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sujet; Oh I love my Sheperd's Pie — feat Bonnie Rowle

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❝Moi je préfère manger à la cantine❞ Carlos.14'27 pm & Rabastan's Office

On n’avait que peu l’habitude de voir Bellatrix Lestrange aussi bien vêtue. Étonnamment, l’élégance de son sang revenait au galop, nature qu’elle chassait par pur sentiment de liberté absolue, de destruction gratuite et d’émancipation déraisonnée.  Des flammes vertes s’élevèrent de la cheminée magique. Quelques instants plus tard, une haie de visiteurs et de bureaucrates se poussait sur les côtés du large couloir menant à l’Atrium. La Mangemort était plus que connue dans le monde régit par le Magister. Les yeux pétillants s’adressèrent tendrement au portrait trop grand du Seigneur des Ténèbres avant de se reporter à la foule. Austère, sa grande taille lui donnait une hauteur de vue fondée sur ses escarpins hauts. On reconnaissait le savoir faire des gobelins dans ces talons en argent sur lesquels se répandaient deux uniques serpents d’émeraude. A elle seule, cette paire de chaussures donnait à l’héritage des Black - dont elle jouissait jalousement – une valeur inestimable. Quand elle s’en donnait la peine, Bella n’était pas une femme d’une laideur repoussante. Certes, sa dentition restait un stigmate d’Azkaban mais son état ne cessait de s’améliorer. La bonne chair et les coquetteries vantées jadis par Sorcière Hebdo faisait des miracles en matière de rééducation. Ce magnifique tailleur vert portait des reflets métalliques du plus bel effet. Sa main, aussi lourde fusse-t-elle sur le parfum sucré, était sertie admirablement. La sorcière évoluait d’un pas tout à fait aérien, le menton se maintenait haut et sans doute ses victimes ne l’auraient pas reconnue ainsi apprêtée. Ce n’était un secret pour personne, sa seule destination était le bureau du Magister. Il l’attendait, il l’avait réclamée pour l’entretenir de choses importantes. Sans doute, il ne lui parlerait pas de Narcissa Malfoy. La cadette des Black ne constituait pas une conversation digne du Seigneur des Ténèbres. Ils parleraient de Draco en revanche et de son père. Ces deux là devaient se racheter et faire du zèle pour espérer ne pas devoir organiser un enterrement précipité. Bellatrix pénétra dans un ascenseur du Ministère de la Magie auparavant rempli. Avant même qu’elle n’y ai posé un pied, la cage se vida de toute substance et une petite sorcière potelée lui adressa un « Désolée Madame Lestrange » avant de disparaître dans la foule ; pas d’attente ni de contrôle d’identité pour la proche de Lord Voldemort sous prétexte de voir cet Atrium quelque peu amoché. Ses doigts fébriles s’étalèrent sur la surface de la porte du « Ministre ». Elle poussa ce dernier rempart avant de voir celui pour lequel elle nourrissait de puissants élans amoureux, debout, s’élevant dos à elle dans une aura indescriptible. « Entre Bella » cette fois trainante et dangereuse lui arracha quelques frissons et elle ferma la porte derrière elle alors qu’il ne lui adressa pas un regard…

D’un geste nonchalant, Bellatrix réajusta son chignon haut en quittant l’étage du ministre. Au loin, elle vit la silhouette de Rabastan Lestrange, directeur du département de la Justice Magique. S’il était ici, c’est qu’il n’était pas dans son bureau. Lançant sa main dans un groupe de petits grattes papiers, elle tira un gringalet à la calvitie avancée, vêtu d’un costume marron un peu pelucheux. « Ma… Madame Lestrange ? » Sa voix nasillarde et curieuse la fit grincer des dents. « Toujours aussi perspicace. Bref. J’exige un repas. Dans le bureau du directeur Lestrange. Maintenant. » Sa voix maitrisée se hachait mécaniquement, n’ajoutant à sa voix impitoyable que le rythme d’un caquètement d’Augurey. Plus rapidement, elle parcourait les couloirs du Ministère de la Magie en poussant qui se dressait sur son passage, faisant voler en arrière plan les dossiers et autres parchemins mal ficelés. Les notes volantes qui sifflaient trop près de ses oreilles furent toutes – ou presque – endommagées par le feu qui étincelait du bout de sa baguette courbée. Les alcôves des Aurors, véritable ruche d'ordinaire, s’immobilisèrent à son passage. Bientôt, l’ainée des Black arriva devant la porte du bureau dans lequel elle avait décidé de manger. Il le saurait cet imbécile Rabastan. Avait-il seulement une secrétaire pour le gâter sous son bureau de parvenu ? Sans doute. Cette réflexion tourna court lorsqu’elle poussa du pied le bois verni qui lui donnait accès à sa cantine personnelle. Le pupitre était déjà dressé. Décidément, le pauvre petit fonctionnaire avait du faire vite pour satisfaire la Lestrange et avertir les elfes du siège gouvernemental. Une copieuse Shepherd's pie, d’agneau haché accompagné de légume au beurre, trônait au milieu de pile de dossier. Trop soucieuse d’écouter son estomac, Bellatrix oublia tout simplement ses volontés destructrices et laissa les parchemins en paix. Obnubilée par ce repas de chef, la Mangemort en avait même totalement la silhouette qui s’était immobilisée à son entrée. L’office n’était vraisemblablement pas vide. Assise sur le siège de Rabastan, elle gouta un peu de viande - avec une grâce qui lui était inconnue - avant de relever le regard vers Bonnie Rowle. Elle claqua des doigts comme une vieille aristocrate capricieuse, se déchaussant comme si ses souliers étaient de vulgaires sabots, et elle caqueta avec impatience « Toi, là, sert moi du vin ».
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Installée à son bureau, Bonnie s’employait à trier le courrier qui venait de lui parvenir. Elle avait déjà, comme tous les matins, rangé l’intégralité du bureau de son patron, qui tournait au capharnaüm chaque jour que Merlin faisait. Mais elle ne s’en rendait plus vraiment compte à présent, c’était devenu un automatisme, un réflexe. Rabastan quant à lui s’était absenté pour assister à une audience, comme souvent. En réalité, il était rarement dans son bureau, au grand dam de Bonnie qui lui vouait un culte et aurait bien aimé l’avoir plus fréquemment sous son nez, simplement pour l’admirer. De toute façon, il était à mille lieues d’imaginer les fantasmes qu’elle pouvait nourrir, alors autant en profiter. Il n’y avait rien de très intéressant dans le courrier du jour, des formalités à signer de la main du directeur, et qu’elle signait elle-même.

