnait les murs du bureau de la Police Magique, pour comprendre qu’ils ne jouaient pas dans la même cour. Draco ne manquait d’ailleurs pas une occasion de railler Aramis à ce sujet ; quelle étrange idée il avait eue, après tout, de rejoindre les rangs de ceux à qui tous attribuaient moqueusement le surnom de refoulés et d’Aurors de Rafleurs ratés. Quant au service de Détection et de confiscation, il était l’un des plus problématiques : groupuscule d’incultes toujours pressés de gâcher les objets pleins de potentiels qu’ils confisquaient, si bien que les LDP menaient une véritable course contre la montre pour remplir la paperasse les autorisant à saisir lesdits objets avant leur destruction (petites victoires peut-être, mais non moins délectables). La palme de l’intolérable revenait toutefois au patriarche Lestrange, qui avait rendu ce département plus infernal encore – si c’était seulement possible. Et ils avaient pourtant l’audace de reprocher aux employés des Mystères de les prendre de haut, avec leurs airs snobs et leurs expérimentations sibyllines. Soit.

Non, bien sûr, l’avis de Draco n’était aucunement biaisé par une ridicule rivalité datant largement plus que son embauche, et moins encore par la haine vivace et réciproque qui l’opposait à Rabastan. Ou si peu.

Restait que la consultation des dossiers de la JM était impossible sans l’aval du directeur ou de son adjoint, qui s’appliquaient tous deux à laisser les formulaires de requête traîner des mois durant sur leurs bureaux… pour finalement les retourner sans y donner suite. Aucune explication outre les deux mots exaspérants qu’ils trouvaient de bon goût d’aligner à chaque « tentative d’intrusion » du niveau 9 : accès refusé. C’était ce qui avait poussé Draco à se rabattre sur une option plus digne de l’ancien slytherin qu’il était : la corruption de la secrétaire de Lestrange, évidemment. Bonnie-Momie-Frigide-Rowle et lui n’avaient pas de rapports cordiaux – pas de rapports du tout, plus exactement. Leurs rares échanges avaient seulement été imprégnés des tensions imposées par leurs camps départements respectifs, car force était de constater qu’ils se côtoyaient très peu pendant le travail et moins encore en dehors, malgré le lien presque amical de leurs pères.  

Il avait patiemment attendu que Rabastan ou Maksim la charge de la tâche complexe de quémander à son tour des informations au département des Mystères. Bien sûr, Augustus s’était délecté d’y mettre son véto, et Draco avait convaincu Susanna de lui remettre le dossier dont Bonnie avait besoin, puis de « confier » à cette dernière qu’elle pourrait peut-être le consulter de façon officieuse si elle parvenait à le persuader. Ce n’était certes pas très professionnel à première vue, mais c’était pour la bonne cause et après tout, Bonnie n’avait aucune raison de se douter qu’il y avait anguille sous roche. Lorsqu’elle lui avait finalement fait part de sa demande en l’assassinant de son regard noir, il avait bien sûr pris soin de lui compliquer la tâche avant de lui proposer un deal. Quelque chose lui disait qu’elle n’aurait jamais accepté dans d’autres circonstances – il était même plutôt surpris qu’elle acquiesce sans ajouter de conditions.

En tout cas, leur trêve s’avérerait utile dans le cas actuel : étant l’un des plus jeunes de l’équipe il avait bien sûr écopé de la sale besogne – vérifier si les rapports mentionnaient des détails, échantillons prélevés ou observations de psychomages qui n’auraient pas été révélés au public, quoique ce soit qui puisse servir d’indice supplémentaire concernant le traitement subi par les victimes. C’était le seul moyen de débloquer les recherches visant (potentiellement et si possible discrètement) à inverser les maléfices ou potions à l’origine de leur état. Et bien sûr, si l’atelier où elles avaient probablement été séquestrées venait à être retrouvé, la zone serait confisquée à la JM afin d’établir le degré d’utilité et de viabilité du projet, puis de déterminer s’il méritait d’être secrètement poursuivi par le Ministère.

Raison pour laquelle Draco se décida à se rendre au niveau 2, à contrecœur.

Passer sans se faire remarquer devant les bureaux des deux brigades ne fut pas un problème – le capharnaüm qui y régnait rendait la tâche presque aisée. Pénétrer dans celui qu’occupait Bonnie était par contre un premier pas en territoire ennemi : il était dans la continuité de celui du directeur, et Draco avait tout sauf intérêt à être vu ici par Rabastan. « Bonjour Draco. Que me vaut l’honneur de ta visite ? » Il lança un regard suspicieux à la porte close derrière elle avant de reporter son attention sur elle, juste alors qu’elle ajoutait – « Comme tu peux le voir, je suis en train de ranger, si tu veux un dossier en particulier, tu risques d’attendre un moment. » Il se fendit d’un sourire en coin qui fit écho à celui, narquois, qu’elle lui servit, et posa une fesse sur un coin de bureau miraculeusement épargné par le cyclone qui avait manifestement dévasté l’espace de travail. « Après tous les obstacles que j’ai bravés pour profiter de ta chaleureuse compagnie, la rebuffade me fend le cœur », prétendit-il en posant le dos d’une main – celle qui tenait son dossier – sur ledit cœur. « Tu n’es pas très organisée, pour une secrétaire », fit-il ensuite remarquer en étudiant curieusement le tri auquel elle s’adonnait. Son rictus se mua en une moue dédaigneuse lorsqu’il aborda une question importante : « Y a-t-il la moindre possibilité que ton supérieur fasse une apparition ? » Mais à bien y réfléchir, elle était capable de répondre que oui simplement pour le pousser à battre en retraite. Il tapota sa paume de la tranche du dossier, pensif. « Tant pis, je prends le risque. Il faut savoir vivre dangereusement. » Sur ce constat, il quitta son perchoir et profita du fait qu’elle lui ait brièvement tourné le dos pour contourner le bureau et se mettre à l’aise au fond de son siège. Une jambe repliée, le creux de la cheville reposant sur le genou opposé. Le confort était acceptable – était-ce lui ou le fauteuil était-il agréablement garni de sorts de coussinage supplémentaires ? Le dossier qui s'arrêtait juste au niveau du cou était une invitation à basculer la tête en arrière et à fermer les yeux. « Astucieux. Je comprends mieux l’organisation lamentable de ta paperasse – 5 gallions que tu passes tes journées assoupie. » Le plus tôt elle se lasserait de sa compagnie, le plus tôt elle lui permettrait l’accès au dossier des victimes transfigurées en pigeons valétudinaires (oui, la compassion était tout à fait son point fort).
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MessageSujet: Re: Hard to handle [Draco] (warning)   Hard to handle [Draco] (warning) EmptyVen 18 Sep 2015 - 12:32

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Bonnie savait dès le départ que la présence de Draco dans son bureau ne serait pas un cadeau. Il était heureux qu’elle fût d’une patience assez tenace pour ne pas perdre son sang-froid, sans quoi elle l’aurait renvoyé illico presto d’où il venait sans plus de formalités. Cet air arrogant qu’il affichait constamment suffisait à agacer la jeune femme et elle s’efforçait de ne rien en laisser paraître. Chaque fois qu’elle voyait ce regard, elle ne pouvait s’empêcher de se rappeler qu’elle allait devoir y faire face tous les jours du reste de sa vie et s’y préparer psychologiquement n’était pas aussi simple qu’elle ne l’aurait pensé. Pour se rassurer, elle tentait de se convaincre que le jeune homme devait certainement avoir des qualités dans l’intimité qu’elle ignorait. Peut-être ne présentait-il qu’une façade, une carapace qui dissimulait sa véritable personnalité, bien qu’il fût aisé d’en douter. Peut-être était-il capable de bienveillance de temps en temps, ou au moins de galanterie et de courtoisie. Tout était possible et elle ne tarderait pas à le découvrir d’une manière ou d’une autre, du moins l’espérait-elle.

« Rassure-toi, je saurai me montrer à la hauteur de ce que tu attends de moi », répondit-elle d’un ton neutre à son sarcasme. Elle ne parlait évidemment pas seulement de leur présente entrevue. Elle savait ce qu’il en coûtait d’être une femme de mangemort, mais était de toute façon plutôt douée pour jouer la comédie. Elle tiqua en revanche quand il critiqua son organisation. Quand on savait ce qu’elle endurait tous les jours, la remarque semblait des plus déplacées. Mais elle se doutait que même si elle brandissait devant lui une médaille de la parfaite secrétaire, il trouverait encore le moyen d’émettre une réserve, simplement par esprit de contradiction, ou pour la provoquer. Elle n’allait pas tomber dans ce grossier panneau, non, et se contenta d’un sourire mesquin. « C’est vrai, tu serais sans doute plus doué que moi pour ce genre de travail. » Et elle ne put s’empêcher de sourire avec ravissement en imaginant Draco en tant que secrétaire de Rabastan. Du petit lait. Mais il y avait hélas peu de chances pour que ce genre de chose arrive un jour. Draco était un privilégié, et surtout, c’était un homme dans une société patriarcale, il ne fallait pas s’attendre à ce qu’on la gratifie d’un tel déshonneur.

