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sujet; Words are trivial (Malicia) |
HERO • we saved the world Matteo Grimaldi ‹ inscription : 04/10/2015
‹ messages : 953
‹ crédits : odistole.
‹ dialogues : #749585
‹ âge : trente
‹ occupation : tisseur de mots, journaliste, coureur de monde. à la dérive.
‹ maison : Gryffondor
‹ scolarité : 1984 et 1991.
‹ baguette : était en bois d'érable, relativement flexible, mesurait 26,8 cm et contenait un coeur de phoenix.Désormais brisée, j'ai hérité d'une baguette récupérée sur le cadavre d'un mangemort: bois de noyer noir, 32 cm, coeur inconnu, et absolument pas faite pour moi.
‹ gallions (ʛ) : 4223
‹ réputation : j'ai l'air de regretter la fin de cette guerre, que ce qui secoue ce monde nouveau paraît me révolter bien plus que les atrocités commises par le précédent gouvernement, que je suis un piètre journaliste et écrivain qui tente de percer dans un milieu qui n'a jamais voulu de lui.
‹ particularité : en plein flou.
‹ faits : j'ai soutenu la rébellion, bien que je n'ai quitté ma vie que sur le tard pour aller les retrouver, au détour de la création de la Renaissance du Phoenix ; que beaucoup n'ont pas cru à mon implication, du fait de ma naissance surtout ; que j'ai une tendance fâcheuse à commencer des choses et à ne pas les terminer ; que ma plus grande ambition est d'enfin publier un livre ; que ma fiancée est en fuite et que je n'ai aucune idée de si je la reverrai morte ou vive, offerte aux bons soins des Détraqueurs ; que la nouvelle société me répugne presque autant que la précédente, voir plus ; que je ferai sûrement tout pour ma soeur.
‹ résidence : dans le loft de la Bran Tower ou Eirene et moi vivions avant que tout ne vole en éclat. J'ai réussi à garder l'appartement par je ne sais pas quel miracle, il sert aujourd'hui à ma soeur et à mon beau-frère, Elias, parfois. En vérité je n'y suis pas souvent, je fuis l'endroit.
‹ patronus : une méduse géante
‹ épouvantard : un grand feu, l'anéantissement total de ma famille, rester seul au milieu des cendres
‹ risèd : Eirene se tenant à mes côtés, aussi heureuse qu'elle l'était à nos débuts, lorsque nous étions encore pleins de promesses et de projets fabuleux avant que tout ne soit jeté aux flammes.
| Let's exchange the experience Words are very unnecessary, They can only do harm, Enjoy the silence « …une récompense de 2000G à quiconque offrirait au Département de la Justice des informations pertinentes à la capture d'Alicia Spinnet, ancienne rebut qui a mis a mal la vie de Mademoiselle Ollivander. » L'article se clôturait sur une conclusion facile. Il lui avait filé la nausée, tant par l'abjection de son propre mensonge lorsque l'on avait sollicité quelques mots de sa part sur l'état de santé d'Anna, qu'à cause de ces dernières phrases, qui sous-tendaient la présence de Spinnet parmi ces voleurs et preneurs d'otage. Il ne voulait pas y croire, pourtant les crises hystériques d'Alicia, Motus, n'étaient un secret pour personne. Matteo savait parfaitement par quoi elle était passée. Et pour cause. Il l'avait rencontrée au plus bas de son existence, à l'une de ces soirées mondaines ou certains propriétaires de rebuts exhibaient sans honte leurs esclaves, prônant leur place de Maître avec une fierté non dissimulée. Posséder un rebut était au summum de la mode, il y avait quelques mois de ça. Et si ça l'avait révolté, il n'avait pas cherché plus loin, se contentant de détourner le regard, dans le déni le plus total ; il avait été si facile de faire semblant d'en avoir rien à faire. Il n'oubliait pas l'expression hagarde de Spinnet lorsqu'il l'avait aperçue la première fois, aux côtés d'Adele Bones, cette hybride hautaine aux charmes certains. Il n'oubliait pas non plus ce profond malaise lorsqu'il l'avait vue de nouveau chez les Insurgés, peu après sa libération. Son regard vide, le visage et le corps marqués, par les mauvais traitements et le tatouage de son ancienne maîtresse. Ce système rappelant un peu trop celui des Mangemorts et de leur Lord le hérissait. Et il était tout disposé, aujourd'hui, à se révolter contre tout ça. Bien qu'il ait mis du temps à arriver à cette conclusion. C'était avant qu'il aurait fallu ouvrir les yeux, réaliser l'abjection de ce système, essayer de sauver ceux qui pouvaient l'être. Il espérait qu'il n'était pas trop tard pour racheter ses fautes, suivre les traces de sa défunte petite sœur. La détermination semblait survivre aux dernières parcelles de doute qui l'habitaient, et c'était tant mieux. Néanmoins, le problème de Motus persistait, et le hantait. Il composa le code sur les pavés, jetant des regards furtifs autour de lui et monta les marches en silence, signa un salut à ceux qu'il reconnaissait. Marie apparut dans son champ de vision et lui adressa un sourire bienveillant auquel il répondit spontanément. « Salut, Panda. » signa-t-il, en l'embrassant sur une joue. Marie était une des rares à savoir qui il était réellement, et il savait pouvoir s'en remettre à elle en toute situation. Amitié rassurante, et nécessaire par les temps qui courraient. Matteo lui vouait une confiance aveugle. Deux sorciers passèrent prêt d'eux. Leur conversation s'incrusta dans son champ de vision. « ...la calmer, elle devient vraiment incontrôlable. » L'autre acquiesça d'un air entendu. Matteo fronça les sourcils. « De qui parlent-ils ? » demanda-t-il à Panda, qui signa rapidement « Motus » d'un air désolé. Et elle lui expliqua brièvement l'état de la jeune femme, qu'il trouva dans le coin qui tenait lieu d'infirmerie aux Insurgés après un dernier regard hésitant en direction de Panda.
