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sujet; une soirée en enfer. (avery brothers)

HUNTED • running man
Owen Avery
Owen Avery
‹ inscription : 21/07/2015
‹ messages : 1765
‹ crédits : whorecrux <3.
‹ dialogues : #006666 (owen) #A0A0A0 (selma)
une soirée en enfer. (avery brothers) Tumblr_ngncjreTC41r7i70vo4_r1_250

‹ âge : 43
‹ occupation : dans l'ombre du Magister.
‹ maison : serpentard
‹ scolarité : 1971 et 1978
‹ baguette : est en bois d'acacia rigide, possède un cœur en ventricule de dragon et mesure vingt-neuf centimètres.
‹ gallions (ʛ) : 5725
‹ réputation : la magie noire a rongé mon âme, dilué toute conscience, accru ma folie.
‹ particularité : fou.
‹ faits : ma soeur jumelle vit dans mon esprit dérangé, secret dont seuls quelques chanceux ont connaissance, que je suis aussi dérangé que peut l'être un sbire de Voldemort, que je n'hésite jamais à user de violences quand bien même elles ne seraient pas nécessaires, car la souffrance et les hurlements me font vibrer comme aucune autre drogue au monde. Mais qu'elles me sont infligées souvent par la main du Magister elle-même, car dieu sait combien de fois je l'ai déçu au cours de mes années de bons et loyaux (haha) services.
‹ résidence : Herpo Creek, dans la maison de mes parents, vide et délabrée; ruines.
‹ patronus : irréalisable, autrefois une hyène bien qu'elle ne soit apparue qu'une seule et unique fois sous forme reconnaissable.
‹ épouvantard : le baiser du détraqueur.
‹ risèd : la fin de cette insurrection qui amène autant de satisfaction que de souffrance.
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L'odeur désagréable des antiseptiques, propreté factice qui masquait à grand peine l'arrière-goût amer de la maladie et de la mort, emplissait ses narines et manquait de le faire froncer le nez. Ce n'était pas comme s'il n'en avait pas l'habitude, pourtant. Ce n'était pas comme si ces couloirs et ces tableaux de Médicomages bavards comme des pies, prêts à vous faire des diagnostiques savants dans la seule seconde ou vous passiez devant eux, ces portes qui s'alignaient et ce monde... non, ce n'était pas comme si tout ça lui était étranger. A dire vrai, il passait beaucoup trop de temps à l’hôpital pour des raisons diverses et variées qui pouvaient être aussi agréables que mortelles d'ennui. Ses yeux traquaient les regards fuyants, les témoins de sa présence susceptibles d'oser en penser quelque chose qui lui déplairait, prêt à les dégommer sur place d'un seul regard au moindre écart. Owen ne voulait pas être là. Il aurait aimé se dire qu'il n'avait aucune obligation, qu'il n'y avait qu'un retour en arrière à effectuer pour quitter les lieux, oublier sa pulsion morbide d'aller se rendre au chevet de sa mère qui, à tous les coups, allait encore le confondre avec son défunt mari. Glauque et rebutant, voilà ce que c'était. L'envie d'être ailleurs le tirailla de nouveau. Et pourtant il avançait toujours, évitait les malades et les soignants, chaque âme en peine qui sillonnait ces dédales aseptisés. Il avala les dernières marches qui le menèrent au quatrième étage, prit la direction de la salle Janus Thickey où résidaient les patients de long séjour. Ce n'était pas l'heure des visites mais les Avery n'étaient pas réputés pour se laisser repousser par les soigneurs lorsqu'ils se pointaient à toute heure du jour et de la nuit dans le service. Pour sa part, Owen refusait que quiconque le voit dans les parages en dehors des Guérisseurs à qui il avait fait jurer de garder le secret, et des autres patients (qui étaient fous). Les paravents n'étaient pas tirés, et.

Merlin tout puissant.

Il recula d'un pas en avisant la silhouette de son frère posée sur une chaise à côté du lit d'Elisheva. Combien de temps cela faisait-il qu'il n'avait pas croisé Clyde ? Il n'arrivait même plus à s'en souvenir, ni à se rappeler dans quelles circonstances leurs routes s'étaient croisées. Rien de très réjouissant sans doute, ni l'un ni l'autre ne manifestait une grande joie en apercevant le frangin et en général ils se contentaient de s'éviter. Rares étaient ceux qui les associaient et avaient connaissance de leurs liens fraternels, et ça lui convenait très bien. Clyde suintait l'ambition par tous les pores de sa peau, ses dents rayaient le parquet et la liste de ses conquêtes devait certainement pouvoir refaire la tapisserie de son salon. Charismatique, il était aux antipodes de ce que son aîné représentait, à savoir un rustre aux manières rudes et impolies, un sociopathe sanguinaire à la folie avérée. À l'inverse de lui, Clyde savait charmer son public quand lui usait de la peur et de sa réputation pour se faire entendre, et il ne se traînait pas cette folie comme un boulet aux chevilles -bien qu'en réalité, il n'était pas à envier au vu des crises de rage qui explosaient parfois. « Oh Monsieur Avery, votre mère est dans un bon jour vous faites bien de venir ce soir. » glissa un Guérisseur en s'approchant de lui, une fiole dans une main et un parchemin dans l'autre, l'emblème de l'Hopital -deux baguettes croisées- sur la poitrine. Owen lui jeta un regard vide de toute expression. Dans un bon jour. Ça promettait de belles choses. Les mauvais jours d'Elisheva étaient ponctués en général de phases interminables de délire, où elle confondait ses fils pour leur père ou ses propres frères, où elle leur hurlait ses vieux soupçons au visage. L'idée que ses enfants avaient été perdus à cause des potions que lui administrait Marcus dans le plus grand des secrets perdurait. Aucune fille n'avait survécu. Aucun enfant non désiré par son mari n'avait vu le jour et jamais elle n'avait eu son mot à dire. Lorsqu'elle osait prononcer ses soupçons à voix haute, les éclats résonnaient dans la demeure et toujours dans ces moments là, il était préférable pour les garçons de ne pas se trouver dans la pièce. Dans ces mauvais jours donc, Owen restait très peu de temps, quittant les lieux lorsqu'elle se mettait à pleurer et à le supplier de l'écouter. La faiblesse mentale de sa mère le dégoûtait. Le révulsait. Et lui faisait craindre le pire pour sa personne dans les années à venir. À quoi pouvaient bien ressembler les bons jours ? Il était curieux de le savoir. L'idée de se confronter à une femme consciente lui tordait un peu les entrailles.

