‹ occupation : chasseur de prime, ancien rafleur du gouvernement devenu insurgé contre son gré et aujourd'hui occupé à traquer des criminels de guerre.
‹ maison : Gryffondor
‹ scolarité : 1989 et 1996.
‹ baguette : est en aubépine et contient un cheveu de vélane.
‹ gallions (ʛ) : 5966
‹ réputation : j'étais un chien fou dont il fallait se méfier mais que j'ai trouvé ma place, trouvé des gens avec qui travailler, avec qui être utile.
‹ particularité : particulièrement doué pour m'attirer des ennuis.
‹ faits : je suis sarcastique et insolent, que je démarre au quart de tour, que j'ai tendance à utiliser mes poings plutôt que ma baguette... mais il faut aussi savoir que je suis extrêmement loyal et qu'en dépit de ma tête brûlée, je ne laisse personne derrière.
‹ résidence : Après l'asile des aliénés, la planque des terroristes belliqueux et Poudlard, je suis de retour dans un appartement pas très reluisant du chemin de Traverse que j'occupe avec ma petit soeur Darcy, Blaise & Wendy.
‹ patronus : un rottweiler
‹ épouvantard : un fantôme.
‹ risèd : quelqu'un qui râle d'avoir été réveillée, perdue dans les draps défaits d'un lit baigné de soleil, un dimanche matin. Quelqu'un qui râle parce que "merde, pourquoi tu dois bosser le dimanche ? Putain ils se pensent tout permis ces aurors".
⊹ MISSION : ALL WE DO IS DRIVE ⊹
❝ All we do is drive, all we do is think about the feelings that we hide. All we do is sit in silence waiting for a sign, sick and full of pride. All we do is drive. ❞
9:37PM — Il commençait à fatiguer. Son dos tirait, il était agité et ailleurs à la fois, la nuque raide et les mains crispées sur le volant. Régulièrement, il secouait la tête pour chasser au loin l’envie de s’assoupir pour quelques instants qui menaçait de prendre le contrôle. Il ne pouvait pas se permettre de s’endormir. Pas quand le véhicule, cette camionnette dont l’habitable semblait crée pour être bruyant et inconfortable, était plein. Des enfants, des innocents, et puis Sansa sur le siège à côté du sien… Il avait fait de son mieux pour éviter de trop s’emporter face aux remarques de la jeune femme, quand bien même il en méritait bon nombre. Brusque, il l’était. Il manquait d’entrainement… Non, à vrai dire, il manquait d’apprentissage et ça se sentait. En dehors de la blonde, ceci dit, personne n’avait trouvé le courage de dire quoi que ce soit, pas même les réfugiés adultes qui, au fond, pouvaient peut-être s’avérer meilleurs conducteurs que lui, puisque né-moldus. Lorsqu’il réalisa ça, lorsqu’il réalisa qu’ils avaient oublié de demander si quelqu’un dans l’assistance pouvait éviter les à-coups et les virages mal assurés, le soleil s’était déjà couché depuis un moment, il eut subitement envie de se frapper le front. C’était trop tard cependant, le mal était fait et puis surtout, ces gens comptaient sur eux, attendaient des pros, des gens sachant ce qu’ils faisaient. A la place, évidemment, ils s’étaient retrouvés avec deux gamins se chicanant souvent. Ils ne devaient pas savoir que c’était là un duo bien improbable dont la moitié était là par défaut, sans avoir réellement pu choisir son allégeance mais sans réel désir de changer à nouveau de camp. Machinalement, Kid fronça les sourcils, jetant un regard dans le rétroviseur et pestant d’une voix inaudible contre les phares qui l’éblouissaient et espérant que la jeune femme ne lui balance pas que ce n’était pas parce qu’il avait oublié d’allumer les siens à la tombée de la nuit, peinant à voir pendant plusieurs kilomètres avant d’y songer, qu’il avait le droit de critiquer les autres automobilistes d’être un peu moins gauches, un peu moins idiots, un peu plus dans leur élément. Rien ne vint pourtant et continuant à suivre les panneaux, alors que ses changements de direction se faisaient peut-être un peu plus souples, ses passages de vitesse un peu moins abruptes, il jeta un regard rapide en direction de sa partenaire de mission, attrapant une image fugace d’elle tandis qu’ils passaient sous un lampadaire, reportant ensuite son attention sur la route et s’éloignant à nouveau de la civilisation et des voieries éclairées
Il avait coupé la musique depuis un moment, trouvant qu’il parvenait mieux à se concentrer lorsqu’il n’y avait pas trop de bruit. Il aurait aimé sembler détaché mais ce n’était pas un luxe qu’il pouvait s’offrir, pas vraiment. Ce qu’ils faisaient était illégal dans les deux mondes. Il conduisait sans permis et transportait des individus que le gouvernement voulait appréhender. Ce qu’ils faisaient avait le potentiel de tellement partir en vrille, tellement merder qu’il ne voulait pas y penser. A la place, il jouait seul à une espèce de chasse au trésor, guettant les panneaux indiquant quoi que ce soit de familier parce qu’entendu un peu plus tôt, suivant comme il le pouvait un itinéraire vague et inconnu et espérant trouver rapidement de quoi se garer et partir se dégourdir les jambes dans le froid, quitte à ne faire que trois fois le tour du maigre refuge qu’offrait le véhicule pour ensuite revenir derrière le volant et zoner en faisant mine de monter la garde, trop fatigué pour être utile.