Le sevrage ne lui allait pas au teint, qu'elle avait blême sous la lumière tombante de la soirée. On commençait à allumer ici et là quelques lampes, qui projetaient leurs ombres sur le sol. Motus avait les yeux clos et les mains tremblantes. Un Insurgé passa devant lui, en secouant la tête d'un air blasé. Le cas d'Alicia Spinnet en touchait bien peu, et la plupart signaient dans son dos leur exaspération quand à son état. Signes qu'elle ne pouvait d'ailleurs pas comprendre, il l'avait vite compris en allant vers elle la première fois : elle ne communiquait que par écrit. Un calepin et une plume auto-encreuse gisaient d'ailleurs au sol, à côté d'elle. Un sursaut de triomphe éclata comme une bulle au fond de lui. Elle l'avait gardée. Jouissant de sa double identité et de son statut encore protégé, Matteo en avait profité pour ramener certaines choses de l'extérieur. Dont cette plume, qu'il lui avait gracieusement offerte, dans un accès de sympathie. Depuis, il ne l'avait pas revue, pour un tas de raisons. Son intérêt pour Spinnet l'intriguait lui-même : quand la plupart se contentaient de se tenir loin d'elle, craignant manifestement une crise ou simplement peu enclins à se confronter à son mutisme rebutant, Matteo au contraire s'évertuait -pour ne pas dire s'acharnait- à essayer d'en savoir plus, de la faire parler un peu. Sans comprendre réellement ce qui le motivait à ce point. C'était une espèce de défi inhérent à son caractère aventureux mêlé à son empathie naturelle, qu'il refusait de voir tourner à de la pitié. Si lui s'était trouvé dans son cas, il était certain de ne pas voir ça dans le regard des autres. Aujourd'hui, ses yeux à lui trahissaient autre chose que sa simple considération habituelle. De l'inquiétude, et des soupçons qu'il voulait démentir à tout prix. Il s'affala sans aucune grâce sur le lit de camp, à côté d'elle, la faisant sursauter et ouvrir les yeux. Il attira à lui le carnet et la plume, griffonna prestement quelques mots sur le parchemin. « Salut. Tu sais ce qu'on raconte à ton sujet dans les journaux ? » Et il lui posa le tout sur les genoux, attendant manifestement une réponse de sa part. Il plongea dans le noir de ses yeux, qu'il ne parvenait pas à déchiffrer. Il n'essaya pas de savoir comment elle allait, supposant que poser la question ne lui vaudrait rien d'autre qu'un regard assassin et un pincement de lèvres agacé.
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| ...Trivial pursuit. Pursuit of words, pursuit of silence, pursuit of truth. Answer or not answer, that is the game. 30 septembre 2002 La sueur glacée qui coulait le long de son dos, de ses tempes. Le tambourinement cacophonique dans sa tête, boîte silénique trop étroite dans laquelle résonnaient bien trop d'échos. Trop peu de place pour contenir tout ce qui était mélangé, embrouillé salement dans ce qui ressemblerait à... un paquet de linge sale... mais les vêtements roulés en boule et tous déchiquetés en lambeaux, comme si son chat avait décidé de faire ses griffes par là. Quel idiot, ce chat. Autant Alicia se souvenait qu'elle n'avait jamais eu honte de recevoir des invités dans le capharnaüm de son appartement mal tenu ; autant les habitants présents du siège de sa pensée n'avaient pas besoin de voyeurs. Le silence, ça aurait été bien. L'avantage était que les pièces ou elle se trouvait avait l'invariable tendance de se vider en un temps record. C'était comme si elle était toujours isolée dans son monde. Les frissons qui ne cessaient jamais vraiment, même avec la couverture. Désespérante, ma vieille. Le rythme cardiaque qui jouait à la batterie comme les Rotten Apple... Et la certitude que tout ça, c'était dans sa tête. Un poids soudain qui tombe, le craquement perçant du lit voisin, et elle sursaute presque avec violence, un instant tirée de sa léthargie de chrysalide en cours d'encoconnement. Il était rare -euphémisme, bonjour- qu'on vienne la déranger, surtout qu'on se fasse remarquer. Ils connaissaient les risques, ils en connaissaient le superflu. C'était comme de s'aventurer dans une pièce emplie de fumée, et tâtonner, chercher à attraper quelque chose de plus tangible que ce nuage de rien, de néant. Il fallait être foutrement optimiste, ou foutrement débile, ou foutrement Aloe pour continuer à s'y essayer. A brasser le même air qu' elle respirait. Elle ouvre les yeux, les garde vacants, ricane intérieurement en croisant ces orbes bleues qu'elle percevait comme pleines de pitié... Ou bien, dernière solution, être un foutrement étrange mélange des deux premières, être Casca. Elle n'était même pas surprise, tant parce qu'elle ne mettait plus assez de cœur dans quoi que ce soit pour se laisser 'surprendre' tant pour la raison très simple que Casca était forcé de revenir. Il ne pouvait pas lui avoir donné la plume sans venir réclamer le prix en retour. Et Alicia, eh bien, pour une obscure raison n'avait pas brisé le "présent" à la face de l'intéressé. Elle l'avait gardé, avec l'impression qu'elle s'en mordrait le bout des doigts -non, pas les ongles puisqu'elle les avait encore détruit contre les murs, la veille. Elle hésite, valse en claudiquant entre les différentes voies et voix, décide de prendre sur elle, de se redresser avec lenteur et membres tremblants comme seule une feuille l'aurait due. La curiosité, mais pas la sienne ; l'abattement, le manque de désir de se battre, aujourd'hui. Casca l'avait oubliée, mais elle ne l'avait pas fait. Pas encore. Pas constamment -parce que, d'accord, il y avait toujours ces moments ou elle ne pensait plus qu'à l'orviétan. Mais d'autres, ou elle prenait une plume, une feuille, et se forçait à retrouver l'habitude d'écrire. Lorsque la vision de la plume menait irrémédiablement à celle de celui qui la lui avait donnée, elle ne comprenait pas exactement pourquoi. Mais elle n'aimait pas ça. Tout était suspect, chez Casca, que ce soit son étrange altruisme, ou son comportement qui dégoulinait de culpabilité. Elle savait reconnaître la culpabilité, Alicia, c'était une camarade proche de la honte et du dégoût de soi qu'elle ressentait dès qu'elle se voyait dans les yeux des autres... Dès qu'elle s'imaginait. Mais Casca... Il n'y avait rien de gratuit dans la vie, sauf la souffrance et la violence. Lui aussi, avait un prix. Tous en avaient... Et certain valaient moins que d'autres. Plus qu'il n'imaginaient. 