Sa relation avec sa mère n'avait jamais été aussi reluisante que celle qu'elle entretenait avec son cadet. Il ne s'était jamais demandé pourquoi, la réponse crevait les yeux. La folie de son aîné l’effrayait, sa ressemblance avec Marcus la rebutait. Leur père n'avait jamais eu aucun amour à donner, ni à lui ni à Clyde et leur mère n'en avait que pour ce dernier. Alors soit. Il avait fait avec. Avec la distance qu'elle creusait, avec les secrets de son père, avec la haine et la jalousie qui l'opposait à son cadet. Son cadet qu'il transperçait du regard depuis la place où il se trouvait. Le guérisseur attendait peut-être une réaction de sa part, car il restait là à regarder la scène à ses côtés comme s'il y participait, lui qui n'était qu'un simple pion payé pour s'occuper des dingues. Il n'avait pas part à ça. Owen amorça quelques pas en direction du lit d'Elisheva, occupé à écouter le bruit de sa respiration qui résonnait un peu trop fort à ses oreilles. Arrivé à hauteur de Clyde, il tira bruyamment une chaise à lui et posa son auguste arrière train dessus sans aucune délicatesse, s'attirant deux regards surpris. Sa mère était assise au bord du lit, ses jambes maigres pendant dans le vide, relativement calme, le regard un peu allumé d'une flamme qui n'augurait rien de bon, la lippe boudeuse et le teint cireux. Bon. « Bien le bonsoir la famille, quel plaisir de nous voir rassemblés ici ce soir. » Quelle bonne surprise voulut-il rajouter à l'intention de Clyde. Humour douteux dont il avait le secret.

Oh non. Avery n'avait pas du tout envie d'être là.
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Les mains dans les poches, Clyde Avery arpentait les couloirs de Sainte-Mangouste un léger sourire aux lèvres. S'il avait été dans un dessin animé, il aurait certainement siffloté. Il commençait à connaître l'endroit, et en particulier certains membres du personnel. De sexe féminin, bien évidemment. Quant à l'emploi du terme « connaissance », il aurait fallu préciser « de façon biblique », car il n'était même pas certain de pouvoir se remémorer les prénoms de chacune. Néanmoins, toutes n'avaient pas terminé dans son lit, il n'était pas assez idiot pour ça. La plupart du temps, il se contentait simplement de flirter, et ce même avec les femmes qui ne l'attiraient pas, uniquement pur être dans leurs petits papiers. Sa présence dans l'hôpital sorcier en dehors des heures de visite ne posait donc pas vraiment de problème, les guérisseuses étant toujours ravies de le voir. Quant aux hommes, il essayait autant que possible d'entretenir des rapports cordiaux avec eux, même s'ils étaient formels. Il profitait des avantages que son nom et son poste impliquaient. La plupart devaient très certainement le détester, mais ne le montraient pas, et il les en remerciait.

Il se rendit directement au pôle psychiatrie, où il venait régulièrement. En effet, l'endroit comptait parmi ses résidents une patiente de renommée, puisqu'il s'agissait d'Elisheva Avery, la mère des fameux frères que l'on craignait ou admirait, au choix. C'était le seul parent qu'il leur restait par ailleurs. Clyde n'avait jamais été un sentimental, encore moins auprès de sa famille. Il avait admiré son père, mais l'avait haï après sa mort, quand son testament dont Owen était le centre avait été révélé. Quant à son frère, il était inutile de préciser la nature de ses sentiments envers lui. Cet homme complètement cinglé n'avait jamais été digne de leur famille, et pourtant c'était vers lui que couraient les honneurs, parce qu'il était l'aîné, l'héritier. Finalement, seule sa mère pouvait se targuer de trouver grâce à ses yeux, car elle l'avait toujours élevé avec amour, elle avait toujours été là pour lui et surtout, c'était la seule qui se préoccupait plus de son bien-être que de celui d'Owen. Et là où ce dernier était une copie conforme de leur père, Clyde avait lui tout hérité de leur génitrice, physiquement comme dans son caractère sournois, mielleux et insidieux, tout en subtilité, et il n'en était finalement pas peu fier. Il avait fait son Œdipe et ses désirs s'étaient en quelque sorte réalisés à la mort de son père. Hélas, ses diverses fausses couches l'avaient rendue folle, et Clyde avait été désespéré de constater que le seul membre de sa famille en qui il faisait confiance avait le cerveau aussi malade que celui de son frère. À croire qu'Owen était décidément le véritable fils Avery, et que Clyde était une pièce rapportée. Ce postulat ne l'empêchait toutefois pas d'aimer sa mère, bien malgré lui, et de lui rendre visite dès qu'il le pouvait.

Il fut ravi de retrouver Elisheva en bonne forme. C'était toujours extrêmement pénible pour lui d'avoir affaire à des délires fantasmagoriques, qui lui rappelaient sans cesse la schizophrénie de son frère. Dans ces cas-là, il ne restait pas. C'était inutile, elle ne le reconnaissait de toute façon pas. Aujourd'hui, c'était différent, elle semblait lucide et saine d'esprit, ce qui était encourageant. « Bonjour, chère mère », la salua-t-il, souriant, en déposant un baiser sur son front avant d'attraper une chaise pour s'installer auprès d'elle. Elle sembla ravie de le voir et il fut soulagé de constater qu'elle le reconnaissait parfaitement aujourd'hui. Il s'enquit de son état, elle de la santé de sa femme et de son fils, puis ils continuèrent à échanger ainsi quelques mots sur leur vie respective, même si celle d'Elisheva n'avait pour horizon qu'une chambre d'hôpital. Puis ce fut alors qu'il le vit. Ou plutôt, qu'il le sentit, car au moment où Clyde tourna la tête, il était déjà là, dans l'encadrement de la porte. Owen. Depuis quand venait-il rendre visite à leur mère, et pourquoi diable venait-il le faire au même moment que lui ? Le cadet serra les dents une seconde, puis tenta de garder son calme. Il ne devait pas flancher face à lui, non. Il ne devait pas se montrer gêné par sa présence, ce serait lui faire un cadeau.