Elle commençait à en venir à bout quand elle vit surgir dans le bureau des larbins apportant vaisselle et mets divers. Fronçant les sourcils, elle observa leur manège en se demendant pour qui ils devaient dresser ainsi un repas dans le bureau de Rabastan. Ce dernier n’était pas vraiment du genre à prendre son repas sur place, à moins d’avoir un travail urgent à accomplir, mais dans ces cas-là on ne lui dressait pas une table. Ce ne pouvait pas non plus être pour un invités, sans quoi il y aurait eu deux couverts, ce qui n’était pas le cas. Elle ne se leva toutefois pas, attendant que l’intéressé ne s’annonce de lui-même, puisqu’il fallait de toute façon passer par elle pour demander à s’entretenir avec son patron. Elle n’apprécia guère par ailleurs que les larbins n’aient pas respecté cette procédure, et nota intérieurement qu’elle le signalerait à Rabastan dès son retour. Elle ne connaissait pas le nom des personnes concernées mais il allait sans doute être aisé de les retrouver.

Quelques secondes à peine plus tard, la porte s’ouvrit de nouveau, laissant apparaître Bellatrix Lestrange, extrêmement élégante et le port altier. Elle s’avança sans la voir et se dirigea directement dans le bureau du directeur pour s’y installer. Bonnie haussa les sourcils, stupéfaite. Rabastan avait-il invité la mangemort dans son bureau ? C’était invraisemblable. Tous deux ne se supportaient pas, et d’ailleurs pourquoi donc l’inviterait-il à manger sans être présent lui-même ? Non, connaissant Bellatrix, c’était certainement l’une de ses frasques pour provoquer son beau-frère. Bonnie leva les yeux au ciel, lasse de ces manigances. Si son patron surgissait à ce moment-là, ce serait l’enfer. Mais pour empêcher le massacre elle allait devoir faire sortir Bellatrix… Autant tendre le bâton pour se faire battre. Avait-elle vraiment le choix cependant ? Elle préférait toujours le courroux de la femme plutôt que celui de Rabastan.

Prenant une grande inspiration, elle se leva et se dirigea vers la porte qui reliait son bureau à celui de son directeur. Elle observa la mangemort quelques instants tandis qu’elle mangeait sans se soucier d’être sur un lieu de travail, ce qui était tout à fait son genre. Bonnie voulut s’éclarcir la gorge pour se faire remarquer, mais elle n’en eut pas besoin, la femme venait de lever les yeux sur elle. C’était toujours impressionnant d’avoir le regard de Bellatrix Lestrange sur soi. Elle donnait toujours l’impression qu’elle allait soudain sortir sa baguette et lancer un avada kedavra, ce qui était particulièrement effrayant. Mais la jeune femme tenta de ne pas se laisser impressionner. Après tout, il n’y avait pas de raison qu’elle risque quoi que ce soit, si elle était en danger elle n’aurait qu’à appeler la sécurité.

Avant qu’elle eût pu prononcer un mot, la mangemort claqua soudain des doigts et lui réclama du vin comme si elle n’était qu’une vulgaire serveuse. Bonnie fut offusquée, mais elle ne sut quoi répondre sur le moment. On ne pouvait décemment désobéir à Bellatrix Lestrange qui était la femme la plus proche du Magister. Mais on ne pouvait pas non plus désobéir à Rabastan, et certainement pas sa secrétaire. Bonnie fit donc un effort surhumain pour ignorer l’ordre et prit la parole. « Bonjour, Madame Lestrange, je suis Bonnie Rowle, la secrétaire du directeur de ce département. » Mieux valait commencer par se présenter. « Je vous prie de m’excuser, mais je ne crois pas que vous ayez le droit le manger ici… » Aïe, elle sentait déjà que le terme « droit » était inadapté par rapport à la personne concernée. « Monsieur Lestrange m’a donné comme consigne de ne jamais faire entrer personne dans son bureau en son absence, or il se trouve actuellement en audience et il risque de revenir d’une seconde à l’autre… » Sous-entendu, Bellatrix avait intérêt à sortir vite-fait avant son retour. Mais Bonnie savait pertinemment qu’elle n’en ferait rien, et s’attendait à des représailles sans précédent.
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Le rire de Bellatrix emplit la pièce d’échos effroyables. La sorcière, éperdue de démence, tapait presque du poing sur la table. Il venait des entrailles profondes de l’ancienne détenue. On y sentait surement quelques relents de noirceur. Cette partie de rigolade, qui se jouait en solo comme un tennisman qui s’entraine contre un mur solitaire, ne s’arrêta pas de sitôt. Sans doute, le bruit se répercutait dans le couloir en frappant d’effroi celles et ceux qui se souvenaient de la première guerre et du procès concernant la torture des Londubat. Elle s’égosillait littéralement, penchée dangereusement au dessus de son assiette, fixant avec des yeux grands ouverts la petite Bonnie Rowle. Son rire se tintait quelques fois de respirations rauques qui ne constituaient qu’un élan pour repartir dans les aigus. Sa gorge était déployée et déchainait sa violence avec un manque de retenue rare en ces lieux gouvernementaux. C’était là tout simplement une crise aux rictus incroyables. On aurait pu penser que Bellatrix allait défaire son chignon, déchiré son tailleur trop étroit pour une telle ampleur thoracique, mais elle n’en fit rien. Elle se tordait sur la chaise en se gaussant de la pauvre secrétaire du directeur de la Justice Magique. Bientôt, son buste se renversa sur sa chaise qui bascula en arrière, révélant deux jambes aériennes qui fouettaient l’air. Ainsi, ne voyait-on que le bureau dresser pour le repas, des piles de papiers, et ces deux gambettes perdues au milieu du décor duquel s’échappait des boyaux de délire. Un mot revenait entre les rires. « Le droit » se pourléchait des lèvres de la Mangemort avec une telle joie que cela en devenait gênant.  L’hilarité devenait dérangeante tant elle semblait longue et durable, elle inondait d’un flot hoquetant la jouvencelle bureaucrate de Rabastan Lestrange. Toujours plus profondément, les boyaux de l’ainée Black se tordait et lâchait ses exclamations réjouies, cherchant toujours plus d’organes à faire participer au massacre. Ce rire incontrôlé était pleinement provocateur et tout à fait agaçant. Bella s’amusait, écroulée au sol en même temps que son assise, et dansant toujours comme un farfadet tenu la tête à l’envers. La diablesse aux spasmes réjouis disparu peu à peu sous le bureau, faisant disparaître de l’horizon ses gambettes mobiles. Le rire cessa. Il n’y avait plus que le silence. Il était pesant, moite et instable. Ainsi cachée sous le grand bureau du gamin Rabastan, Bonnie Rowle avait perdu tout contact visuel avec la créature des ténèbres que constituait Bellatrix.