Il savait ce qu’il cherchait, il ignorait juste où chercher exactement. C’était le genre de situation qui avait tendance à le frustrer. Il passait pour quelqu’un d’imprévisible mais il aimait avoir un semblant de plan, il aimait avoir une direction générale et si possible un peu moins vague que l’idée qu’il suivait actuellement, à savoir celle consistant à trouver la mer. Quelques centaines de mètres après avoir râlé contre un homme qui venait de lui griller une priorité – du moins il était sûr à 80% que c’était ce qu’il s’était passé et qu’il ne venait pas d’enfreindre une énième loi moldue – il afficha pourtant un sourire tandis qu’ils trouvaient le parking d’une petite plage se trouvant en contre-bas, accessible par des marches en bois dont la rambarde sentait bon les échardes salement plantées dans des doigts d’enfant.
Sans trop de cérémonie, il se gara en essayant de garder un semblant de visibilité en dépit des arbres et panneaux touristiques décorant un peu les lieux. La route n’était pas assez loin pour que les lieux soient totalement isolés, ce qui marchait dans leur sens mais également contre eux. S’ils pouvaient voir, ils pouvaient être vus et le parking était peut-être un peu découvert au goût du jeune homme. Les rafleurs, pourtant, il le savait pour en avoir été un, avaient pour habitude de chercher de façon retorse dans les recoins les plus oubliés. Peut-être que se cacher ainsi en pleine vue était la plus viable des solutions ? Il n’était pas sûr de lui mais à court de bonnes idées – en avait-il jamais vraiment ? – il garda le silence, faisant simplement craquer son cou en essayant de se remettre des heures de conduite.
Les passeurs finiraient par arriver et ils pourraient partir, se poser en rase campagne, il pourrait dormir. Il n’avait que quelques heures à attendre pour ça, quelques heures à tenir, moteur coupé malgré le froid qui finirait par réellement les mordre. Quelques minutes s’égrainèrent avant que le mauvais pressentiment qu’il avait pu ressentir à la station-service revienne jusqu’à lui. Et soudain, il se demanda s’ils avaient été suivis. Et soudain, il n’était plus si certain qu’ils soient seuls. Il n’y avait pas d’autres voitures en vue mais les dernières habitations n’étaient pas assez loin pour que l’on puisse exclure la possibilité de jeunes gens venant faire les idiots sur la plage. Il avait eut dix-sept ans aussi et il avait passé des nuits dehors, se foutant de la température, s’accrochant juste à un semblant de liberté, faisant le con avec Mal, avec Darcy, avec tous les gens qui avaient pu les suivre dans leurs aventures. Que ce soit pour enchainer les bières dans la forêt à côté de la ferme ou marcher sur des kilomètres pour arriver jusqu’au lac voisin, il avait suffisamment usé ses pompes dans la rosée pour savoir que c’était possible, aussi lorsqu’il commença à entendre du bruit, au loin, il chercha à se raisonner… jusqu’à poser les yeux sur une silhouette bien trop reconnaissable, dans le rétroviseur central.