À sa question, elle répondit un « oui » empressé et ferme, bien qu’elle sût pertinemment que Rabastan ne reviendrait pas de sitôt. Elle n’avait aucune envie que Draco se sente en territoire conquis. Hélas, à peine se fut-elle retournée que déjà il prenait place dans son fauteuil comme s’il s’était agi de son propre bureau. Et voilà que, par surcroît, il s’installait confortablement comme s’il avait l’intention de faire un somme. Bonnie leva les yeux au ciel. Il était décidémment à la hauteur de l’image qu’elle avait de lui, un enfant gâté incapable de faire preuve de maturité. À ce moment-là, elle doutait qu’il fût capable des qualités qu’elle avait imaginées. Elle doutait qu’il fût capable de la moindre des qualités, en vérité. Il agissait comme un adolescent en pleine crise, de façon certes plus posée et subtile, mais toute aussi irritante, sinon plus. Elle pensa aux hommes qui avaient d’une façon ou d’une autre partagé sa vie, et constata qu’aucun ne se comportait de façon aussi puérile. Il faut dire qu’elle aimait fréquenter des hommes plus âgés, ceci expliquant sans doute cela. Elle avait besoin d’une certaine stabilité et sécurité. Mais même avec cette différence d’âge, aucun ne la traitait avec autant de condescendance que Draco, qui était plus jeune qu’elle et lui devait par conséquent le respect.

Elle en venait même parfois à regretter Curtis, qui malgré son âge était autrement plus révérencieux. S’il avait été de sang pur, elle s’en serait très certainement contenté. Mais ce n’était pas le cas, et pour son honneur mieux valait un sang pur arrogant à un gentil sang-mêlé. Si seulement Aksel n’avait pas été un traître, elle aurait pu faire un mariage heureux, mais il faut croire que le destin jouait contre elle et prenait plaisir à lui imposer des obstacles, en particulier en la personne d’un blondinet qui prenait plaisir à lui faire des remarques désobligeantes. Elle soupira. « Tu as raison Draco, j’adore le confort de ce fauteuil, c’est pour ça que les dossiers s’entassent et que j’ai du mal à les trier. Par contre, tu peux courir pour tes 5 gallions. » Elle se mit alors à prier pour que son patron entre subitement dans la pièce et surprenne son futur fiancé dans cette position. Nul doute qu’il entrerait dans une colère noire, ce qui ne serait pas sans déplaire à la jeune femme qui assisterait à la scène avec déléctation. Malheureusement, il ne risquait pas de faire son apparition, et Draco semblait s’en être rendu compte. Il ne coûtait toutefois rien de tenter de lui faire une petite frayeur histoire qu’il se sente un peu en danger. « Tu as conscience que M. Lestrange va entrer ici d’une minute à l’autre ? » s’enquit-elle d’un ton narquois. Même en son absence, elle faisait toujours preuve de déférence envers son patron pour qui elle vouait une admiration sans faille, si l’on exceptait bien sûr le désordre dont il faisait preuve. « Enfin, si tu estimes être dans ton bon droit, c’est toi qui vois, mais je ne pense pas qu’il sera du même avis… » ricana-t-elle.

Elle se concentra à nouveau sur sa tâche, tentant d’ignorer le jeune homme qui ne se décidait pas à partir. Elle aurait sans doute déjà terminé s’il n’avait pas fait son apparition, mais force était de constater qu’il l’avait totalement déconcentrée et qu’elle ne savait plus vraiment où elle en était. Elle fit des efforts pour ne rien laisser paraître, mais si elle recommençait, il saurait immédiatement ce qu’il en était. Elle eut subitement envie de s’affaler sur son fauteuil, et la frustration qui en découlait ne la rendait pas plus radieuse. Elle n’avait finalement, hélas, pas d’autre choix que d’abdiquer. Poussant un nouveau soupir, elle fusilla du regard celui avec qui elle allait devoir partager sa vie. « Bon, dis-moi quel dossier tu veux, qu’on en finisse. » Elle s’attendait déjà à son odieux sourire victorieux. De toute façon, ils étaient censés faire une trêve, alors avait-elle vraiment le choix ? « Parce que c’est l’heure de ma sieste, tu comprends ? Alors j’ai besoin de mon fauteuil », ajouta-t-elle d’un ton sarcastique. Puis, décidée à ne pas se laisser démonter, elle reprit en souriant : « Je ferai une bien piètre épouse, n’est-ce pas ? Tu devras t’occuper des papiers à ma place. Mais rassure-toi, je saurai me rattraper sur autre chose », conclut-elle d’un ton railleur. Même si cela ne l’enchantait guère, elle serait bien obligée d’être aux petits soins pour lui et d’accomplir son devoir conjugal. Mais ce dernier point n’était pas ce qui la dérangeait le plus, elle était coutumière du fait que les hommes aient l’ascendant sur elle et elle aimait ça, ce qui expliquait sans doute pourquoi elle fantasmait sur son patron. Pour le reste, elle allait certainement avoir du mal, mais elle avait l’habitude de jouer les tartufes pour obtenir ce qu’elle voulait.
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‹ maison : Slytherin — “ you need a little bit of insanity to do great things ”.
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‹ baguette : un emprunt, depuis qu'il est en fuite. elle n'est que temporaire et il ne souhaite pas s'y intéresser ou s'y attacher, puisque la compatibilité est manquante.
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‹ réputation : sale mangemort, assassin méritant de croupir à vie en prison pour expier ses crimes et ceux de ses ancètres.
‹ particularité : il est occlumens depuis ses 16 ans.
‹ faits : Famille.
Narcissa (mère) en convalescence. sortie de son silence depuis peu pour réfuter l'annonce de son décès ; reconnue martyr. lutte pour que le jugement de son fils soit révisé.
Lucius (père) mort durant la tempête du 03.03.2004.
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« Rassure-toi, je saurai me montrer à la hauteur de ce que tu attends de moi. » Ça sonnait un peu grandiloquent pour une simple demande d’accès à des dossiers mais le jeune homme ne s’en formalisa pas : lui-même avait misé à l’instant sur l’exagération, il n’avait donc pas de raison d’envisager qu’elle puisse faire référence à une tout autre situation. « C’est vrai, tu serais sans doute plus doué que moi pour ce genre de travail. » Il se renfrogna à cette idée, se retenant de formuler qu’eût-il été à sa place, la situation n’aurait guère duré bien longtemps : l’un ou l’autre des protagonistes du duo mal assorti qu’il aurait formé avec Rabastan en serait rapidement mort. Peu importait le moyen ou la victime, ils n’auraient tout bonnement pas été capables de collaborer bien longtemps. Au lieu de s’attarder il se contenta de se mettre à l’aise, décidé à lui faire comprendre qu’il comptait bien et bien persister jusqu’à ce qu’elle respecte sa part de marché. « Tu as conscience que M. Lestrange va entrer ici d’une minute à l’autre ? » reprit-elle d’un air railleur avant de se gausser au sujet de l’issue inévitable de la situation, si Rabastan venait effectivement à apparaître. Nuque appuyée sur le haut du dossier et yeux clos, air faussement paisible, Draco s’obligea à rester stoïque pour ne pas céder de terrain – la menace était loin de le laisser indifférent, pourtant. Et la mention d’une interaction avec le père Lestrange entraîna l’habituelle crispation de mâchoire, l’irrémédiable tension des épaules, alors que l’image de Cissy s’imprimait sur ses paupières et l’obligeait à rouvrir brusquement les yeux. Ses prunelles restèrent figées au plafond alors que ses traits s’affaissaient l’espace de quelques dixièmes de seconde, exprimant une fêlure. S’il reprit presque aussitôt contenance, il ne manqua pas de se demander comme à chaque fois quand l’habitude l’anesthésierait et suffirait à réprimer toute réaction physique. Plus d’un an après la trahison de Rabastan et la séquestration de sa mère, la plaie demeurait à vif et la rancœur, intacte.

Il tourna lentement la tête en direction de Bonnie, se demandant vaguement si elle s’était ne serait-ce que questionnée au sujet de sa réticence évidente à croiser un membre de sa famille par alliance, avec lequel il n’avait aucun sujet de désaccord officiel. Il jouait même la comédie face à Arsenius, Aramis et Gwen ; si bien qu’outre la rivalité entre leurs départements, Bonnie était l’une des rares à être au fait du refus de Draco d’être confronté au cadet Lestrange. C’était après tout la base même de l’entente qu’il avait orchestrée avec elle.