Comme si de rien n'était, le mangemort s'empara d'une chaise et s'installa tranquillement auprès d'eux. Clyde arqua un sourcil. Elisheva n'était pas moins étonnée, mais son regard s'était soudainement éclairé, sans que son fils cadet ne sût dire si c'était de bonheur ou de colère. Il se retint de grincer des dents en entendant le sarcasme de son frère, mais n'hésita pas à lui sourire en retour. « Comme c’est touchant », répondit-il sur le même ton, « nous avons tous les deux eu la même idée en même temps, le hasard fait bien les choses. » Il maudissait ce hasard qui se moquait ouvertement de lui. Observant tour à tour sa mère et son frère, il faillit lâcher qu’il était le seul esprit sain de la famille, mais se retint, par respect pour sa génitrice. Il s’installa plus confortablement dans son siège et croisa les jambes, une cheville posée sur sa cuisse. « Nous étions en train de parler de ma petite famille », reprit-il, puis s’adressant à sa mère comme si Owen n’existait plus : « Felicia viendra vous rendre visite prochainement, elle est encore en convalescence suite à sa morsure par une acromentula. Quant à mon fils… Vous le connaissez, il est jeune, mais je pense que Felicia le poussera à venir avec elle. » Elisheva semblait ne pas vraiment comprendre ce qu’il disait, son regard oscillant entre ses deux fils. « Mère… » implora Clyde, agacé par la situation. « J’étais en train de vous dire que… » Voyant qu’il avait perdu son attention, il soupira et leva les yeux vers son frère. « Très bien Owen, puisque tu es là, donne-nous donc de tes nouvelles, mère n’attend que ça. Parle-nous de ta propre famille… Ah non, suis-je bête ! Tu n’en as pas. » Ses lèvres s’étirèrent en un sourire sardonique qui tenait presque du rictus écœuré. Il avait presque envie de lui sauter à la gorge pour lui faire passer l’envie de venir rendre visite à leur mère alors que c’était lui, Clyde, qui était le plus proche d’elle. « C’est parce que tu te reconnais en elle maintenant que tu viens la voir ? » cracha-t-il à mi-voix d’un ton mauvais, espérant que sa mère ne comprendrait pas l’allusion.
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‹ particularité : fou.
‹ faits : ma soeur jumelle vit dans mon esprit dérangé, secret dont seuls quelques chanceux ont connaissance, que je suis aussi dérangé que peut l'être un sbire de Voldemort, que je n'hésite jamais à user de violences quand bien même elles ne seraient pas nécessaires, car la souffrance et les hurlements me font vibrer comme aucune autre drogue au monde. Mais qu'elles me sont infligées souvent par la main du Magister elle-même, car dieu sait combien de fois je l'ai déçu au cours de mes années de bons et loyaux (haha) services.
‹ résidence : Herpo Creek, dans la maison de mes parents, vide et délabrée; ruines.
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‹ épouvantard : le baiser du détraqueur.
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La mine déconfite de son frère lui arracha un sourire. Il n'était pas le moins du monde désolé d'interrompre sa petite entrevue avec sa maman chérie. Nul doute que Clyde aurait préféré être seul. « Comme c’est touchant. Nous avons tous les deux eu la même idée en même temps, le hasard fait bien les choses. » How touching, c'était certain. Une petite réunion familiale, comme ils n'en avaient pas eu depuis des années. Elisheva posait sur lui un regard emprunt de surprise et d'autre chose qu'il n'arrivait pas à déterminer, puisque son regard à lui était posé, ironiquement, sur son frère. De la colère, du ressentiment, qu'importait. « Owen... » La voix surprise de sa mère était faible et pathétique, et il se tourna vers elle, avec cette appréhension maladive de se confronter à elle, de lui faire face. Par Merlin, peut-être qu'il préférait quand elle n'était pas consciente, en fin de compte. C'était plus facile de la haïr, de lui en vouloir pour toutes ces années où elle l'avait ignoré, préférant la compagnie de son frère à la sienne, rejetant ce qu'il était avec dédain et effroi. « Heureux de vous revoir, mère. » grogna-t-il, gêné par la présence de son frère et par ses propres récriminations à montrer un semblant d'affection à Elisheva. « Nous étions en train de parler de ma petite famille » Sa petite famille, voyez-vous ça. « Ravi de l'apprendre, je t'en prie ne t'arrête pas pour moi. » railla-t-il en s'installant mieux sur son siège, prêt à écouter son frère déblatérer sa vie, comme elle était parfaite et idéale, selon les désirs de leurs parents, selon les critères de la société exigeante des Sangs Purs. Nul doute que sur ce point sa propre vie ne collait pas avec les attentes de tout ce beau monde. Clyde reprit le fil de sa conversation qu'il avait avec leur mère, mais à son grand amusement, cette dernière jetait des regards successifs à chacun de ses fils sans avoir l'air de comprendre ce qui se passait réellement. Était-ce déjà Noël ? En vérité les seuls moments où ils étaient vraiment réunis par le passé, c'était lors des fêtes de fin d'année. Jusqu'à ce Noël particulier où Marcus avait été absent, et que l'on avait appris sa mort deux jours plus tard. Owen détestait les fêtes de fin d'année. L'effervescence, la joie qu'on lisait sur les visages, même par les temps les plus sombres, ces maudits chants pitoyables que l'on entendait à tous les coins de rue. C'était d'un ennui mortel. « Felicia viendra vous rendre visite prochainement, elle est encore en convalescence suite à sa morsure par une acromentula. Quant à mon fils… Vous le connaissez, il est jeune, mais je pense que Felicia le poussera à venir avec elle. » Owen ne put se retenir de rire en l'entendant parler comme s'il n'était pas dans la pièce. Clyde savait y faire lorsqu'il s'agissait de l'ignorer. C'était tout un art, de se faire passer pour fils unique, un talent que tous deux avaient développé avec brio au fil des années. Se retrouver ici et maintenant, tous les trois, était à la fois gênant et passablement comique. Il n'y avait qu'à voir comme aucun n'était à son aise. Elisheva ne semblait pas en revenir, et n'écoutait absolument pas son fils, semblait se débattre avec ses démons intérieurs, avec la réalité mêlée à sa folie latente. La scène qui se déroulait sous ses yeux était-elle réelle ? Même lui en doutait, c'était dire.