Il devait sembler agité, plus que d’ordinaire, parce que Sansa demanda soudain : « Qu’est-ce qui ne va pas ? » d’une voix si basse qu’il comprit qu’il portait sur lui son anxiété soudaine, le retour du mauvais pressentiment, le feeling atroce lui serrant les tripes. Elle parlait doucement pour ne pas propager la panique, mais lorsqu’il baissa les yeux sur ses mains, il réalisa qu’il tremblait, s’étant cru immobile. Difficilement, il avala sa salive, sentant à quel point sa gorge était nouée et il jeta un regard un peu fou à la jeune femme. « Je. » commença-t-il, ne sachant même pas comment formuler le doute qui prenait petit à petit le dessus. « Je crois qu’il y a un ancien camarade à moi, là-bas, » souffla-t-il, fermant les yeux une seconde pour laisser la perspective et les conséquences possibles s’imprégner. Elle comprendrait vite qu’il ne parlait pas d’une connaissance de Poudlard. Il y avait un rafleur à deux ou trois cents mètres de la camionnette. « Branson, » siffla-t-il, plus pour lui qu’autre chose, réouvrant les yeux et fixant la silhouette dans la surface réfléchissante. « Faut… » commença-t-il, son cerveau bloquant tandis que les mots se pressaient pour sortir. Faut bouger de là, ce type est sadique, ce type est bon dans son boulot, c’est un putain de nifleur et puis il pouvait déjà pas m’encadrer à l’époque mais alors là… il ne pouvait rien dire de tout ça cependant. « Tu te sens de rester là le temps que… » essaya-t-il de continuer, à voix basse, mais l’idée de la planter, seule, avec des inconnus effrayés pendant qu’il faisait merlin sait quoi sans savoir exactement combien de sa petite escouade Branson avait avec lui ne lui plaisait guère. Croisant le regard de la jeune femme, y restant accroché une seconde, il jura à voix basse, le son quittant à peine sa bouche tandis que les mots se traçaient sur ses lèvres. « S’il est encore là dans cinq minutes, je transplane pour l’entrainer plus loin, je le sème et je reviens aussi vite que possible, tu restes tranquille, deal ? » murmura-t-il finalement, à nouveau à regarder dans le rétroviseur, cherchant le rafleur qui se baladait sous l’œil de la lune, argenté et menaçant, un danger latent. Penché au-dessus du levier de vitesse pour parler à Sansa sans que personne ne puisse entendre, il ajouta aussi bas que possible : « Ca va aller, ça veut juste dire qu’on est au bon endroit, il va se lasser, en avoir marre de se geler, se casser pour aller se saouler... Un rafleur quoi, lazy piece of shit... » se demandant combien de tout ça il pouvait croire de son côté, alors que son estomac était noué et tous ses sens en alerte. Hell no, il n’allait pas se faire prendre comme ça, pas en faisant tomber Sansa avec lui.
Les mains de Kid tremblent tellement qu’elle ne peut s’empêcher de les enrober dans les siennes. Si son geste se veut doux et rassurant, pour une fois, elle n’en est pas moins sous tension ; voir son binôme dans cet état suffit à mettre tous ses sens en alerte, comme si leurs corps se communiquaient mutuellement des émotions. Quoiqu’elle en dise lorsqu’on la questionne sur le duo qu’ils forment, elle commence à savoir le décrypter, à savoir comment agir pour combler ses lacunes, et quand se mettre en retrait pour qu’il comble les siennes. C’est précisément l’un des moments où il détient la clé - il semblerait que le petit loup ait flairé le danger bien avant le fauve - mais cela n’empêche pas la blonde de pouvoir apporter le peu qu’elle a : du sang froid. Ses doigts s’aventurent le long de la mâchoire de l’ancien rafleur, un peu pour que le contact le détende, un peu pour qu’il tourne le regard vers elle et reste focalisé sur ses yeux clairs. Elle juge encore mieux l’état totalement paniqué du Gryffondor à ses prunelles effrayées qu’à ses mains tremblantes. « Je. » Sansa l’encourage d’un geste, sans mot dire, et il poursuit : « Je crois qu’il y a un ancien camarade à moi, là-bas. » Plus vive d’esprit qu’elle ne l’a été depuis le début de leur interminable journée, elle comprend immédiatement de quoi il s’agit. Les rafleurs, ce sont un peu sa hantise ; mais cela dit, quel insurgé ne serait pas tétanisé par la simple mention de ce nom ? Il faudrait être fou, assurément, pour ne pas craindre d’être attrapé ; et aussi proche de la folie qu’elle soit certainement, il n’empêche qu’elle sent une vague de peur l’envahir. « Branson. » Si ce Branson l’attrape, nul doute qu’elle en payera le prix fort ; pire, les autres Rosiers encore en vie verraient surement des