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sujet; [Saint Valentin] Un p’tit bisou y’a rien de plus fou… Hrm.

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Haa la Saint Valentin… pour certain il ne s’agissait que d’une date parmi d’autres mais ça n’était plus mon cas depuis que j’avais épousé la plus belle et la plus délicieuse des sorcières. Nous avions décidé de profiter de cette journée pour passer du temps, tous les deux, simplement tous les deux ce qui n’était plus jamais arrivé depuis la naissance de notre fille. Aussi avions donc confié la prunelle de nos yeux aux bons soins de ses oncles, Percy et Charlie s’était montré très enthousiastes pour faire d’Espérance leur Valentine d’un jour. Nulle doute qu’elle serait choyée et protéger avec ces deux-là. La journée s’était déroulée presque comme nous l’avions prévu, du petit déjeuner au lit, la ballade les pieds dans l’eau, plus puisqu’affinité… bref une journée dont nous allions nous souvenir. Une bulle d’oxygène dont nous avions eu réellement besoin. La soirée s’annonçait sous les mêmes auspices jusqu’à ce message d’un ami qui cherchais son jeune frère sans résultats. Fleur avait été compréhensive, elle savait que je ne pouvais pas laisser ses gamins livrés à eux même, c’était plus fort que moi. Elle avait rejoint un camp insurgé ou je devais moi-même la retrouver une fois le gamin près des siens. Mais, contrairement à son frère je ne m’inquiétais pas vraiment pour lui et pour cause, il n’était pas le seul à avoir disparu, la jeune Kate, d’un an sa cadette manquait elle aussi à l’appelle et comme le hasard fait parfaitement les choses ces deux-là s’étaient beaucoup rapprochés ces derniers mois. Comme un et un ont toujours fait deux dans mon esprit j’avais décidé de baser mes recherches sur les diverses soirées organisées pour ce jour si particuliers pour tous les couples. Après quelques sorts de métamorphoses bien dosés pour me fondre dans la masse (essentiellement des cheveux bruns et des yeux verts) j’avais rejoint le cœur du Londres sorcier. Les jeunes pensaient être d’une grande discrétion. Il n’en était rien. J’avais mis très peu de temps pour les retrouver. J’avais reconnu le rire de Connor dès ses tous premiers éclats et j’avais rejoint le petit couple avant qu’il ne pénètre dans une soirée ou ils n’étaient pas invités. Après les avoir gentiment houspillé –au moins pour la forme- j’avais fini par accepter qu’ils passent quelques instants à cette fête. Pour en profiter, être, pour une fois, un couple « normal » entouré d’autres couples ayant la même idée en tête. Faire la fête.  J’étais resté, veillant sur eux du coin de l’œil même si je ne doutais pas une seule seconde qu’ils tentent d’échapper à ma vigilance pour avoir un peu plus d’intimité. La musique était entrainante, le buffet fabuleusement garnie –priorités- et un serveur me proposa rapidement un verre d’ambroisie que j’acceptais et portais à mes lèvres non sans l’avoir humé par réflexe. J’observais les personnes présentent, toutes plutôt jeunes. Ils se déhanchaient en toute innocence, comme si derrière ses murs la guerre faisait une pause. J’observais le liquide dans mon verre demandant au serveur d’où provenais le liquide. « Offert par les D’Anjou, comme le buffet » m’avait-il répondu. Il fallait que je fasse goûter cette merveille à Fleur. Fleur, ma petite Fleur, elle n’était que grâce, délicatesse, amour… ahhh ma femme… oh un petit four au poulet ! Un délice, léger, aussi léger que mon cœur actuellement. J’avais l’impression d’être sur un petit nuage, étonnement serein. J’avais envie de remercier cette serveuse et je le fis. Un simple baiser suivi d’un sourire parfaitement niais. Elle fut surprise, gênée avant d’arborer à son tour un large sourire. Et je repartais en quête de canapés salé sucré, peu importait. Un canapé, un baiser et on recommence. J’attrapais un second verre avant d’avoir terminé le premier. Faisais un pas de côté suivant la musique et bousculais, sans le vouloir une jeune demoiselle aussi brune que je pouvais être roux au naturel. Je me stoppais net, posais un genou à terre et lui tendais le verre que je venais tout juste de prendre. Veuillez accepter mes excuses les plus sincères. Recevez, en guise de mon pardon le plus profond ce verre d’ambroisie.   Je n’étais pas saoul, ni drogué juste… entouré d’amour et de paix et dans mon petit cœur battait l’envie irrépressible de goûter à toutes les lèvres de cette salle.
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Rien de plus fou