Il y avait ce malaise, ce doute sur la suite des événements qui bouleverseraient le piètre cœur de la jeune Mangemort face à la souveraine pontife des partisans du Lord. Le silence était pire que le rire. Quand la détenue se taisait, généralement, les instincts de survie animaux reprenaient le dessus mais la stupeur vous clouait là, sur place, sans échappatoire connue. Sans doute auriez-vous vu la clé de la serrure se tourner sur elle-même tandis que la porte venait de se refermer violemment dans le dos de Bonnie Rowle. Il n’y avait plus aucune issue pour quitter le bureau de Rabastan Lestrange. Quelques minutes s’écoulèrent encore. Ensuite, il y eu une explosion retentissante. Des parchemins volèrent dans tous les sens, des livres prirent feu, le repas soigneusement entamé disparu dans les limbes infernaux du sortilège et de longs cheveux se libérèrent d’un chignon trop peu naturel. Tout ça voleta un peu partout en produisant des étincelles de toutes les couleurs. Se dressant dans le nuage de poussière se trouvait Bellatrix Lestrange, baguette à la main, les cheveux en bataille et le tailleur déchiré. Elle haletait comme pour reprendre le souffle nécessaire à son rire hilare. Le spectacle du bureau de Rabastan littéralement ravagé la faisait largement sourire avec démence. « Bonjour, Bonnie Rowle, je suis Bellatrix Lestrange, la belle-sœur du directeur de ce département, minauda-t-elle en imitant vulgairement la jeune fille pour finir par glousser, je vous prie de m’excuser, mais je ne crois pas que vous allez être virée, ou moi, ah non, je ne travaille pas pour ce idiot ». Elle ricana grassement en sautillant sur les débris du bureau comme pour les enfoncer dans le sol. S’arrêtant de jouer dans ce qui semblait désormais être des ordures, elle pointa sa baguette de noyer vers Bonnie. « J’hésite… » Elle claqua des dents, hésitant sincèrement entre plusieurs moyens de faire du mal à la petite midinette du ministère
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Quand le rire sépulcral s'éleva dans le bureau, Bonnie sut qu'elle risquait sa vie. De la part de n'importe quelle autre personne, un rire aurait été accueilli comme un signe de bienveillance, mais pas de Bellatrix Lestrange. Bonnie aurait pu fuir, elle aurait dû fuir, mais si elle avait un instinct de survie particulièrement développé en temps normal, sa loyauté était plus forte. Il ne s'agissait pas de loyauté envers les personnes qu'elle aimait, non, sans quoi elle aurait évidemment suivi Aksel chez les insurgés. Il s'agissait de loyauté envers ses engagements. En prenant la marque des ténèbres, elle s'était engagée auprès du Magister et participait depuis à toutes les tâches et missions qui lui incombaient. En travaillant pour le gouvernement et plus particulièrement pour Rabastan, elle avait implicitement prêté serment pour accomplir son devoir en tout circonstance. Ce rôle apparaissait évidemment comme bien moins dangereux que le précédent, puisqu'il ne s'agissait que de s'occuper des dossiers du département de la Justice Magique, du moins ceux du directeur. Et pourtant, voilà qu'elle risquait de se trouver en danger de mort pour avoir simplement fait son travail. Il faut préciser par ailleurs que si Bonnie ne fuyait pas, c'était peut-être également parce que le rire de Bellatrix était complètement pétrifiant, tétanisant. À la fois stupéfaite, effrayée et fascinée, la jeune femme observait le délire de son aînée. Cette dernière avait certes la réputation d'être complètement démente et déséquilibrée, mais elle ne l'avait jamais vue réellement à l’œuvre jusqu'à présent. La femme se donnait littéralement en spectacle en en faisant des tonnes, allant jusqu'à se vautrer sur le sol, et c'était sans doute le plus terrifiant. Comme l'avait craint Bonnie, la mangemort avait été frappée par le terme « droit » qui revenait sans cesse dans sa bouche.

Puis soudain, se fut le silence, et la jeune femme eut l'horrible impression que les battements de son cœur emplissaient la pièce. Elle ne pouvait plus apercevoir Bellatrix qui avait disparu sur le bureau, et c'était d'autant plus angoissant. Bonnie priait pour que Rabastan fasse enfin son entrée dans le bureau et que l'on puisse en finir rapidement avec cette histoire. Mais l'homme ne pointait pas le bout de son nez et la secrétaire commencer à sentir l'anxiété et l'appréhension l'envahir petit à petit. Quand la porte claqua et se verrouilla derrière elle, cette anxiété fit place à la peur. Cette fois, elle était coincée, elle ne pouvait plus sortir et personne ne pouvait entrer.  Son cœur battait si fort à présent que le vacarme en devenait insupportable. C'était par ailleurs le seul bruit qu'elle pouvait percevoir. La femme restait totalement silencieuse. Bonnie songea à l'appeler pour la faire sortir, cependant, non seulement elle n'avait pas spécialement envie de la revoir, mais par surcroît elle savait pertinemment qu'ouvrir la bouche ne changerait absolument rien, voire aggraverait les choses. Elle préféra donc se taire, même si l'attente commençait à devenir particulièrement longue et insoutenable.

Au bout de quelques minutes, elle sursauta violemment sous la déflagration qui se produisit, détruisant une bonne partie du bureau, et Bellatrix Lestrange refit enfin son apparition. Bonnie déglutit, mais la première pensée qui lui vint à l'esprit fut la potentielle réaction de Rabastan quand il verrait son bureau. Nul doute qu'il entrerait dans une colère noire, et Bonnie pouvait très bien en faire les frais. Cependant, même si son patron en imposait, son courroux lui faisait bien moins peur que celui de Bellatrix. Sans doute parce qu'elle en avait l'habitude. La mangemort prit la parole mais tint des propos complètement insensés sous le regard interloqué et alarmé de la jeune fille. Elle songea alors à Rodolphus et commençait à comprendre pourquoi ils étaient séparés. Et étant donné que sa femme semblait prête à la tuer pour avoir osé lui demander de prendre congé, elle se demanda ce qui pouvait se passer si elle apprenait pour son mari et elle. Quant à Rabastan, Bonnie savait que sa relation avec Bellatrix était tendue, mais elle en eut là la confirmation.

