‹ occupation : chasseur de prime, ancien rafleur du gouvernement devenu insurgé contre son gré et aujourd'hui occupé à traquer des criminels de guerre.
‹ maison : Gryffondor
‹ scolarité : 1989 et 1996.
‹ baguette : est en aubépine et contient un cheveu de vélane.
‹ gallions (ʛ) : 5949
‹ réputation : j'étais un chien fou dont il fallait se méfier mais que j'ai trouvé ma place, trouvé des gens avec qui travailler, avec qui être utile.
‹ particularité : particulièrement doué pour m'attirer des ennuis.
‹ faits : je suis sarcastique et insolent, que je démarre au quart de tour, que j'ai tendance à utiliser mes poings plutôt que ma baguette... mais il faut aussi savoir que je suis extrêmement loyal et qu'en dépit de ma tête brûlée, je ne laisse personne derrière.
‹ résidence : Après l'asile des aliénés, la planque des terroristes belliqueux et Poudlard, je suis de retour dans un appartement pas très reluisant du chemin de Traverse que j'occupe avec ma petit soeur Darcy, Blaise & Wendy.
‹ patronus : un rottweiler
‹ épouvantard : un fantôme.
‹ risèd : quelqu'un qui râle d'avoir été réveillée, perdue dans les draps défaits d'un lit baigné de soleil, un dimanche matin. Quelqu'un qui râle parce que "merde, pourquoi tu dois bosser le dimanche ? Putain ils se pensent tout permis ces aurors".
(Edit Staff. Ne pas effacer.)
All we do is driveMission : 'Kid' O'Faoláin & Sansa Rosier
» Sujet de missionOn vous a demandé d'amener ce groupe de six refugiés (une famille de deux parents avec deux petites filles et une mère et son nourrisson) jusqu'aux groupes de passeurs qui se chargeront de les extrader vers le continent. Pour se faire, vous avez pris un moyen de transport moldu (camionnette) et vous les avez rejoint au petit matin dans la ville de campagne où ils se cachent depuis début Juillet. Le plan est de s'éloigner de Londres pour éviter les Rafleurs et les agents du Ministère et de rejoindre Plymouth via des zones moldues, ce qui devrait être simple. Tout risque de se compliquer, en revanche, quand en arrivant, de nuit au port sorcier de Plymouth, vous réalisez que des Rafleurs font une descente et interrogent tout le monde à la recherche d'un trafic d'objets magiques. Et que les passeurs vous annoncent qu'ils n'arriveront qu'au matin.
» Rappel des règlesPrivilégiez l'action avec des RP qui ne doivent pas dépasser les 300 mots. De plus, la mission, une fois terminée, doit être signalée ici.
Approuvé par le Ministère de la Magie
⊹ MISSION : ALL WE DO IS DRIVE ⊹
❝ All we do is drive, all we do is think about the feelings that we hide. All we do is sit in silence waiting for a sign, sick and full of pride. All we do is drive. ❞
5:48AM — Elle était en retard, évidemment. Ce n'était que trois minutes, mais c'était du retard quand même et à une heure pareille, ça faisait une différence. Les bras serrés autour de son torse pour se tenir chaud, maudissant la campagne humide et glacée, Kid tenait dans sa main meurtrie un trousseau de clé, l'appréhension lui nouant l’œsophage et lui donnant l'impression de ne pas pouvoir déglutir correctement. Grosse joie. Il avait hoché la tête lorsqu'on lui avait demandé s'il savait conduire et techniquement, il n'avait pas menti. Comme le vélo, ça ne pouvait pas s'oublier, right ? Il était persuadé, cependant, que si on le foutait sur une bicyclette, il risquait de finir bien vite à terre. Il soupira, rajustant sa mise. Techniquement, il avait déjà conduit, il finirait par se débrouiller, si la blonde décidait de se pointer. Il serra un peu mieux sa veste en cuir, passa sa main libre sur sa nuque et jeta un coup d'oeil par-dessus son épaule. Ils devaient transplaner jusqu'à Buntingford, y trouver une camionnette, de préférence celle allant avec les clés qu'il avait dans la main et de là, ils devaient se rendre dans un village absolument perdu nommé Throcking, trouver une demi-douzaine de réfugiés, pour ensuite contourner Londres dans un détour ridicule et finalement se rendre jusqu'à Plymouth, s'en débarrassant en essayant de ne faire tuer personne... Ca allait être long. Ca allait être désagréable. Par merlin, il espérait que Sansa se pointe rapidement et que, à tout hasard, elle sache lire une carte routière. On avait pas idée de lui foutre une binôme pareille. Avait-elle un jour mis les pieds chez les Moldus ? Probablement pas. Il serra les dents, filant un coup de pied dans un caillou et luttant pour ne pas mentalement admettre qu'ils avaient beau se sauter au nez, ils finissaient quand même souvent par bien fonctionner ensemble. Plutôt crever que de le reconnaître, ceci dit.
On lui avait rendu sa baguette, pour l'occasion, merci, trop aimable et nerveusement, il passa sa main sur sa poche arrière pour vérifier qu'elle était toujours là, jusqu'à sursauter en entendant un craquement un peu plus loin. Faisant volte-face, il scruta la pénombre et leva les yeux vers les étoiles, sifflant d'un ton agacé : « Get your head out of your ass, Rosier, it's not a hat* » en espérant qu'elle se bouge un peu, ils n'avaient pas que ça à faire de 6 personnes – dont trois enfants, par Morgane ce qu'il redoutait – les attendaient déjà sûrement. Affichant un rictus, presque un sourire, mais pas vraiment, il déplia les bras et d'un geste vif, il fit tourner une fois les clés du véhicule, l'anneau métallique s'enroulant autour de son doigt pour revenir contre sa paume, contre la balafre. Au moins, il avait le contrôle, c'était déjà ça.
« *Sors toi les doigts du cul, Rosier, c'est pas un gant »
LA VEILLE AU SOIR. « Pas Kid. Pas encore. » ; voilà ce que Sansa implore en apprenant qu’elle va de nouveau devoir faire équipe avec lui. Après la mort de Denisa (qu’elle n’aimait pas particulièrement, au demeurant : trop imprudente, un peu folle, du genre à la mettre dans des situations inextricables par pur plaisir - pas fiable), depuis la mort de la demie vélane, donc, Sansa s’est faite à l’idée de rester seule. Elle prétend même que c’est exactement ce qu’elle veut (espérant mentalement qu’on ne la laissera pas faire, par ailleurs). Et voilà qu’on lui met encore Kid dans les pattes - ou plutôt, qu’on lui demande de s’arranger pour toujours rester dans les pattes du dit Kid. « Je suis pas baby sitter. Et d’ailleurs, il a pas tellement besoin d’être surveillé. » Elle s’évertue sans cesse à le défendre auprès des autres insurgés, à plaider en sa faveur - mais uniquement lorsqu’il a le dos tourné, bien entendu. D'ailleurs, elle a déjà préparé son excuse au cas où l’ex rafleur l’apprendrait : c’est pour me débarrasser de toi plus vite. Un mensonge, évidemment - mais qu’elle n’aurait pour le coup pas trop de mal à prononcer étant donné l’état de leurs relations plutôt houleuses. « Si vous tenez absolument à ce qu’on marche en duo, mettez moi avec Elias. » Elle a déjà fait quelques fois équipe avec son cousin, qui s’est imposé comme une sorte de mentor pour elle à son arrivée chez les Belliqueux - mon frère, qu’elle l’appelle, comme Simon, à défaut d’avoir pu connaître son véritable frère - mais force est de constater qu’elle… marche mieux avec Kid. Allez comprendre.