« Pauvre Felicia, j'espère qu'elle n'y survivra pas, je crois qu'un tel sort serait préférable à celui de vivre le restant de ses jours à tes côtés. Elle a déjà eu bien du courage de te supporter tout ce temps. » Owen s'incrustait dans la conversation sans y avoir été invité, se fichant bien de critiquer sa belle famille devant sa mère. De toute façon, elle aurait oublié toute cette mascarade d'ici demain. Clyde l'ignora avec superbe, tenta de recapter l'attention d'Elisheva, en vain. « Très bien Owen, puisque tu es là, donne-nous donc de tes nouvelles, mère n’attend que ça. Parle-nous de ta propre famille… Ah non, suis-je bête ! Tu n’en as pas. » Owen perdit immédiatement son sourire. Comme c'était facile d'attaquer sur ce front. C'était de bonne guerre cela dit. « Oh, ça te va bien de dire ça, tiens, toi qui a une famille tellement étendue que tu n'arrives sûrement plus à compter le nombre de femmes qui attendent que tu les épouses... » balança-t-il en retour, agressif. « Sans parler des innombrables bâtards que tu as du engendrer malgré toi. » ajouta-t-il en aparté, à voix basse. « C'est vrai que la famille de Clyde est exemplaire, n'est-ce pas mère ? » ajouta-t-il en direction d'Elisheva, l'incluant dans la conversation à dessein, certain qu'elle ne comprendrait pas l'allusion puisqu'elle n'était pas au courant des nombreuses aventures de son fils adoré. « Nul doute que j'ai tout à lui envier. » Moquerie à peine déguisée. Plutôt mourir que d'être enfermé dans un mariage de convention qui ne lui apporterait qu'ennui et désolation. Même leur fils préférait sa propre compagnie à celle de ses parents. Et il savait combien cela agaçait Clyde. « C’est parce que tu te reconnais en elle maintenant que tu viens la voir ? » Owen plissa méchamment les yeux. « Tu finiras à sa place avant moi si tu continues sur ce terrain là. » Sous entendu, de gré ou de force. « De quoi parlez-vous ? » Merlin qu'elle avait l'air perdue. Totalement à l'ouest. « De rien mère. J'évoquais simplement l'heureux mariage qu'avait fait Clyde. Il ne peut que s'en féliciter. » Sourire conciliant, mielleux. Dégoûtant. « Oh. C'est vrai, tu as une famille merveilleuse Clyde. Owen, pourquoi n'as-tu pas suivi cette voie ? Ou bien es-tu marié et je n'en saurais rien ? » demanda-t-elle d'une voix blanche, le regard allumé. Owen émit un rire bref et sans joie. « Vous le sauriez voyons, je ne vous cacherai pas une telle chose, je n'oserai pas. » Elisheva hocha la tête, fixa son regard sur le mur à côté d'elle. « Il est vrai que votre père avait de beaux espoirs pour vous deux. S'il était encore là, il aurait... » Il aurait quoi, trouvé une femme décente pour son aîné, assuré sa descendance ? Oh, mais Clyde s'en chargeait déjà pour lui. Il était libre de vivre selon ses envies, de fréquenter qui il voulait. Au diable la bonne réputation familiale, déjà entachée par les nombreuses bévues et réputations sordides de ses membres. Les yeux de leur mère s'embuèrent, et elle pinça les lèvres. Owen leva les yeux au ciel, jeta un regard à Clyde. Qu'attends-tu pour la consoler ? C'est bien à toi qu'incombe ce beau rôle, pas vrai ?
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Clyde tentait d’ignorer les piques que son frère lui lançait. Il n’était pas dupe, il savait très bien qu’au-delà du plaisir qu’il avait à le rabaisser, son but était de le faire sortir de ses gonds devant leur mère pour lui montrer que son fils cadet n’était pas aussi parfait qu’elle le pensait, et il ne comptait pas lui faire ce plaisir. Il tiqua cependant quand Owen osa souhaiter la mort de sa femme. Il y avait à son sens des limites à ne pas dépasser. Mais il fit abstraction du mieux qu’il pouvait, après tout, il le connaissait parfaitement, il savait que la provocation était son maître-mot. Il ne pouvait tout de même pas tomber si facilement dans le piège grossier qu’il lui tendait. Néanmoins, puisqu’il le provoquait sur des terrains aussi bas, il pouvait bien se permettre de l’attaquer sur le même front en évoquant l’inexistence de sa propre famille. Ce fut donc avec un sourire triomphant qu’il le vit perdre instantanément le sien. Touché. Juste avant le retour de bâton. Il aurait dû pourtant s’attendre à ce que son frère bifurque sur cette voie-là, celle de son côté coureur. Mais de là à évoquer d’éventuels bâtards… Clyde serra les dents. Lui-même n’était pas vraiment à l’aise sur ce sujet. Il n’avait aucun problème à collectionner les conquêtes et jusqu’à présent aucune n’était revenue enceinte – il prenait parfaitement ses précautions. Mais personne n’était jamais à l’abri d’un accident… Et si cela arrivait, sa couverture risquait d’être particulièrement ébranlée. Cette fois, ce fut un rictus méprisant qu’il lui adressa, et il allait protester quand Owen se tourna vers leur mère pour lui parler avec ironie. Clyde lui jeta un regard assassin. « Ne la mêle pas à ça », lui intima-t-il entre ses dents, avant de lui envoyer une nouvelle pique dont il n’apprécia pas plus la réponse, quoi qu’elle le touchât moins, car pour lui, c’était bien son aîné qui était destiné à l’asile.

Il sursauta presque quand il entendit la voix de sa mère. Il ne l’avait pas oubliée, mais ne s’attendait pas à ce qu’elle intervienne dans leur conversation – ou plutôt dans leur affrontement. La pauvre femme paraissait complètement désorientée et Clyde lança un regard lourd de reproche à Owen, qu’il tenait pour responsable de tout ça. Ce dernier ne se laissa pas démonter et ne manqua pas de faire part de sarcasme envers son cadet, mais fort heureusement, Elisheva prit ses paroles au premier degré. Le directeur adjoint des Mystères poussa un soupir de soulagement et fut ravi que sa mère poursuive sur cette voie en interrogeant son fils aîné au sujet de la famille qu’il n’avait pas. Il ricana légèrement en entendant la réponse mais ne fit aucun commentaire. Pas dans l’immédiat en tout cas. Il laissa sa mère s’exprimer tout d’abord, et attendit qu’elle termine sa phrase, ce qu’elle ne fit pas. Il allait s’en charger à sa place quand il la vit au bord des larmes. Après un temps de latence, le temps d’échanger un regard avec son frère, il se précipita pour passer son bras autour des épaules de sa génitrice, fusillant de nouveau Owen du regard. « Allons mère, nous sommes là pour vous maintenant », assura-t-il doucement pour la consoler. « Père repose en paix aujourd’hui, et s’il était encore là, il n’aurait sans doute rien pu faire pour Owen. Il a toujours été un électron libre. » Et il pensait sincèrement qu’il valait sans doute mieux pour son père qu’il soit mort plutôt que de voir son fils aîné, celui à qui il avait légué sa fortune, être dans une telle déchéance. Mais il n’était pas assez cruel pour annoncer ça à sa mère, pas avec elle en tout cas, il tenait à la préserver encore un peu. « Vous devriez vous reposer un peu mère, vous semblez épuisée. » Il lui caressa doucement la joue. Il n’y avait qu’avec elle qu’il pouvait faire preuve d’autant de douceur sans rien attendre en retour sinon son amour. [color=#009966]« Excusez-moi un instant », reprit-il néanmoins, « je dois m’entretenir avec Owen. »