Quand la mangemort pointa sa baguette sur elle, Bonnie leva par réflexe les deux mains en l'air, signe qu'elle ne comptait opposer aucune résistance. « Écoutez, Madame Lestrange, je ne cherchais pas à paraître impolie et je m'excuse si je vous ai offensée, mais je fais justement en sorte de ne pas être virée, j'obéis aux ordres de mon supérieur qui m'a bien spécifié de ne laisser entrer personne dans son bureau. Je suis sous les ordres de Rabastan et du Magister, Madame, pas sous les vôtres, et j'applique ce qu'on me demande. » Un mangemort était censé comprendre ce genre de chose et elle eût espéré que ce fût le cas de Bellatrix, mais elle en doutait fortement au vu de son comportement totalement dément et imprévisible. La femme n'en faisait toujours qu'à sa tête et elle n'allait certainement pas se mettre subitement à écouter les paroles sensées de quelqu'un qui n'avait aucune importance à ses yeux. « Madame Lestrange », reprit tout de même Bonnie, « je ne suis pas sûre que le Magister approuverait que vous tuiez l'une de ses employées et fidèles... » Et elle pensait avoir raison sur ce coup-là et espérait qu'évoquer le Magister réveillerait quelque chose en elle, mais parler en son nom risquait tout aussi bien de l'énerver davantage. Bonnie avait à présent une boule dans la gorge, sentant que sa fin pouvait arriver d'un moment à l'autre.
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Bellatrix Lestrange n’était pas une personne facile à vivre – et nous pouvons tous en parler en connaissance de cause. Pourtant, son enfance fut parfaitement conforme à ce que l’on apprenait à une fille de sang pur. Même si la préférence parentale allait à ses cadettes, l’ainée des sœurs Black avait eu à cœur de cultiver le prestige de son nom de famille avec une hargne non dissimulée. Le temps avait passé sur son esprit et les profondeurs des Ténèbres l’avaient envahi avec une telle passion que sa raison avait été rongée comme la rouille dévore l’acier le plus délicat. Jadis, la loyale partisane était crainte pour son influence sur les autres membres de grandes familles qui avait connaissance de ses méfaits et du talent qu’elle avait mis au service de sa famille maritale, entrainant les frères Lestrange dans le fanatisme qui était déjà le sien. Le visage de Lord Voldemort dont elle s’était entichée n’était pas celui pourvu de fente en guise de nez même si la noirceur l’avait déjà modifié physiquement. Il était son mentor et peu de Mangemorts pouvait se vanter d’en être tout autant qu’elle. A vrai dire, la ténébreuse femme de pureté s’était échouée sur une plage de démence, rongée par un amour impossible et une fascination perverse envers le Seigneur des Ténèbres. On aurait pu penser que l’entendement de Bellatrix se soit repenti peu à peu de la folie après la prise de pouvoir du Magister. Les signes en demeuraient presque inexistants. Oui, vous avez bien lu, presque. L’eau coulait sous les ponts des alliances de la famille Black avec pour résultat des évolutions inattendues. Dressée au centre de ce bureau ravagé, Bellatrix Black n’aurait pas hésité à torturer la pauvre secrétaire Bonnie Rowle qui avait eu l’audace de la priver de son repas si mérité. La donzelle avait cependant titillé une lueur qui s’était enfouie très profondément dans les méandres spirituels de l’ancienne détenue. C’était comme si le courage de Bonnie avait trouvé un écho dans ce que la Lestrange était autrefois. « Fidèle », voilà qui avait caractérisé avec justesse l’engagement de notre sorcière envers le Maitre. La baguette de noyer s’abaissa presque inconsciemment et le sourire malsain s’effaça des lèvres redoutables. A la place, elles arboraient désormais un air pincé, une de ces apparences bourgeoises d’une suprématie oubliée. Il était vrai qu’entre Lucius Malfoy qui sombrait dans les regrets et de Rodolphus Lestrange qui s’était ramolli comme du beurre hors du réfrigérateur, Bellatrix, aussi sadique et malsaine soit-elle, représentait une idéologie d’un siècle passé. Demeurant une des soldats engagée pendant les années 70, ses réflexes trouvaient encore leur source dans l’engouement des Mangemorts à peine adultes qui avaient suivi un mage noir prometteur et talentueux. Peu d’entre eux considéraient encore leur place sous l’angle de leurs premiers émois, de leurs premiers meurtres. Assister ainsi au vieillissement de sa génération ne l’avait jamais touchée jusqu’à cet instant précis où la jeunesse de Bonnie lui explosa au visage avec plus de force que la déflagration qui avait secoué le bureau de Rabastan Lestrange. Les paupières lourdes de Bella peinaient à cacher ses yeux brillants d’humidité. On ne pensait pas assez au concours incessant d’émotions destructrices qui parcouraient la tête de la brune en bousculant toujours plus les remparts de la raison. Elle découvrait dans ce bureau, pour la première fois, la peur de vieillir en ne laissant derrière elle qu’une génération désabusée par ses propres agissements. Animée par cette réalité nouvelle, celle de se regarder comme une baronne dépassée et qui n’arrivait pas à faire plier une jeune midinette, elle savait qu’elle faisait peur mais elle savait aussi qu’elle était ligotée par le règne du Magister. Cela ne lui posait pas de problèmes en soit mais elle était infréquentable et le pouvoir se faisait sans elle. Le jeu s’était corsé sans qu’elle n’en prenne conscience. Tuer, torturer et faire exploser ne suffisait plus pour entrer dans les bonnes grâces de son Lord. Il fallait désormais remontrer un visage plus respectable. Ses caprices enfantins secoués de spasmes se confrontaient à la nécessité d’être plus stratège qu’auparavant. Bellatrix ne versa pas de larme mais une certaine mélancolie la fit déglutir. Au milieu de ces débris, sa main refermée sur sa baguette tremblait. « Bien sur que je ne vous tuerai pas » chuchota-t-elle rapidement en direction de Bonnie, comme si elle voulait se le cacher à elle-même dans une sorte de délire schizophrénique. Elle se redressa avec une prestance césarienne et pressa la jeune femme contre la porte verrouillée. « Je n’aurais jamais du faire ça, jamais du... ». Bella se parlait à elle même, rapidement, comme le faisait Kreattur dans la maison de sa tante Walburga. « Le Maitre ne voudrait pas… Infâme… Je ne peux plus me le permettre ». Elle tenait fermement Bonnie Rowle par l’épaule mais le regard qui la fixait était vide, perdu dans des pensées d’une complexité psychiatrique. « Il n’attend que ça… Imbécile bureaucrate… Non… » Elle rigola nerveusement, toujours perdue dans son propre chaos, tandis qu’un informulé rangeait soigneusement le bureau du directeur du département de la Justice Magique avec une étonnante précision. La lieutenant du Magister demeurait une sorcière de grand talent et les sortilèges ménagers ne constituaient pourtant pas vraiment son registre de magie. Pourtant, il semblait qu’elle en était plus que capable au regard de la pièce qui regagna un aspect bien plus que convenable. « Je prendrai une tasse de thé, mademoiselle Rowle. » lâcha-t-elle avec une courtoisie forcée mais convaincante en déverrouillant la porte et en poussant Bonnie dans son propre espace de travail. « Puis-je prendre une chaise ? ». Son sourire mondain s’accordait étrangement trop bien avec son tailleur ministériel alors qu’elle s’occupait d’un geste élégant de son chignon défait.
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Interdite, Bonnie observait la femme qui la tenait en joue, s’attendant à tout moment à recevoir un sortilège qui la blesserait, voire la tuerait, priant Merlin pour que cela n’arrive pas. Le temps lui sembla soudain infiniment long, et elle en venait presque à souhaiter que Bellatrix lance son sort pour que l’on en finisse. Mais la mangemort semblait en conflit avec elle-même. Elle ne parut soudain plus si sûre d’elle qu’elle ne l’avait été quelques instants plus tôt. On eût dit qu’elle prenait soudain conscience de quelque chose. Sa main se mit à trembler, preuve de son hésitation subite. Mais quand elle vint à affirmer qu’elle n’avait pas l’intention de la tuer, cela ne rassura pas Bonnie pour autant. Le ton de sa voix laissait presque à penser qu’elle avait plutôt l’intention de la torturer longuement. La jeune femme avala sa salive, attendant la sentence, et recula autant qu’elle le pouvait quand son aînée s’approcha d’elle. Hélas, elle ne pouvait pas aller plus loin que la porte fermée derrière elle.