5h49. Alors sans trop rechigner (enfin, tout est relatif), elle s’est levée tôt, a décidé de prendre son temps pour le faire attendre un peu (forcément), et s’est finalement pointée. Derrière lui, plus précisément, entrée calculée dans l’idée de lui faire peur - c’est toujours tellement drôle, de le voir s’énerver parce que son coeur a loupé un battement en ne l’entendant pas s’approcher. Mais elle n'est même pas le temps de mettre son plan machiavélique à exécution que déjà, elle l'entend se plaindre. « Get your head out of your ass, Rosier, it's not a hat ». Elle le reconnait bien, là : toujours en train de jurer. Mais elle s’estime heureuse pour cette fois-là, puisqu’il l’a fait dans une langue qu’elle comprend, ce qui n’est pas toujours le cas (en vérité, elle trouve la langue maternelle de Kid plutôt du genre magnifique - mais bien sur, elle préfère prétendre que c’est trop agressif pour ses pauvres oreilles). « Toujours aussi… classe, à ce que je vois. » A croire que l’heure (trop) matinale la rend encore plus ironique que d’habitude ; ou peut-être est-ce simplement la présence de son binôme, frigorifié dans sa veste en cuir. « Ils t’ont rendu ta baguette, rassure-moi ? » Manquerait plus que ce ne soit pas le cas, et la blonde serait d’ores et déjà en mesure d’envisager que ce matin glacial pourrait bel et bien être son dernier. La vérité, c’est que la mission l’angoisse un peu, et pour cause… « Va y avoir des marmots. » crache t-elle en se frottant les mains dans l’espoir de se réchauffer un peu. « J’aime pas tellement traiter avec ces trucs-là. » continue Fauve, pas maternelle pour un sou, tandis que ses paroles forment un nuage dans l’air gelé dans la nuit mourante. Elle se demande si Kid est au courant de ce qui est arrivé à Yselia - les rumeurs vont si vite, chez les insurgés en mal de ragots. Elle se demande aussi si, le cas échéant, il la trouve idiote de tenir le môme pour responsable de la mort de sa soeur - mais après tout, qui d’autre pourrait-elle accuser, alors que sa dernière lueur d’espoir est morte en couche ?
Pour chasser les mauvais souvenirs, Sansa passe ses doigts sur le tatouage qui lui dévore presque intégralement le bras droit ; puis elle époussette un peu la veste de Kid et lui remet une mèche en place, gestes qui ne manqueront pas de l’agacer, elle en est sure, mais peu lui importe. Enfin, elle anticipe : avant même qu’il n’ouvre la bouche pour se plaindre, elle prend les choses en main. « Plus qu’à transplaner, j’imagine. Buntingford, c’est ça ? » Elle demande pour la forme : ils savent très bien tous les deux ce qu’ils sont chargés de faire. Ce qui est moins sur, en revanche, c’est de savoir s’ils y parviendront vivants.
‹ occupation : chasseur de prime, ancien rafleur du gouvernement devenu insurgé contre son gré et aujourd'hui occupé à traquer des criminels de guerre.
‹ maison : Gryffondor
‹ scolarité : 1989 et 1996.
‹ baguette : est en aubépine et contient un cheveu de vélane.
‹ gallions (ʛ) : 5949
‹ réputation : j'étais un chien fou dont il fallait se méfier mais que j'ai trouvé ma place, trouvé des gens avec qui travailler, avec qui être utile.
‹ particularité : particulièrement doué pour m'attirer des ennuis.
‹ faits : je suis sarcastique et insolent, que je démarre au quart de tour, que j'ai tendance à utiliser mes poings plutôt que ma baguette... mais il faut aussi savoir que je suis extrêmement loyal et qu'en dépit de ma tête brûlée, je ne laisse personne derrière.
‹ résidence : Après l'asile des aliénés, la planque des terroristes belliqueux et Poudlard, je suis de retour dans un appartement pas très reluisant du chemin de Traverse que j'occupe avec ma petit soeur Darcy, Blaise & Wendy.
‹ patronus : un rottweiler
‹ épouvantard : un fantôme.
‹ risèd : quelqu'un qui râle d'avoir été réveillée, perdue dans les draps défaits d'un lit baigné de soleil, un dimanche matin. Quelqu'un qui râle parce que "merde, pourquoi tu dois bosser le dimanche ? Putain ils se pensent tout permis ces aurors".
⊹ MISSION : ALL WE DO IS DRIVE ⊹
❝ All we do is drive, all we do is think about the feelings that we hide. All we do is sit in silence waiting for a sign, sick and full of pride. All we do is drive. ❞
5:48AM — « Toujours aussi… classe, à ce que je vois. » siffla-t-elle, arrachant un rictus au jeune homme, qui aimait définitivement agacer les gens. Sansa, en particulier, à vrai dire, sans doute parce que c'était plus bon enfant qu'ils ne voulaient l'avouer, sans doute parce qu'elle était tenace et à même de lui tenir tête, ce qui faisait pour des joutes plus intéressantes. « Ils t’ont rendu ta baguette, rassure-moi ? » La question le fit tiquer. Il n'aimait pas l'idée qu'on le rende ainsi vulnérable. Il avait l'impression d'être à nouveau un gamin que l'on surveillait constamment et à qui on confisquait ses jouets les plus bruyants. Se renfrognant un peu, il hocha simplement la tête et fit un geste obscène en directement de ses fesses pour prouver qu'il était armé, que la baguette n'était pas bien loin. « Va y avoir des marmots. J’aime pas tellement traiter avec ces trucs-là. » ajouta-t-elle, manquant alors d'arracher à Kid un commentaire sexiste. Lui demander à quoi elle servait si elle n'aimait pas les gosses, ceci dit, semblait peut-être un peu brusque étant donné l'heure, étant donné l'interlocutrice. Il n'était pas au courant des détails, parce qu'il faisait mine de ne s'intéresser à rien, mais de ce qu'il avait cru comprendre, la blonde avait perdu quelqu'un récemment, à cause d'un marmot, à cause d'un drame. Ce n'était pas ses oignions, n'est-ce pas, quand bien même il partageait ses missions avec elle. Elle ne savait pas grand chose de lui et l'inverse était tout aussi vrai, une entente tacite et sans épanchements, exactement ce à quoi il était habitué.
Trop près de lui, elle lui fit regretter la retenue qu'il avait montré. S'il s'était fendu de la remarque, elle n'aurait pas jugé judicieux de le pomponner comme un gosse. La toisant d'un air mauvais, il fit un mouvement sec comme pour s'éloigner de son emprise, prêt à lui taper sur les mains pour qu'elle cesse de l'arranger, mais il ne bougea pas. Trop fier pour reculer, pour fuir, pour montrer qu'elle le faisait chier... Ou bien moins dérangé que ce qu'il cherchait à faire croire, peut-être. « Plus qu’à transplaner, j’imagine. Buntingford, c’est ça ? » demanda-t-elle et levant les yeux vers le ciel, heure bleue s'étalant partout au-dessus d'eux, il répondit aussi en la raillant : « Et elle se souvient de la destination, magnifique ! » feignant alors un enthousiasme qui se voulait blessant. Sansa était là pour le fliquer, il en avait conscience et si ce n'était probablement pas sa décision – qui, après tout, pouvait réclamer Kid comme partenaire ? – il comptait quand même lui faire payer le résultat. Le dommage collatéral de cette histoire était blond, tatoué, de sang-pur et way out of his league.
Parce qu'ils n'avaient pas de temps à perdre, étant donné qu'elle les avait déjà mis en retard, il cessa de jouer avec les clés assez longtemps pour tendre son bras dans la direction de la jeune femme, récupérant sa baguette avec sa main libre et marmonnant : « Allez, donne moi la main pour traverser, que tu n'te retrouves pas sur une autoroute devant un camion » non pas pour la rabaisser, cette fois, mais parce qu'il avait passé plusieurs poignées de minutes à observer une carte du minuscule village où se trouvait le véhicule moldu, visualisant les lieux pour y arriver. Il pouvait bien la guider, réclamer un semblant de confiance, pour une fois. « On my count » lança-t-il, bientôt, « three, two... » il fut tenté de partir plus tôt, mais ce n'était pas le moment pour un démembrement brutal, clairement. « ...one » articula-t-il finalement, aspiré dans un vortex pour le moins désagréable.
Lorsqu'il ouvrit les yeux, inspirant profondément et toussant brutalement, d'avoir été trop secoué, ils se trouvaient sur un parking, derrière un restaurant servant à l'évidence principalement du fish'n'chips, information donnée par l'odeur des bennes à ordures non-loin d'eux. « Oh look, I found my people, the trash king is finally home » annonça Kid dans un murmure, prétendant à une précision de transplanage dont il ne pouvait en réalité que rêver. Un peu plus loin, garée contre un grillage bouffé par des ronces, se trouvait la camionnette blanche allant avec le trousseau de clé qu'il tenait toujours, dans cette main peut-être trop avide qu'il éloigna de la blonde. « J'te fais pas l'affront de te foutre dans le coffre mais c'est pas l'envie qui me manque... » balança-t-il finalement, faisant quelques pas en direction du véhicule, appréciant étrangement l'avantage que lui offrait son éducation faite le cul entre deux chaises, un pied chez les sorciers, l'autre chez les moldus.