Sur ces mots, il lui baisa le front et se leva pour faire signe à son frère de le suivre à l’extérieur de la pièce. Il avait envie de lui dire ses quatre vérités mais ne tenait pas à le faire devant leur mère. Il se fichait pas mal que leur fratrie soit détruite, mais il voulait préserver Elisheva et le peu de santé mentale qui lui restait encore. Il voulait qu’elle soit sereine et qu’elle n’ait pas à subir leurs querelles fratricides. Une fois dans le couloir, il fit face à Owen, le regard menaçant. « C’était inutile de venir la voir », cracha-t-il entre ses dents, d’un ton assez bas pour que les gens autour ne les entendissent pas. « Je m’occupe suffisamment d’elle, toi tu ne fais qu’empirer les choses. C’est à se demander si tu n’es pas contagieux. » Il ne souriait pas malgré cette nouvelle attaque. Il n’aimait pas l’idée qu’il eût réellement une influence sur elle, sous quelle forme que ce fût. « Elle n’a pas besoin de voir un fils qui ne réussit rien de ce qu’il entreprend. Tu veux qu’on parle de mes conquêtes, des bâtards que je n’ai pas ? Bien, parlons aussi de ton hybride, dans ce cas », lança-t-il avec un sourire sardonique. Il s’aventurait sur un terrain glissant et miné, il le savait, mais rien n’était assez mesquin quand il s’agissait d’Owen, chaque coup bas était bon à faire, chaque point sensible, chaque faille, si infime fût-elle, devait être exploitée. Clyde avait beau être une ordure de la pire espèce, il était en ce monde des choses, des personnes en qui il tenait et qu’il refusait de voir abîmées, et il n’épargnerait quiconque oserait y toucher, et ce même s’il s’agissait de son propre frère. Surtout s’il s’agissait de son propre frère.
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Plus qu'une manie, c'était en prime un réel divertissement de lancer des piques à Clyde. Toujours les même qui plus est, dans la mesure où c'était si facile de s'attaquer à Felicia. Clyde ne s'empêchait jamais de lui rappeler combien sa vie à lui, l’inexistence de femme ou de descendent était une farce qu'il se plaisait à évoquer à chaque rencontre. La rivalité entre les deux frères était dépassé ce stade depuis longtemps à vrai dire ; ils en étaient véritablement venus à se haïr, sans qu'Owen cherche d'une quelconque manière à améliorer la situation, trouvant son compte dans cette animosité. Faire passer ses nerfs sur son cadet avait quelque chose de jouissif et de terriblement libérateur. Avoir leur mère pour spectatrice ne faisait qu'envenimer la situation puisqu'elle était, d'une certaine manière, la responsable de cette haine, du moins de son point de vue. La voir pleurer l'agaçait néanmoins et instillait en lui un sentiment de malaise inexplicable. « Allons mère, nous sommes là pour vous maintenant » La voix doucereuse de son frère lui donnait la nausée. Une grimace tordit ses lèvres. « Père repose en paix aujourd’hui, et s’il était encore là, il n’aurait sans doute rien pu faire pour Owen. Il a toujours été un électron libre. » Il était certain que son père devait se retourner dans sa tombe au vu de la quantité de gallions que son aîné avait perdu aux jeux. Owen était un piètre menteur, malgré tout il s'était obstiné à miser des fortunes aux Poker Sorcier, l'Orviéthan coulant dans ses veines lorsqu'il se trouvait en compagnie de Rosier. Ce fumier s'était bien enrichi grâce à lui. Et s'il avait encore été de ce monde, Owen n'aurait pas eu cette liberté de manœuvre, cette panoplie de choix offerte à son bon plaisir. « Ni rien pour toi Clyde, et fort heureusement pour mère elle ne se rend pas bien compte de ta propre déchéance. » lança-t-il avec légèreté, presque allègre. « Vous devriez vous reposer un peu mère, vous semblez épuisée. » Clyde caressa la joue d'Elisheva. C'était trop pour lui. Il détourna le regard. « Excusez-moi un instant, je dois m’entretenir avec Owen. » Owen soupira ostensiblement. « Tu parles comme un vrai politicien. Tu es devenu un bon soldat, mère peut être fière de toi. » Il se leva néanmoins, suivit son frère de mauvaise grâce sans un regard pour sa mère. Clyde s'arrêta un peu plus loin, quittant masque et déguisement pour montrer son vrai visage, ce qui eut le mérite de le faire sourire. « C’était inutile de venir la voir,Je m’occupe suffisamment d’elle, toi tu ne fais qu’empirer les choses. C’est à se demander si tu n’es pas contagieux.  » Un rire accueillit sa déclaration rageuse. Contagieux ? Oh, leur génitrice n'avait nul besoin d'aide pour être une timbrée d'excellence. Son mariage même avait du suffire à empoisonner son esprit dans la mesure ou Marcus n'avait rien à envier à son fils de ce côté. Toxique, tantôt envahissant tantôt absent, il avait su mieux que quiconque porter atteinte à la santé mentale de sa femme, se jouant d'elle et de son attachement comme son aîné se jouait de sa propre muse. Que Clyde évoqua sans y avoir été invité. « Elle n’a pas besoin de voir un fils qui ne réussit rien de ce qu’il entreprend. Tu veux qu’on parle de mes conquêtes, des bâtards que je n’ai pas ? Bien, parlons aussi de ton hybride, dans ce cas » Avery siffla entre ses dents. Oh, il voulait bien essuyer les critiques méritées sur sa situation. Que Clyde ose s'attaquer à Adele l'amusait beaucoup moins. Sa relation avec elle était un secret plutôt bien gardé, une constante dont la plupart pouvaient se douter mais dont personne n'osait parler ouvertement au risque de se retrouver crevé la bouche ouverte au milieu d'une réception mondaine. Comment son frère avait-il eu vent de cette histoire ? Cela restait un mystère dont il se fichait bien de connaître la réponse. Le plus important à ses yeux était qu'il tienne sa langue de serpent. Clyde avait des yeux partout, il devait bien l'admettre. Lui-même était trop reclus pour posséder ce genre de réseau -trop fastidieux, trop chronophage. Trop hypocrite. Trop Clyde Avery, en somme. Owen pointa un doigt menaçant dans sa direction, qui vint s'enfoncer dans son épaule avec inquisition. « Ne t'avise plus de prononcer ce mot Clyde. Tu marches sur un terrain instable. » Il était bien lotti, lui qui ne se privait jamais d'insulter Bones de la sorte. C'était un droit qu'il se réservait. Tout bien réfléchi, il ne voulait tout simplement pas que Clyde parle seulement d'elle. « Je pensais au contraire que tu serai ravi de voir que je m'inquiétais de sa santé, toi qui tiens tant à elle. Regarde la Clyde, elle est au bout du rouleau. Il ne doit pas lui rester deux grammes de neurones viables là haut, elle délire complètement. Demain elle ne se souviendra même pas de notre visite, ni de tes gentilles attentions. » railla-t-il en reculant d'un pas. « Très sérieusement, évoque la encore une fois et tu tâteras de ma baguette -j'ai quelques sorts en réserve spécialement pour toi, j'attends le bon moment pour les tester depuis des années. » les paroles se murmuraient avec haine entre ses lèvres minces, pincées par l'agacement. « Ou si tu préfères, Felicia entendra parler de quelques unes de tes conquêtes. Juste par erreur. Un hibou anonyme, oh, quelle bonne idée ! Ce serait vraiment dommage de gâcher un si beau mariage aussi bêtement tu ne crois pas ? Alors ferme la à ce sujet. » Il s'imagina Clyde guettant le moindre hibou parvenant à Felicia dans la crainte que son frère mette en pratique ses menaces. Délectable. Il reprit un ton posé, comme si c'était la conversation la plus normale du monde. « Au fait pendant que tu es là pourquoi tu ne proposes pas à Elisheva de la prendre sous ton toit ? Elle y serait bien mieux qu'ici non ? Tu adorerais. » En vérité, Owen avait reçu un hibou de Sainte Mangouste il y avait un mois de ça lui signifiant que sa mère n'était plus un danger pour elle-même, qu'il était souhaitable -si possible monsieur Avery- qu'elle quitte les locaux pour quelques temps afin de laisser la place à d'autres patients, étant en rémission et de tempérament plus docile. Il avait adoré ce mot d'ailleurs, docile, comme un Nifleur bien dressé. Il s'était surtout demandé pourquoi on lui adressait de telles doléances à lui alors que tout le personnel de ce foutu hôpital savait bien que Clyde se sentait bien plus concerné par la chose que lui-même. Qu'importait, au final. Le parchemin avait traîné des lustres sur le bureau sans qu'il n'y jette un regard de plus. Il n'y repensait que maintenant, et c'était tout à fait approprié. « Tu n'as pas eu les faveurs de père mais au moins, tu pourras t'occuper d'elle. ».
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En voyant l'expression de son frère à l'évocation d'Adele, Clyde sut qu'il avait fait mouche. En réalité, il ne savait rien de concret à leur sujet, mais à force de fourrer son nez partout, comme il savait si bien le faire, et encore mieux quand il visait quelqu'un en particulier, il avait eu vent de quelque rumeur. Quoi de mieux que de jouer le bluff pour en savoir encore davantage ? La colère d'Owen ne laissait que peu de place au doute. Néanmoins, Clyde avait suffisamment d'instinct de conservation pour ne pas aller plus loin dans la provocation. Son aîné était drogué et fou à lier et il le pensait tout à fait capable de sortir sa baguette en plein milieu d'un endroit public. Voir son visage  décomposé par la surprise et la haine était un spectacle suffisamment plaisant pour ne pas en rajouter et risquer de se prendre un doloris en pleine tête, voire pire. Pour la première fois donc, il se fit docile face à son frère et prit ses menaces en considération, se contentant en guise de réponse de lui adresser un sourire goguenard et satisfait. C'était toujours une victoire, même minuscule. Peut-être pas si minuscule que ça d'ailleurs.