Evidemment, il ne répondrait pas si elle le questionnait. Trop de secrets en suspens, trop de haine latente, et une vulnérabilité qu’il n’était désireux de révéler à personne, quitte à se laisser ronger en silence. Il supposait qu’elle mettait tout cela sur le compte d’une trop grande implication des deux partis dans leurs pseudos « camps » respectifs, durant les heures de travail. Excuse facile et crédible dont il se contenterait volontiers. « Bon, dis-moi quel dossier tu veux, qu’on en finisse. » La capitulation l’arracha à ses réflexions et il se fendit paresseusement d’un rictus satisfait. « Finissons-en rapidement, oui. Pourquoi risquer que Monsieur Lestrange prenne sa très loyale secrétaire en flagrant délit de collaboration avec l’ennemi ? » « C’est l’heure de ma sieste, tu comprends ? Alors j’ai besoin de mon fauteuil. » « Au vu de ce capharnaüm, j’aurais tendance à penser que tu as déjà épuisé ton quota de repos pour la journée et qu’il serait plutôt temps que tu t’actives », se moqua-t-il. Et d’ajouter, amusé par le ton sarcastique qu’elle avait adopté : « A mon humble avis, tu devrais même me remercier de t’obliger à rester debout. Tu seras sûrement plus efficace. » Il délaissa cependant la dérision pour se concentrer sur la véritable raison de sa présence : « J’ai besoin de toutes les informations que tu pourras me trouver au sujet d’un fétichiste des ailes », reprit-il donc en retrouvant sa voix trainante caractéristique, alors qu’il se penchait en avant pour appuyer ses coudes sur ses genoux. « Un expérimage dérangé s’amuse depuis une dizaine d’années à effectuer des tests sur des humains. L’ouverture du dossier date normalement de 1996. » Son front se plissa légèrement sous le poids de la réflexion. « Mais d’après mes recherches, les premiers cas remontent à l’été 92 et à l’hiver 94. » Il ne savait pas si elle classait les dossiers en fonction des dates des premiers cas qu’ils concernaient ou en fonction des débuts d’enquête, ou encore si elle employait des sorts lui permettant de vérifier ces deux critères en détectant tous les dossiers mentionnant une date clé. Un tiraillement au niveau de la langue, dû aux nouvelles mesures de discrétion du département des Mystères, le poussa à s’arrêter un instant tandis qu’il cherchait un moyen de formuler correctement sa requête ; dans la même veine, sa baguette chauffa désagréablement dans sa poche, menace muette, cette fois actionnée par le serment qu’il avait prêté en devenant langue de plomb. Pour l’heure, les informations données étaient du domaine public : il les avait lui-même trouvées en parcourant des archives. Mais le moindre dérapage informerait Augustus que des informations sensibles étaient abordées avec un tiers et, s’il faisait un autre pas de travers, Draco ne tarderait pas à sentir se consumer sa langue trop bavarde. Littéralement. « L’affaire a été traitée parmi les faits divers au départ, considérée comme une simple pathologie encore inconnue de Sainte-Mangouste, mais – » Il s’interrompit, fit jouer sa mâchoire en grimaçant légèrement pour tenter d’apaiser la sensation qui, s’amplifiant, lui interdisait de mentionner les découvertes de l’hôpital lors des examens plus poussés effectués sur les patients. De fait, il éluda – « la communauté a fini par émettre des doutes et a exigé des réponses. » C’était vrai : des suppositions avaient été faites et l’inquiétude des sorciers avait été manifeste, avant que l’histoire ne soit noyée dans la masses de nouvelles plus récentes.

Pour calmer les sorts qui pesaient sur lui et semblaient déjà s’emballer en dépit de ses précautions, il tenta une remarque plus légère : « Décidément, je ferais peut-être mieux de fouiller moi-même. Au rythme où tu vas on y sera encore dans deux jours. » Mais elle se contenta de lui servir un lazzi rehaussé d’un sourire. « Je ferai une bien piètre épouse, n’est-ce pas ? Tu devras t’occuper des papiers à ma place. Mais rassure-toi, je saurai me rattraper sur autre chose. » Le regard de Draco délaissa les dossiers qu’elle manipulait pour croiser ses iris clairs. « Tu as oublié l’usage du conditionnel. » L’amusement sceptique se mua pourtant en perplexité lorsqu’il s’aperçut du naturel avec lequel elle avait formulé ce qu’elle présentait comme une perspective d’avenir plutôt que comme une plaisanterie. Je saurai me montrer à la hauteur de ce que tu attends de moi – la phrase sibylline lui revint tout à coup en mémoire et il se leva finalement du siège, agité. « Attends – quoi ? Te rattraper sur – » Il trébucha sur ses mots, se tut brièvement alors que les implications potentiels le frappaient de plein fouet. « Pourquoi parles-tu de mariage ? » Oh, des suppositions se bousculaient bel et bien dans son esprit – toutes débutant par Lu et s’achevant par cius –, mais il lui fallait une confirmation sans équivoque du coup en traître qu’il soupçonnait.
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Bonnie aurait été parfaitement capable de trouver le dossier demandé par Draco en un ou deux coup de baguette, et c'était par ailleurs son idée première pour pouvoir s'en débarrasser. Néanmoins, le sourire de triomphe qu'il afficha la fit immédiatement rebrousser chemin. C'était peut-être stupide, mais elle ne pouvait s'en empêcher. Il fallait qu'elle continue de le narguer parce qu'elle rêvait de le faire enrager. Elle était curieuse de savoir ce que donnerait un Draco en colère, lui qui semblait toujours si sûr de lui. Pourtant, quelque part, ils étaient faits pour s'entendre. Outre le fait qu'ils fussent dans le même camp, ils étaient également tout deux victimes de l'arrangement entre leurs deux pères. C'était l'une des deux raisons pour lesquelles Bonnie aurait pu se sentir proche du jeune homme. La seconde était la maladie de sa mère. Bonnie se mettait aisément à la place de son futur fiancé parce qu'elle-même était extrêmement proche de sa propre mère, et n'aurait sans doute pas supporté une telle situation. En ça, elle arrivait parfois à le souffrir. Elle tentait de se dire qu'il se cachait derrière une carapace d'arrogance tout comme elle se dissimulait derrière une carapace de froideur. À chacun sa façon de se protéger. Le fait étant, hélas, elle ne pouvait endurer longtemps ses remarques fielleuses et sarcastiques.

Elle s'attela donc à la tâche, ou plutôt, fit semblant. En réalité, par quelques sorts informulés – tant elle avait l'habitude de les répéter chaque jour – elle continuait le tri qu'elle avait commencé avant d'être dérangée par le blondinet. Cela ne l'empêchait toutefois pas de l'écouter tandis qu'il évoquait une affaire plutôt intéressante dont elle avait elle-même entendu parler. Certaines personnes avaient véritablement une tare et il était urgent de s'en débarrasser, comme cet homme qui réalisait des expériences abominables sur des êtres humains. Elle savait cependant que c'était le lot quotidien des  langues de plombs. Le département des mystères regorgeait d'affaires tout aussi sordides, sinon plus, que celle-là. Bonnie aurait par ailleurs pu se destiner à ce métier, elle qui était si curieuse, et si discrète. Mais elle s'était plutôt orientée vers les renseignements, et n'attendait qu'une chose, pouvoir grimper les échelons. Malheureusement, les efforts qu'elle avait pu fournir pour se montrer parfaite dans son travail avaient eu l'effet inverse de celui escompté : Rabastan avait bien trop besoin d'elle pour vouloir s'en débarrasser. Malgré cela, Bonnie, toute soumise qu'elle avait appris à l'être, continuait ses efforts. Par fierté aussi, sans doute. Elle n'avait aucune envie de subir la moindre réprimande. Elle voulait être parfaite, tout simplement. Et elle le serait également en tant qu'épouse, puisque c'était son devoir. Le seul détail qui la faisait douter, c'était qu'elle était incapable d'être fidèle. Mais la dignité serait peut-être plus forte que l'infidélité.

Tandis qu'elle triait, elle écoutait d'une oreille attentive dans l'espoir que Draco ne lâche quelque information intéressante sur l'affaire dont il était question. Elle savait pertinemment qu'il était payé pour ne pas le faire, mais peut-être y avait-il des détails qu'elle ne connaissait pas qui n'étaient pas tenus au secret. Et en effet, les faits devinrent intéressants. Bonnie tendit l'oreille, mais hélas ce fut un pétard mouillé et elle n'apprit finalement rien de nouveau. Elle haussa les épaules, puis continua son tri, ravie qu'il commence enfin à s'agacer. Elle en profita donc pour commenter son statut de futur épouse, et ce fut à ce moment-là que Draco perdit – enfin – son habituelle gouaille et son insupportable sourire railleur. Bonnie ne put qu'en jubiler, puisque c'était exactement ce qu'elle cherchait à faire. En revanche, elle trouva sa réaction plus ou moins étrange. Revendiquer le conditionnel, soit. Après tout, rien n'était encore officiel. Mais le visage horrifié qu'il afficha ensuite  n'était en rien approprié à la situation. On eût dit qu'il venait seulement d'apprendre la nouvelle, ce qui se confirma par ses mots. La jeune femme arqua un sourcil, stupéfaite. « Attends… Ne me dis pas que tu n'es au courant de rien », lâcha-t-elle d'un ton abasourdi, stoppant immédiatement toute activité.