Après un regard mauvais, Sansa hérite d’une remarque acerbe : « Et elle se souvient de la destination, magnifique ! » Du Kid tout craché qui ne devrait pas l’étonner ; et pourtant elle ne peut s’empêcher de pincer ses lèvres l’une contre l’autre pour ravaler une réponse désagréable. S’ils se lancent dans une joute verbale alors qu’ils ne sont même pas encore sur la route, ils n’y parviendront jamais ; alors elle sacrifie son sens de la répartie pour la mission et se contente d’assassiner le brun du regard. « Allez, donne moi la main pour traverser, que tu n'te retrouves pas sur une autoroute devant un camion » La blonde a la désagréable impression qu’il en profite encore pour rire d’elle, et elle n’est pas tellement tentée de lui prendre la main comme il le demande - quoique, peut-être pourrait-elle en profiter pour le mettre mal à l’aise en l’appelant papa ? (Ou en lui broyant les doigts ?). Toujours est-il qu’elle s’exécute finalement, un peu de mauvaise foi certes, mais décidant néanmoins de lui faire confiance. Elle se dit que ce n’est que pour cette fois, parce que la maniaque du contrôle qu’elle est a un mal fou à se reposer sur un autre ; le tout sans savoir si elle ne serait pas justement en train d’y prendre goût - prendre goût à Kid, bizarrement, et à leur manière de se protéger si efficacement en faisant mine de rien. « Avoue que tu trouves l’idée tentante. » assène t-elle tout de même. Une autoroute, un camion et adieu la petite Rosier, avec sa blondeur et ses roses sur la peau pour détourner l’attention des cicatrices.
Kid lance le décompte et elle ne peut s’empêcher de s’accrocher un peu à lui (pour que le transplanage se passe au mieux, bien entendu). Elle se dit qu’il sait où il va, et que de toute manière, il est certainement plus indiqué qu’elle pour ce qu’ils s’apprêtent à faire… conduire, l’horreur. Elle n’est même jamais montée dans une camionnette, pour être honnête, et une fois arrivés sur place, elle n’est toujours pas très sure de vouloir tenter l’expérience. Kid, en revanche, est parfaitement détendu, et presque joyeux (l’odeur de nourriture, peut-être ? Elle ne fait qu’émettre des hypothèses mentales - en ce qui la concerne elle a le ventre noué à l’idée de monter dans ce truc moldu). « J'te fais pas l'affront de te foutre dans le coffre mais c'est pas l'envie qui me manque... » « Tss » siffle Sansa pour toute réponse, agacée mais bel et bien déterminée à cacher son… malaise ? Oui, c’est le mot : elle aimerait être en mesure de prendre les devants, comme elle l’a quasiment toujours fait jusqu’à présent ; mener chaque minute de sa vie d’une main de fer (non pas qu’elle soit particulièrement heureuse de ce qu’elle est devenue, cela dit - mais il y a pire).
C’est avec réticence qu’elle monte dans la camionnette, côté passager. Les yeux rivés sur Kid, l’air de lui mettre la pression sans dire un mot. Il s’installe, elle s’accroche, puis se tourne vers la fenêtre pour ne pas montrer qu’elle est mal à l’aise, pas habituée, qu’elle se sent dans un environnement qui lui est un peu… étranger. Sang pur de base, forcément, élevée « comme il se doit » : dans la haine des moldus et de tout ce qui se raccroche à eux. Dennis lui avait montré quelques trucs, pourtant, à l’époque de Poudlard. Et elle suppose que c’est au tour de Kid de lui prouver qu’elle a raison de mettre tout le monde sur un pied d’égalité, qu’importe la pureté du sang. « Le sang moldu, dans ta famille, c’est de quel côté ? Ton père ? Ta mère ? » Elle a osé ; elle lui a posé une question personnelle, chose qu’ils s’étaient pourtant tacitement interdit. Comme pour la punir, la camionnette fait un truc bizarre alors qu’ils n’en sont qu’au démarrage ; elle… cale ? Il n’en faut pas plus à la Rosier pour paniquer un peu et s’accrocher à la poignée. « Kassidy O’Faoláin. » L’utilisation du prénom et non du diminutif est mauvais signe ; le moyen parfait pour retenir son attention. Elle doit surement massacrer un peu son nom de famille, aussi, au passage, mais elle s’imagine qu’il doit être habitué. « Si j'étais parvenue à me rappeler de ton second prénom, je l’aurai balancé aussi. Alors écoute moi bien. Si on a un accident, je te jure que je t’étripe. » Etrangement, la nervosité dessine presque un sourire sur ses lèvres au lieu de la rendre réellement agressive ; ou peut-être est-ce son doigt tremblant pointé sur Kid qui rend le tableau d’une Sansa énervée assez risible. Toujours est-il qu’ils reprennent la route sans trop d’encombres, avalant les kilomètres grâce à son binôme qui reprend la main plus vite qu’elle ne l’aurait cru (non pas qu’elle le sous-estime, mais qui pourrait conduire un truc pareil avec naturel ?). Le temps est long, surtout qu’elle ne compte pas vraiment la patience comme étant l’une de ses qualités majeures, mais elle s’abstient de poser de nouveau des questions, pas très rassurée à l’idée que la camionnette puisse de nouveau décider de se venger.
‹ occupation : chasseur de prime, ancien rafleur du gouvernement devenu insurgé contre son gré et aujourd'hui occupé à traquer des criminels de guerre.
‹ maison : Gryffondor
‹ scolarité : 1989 et 1996.
‹ baguette : est en aubépine et contient un cheveu de vélane.
‹ gallions (ʛ) : 5949
‹ réputation : j'étais un chien fou dont il fallait se méfier mais que j'ai trouvé ma place, trouvé des gens avec qui travailler, avec qui être utile.
‹ particularité : particulièrement doué pour m'attirer des ennuis.
‹ faits : je suis sarcastique et insolent, que je démarre au quart de tour, que j'ai tendance à utiliser mes poings plutôt que ma baguette... mais il faut aussi savoir que je suis extrêmement loyal et qu'en dépit de ma tête brûlée, je ne laisse personne derrière.
‹ résidence : Après l'asile des aliénés, la planque des terroristes belliqueux et Poudlard, je suis de retour dans un appartement pas très reluisant du chemin de Traverse que j'occupe avec ma petit soeur Darcy, Blaise & Wendy.
‹ patronus : un rottweiler
‹ épouvantard : un fantôme.
‹ risèd : quelqu'un qui râle d'avoir été réveillée, perdue dans les draps défaits d'un lit baigné de soleil, un dimanche matin. Quelqu'un qui râle parce que "merde, pourquoi tu dois bosser le dimanche ? Putain ils se pensent tout permis ces aurors".
⊹ MISSION : ALL WE DO IS DRIVE ⊹
❝ All we do is drive, all we do is think about the feelings that we hide. All we do is sit in silence waiting for a sign, sick and full of pride. All we do is drive. ❞
6:02AM — Claquant la portière pour la refermer, il s'était laissé tomber dans le siège conducteur, réalisant subitement que les moldus n'avaient pas vraiment prévu de quoi tenir une baguette, dans l'habitacle de leurs véhicule. Hésitant un instant, il haussa les épaules et balança son arme dans le porte-gobelet de la console centrale, testant s'il allait encore être foutu de l'attraper en cas de besoin de sifflant, plus pour lui que pour la jeune femme installée à côté de lui, un « Good enough » à peine audible. Avait-il un peu exagéré ses capacités à conduire lorsqu'on avait mentionné cette mission ? C'était possible, en effet, mais il était trop tard pour reculer et la pression était sans aucun doute la meilleure façon de réussir... Il l'espérait du moins. Inspirant profondément, il planta les clés dans le contact, essayant de trouver un semblant de familiarité dans les gestes. Here goes nothing, lança-t-il mentalement lorsque sa passagère demanda subitement : « Le sang moldu, dans ta famille, c’est de quel côté ? Ton père ? Ta mère ? » Et l'espace d'un instant, il tourna la tête pour lui jeter un regard surpris. Sincèrement surpris. Ce n'était pas le genre de questions qu'ils se posaient. C'était personnel et à vrai dire, c'était presque un peu devenu tabou, sans doute à cause de la guerre provoquée par le Magister et de la traque systématique des traîtres et sang-de-bourbe. Quelque chose du genre. Machinalement, il avait au même moment tourné les clés du véhicule pour le faire démarrer, jaugeant les pédales, n'embrayant surement pas correctement et calant d'un coup... Une chance sans doute, il pourrait toujours la blâmer – elle venait de le déconcentrer après tout – si elle râlait... Ce qu'elle ne manqua pas de faire. « Kassidy O’Faoláin. » lança-t-elle, lui faisant arquer un sourcil, parce qu'à tout prendre, il aurait pu parier que la blonde ne connaissait rien d'autre que le surnom d'usage auquel il répondait. Accrochée à la poignée comme à une bouée de sauvetage, elle avait pourtant employé son prénom et son nom de famille, lui donnant l'envie furieuse de répondre 'Oui Maman', insolent et un peu con. Avant qu'il ne puisse jouer à ça, ceci dit, elle ajouta « Si j'étais parvenue à me rappeler de ton second prénom, je l’aurai balancé aussi. Alors écoute moi bien. Si on a un accident, je te jure que je t’étripe. » et il souffla simplement, recommençant les manœuvres nécessaires pour lancer le moteur.