2000 gallions. C'était vraiment une blague. Elle baisse les yeux vers la note, un instant, dance brève et précipitée, comme si muselée par la crainte de trop s'attarder -habitude du cauchemar d'antan, ou passer trop de temps à la lecture interdite était tenter le diable en prada.... Pourtant, ses yeux morts frôlent les caractères curvilignes, élégantes lettres dont elle assimilait la courbure soignée avant même le sens. Elle voyait rarement de si belles lettres, de si... Son expression distante se crispe lorsque les fameuses se rejoignent enfin pour former des mots. « Salut. Tu sais ce qu'on raconte à ton sujet dans les journaux ? » Elle les relève alors, ces orbes évidés, les laisse s'accrocher à ceux trop bleus, trop vifs, de Casca. Les fixer était comme un défi : elle est forcée de cligner à de nombreuses reprises les paupières pour réussir à les garder fixe, ne pas se laisser éblouir. Elle n'aimait plus trop les couleurs vives, ça lui rappelait celles des potions d'Adele, de ses bijoux, de ses lèvres de.... STOP. Elle secoue la tête comme pour chasser quelques mouches -des joncheruines, aurait dit Luna. Elle ne dirait plus rien... elles étaient deux. « Ta blague est nulle, chica ». « C'est pas une blague, c'est la vérité, baka ». Mais la question ne lui faisait ressentir rien de plus que.... rien, justement. Comme s'il s'adressait à une étrangère, elle n'était pas concernée. Bien sur, qu'elle savait. Elle avait trop longtemps tout ignoré pour accepter de passer à côté de quoi que ce soit. Des années, avec comme seul horizon quatre murs, réels ou semblant l'être, de pierre ou d'illusions. Des années ou les informations étaient comme les souvenirs heureux, comme les éclats de rire, de voix -si lointains, si terriblement lointains. Alicia -pardon, Motus- donnait peut-être l'impression de ne porter d'importance à rien de rien, mais c'était ça, la dernière illusion. Elle aurait aimé ne rien ressentir, ça oui. Mais elle ne ressentait que trop, et l'hypersensibilité développée par le manque n'aidait en rien. Rien n'aidait. Sauf Aloe. Mais même Aloe ne suffisait pas. La gentillesse, ça ne réparait pas les choses brisées. Ni la curiosité. Ni même les reparo. Ni même les plumes magiques et les Casca. A croire qu'elle était masochiste. La réalité avait beau être un mur qu'elle se prenait de plein fouet, elle ne pouvait pas s'empêcher de battre frénétiquement la pierre, faire crisser ses ongles contre cet immonde obstacle, s'y arcbouter comme une furie échappée de sa cage. Foutue réalité, foutue mensonge, comment les différencier ? Et lui, pourquoi fallait-il qu'il demande ? Et elle, pourquoi fallait-il qu'elle continue à la creuser, la pierre ? Pourquoi voulait-elle feuler comme une bestiole enragée contre lui, punir son retour brusque, sa raison dérisoire. Est-ce qu'elle savait ce qu'on disait d'elle dans les journaux ! Au moins autant qu'elle savait ce qu'on disait d'elle, partout ici, chez les Insurgés. Pas besoin de parler le langage des signes pour deviner... Après quelques instants, ou minutes, ou elle ne savait combien de battements de cils de ce temps qui lui échappait, enfin elle se détourne de lui... avec son éternel air égaré. D'un geste, elle repousse la plume et le parchemin, se rallonge, les mâchoires comme collées par un sort de glue perpétuelle. Une réponse, il voulait une réponse, elle lui montrait son dos, son mur, son silence. Ca aurait pu se finir comme cela, qu'il finisse par s'en aller comme tous les autres à cause de son manque de coopération -s'en aller et ne plus revenir cette fois. Mais elle n'en avait pas fini, elle non plus. Elle n'était pas simple d'esprit, non. Alicia glisse une main tremblante sous son oreiller, agrippe le papier froissé, agressé par cette même main quelques semaines plus tôt lorsque Panda lui avait apporté la Gazette du lendemain du jour J, le matin du 13 septembre 2002. Elle serre son poing qui avait donné trop de coups pour en être sorti indemne et se redresse à moitié, en évitant les yeux de Casca cette fois... En lui balançant la boulette à moitié déchiquetée par ses lectures frénétiques. Quoique balancer était un bien grand mot ! Il y avait tant de force dans son lancé que la boulette retomba pitoyablement sur ses draps. Ah, ah. Pitoyable, vraiment. Sa lippe se tord, et la pauvre droguée qu'elle était se contente de fixer ses mains tremblantes... en essayant de ne pas se souvenir comme elles étaient fortes, avant, lorsque le souafle y était tenu fermement... A la place en visualisant l'article qu'elle connaissait maintenant par cœur. Surtout les mots d'Adele, Adele dont le nom avait été rayé jusqu'à ce que la plume transperce le papier, une déchirure, un maigre espoir de s'exorciser. Adele, dont la mise à prix était un inespéré rappel que, non, tout ça n'était pas un cauchemar. Réel. Réel. Réel. Ce retour était trop brutal, trop réel. |
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HERO • we saved the world Matteo Grimaldi ‹ inscription : 04/10/2015
‹ messages : 953
‹ crédits : odistole.