Bellatrix se mit alors à parler comme si elle était prise de delirium tremens, et Bonnie dut se faire violence pour ne pas la repousser et s’enfuir, mauvaise idée en soi, étant donné qu’elle n’avait nulle part où aller et que, par surcroît, elle risquait de voir la furie refaire surface chez la mangemort. Elle put plus ou moins comprendre que Bellatrix ne voulait pas agir comme elle l’avait fait précédemment parce que c’était contraire à la volonté du Lord. Était-ce à cause de ce qu’elle lui avait dit précédemment, que le Magister n’apprécierait pas que l’une de ses employés soit tuée ? La femme avait par ailleurs dévasté un bureau au passage… En revanche, Bonnie ne comprit pas vraiment la suite, mais elle put constater que le bureau était en train de retrouver son apparence originelle, du moins celle qu’il arborait quand la jeune femme venait de ranger, ce qui était plutôt bon signe, même si elle ne se sentait pas tirée d’affaire pour autant.

Soudain, elle sentit la porte s’ouvrir derrière elle et son corps reculer pour retrouver son propre bureau, tandis que Bellatrix lui réclamait du thé. Bonnie fronça les sourcils. D’abord le vin, maintenant le thé… Elle tenait visiblement à ce Bonnie la serve. Pensait-elle qu’après sa menace la jeune femme allait changer d’avis ? C’était un peu mal connaître Bonnie, qui restait fidèle à son patron quoi qu’il arrivât. Cependant, il y avait à présent une légère différence, elles étaient dans le bureau de Bonnie et non plus dans celui du directeur. Par ailleurs, la colère de Bellatrix avait tout de même fait son petit effet, et la jeune femme ne tenait à ce que son bureau reste en ordre. Quand Bellatrix demanda l’autorisation de prendre une chaise, Bonnie poussa un soupir de soulagement. Son aînée ne se montrait plus en position de force. Elle n’était sans doute pas hors de danger pour autant, mais au moins, elle pouvait gagner du temps. « Je vous en prie, Madame Lestrange », répondit-elle poliment. « Je vais vous préparer du thé, vous semblez en avoir besoin », précisa-t-elle pour bien lui faire comprendre qu’elle n’obéissait pas à un ordre mais qu’il s’agissait de sa propre décision. Elle ne reviendrait pas sur ce qu’elle avait dit plus tôt : elle n’obéissait qu’à Rabastan – et éventuellement au Magister.