Quant à la menace faite envers sa femme, Clyde ne s'en focalisa pas outre-mesure. Il adressa un rictus sardonique à Owen. « Fais donc, si ça t'amuse. Mais je doute que ce soit une surprise pour elle. Felicia et moi n'avons pas beaucoup de secrets l'un pour l'autre, et c'est sans doute cela le secret d'un mariage réussi. La seule raison pour laquelle elle déchanterait serait de savoir que d'autres sont au courant. Mais venant de toi, vraiment… Elle n'y accordera pas beaucoup d'importance. » Et c'était la vérité. À peu de choses près. Felicia savait très bien que son mari était un séducteur et cela faisait partie de ses fantasmes de le savoir avec d'autres femmes. Tant que cela restait sans lendemain et qu'il revenait toujours vers elle au final, ce qui avait toujours été le cas. Jusqu'à présent. Jusqu'à ce qu'il ne fasse la connaissance de Vayk. Et ça, ce secret-là, il tenait bien à le garder intact. Raison de plus pour éviter le sujet Adele Bones pour le moment, d'autant plus que les deux jeunes femmes étaient proches. « Mais rassure-toi », poursuivit-il donc en perdant son sourire, crachant presque entre ses dents, « j'ai autre chose à faire que de me préoccuper de tes histoires de fesses, ça ne m'intéresse pas. » Avec toute la mauvaise foi dont il était capable. Car évidemment, ça l'intéressait au plus haut point. Tout ce qui pouvait lui servir pour nuire à son frère l'intéressait.