(14.02.03) L’atmosphère est chargée d’émotions. Elles s’amassent au-dessus de la ville telle une toile tissée de ressentis flous et tumultueux. Où qu’elle passe, Lilith les sent palpiter – ces cœurs fébriles drapés dans leurs espoirs dérisoires, gonflés de rêves sans cesse nourris et ravivés par les commerçants. Mais tout est factice et surjoué : ce qu’elle y lit n’est absolument pas aussi intense que l’étalage impudique de pseudo-sentiments que tous s’appliquent à manifester. Ce qui prime, c’est l’excitation, le plaisir d’être mis à l’honneur le temps d’un soir. La Saint-Valentin, c’est quelque chose, vraiment. L’occasion de dépouiller même les moins romantiques, ceux qui se fraient un chemin désabusé parmi la foule excitée, frustrés pour leur part de ne pouvoir échapper aux festivités de peur de froisser ceux qui partagent leur vie.

Lilith virevolte entre les différents convives sans s’attarder longtemps à leur côté ; butine les émotions qu’ils exhalent sans le savoir, y goûte puis s’écarte encore, en quête de saveurs plus délicates et d’horizons nouveaux. L’amour est une source d’inspiration inépuisable, dit-on… et si le fait est avéré pour beaucoup, Lilith, elle, n’y retrouve pas sa muse. Ses doigts tapent, tapent, tapent avec légèreté les rebords de son verre et elle se surprend à chantonner au rythme de la mélodie que jouent les convives à leur insu – tintements de flûtes qui s’entrechoquent, voix qui s’élèvent et se superposent, pas qui claquent sur le carrelage lustré, échos multiples sous le plafond haut, chatoiement de déclarations enamourés et tant d’autres. Le tout (si on parvient à le prendre dans le bon ordre, à l’exclure des parasites que représentent les sons superflus qui s’entrecroisent en parallèle) résonne avec une sorte d’harmonie candide parce qu’involontaire.

Tout est trop suave, trop doux, trop lisse. Les minauderies, les compliments obséquieux. Tout est trop simple, trop dépourvu de drame. Rien n’est assez vrai, assez puissant. Pas assez renversant pour l’électriser, pas assez vrai pour l’apaiser ; Lilith soupire, s’assure d’avoir convenablement semé son cavalier, envisage de s’exiler un instant sur le balcon, mais – collision. Elle entrevoit des cheveux brun, l’or liquide qui lape les bords d’une coupe sans que la boisson ne parvienne à s’en échapper – catastrophe avortée, sa robe est sauve. « Veuillez accepter mes excuses les plus sincères. Recevez, en guise de mon pardon le plus profond ce verre d’ambroisie. » Sigh. S’il avait effectivement renversé l’alcool, elle aurait saisi l’opportunité de s’éclipser. « And they say chivalry is dead », qu’elle plaisante platement en acceptant le verre si gracieusement offert. Son sourire est machinal, tout en douceur, mais absent, indifférent. Le même qu’elle placarde à chaque fois qu’elle rencontre un fan et doit lui faire face sans un coup de pouce de l’Orviétan, le cœur palpitant sous le poids des angoisses sociales qu’elle dissimile maladroitement. Elle attend qu’il dise clairement ce qu’il veut d’elle, parce qu’il veut forcément quelque chose, n’est-ce pas ? Comme le reste du monde. « C’est charmant, mais sûrement un peu trop pour un autographe. » Elle s’interrompt, penche la tête, fronce légèrement les sourcils, tente de déchiffrer l’inconnu qui lui fait face. Il y a quelque chose qui crépite autour de lui et que son empathie absorbe… L’espace d’un instant, elle est comme transportée, mue par l’envie étrange d’étreindre toutes les personnes qui l’entourent le temps d’un baiser, lubie qu’elle tente d’éteindre en buvant une, deux, trois gorgées d’Ambroisie.