Elle s'attela donc à la tâche et servit donc du thé à Bellatrix, puis vint s'asseoir en face d'elle, tout en gardant une certaine distance et une certaine prestance pour lui montrer qu'elle était toujours la maîtresse des lieux. « Vous sentez-vous mieux madame ? » s'enquit-elle comme si la mangemort venait de faire une crise, ce qui n'était pas totalement faux. Au vu de la réaction qu'elle avait eu simplement parce que Bonnie lui demandait de partir, cette dernière n'osait imaginer ce qui se passerait si elle apprenait pour Rodolphus et elle. Un frisson la parcourut à cette idée. Bellatrix était capable de tout, et les frères Lestrange ne seraient peut-être même pas capable de protéger la jeune fille à eux deux. Fort heureusement, il y avait pour le moment peu de chance pour qu'elle fût au courant. Bonnie n'était tout de même pas très à l'aise. La femme était imprévisible et elle n'était pas à l'abri d'un nouveau revirement de situation. Son regard oscillait donc entre Bellatrix et la porte d'entrée, avec l'espoir de voir Rabastan apparaître dans son encadrure. « Si vous le souhaitez, quand vous aurez fini je pourrai vous raccompagner, vous avez sans doute besoin de repos », proposa-t-elle comme un service alors qu'en réalité elle voulait tout simplement la mettre dehors.
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« Ce thé est vraiment… bon » dit-elle avec un sourire aimable qui donnait une impression de décalage avec les premiers événements. Il y avait sans doute un peu de schizophrénie en Bellatrix Lestrange d’après ceux qui l’avait fréquenté assez longtemps pour avoir été victime de ses sautes d’humeur spectaculaire. Il ne venait plus à l’esprit des gens qu’elle jouait un rôle – qui certes lui plaisait – mais qui lui collait à la peau avec autant d’adhésion que de la glue perpétuelle. Et voilà que ce masque de démence se brisait depuis l’arrivée du Magister au pouvoir. L’éclat de ses frasques explosives ne convenait décidément pas à ce décor. Un bureau, une secrétaire et du thé ne constituaient pas un monde convenable pour la lieutenante des temps de guerre. Jadis, elle était entrée au département des mystères, lorsque le gouvernement était encore celui du commun « Bien », alors que les Mangemorts représentaient encore le terrible « Mal ». Le but était de récupérer quelque chose – à vrai dire cela n’avait aujourd’hui que peu d’importance dans son esprit - en se faisant aussi spectaculaire et cruelle que possible. Aujourd’hui, les situations n’avaient strictement rien de comparable. Tenue et subtilité s’imposait tellement qu’on marginalisait les plus incontrôlables des soldats du Magister. Bellatrix était crainte, c’était un fait. Néanmoins, on la toisait de loin, lui ordonnant les missions délicates sans pour autant la faire rejoindre des sphères d’influence. Bien entendu, elle n’ignorait pas les regards affolés des adhérents et des jeunes mangemorts qui la regardaient plus comme une relique des hauts faits d’antan plutôt que comme un modèle à suivre. Ils suivaient davantage les voies de Rabastan Lestrange ou de Lazarus Carrow, ces terroristes devenus bureaucrates et qui forcçait l’admiration de leurs subordonnés – comme cette petite Bonnie Rowle. La jeune fille servait correctement son patron, n’hésitant pas un seul instant à démontrer subtilement que Bellatrix ne donnait pas les ordres. Cela arracha un soupir à l’ancienne détenue, ce genre de souffle résigné mais auquel son instigateur n’accorde aucune importance. « Je me sens bien mieux, merci ». La sorcière déposa sa tasse pleine sur le bureau de Bonnie. Elle redécouvrait l’hypocrisie du grand monde avec une curieuse aptitude, presque naturelle, ce qui lui donnait plus de consistance que lorsqu’elle implosait de folie. De plus, elle ne s’était jamais sentie mal. C’est cet air guindé qui lui donnait une impression intérieure d’étrangeté. Ce n’était pas dans ses habitudes de se maitriser, et ce depuis longtemps. De mémoire de sorcier, cela datait d’avant son fameux procès sur les Londubat. Il fallait tâcher de se remémorer les codes de bienséance et le bureau de Bonnie Rowle ressemblait à un territoire propice à cet exercice. Derrière un regard dur, Bella observait avec amusement la secrétaire jeter des coups d’œil furtifs vers la porte. « Rabastan sera en colère quoiqu’il arrive, qu’il vienne maintenant ou qu’il apprenne plus tard notre petite entrevue » Bellatrix ne prit même pas la peine de regarder Bonnie, feignant d’être obnubilée par les sucres qu’elle ajoutait à la plus imbuvable infusion qu’on lui avait servi depuis longtemps. « Alors, détendez-vous mademoiselle Malefoy. » Lentement, elle leva subtilement un regard mutin en direction de la sorcière qui la recevait. Tout d’abord, son sourire amusé disait beaucoup de choses. Oui, elle était au courant des arrangements de Lucius. Il ne fallait pas oublié que la Lestrange était une très bonne légilimens et qu’elle entrainait encore son neveu. Néanmoins, il n’était pas sûr qu’elle le sache par ce biais. Merlin seul savait le contenu des entrevues avec le Magister. Encore que, certains indiscrets se souvenaient sans doute de l’œuvre guerrière de l’ainée des Black et leurs indiscrétions revenaient aux oreilles de la sorcière dans un effet boomerang fort utile. Les voies d’information demeuraient multiples et le seul effet voulu était celui de coincer Bonnie Rowle dans une discussion qu’elle ne souhaitait peut-être pas mais que Bellatrix allait adorer. Parler de son cher et tendre neveu était la chose la plus savoureuse à ses yeux, juste après la torture. Elle porta à ses lèvres le thé saturé en sucre et elle en but une gorgée en réprimant une grimace. Le breuvage était pire qu’avant. « Vraiment bon ce thé » lâcha-t-elle en lançant un petit rire qui ressemblait étrangement à celui d’une inquisitrice au physique de crapaud à nœud rose et qui cultivait une passion pour les assiettes ornées de chats.
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Bellatrix avait véritablement changé de comportement du tout au tout. Elle était soudain étrangement calme et courtoise, au point que c’en était louche. Bonnie était persuadée qu’elle préparait quelque chose, et ne pouvait s’empêcher d’être anxieuse et de se tenir sur ses gardes, priant pour que Rabastan fasse enfin son apparition. Son manège attira d’ailleurs l’attention de son aîné qui lui soutint qu’il était de toute façon trop tard pour que son patron ne soit pas furieux. Bonnie n’en tint pas compte. D’une part, parce qu’elle était habituée aux colères de l’homme, d’autre part parce que même si effectivement le fait qu’elle servît du thé à Bellatrix Lestrange n’était pas recommandable, elle pourrait toujours lui expliquer plus tard en lui racontant ce qui s’était réellement passé, à savoir qu’elle avait risqué sa vie, ce qui n’était absolument pas exagéré quand on connaissait Bellatrix.

En revanche, elle s’arrêta net, stupéfaite, quand la femme l’appela Malfoy. Elle pensa au départ que dans sa folie, cette dernière s’était trompée de nom. Mais quand elle leva les yeux sur elle, elle constata qu’elle arborait un sourire malicieux. Nul doute, c’était voulu, et Bonnie n’y voyait qu’une seule explication : la mangemort était au courant des futures fiançailles de son neveu. La jeune femme ne savait pas vraiment si c’était une bonne ou une mauvaise chose. Peut-être allait-elle la favoriser puisqu’elle allait faire partie de sa famille, ou peut-être allait-elle lui mener la vie dure pour vérifier qu’elle en était digne. La seconde possibilité s’imposa cependant dans l’esprit de Bonnie qui connaissait les lubies tordues de son aînée. En conclusion, non, ce n’était sans doute pas une bonne chose.

Elle regretta soudainement de ne pas lui avoir préparé un meilleur thé. Elle avait fait ça négligemment uniquement pour la faire partir le plus vite possible, et tandis que la femme complimentait le breuvage, Bonnie s’empara de la théière et chercha le meilleur thé qu’elle possédait, celui qu’elle ne réservait d’ordinaire qu’à Rabastan. « Non, il n’est pas bon, Madame. Je vais vous en préparer un bien meilleur », proposa-t-elle avec un sourire pincé. Elle s’attela à la tâche. Elle avait très bien compris au regard de Bellatrix que cette dernière avait bien l’intention de parler de ses fiançailles avec Draco, et il fallait d’ores-et-déjà qu’elle les mette toutes deux en condition pour une telle discussion. Elle servit donc deux tasses et déposa l’une d’elle devant la femme. « Je vous en prie », dit-elle tandis qu’elle prenait place en face d’elle, sa propre tasse dans une main.