répercussions d’une taille monstre s’abattre sur leurs vies, des répercussions plus grandes encore que celles les ayant frappés suite aux départs consécutifs d’Elias et de la blonde. Elle pense à sa famille, oui, en une fugace seconde ; mais elle pense aussi à lui, à Kid. Le fauve n’a aucune idée du traitement réservé aux traitres chez les rafleurs - mais nul doute que le brun serait considéré comme tel, et qu’il n’en sortirait probablement pas vivant. Ses dents se serrent, puis ses lèvres se crispent, tandis que Kid ouvre les yeux et fixe un point dans le rétroviseur. De là où elle est, elle voit évidemment différemment ; alors elle se décale vers lui, et parvient enfin à capter la silhouette si menaçante, qui les guette sans réellement estimer le prix de ce qu’elle pourrait bien trouver. « Faut… Tu te sens de rester là le temps que… » « Non » qu’elle répond instinctivement. Non, pas question que je reste dans cette ébauche de sécurité, aussi relative soit-elle, pendant que tu vas prendre des risques dehors. Pas question que je te laisse filer tout seul, tu fonctionnes moins bien sans moi. Et pas question non plus de t’envoyer comme de la chair à canon ; peut-être que les autres font ça, mais pas moi, ou pas avec toi, en tout cas. Elle a des tonnes de justifications qui lui viennent en tête, mais aucune ne parvient à passer la barrière de ses lèvres tellement elle est concentrée sur l’image de Branson et sur le besoin plus que pressant de trouver un plan qui tienne la route. « S’il est encore là dans cinq minutes, je transplane pour l’entrainer plus loin, je le sème et je reviens aussi vite que possible, tu restes tranquille, deal ? » De toute évidence sa négation s’est noyée dans la pression du moment, et cette fois-ci elle fait non de la tête pour réitérer son choix. Le plan n’est pas mauvais en soi, loin de là, mais il est dangereux pour Kid, et elle prend conscience avec effroi qu’elle serait prête à sacrifier chaque passager de cette camionnette juste pour que lui seul grade la vie sauve.
« Ça va aller, ça veut juste dire qu’on est au bon endroit, il va se lasser, en avoir marre de se geler, se casser pour aller se saouler... Un rafleur quoi, lazy piece of shit... » Il n’y croit pas, elle n’y croit pas non plus, mais ils font semblant, au moins pendant quelque temps. Les secondes passent mais n’apaisent pas la tension qui règle, ni même les esprits qui tournent à plein régime. « On a besoin de quelque chose, on a besoin de quelque chose » qu’elle répète en boucle, bêtement et inlassablement, faisant divaguer ses yeux sur chaque objet de son champ de vision dans l’espoir de trouver une idée, tapotant nerveusement le tableau de bord avant de se reprendre pour ne pas faire trop de bruit. Il devient rapidement évident que Branson n’a pas l’intention de s’en aller, mais il devient également rapidement évident qu’il n’a pas la moindre idée de ce qu’il est en train de chercher. Il reste certes un danger, mais la blonde préfère le reléguer un peu plus loin dans la liste de ses soucis, autant par désir de se fixer sur autre chose que par envie de ne pas paniquer. « Tout ce qu’on doit faire, c’est trouver les passeurs. Même si Branson est là, d’accord ? Peu importe. Tant qu’il ne crame rien, il peut bien rester là comme un con. » Rester là, en espérant qu’il soit aveugle et surtout qu’il soit seul. Mais ça, bien entendu, elle ne le dit pas et préfère chercher quelque chose de plus positif à se mettre sous la dent. « Une fois les passeurs trouvés, on leur refourge notre cargaison (cargaison humaine, mais elle se garde bien de le penser) et on file. On aura évité les ennuis, la baston, tout (oh, par Merlin, elle n’aurait jamais pensé considérer une option non-violente comme celle-ci). La mission sera terminée, réussie, pliée. Et puis d’ailleurs, putain, je me suis pas engagée là dedans pour servir de chauffeur. » Elle ne sait plus trop, là, tout de suite, pourquoi elle s’est engagée. Mais elle sait qu’elle ne peut pas reculer, et que pour le moment, tout ce qu’ils ont, c’est cet espoir que les passeurs soient déjà arrivés. Après quelques directives données à l’adulte resté éveillé à l’arrière de la camionnette, les deux insurgés sortent d’un même mouvement dans l’espoir de trouver ceux qu’ils cherchent en quadrillant la zone. Le silence règne et les sorts lancés pour le conserver ne parviennent pas à rassurer Sansa, qui se pare d’un calme apparent pour insuffler à son partenaire le peu de concentration qu’il lui reste.