‹ dialogues : #749585
‹ âge : trente
‹ occupation : tisseur de mots, journaliste, coureur de monde. à la dérive.
‹ maison : Gryffondor
‹ scolarité : 1984 et 1991.
‹ baguette : était en bois d'érable, relativement flexible, mesurait 26,8 cm et contenait un coeur de phoenix.Désormais brisée, j'ai hérité d'une baguette récupérée sur le cadavre d'un mangemort: bois de noyer noir, 32 cm, coeur inconnu, et absolument pas faite pour moi.
‹ gallions (ʛ) : 4223
‹ réputation : j'ai l'air de regretter la fin de cette guerre, que ce qui secoue ce monde nouveau paraît me révolter bien plus que les atrocités commises par le précédent gouvernement, que je suis un piètre journaliste et écrivain qui tente de percer dans un milieu qui n'a jamais voulu de lui.
‹ particularité : en plein flou.
‹ faits : j'ai soutenu la rébellion, bien que je n'ai quitté ma vie que sur le tard pour aller les retrouver, au détour de la création de la Renaissance du Phoenix ; que beaucoup n'ont pas cru à mon implication, du fait de ma naissance surtout ; que j'ai une tendance fâcheuse à commencer des choses et à ne pas les terminer ; que ma plus grande ambition est d'enfin publier un livre ; que ma fiancée est en fuite et que je n'ai aucune idée de si je la reverrai morte ou vive, offerte aux bons soins des Détraqueurs ; que la nouvelle société me répugne presque autant que la précédente, voir plus ; que je ferai sûrement tout pour ma soeur.
‹ résidence : dans le loft de la Bran Tower ou Eirene et moi vivions avant que tout ne vole en éclat. J'ai réussi à garder l'appartement par je ne sais pas quel miracle, il sert aujourd'hui à ma soeur et à mon beau-frère, Elias, parfois. En vérité je n'y suis pas souvent, je fuis l'endroit.
‹ patronus : une méduse géante
‹ épouvantard : un grand feu, l'anéantissement total de ma famille, rester seul au milieu des cendres
‹ risèd : Eirene se tenant à mes côtés, aussi heureuse qu'elle l'était à nos débuts, lorsque nous étions encore pleins de promesses et de projets fabuleux avant que tout ne soit jeté aux flammes.
| Peut-être que sauver Alicia pouvait racheter son absence. Peut-être que quelque part, il cherchait à expier son manque de soutient à sa propre sœur en essayant de la sortir, elle, de son mutisme insoutenable, de sa situation dramatique. Elle était en vie. Elle était en vie ! Et elle se comportait comme si elle était morte. Un éclat douloureux vint piquer son cœur. Elle ne se rendait pas compte de la chance qu'elle avait d'avoir survécu à tout ça. Elle avait vécu des horreurs sans nom, il en était conscient, douloureusement conscient, surtout lorsqu'il la voyait comme ça, lorsqu'elle le regardait avec cet air triste, les cils battant ses joues à chaque clignement de paupière sur ses yeux de biche. Sa vie était loin d'avoir été simple ces derniers temps, et il était bien mal placé pour oser critiquer qui que ce soit après ce qu'il avait fait -ou pas fait. Néanmoins, il ne pouvait s'empêcher de penser qu'elle ne se donnait pas les moyens de s'en sortir. Elle allait vivre, qu'elle le veuille ou non, alors qu'elle se contentait tout juste d'exister parmi eux. L'envie de la secouer comme un prunier le prit, il se contrôla. Difficilement, surtout lorsqu'elle repoussa plume et parchemin pour lui tourner le dos et se rallonger. Nom de... Il poussa un profond soupir, accusa du regard la silhouette prostrée sur le lit de camp. « Motus... » souffla-t-il, avant de se recevoir une boulette de journal sur les genoux (presque, à côté), tirée de sous l'oreiller. Il déplia le parchemin ; alors elle savait. Il avait besoin qu'elle démente. Qu'elle lui confirme qu'elle n'y était pas, pour qu'il ne puisse pas la blâmer de ce qui était arrivé à Anna. Elle devait au moins lui faire cette grâce si elle ne voulait pas qu'il s'énerve pour de bon. Matteo ne se démonta pas pour autant, caressa l'article du regard, pour la énième fois. Comme il s'était détesté, en lisant son nom en début de page, son témoignage à gerber, mensonge cruel mais nécessaire. Il devait se protéger, protéger son aînée et sa nièce. Malgré ça, il zappa le passage où son nom réel apparaissait et aperçut des ratures sur le nom d'Adele Bones. Gribouillage hargneux d'où transpirait toute l'aversion, toute la rancœur d'Alicia pour son ancienne maîtresse. Cette dernière n'était pas au courant de sa vraie identité. Et c'était très bien comme ça. Qu'aurait-elle pensé de lui en lisant ces quelques mots de lui ? « Matteo Grimaldi, un de nos confrères et frère d'une des victimes, va même plus loin en affirmant qu'avec toutes les preuves accablantes réunies par les autorités, toute personne remettant en question le caractère terroriste des insurgés 'devrait se poser des questions quant à leur allégeance réelles'. » Il ne savait même pas comment il avait eu la force de proférer de telles insanités. Il fallait les protéger, susurra une petite voix, raisonnable et désireuse de le conforter dans ce qu'il avait fait. Nul doute que si Motus avait su que ces mots étaient les siens, elle ne se serait pas contenté de lui jeter un journal à la figure. Il l'aurait mérité. Plus que mérité. Matteo considérait l'information comme indispensable, avait choisi d'en faire son métier, sa vie, et il avait bafoué ses engagements en plaidant la culpabilité du camp même qu'il soutenait. Sa main défroissa le journal d'un geste mécanique et désintéressé, le reposa à côté de lui, reporta son attention sur Spinnet. « Motus. » Il ne pouvait pas élever la voix dans ce camp qui exigeait la discrétion maximale. Elle l'avait entendu, il en était sûr. « Tu n'y étais pas, pas vrai ? » Jouer la compréhension pour gagner sa confiance, quelques secondes d'intérêt. Dis-moi que tu n'y étais pas. J'ai besoin de l'entendre. L'état dans lequel elle se trouvait suffisait en lui-même à lui répondre, toutefois : comment aurait-elle pu mener un raid d'une telle envergure, enfermée qu'elle était dans ce sevrage forcé qui lui pompait toute son énergie ?