Puis, étrangement, elle trouva cette situation particulièrement cocasse, et ses lèvres s'étirèrent en un sourire goguenard. Voilà qui était idyllique. Il ne s'agissait plus seulement de le taquiner sur ces fiançailles, elle avait par surcroît l'honneur de le lui annoncer ! Elle reposa les dossiers qu'elle tenait à bout de baguette et se rapprocha du jeune homme, jusqu'à venir s'appuyer sur le bureau qu'il occupait et se pencher vers lui. « Ton cher père », commença-t-elle en prenant bien soin d’articuler ses mots, « a décidé de te trouver une nouvelle fiancée. Tu comprends, un héritier majeur célibataire, lui-même père de surcroît, ça fait désordre. » Elle ricana, mais son rire avait un goût amer, connaissant la suite de l'histoire. « De son côté, mon propre paternel s'est enfin rendu compte que j'existais suite à la mort de mon frère. En effet, même si je ne préserve pas son nom, je continue quand même la lignée, et je suis dorénavant la seule. Mais quel père voudrait pour son fils une femme ayant déjà été fiancée à quelqu'un ? Sans doute quelqu'un dont le fils aurait lui-même déjà été fiancé, n'est-ce pas ? » Elle ne souriait plus à présent, mais arborait un visage crispé, marqué d'un rictus irrité. Elle avait l'impression de n'être qu'un boulet dont on essayait de se débarrasser, et cette perspective lui donnait la nausée.

Elle se redressa soudain, changeant subitement d'avis sur le plaisir qu'aurait pu lui apporter l'annonce de cette nouvelle. En réalité, cela ne faisait que remuer le couteau dans la plaie. « Je suis désolée, Draco », déplora-t-elle,  toi et moi on est dans la même galère. » Et ses regrets étaient sincères. Pour une fois, elle ne le raillait pas. Mais cette situation la mettait mal à l'aise. Elle n'avait pas l'habitude de ce genre d'état d'âme avec Draco. C'était finalement devenu un jeu entre eux de se chamailler pour tout et n'importe quoi, et elle y avait sans doute pris goût. Elle leva alors sa baguette, et un dossier vint se poser juste devant le jeune homme.« Tiens, c'est ce dont tu as besoin. » S'appuyant à nouveau sur le bureau, elle lui planta un regard corrosif ou brillait une lueur de malice. « Parce que figure-toi que je suis une excellente secrétaire », affirma-t-elle d'un ton presque péremptoire, « et que je serai certainement aussi une excellente épouse. » Puis, se redressant derechef : « Je suis juste déçue qu'on me promette à un gamin. J'aurais aimé un homme plus mature et expérimenté », conclut-elle en levant les yeux au ciel.


Dernière édition par Bonnie B. Rowle le Sam 17 Oct 2015 - 15:38, édité 1 fois
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PRISONERS • bloodstains on the carpet
Draco Malfoy
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‹ inscription : 13/09/2013
‹ messages : 8775
‹ crédits : faust.
‹ dialogues : seagreen.
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‹ liens utiles : draco malfoy w/ lucky blue smith ; ginevra weasley w/ holland roden ; calixe davis w/ audreyana michelle ; uc w/ uc ; indiana alderton w/ nicola peltz ; heath ravka w/ im jaebum ; even li w/ jeon jungkook ; jelena kuodzevikiute w/ ariana grande.

‹ âge : 23 yo (05.06.80).
‹ occupation : ancien langue de plomb (spécialisé dans les expérimentations magiques) ; fugitif et informateur de la RDP entre le 26.05.03 et le 08.12.03 ; condamné à 22 ans à Azkaban pour terrorisme, au terme d'une assignation à résidence et d'un procès bâclé, tenu à huis-clos.
‹ maison : Slytherin — “ you need a little bit of insanity to do great things ”.
‹ scolarité : entre 1991 et 1997.
‹ baguette : un emprunt, depuis qu'il est en fuite. elle n'est que temporaire et il ne souhaite pas s'y intéresser ou s'y attacher, puisque la compatibilité est manquante.
‹ gallions (ʛ) : 14295
‹ réputation : sale mangemort, assassin méritant de croupir à vie en prison pour expier ses crimes et ceux de ses ancètres.
‹ particularité : il est occlumens depuis ses 16 ans.
‹ faits : Famille.
Narcissa (mère) en convalescence. sortie de son silence depuis peu pour réfuter l'annonce de son décès ; reconnue martyr. lutte pour que le jugement de son fils soit révisé.
Lucius (père) mort durant la tempête du 03.03.2004.
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Spoiler:

‹ résidence : emprisonné à Azkaban depuis le 06.01.04. en fuite depuis le 08.05.04.
‹ patronus : inexistant.
‹ épouvantard : l'éxécution de juillet 02, ses proches en guise de victimes: leurs regards vidés par l'Imperium, la baguette de Draco dressée, les étincelles vertes des AK et leurs cadavres empilés comme de vulgaires déchets.
‹ risèd : un portrait de famille idéal, utopique.
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Hard to  handle,

Vows are spoken to be broken
20 AOÛT 2002 & DRONNIE


« Attends… Ne me dis pas que tu n'es au courant de rien », s’exclama-t-elle d’un timbre ahuri qui lui valut d’être toisée avec dédain. Avait-il l’air au courant de quoi que ce soit ? « Evidemment que je n’en savais rien, j’aurais abordé la question depuis longtemps, dans le cas contraire. » Mais non, non Lucius s’était bien gardé de lui en toucher mot, clairement pour ne pas lui laisser le loisir d’y mettre son véto. « Ton cher père » – elle accentuait chaque syllabe avec insistance pour bien lui renvoyer le blâme – « a décidé de te trouver une nouvelle fiancée. Tu comprends, un héritier majeur célibataire, lui-même père de surcroît, ça fait désordre. » « Certes », concéda-t-il en levant impatiemment les yeux au ciel. C’était la raison même de son manège avec Susanna Carrow à l’origine : de prétendues fréquentations visant à freiner les projets que n’auraient manqué d’élaborer leurs paternels respectifs, les quêtes de conjoints dans lesquelles ils se seraient lancés afin de mettre un terme à leur célibat. Draco, à l’époque, était loin d’être prêt à se consacrer à de nouvelles fiançailles arrangées, après la débâcle de son histoire avec Astoria. Il pataugeait encore dans ses pantoufles de jeune père, incapable d’appréhender les besoins d’un nourrisson dont le seul mode d’expression était le cri. En enfant malade dont il se plaignait mais, tout à la fois, qu’il s’était ensuite découvert peu enclin à partager plus qu’occasionnellement. Tout cela, couplé à son travail et à ses contraintes de jeune mangemort, avait bien trop chargé son quotidien pour qu’il s’ajoute le fardeau d’une vraie relation, contraignante et définitive. Mais il s’était tiré un sort dans le pied en contribuant à détruire la complicité qui l’unissait à sa partenaire. Pire encore ces derniers mois, en se convainquant qu’ayant l’héritier, il pouvait bien profiter de sa liberté. Si crédible que puisse sembler la théorie dans le secret de son esprit, ou formulée par l’incorrigible compagnon de débauche qu’était son cousin, Simon Rosier, elle volait en cendres et en fumée tel un piètre château de cartes explosives lorsque Draco songeait à la brandir en étendard devant son conservateur de père. Nulle surprise donc dans le fait que Lucius ait pris les devants, et il n’avait guère besoin de le fréquenter pour entendre son discours lui vriller les tympans : ton attitude scandaleuse jette l’opprobre sur le nom des Malfoy. Il est grand temps pour toi de te reprendre. C’était l’inéluctable fin à laquelle il s’était refusé à penser des mois durant, profitant de son affranchissement éphémère le temps qu’il avait pu durer. Mais Bonnie. Vraiment, Bonnie ? « Mais qu’est-ce que tu viens faire dans l’histoire ? Tu es fiancée. » Cette fois ce fut lui qui accentua le mot, la commissure de ses lèvres se retroussant en un demi-sourire moqueur. Des fiançailles avec un sang-mêlé. Elle reprit alors ses explications, résumant ce qu’il en était de son côté, et Draco y trouva sa réponse. Ainsi donc, étant la seule à pouvoir perpétuer la lignée, elle devenait une priorité et l’alliance de départ se voyait donc remise en questions, ouvrant la voie à la lubie farfelue de les enchaîner l’un à l’autre.