Exactement comme il leur était apparu un peu plus tôt que le rafleur ne s’en irait pas, il leur apparait à présent que les passeurs sont introuvables. Ce qui, bien entendu, n’aide pas à envisager une issue positive à leur nuit de cauchemar. Un regard à Kid confirme ce qu’elle pense : ils sont seuls, et ils vont devoir se débrouiller seuls. Quelque chose, quelque part, n’a pas fonctionné correctement. Elle ne sait pas où exactement ; il lui semble pourtant qu’ils sont, en plus d’être au bon endroit avec les bonnes personnes, à l’heure. Mais qu’importe ; il n’est pas temps de trouver sur qui la faute doit être rejetée ; il leur faut une idée de secours, une issue. C’est alors qu’elle cherche à nouveau un plan qu’elle aperçoit une lumière, d’abord ténue, puis qui devient de plus en plus vive ; un patronus. Il est minuscule, raffiné, petit papillon scintillant qu’elle laisse se poser sur sa main malgré son aversion pour le sort (son constant échec à Poudlard ; mais peut-être devrait-elle de nouveau essayer, aujourd’hui, de travailler sur la probabilité d’en produire un ?). Un battement d’ailes, suivi de quelques mots inéluctables, et son monde précaire s’effondre : Léger imprévu, rien qu’une broutille. N’arrivera pas avant le matin. Fauve devine, à la manière dans les problèmes rencontrés ont été minimisés par le passeur au patronus-papillon ainsi qu’à son ton haché, qu’il n’y a rien aucune aide ni amélioration à attendre de ce côté-là : Kid et elle sont bel et bien bloqués avec les rafleurs jusqu’au matin, sans possibilité que le temps d’attente ne se raccourcisse. Elle a l’espoir fou, cela dit, que matin signifie petit matin, quelque chose comme cinq heures plutôt que neuf. Et en admettant qu’il est aux environs de minuit, ça ne fait que cinq minuscules, ridicules, négligeables heures. Tout du moins, elle essaye de s’en persuader autant qu’elle le peut. Peut-être que Branson ne les coincera pas, même en cinq heures ? Ou peut-être que ses yeux de rat ont déjà saisi les reflets du patronus, ainsi petit ce dernier ait-il été, et que son cerveau d’alcoolique se demande ce qu’un tel sortilège fait dans un endroit à priori vide de toute présence humaine.
Peut-être qu’il va falloir le tuer avant de se faire tuer.
‹ occupation : chasseur de prime, ancien rafleur du gouvernement devenu insurgé contre son gré et aujourd'hui occupé à traquer des criminels de guerre.
‹ maison : Gryffondor
‹ scolarité : 1989 et 1996.
‹ baguette : est en aubépine et contient un cheveu de vélane.
‹ gallions (ʛ) : 5966
‹ réputation : j'étais un chien fou dont il fallait se méfier mais que j'ai trouvé ma place, trouvé des gens avec qui travailler, avec qui être utile.
‹ particularité : particulièrement doué pour m'attirer des ennuis.
‹ faits : je suis sarcastique et insolent, que je démarre au quart de tour, que j'ai tendance à utiliser mes poings plutôt que ma baguette... mais il faut aussi savoir que je suis extrêmement loyal et qu'en dépit de ma tête brûlée, je ne laisse personne derrière.
‹ résidence : Après l'asile des aliénés, la planque des terroristes belliqueux et Poudlard, je suis de retour dans un appartement pas très reluisant du chemin de Traverse que j'occupe avec ma petit soeur Darcy, Blaise & Wendy.
‹ patronus : un rottweiler
‹ épouvantard : un fantôme.
‹ risèd : quelqu'un qui râle d'avoir été réveillée, perdue dans les draps défaits d'un lit baigné de soleil, un dimanche matin. Quelqu'un qui râle parce que "merde, pourquoi tu dois bosser le dimanche ? Putain ils se pensent tout permis ces aurors".