Crachotant un peu, la camionnette accepta néanmoins de démarrer, laissant la réalisation du trajet à venir tomber sur les épaules du jeune homme. « Tadhg » lâcha-t-il, quittant le parking du restaurant de Fish and Chips, tentant de son mieux de ne pas faire tressauter le véhicule. Tendu, allumant à la va-vite les feux qu'il avait oublié d'enclencher, il jeta un regard en direction de la blonde, ajoutant alors : « Mon second prénom, Tadhg. Et si on a un accident, tenir la poignée ne va pas t'aider, attache-toi à la place » et d'un geste presque souple, il désigna la ceinture à sa gauche, revenant vite tenir le volant et jurant parce qu'il déviait déjà un peu de sa trajectoire. « J'imagine que ce n'est pas le moment de mentionner que je n'ai pas conduit depuis que j'avais dix ans, hein ? » balança-t-il, corrigeant un peu sa mise, passant une vitesse, faisant grincer la mécanique qui, clairement, n'appréciait pas le manque d'expérience du conducteur. « Il y a des sorciers et des moldus des deux côtés, ils s'en foutent un peu là bas, le clan est plus important que le sang, du coup... » commença-t-il, avant de lâcher un « Fuck that... » tandis que l'embrayage s'emportait, un vrombissement secouant l'habitacle tout entier. « … du coup je peux pas vraiment te répondre, je crois. » et il s'arrêta là, ayant un peu perdu le fil de sa pensée dans l'incident.
Le souffle court, les articulations blanches autour du volant, il bougea la tête pour faire craquer sa nuque et essaya de se détendre un peu. Il était tôt, une chance, les rues étaient désertes, il fallait juste qu'il reprenne la main avant que les travailleurs commencent à envahir la chaussée, pressés et habitués à tout ça. Rien qu'à voir la façon dont il prit le premier rond point qui se présenta à eux, s'engageant sur une route bordée d'arbres et menant clairement vers la campagne, il eut envie de ricaner, regrettant ses choix quant à cette mission. A nouveau il jeta un regard vers la jeune femme, sentant la nervosité, se demandant si c'était la première fois qu'elle montait dans une voiture. Sans son allégeance, sans la guerre, aurait-elle eut la moindre raison pour foutre les pieds du côté moldu ? Certes, elle était loin de l'idée des sorcières de salon traditionnelles, elle avait de l'encre sur la peau et de la terre sous les ongles, elle savait se débrouiller et assurer ses arrières – même s'il ne voulait pas le reconnaître, préférant lui rappeler qu'elle frôlait à peine les cinquante kilos et n'avait rien d'imposant – mais tout ça était sûrement assez déroutant. Reportant son regard sur la route, il pu sentir son estomac faire un tour lorsqu'un poids lourd se profila au loin. Méticuleusement, il chercha à se placer au centre de sa voie, soudain nerveux et de se concentrer sur ça provoqua un autre bruit de moteur désagréable. Si elle était à moitié aussi nerveuse que lui, elle n'allait pas tarder à être insupportable... Il n'eut pas à chercher la solution très longtemps, à vrai dire et bien vite, il se retrouva à allumer la radio, trifouillant les boutons jusqu'à tomber sur un semblant de musique, n'importe quoi pour couvrir ses erreurs de conduite. Au bout de quelques poignées de secondes, crachats et bruits blancs, il pu se reporter sur la route entièrement alors qu'un rythme lourd s'échappait des enceintes, du rap suivant bien vite. Now this looks like a job for me so everybody just follow me, 'cause we need a little controversy, 'cause it feels so empty without me.* « Ah, voilà ce qu'il manque aux sorciers... » siffla-t-il, un peu sarcastique peut-être, pas certain qu'elle soit assez réveillée pour supporter ce genre de fantaisie moldue et ce même si elle se battait pour du libéralisme, belliqueuse enfant tirée d'une bonne famille et ayant décidé que la boue valait mieux que les soirées mondaines – ou peu importe ce que faisait l’Élite, puisqu'il ne pouvait qu'imaginer.
Crawls into my hollow chest, spreads over the emptiness
« Tadhg » claque la voix masculine, pleine de tension. Sansa jette un regard au conducteur, un peu perdue, et pour cause : elle n’a pas la moindre idée de ce qu’il vient d’essayer de lui dire. Quelle belle équipe de bras cassés ils font tous les deux, certains jours. La blonde met ce genre d’incident sur le compte de l’heure toujours bien trop matinale, mais ne s’aventure pas à lui demander plus de précisions pour autant. Elle commence à le connaître, ne serait-ce qu’un peu, et il n’est pas si imprévisible que certains se plaisent à le dire dès lors que l’on a trouvé comment marche la mécanique Kid. Elle sait qu’il a besoin de se concentrer, qu’elle a besoin d’être patiente, et que tout viendra en temps et en heure. Le voilà d’ailleurs qui reprend, de ces courtes phrases caractéristiques de la concentration : « Mon second prénom, Tadhg. Et si on a un accident, tenir la poignée ne va pas t'aider, attache-toi à la place. » « Ah. » fait-elle alors, montrant au passage toute l’étendue de son vocabulaire. Elle s’est un peu relâchée, un peu détendue, comme si elle se sentait bien. Sensation étrange et inhabituelle qui la pousse dans l’autre sens : récupérer sa répartie dès qu’elle le pourra. Mais d’abord, elle suit le conseil avisé de Kid, tirant un peu la gueule comme chaque fois qu’elle reçoit ce qu’elle apparente à un ordre, et s’attache en vitesse pour rester cramponnée à la ceinture, cette fois. Ce n’est pas encore trop ça, mais c’est déjà mieux, et plus confortable aussi. « C’est imprononçable, en tout cas. Taghd ? Tadhg. » Elle massacre son prénom, comme précédemment, mais peut-être que ça aura le mérite de le faire sourire un peu. Ils n’ont pas souvent l’air heureux, tous les deux.
« J'imagine que ce n'est pas le moment de mentionner que je n'ai pas conduit depuis que j'avais dix ans, hein ? » « Pas tellement, non. » répond Sansa du tac au tac, se crispant encore plus. Pour une double sécurité, elle garde un main sur la ceinture, remet l’autre sur la portière. Et trouve le moyen, en plus, de garder sa baguette dans tout ce bordel. Elle caresse le bois clair de son pouce, distraitement. Elle y est attachée, plus qu’elle ne voudrait bien l’avouer, comme à tout. Et se demande en coup de vent ce que ça fait, que de perdre ça, qu’on nous le retire comme si on n’était pas digne de l’avoir. Nouveau coup d’oeil à Kid, et pourtant elle n’est pas plus douce avec lui puisqu’elle renchérit : « Non vraiment, c’est pas le moment. Moi qui commençais à te trouver utile. » La mission la rend nerveuse, la nervosité la rend coupante. Etat permanent de tremblements, de coups d’oeil dans les rétros et de vigilance extrême. Ce mélange explosif couplé à lui, son binôme, qu’elle regarde un peu trop et pour lequel elle s’inquiète plus que de nécessaire. « Il y a des sorciers et des moldus des deux côtés, ils s'en foutent un peu là bas, le clan est plus important que le sang, du coup... » Elle y réfléchit encore alors que Kid perd le fil et se concentre sur la camionnette qui fait des siennes, pour changer. Parce qu’elle est un peu étonnée, un peu choquée. « Ils s’en foutent ? » qu’elle répète à mi voix, secouant la tête de gauche à droite avec l’air de ne pas suivre, une vive interrogation dans la voix. Comment peut-on s’en foutre, alors que des gens en crèvent ? Ils se sentent détachés des conflits d’un pays qu’ils ne considèrent pas comme le leur, peut-être. Mais pourtant Kid est là, et elle ne croit plus à cette histoire de type qui subit l’appartenance à un camp qu’il ne soutient pas, plus maintenant.