« Vous êtes donc au courant pour Draco et moi », commença-t-elle. « Je pensais que seuls nos parents l’étaient. » Elle ne comptait hélas pas Narcissa dedans, celle-ci étant malade – du moins c’était la version que connaissait Bonnie, qui ignorait la vérité, sans quoi son admiration pour Rabastan aurait certainement failli –, mais elle n’allait tout de même pas y faire allusion devant sa propre sœur. « Monsieur Malfoy et mon père se sont mis d’accord pour cette union. Vous comprenez, nous avons tous deux déjà été fiancés et avons donc beaucoup moins de chances d’être acceptés dans une autre famille. » Sans oublier le fait que Draco ait déjà engendré un fils, un bâtard, mais ça, Bonnie se garda bien de l’évoquer. Elle voulait tout faire pour ne pas froisser Bellatrix. C’était d’ailleurs assez étrange de tenir une véritable conversation avec elle, mais puisque de toute façon elle ne comptait pas partir, mieux valait l’occuper. « En ce qui me concerne, j’ai accepté avec joie », continua-t-elle. « Il se trouve que mon père avait eu l’idée saugrenue de me fiancer avec un impur », avoua-t-elle en grimaçant, honteuse. « J’étais humiliée. Mais quand mon frère nous a trahis, il a compris que j’étais la seule de ses enfants digne de continuer la lignée. » Elle but une gorgée de thé, se demandant ce que Bellatrix allait penser de tout ça. « Fort heureusement, je m’apprête à présent à me fiancer avec un sang-pur, et digne de ce nom par surcroît. Je n’aurais guère pu espérer mieux. » Elle ne le pensait pas totalement, mais il était vrai que son sort s’était amélioré.
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Réjouie par l’idée de boire un meilleur thé, Bellatrix envoya tout simplement sa tasse remplie du dégoutant breuvage à travers la pièce. La porcelaine se brisa contre le mur en le tâchant du liquide encore fumant. Il n’y avait pas à dire, la petite Bonnie Rowle se rattrapait avec panache. Oui, elle n’avait jamais vraiment ignoré qui elle était et ce qu’elle allait représenté pour la continuité du sang des Black. Sans doute la secrétaire ignorait totalement le poids que l’épouse Lestrange ferait peser sur ses épaules à l’avenir. Scorpius était le fruit d’une liaison qui n’avait de toute évidence pas duré et Draco Malfoy se devait d’avoir une bonne épouse. Sa tante ne se satisferait pas d’un seul et unique héritier. Sirius et Regulus morts, voilà que leur nom de famille s’était complétement volatilisé du paysage. Pourtant, l’héritage de la dynastie se devait de perdurer coûte que coûte, et ce comme Bellatrix l’entendait. La condition demeurait nécessaire. Ce sujet reviendrait sur le tapis bien plus tard. Pour le moment, il s’agissait d’en apprendre plus sur Bonnie, et pourquoi pas de la faire pencher du côté de la plus loyale parmi les Mangemorts. Délicatement, en écoutant la fillette s’étendre sur son mariage programmé, l’ancienne détenue souffla sur son thé dont les effluves engageants ravissaient ses narines fébriles. On oubliait sans doute que jadis elle fut un être de volupté et de luxe sans limite. Elle se rattrapait pas mal après avoir saccager le bureau de Rabastan, son beau-frère, dans une démonstration de sa soif destructrice. Il fallait qu’elle calme ce penchant pour le feu et la fumée afin de revenir dans les petits papiers du Magister et de refaire amende honorable du côté de Rodolphus. Arranger les choses n’étaient sans doute pas son fort mais elle l’avait fait pour ne pas froisser la gentille bureaucrate qui allait gonfler les rangs d’une famille pour le moins compliquée ainsi que pour son propre avenir, égoïstement. Le banc de touche n’avait jamais constitué une place confortable pour celle qui fit la légende des troupes du Seigneur des Ténèbres. L’Histoire devait retenir son nom qui avait marqué deux guerres, et non un seul événement contre de vulgaires aurors nommés Londubat. « Vous savez, Bonnie, j’aime profondément mon neveu et il n’a aucun secret pour moi. » Ces mots sonnèrent étrangement en sortant de la bouche de Bellatrix. Une telle démonstration d’affection était pour le moins inattendue tant elle semblait sincère. C’était sans doute le cas. Peu de gens, Narcissa, Draco et Rodolphus (dans une certaine mesure) mis à part, pouvaient se vanter d’avoir une quelconque importance dans le cœur froid et indifférent de notre sorcière. Elle déglutit discrètement en avalant une gorgée de thé trop chaud sans pour autant relevé cette impression désagréable de feu glissant dans son gosier. Vexée par la réticence du liquide à se montrer coopératif, elle déposa sa tasse et se pencha vers Bonnie. Faussement maternelle, elle lui prit une main entre les siennes. C’était un acte loi d’être maladroit, tout à fait bien exécuté alors que tout laissait penser que les marques d’affection lui étaient étrangers. Lorsque Bellatrix tentait de se montrer plus ‘humaine’, on devinait ses longues années passées auprès de Lord Voldemort. Il y avait la même manipulation froide des émotions des autres à ceci près que le cœur de la Mangemort était encore pourvu d’assez de ressources pour mimer la compassion avec efficacité. Bella était tout aussi redoutable avec un Feudeymon que dans une conversation de salon. Bonnie était témoin de ce qui l’avait rendue naguère si bien placée dans la hiérarchie du mal. « Ma chère, je suis contente d’entendre votre joie. Draco partagera toujours mon sang et j’espère trouver en vous quelqu’un d’aussi digne que le privilège que l’on vous offre. » Cette phrase sonnait bel et bien comme une menace. L’air compatissant de Bellatrix appuyait cette situation inconfortable. Au fond d’elle même, elle trouvait la main de Bonnie encore trop dépourvue de maturité pour accueillir une alliance. Sans doute l’observait-elle comme une chimpanzé pitoyable. Néanmoins, elle n’en dit rien. Si c’était la promise de son neveu, elle en ferait bien quelque chose tout comme elle se devait d’endurcir Draco Malfoy. Ce serait sans doute deux poulains malgré eux. Encore une fois, cela était pour plus tard. Pour le moment se jouait la carte de la complicité. « Je tiens à vous mettre en garde. Les hommes de notre famille ont tendance à se montrer dur et tourmenté. Je me souviens de Rabastan comme d’un garçon hésitant caché désormais derrière un masque que vous connaissez par cœur. Mon mari est un être des plus instables depuis sa libération mais il y a une forme de force en lui. Rodolphus s’entendrait à merveille avec une personne comme vous d’ailleurs. Quoi qu’il en soit, leur faire confiance, sans parler des manipulations de Lucius, serait une grave erreur. L’expérience vous le prouvera, je suis sûr qu’ensuite nous deviendrons de grandes amies. » Elle lâcha Bonnie Rowle en se laissant retomber contre le dossier de sa chaise, un peu dégingandée mais avec noblesse. Bellatrix but son thé, désormais tièdement buvable en regardant la secrétaire dans les yeux, une lueur mi complice mi terrifiante illuminant ses profondes pupilles.
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Était-ce réellement une bonne idée de s’allier à Bellatrix Lestrange alors qu’elle était l’ennemie jurée de Rabastan ? Bonnie ne savait pas vraiment qui choisir entre son patron et sa future belle-famille sachant que les deux côtés s’opposaient. Elle avait toujours été fidèle et loyale envers Rabastan, c’était son modèle, elle voulait suivre ses traces. Quant à son frère, c’était son mentor, son ami, son amant également. Mais les Malfoy et les Black allaient être sa nouvelle famille et elle ne pouvait décemment pas l’ignorer. Elle allait devoir faire un choix, car elle ne pourrait pas rester neutre bien longtemps. Sachant par ailleurs que Bellatrix était sans doute la pire personne à compter parmi ses ennemis, mieux valait se ranger de son côté. Elle était certaine que Rabastan ne pouvait que comprendre la situation si elle le mettait au courant. Cela impliquait évidemment qu’il apprenne pour ses futures fiançailles avec Draco, et elle ne savait pas encore comment il allait réagir face à ça… Sans doute pas très bien.