⊹ MISSION : ALL WE DO IS DRIVE ⊹
❝ All we do is drive, all we do is think about the feelings that we hide. All we do is sit in silence waiting for a sign, sick and full of pride. All we do is drive. ❞
Evidemment, elle n’était pas d’accord. Il aurait surement pu s’en douter, pour être honnête, puisque ce n’était pas dans la nature de la jeune femme que de rester derrière, sagement posée là où on lui disait de rester, pendant que d’autres se mettaient en danger. Not the kind of girl to sit pretty. Non, évidemment, elle n’était pas d’accord, elle secouait la tête, faisait non comme une enfant déterminée, courageuse ou bornée, un mélange des deux peut-être, tandis qu’un poids supplémentaire tombait dans les entrailles de Kid. Sansa refusait de se tenir tranquille, de le laisser s’éloigner pour distraire le rafleur et l’entrainer plus loin, de rester là sans faire d’esclandre et lui, brusquement, il avait envie d’envoyer un coup dans le volant en marmonnant qu’elle ne comprenait rien, qu’elle était impossible. Ce qu’elle ne comprenait pas ? Qu’il préférait la savoir hors de danger, autrement il n’allait pas être foutu de se concentrer. Il ne pouvait pas dire ça. Il ne pouvait pas non plus espérer qu’elle le devine, parce que c’était, d’une façon inévitable, espérer qu’elle change du tout au tout, renonce à sa fougue et sa hargne, cette colère contre le monde qui l’animait. Souhaiter que Sansa ne se jette pas dans la gueule du loup, c’était souhaiter que Sansa soit une autre, moins entière, moins têtue, pas cette chieuse déterminée à qui il faisait – malgré lui, si on le lui demandait – de plus en plus confiance, dont il avait de plus en plus besoin de la présence dans les parages. Un juron manqua de lui échapper et il grogna à moitié en se demandant s’il pouvait faire semblant d’avoir raté le signal négatif, de ne pas l’avoir entendu… Mauvaise idée, elle était capable de lui partir après en le sermonnant, en l’apostrophant par son nom entier histoire de lui faire comprendre qu’il n’avait pas les rennes, dans ce binôme, qu’ils étaient deux et que ce n’était pas sans raison. Foutue blonde, pensa-t-il en lui jetant un regard presque mauvais, comme s’il se retrouvait à lui en vouloir d’entraver les actions irréfléchies et impulsives pour lesquelles il était connu. Putain j’te remercie pas de m’empêcher de filer au casse-pipe sans plan, bravo, génial, parfait… Et déjà elle s’agitait, tapotant devant elle, fouillant l’habitable du véhicule d’un regard rapide, nerveux, cette même nervosité qu’il retrouve dans les mots répétitifs qu’elle lâcha tandis qu’elle tentait de se contenir, de se reprendre un peu. « On a besoin de quelque chose, on a besoin de quelque chose » et il se retrouva avec l’envie de ricaner qu’ils pouvaient bien balancer un des gosses avant de se raviser, parce que ce n’était pas le moment pour ce genre de plaisanteries douteuses. De la même façon, il se retint de siffler qu’elle pouvait être encore plus vague, si possible, ça allait vraiment les aider. Quelque chose, oui, mais quoi ? Il péchait aussi, bien entendu, mais n’était-elle pas supposée être le cerveau du duo là où il était le poing ? Tendue comme elle était, vive et réactive, il en venait à penser que c’était peut-être elle, la boule de nerf, la main prête à agir et que celui qui avait décidé de les foutre ensemble n’avait pas vraiment réfléchit aux conséquences de pareille décision ou c’était débarrassé des deux d’une pierre deux coups. « Tout ce qu’on doit faire, c’est trouver les passeurs. Même si Branson est là, d’accord ? Peu importe. Tant qu’il ne crame rien, il peut bien rester là comme un con. » Lança-t-elle et si en soit, ce n’était pas une mauvaise idée, c’était partir du principe que plusieurs gamins et des sorciers paniqués en fuite depuis des mois pouvaient être absolument silencieux et ne pas venir contrecarrer le plan. C’était oublier le fait qu’en suivant la ligne qu’elle venait d’évoquer, ils étaient à un éternuement incongru du gouffre. Un raclement de gorge et boom, le rafleur allait venir fouiner et par Merlin, il était presque certain qu’un des gosses avait la morve au nez. Trop risqué. Avaient-ils le choix cependant ? Déjà Sansa reprenait, accrochée à ce fil rouge, cet espoir d’en terminer vite et bien, sans encombre : « Une fois les passeurs trouvés, on leur refourge notre et on file. On aura évité les ennuis, la baston, tout. La mission sera terminée, réussie, pliée. Et puis d’ailleurs, putain, je me suis pas engagée là-dedans pour servir de chauffeur. »
Tandis qu’elle jurait, il s’empêcha tant bien que mal de souligner que lui, pour le coup, n’avait pas signé du tout pour ça. Qu’il n’aurait pas dû être là. Par Merlin, l’ironie était telle qu’à vrai dire, il aurait peut-être dû se trouver de l’autre côté de la barrière, à pester contre Branson et son idée de venir fouiner près du bord de mer par une nuit si froide. Il préférait passer ça sous silence, parce que présentement, alors qu’il observait Sansa à la dérobée, vérifiant où se trouvait le rafleur de façon régulière, il ne voulait pas qu’elle pense à là d’où il venait. Il avait besoin qu’elle lui fasse confiance, parce que ça signifiait qu’il pouvait aussi baisser sa garde. Par-dessus tout, il ne voulait pas entacher de son passé considéré à présent comme douteux la superbe qui irradiait de la jeune femme, cette conviction, cette force, cette… Il secoua la tête, jetant un énième coup d’œil dans le rétroviseur, observant Branson qui soufflait sur ses mains, dans le froid, filant quelques coups de pieds dans les hautes herbes ça et là, déambulant sans but. Et puis son attention fila vers un reflet argenté et bien vite, il manqua de râler à nouveau, contre le manque de discrétion, contre le danger potentiel. Un patronus s’était imposé et sur le coup, il avait songé à un intrus, avant de penser au fait que la magie manifestée risquait d’attirer l’attention. Le message de la bestiole, cependant, avait chassé d’un revers de main les broutilles envisagées, le faisant juste pester contre la nuit, écrasant sa paume contre son front avant de faire glisser sa main jusqu’à sa nuque tendue, nouée par l’inquiétude. « Léger imprévu, rien qu’une broutille. N’arrivera pas avant le matin » et le contretemps annoncé au débotté lui donna juste envie de rire, un rire sardonique et mauvais, presque haineux, un rire fatigué par tout ça, pas juste la journée à conduire.