Et d’un coup, croiser ses iris la transcende littéralement. Tout converge vers lui. « Je ne vous ai jamais vu… mais j’ai l’impression de vous avoir toujours attendu. » Cliché, foutus clichés, elle en a toujours ri et pourtant… elle comprend maintenant. Que la Terre ne tourne pas autour du Soleil – juste de lui. La coupe presque vide tremble un peu entre ses mains et, les yeux légèrement écarquillés, elle la pose entre les mains du premier venu pour en être débarrassée. Tous les sentiments qu’elle percevait à travers les autres, mais auxquels elle restait relativement imperméable jusque-là, sont décuplés, concentrés vers celui qui lui fait face, et c’est d’un sourire béat qu’elle se fend cette fois. Elle baigne dans l’émerveillement et la félicité. Elle a… envie de chanter, de danser – mais par-dessus tout, de l’embrasser. Et pourquoi le vouloir sans le faire ? Au diable les convenances, Lilith ne se soucie pas le moins du monde des codes. Ses lèvres se posent sur celle de son merveilleux inconnu, ses bras s’accrochent à son cou avec le désir fou de ne plus jamais le laisser s’éloigner… sans qu’elle ne se doute d’avoir assouvi les attentes du poison qui intoxiquent son homme, et d’être sur le point de perdre son attention au profit d’une autre cible.
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Bien sûr j’ignore tout de la potion qui a été ajouté aux boissons servies gratuitement pour cette soirée et il n’est pas habituel que je sois si léger. J’en avais même perdu toute envie, tout besoin de surveiller les deux jeunes gens pour qui j’avais annulé la soirée avec ma femme. J’étais à mille lieux de penser à eux et à leur sécurité. Bien loin de penser à la mienne également, après tout qui pourrait me vouloir du mal alors que mon regard débordait de bienveillance ? Belle utopie n’est-ce pas ? Mon cœur était léger, je n’étais qu’amour, non j’étais l’incarnation de l’amour –oui visiblement cette potion avant tout simplement annihilé toute modestie- et tel cupidon je voulais toucher de mes lèvres toutes les personnes présentes afin de leur transmettre ce sentiment qui vous élève, qui vous transporte, l’amour. Comme si un simple baiser avait le pouvoir d’illuminer la soirée de quelqu’un. J’avais illuminé celle de deux demoiselles, signe que cela fonctionnait parfaitement, à moins que ce ne soit une vue de l’esprit, ce qui n’était pas à exclure puisque j’avais la légère impression de voir ce que j’avais envie de voir. Mais ô malheur, ô tragédie, infamie… je venais de bousculer une muse, une femme, une reine comme l’était toutes les femmes, et rapidement, sans y penser, naturellement mon genoux à terre je m’excuse platement. Elle sourit, ravive la flamme dans mon regard alors que je continue sur ma lancée, répondant à sa réflexion qui ne devait être qu’une boutade… Elle est comme le roseau qui ploie sans rompre, elle peut vaciller mais ne meurt jamais ! Ahh la chevalerie… la galanterie, les gentlemen étaient encore de ce monde ! Les femmes méritaient le plus grand respect, j’y tenais sincèrement. Bien qu’avec beaucoup plus d’enthousiasme ce soir. Je me relève en lenteur, en douceur sans quitter ses yeux magnifiques et la surprise se li sur mon visage s’immisce dans mon cœur, se répand dans mes pensées. Un autographe… c’est donc une personnalité connu, une artiste et je me creuse les méninges, tente de trouver dans ma banque de souvenirs une image de cette beauté aux lèvres diablement tentantes. Et je vois Blair à la Chaumière me montrant une photo sur un journal, je l’entends encore dans ma tête « Regarde ce sont les Rotten Apple, lui c’est Absolem et elle… ». Lilith. C’est elle, devant moi, elle que je viens de bousculer avec les deux pieds gauches. Et je me rends compte qu’elle a l’impression que je l’ai bousculé exprès pour obtenir un autographe. Alors je bredouille gêné de l’ennuyé Non non, je ne voulais pas obtenir quoi que ce soit…   Et là, le drame, je me rends compte qu’elle peut penser que je n’aime pas, du tout, ce qu’elle fait alors j’ajoute dans la précipitation. Enfin si mais non enfin je n’ai pas fait exprès de vous bousculer c’était un regrettable incident.   Mais mon laïus est inutile, elle est passée à autre chose, son regard sur moi à changer. Mais ses paroles sont étranges et par réflexe je regarde autour de moi pour être certain que c’est bien à moi qu’elle s’adresse. Mais oui, il n’y a que moi qui suis immobile face à elle. Alors je tente de lui répondre maladroitement.   Je…suis Teddy et je suis désolé de vous avoir fait attendre. Même si je me sentais pas, du tout en retard ! Je tentais de remettre les pièces du puzzle dans le bon ordre mais j’avais un problème… deux même. Ses lèvres m’appelaient, je me devais d’embellir sa soirée et j’allais m’en excuser lorsqu’elle s’approcha et déposa ses lèvres sur les miennes. Je répondais à ce tendre échange sans me faire prier, ma main se pose sur sa hanche et je l’attire contre moi dans un geste possessif. Je la laisse respirer et l’observe avec le sourire. Un canapé ? Non ça n’était pas une proposition perverse. Un cocktail ? Ah vous voyez ! Une danse ?   Je posais mon verre sur le premier plateau d’un serveur qui passe, le remerciant d’un sourire souhaitant faire plus, l’embrasser lui aussi, jusqu’à ce que je me rende compte que les mains de Lilith étaient toujours accrochées à mon cou. Tout va bien ? J’avais fait quelque chose de mal ? Mon baiser n’avait-il pas égayé sa soirée ?
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