Ils se dévisagèrent, leurs traits crispés reflétant la même irritation. Il aurait voulu tempêter, mais à quoi bon ? C’eût été une piètre gaminerie, un caprice incompréhensible pour n’importe quel sang-pur se respectant. Il avait déjà tiré sur la corde de la rébellion, dans ce domaine, à un point qu’il s’était lui-même cru incapable d’atteindre. Et c’était toujours au petit-matin, lorsqu’assailli par la gueule de bois et déphasé par les réminiscences aussi imprécises que chaotiques, que les remords menaçaient de l’engloutir. C’était dans ces instants alliant intense lucidité et perdition qu’il se disait : voilà ta vie ; quel bel échec, n’est-ce pas ? Conscient d’avoir dévié à la croisée des chemins et emprunté la mauvaise voie. Encore. C’était le drame de son existence – les mauvais choix. « Je suis désolée, Draco, toi et moi on est dans la même galère. » Et pour une fois, il n’y avait ni sarcasme ni moquerie. Seulement un fatalisme qui laissa au jeune homme un goût amer. Elle avait raison, par ailleurs. S’il avait eu le réflexe de se braquer contre elle, s’il l’aurait volontiers blâmée, les faits ne le permettaient pas. Ils subissaient cette décision l’un comme l’autre. La part de lui qui avait diablement pris goût à l’émancipation grondait encore de mécontentement, mais se retrouvait bridée par l’éducation de toute une vie : le mariage n’était pas question de choix ou d’amour. C’était un pacte visant à assurer l’avenir de deux familles pouvant s’apporter mutuellement quelque chose. Un devoir de plus parmi tous ceux qui posaient sur leurs épaules d’héritiers. « Tu parles d’une brillante idée », commenta-t-il néanmoins, frustré mais impuissant, manquant d’arguments valables pour leur épargner à tous deux cette déconvenue. Elle lui tendit le dossier demandé, un peu comme une offre de paix, avant de dissiper l’atmosphère tendue en s’appuyant sur le bureau, un éclat espiègle dans le regard. « Parce que figure-toi que je suis une excellente secrétaire », relança-t-elle en les réengageant sur un terrain moins déstabilisant, plus familier – ou pas, comme le prouva la suite : « et que je serai certainement aussi une excellente épouse. » « Et en tant que belle-mère ? » fit-il remarquer platement. C’était là l’une de ses principales préoccupations. Il reporta son attention sur le dossier qu’elle lui avait remis, caressant l’idée de se plonger dans l’affaire sur laquelle il travaillait et de repousser à plus tard les contraintes de cette situation qu’il n’avait, tout compte fait, d’autre choix que d’accepter. Mais visiblement, ce n’était pas le statut de père de Draco qui la chagrinait. « Je suis juste déçue qu'on me promette à un gamin. J'aurais aimé un homme plus mature et expérimenté. » Le regard de Draco bondit du dossier à elle, brodé d’indignation. « Un gamin ? » Il ricana, goguenard. « Un vieux croulant t’irait mieux, en effet. Il s’accorderait bien à ta frigidité et ses années d’expérience compenseraient votre absence d’alchimie. » Sa main ferme plaqua le dossier sur la surface du bureau et y resta posée alors qu’il lui faisait face, proximité lourde de défiance. « Parce que tu refroidirais les ardeurs du plus passionné des amants. » Pointe de dérision mise à part, il le pensait : froide comme elle l'était, elle était synonyme pour Draco du deuil inévitable et prématurée de sa libido.
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MessageSujet: Re: Hard to handle [Draco] (warning)   Hard to handle [Draco] (warning) EmptySam 17 Oct 2015 - 21:39

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Décidément, pour le fils comme pour le père, le message était clair : le rôle de Bonnie était de jouer les mères de substitution pour Scorpius. Elle préféra éluder la question, bien qu'elle sût pertinemment qu'elle devrait rendre des comptes à ce niveau-là à un moment ou à un autre. En revanche, elle sembla faire mouche avec son ultime provocation. Le jeune homme se redressa d'un bond, vraisemblablement piqué au vif par l'insulte, et ne trouva rien de mieux pour lui rendre la monnaie de sa pièce que de l'attaquer sur sa prétendue frigidité. Surprise par cette critique si éloignée de la réalité, la jeune femme écarquilla les yeux, puis ne put s'empêcher d'éclater de rire. Une réaction sans doute totalement inattendue, même pour elle. Après tout, c'était exactement qu'elle cherchait à renvoyer, avec son chignon serré, son attitude hautaine et son regard glacial. Mais elle en oubliait parfois que cela pouvait si bien fonctionner. « Oh, excuse-moi, j'ai été frappée par l'ironie de la situation, et j'en ai négligé mon image de fille coincée », expliqua-t-elle d'un ton faussement embarrassé. Car ironie il y avait, d'une part, quand on savait que la jeune femme partageait son lit avec l'oncle de Draco, sans doute un vieux croulant pour lui mais dont la libido était restée intacte, et l'alchimie entre eux ne faisait pas défaut. D'autre part, parce que Draco n'étant pas spécialement un modèle de chaleur non plus, c'était un peu l'hôpital qui se moquait de la charité. Oui, la situation était drôle, parce que le jeune homme était à mille lieues d'imaginer ce que Bonnie était capable de faire. Finalement, ils avaient beau se connaître depuis des années, il y avait encore beaucoup de choses qu'ils ignoraient l'un sur l'autre.

D'un coup de baguette magique, elle défit son chignon, ses cheveux bruns retombant en cascade sur ses épaules, puis fit le tour du bureau pour se retrouver face au jeune homme. Elle le saisit délicatement par la cravate pour l'attirer à elle, le regard ardent. « Breaking news, Draco, il ne faut pas se fier aux apparences », murmura-t-elle d'un ton provocateur. Elle le relâcha, puis vint s'appuyer contre le bureau. Son sourire se fit sarcastique. « Je suis désolée, mon cher futur époux, mais tu n'auras pas de vierge pour ton mariage. Enfin, ce n'est pas comme si tu l'étais toi-même après tout. Cela dit, de là à penser que tu es un amant passionné… Il y a de la marge. » Elle lui adressa un regard dédaigneux. « Je te trouve bien mal placé pour me traiter de frigide, monsieur insensible. Tu te penses vraiment irrésistible ? » Il fallait bien lui remettre les pendules à l'heure. « Oh mais bien sûr, ce n'est pas ce qu'on te demande après tout. », reprit-elle. « Mais à moi non plus visiblement, puisque ta seule obsession, c'est de trouver une mère pour ton fils. C'est à se demander si tu as une sexualité active. Scorpius est bien de toi, au moins ? » demanda-t-elle en ricanant, mais sachant qu'elle touchait un point sensible, elle avança sa main devant elle comme pour l'empêcher de bouger. « Rassure-toi, je plaisantais. De toute façon, tu as raison », admit-elle en haussant les épaules, « on ne se marie pas pour la bagatelle, mais parce que ton fils a besoin d'un cadre stable pour grandir. » Elle avait retrouvé son sérieux, et son ton était presque triste. Ayant parfaitement compris le discours de Lucius, elle s'était préparé à cette tâche, mais n'avait pas pensé que ce serait dans ces conditions.

Elle observa un instant celui qu'elle allait devoir épouser. Il était à présent évident que cette union n'aurait de mariage que le nom. Elle n'était même pas certaine d'avoir à passer l'étape de la nuit de noce. Elle s'était toujours dit qu'à défaut d'amour et d'attention, elle aurait toujours le sexe, mais là… À quoi bon être soumise s'il n'y avait même pas la perspective de cette récompense au bout ? Bonnie s'imagina devoir passer sa vie à élever un enfant qui n'était pas le sien, et son visage se rembrunit. Elle s'était toujours préparée à devoir élever un enfant, mais à dire vrai, elle avait pensé qu'il suffirait d'embaucher une nourrice pour pouvoir continuer à avoir une vie sociale et une carrière. Mais les exigences des Malfoy étaient différentes. Scorpius souffrait d'un manque d'équilibre, ce n'était pas avec une nourrice qu'il s'épanouirait. Elle allait devoir lui consacrer énormément de temps, ce qui n'était pas vraiment compatible avec la carrière qu'elle rêvait d'embrasser. Quant à avoir un amant, ce serait évidemment hors de question. Si en plus son mari lui-même ne la touchait pas, c'était le désespoir assuré. Les lèvres de la jeune femme s'étirèrent légèrement en un demi-sourire à la fois amer et caustique. « Pas d'autre enfant en prévision alors, si j'ai bien compris… C'est dommage, j'aurais donné du cœur à l'ouvrage, mais j'avais raison apparemment, ce n'est pas ce qui t'intéresse. » Son sourire s'élargit quelque peu. « Est-ce que c'est parce que tu es gay ? Impotent ? Ou c'est juste le manque d'expérience qui te bloque ? Tu peux me le dire, on va passer notre vie ensemble après tout... » Puisqu'elle était condamnée, autant continuer de prendre plaisir à l'asticoter, c'était une bien maigre consolation, mais ça la défoulait un peu. Elle ne lui avait encore jamais autant parlé qu'aujourd'hui. Peut-être était-ce parce qu'enfin, elle lui avait révélé une partie de ce qu'elle dissimulait aux yeux de tous, et qu'elle se sentait plus libre de s'épancher ainsi.
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‹ liens utiles : draco malfoy w/ lucky blue smith ; ginevra weasley w/ holland roden ; calixe davis w/ audreyana michelle ; uc w/ uc ; indiana alderton w/ nicola peltz ; heath ravka w/ im jaebum ; even li w/ jeon jungkook ; jelena kuodzevikiute w/ ariana grande.