Il n’avait pas signé pour ça. Il n’avait pas signé pour le danger et la vie précaire, pour l’angoisse qui naissait au creux de son ventre à chaque fois que sa partenaire était trop loin pour qu’il entende qu’elle marchait, respirait, vivait encore, à chaque fois qu’il la perdait du regard ou la mettait en danger. Ils étaient au bon endroit mais Kid ne pouvait s’empêcher de penser que peut-être, juste peut-être, il aurait pu faire autrement, se garer un peu plus loin, ensorceler le véhicule pour le dissimuler, enclencher la marche arrière et appuyer sur l’accélérateur de toutes ses forces pour écraser Branson… Faire un scandale ce matin pour que Sansa ne soit pas mêlée à cette mission à la con ou lui taper sur le système avec suffisamment d’insistance pour qu’elle déserte et le laisse en plan, agacée. Assurément, à la seconde où le mauvais pressentiment s’était installé, quand la brume épaisse et menaçante s’était approchée ce matin, il aurait pu la faire déguerpir et ne pas avoir ça sur la conscience. Elle espérait que Branson soit seul et peut-être qu’il l’était. Le mec aimait ses larbins mais combien avaient encore la patience de le supporter ? Peu, la réponse était peu. Peut-être était-il seul. Facile à désarmer. A neutraliser avant qu’il ne prévienne qui que ce soit. Kid inspira profondément, jetant un regard sombre à la jeune femme, parce qu’il ne savait faire que ça, avec elle, être orageux et mauvais et sur la défensive, c’était le plus simple et ce même si le road trip lui avait fait un peu trop baissé sa garde. Caché derrière murailles et contreforts pour ne pas souffrir cet attachement étrange, pour ne pas admettre – pas même lorsqu’il était seul avec ses pensées – qu’elle était plus foutrement importante. C’était idiot, à sens unique, un relent de désespoir dans une situation difficile et ainsi de suite, tout ce qu’il avait à se répéter pour éviter de songer au simulacre de promiscuité qui avait servi de couverture dans la station-service et à tous les autres moments du genre, tout ce qu’il avait à se répéter pour que plusieurs longues heures enfermées dans un véhicule immobile ne devienne pas un calvaire.
Sur la banquette arrière, les gosses dormaient. Les parents, eux, étaient silencieux et regardaient tantôt les deux insurgés, tantôt l’extérieur. Les vitres étaient fumées, sans teint, du moins c’était ce que Kid avait deviné un peu plus tôt et si eux pouvaient observer les alentours, quiconque cherchant à regarder à l’intérieur du van se retrouveraient à regarder dans une obscurité réfléchissante, un miroir sombre. Tant qu’il n’y avait pas de lumière dans l’habitacle, ils étaient dissimulés, juste une camionnette garée là. « J’aurais dû embarquer des mots croisés du Sorcière Hebdo que tu planques dans tes affaires » siffla-t-il, concédant le fait qu’ils n’avaient qu’à rester là et attendre. Attendre jusqu’au matin, que les passeurs se pointent, que Branson rentre. Assurément, il n’allait pas rester là jusqu’au lever du jour. N’est-ce pas ? Il se confortait dans l’idée qu’ils finiraient bien par se retrouver seuls et qu’ils étaient au bon endroit. C’était déjà ça. Il fallait qu’il s’accroche à cette notion, putain d’éclaircie dans ce bordel. « Pas la peine qu’on veille tous les deux » ajouta-t-il en checkant pour la millième fois le rétroviseur. « Je prends le premier tour, tente de dormir ? » et sans plus de cérémonie, il poussa vers elle le pull à capuche abimé mais encore en état qu’il avait quitté un peu plus tôt alors qu’il conduisait. Qu’elle se couvre, se foute contre la portière, dorme, que ça donne la même idée aux adultes derrière, en particulier celui qui à présent fixait Kid en espérant sans doute une update satisfaisante. Il n’avait rien à dire, pourtant.