Le voilà qui allume la radio, l’air de rien, et elle ne dit pas non si ça peut les détendre. Elle le laisse choisir la station, même si ça gueule un peu, et cela dit en passant elle ne dit pas non pour autant. Kid a l’air de profiter, de connaître, même, et il fait remarquer que c’est ce qu’il manque aux sorciers. Elle ne sait pas trop s’il est sincère ou ironique, elle est trop occupée à répondre, l’air outré : « On a les Rotten Apple ! » Elle a cet air d’enfant capricieuse blessée dans son orgueil, cet air qui marchait si bien dans les soirées de l’Elite, et qu’elle utilisait chaque fois qu’elle trainait sa carcasse blasée d’un buffet à l’autre, alors même qu’elle n’avait rien de la petite idiote, tout de l’appliquée silencieuse. Tant d’années passées à se nier, avec maladresse, mais volonté. Aujourd’hui encore, elle a dans la tête des montagnes de questions. Certaines sur Kid, d’autres sur les choix qu’elle a pu faire ; et, désireuse d’oublier les sujets qui fâchent, elle se recentre sur la suite de la mission. On leur a tout décrit, le couple et leurs deux gamines, la mère et son nourrisson qui va surement piailler, ainsi que le village où toute la petite troupe les attend. Désoeuvrée, elle ouvre la boite à gants en quête d’une carte, et la trouve comme prévu, un peu déchirée et délavée mais toujours lisible. « Bon, ça doit pas être sorcier, tout ça. » lance t-elle en utilisant une vieille expression moldue apprise par Dennis il y a des années de ça, le doigt vagabondant sur le tracé des routes innombrables. « On en est plus très loin » fait-elle remarquer lorsqu’elle a enfin localisé la destination, sa voix couvrant tout juste celle d’Eminem. « On a pris de la marge, non ? Il faut juste qu’on arrive à Plymouth ce soir, si je me souviens bien. Remarque, tant mieux, ça nous permettra d’aviser en cas de problème sur la route, même si j’espère qu’il n’y en- prends à droite ! »
‹ occupation : chasseur de prime, ancien rafleur du gouvernement devenu insurgé contre son gré et aujourd'hui occupé à traquer des criminels de guerre.
‹ maison : Gryffondor
‹ scolarité : 1989 et 1996.
‹ baguette : est en aubépine et contient un cheveu de vélane.
‹ gallions (ʛ) : 5949
‹ réputation : j'étais un chien fou dont il fallait se méfier mais que j'ai trouvé ma place, trouvé des gens avec qui travailler, avec qui être utile.
‹ particularité : particulièrement doué pour m'attirer des ennuis.
‹ faits : je suis sarcastique et insolent, que je démarre au quart de tour, que j'ai tendance à utiliser mes poings plutôt que ma baguette... mais il faut aussi savoir que je suis extrêmement loyal et qu'en dépit de ma tête brûlée, je ne laisse personne derrière.
‹ résidence : Après l'asile des aliénés, la planque des terroristes belliqueux et Poudlard, je suis de retour dans un appartement pas très reluisant du chemin de Traverse que j'occupe avec ma petit soeur Darcy, Blaise & Wendy.
‹ patronus : un rottweiler
‹ épouvantard : un fantôme.
‹ risèd : quelqu'un qui râle d'avoir été réveillée, perdue dans les draps défaits d'un lit baigné de soleil, un dimanche matin. Quelqu'un qui râle parce que "merde, pourquoi tu dois bosser le dimanche ? Putain ils se pensent tout permis ces aurors".
⊹ MISSION : ALL WE DO IS DRIVE ⊹
❝ All we do is drive, all we do is think about the feelings that we hide. All we do is sit in silence waiting for a sign, sick and full of pride. All we do is drive. ❞
6:07AM — « On a les Rotten Apple ! » rétorqua-t-elle presque aussitôt, semblant vexée, comme si en annonçant que le rap qui dégueulait à présent de la radio, emplissant l'habitacle de la voiture, manquait à la communauté sorcière, il l'avait personnellement insulté. Peut-être l'avait-il fait sans le réaliser, mais il haussa simplement les épaules. Les Rotten Apple faisaient du bruit et faisaient la fête, là où ils allaient, il y avait des substances pour s'amuser et de l'alcool pour faire descendre le cocktail plus ou moins légal, c'était tout ce qu'il retenait... Certes, il avait peut-être laissé Darcy accrocher un poster du groupe dans l'appartement, faisant mine de s'en foutre mais lorgnant un peu sur la chanteuse, mais le groupe avait des paroles capables de filer des boutons à n'importe quel insurgé, aussi était-il un peu surpris de voir Sansa les défendre. Oh well, ce n'était pas son problème et de toute façon... De toute façon les souvenirs étaient bien loin, chassés au plus vite parce qu'il se retrouvait à songer à sa petite sœur et n'aimait pas ça, pas quand il avait entre les mains de quoi faire demi-tour et filer jusqu'à Londres pour aller la chercher, persuadé que Mal s'y prenait comme un manche à balai avec elle... Autant ranger ça bien loin avant de s'attirer des ennuis.
Jetant quelques regards agacés en direction de la blonde tandis qu'elle extirpait une carte routière de la boite à gant, lançant : . « Bon, ça doit pas être sorcier, tout ça. » et arrachant un sourire sardonique à Kid, qui s'empressa de siffler d'une voix à peine audible « I swear on Merlin, if you unfold that damn thing... » il continua à conduire en la surveillant à moitié. C'était souvent comme ça qu'il se justifiait, à vrai dire. Sansa n'avait probablement pas besoin d'être couvée, ceci dit. Elle lui avait sauvé la mise autant de fois qu'il avait rattrapé le coup la concernant et quelque part, ils fonctionnaient bien ensemble. Il avait souvent l'impression, pourtant, qu'elle n'était là que pour le chaperonné, le garder, aussi faire pareil semblait être une revanche acceptable, du moins c'était ce qu'il se répétait mentalement, à des lieux d'admettre qu'il aimait bien la regarder, tout simplement. S'attendant à ce qu'elle se chamaille sous peu avec la carte, il fit mine de régler le rétroviseur central, regardant vaguement ce qu'elle semblait pointer et grognant à moitié lorsqu'elle annonça : « On en est plus très loin »
Décidant de ne pas répondre qu'il savait très bien où il allait, lui, contrairement à elle, il fit mine de baisser la musique sans réellement toucher au bouton ceci dit. Sur la petite route, dans le brouhaha du moteur et le dépit du rappeur, il pouvait à peine l'entendre, mais s'il avait été mesquin, il aurait décrété que c'était là un avantage. Il l'écoutait, pourtant, manquant de la couper pour la reprendre lorsqu'elle déclara : « On a pris de la marge, non ? Il faut juste qu’on arrive à Plymouth ce soir, si je me souviens bien. Remarque, tant mieux, ça nous permettra d’aviser en cas de problème sur la route, même si j’espère qu’il n’y en- prends à droite ! » mais se contentant de filer un coup de volant assez violent, jurant sans retenu, d'abord en anglais puis en irlandais alors qu'il s'empressait de rétrograder pour ne pas laisser le moteur mourir à nouveau. Un crissement de pneu plus tard, il lâcha d'une voix trop vive un « You okay ? », persuadé qu'elle s'était cognée la tête contre la vitre dans le virage abrupte. La question lui semblant sans doute trop concernée cependant, alors il l'agrémenta alors d'un commentaire sarcastique : « Évite, ce genre de connerie, j'ai pas envie de devoir nettoyer ton sang avant de rendre le bordel et puis ça va dégoûter les pauvres idiots qu'on va chercher, déjà qu'ils se tapent ça, on va pas en plus les traumatiser... » et laissant la mécanique se plaindre et le compteur de tour s'envoler un peu trop longtemps, il passa finalement une vitesse supérieure pour qu'à nouveau ils puissent entendre la musique, le rap ayant laissé place à autre chose, le même genre de débit mais plus industriel, plus à son goût aussi*. « On devrait les trouver dans quoi ? Cinq minutes, dix à tout casser. Et commence pas à dire que tu veux pas qu'on se choppe des emmerdes, tu devrais savoir, depuis le temps, que c'est exactement comme ça qu'on se retrouve dans des trucs à la con... » lança-t-il, un peu moralisateur alors qu'il coupait un virage en sortant de sa voix, poussant la camionnette vers une côte qui, une fois passée, révéla un village niché dans la campagne, une lumière douce émanant de l'image pittoresque. Il s'attarda une seconde avant de demander : « Tu penses qu'on achète à bouffer pour occuper les merdeux ? », tandis qu'ils passaient le panneau d'un Tesco Express attaché à une station service et annonçant que l'épicerie était ouverte en continu. « Je dois bien avoir quelques pièces moldues qui traînent... »
Le virage est un peu trop brutal, mais elle ne peut en vouloir qu’à elle-même - la prochaine fois, elle préviendra Kid qu’il faut tourner avant qu’il ne soit déjà presque trop tard. Elle fait une piètre co-pilote - mais en attendant, ce n’est pas non plus ce qu’on lui demande habituellement. Kid, lui, se contente de jurer, surtout dans sa langue natale, avant de… s’inquiéter ? Sansa lève un sourcil étonné alors qu’il lui demande si elle va bien, une sorte de petite émotion dans la voix, comme une pointe de sincérité. Elle s’apprête déjà à le railler, sa bouche prenant un pli moqueur, mais le brun la devance et se justifiant : « Évite, ce genre de connerie, j'ai pas envie de devoir nettoyer ton sang avant de rendre le bordel et puis ça va dégoûter les pauvres idiots qu'on va chercher, déjà qu'ils se tapent ça, on va pas en plus les traumatiser... » La blonde a très envie de lancer un mouais pas super convaincu, ou encore pire, un tss agacé. Elle se retient, mais se renfrogne quand-même, parce que non seulement Kid vient de l’empêcher de se foutre de sa gueule, mais qu’en plus elle aimait bien l’idée qu’il fasse attention à elle. Rien qu’un peu. Un tout petit peu. Soudainement renfrognée, elle laisse échapper son trop plein de mauvaise foi en un grognement, tout en fixant le paysage qui défile de l’autre côté de la vitre sale : « Si une simple petite marre de sang suffit à les traumatiser, il est vraiment temps qu’ils quittent le pays. » Elle ne répond pas qu’elle va bien, parce que ce serait mentir. Elle ne lui demande pas non plus s’il n’a rien, parce qu’elle a décidé de s’en foutre, soudainement. Peut-être que ça commence à la froisser, leurs petits jeux. Peut-être qu’il y est meilleur qu’elle, et qu’il tiendra plus longtemps.