Matteo jeta un regard autour de lui. Personne ne se donnait la peine de venir voir comment elle se portait. Un tel dédain de ses camarades le hantait, ils se battaient pour la liberté mais n'essayaient même pas de tendre la main à une des leurs. Casca se leva de son lit, tira une chaise qu'il posa à hauteur de sa tête, se rassit ostensiblement ; elle l'entendait et ne se retournait pas pour autant. « Pourquoi n'essayes-tu pas de répondre pour une fois ? Je me saigne pour essayer de t'aider. Je pensais qu'avec le temps tu aurais au moins la décence de me retourner ne serait-ce que quelques mots, même par écrit. Une plume auto-encreuse est diablement utile quand on veut communiquer avec quelqu'un tu sais, » railla-t-il, un poil provoquant. Il ne savait même par quel bout commencer avec Alicia. Il ne savait même plus si ça valait la peine, si tout ça mènerait à quelque chose, a bout du compte. Il cherchait à sauver quelqu'un qui ne voulait pas l'être, c'était aussi simple que ça. « Je sais que tu as une voix, je t'ai entendue crier. Mais... Oh, j'ai compris. » (Il n'avait rien compris du tout, oui) « Jouer les muettes donnes de l'ampleur à ton petit numéro d'enfant brisée. » Il hocha la tête pour personne. Matteo la repoussait franchement dans ses retranchements à présent. Il n'espérait plus qu'une infime réaction de sa part. Un geste, un regard, qui lui signifiait qu'elle avait entendu. Même qu'elle le frappe, tenez. Autre chose que ce putain de silence. À force, il allait finir par baisser les bras, lui aussi, et elle allait se retrouver définitivement seule, à lutter contre ses démons. « Je sais pas, fais un effort. Donnes-toi au moins la peine de me répondre, oui, non, merde, vas te faire voir, j'en sais rien, n'importe quoi ! » Toujours rien. Fort bien. « Je ne sais même pas pourquoi je m'acharne. » murmura-t-il pour lui-même.
Il finit par laisser le silence prendre tout l'espace, ne subsistaient que de rares froissements des toiles de tentes, des soupirs et des rires sous capes. Les mains plongèrent dans les poches, et il tritura machinalement l'alliance qui retirait toujours avant de venir ici. Réflexe mu par la peur de se faire démasquer, engendré aussi par cette distance qui se creusait de plus en plus entre sa fiancée et lui. Elle ne lui adressait presque plus la parole, elle non plus, se rappela-t-il ironiquement. L'anneau doré glissait et retombait de son annulaire. Sa propre respiration finit par le bercer et il se surprit à avoir envie d'être ailleurs. Depuis combien de temps était-elle là ? Si elle n'avait pas mis les pieds au Musée, elle n'était quand même pas restée cloitrée entre quatre toiles, si ? C'était à vous rendre dingue même pour les plus sains. Il n'y avait rien ici pour l'aider à s'en sortir, pas étonnant qu'elle se laisse crever de la sorte. Il se pencha brusquement, récupéra la plume auto-encreuse et le parchemin, rédigea quelques phrases de son écriture penchée et délicate. Une écriture de femme, se moquait toujours son père. « Quand es-tu sortie d'ici pour la dernière fois ? L'extérieur te ferait du bien (je pense). » Et il posa le parchemin devant elle, en prenant garde à ne pas la toucher ; ç'aurait été dommage de se prendre un pain maintenant. |
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| Elle ne savait pas exactement ce qu'il attendait d'elle, mais il en attendait visiblement déjà trop, Casca. Sa vie, ces dernières années, n'avait été que la servile adaptation d'un mauvais roman sur la collaboration pendant la guerre. Alicia la collabo', ça sonne bien. Pas de place pour les récupérateurs de conscience là-dedans, pas grand chose à récupérer, non plus. Elle sentait son regard peser sur son dos, comme ces créatures démoniaques, monstrueuses, qui attendaient la nuit et la garde baissée pour étouffer les sorciers dans leur sommeil. Car c'était ainsi, il l'étouffait, avec ses yeux trop vifs et sa voix dégoulinante d'une compassion qu'elle ne méritait pas... Voix qu'elle n'avait pas encore entendue mais qu'elle devinait sans peine. Avec la domina, au moins, elle n'avait jamais à affronter son auguste regard ; seul son auguste déhanché.... La plupart du temps elle évitait de trop remonter ses yeux, par instinct de survie. Et conséquence, elle avait mémorisé toutes le paires de talons hauts de la dominatrice de pacotilla. Elle écoutait d'une oreille distraite le son du papier qu'on dépliait, imaginait sans peine les yeux façon lutins de cornouailles de l'insurgé parcourir les lignes victimes de sa colère. Il l'avait, sa