‹ âge : 23 yo (05.06.80).
‹ occupation : ancien langue de plomb (spécialisé dans les expérimentations magiques) ; fugitif et informateur de la RDP entre le 26.05.03 et le 08.12.03 ; condamné à 22 ans à Azkaban pour terrorisme, au terme d'une assignation à résidence et d'un procès bâclé, tenu à huis-clos.
‹ maison : Slytherin — “ you need a little bit of insanity to do great things ”.
‹ scolarité : entre 1991 et 1997.
‹ baguette : un emprunt, depuis qu'il est en fuite. elle n'est que temporaire et il ne souhaite pas s'y intéresser ou s'y attacher, puisque la compatibilité est manquante.
‹ gallions (ʛ) : 14295
‹ réputation : sale mangemort, assassin méritant de croupir à vie en prison pour expier ses crimes et ceux de ses ancètres.
‹ particularité : il est occlumens depuis ses 16 ans.
‹ faits : Famille.
Narcissa (mère) en convalescence. sortie de son silence depuis peu pour réfuter l'annonce de son décès ; reconnue martyr. lutte pour que le jugement de son fils soit révisé.
Lucius (père) mort durant la tempête du 03.03.2004.
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Spoiler:

‹ résidence : emprisonné à Azkaban depuis le 06.01.04. en fuite depuis le 08.05.04.
‹ patronus : inexistant.
‹ épouvantard : l'éxécution de juillet 02, ses proches en guise de victimes: leurs regards vidés par l'Imperium, la baguette de Draco dressée, les étincelles vertes des AK et leurs cadavres empilés comme de vulgaires déchets.
‹ risèd : un portrait de famille idéal, utopique.
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20 AOÛT 2002 & DRONNIE


Etonnamment, elle sembla surprise par la remarque. Un sourcil blond s’arqua en réponse à l’éclat de rire de la brune, qui trouvait visiblement à la situation un comique qui échappait à Draco. « Breaking news, Draco, il ne faut pas se fier aux apparences », fredonna-t-elle, main sur sa cravate, avant de s’éloigner, visiblement satisfaite de son effet – et comme de fait, il était pris de court par cette attitude aux antipodes de celle qu’il lui connaissait. « Je suis désolée, mon cher futur époux, mais tu n'auras pas de vierge pour ton mariage. Enfin, ce n'est pas comme si tu l'étais toi-même après tout. Cela dit, de là à penser que tu es un amant passionné… Il y a de la marge. » Il ne l’interrompit pas, occupé à la dévisager comme s’il lui était apparu un troisième œil – elle plaisantait, non ? C’était sans doute une nouvelle facette de leur relation teintée de défiance, un simple rôle qu’elle endossait ? Tu n’auras pas une vierge pour ton mariage – quelques années auparavant, il y aurait répondu par un mépris affiché. Il avait toujours été pour le moins difficile, oscillant entre la certitude que son mariage serait une alliance ennuyeuse avec une fille sage et docile et l’espoir que ladite demoiselle s’avérerait curieuse et impétueuse entre les draps ; mais il avait toujours été évident dans son esprit qu’il devrait être son premier, traces d’un machisme bien ancré qu’il assumait sans la moindre honte. Les femmes expérimentées étaient des maîtresses et les poupées virginales et intouchables, celles auxquelles on passait la bague au doigt avec contrariété – mais drapé de l’orgueil d’être à jamais le seul à en profaner le corps.

Et Bonnie offrait de concilier les deux. Il y avait quelque chose d’envoûtant dans cette alternative et, tout à la fois, un aspect extraordinairement frustrant : combien d’hommes, lequels, combien de temps, comment ? Bribes d’interrogations qui se bousculaient dans son esprit tandis qu’il s’imaginait l’étrenner à son bras sans savoir si, dans l’assistance, trois, quatre ou quinze énergumènes la détailleraient en sachant plus ou moins précisément ce que cacheraient les robes qu’elle porterait. C’était… déstabilisant, probablement plus qu’elle ne l’imaginait. Mais plus que tout, c’était le qui qui tambourinait aux parois de son esprit, et son regard inquiet passa d’elle à la porte du bureau de son supérieur. Elle les aimait… expérimentés ? « Si je comprends bien tu es – » il s’interrompit, un pli inquiet lui barrant le front. « le genre de secrétaires boutonnées jusqu’au col qui s’avèrent tout sauf sages une fois les portes closes ? » Un tic nerveux agita sa pommette gauche et il ajouta d’un ton pressant : « Dis-moi qu’il ne s’est jamais rien passé entre le père Lestrange et toi. » Il secoua la tête, écœuré par cette idée qui, une fois formulée, sonnait affreusement saugrenue et cauchemardesque. « Il est plus ou moins mon oncle en plus d’être un – » (salopard de première) – « whatever, dis-moi juste que votre relation est strictement professionnelle. » Il ne pourrait pas supporter le contraire et par chance, la réponse s’avéra négative. Draco plaqua ses deux paumes sur ses paupières closes en marmonnant un « Salazar merci » gorgé de soulagement. Il avait besoin de chasser de ses pensées l’image traumatisante qui s’y était imposée (Bonnie et Rabastan, Rabastan et Bonnie, Bonnie et Rabastan, Merlin ball’s). Il était sérieusement nauséeux, et ce fut d’une oreille distraite qu’il écouta la jeune femme le piquer à son tour. Irrésistible ? « Bien sûr que je le suis », crâna-t-il négligemment avec un haussement d’épaules. « Mais pas sur les heures de travail. » Et techniquement, ils étaient actuellement en dehors des horaires de bureau. Elle bifurqua sur le ‘sujet Scorpius’ avec quelque chose qui semblait être une amertume masquée sous un ton léger et il fronça les sourcils en se demandant d’où venait cette théorie vaseuse. « Est-ce que c'est parce que tu es gay ? Impotent ? Ou c'est juste le manque d'expérience qui te bloque ? Tu peux me le dire, on va passer notre vie ensemble après tout... » Cette fois, la réaction fut vive – ses mains trouvèrent le chemin des hanches de la jeune femme et la surélevèrent pour l’asseoir pleinement sur le bureau, alors qu’il se glissait entre ses jambes, la fusillant du regard. La pulpe de son index épousa le creux entre ses clavicules et glissa le long de son cou, jusqu’à son menton, qu’il suréleva pour que leurs lèvres ne soient séparées que par une infime distance. De son pouce, il titilla les siennes pour les entrouvrir et souffla : « I’m pretty tired of your damn mouth, shut it if you don’t want me to stuff it full with something. » Si elle ne faisait que le tester, elle y mettrait un terme avant que quoi que ce soit ne dérape. A vrai dire, il s’attendait encore à moitié à ce qu’elle se rétracte, l’esprit trop imprégné de ce qu’il savait d’elle jusque-là pour se faire à son attitude soudain décontractée et provocatrice. Néanmoins… « Je ne veux pas d’autre enfant, j’ai déjà un héritier. » C’était sans appel ; en dépit des bons moments et de l’amour incommensurable qu’il éprouvait pour son fils, il ne voulait pas revivre l’expérience. Par ailleurs, il était hors de question que quiconque remette en doute la légitimité de son fils du fait de la présence d’autres enfants. « Et je n’aime pas partager », ajouta-t-il avec un rictus carnassier, sa main délaissant la bouche de la jeune femme pour effectuer le trajet inverse, coulant cette fois aux abords de sa chemise sagement fermée ; son index se courba autour d’un bouton sur lequel il tira légèrement, sans pour autant tenter de le détacher. « Pour ce qui est de Scorpius, je ne sais pas d’où te viennent ces idées à propos de mes attentes, mais tu devras seulement t’entendre avec lui. Je ne lui cherche pas de mère, il en a déjà une. » Il n’était pas question pour Draco d’imposer à son fils une belle-mère qu’il détesterait, c’était en cela que la question était délicate.
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Draco commençait enfin à comprendre qui elle était réellement, et l’étonnement qui se lisait dans ses yeux amusait beaucoup la jeune femme. Elle avait néanmoins un léger regret, celui de ne plus pouvoir se jouer de lui en prétendant être coincée et psychorigide. Mais il aurait découvert tôt ou tard qu’elle ne l’était pas… C’eût été certainement très drôle de jouer les épouses frigides, mais elle en aurait sans doute été incapable. Sa libido était bien trop démesurée pour qu’elle s’inflige de résister si longtemps à un homme séduisant, si détestable fût-il. Draco n’était certes pas son type d’homme, mais il avait un charme indéniable, et quitte à devoir passer sa vie avec quelqu’un qu’elle ne supportait difficilement, autant profiter de l’un des rares avantages que cela représentait. Elle savait qu’elle le touchait dans son orgueil en affirmant ne plus être vierge. Tout homme au sang pur qui se respectait exigeait d’être le premier à profaner sa femme. Mais avait-il vraiment le choix en l’occurrence ? Non, et c’était précisément avec cela que jouait Bonnie, le narguant gratuitement et avec satisfaction en lui apprenant qu’il n’aurait jamais ce privilège sur elle. Elle voyait avec un régal non dissimulé son regard osciller entre incrédulité et stupéfaction. Elle haussa les épaules en entendant le constat qu’il faisait d’elle. C’était un peu cliché, mais en effet, c’était ce qu’elle était.