« On devrait les trouver dans quoi ? (J’sais pas). Cinq minutes, dix à tout casser. (Surement). Et commence pas à dire que tu veux pas qu'on se choppe des emmerdes, (Oh, tais-toi), tu devrais savoir, depuis le temps, que c'est exactement comme ça qu'on se retrouve dans des trucs à la con... » Elle lui lance un regard noir, presque assassin, comme pour lui demander de se taire rien qu’avec les yeux. Elle est douée pour ça, douée pour tout ce qui coupe. Et surtout, le ton qu’il emploie à le don de la mettre hors d’elle. Pour qui est-ce qu’il la prend - sa gamine ? Elle a envie de lui dire qu’ils devraient aller se faire voir, lui et sa morale. Et elle répond, piquante, furieuse : « T’en fais pas va, s’il arrive quoique ce soit, j’serai là pour te tirer de ce mauvais pas. » Elle fait sa connasse, elle se la joue détestable alors que c’est faux, alors qu’il l’a aidée autant qu’elle l’a fait. Et elle en rajoute une couche, réduisant leur duo à de la haine alors même qu’ils sont bien plus que ça : « Même si Merlin sait à quel point souvent, j’ai envie de te laisser crever. » Dingue comme un simple détail peut la contrarier, fou comme une petite phrase peut la faire craquer. Mais elle n’a jamais prétendu être calme, elle n’a jamais nier partir au quart de tour.
Kid stoppe la camionnette et pendant un instant, elle pense que c’est à cause de ce qu’elle a dit, elle pense que c’est le moment où il va riposter et où ils vont encore s’engueuler comme des idiots. Mais la pause survient parce qu’ils sont enfin arrivés quelque part, même si pour la Rosier, ça ressemble surtout à du nul part. Une station service agrémentée d’un genre de supérette. « Tu penses qu'on achète à bouffer pour occuper les merdeux ? Je dois bien avoir quelques pièces moldues qui traînent... » « Puisque c’est toi qui paye… » balance la blonde d’un ton trop dur, tout en ouvrant la portière sans demander son reste. Elle saute à terre, croise les bras pour conserver un peu de chaleur. C’est qu’il faisait meilleur à l’intérieur de l’engin, mine de rien. Puis elle subtilise les pièces de son partenaire, l’air de rien, sans lui demander la permission et enfin, sans l’attendre, elle file à grandes enjambées en direction des portes automatiques. Elle l’entend parler de trucs qu’elle ne comprend pas trop, des euros et des livres irlandaises, et elle fait semblant de s’en désintéresser alors même qu’elle s’efforce de suivre mentalement, et de mémoriser. Sans compter que la voix masculine la rassure ; parce que c’est lui, déjà, et parce qu’ainsi elle est certaine qu’il est bien derrière elle, aussi.
Une fois à l’intérieur, elle se plante au rayon bonbons, parce qu’elle a entendu Kid en réclamer. Et parce que logiquement, c’est ce que les gosses aiment. Et qu’ils vont bientôt en avoir sur les bras. Quant à elle, elle se contente de prendre des paquets au hasard, les examiner de plus près, et les reposer assez vite. Elle les qualifie de bizarres, pour la plupart. Sans compter qu’elle a l’impression de perdre son temps à trainer ainsi. Elle se dit qu’elle n’est pas venue là pour ça, culpabilise à l’idée qu’ils prennent une pause ; elle en veut encore à Kid, pour tout, pour rien. « Prends ce que tu veux, et vite. » Le ton est pressant et Sansa jette des coups d’oeil autour d’eux assez régulièrement. Le monde moldu ne la rassure pas vraiment, elle ne s’y sent pas particulièrement à l’aise. A vrai dire, la dernière fois qu’elle s’est sentie en sécurité quelque part remonte à des lustres. A Yselia, à Simon. A avant, il y a déjà plusieurs mois - si vite, c’est passé si vite. Elle s’accroche au bras de Kid, prétextant le faire pour lui rappeler de se dépêcher alors qu’elle est simplement à la recherche de ce qui lui manque - un peu de chaleur de la part de quelqu’un en qui elle pourrait avoir une totale confiance.
En moins de deux, ils sont ressortis sur le parking, et déjà elle aperçoit les réfugiés - enfin, une partie tout du moins. Les parents, leurs deux enfants. Elle suppose qu’en attendant le reste (mieux vaut penser le reste qu’autre chose, qui les humaniserait plus, de peur que la suite ne se déroule pas comme prévu et que sa conscience doive encore en subir les conséquences) ; elle suppose donc qu’en attendant, Kid et elle n’ont qu’à aller vers eux, et que d’un point de vue extérieur ils sembleront tous normaux - comme s’ils se connaissaient déjà, comme si tout allait bien, comme s’il n’y avait aucune mission à remplir.
‹ occupation : chasseur de prime, ancien rafleur du gouvernement devenu insurgé contre son gré et aujourd'hui occupé à traquer des criminels de guerre.
‹ maison : Gryffondor
‹ scolarité : 1989 et 1996.
‹ baguette : est en aubépine et contient un cheveu de vélane.
‹ gallions (ʛ) : 5949
‹ réputation : j'étais un chien fou dont il fallait se méfier mais que j'ai trouvé ma place, trouvé des gens avec qui travailler, avec qui être utile.
‹ particularité : particulièrement doué pour m'attirer des ennuis.
‹ faits : je suis sarcastique et insolent, que je démarre au quart de tour, que j'ai tendance à utiliser mes poings plutôt que ma baguette... mais il faut aussi savoir que je suis extrêmement loyal et qu'en dépit de ma tête brûlée, je ne laisse personne derrière.
‹ résidence : Après l'asile des aliénés, la planque des terroristes belliqueux et Poudlard, je suis de retour dans un appartement pas très reluisant du chemin de Traverse que j'occupe avec ma petit soeur Darcy, Blaise & Wendy.
‹ patronus : un rottweiler
‹ épouvantard : un fantôme.
‹ risèd : quelqu'un qui râle d'avoir été réveillée, perdue dans les draps défaits d'un lit baigné de soleil, un dimanche matin. Quelqu'un qui râle parce que "merde, pourquoi tu dois bosser le dimanche ? Putain ils se pensent tout permis ces aurors".