réponse. Qu'il s'en aille, maintenant. « Motus. » A quoi bon répéter les noms ? Ca n'a pas plus de sens que d'être un sorcier sans avoir de baguette -elle et Kass faisaient presque la paire, ironiquement. « Tu n'y étais pas, pas vrai ? » Pas de réponse. Elle n'avait aucune raison de lui répondre, elle ne lui devait rien, et même si ça avait été le cas..... Il ne pouvait pas comprendre. Que c'était son choix, c'était son choix à elle. Pas à la reine Adèle, pas au fou Lestrange, pas aux pions elfes... Nulle pièce ne pouvait se prétendre à lui ordonner, à la battre pour la forcer à parler. Car, après tout, Motus était déjà hors jeu, fou blanc teinté de rouge brisé sous les assauts des pièces adverses... Du maître du jeu, surtout. Un échec presque mat, mais pas encore, car la partie était sans fin, infernale. « Pourquoi n'essayes-tu pas de répondre pour une fois ? Je me saigne pour essayer de t'aider. Menteur, menteur, menteur. Je pensais qu'avec le temps tu aurais au moins la décence de me retourner ne serait-ce que quelques mots, même par écrit. Elle savait qu'il la pensait coupable. A quoi bon je justifier, elle ne pouvait pas se sentir plus mal qu'elle ne se sentait déjà juste parce que le monde la prenait pour une terroriste bouffée par la vengeance. Ce n'est pas ce que tu es, au fond ? Pauvre loque hypocrite. « Une plume auto-encreuse est diablement utile quand on veut communiquer avec quelqu'un tu sais, » JE N'AI PAS BESOIN DE TON AIDE, hurlait la voix aux intonations d'orage et d'éruptions au fond d'elle. Elle ne voulait pas de sa pitié, de son empathie surjouée. Elle aurait du lui rendre sa plume ! Il était encore temps... temps de lui montrer que la décence, elle la lui mettait ou il pensait. Il dit qu'il saigne, mais a-t-on vu la couleur de son sang ? Même si on avait usurpé son identité, même si on avait commis des crimes en son nom, elle ne se sentait pas vraiment concernée. Il paraît que la couleur change d'un sorcier à l'autre. Moi je dis, rien de mieux que l'expérimentation/ Ca n'avait pas d'importance, ce que le reste du monde pensait d'Alicia Spinnet, quand Alicia Spinnet n'était même pas certaine d'exister encore en tant que tel. Quelques années plus tôt, et elle ne se serait pas posé ce genre de questions existentielles. Et aliénantes. Le genre de mot que Casca utiliserait : Casca, le fouteur de troubles, et Alicia-Motus l'aliénée aliénante. Casca, le joueur de plume, et Motus, l'encrier asséché. Oui, ça ferait un joli titre de conte, un conte glauque et tordu comme ceux de Beedle le Barde, les non censurés ; un de ceux dont on préférait livrer une version enfantine aux petits enfants. Peut-être que les choses auraient été différentes, sinon, moins illusoires? « Je sais que tu as une voix, je t'ai entendue crier. Mais... » T'aimerais pas qu'il dise toi, quand est-ce qu'il a pu t'entendre pendant tout ce temps ou il n'était PAS la ?. Parce que les cris n'étaient pas uniquement dans sa tête ? La silène fuyait, nouvelle qu'elle ne savait comment accueillir. Que croyais-tu, que tu serais la seule à m'entendre ? Tu ne peux pas me garder enfermée pour toujours. [color] Oh, j'ai compris. Jouer les muettes donnes de l'ampleur à ton petit numéro d'enfant brisée. »[/color] La voix à l'intérieur, celle qui brûlait toujours autant que le jour de la 'libération', celle qui n'était plus que pulsion primale et amas de fureur scarifiée.... La voix prenait de l'ampleur comme la poupée émiettée dont Casca peignait un portrait peu reluisant -mais il était loin de la vérité, il était encore trop gentil. Mais elle, Alicia, Motus, elle se contente de lui tourner le dos, encore, toujours. Symbolique et littéral, elle ne voulait pas de lui, de son "aide", de sa pitié joliment emballée sous ses mots blessants. Elle n'était pas énervée, non, pas plus qu'elle ne l'était déjà, accueillant les bras baissés et l'apathiquement incorrect comme étendard. « Je sais pas, fais un effort. Donnes-toi au moins la peine de me répondre, oui, non, merde, vas te faire voir, j'en sais rien, n'importe quoi ! » Rien, toujours rien. Son apathie, à Alicia, c'était comme un sort de sommeil éternel dont la recette de l'antidote avait été oubliée quelque part en chemin. Elle ne ressentait tout simplement... Rien. Sorte d'indifférence brumeuse et étouffante, la voix de Casca perçait à peine, ses yeux se refermaient déjà. Son entêtement, aussi, s'en mêlait. « Je ne sais même pas pourquoi je m'acharne. » Legilimancie ? Elle se posait la même question, interrogation muette et sceptique. Il n'était pas