Elle arqua un sourcil quand il s’interrogea sur la nature de sa relation avec Rabastan. Un autre joli cliché que celui du patron qui s’envoie sa secrétaire, et elle aurait bien aimé que celui-ci s’avère bien réel également, mais il n’en était rien, hélas pour elle. Elle afficha un air outré, comme s’il venait de l’insulter. « Ce n’est parce que je suis moins coincée que tu l’imagines que j’ouvre les cuisses pour tout le monde », s’indigna-t-elle, se rendant compte sur le moment de l'ironie de ses mots au vu de sa position actuelle, mais éludant ce détail. « C’est mon patron, et je le respecte tout comme je respecte les règles du monde du travail. » Et il était évident qu’une relation entre supérieur et subordonnée y dérogeait quelque peu, même si elle en rêvait. Le jeune homme parut soulagé de sa réponse, et c’était bien normal, imaginer son oncle avec sa future femme ne devait pas vraiment être agréable. Heureusement pour lui, il ne savait pas ce qui se passait entre Rodolphus et elle et il ne viendrait sans doute jamais à le savoir. « Ne t’inquiète pas Draco », fit-elle pour le rassurer, « je ne couche avec personne de ton entourage. » Gros mensonge, bien sûr, mais il fallait bien le rasséréner un peu.

Cela ne l’empêcha pas pour autant de continuer les provocations à son égard. Elle était curieuse de savoir si lui, de son côté, allait la contredire, et comment. La réponse ne se fit pas attendre. Avant même qu’elle n’ait eu le temps de réagir, elle se retrouva assise sur son bureau, jambes écartées, avec un Draco qui n’avait jamais été si proche. Elle put difficilement cacher qu’elle était agréablement surprise, rougissant presque de ce rapprochement si soudain. Ainsi donc, lui aussi voulait lui montrer qu’elle avait tort, qu’il n’était pas un gamin comme elle le prétendait. Le cœur battant, elle ne chercha pas à le repousser, le laissant l’effleurer de son doigt sans opposer de résistance, ravie de découvrir cette facette-là chez son futur fiancé. Elle s’attendit presque à ce qu’il l’embrasse, mais s’il n’en fut rien, les quelques mots qu’il prononça l’excitèrent bien davantage. Ses lèvres s’étirèrent en un sourire sardonique. « N’essaie même pas, Draco », commença-t-elle, le regard acéré. « Tu pourrais aimer ça. »

Elle fut déçue qu’il s’arrêta en si bon chemin pour lui parler de son fils, mais c’était le jeu, tout ne pouvait pas être simple. En revanche, le terme héritier la fit tiquer. Un héritier, Scorpius ? Alors qu’il était né hors-mariage ? Il devrait normalement être traité comme un bâtard, mais comme c’était son premier enfant, il y accordait beaucoup trop d’importance, sans aucun doute. C’était décevant de sa part. Elle avait imaginé qu’il était bien plus attaché aux traditions. Mais pouvait-elle vraiment le lui reprocher alors qu’elle-même ne s’était pas réservée pour le mariage ? Sa remarque suivante comportait d’ailleurs certainement un double-sens à ce sujet. Il n’était pas le premier, c’était un fait, mais elle allait devoir lui rester fidèle dorénavant. Un serment qu’elle ne pourrait certainement pas honorer, même si elle le prétendrait. Mais elle ferait tout pour qu’il ait l’illusion qu’elle lui appartenait de façon exclusive. « Ça tombe bien, moi non plus », murmura-t-elle tandis que la main du jeune homme se dirigeait vers l’encolure de son chemisier, faisait mine de chercher à l’ouvrir sans pour autant passer à l’acte.

Elle haussa à nouveau les épaules quand il évoqua son fils pour la seconde fois. « Parfait », acquiesça-t-elle, « il faudra juste que tu mettes les choses au clair avec ton paternel dans ce cas, parce qu’il m’a bien fait comprendre qu’il voulait que je remplace la mère en question. Et je t’avouerai que jouer ce rôle avec un enfant qui n’est pas le mien ne m’enchantait pas vraiment. Alors s’il faut simplement que je m’entende avec lui, je devrais pouvoir y arriver. » Elle joua machinalement avec la cravate du jeune homme. « Je lui épargnerai ma carapace habituelle, dans le privé en tout cas », assura-t-elle avec un sourire narquois avant de laisser glisser ses mains sur le torse de son compagnon. « C’est dommage quand même », reprit-elle. « Je t’aurais bien fait un héritier. Parce que tu sais que, techniquement, Scorpius n’en est pas un n’est-ce pas ? J’ai bien compris que tu te montrais sentimental parce que c’est ton premier enfant, mais officiellement… » Elle s’interrompit, son sourire devenant clairement sarcastique malgré son ton doucereux. Ses doigts jouaient, dansaient, allant de son torse à son ventre, faisant un détour par ses hanches.

« Tu as conscience que ton cher oncle pourrait revenir ici à tout moment ? » demanda-t-elle subitement. Ils avaient beau être en fin de journée, il n’était pas rare que Rabastan fasse des réapparitions dans le coin, et s’ils les surprenaient ensemble dans cette position, il y avait fort à parier qu’il risquait l’apoplexie. Mais Bonnie, loin de s’inquiéter pour son poste pour autant, trouvait ça plutôt excitant. « Imagine sa tête s’il entrait à ce moment-là... Il est comme toi tu sais, il a l’habitude de la petite Bonnie sage et tirée à quatre épingles… Sauf que je suis beaucoup plus gentille avec lui qu’avec toi. Question de hiérarchie, tu comprends. Ou peut-être est-ce parce que tu es particulièrement irritant quand tu t’y mets ? » Elle ponctua sa phrase d’un rictus agacé, cessant ses caresses. « J’espère que tu auras au moins profité de la vue », ajouta-t-elle d’un ton un peu plus sec en désignant ses jambes dont les cuisses apparaissaient nettement sous sa jupe de secrétaire, révélant son porte-jarretelle. La position dans laquelle il l’avait mise n’était pas des plus glamours, même si elle avait le mérite de les rapprocher.
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PRISONERS • bloodstains on the carpet
Draco Malfoy
Draco Malfoy
‹ inscription : 13/09/2013
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‹ crédits : faust.
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‹ liens utiles : draco malfoy w/ lucky blue smith ; ginevra weasley w/ holland roden ; calixe davis w/ audreyana michelle ; uc w/ uc ; indiana alderton w/ nicola peltz ; heath ravka w/ im jaebum ; even li w/ jeon jungkook ; jelena kuodzevikiute w/ ariana grande.