Leur échange baissa d'un ton à partir de ce moment, mais la suite ne plut pas davantage à Clyde. Certes, il aimait sa mère, certes, il allait lui rendre visite aussi souvent qu'il le pouvait avec l'espoir qu'elle aille mieux, mais la prendre sous son toit était-il réellement une bonne idée ? Il n'avait rien contre, dans l'absolu. Mais sa femme, en revanche, ne serait certainement pas de cet avis. C'était elle la maîtresse de maison, et avoir à sa charge une femme quasiment impotente était évidemment une tâche ardue et épuisante physiquement comme mentalement. Il était quasiment certain que Felicia refuse cette contrainte. Quant à Adonis, en bon fils rebelle qu'il était, il s'y opposerait très fermement. On ne lui laissait pas le choix, certes, mais il risquait de mener la vie dure à Elisheva, et par là-même, à tous. Non, ce n'était définitivement pas une bonne idée. Clyde préférait encore payer les frais à Sainte-Mangouste. Son ressentiment se fit plus grand encore quand Owen osa parler de leur père, et évoquer à demi-mot l'héritage que son cadet n'avait pas reçu. Il le foudroya du regard avant d'esquisser un demi-sourire. « Je vois, tu veux la jouer sur ce terrain-là ? Très bien. Je suis désolé Owen, mais j'ai une famille à nourrir, contrairement à toi. Et contrairement à toi, comme tu le fais judicieusement remarquer, je n'ai pas hérité de la fortune de notre père qui aurait pu servir à nourrir cette famille tout en payant les soins de sa veuve. S'il y a bien quelqu'un qui a les moyens, et la place, pour s'en occuper, c'est bien toi. Tu n'as que ça à faire après tout, ce n'est pas comme si tu avais un travail prenant par-dessus le marché. » Son sourire se fit mesquin. « Oh, mais laisse-moi deviner, tu as dilapidé tout son argent dans la drogue, le jeu ou tout autre vice n'est-ce pas ? Comme c'est dommage de ne pas avoir su mieux gérer ton pécule, alors que moi, qui ai trimé toute ma vie, j'ai réussi à avoir quelques économies de coté... »

Il le toisa quelques instants, le regard empli de haine. C'était triste de se détester à ce point entre frères, mais c'était ainsi et ça ne changerait pas. La famille de Clyde, c'était sa mère, sa femme et son fils, et ça s'arrêtait là. De l'autre côté de la porte, les cris implorants d'Elisheva retentirent soudain. Son fils cadet se précipita à l'intérieur pour la prendre dans ses bras. « Ce n'est rien, mère, nous sommes là. Nous discutions simplement. Dîtes-moi ce qui vous ferait plaisir et je me ferais une joie de vous satisfaire. » « Oh, Clyde... » répondit-elle de sa petite voix tremblante. « Je voudrais passer un peu de temps avec Owen… Je ne le vois que trop peu. » Un rictus agacé apparut sur le visage du cadet, qui se tourna vers son frère. « Tu vois, c'est toi qu'elle veut voir », lui lança-t-il avec toute la mauvaise foi du monde pour ne pas se démonter malgré la jalousie. Toute la haine qu'il avait pour lui pouvait se lire dans son regard.
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HUNTED • running man
Owen Avery
Owen Avery
‹ inscription : 21/07/2015
‹ messages : 1765
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‹ dialogues : #006666 (owen) #A0A0A0 (selma)
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‹ âge : 43
‹ occupation : dans l'ombre du Magister.
‹ maison : serpentard
‹ scolarité : 1971 et 1978
‹ baguette : est en bois d'acacia rigide, possède un cœur en ventricule de dragon et mesure vingt-neuf centimètres.
‹ gallions (ʛ) : 5725
‹ réputation : la magie noire a rongé mon âme, dilué toute conscience, accru ma folie.
‹ particularité : fou.
‹ faits : ma soeur jumelle vit dans mon esprit dérangé, secret dont seuls quelques chanceux ont connaissance, que je suis aussi dérangé que peut l'être un sbire de Voldemort, que je n'hésite jamais à user de violences quand bien même elles ne seraient pas nécessaires, car la souffrance et les hurlements me font vibrer comme aucune autre drogue au monde. Mais qu'elles me sont infligées souvent par la main du Magister elle-même, car dieu sait combien de fois je l'ai déçu au cours de mes années de bons et loyaux (haha) services.
‹ résidence : Herpo Creek, dans la maison de mes parents, vide et délabrée; ruines.
‹ patronus : irréalisable, autrefois une hyène bien qu'elle ne soit apparue qu'une seule et unique fois sous forme reconnaissable.
‹ épouvantard : le baiser du détraqueur.
‹ risèd : la fin de cette insurrection qui amène autant de satisfaction que de souffrance.
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Sur le visage de son frère se teinta la satisfaction muette d'avoir fait mouche, rapidement, avec précision. Bones était une plaie, jusque dans les moindres recoins de sa vie quotidienne. Il se flagella aussitôt d'avoir réagi avec tant de conviction en l'entendant parler d'elle. Sa muse, son secret le mieux gardé -ou presque. Cette blessure vive qui refusait de se refermer malgré tous ses efforts. Et maintenant, il venait de donner à Clyde une confirmation à ce qui ne devaient être, jusqu'alors, que des doutes. Il était bien la dernière personne à qui Owen voulait livrer son secret. Non, il ne voulait pas savoir d'où Clyde sortait ses soupçons. S'y intéresser ne ferait qu'empirer les choses. Il regrettait. Il regrettait d'avoir laissé son frère l'atteindre aussi facilement. La remarque sur Felicia n'eut pas la portée espérée. « Fais donc, si ça t'amuse. Mais je doute que ce soit une surprise pour elle. Felicia et moi n'avons pas beaucoup de secrets l'un pour l'autre, et c'est sans doute cela le secret d'un mariage réussi. » Owen haussa un sourcil, alors que son frère s'engluait dans son assurance à la limite de l'insolence. Jamais il n'aurait montré un tel visage, une telle désinvolture, face à leur père. Il se souvenait parfaitement de son visage quand il s'y trouvait confronté, cette face de lavette terrassée par la peur et la soumission. De son vivant, Marcus avait été un personnage aussi sombre qu'imprévisible, l'esprit rongé par les magies noires, les expériences déviantes. Marcus avait inspiré la crainte à leurs fils, mais des deux, Clyde était celui qui s'en était le moins bien sorti. Au moins un aspect de leur existence dont il pouvait se targuer devant lui, quand l'autre arborait à son bras une femme resplendissante et un fils à qui léguer un nom et une réputation, exhibant sous son nez tout ce que lui avait raté. Mais au moins avait-il eu un minimum de sa considération, celle qui manquait cruellement à Clyde. Oh, l'attention de sa mère avait sûrement comblé le vide, mais ce qui rendait Clyde si fou de rage, si rancunier, c'était la montagne d'or et la maison qui lui avait été légués. À l'aîné. Laissant le cadet sur le carreau, avec pour seuls restes l'amour et la folie de sa mère. Grand bien lui fasse, rien ne lui faisait plus plaisir que de le voir s'étouffer dans sa jalousie et son envie. Les yeux lui sortaient presque de la tête à chaque fois qu'il avait le malheur d'aborder ce sujet fâcheux, ce qui rendait la discussion plutôt comique.