normal, Casca. Les autres étaient plutôt contents, de ne pas avoir à supporter sa présence. Peut-être que lui aussi, c'était un blessé de guerre, qui avait trop pris dans la tête, pour ne plus penser clair. Le mur a plus d'intérêt que toi. Mais moins que l'orviétan. Elle se crispe un peu en le sentant se pencher au dessus d'elle, se retenant de frapper les longs doigts du maître-plume... proximité, danger, méfiance. Les chiens de garde ou les chiens tout court gardaient toujours leurs instincts même après avoir cessés de recevoir leur 'traitement' quotidien. « Quand es-tu sortie d'ici pour la dernière fois ? L'extérieur te ferait du bien (je pense). » Ses yeux se rouvre, la vie revient comme un petit foyer timide, elle voit immédiatement l'allusion, se sent.... Agacée ? Tendre la main, attraper la plume, placer ses doigts, gratter le parchemin : une épreuve, un combat. Un geste du quotidien qui aurait du être si simple à réaliser. On disait que ça ne s'oubliait jamais, écrire, faire du balais volant, sourire. Encore des conneries avec lesquelles on intoxiquait les gamins. Elle gribouille quelques lettres d'enfant dyslexique, tracés pâteux et tremblants comme sa main et sa volonté face à "l'herbe à faire de beaux rêves". Oh, comme ça contrastait avec les belles lettres nobles et supérieures de Casca ! Elle balance a nouveau la boulette par dessus elle, sans regarder, se fiant aux sons pour viser un peu près là ou il devait se trouver. Regarde toi, fière star du Quidditch ! « Si tu veux t'amuser à promener quelqu'un, t'a qu'à acheter un croup. Ca à le mérite d'aboyer tout le temps et il suffit juste d'une laisse et d'un nonos pour le faire obéir. (je pense) » Parce que c'était ce qu'il voulait, ce qu'ils voulaient tous au final. Ca leur ferait du bien, qu'elle fasse semblant... d'aller bien -même si l'expression elle-même était d'un absolu ridicule. Oui, ça leur ferait du bien à tous, de ne pas avoir à affronter un aperçu de ce qu'ils auraient pu être, de ce qu'ils pourraient être. De ce que la guerre, dans sa magnanimité, accordait aux survivants pas assez bons soldats pour continuer à avancer et à se battre. De ce que l'abus de vélane autoritaire à chaque repas faisait à la santé -abus signifiait overdose, comme disait Aloe, et overdose.... eh bien pas de chance, certain survivaient à moitié. |
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HERO • we saved the world Matteo Grimaldi ‹ inscription : 04/10/2015
‹ messages : 953
‹ crédits : odistole.
‹ dialogues : #749585
‹ âge : trente
‹ occupation : tisseur de mots, journaliste, coureur de monde. à la dérive.
‹ maison : Gryffondor
‹ scolarité : 1984 et 1991.
‹ baguette : était en bois d'érable, relativement flexible, mesurait 26,8 cm et contenait un coeur de phoenix.Désormais brisée, j'ai hérité d'une baguette récupérée sur le cadavre d'un mangemort: bois de noyer noir, 32 cm, coeur inconnu, et absolument pas faite pour moi.
‹ gallions (ʛ) : 4223
‹ réputation : j'ai l'air de regretter la fin de cette guerre, que ce qui secoue ce monde nouveau paraît me révolter bien plus que les atrocités commises par le précédent gouvernement, que je suis un piètre journaliste et écrivain qui tente de percer dans un milieu qui n'a jamais voulu de lui.
‹ particularité : en plein flou.
‹ faits : j'ai soutenu la rébellion, bien que je n'ai quitté ma vie que sur le tard pour aller les retrouver, au détour de la création de la Renaissance du Phoenix ; que beaucoup n'ont pas cru à mon implication, du fait de ma naissance surtout ; que j'ai une tendance fâcheuse à commencer des choses et à ne pas les terminer ; que ma plus grande ambition est d'enfin publier un livre ; que ma fiancée est en fuite et que je n'ai aucune idée de si je la reverrai morte ou vive, offerte aux bons soins des Détraqueurs ; que la nouvelle société me répugne presque autant que la précédente, voir plus ; que je ferai sûrement tout pour ma soeur.
‹ résidence : dans le loft de la Bran Tower ou Eirene et moi vivions avant que tout ne vole en éclat. J'ai réussi à garder l'appartement par je ne sais pas quel miracle, il sert aujourd'hui à ma soeur et à mon beau-frère, Elias, parfois. En vérité je n'y suis pas souvent, je fuis l'endroit.
‹ patronus : une méduse géante
‹ épouvantard : un grand feu, l'anéantissement total de ma famille, rester seul au milieu des cendres
‹ risèd : Eirene se tenant à mes côtés, aussi heureuse qu'elle l'était à nos débuts, lorsque nous étions encore pleins de promesses et de projets fabuleux avant que tout ne soit jeté aux flammes.