⊹ MISSION : ALL WE DO IS DRIVE ⊹
❝ All we do is drive, all we do is think about the feelings that we hide. All we do is sit in silence waiting for a sign, sick and full of pride. All we do is drive. ❞
6:20AM — « Puisque c’est toi qui paye… » Lança la jeune femme, sautant hors du véhicule et se saisissant des quelques livres sterling qu’il venait d’extirper de la poche de son jean usé. Dans la foulée, arrachant les clés du contact et claquant la portière une fois descendue de la camionnette blanche, il s’élança à sa suite, pas certain que laisser Sansa seule dans une station-service moldue était forcément l’idée du siècle. Râlant à moitié, comme toujours, il compta rapidement la monnaie en restant sur les talons de la blonde, qui fila vers les confiseries, se plantant entre les rayonnages avec un air perplexe.
Parce qu’il avait grandi entre le monde magique et le monde moldu, Kid n’avait jamais réellement connu ce choc culturel. Pour lui, les paquets en plastique tape à l’œil entassés sur les étagères en métal n’étaient guère différents des sucreries qu’il avait pu acheter à Pré-au-Lard lorsqu’il était autorisé à y aller et non collé pour une énième connerie. Il avait été perturbé par le fait que les anglais semblaient incapables de faire un paquet de chips décent – mais ça il ne le mentionnait pas vraiment, parce qu’il y avait quelque chose de très beauf, de très rustre, dans la nostalgie presque tendre que portaient les gosses irlandais aux paquets de Tayto dont ils avaient, gamin, fourré leurs sandwich – mais c’était plus une histoire tatillonne qu’un réel égarement provoqué par une société entièrement différente de ce qu’il connaissait, de ce dans quoi il avait été élevé. Sansa, elle, prenait puis reposait différents sachets de bonbons, semblant incapable de se décider mais le houspillant quand même au passage. « Prends ce que tu veux, et vite. » déclara-t-elle, pressante. Il aurait même pu s’aventurer à dire qu’elle semblait agacée, ce qui n’arrangeait rien pour la suite de la journée. Il préférait, du moins, dire qu’il remarquait ce genre de chose d’un point de vue stratégique, considérant comme elle risquait de lui péter entre les doigts et donc de l’handicaper, plutôt que d’admettre qu’il était surement trop attentif… Attentif comme le caissier moldu qui derrière son comptoir les observait, prêt à intervenir en cas de vol. Levant les yeux au ciel, attrapant deux paquets au hasard, il ravala le commentaire qu’il avait été sur le point de faire concernant l’indécision de la blonde, s’approcha un peu et souffla à son oreille à la place : « Just go with it, he’s watching and we don’t need random idiots remembering our faces, do we ? »
L’air de rien, jouant d’une complicité qui, à défaut d’être complétement feinte, restait exagérée parce qu’il était persuadé qu’elle n’était là que pour le baby-sitter et agréable –de temps en temps- avec lui, que par pitié, il enroula un bras autour de sa taille, laissant filer un sursaut de rire, la faisant bouger pour qu’elle soit cachée tandis qu’il tournait le dos au curieux. Appuyant brièvement son front contre celui de la jeune femme, espérant que l’étalage soit suffisant pour que l’autre détourne le regard, il ajouta tout bas, pointant un paquet « Tu risques pas de fondre, avec tout ce sucre ? Il parait que c’est mauvais pour les harpies… » Avant de rire pour de bon, tirant sa capuche d’un geste nonchalant et posant plus d’argent que nécessaire sur le comptoir abimé par le temps alors qu’ils filaient vers la porte.
Une fois dehors, une fois Sansa lâchée – comme les chats, il ne fallait pas la forcer à rester à un même endroit trop longtemps, ou bien il fallait courir le risque de se faire déchiqueter le visage – il réalisa bien vite qu’ils n’étaient plus seuls. « Well, showtime… » souffla-t-il, avançant vers la camionnette et planquant les bonbons qu’il tenait dans la portière de la camionnette, une fois cette dernière ouverte. Il avait beau joué la carte du détachement, il était nerveux, assez pour esquiver, un peu, assez pour siffler à la jeune femme : « j’vais voir s’il y en a d’autres, occupe-toi d’eux » et en s’éloignant, il ajouta : « après tout, t’as rien foutu pour le moment » en lui adressant un sourire goguenard et un regard moqueur tandis qu’il reculait. Faisant volte-face, il s’élança sur le parking, faisant le tour du petit magasin, scrutant les environs. Il avait attrapé sa baguette, sous son blouson, tendant l’oreille en guettant un danger potentiel, espérant ne pas avoir à s’en servir de bon matin. Un craquement se fit entendre alors qu’il revenait vers l’avant de l’échoppe et il manqua de sursauter. Se forçant au calme, se disant que c’était sans doute juste un renard ou un chat de gouttière, il pressa pourtant le pas, revenant jusqu’à la blonde dont il toucha l’épaule pour signifier qu’il était revenu, tirant la tronche pour que les réfugiés ne lui parlent pas. « J’espère qu’on va vite pouvoir se tirer d’ici, entre le caissier et l’espèce de brouillard qui menace de se lever, je le sens pas, ce coin… » murmura-t-il, juste assez haut pour qu’elle puisse l’entendre, essayant de ne pas être alarmant.
C’était à se demander pourquoi on leur filait des missions humaines, l’un ne pouvant réellement rattraper l’autre. Il soupira, fuyant le regard des inconnus qu’ils devaient conduire jusqu’au sud-ouest du pays, regardant la purée de pois qui commençait à se former dans le petit champ de l’autre côté de la route. Les matins étaient toujours aussi agréables, surtout avec une humidité pareille, ça allait être un plaisir à naviguer… Il allait lancer qu’au moins les gosses étaient calmes quand un bruit strident se fit entendre, plainte d’outre-tombe, pleures d’un bébé. « Oh for fuck’s sake » grogna-t-il, se souvenant subitement de qui ils attendaient pour partir. « Get in, I’ll take care of her » ajouta-t-il en faisant un signe à Sansa, rapidement, passant une main devant son visage pour essayer de se contenir. Un peu plus loin, une silhouette frêle tenant un enfant braillant tout ce qu’il savait se pressait vers le véhicule, là pour rejoindre les quatre personnes déjà installés sur les banquettes arrières de la camionnette empruntée.
« Just go with it, he’s watching and we don’t need random idiots remembering our faces, do we ? » Elle se demande en un éclair s’il est conscient de l’effet qu’il lui fait - puis elle se reprend tout aussi vite, s’interdisant d’y penser. Il est absolument hors de question qu’elle se risque à s’attacher à Kassidy plus que de raison - déjà parce que le danger rôde beaucoup trop dans leurs vies et que ça n’arrive pas qu’aux autres, comme elle a pu le remarquer à de nombreuses reprises, et plus récemment avec la mort de Denisa ; mais aussi parce qu’il pourrait très surement la trahir, prêt à retourner sa veste à tout instant. Elle a envie de lui faire confiance, de lui faire confiance aveuglément, même, mais elle garde en tête (presque malgré elle) les avertissements distillés à demi mot dans les rangs belliqueux. Elle se souvient parfaitement de ce qu’on dit de lui, qu’il n’attendrait qu’une occasion propice pour tourner les choses à son avantage et tous les planter (même elle, oh oui, même elle, ça ne fait aucun doute), et elle est incapable d’oublier son ancienne qualité de rafleur. Parfois, elle se demande où ils en seraient si les choses s’étaient passées autrement - si elle était tombée sur le Kid rafleur, pas l’insurgé forcé. Elle se console maladroitement avec l’idée qu’elle n’était pas encore entrée dans les rangs de la résistance, alors - mais tout de même, l’aurait-il épargnée ? (Et aujourd’hui, si la tuer pouvait lui apporter quelque chose, une pseudo rédemption ou peu importe, elle n’en sait trop rien - est-ce qu’il s’aventurerait à l’épargner ?). Dans le doute, Fauve reste prudente - oh, elle n’en avait pas tellement l’habitude, avant, quand elle n’était qu’une (bien piètre) sorcière de salon baignant dans un luxe déchu et prétendant vouloir redorer le blason d’une famille sur le déclin, bien que toujours pure ; non, elle n’en avait pas l’habitude, mais peut-être la prudence s’est-elle développée en même temps que son instinct de survie, aujourd’hui plus fort que tout, plus fort même, peut-être, que l’attirance incontrôlable qu’elle ressent pour O’Faolain, le petit loup.
S’en tenir éloignée, surtout, s’en tenir éloignée.