Un sourire carnassier se peint sur son visage, mais ses yeux ne riaient pas du tout, tandis qu'il regardait son frère s'énerver le plus discrètement possible à propos de cette histoire ridicule de lègue. « ...mais j'ai une famille à nourrir, contrairement à toi. » Il ressortait cette carte à chaque fois, c'était à en devenir lassant, bientôt Owen n'allait même plus tiquer devant ce genre de remarques. Il allait devoir apprendre à faire mieux, à évoluer. « Grandis, Clyde ! Il est temps que tu passes à autre chose maintenant, tu ne t'en sors pas si mal il me semble, cesse donc de gémir. »   « Tu n'as que ça à faire après tout, ce n'est pas comme si tu avais un travail prenant par-dessus le marché. »  « Un travail prenant ? C'est sûr qu'en tant que vulgaire et énième sous-fifre du Ministère tu es infiniment plus occupé que moi. Te taper toutes les secrétaires qui passent sous ton nez doit bien remplir tes journées. Dire qu'on te paye pour ça... ça ne ferait pas un peu de toi une pute ? » demanda-t-il, une expression faussement interrogatrice collée au visage. « Oh, mais laisse-moi deviner, tu as dilapidé tout son argent dans la drogue, le jeu ou tout autre vice n'est-ce pas ? Comme c'est dommage de ne pas avoir su mieux gérer ton pécule, alors que moi, qui ai trimé toute ma vie, j'ai réussi à avoir quelques économies de coté... » La drogue la drogue la drogue. C'était un prétexte tellement délectable pour tous ceux qui cherchaient une faille, une faiblesse dans laquelle s'engouffrer. Ces imbéciles ne comprenaient pas que ces histoires lui glissaient dessus sans qu'il n'y prête la moindre attention. Aucun de ces minables ne vivait ce qu'il vivait. Aucun n'avait eu a subir la colère du Magister, plus d'une fois, et aucun de ces geignards à la langue de vipère ne saurait tenir sa place comme il l'avait fait, et certainement pas Clyde. Nul doute qu'à sa place, ce nabot se laisserait emporter par bien pire que l'Orviéthan. Cette raclure méprisable tissait sa toile comme une araignée, planqué derrière des couches de mensonges et de faux semblants. Les bruits de couloirs l'avaient renseignés, parfois, sur la réputation que son frère se traînait. Un de ces sorciers de salon minaudant derrière leurs bureaux, en ne faisant pas grand chose d'autre que remplir leurs calendriers mondains, à se demander ce qu'ils allaient pouvoir porter à la prochaine réception de la haute. Raclant la moindre parcelle de pouvoir qu'il pouvait pour s'en recouvrir les épaules à la manière d'une toge, comme si ça avait la moindre chance de combler son complexe d'infériorité criant. Ce genre même qu'il méprisait tellement. Clyde pouvait bien penser ce qu'il voulait à propos de ses propres occupations, aux yeux d'Owen, la position de son frère au Ministère était mille fois moins utile et reluisante que la sienne, quoi qu'elle lui en coûtât.

« N'y compte pas trop. J'ai gardé suffisamment pour racheter jusqu'à ton dernier caleçon Clyde. » lança-t-il d'un ton désinvolte, le regard ailleurs. La confrontation ne l'amusait plus. Le dégoût émanait de lui de toutes parts et avec tellement de violence qu'il lui parut impossible que Clyde n'en pâtisse pas d'une manière ou d'une autre. Son frère l'observa avec une haine franche et non déguisée en retour, alors qu'Elisheva reprenait ses exercices vocaux à l'autre bout de la chambre, attirant à elle son cadet, qui rampa presque jusqu'à elle. Owen le suivit avec lenteur, la rage bouillonnant au fond de lui. Ça se terminait toujours comme ça. Il trouvait ça très amusant au début, et puis Clyde plaçait cette remarque, n'importe laquelle, celle qui réussissait à lui mettre les nerfs en pelote. La conversation dégénérait et il ne souhaitait plus qu'une chose alors : que ces deux impotents disparaissent de sa vue. Qu'ils crèvent loin de lui et le laissent en paix, comme son père avant eux. Par Salazar comme son existence s'en trouverait allégée ! Réveillée par la haine, Selma crachait elle aussi sa bile en arrière pensée. Son antipathie pour Clyde ne datait pas d'hier. Ce gamin insupportable avait toujours cherché à mettre son nez dans leurs affaires. Au fil des années il semblait avoir étendu sa compétence à bien d'autre que son frère qui, a force, avait du le lasser. Clyde se nourrissait des secrets des autres. Et il ne vivait que pour les revendre, ce qui faisait de lui un sorcier aussi méprisable que dangereux, à sa manière. Owen le regarda, glacial, converser avec sa mère, maniéré au possible. Et Elisheva n'arrangea pas son cas, « Je voudrais passer un peu de temps avec Owen… Je ne le vois que trop peu. » eut-elle le culot de leur jeter à la figure, rejetant son cadet, qui se rembrunit. Il essaya de garder bonne figure. « Tu vois, c'est toi qu'elle veut voir » Le regard impassible d'Owen s'attarda sur sa mère. Après un moment de réflexion, la sentence tomba. « Il est un peu tard pour ces choses là, maman. Il y a des années que vous auriez du vous en rendre compte. » Il leur tourna le dos, les mains dans les poches. Désinvolte, son désir criant de les renier de son existence émanant de lui à la manière d'ondes pulsatiles. « Occupez-vous donc de votre cadet, il ne demande que ça, il ne vit que pour ça. » Sa mère balbutiait des paroles confuses, et en leur faisant de nouveau face, Owen s'aperçut que ses yeux se teintaient d'une panique innommable, comme si ses vieux démons revenaient la saluer après de longues vacances. Elle se remit à pleurer et c'en fut définitivement trop pour lui. « Clyde, soit elle reste ici jusqu'à la fin de ses jours, qui ne devrait pas tarder, soit tu la prends avec toi. Libre à toi de décider, après tout je ne faisais que t'informer d'une simple lettre de l’hôpital. Fais-en ton affaire, parce que je ne m'y attarderai pas une seconde de plus. » Et Owen de se rasseoir sur une des chaises inconfortables, les yeux plantés dans ceux de son frère, le visage inexpressif et froid au possible. « Vas-tu dire à ta chère mère que tu la laisses dans cette chambre miteuse au lieu de t'occuper d'elle ? »
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