| La provocation est encore une arme suffisante pour sortir Spinnet de sa torpeur apparemment, et là est son seul but pour le moment. Il n'espère pas de dialogue sensé avec elle, il n'espère rien de plus que cette réaction, ces mains qui s'agitent pour tracer quelques lignes hésitantes sur le papier. Il n'attend, dans le fond, rien de plus qu'une preuve de la vitalité qui persiste, bien planquée dans cette coquille vide, derrière ce regard morne et gris. L'éclatante satisfaction d'avoir réussi à lui arracher une réponse illumine son visage ; expression qu'elle ne saurait voir tant elle s'évertue à ne pas le regarder, à l'ignorer de toutes les manières possibles. Qu'importe, qu'elle essaye encore, si toutefois elle n'y réussit pas totalement: quelque part, son entreprise n'est pas si vaine qu'elle en a l'air. Il déchante vite quand elle lui jette de nouveau le parchemin à la figure, visant juste cette fois, à l'aveuglette. Alicia s'obstine à lui tourner le dos, mais enfin, enfin, elle daigne griffonner quelques mots à son attention. Son regard s'assombrit néanmoins lorsqu'il déchiffre les lettres maladroitement calligraphiées, et il pince les lèvres, tiquant à la moindre faute d'orthographe qui lui brûle la rétine. S'occuper de fautes enfantines quand on a des problèmes plus urgents à régler, voilà bien une tare qui afflige les écrivains où ceux qui prétendent l'être, comme lui. « Si tu veux t'amuser à promener quelqu'un, t'a qu'à acheter un croup. Ça à le mérite d'aboyer tout le temps et il suffit juste d'une laisse et d'un nonos pour le faire obéir. (je pense) » Ta laisse à toi n'a pas encore vraiment disparu, Alicia. Elle t'enchaîne à ces mois passés auprès d'Adele Bones. Les dents serrées, il songe qu'un croup serait toujours plus agréable à promener qu'elle. Désagréable comme elle est quand elle s'abaisse enfin à réagir, ses aboiements à elle n'ont rien à envier à ceux des animaux qu'elle moque. Il s'agace de sa réaction et lance un regard déçu à la silhouette de nouveau prostrée d'Alicia. Inutile de lui rentrer dedans et de lui signifier à voix haute ou par écrit comme sa grossièreté et son cinéma lui apparaissent ; il a mis des mois pour arriver à ce petit quelque chose, ce minuscule élan de sa part, et même cette rebuffade est une victoire. Peut-être est-ce même plus que ça, les morts ne faisant pas d'humour. Pendant un temps, elle a ressemblé à ces créatures issues du baiser des Détraqueurs, ces enveloppes charnelles sans âme pour les habiter. Il a craint que les mauvais traitements infligés par cette sorcière ne réduisent ses capacités de raisonnement à néant. On aurait pu y croire s'il n'y avait pas eu les accès de rage et les explosions de cris et de hurlement effroyables dans la nuit. « Tu sais très bien que ce n'est pas ce que j'ai voulu dire » siffle-t-il, des traces d'énervement persistant dans sa voix malgré son désir de les effacer. « Je ne t'ai pas proposé de t'accompagner de toute façon, reste donc seule si ça peut te faire plaisir. C'est juste que... Ce n'est pas bon de rester enfermé comme ça à longueur de journée. » La liberté ne te manque donc pas, Alicia ?
Mais elle a juste quitté une prison pour une autre, Motus. Sa liberté à elle est ailleurs, elle n'est pas au contact des autres, parmi les arbres, et sous le ciel nocturne et dégagé. Sa liberté à elle, il ne sait pas très bien où elle peut se trouver. On dirait qu'elle y a renoncé, qu'elle embrasse son malheur à bras le corps et ne cherche plus à le quitter, à s'en défaire.
« J'ai discuté avec Aloe. » lance-t-il soudain de but en blanc, après un long moment de silence -leur intermédiaire la plus fiable. Tu sais ce que ça implique. Tu sais vers quoi je t'amène. A-t-il vraiment envie de s'engager sur ce terrain bourbeux ? Non, il le regrettera. Il le sait, et pourtant il continue, la langue se délie et massacre ses bonnes résolutions, dépasse sa pensée et son raisonnement. C'est déloyal de sa part, dégueulasse, de choisir cette voie pour la faire céder. Pourquoi l'y obliger ? Pourquoi forcer la main, imposer sa présence à quelqu'un qui ne souhaite qu'une chose en cet instant, vous voir loin et rester en paix ? Mais la paix n'est plus chose connue de Motus. Et il ne lui rendra pas cette illusion de tranquillité, malgré ses espoirs du contraire. L'idéaliste, le pauvre idiot. L'impudent qui ose croire à un tel miracle, à ses capacités inexistantes d'effacer le malheur qui émane d'elle par son simple intérêt et par ses attentions à répétition. Il refuse de l'admettre, mais il achète son droit de présence auprès d'elle ; il lui graisse la patte afin qu'elle le laisse se tartiner d'autosatisfaction. C'est presque insultant ; Spinnet a en effet toutes les raisons du monde de le vouloir parti. Et il s'entête, creuse toujours plus loin dans la provocation et le vice, désireux de la sortir d'ici, de sa léthargie, de faire quelque chose, même peu, pour la sortir de ce trou noir. Il refuse encore de croire qu'elle n'est plus récupérable, qu'il n'y a plus rien à réparer chez elle. Ils l'ont brisée pour toujours, murmurent les autres d'un air vaincu, et c'est vrai qu'à la regarder comme ça, on ne se permet pas vraiment d'en douter. C'est s’adonner à la facilité, pense-t-il. Susan est une des rares à marcher dans ses pas, à soutenir sa démarche. Pourtant il sait qu'elle n'approuverait pas ce qu'il est sur le point de faire, qu'elle serait consciente du danger d'une telle manipulation envers un esprit aussi fragile que celui d'Alicia. Quelle aide espère-t-il apporter de cette manière. Et ça ne lui ressemble pas, manipuler les esprits aussi vilement... « Elle m'a dit qu'il lui arrivait de te donner 'certaines choses' pour t'aider à surmonter le manque. » Le silence, leur ami commun, s'étire en longueur mais s'alourdit d'une tension nouvelle. Il sait, honteusement, qu'il a capté son attention et son intérêt. Deux orbes noires et brillantes se tournent vers lui et taisent les questions qui se pressent sûrement derrière, qui ne demandent qu'à sortir, bridées, peut-être, par le vœu de silence qu'elle tiendra encore jusqu'à la toute dernière minute. Il soutient le regard noir, et se penche brusquement vers elle. Ses doigts enserrent sa main, qu'elle cherche à retirer de son emprise. Il tient bon, surpris par le froid de sa peau et par la panique qu'il voit briller dans son regard sombre. « I have..., commence-t-il tout bas. I have some. Tu l'aurais su si tu avais accepté de me parler plus tôt, a-t-il été sur le point de glisser, l'empoisonneur. Il s'interrompt, aussi prompt à reculer d'un bond en arrière qu'il a été proche de commettre l'irréparable. Matteo relâche la pression sur ses doigts gelés, brise le contact oculaire et se relève pour partir, mortifié d'avoir failli oser cette mesquinerie qui ne lui ressemble pas. « Pardon de t'avoir dérangée. Peut-être qu'on se reverra, si tu ne t'es pas laissée mourir entre temps. »
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