Alors Sansa ne répond pas grand chose, mais elle n’est pas spécialement connue pour être très bavarde, de toute manière, et il commence surement à la cerner un peu. Elle ravale une remarque désobligeante, bon gré mal gré - elle a sur le bout de la langue l’envie de lui demander de s’écarter. Non pas que notre appartenance à des milieux sociaux différents ne me dégoute, mais j’apprécierai que tu recules. Ce genre de remarque, c’est tout ce qu’elle déteste, très précisément, et de toute façon cette différence ne veut plus rien dire ici - ils sont tous les deux dans un état aussi lamentable l’un que l’autre (elle voudrait un bain chaud, elle voudrait tellement un bain chaud, certains jours). Mais quand même, elle aimerait plus d’espace, elle aimerait pouvoir se remettre à réfléchir, et non pas perdre ses moyens comme une adolescente amourachée. Elle n’est pas comme ça, par Merlin, elle n’est pas si frivole (mais il est vrai qu’elle est maladroite, si maladroite avec les sentiments, quels qu’ils soient). Elle pose sa main sur le bras qu’il vient d’enrouler autour de sa taille, sans trop savoir pourquoi - elle pourra toujours faire mine de le repousser, si l’envie lui prend de se justifier. Puis elle se laisse glisser comme il l’entend, ne devinant qu’à ce moment que toute cette mascarade a pour seul but de détourner l’attention d’eux. Elle n’est pas tellement sure qu’ils y parviennent, du reste, mais tenter en valait peut-être le coup. « Tu risques pas de fondre, avec tout ce sucre ? Il parait que c’est mauvais pour les harpies… » Ils sont front contre front, et elle meurt d’envie de lui dire que c’est un geste qu’elle ne fait qu’avec de très rares personnes, quand elle a vraiment grand besoin d’être rassurée - besoin qu’elle a souvent ressenti, ces derniers temps, certes, mais dont elle n’a jamais rien montré, pas même à Elias qu’elle refuse d’inquiéter et qui, de toute manière, a déjà ses propres difficultés à gérer. Il y a trop de cauchemars qui hantent les couloirs de leur asile, endroit qui devrait pourtant être un havre de paix (amère ironie), et les draps de fortune dans lesquels ils dorment semblent ne jamais vouloir se réchauffer. « Dis. Encore. Un. Mot. Et je t’égorge. » tranche t-elle, les poils des avants bras hérissés comme un chat en colère. Oh, elle devine bien qu’il ne sera aucunement effrayé par cette menace instinctive - peut-être même serait-il foutu d’en sourire ? Mais il n’y a rien qu’elle puisse faire contre ses réflexes de défense, enclenchés presque inconsciemment lorsque l’on entre dans son espace vital - à plus forte raison quand ce quelqu’un est un irlandais qui parvient tout doucement à briser ses défenses.
L’air extérieur est, bien que froid, plutôt revigorant et lui fait un bien fou à la seconde même où il s’abat sur son visage - mais la sensation n’est que de courte durée, car déjà Kid et elle ne sont plus seuls. « J’vais voir s’il y en a d’autres, occupe-toi d’eux. Après tout, t’as rien foutu pour le moment » En guise de réponse, Sansa lui frappe l’épaule avant qu’il ne se défile, pas assez fort pour lui faire le moindre mal mais suffisamment tout de même pour qu’il sache à quoi s’attendre dès que leur mission sera terminée. Le brun s’étant déjà éloigné, elle n’a pas d’autre choix que de cracher son venin sur l’une des personnes qu’ils sont chargés d’acheminer en dehors du pays : « Encore une pique comme ça et je jure que je mettrai mes menaces à exécution. » La femme à laquelle elle vient d’adresser la parole n’a pas la moindre idée de quelles sont lesdites menaces, mais elle semble prendre pour acquis que la blonde n’est pas réellement sérieuse. Peut-être parce qu’en tant que duo, Kid et elle sont supposés bien s’entendre, et que par définition, il ne peut s’agir là que d’amour vache. Peut-être parce que l’attachement caché qu’ils ont l’un pour l’autre, bien malgré eux, commence à être suffisamment palpable. Ou alors peut-être bien que la guerre la pousse à essayer de réconforter tout un chacun - toujours est-il qu’elle a une ébauche de sourire aux lèvres, de ces sourires réconfortants que Sansa n’avait plus vu depuis la séparation (douloureuse) d’avec son père adoptif. C’est suffisant pour la chambouler jusqu’à l’arrivée du louveteau, qui l’aurait presque faite sursauter en posant la main sur son épaule si elle ne s’était pas tant entrainée à essayer d’étouffer toute manifestation de peur. C’est comme se mettre à courir alors que l’on est pas totalement sur d’être poursuivi - ça appelle la panique, c’est un truc qu’elle se souvient avoir appris lorsqu’elle jouait de nuit dans les jardins du manoir familial avec Yselia, lorsqu’elles étaient gamines, prétextant avoir des monstres à leurs trousses.
Peut-être bien qu’elles ont vraiment eu des monstres à leurs trousses, finalement.
« J’espère qu’on va vite pouvoir se tirer d’ici, entre le caissier et l’espèce de brouillard qui menace de se lever, je le sens pas, ce coin… » Sansa relève la tête et contemple le champ d’en face sans mot dire. Kid a raison : une sacrée couche commence à les envelopper, un peu comme dans les mauvais films d’horreur. Pour couronner le tout, elle entend soudainement des pleurs d’enfants, et aucun son n’est plus à même de lui glacer le sang que celui-ci. Ses yeux glissent vers Kid, qui déjà promet de s’en charger. Elle a envie de le remercier, mais il a déjà filé. Alors elle le laisse faire, se chargeant quant à elle d’installer leurs autres passagers. Elle a tout autant envie de partir que lui ; mais elle se doute bien qu’il y a encore plus pressé qu’eux. Elle fait des efforts, prend sur elle, rassure et ébauche des sourires, même alors que Kid revient accompagné de leurs deux derniers passagers. « De retour sur la route » fait elle remarquer alors qu’elle monte aux côtés du brun une nouvelle fois, faisant abstraction de l’enfant qui sanglote encore un peu. Dès qu’ils ont démarré, elle tente de se mettre à l’aise, tourne distraitement sa baguette entre ses doigts, lance un regard qui se veut rassurant à son pilote, et se donne le droit de choisir la musique elle-même.
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Ce n’est que bien des heures plus tard qu’ils arrivent à Plymouth - le matin beaucoup trop frais a laissé la place à une nuit tout aussi glacée. Bordel, ne devrait-il pas faire meilleur ? C’est surement l’air de la mer, pense t-elle, ça ne peut être que ça - au moins le port offre une jolie vue, tout du moins le genre de vue qu’elle apprécie, avec les silhouettes de bateaux qui se découpent sur le ciel noirci. L’autre point positif réside dans le fait que le marmot le plus jeune s’est endormi - et les deux petites filles sont aussi sages que leurs parents, relativement silencieuses et calmes. Elles ont sensiblement le même âge, et Sansa a eu toute la journée pour trouver laquelle était la meneuse (celle avec les tâches de rousseur, qui n’a qu’une seule fossette, et dont le visage d’ange ne demande qu’à survivre). Toute la journée, c’est long, surtout avec la conduite de Kid (« même ta conduite est agressive », lui a t-elle fait remarquer à un moment, aux alentours de midi, ou peut-être était-il déjà plus tard que ça - puis elle a cessé de se plaindre).
Et maintenant qu’ils sont arrivés, elle se prend à espérer que les passeurs ne tardent pas trop, que tout ça puisse se terminer rapidement. Dire qu’elle s’est attachée à leurs passagers seraient mentir - elle s’emploie trop à nier sa sensibilité pour ça. Mais… mais peut-être un peu, quand-même. Elle ne sait pas et, comme un peu plus tôt dans la journée, elle classe mentalement ce sujet dans la liste de ceux qu’elle se refuse d’aborder (aux côtés de Simon, d’Yselia, de son père, et surtout de Kid, nouvel arrivé dans ce grand bordel). Ce dernier semble d’ailleurs soudainement agité - si les autres ne l’ont pas senti, Sansa l’a en revanche très vite remarquer. C’est qu’elle est douée pour décrypter les gens, lui tout particulièrement, lui auquel elle fait bien trop attention. « Qu’est-ce qui ne va pas ? » demande t-elle dans un murmure à peine audible, dans l’espoir de garder leur conversation secrète et d’éviter de réveiller - voire pire, d’alarmer - qui que ce soit. Il a quelque chose dans les yeux, quelque chose d’insaisissable, quelque chose qui ne présage rien de bon.
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