‹ âge : 23 yo (05.06.80).
‹ occupation : ancien langue de plomb (spécialisé dans les expérimentations magiques) ; fugitif et informateur de la RDP entre le 26.05.03 et le 08.12.03 ; condamné à 22 ans à Azkaban pour terrorisme, au terme d'une assignation à résidence et d'un procès bâclé, tenu à huis-clos.
‹ maison : Slytherin — “ you need a little bit of insanity to do great things ”.
‹ scolarité : entre 1991 et 1997.
‹ baguette : un emprunt, depuis qu'il est en fuite. elle n'est que temporaire et il ne souhaite pas s'y intéresser ou s'y attacher, puisque la compatibilité est manquante.
‹ gallions (ʛ) : 14295
‹ réputation : sale mangemort, assassin méritant de croupir à vie en prison pour expier ses crimes et ceux de ses ancètres.
‹ particularité : il est occlumens depuis ses 16 ans.
‹ faits : Famille.
Narcissa (mère) en convalescence. sortie de son silence depuis peu pour réfuter l'annonce de son décès ; reconnue martyr. lutte pour que le jugement de son fils soit révisé.
Lucius (père) mort durant la tempête du 03.03.2004.
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‹ résidence : emprisonné à Azkaban depuis le 06.01.04. en fuite depuis le 08.05.04.
‹ patronus : inexistant.
‹ épouvantard : l'éxécution de juillet 02, ses proches en guise de victimes: leurs regards vidés par l'Imperium, la baguette de Draco dressée, les étincelles vertes des AK et leurs cadavres empilés comme de vulgaires déchets.
‹ risèd : un portrait de famille idéal, utopique.
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Puisqu’elle affirmait n’avoir de relations avec personne de son entourage, il n’avait aucune raison de ne pas la croire. Epaules sensiblement moins tendues, soulagement palpable, il se prêta à sa provocation, bien que persiste la barrière du doute : il s’attendait encore à moitié à ce qu’elle le repousse et à vrai dire, sa réaction avait surtout visée à la tester. S’il ne s’était agi que d’une attitude défiante et creuse, ses gestes et ses mots auraient déjà suffi à l’effaroucher. Mais non, elle ne reculait pas ; au contraire, elle semblait même en attendre plus, et il devait avouer qu’une telle avidité avait quelque chose… d’exaltant. « Saucy little minx », souffla-t-il en réponse à sa menace – promesse, s’amusant pourtant à la laisser languir en reprenant la conversation là où il l’avait laissé sans rien faire de plus que l’effleurer.

C’était étrange, de parler mariage. Le sujet le renvoyait inévitablement à la dernière occasion à laquelle il avait été enclin à se prêter au jeu et, de fait, à l’unique femme lui ayant donné envie de franchir ce cap volontairement, sans qu’aucune entente n’ait été formulée entre leurs familles. Susanna. Parfaite pour lui, parfaite pour Scorpius, ou du moins l’avait-il cru alors, et pourtant ; leur relation n’avait pas survécu aux rouages du temps, leurs caractères respectifs avaient fini par se heurter, et force était de constater qu’en dépit de ses efforts pour se prétendre indifférent à la rupture, il était encore marqué après tous ces mois d’absence. Tous ces mois passés à tenter de l’effacer de ses souvenirs, dans d’autres bras. Elle avait fait naître et disparaître toute envie de se consacrer à une quelconque romance et quelque part, il était soulagé que Bonnie ne lui parle en aucune façon de sentiments. N’en éprouve pas envers lui, n’en exige pas de lui. Elle lui facilitait incroyablement la tâche à vrai dire, en mentionnant l’affaire comme on parlerait d’un investissement, négociant les plans et parlant avantages en nature. Et inévitablement, l’un des partis qu’ils ne pouvaient éviter d’évoquer était Lucius. « Il faudra juste que tu mettes les choses au clair avec ton paternel dans ce cas, parce qu’il m’a bien fait comprendre qu’il voulait que je remplace la mère en question. Et je t’avouerai que jouer ce rôle avec un enfant qui n’est pas le mien ne m’enchantait pas vraiment. Alors s’il faut simplement que je m’entende avec lui, je devrais pouvoir y arriver. » Il ne put s’empêcher de lever les yeux au ciel. Les ingérences de son père étaient une manie avec laquelle il était si habitué à composer qu’il en oubliait l’effet qu’elles pouvaient faire à ceux qui n’étaient pas habitués à le fréquenter au quotidien. « Scorpius ne t’aurait pas laissée faire, de toute façon. » Du haut de ses quatre ans, il avait son caractère et en faisait déjà voir de toutes les couleurs à sa propre génitrice, bien qu’en restant dans les strictes limites de la politesse ; il était, surtout, très peu ouvert aux étrangers, et si Lucius dédaignait Nyssandra, elle avait joué son rôle de marraine en comblant les besoin en affection et en attention mieux que n'importe quelle épouse n'aurait pu le faire. Hormis peut-être Susanna. Peut-être Su- bon sang, il ne voulait pas penser à elle, pas dans ces circonstances ! Bien sûr, Scorpius n’avait pas grandi dans le cadre idéal. Mais quel enfant pouvait s’en vanter en temps de guerre ? « Trop généreux de ta part », ironisa-t-il lorsqu’elle parla d’éviter à son fils sa carapace habituelle. Puis, sans une trace d’amusement : « Mais je suis sérieux à ce sujet : il ne sera pas question de mariage s’il ne t’accepte pas. » « C’est dommage quand même… Je t’aurais bien fait un héritier. Parce que tu sais que, techniquement, Scorpius n’en est pas un n’est-ce pas ? J’ai bien compris que tu te montrais sentimental parce que c’est ton premier enfant, mais officiellement… » Oh mais c’est qu’elle le cherchait. « Tu comprendrais si tu étais mère. Mais puisque tu ne le seras jamais, je n’attendrai pas d’avoir ta bénédiction », répliqua-t-il. Il ne prendrait pas le risque de la voir devenir l’une de ces belles-mères qui s’appliquent à écarter leurs beaux-fils des places de choix des testaments, pour y placer leurs propres enfants. Non, il était déjà suffisamment motivé pour deux. « Les Malfoy n’ont qu’un héritier depuis des générations, vois-le comme une tradition. » Ton empreint de dérision. De toute façon, la priorité revenait logiquement à tout enfant reconnu ou premier mâle apparenté – les couples sans enfants, par exemple, n’avaient d’autre choix que de léguer leurs biens à un oncle, un cousin, et Draco était fermement décidé à écarter tout potentiel obstacle. Elle découvrirait bien assez tôt certaines des tendances des Malfoy ; comme le fait, par exemple, que tout conservateurs qu’ils se disaient, ils se pliaient autant aux usages qu’ils les déformaient à leur convenance, en fonction de leurs intérêts.

« Tu as conscience que ton cher oncle pourrait revenir ici à tout moment ? » Il se figea sous ses caresses. Pas tant à cause de la menace – bien réelle, et à un point dont elle n’était sans doute même pas conscience : Rabastan n’aurait assurément aucun scrupule à tenter de le faire perdre du gallon en le dénonçant, s’il les surprenait. Mais plutôt parce que parler de lui faisait toujours le même effet à Draco qu’un peu plus tôt : c’était un excellent tue-l’amour. Ceci et le fait qu’à défaut de pouvoir le faire renvoyer, Lestrange avait en main des cartes impitoyables en terme de revanche. Il n’était pas question qu’une sauterie au bureau se paye par une séance de torture dont Narcissa ferait les frais : il se plaisait bien trop à attiser la fureur du maître dans le seul but d’en provoquer. De fait, ce fut sans se soucier d’être vu comme un rabat-joie dépourvu de tout sens du risque que Draco saisit sa baguette et apposa silencieusement quelques sorts, visant principalement à détecter les personnes qui approcheraient. « Ou peut-être est-ce parce que tu es particulièrement irritant quand tu t’y mets ? J’espère que tu auras au moins profité de la vue. » « Je ne suis même pas à mon maximum », rétorqua-t-il de son habituelle voix trainante, amusé par l’agacement qu’elle laissait percer. « Cela dit, Rabastan Lestrange n’est pas irritant. C’est un animal aux pulsions barbares. Reste tant que tu veux dans ses bonnes grâces, vante ses mérites si tu le souhaites, mais jamais en ma présence. » Le sujet le rendait ombrageux, et ce fut avec un détachement volontaire qu’il accorda une œillade à la vue. Avant de hausser négligemment les épaules. « J’en ai vu d’autres. » Après avoir imaginé Rabastan faisant irruption au mauvais moment, il en faudrait plus pour le remettre d’humeur. Il esquissa un sourire en coin en se détachant d’elle, reculant de deux pas pour prendre place dans le siège extrêmement confortable de la charmante secrétaire. « Tu te penses vraiment irrésistible, Bonnie Rowle ? », mima-t-il répétant les mots qu’elle avait formulés plus tôt. « J’ai connu une métamorphomage qui maîtrisait merveilleusement bien les transformations, ses lèvres et sa gorge convertiraient le plus insensible des hommes. Je doute que les tiennes soient aussi talentueuses. » Il y avait là un défi que sa posture rendait on ne peut plus claire – une jambe pliée, l’autre étendue devant lui, suffisamment écartées pour que l’invitation soit limpide. « Si tu es convaincante, je ferai en sorte que tu ne regrettes pas d’avoir si efficacement vidé ton bureau. »
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