2:20AM – Il tournait mentalement en rond, à court de chansons idiotes à réciter pour s’occuper sans bouger. Cela faisait pourtant seulement cinquante minutes qu’il montait la garde et que l’intérieur du van était devenu parfaitement silencieux à l’exception peut-être des respirations régulières des passagers. Il était reconnaissant envers le nourrisson qui ne chialait pas, c’était profondément pratique que d’être un fugitif quand on faisait ses nuits. Il passa une main sur son visage, hésitant à se flanquer une gifle pour se réveiller, sentant qu’il piquait du nez. Pas même une heure, cinquante minutes à surveiller Branson qui avait décidé de s’éloigner et n’était, à vrai dire, plus visible à présent. Kid n’était pas certain que cette notion le rassure. D’une certaine façon, savoir exactement où se trouvait le rafleur était plus facile à gérer, parce qu’il n’était pas certain de pouvoir retenir un sursaut effrayé et pris de court, un hoquet de surprise, si le patibulaire ennemi repéré un peu plus tôt dans la nuit venait coller son nez à la vitre afin de vérifier que la machine moldue abandonnée sur ce parking isolé était bien vide. Il retint un ricanement en imaginant la scène, ne sachant pas ce qui était le plus stupide. Qu’il sursaute ou que Branson se retrouve, tel un goret, le nez relevé et collé à la fenêtre d’une création non sorcière. Il resta pourtant silencieux, ne voulant pas réveiller les gosses, les parents, ou même Sansa. Surtout pas Sansa.
Il ne savait pas si elle dormait réellement ou si elle faisait semblant, yeux fermés. Son visage semblait détendu et sous l’œil de la lune, elle était encore plus pale. Elle n’était pas spécialement délicate, mais ses traits étaient fins et tandis qu’il l’observait en profitant du fait qu’elle n’était pas à même de le reprendre, il chercha à l’imaginer dans son élément naturel, avec les sang-purs bien comme il faut qu’elle avait surement côtoyé toute sa vie jusqu’à peu. Oh, ça lui allait surement très bien mais il ne pouvait s’empêcher de préférer l’image véritable plutôt que la fabrication mentale. Sansa un peu brouillonne, fatiguée, dans la même galère que lui. Quelque part, cela la rendait plus accessible… Et il secoua la tête, violemment cette fois, chassant tout ce bordel. Il avait besoin d’air. De se dégourdir les jambes. Il avait passé la journée à conduire, Branson était loin, sans doute rentré chez lui étant donné l’heure avancée, ou alors au pub, en train d’enchainer les verres, peut-être même en bonne compagnie… Attrapant sa baguette et vérifiant que Sansa ne bougeait pas, il se saisit de la poignée de la portière et tira doucement jusqu’à faire céder le loquet pour ouvrir la sortie. Il avait besoin d’air, définitivement, d’une bonne claque d’embruns salés, de quoi se réveiller, de quoi se contenter de la mission plutôt que de reluquer en silence la petite blonde portant son pull sur le siège passager. S’étirant un peu, il referma la portière le plus doucement possible, sur ses gardes, lancé pour au moins faire le tour du véhicule avant de s’éloigner de quelques pas… Juste de quoi vérifier que tout allait bien, juste de quoi éviter de se laisser glisser dans le siège conducteur et de s’endormir en posant sa tête sur celle de Sansa, parce que l’envie était là, incongrue et agaçante, bien loin du sérieux requit pour faire le guet de manière efficace et utile. Un frisson le secoua et il enfonça sa main non-armée dans la poche de son jean troué aux genoux, maudissant le froid, le fait qu'elle portait son pull... Dans une autre vie, il aurait pu aller fumer une clope avant de retourner dormir sur ses deux oreilles au milieu d'un road-trip interminable, dans une autre vie les ténèbres l'engloutissant alors qu'il déambulait de quelques pas prudents n'auraient pas été aussi menaçantes... Dans une autre vie, il aurait surement maudit Sansa aussi, ceci dit, avec son air agacé, son nez froncé, ses sourires en coin et le fait qu'il ne savait pas s'il devait la protéger ou la bousculer. Dans une autre vie comme dans celle-ci, il n'était pas certain qu'elle ait besoin de quoi que ce soit venant de lui, ceci dit, et ça il le réalisa en flanquant un coup de pied dans un caillou égaré, serrant les dents et regrettant immédiatement le bruit.
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