Ainsi, Bellatrix avait appris cet événement de la bouche de son neveu – ou de sa tête ? C’était possible la connaissant, et assez effrayant. Bonnie qui s’entraînait à l’occlumancie allait devoir redoubler d’effort si elle ne voulait pas que la femme s’introduise dans son esprit pour y voir quelque chose qu’elle n’aimerait probablement pas. Elle ne savait pas non plus si cette déclaration d’amour pour son neveu était bon signe ou non. Cela pouvait vouloir dire qu’elle bénéficierait également de cette attention mais pouvait également signifier qu’il fallait qu’elle soit digne de son futur époux et ne devrait jamais le contrarier. Bonnie penchait plutôt pour cette seconde possibilité, et les propos de Bellatrix quand elle reprit la parole lui donnèrent raison. Elle n’avait pas droit à l’erreur et se retrouvait donc dans une situation extrêmement délicate et périlleuse, car elle n’avait hélas pas les mains totalement propres. Ses mœurs légères risquaient de la décrédibiliser, et même si elle savait très bien jouer la comédie, elle n’était pas à l’abri que ce secret soit découvert.

Le discours qui suivit l’intéressa beaucoup en revanche. Elle apprit ainsi que sous les carapaces implacables des Malfoy et Lestrange se cachait une certaine fragilité. Cela ne l’étonnait guère. Elle connaissait déjà les quelques failles de Rodolphus, lui qui se prétendait si impitoyable souffrait de sa séparation avec sa femme, et la simple complicité qu’elle avait avec lui suffisait à lui prouver qu’il n’était pas si cruel que ça. Elle tiqua d’ailleurs quand son prénom fut évoqué. Bellatrix ne pouvait pas imaginer à quel point elle était proche de la réalité, et cette ironie fit sourire la jeune femme intérieurement, brièvement, avant qu’elle ne se rendît compte que la situation était plus embarrassante qu’amusante. Quant à Draco, elle commençait à le cerner un peu. Il n’y avait pas besoin d’être psychomage pour comprendre que comme elle, il faisait semblant, mais qu’au fond, il était certainement perturbé par la maladie de sa mère. Comme elle, il avait un instinct de préservation et de protection de ses proches. Cela n’empêchait toutefois pas que son arrogance constante fût absolument épouvantable.

L’avertissement qui conclut ces paroles la surprit. Elle ne se serait jamais attendue à ce qu’elle lui conseillât de ne pas leur faire confiance. Pour Rabastan et Rodolphus, à la limite. La mangemort haïssait le premier et nourrissait une certaine rancœur pour le second. Mais Draco ? Elle venait tout de même de lui dire qu’elle l’aimait… Et aux yeux de Bonnie, ce n’était qu’un gamin, qui criait plus qu’il ne mordait. Elle ne sentait pas vraiment de danger de sa part. Sans doute plus de la part de Lucius, qui était en effet un expert en manipulation. Il avait certes, de toute évidence, éduqué Draco dans cette optique, mais ce dernier manquait encore clairement trop de subtilité pour lui faire peur. Bonnie acquiesça tout de même en hochant la tête pour ne pas contrarier Bellatrix. « Dans ce cas, je me tiendrai sur mes gardes. Mais vous savez, j’ai toujours été fidèle à monsieur Lestrange, votre beau-frère, depuis que je travaille pour lui, et il me l’a toujours rendu, je n’ai aucune raison de ne pas lui faire confiance. » Elle avait toujours le réflexe de défendre son patron, tout simplement parce qu’elle l’admirait estimait lui devoir beaucoup. Ce qu’elle ressentait pour lui allait même bien au-delà de la simple admiration, et même si elle était consciente que ses fantasmes étaient irréalisables, elle continuait parfois d’espérer.

Elle but une gorgée de thé puis reprit la parole. « Je saurai me montrer digne de votre famille, Madame Lestrange, je suis d’ailleurs extrêmement fière d’avoir la possibilité de l’intégrer. » Elle sourit, quoique toujours un peu mal à l’aise face à Bellatrix. C’était quelqu’un de trop impressionnant et imprévisible pour que Bonnie pût se détendre complètement. « Sauriez-vous je vous prie me donner quelques conseils sur l’attitude à adopter avec Draco ? Comme vous le disiez, j’ai l’impression qu’il se cache derrière une carapace et je ressens une certaine fragilité chez lui. Mon but étant de le rendre heureux, je ne voudrais pas me montrer maladroite. » Il n’y avait pas que de l’hypocrisie dans ses mots. Quitte à devoir épouser Draco, elle avait la volonté de faire au mieux pour que tout se passe bien. Et puis, elle avait été éduquée dans la soumission à l’autre.
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